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Une escapade à la brune

Kaeronn
Son coup de tête frôle la sienne. Elle lâche prise, elle a compris qu'il avait le dessus. Mais cela aurait été étonnant de ne pas la voir réagir plus que cela, tout faire pour ne pas perdre. Chacun possède son égo, les femmes tout autant que les hommes. La lame aiguisée du poignard se rapproche petit à petit du bras tendu. Une goutte de sueur perle sur le front de Kaeronn, dégoulinant le long de ses sourcils pour glisser sur sa joue, et finir par tomber. Elle éclate doucement sur le tissu recouvrant la poitrine de la jeune femme.

Il y est presque, et... Il grogna. C'est qu'elle se mettait à gigoter de plus belle. Elle allait avoir sa tunique toute tachée, massacrée par la terre contre laquelle elle se frottait. La lame se rapprochait, s'éloignait. Un miracle qu'elle ne touche pas son bras pour l'instant. L'homme se contentait à présent d'orienter l'arme pour toucher le bras de Sadnezz. Sa force faisait le reste, empêchant la combattante de s'échapper.


Outch!

Voila qu'une jambe traitresse et malicieuse à souhait venait de frapper fortement ses parties intimes, et sous la surprise et la vive douleur du moment, lui de ne pouvoir retenir Sad qui se redresse un peu plus loin. Il a mal, mais la douleur, il ne connait que trop bien. La résistance, la puissance, tout cela faisait sa force. Il fallait qu'il en profite. Il se relève, presque, serrant les dents, tentant de ne pas faire attention aux cris de protestations et de douleur que son cerveau lui envoie.

La fatigue, le froid n'aident cependant pas. Sad n'a pas l'air dans un meilleur état d'ailleurs. Mais la voila qui fonce à nouveau sur lui. Bon sang, le combat n'en finirait donc jamais! Et à peine relevé, ses jambes légèrement flageolantes se voient prises pour cible. L'épée dans sa main droite, le poignard dans la gauche, il pousse un cri pour annihiler sa douleur.


AAAAAAAAAAHHHHH!!!!!

Il sursauterait presque lui même sous la puissance de son beuglement, dans cette nuit froide sans autre tourment que le vent. Il arrive encore à sauter sur son côté gauche pour tenter d'éviter l'épée adverse, tape de la sienne à terre pour parer, et lance son bras gauche en avant, la lame de son poignard fusant sur le bras droit adverse, désarmé. Viser le bras, simplement le bras... Que le bras, pas la poitrine... Juste un jeu... Juste l'érafler... Le premier sang...

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La vie est un long fleuve tranquille...
Mais attention de ne pas s'y noyer...
sadnezz
Il a mal, elle exulte. Mais...

Une deux trois gouttes carmines... Et le rideau tombe. La hargne contre la patience, le défi prend fin à la première giclée, glaciale , amicale... Il a réussi à l'avoir à l'usure, et déjà les yeux de Sadnezz perdent de leur éclat. Fixant l'entaille de son bras, elle ne recule même pas, se laissant hypnotiser par la belle couleur dont la nuit avale le sublime. Assimilation de la défaite, visage défait de déception. T'as perdu Corleone, perdu. Une bruine s'est abattue sur les duellistes, peut-être depuis longtemps sans qu'elle ne s'en soit aperçue, trop dans le jeu.

Toute la fraicheur vient déferler en longs frissons sur son visage et son cou transpirants, elle revient à elle, à eux. Elle le regarde enfin sans vraiment le voir, il est à terre. Sourit-il? Elle ne le sait. Elle se repasse mentalement les instants de corps à corps et ceux où le fer fut croisé, cherchant l'erreur, la faille qui l'a conduite à perdre. Ses lèvres s'étirent un peu, une grimace se transforme en sourire et ses prunelles caressent les siennes. Quel était l'enjeu déjà? Aucune idée.

Sadnezz ôte ses gants, tranquillement, doigt par doigt, et les serre de la senestre. Elle avait encore envie de jouter, mais l'esprit et le corps n'allaient plus de pair, ses muscles étirés lui ordonnaient repos, s'opposant à l'esprit farouche et entêté. En prenant une grande inspiration, comme pour se persuader que le jeu prenait fin,elle lui tendit la main, déglutissant sa défaite en tentant de rester humble. Elle persifla sans trop articuler.

sei un fine avversario, fosse un piacere...

Surement qu'il ne comprendrait pas les mots, mais l'idée de ce que pourrait dire une "bonne" perdante ne devrait pas être trop dure à deviner. Non loin, le cheval paissait, comme s'il ne s'était rien passé depuis leur arrivée.


