Maelie
Lorsqu'elle ouvrit la boîte, fébrile de curiosité, pour en sortir l'une des matrices et observer les exemples de sceau colorés, Maêlie ne put retenir un petit soupire admiratif et émerveillé.
Qui l'eut cru... Qui eut cru qu'un jour je dispose d'un tel objet?
Puis, comme sortant d'une transe, elle reposa l'objet dans sa boîte et la referma soigneusement, avant de se tourner, radieuse, vers Cristòl.
Merci infiniment. Et ne vous excusez-pas : vous êtes là lorsque j'en ai besoin, et moi je suis là même quand vous devriez être en paix !
Son rire léger perla quelques secondes avant qu'elle ne se retourne, arpentant la pièce comme pour en admirer les meubles, d'un pas lent. Elle reprit la parole, sans se retourner vers son hôte.
Il y a beaucoup de choses dont j'aimerai discuter avec vous, mais le temps vous manque encore, et ces choses pourront bien attendre encore un peu que vous veniez à Lauzières, où j'espère que vous prendrez enfin le temps de souffler.
Cependant, je tenais quand même à vous dire quelques mots avant d'oublier.
Mon domaine est petit et mon arrivée récente. Même si j'ai beaucoup de choses à gérer, ce n'est rien que je ne puisse assumer, aussi si vous le souhaitez, je peux demander à mon intendant de venir vous assister quelques temps, sur l'un de vos domaines. Oh, ce n'est qu'un prêt, je le récupèrerai bien assez tôt, et lui-même ne tolèrera pas que je l'exile trop longtemps, mais c'est quelqu'un de toute confiance, soyez en certain. Et puis, surement qu'un passage auprès de vous l'aguérira mieux dans ces fonctions que s'il reste auprès d'une "apprentie" comme moi ; je vous en serais redevable.
Vous avez également mentionné la solitude de Dame votre promise. Si vous le souhaitez, je peux de temps à autre venir lui rendre visite et lui tenir compagnie. Elle sera l'épouse de meu Pairin, il me tient à coeur qu'elle se sente ici chez elle et que nous nous appréciions.
Enfin, et j'espère que vous me pardonnerez cette indiscrétion qui vient bien avant son heure, mais si d'aventure vous le souhaitez, je sais qu'il y a quelques coutumes parmi la noblesse visant à placer en page ou en écuyer les enfants de l'un chez l'autre. Bien que votre enfant soit encore à naitre et bien loin de l'âge où viendra cette préoccupation, sachez que Lauzières pourra, si vous le souhaitez, l'accueillir en temps utiles.
Maëlie s'interrompit, avant d'ajouter, d'un air gêné, se tournant enfin vers Cristòl.
Je pense que cela serait mieux ainsi que de le garder à proximité de votre future épouse, s'il vous venait l'envie de l'avoir près de vous. Pardonnez mon audace.
Elle avait essayé de faire bref, mais elle n'avait pu faire mieux. Tant de choses restaient à dire ! Elle espérait simplement que Cristòl comprenne le fond de sa pensée : la jeune dame avait besoin de se sentir utile, et plus que tout, utile à ceux qui lui étaient chers. Son insistance pouvait parfois devenir ingérence, mais c'était bien malgré elle, et plutôt par excès de bonne volonté qu'autre chose.
Qui l'eut cru... Qui eut cru qu'un jour je dispose d'un tel objet?
Puis, comme sortant d'une transe, elle reposa l'objet dans sa boîte et la referma soigneusement, avant de se tourner, radieuse, vers Cristòl.
Merci infiniment. Et ne vous excusez-pas : vous êtes là lorsque j'en ai besoin, et moi je suis là même quand vous devriez être en paix !
Son rire léger perla quelques secondes avant qu'elle ne se retourne, arpentant la pièce comme pour en admirer les meubles, d'un pas lent. Elle reprit la parole, sans se retourner vers son hôte.
Il y a beaucoup de choses dont j'aimerai discuter avec vous, mais le temps vous manque encore, et ces choses pourront bien attendre encore un peu que vous veniez à Lauzières, où j'espère que vous prendrez enfin le temps de souffler.
Cependant, je tenais quand même à vous dire quelques mots avant d'oublier.
Mon domaine est petit et mon arrivée récente. Même si j'ai beaucoup de choses à gérer, ce n'est rien que je ne puisse assumer, aussi si vous le souhaitez, je peux demander à mon intendant de venir vous assister quelques temps, sur l'un de vos domaines. Oh, ce n'est qu'un prêt, je le récupèrerai bien assez tôt, et lui-même ne tolèrera pas que je l'exile trop longtemps, mais c'est quelqu'un de toute confiance, soyez en certain. Et puis, surement qu'un passage auprès de vous l'aguérira mieux dans ces fonctions que s'il reste auprès d'une "apprentie" comme moi ; je vous en serais redevable.
Vous avez également mentionné la solitude de Dame votre promise. Si vous le souhaitez, je peux de temps à autre venir lui rendre visite et lui tenir compagnie. Elle sera l'épouse de meu Pairin, il me tient à coeur qu'elle se sente ici chez elle et que nous nous appréciions.
Enfin, et j'espère que vous me pardonnerez cette indiscrétion qui vient bien avant son heure, mais si d'aventure vous le souhaitez, je sais qu'il y a quelques coutumes parmi la noblesse visant à placer en page ou en écuyer les enfants de l'un chez l'autre. Bien que votre enfant soit encore à naitre et bien loin de l'âge où viendra cette préoccupation, sachez que Lauzières pourra, si vous le souhaitez, l'accueillir en temps utiles.
Maëlie s'interrompit, avant d'ajouter, d'un air gêné, se tournant enfin vers Cristòl.
Je pense que cela serait mieux ainsi que de le garder à proximité de votre future épouse, s'il vous venait l'envie de l'avoir près de vous. Pardonnez mon audace.
Elle avait essayé de faire bref, mais elle n'avait pu faire mieux. Tant de choses restaient à dire ! Elle espérait simplement que Cristòl comprenne le fond de sa pensée : la jeune dame avait besoin de se sentir utile, et plus que tout, utile à ceux qui lui étaient chers. Son insistance pouvait parfois devenir ingérence, mais c'était bien malgré elle, et plutôt par excès de bonne volonté qu'autre chose.