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[RP]Les bas fonds de Limoges

Aeris


Elle le regarda et esquissa un sourire. En peu de temps il était devenu indispensable pour elle.
Pourtant elle n'avait besoin de personne, c'était son credo. Mais il avait changé cela.
Lui et Vivelame, ils étaient toute sa vie. Plus rien ne comptais d'autres qu'eux. Et sa vengeance.... Celle ci avançait également...
Mais il ne fallait pas qu'elle se disperse. Hors plusieurs choses la tracassaient, et il fallait qu'elle lui en parle.


Oui en effet... Je suis inquiète pour Vive... Depuis que je l'ai retrouvé, j'ai déjà eut à gérer ses changements de... personnalité.
Je ne veux en aucun cas lui dicter sa conduite. On n’enferme pas les oiseaux en cage.
Elle a besoin de sa liberté.
Mais j'ai peur pour elle.
Peur qu'elle ne s'égare. Trop d'informations lui sont parvenues en même temps et elle perd pieds.
Ses sentiments ont été chamboulés.
Une soeur qui apparait, une famille Ton retour, votre histoire.
Sa ressemblance avec Brune.


Elle releva une mèche de cheveux et se crispa légèrement sous la douleur que ce mouvement avait provoqué à son épaule, puis se reprit. Son regard était sombre.

Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose. Il faut la faire surveiller. Mais pas par nous. Elle nous connait, elle aurait tôt fait de se rendre compte.
Tu dois bien avoir des anciennes... relations...


Elle le fixa à nouveau, attendant sa réaction.

_________________
Titouan


Il grimaça. C'est bien ce qu'il craignait...

Je peux faire te faire un cataplasme si tu le souhaites.


Il montra le bras de Cat en parlant.

Quand à Vivelame, j'ai très peur pour elle. Et le fait que tu sois inquiète ne me rassure en rien car tu la connais bien mieux que moi... bien mieux. Quand à ton idée...

Il plongea un instant dans ses pensées, fouillant dans ses souvenirs.

Les gamins des rues... Ce sont de loin les meilleurs pour surveiller quelqu'un. Ils se faufilent partout, savent être invisibles et ils sont nombreux... suffisamment nombreux pour qu'on ne croise jamais le même. Et puis... qui ferait attention à un gamin ?
--Titou




Le gamin est l’enfant de la ville; les rues sont son berceau… elles ont vu son premier sourire et ses premiers pas. Fils soumis, il ne quitte pas le giron de sa mère. Vous le trouverez à tous les coins, sous toutes les formes, dans tous les métiers.
Semblable à la sainte ampoule ou Boulasse, dont personne n'osera nier le caractère sacré, le gamin est immortel. Il est toujours jeune. Depuis que Limoges est debout, il bat le pavé des rues.
Les réjouissances publiques sont pour lui, car le bon ton ne lui défend pas de s’y amuser; et puis c’est à lui que reviennent de droit les baguettes après un feu de la St Jean ou que d'autres nommeraient le Solstice d'été.

— Il crie: «Vive tout le monde! À bas tout le monde!» et n’est payé par personne; c’est pour son plaisir, par désœuvrement, sans motif. Pourvu qu’il y ait du bruit, que lui importe au gamin? qu’a-t-il à risquer ? Il serait bien bon de tenir à l’ordre; il est enfant, libre, en haillons. Il ne craint pas de perdre ses chausses dans la foule; souvent il n’en a pas. Il se jette avec joie dans tout ce qui promet du mouvement, il s’y vautre; il est heureux quand il peut détruire… ah ! mais heureux! il ne possède rien. Combien de hurleurs de tribune en feraient autant, s’il ne fallait pas être propriétaire avant d’être conseiller?

Le gamin est un peu de ce qui compose une organisation d’homme ; il est, et il n’est pas. C’est un homme et un enfant ; c’est tout, et ce n’est rien ; c’est… un être courageux et lâche, hardi et poltron, fier comme un homme, rampant comme un courtisan parvenu, sérieux, puis rieur à la folie, rieur comme un enfant heureux, moqueur, faisant des niches comme le polichinelle de la foire, spirituel comme un enfant de Limoges, ou bête… oui bête, mais de cette bêtise des paysans de quartiers bas de la ville, qui met en défaut la finesse musquée des citadins.