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Kaeronn
Il se fend, la lame semble riper sur le tissu, et dans un petit bruit de déchirure inaudible pour Sad ou lui, transperce le vêtement. A-t-il touché la peau? Dans un même mouvement, le tonnerrois pivote sur son pied gauche pour contourner le corps de son adversaire. Un pas de recul, pour éviter de se prendre une contre-attaque cinglante. Il regarde le dos de Sad. Il se repositionne face à elle lentement, mais elle ne bouge plus. Haussement de sourcil avant de suivre son regard. Une petite tâche rougeâtre sur son bras. Il l'a touché. Il a fait couler le premier sang. Il a gagné, il a vaincu.

Il souffle, reprenant celui-ci lentement. Il préfère se baisser pour poser son épée à terre, et sous la douleur encore cuisante qu'il ressent en haut des cuisses, il reste à genoux sur la terre. Il lève le regard vers la belle. Même si son sourire semble légèrement forcé, elle est calme. Les yeux de Kaeronn suivent chacun de ses mouvements, alors que sa langue caresse ses lèvres glacées. Il se relève lentement, s'ébroue légèrement pour faire partir l'eau qui ruisselle sur sa robe. Au même moment, il aperçoit une main tendue, afin de l'aider. Il s'en saisit, termine son mouvement.


Merci.

Sad plaça alors quelques mots qu'il ne comprit pas. Jusqu'à maintenant, tout dans son attitude montrait que cette défaite lui en coûtait. Peut être n'avait elle pas pour habitude de perdre? Ou le prenait elle pour plus faible qu'il ne l'était? En tout cas, les paroles sonnaient agréablement à ses oreilles. Le félicitait elle? Se moquait elle de lui, pensant à raison qu'il ne comprenait pas ses paroles? Elle semblait sincère. Kaeronn se contenta d'hocher la tête, dans un geste ne signifiant ni oui, ni non.

L'homme sourit alors que la bruine et le vent lui fouettaient le visage. Il tourna les talons à Sad, se dirigeant tranquillement vers l'endroit où sa cape et son mantel reposaient. Il se pencha, et regardant à nouveau la combattante, lui montra l'arc.


Tu veux sans doute prendre ta revanche?

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Mais attention de ne pas s'y noyer...
sadnezz
Sad secoua la tête à la négative.

Non je ne veux pas prendre ma revanche, j'ai joué j'ai perdu, ce n'est rien. Un autre jour... Un autre jeu.

Elle le regarda, malicieuse et se dirigea vers ses armes restées à terre. D'une main lasse elle Jeta son épée à leur coté resserra les liens de son corset, pensive. La défaite n'était pas le sentiment qui la mettait le plus en valeur, mais qu'importe, elle avait aimé croiser le fil avec Kaeronn. Il était de compagnie agréable, bien qu'ils se croisaient peu en taverne et qu'elle se complaisait à jouer la méprisante quand c'était le cas... Jouer la comédie, elle aimait cela. Sad se montrait odieuse avec lui entre deux chope, en rajoutant jusqu'à voir les sourcils de leurs voisins de tablées s'arquer assez légèrement pour sa plus grande satisfaction personnelle... En réalité, il lui plaisait bien. mais.. Il fallait bien sauver les apparences.

J'aurais aimé te faire visiter Arquian, mais il fait froid, et il va bientôt falloir reprendre la route pour Chinon...


Un soupir embrassa ses lèvres. Chinon, dieu qu'elle détestait ce coin. La rixe lui avait fait oublier l'espace d'un instant son clocher morne et ses tavernes sans gout... Sans parler des habitants tous plus inintéressants les uns que les autres. Prétentieuse? Peut-être. mais certainement pas accoutumée à l'inactivité prolongée qui lui était imposée... Quoi qu'imposée... Non elle le voulait bien, peut-être devrait elle même remercier les hautes sphères pour le tuyaux...

Sad s'éloigna un moment, pour ramener leur cheval. Son pelage épais voyait l'extrémité de son poil tout humide et sad y passant la main grimaça.

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Kaeronn
La peur de perdre à nouveau, hein?

La réplique claque comme un coup de fouet. Seul les yeux malicieux de Kaeronn montre qu'il ne lui en veut pas le moins du monde d'avoir répondu par la négative. Elle n'a juste qu'à le regarder un infime instant pour ne pas répondre à sa fausse provocation. Elle se contente d'un sourire malicieux, et le Tonnerrois sourit tout en reprenant son mantel et le passant sur sa robe. Il finit par se pencher une troisième fois, pour saisir sa cape noire et s'en draper. Sad avait peut être maintenant l'impression bizarre d'un homme avec jambes et tête sans corps. Il se mordit alors les lèvres au ton avec lequel Sad avait prononcé Chinon. Il évita ainsi de rire.

Moi aussi j'en ai ma claque de cette ville. Ma claque de l'auberge ou je suis, je dormirais bien à la belle étoile. Ma claque des habitants. Ma claque de la bière locale. Ma claque de tout Chinon!

Il jeta un regard à la combattante qui ramenait son cheval. Kaeronn s'approcha tranquillement en remettant son épée à sa ceinture, puis il caressa les flancs de l'animal. Il avait toujours aimé les chevaux, au contraire de son fils. Et Mathler et Khroulyr l'avaient initié à l'équitation. Toujours pratique pour voyager rapidement, et sans trop se fatiguer.

Comment s'appelle t il?

Il continuait de caresser le poil du cheval, ignorant totalement l'humidité de sa robe. Cela lui manquait les voyages. Il en frétillerait presque, de devoir attendre pour partir avec des gens qui le saouler depuis déjà presque 4 mois. Et encore fallait il qu'ils réussissent leur coup. Mais cela, il n'avait aucune crainte. Il continuait à doucement caresser l'animal, petit sourire aux lèvres.

Ce combat lui avait plus que du bien. Non seulement, il était sorti de Chinon, mais en plus il avait dérouillé ses muscles. Et ceux ci en avaient bien besoin. Dormir plus de 3 jours dans un lit, et ça faisait presque 4 mois la, cela ne lui était pas arrivé depuis 28 ans. Et il n'aimait pas particulièrement cela. Vivement le pillage. Vivement l'action. Et vivement le voyage.

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Mais attention de ne pas s'y noyer...
sadnezz
Sad rit doucement...

Oui, la peur de perdre à nouveau.

La réplique sonnait faux dans sa bouche, mais qu'importe. Vidée de ses forces elles se sentait aussi vidée d'arguments. Contrecoup de la défaite. Il ne fallait pas qu'elle en perde son humour, mais garder le sourire lui était difficile.

Si tu veux dormir à la belle étoile tu peux toujours dormir ici... J'ai bien de quoi te couvrir.

elle avait ramené le cheval vers Kaeronn et avait ramassé ses armes tranquillement. Elle observa en coin sa façon de caresser les flancs de l'animal tout en rangeant ses affaires dans les grandes sacoches de voyages que la selle abritait. Donnant une bonne tape sur son encolure Sad répondit:

Celui ci se nomme Fantagaro, je change souvent de monture. J'en ai même un qui dort dans l'écurie d'Arquian et que je n'ai jamais monté.

Changer ? Ou user, il faut voir. Sadnezz ne compte plus les chevaux qu'elle a eu, elle ne s'attache pas, un peu comme les hommes...

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Kaeronn
Oui, comme moi quoi. Pas le nom, je ne m'appelle pas encore Fantagaro. Non, je veux dire que je change tout le temps de monture. Je n'en possède pas en même temps. Alors je les prends par ci par la quand j'en ai besoin. Sinon, j'aime bien mes jambes aussi. Il sourit légèrement. Quand je dis prendre, c'est voler hein, ajouta-t-il. On fait avec les moyens du bord.

Puis il la regarda à nouveau, ainsi que le paysage alentour.

Que fais tu toi? Tu rentres à Chinon? Tu dors ici? Dormir à la belle étoile, je le fais tout le temps quand je suis en voyage, ce n'est pas ce qui m'empêchera de dormir, couverture ou pas. Mais j'aimerai rentrer à Chinon avec toi si tu me le permets. Je ne sais combien de lieux nous avons parcouru à cheval, mais je doute mettre le même temps à pieds.

Il avait rassemblé ses armes, repassé son arc à son épaule. Prêt à faire ce que ferait Sad. Dormir, comme rentrer à Chinon. Ou visiter Arquian si elle changeait d'avis.

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sadnezz
Sad sourit un peu lorsqu'il précise que 'prendre c'est voler' ... Elle rétorqua tout en vérifiant si la selle de sa monture était bien ajustée:

Je vois... Mes montures, je ne les voles pas, elles proviennent toutes d'endroits très différents.. L'armée, les amis, la foire aux bestiaux, ou alors ce sont des présents. Il y en a bien eu une que j'ai eu de façon... Peu Aristotélicienne mais mon intention première n'était pas de la voler.


Sad pensa à Eroz, car c'était de sa faute à lui, s'il n'avait pas couché avec... Bref. Elle fit un geste vague.


Enfin comme tu dis on fait avec les moyens du bord.

Elle scruta la tour qui se perdait dans d'épais nuages et mit le pied à l'étrier. Une enjambée souple et elle se hissa sur son cheval, ramenant la bride court.

Je n'ai pas envie de te faire visiter Arquian ce soir, Théo ne sait pas que je t'y ai convié... Puis ce n'est pas sûr la nuit, vraiment; nous pourrions faire de mauvais rencontres.... Tu serais surpris du nombre d'hôtes indésirables que ces vieilles pierres abritent.

Frisson en pensant à l'autre , ou aux spectres qui hantent les lieux. Sad lui tendit la main pour l'inviter à monter.

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