Du reste, insouciant comme du à son âge, il joue dans les rues; s’il est en retard, et qu’il craigne d’être battu en rentrant, oh! ne soyez pas inquiet, il a un moyen sûr d’échapper au châtiment ; il ne rentrera pas.
La pluie, le vent, que lui importe ? ses vêtements, craint-il de les gâter? Et puis il est chez lui dans les rues ; les rues lui appartiennent ! Vous possédez une maison fort bien; mais les bornes qui la garantissent sont plus à lui qu’à vous ; le voilà qui s’installe, pour y jouer, et tâchez de l’en faire partir ! il se moquera de votre éligibilité. Si vous voulez employer la force, il s’en ira. Mais que lui font quelques coups ? il aura raison contre vous ; il se sauvera pour revenir et se sauver encore en vous faisant des cornes:

Il était ainsi Titou un gamin des rues comme tant d'autres. Et ce soir il battait le pavé parce qu'il avait reçu l'ordre de surveiller une Dame. Et quelle Dame? La Canabixas, et comme c'est autre Canabixas qui lui avait demandé et que en plus elle avait rallongé son nom. Bin il avait pas discuté les histoires de famille lui, il les vivaient à sa façon.
Arrivé sur la grande place de Limoges non loin de l'entrée de la taverne du grèlé il s'assit sur les marches faisant le tour d'une fontaine ses yeux fureteurs scrutant la foule qui se pressait.
Griotte
La Taverne du Grêlé... C'est là qu'elle d'vait se rendre qu'il avait dit l'vioc. 'Fin l'type avait les ch'veux grisonnants et des rides discrètes sur une peau à peine flasque. Pour un gâteux l'avait l'air plutôt bien conservé... et pas trop dans le genre vieux schnoque à passer son temps à s'rabougrir en commérant sur un banc tellement usé qu'il en a gardé les courbes du fion - d'un coté c'est bien, c'est ergonomique! - Ouai bon! Tout ça pour dire qu'elle en gardait un bon souvenir de ce... - P'tain c'tait quoi d'jà son nom?... Ah ouai, Titouan! - Donc, je disais qu'il lui avait fait bonne impression la dernière fois qu'ils s'taient croisés. Faut dire aussi qu'il avait fait sortir la mioche des geôles où elle était entrain de s'égosiller à pleins poumons, alors l'vait quand même un zeste de r'connaissance envers lui. Puis l'vioc avait dit à la gamine qu'il lui apprendrait à botter l'cul d'la maréchaussée. C'tait pas tombé dans l'oreille d'une sourde et c'allait pas pour déplaire à la jeune vagabonde qu'avait pas trop appréciée sa p'tite visite au tribunal et son séjour forcé dans l'auberge de luxe -4 étoiles! La prochaine fois elle s'laissera pas faire comme une pauv' ignorante! Nan mais oh! La honte j'vous jure!

La môme flânait dans la crasse et la puanteur des bas-fonds. Elle cherchait le lieu de rendez-vous, en espérant qu'l'enseigne d'la taverne serait aussi éloquente que celles des bordels miteux d'vant lesquels elle passait, pacqu'bon Griotte sait pas lire donc ça risque d'poser problème s'non! En fait, l'aimait bien c'te ruelle! D'accord, y avait qu'des gens pas très fréquentables pour aller s'offrir les plaisirs de maisons de charmes à la d'vanture aussi gloque, mais ça lui rappelait des souvenirs à la gamine! Les Miracles et les journées passées au bercail - quand l'tait pas foutue dehors par la maquerelle pacqu'l'avait encore fait une connerie - sa mère, qu'était pas des plus laides, ni des plus jolies - mais au moins l'avait pas la vérole comme la jeune Rosa à la cuisse souple. Celle-là, l'allait pas tarder à s'couvrir de pustules et à crever dans un coin! Tant pis pour elle! - 'pi les gens z'avaient beau la plaindre quand z'apprenaient d'où c'qu'elle v'nait. Là-bas la gamine l'était bien entourée dans les bras des catins d'seconde classe. C'tait la ptiote dorlotée en douce, celle qu'amenait une note de gaité dans leurs sombres vies. L'était bien là-bas... jusqu'au jour où la maquerelle avait voulu qu'elle mette la main à la pâte! - Ou ailleurs, mais bon j'vais pas entrer dans les détails! - Ouai là c'tait moins bien du coup! 'Pi sa mère qu'en avait rajoutée une couche en s'mettant à fredonner des paroles qu'elle avait rabâchées des centaines de fois à sa gamine:


Tu vas donc quitter la famille
Pour t'engager dans un boxon;
Je ne t'empêche pas ma fille
Puisque c'est là ta vocation
Ecout' les conseils d'une mère
Qui avant toi fit le métier:
Tu n'as jamais connu ton père
C'était peut-êtr' tout le quartier


Et hop! La mioche tourna dans la prochaine ruelle à droite, au pif! L'allait bien f'nir par tomber sur la bonne tav'. Chantant à tue-tête sans s'occuper outre mesure des regards curieux des passants, elle continua sa marche d'un pas léger.

Adieu, fais toi putain,
Va t-en gagner ta vie
Adieu, fais toi putain,
Va-t en gagner ton pain


La môme déboucha sur une grande place ou la foule se fit un peu plus dense. A quelques pas de là, une fontaine trônait au sommet de quelques marches sur lesquels était assis un gamin des rues. Autour de lui, l'animation était à son comble. La vagabonde continua sa progression en observant les lieux d'un œil distrait.

Évite surtout la vérole, Y a un gamin là-bas...
Chancres poulains et caetera Ohé! Y a un gamin!
Et ne crois pas sur sa parole... P'tai Griotte tu m'écoutes?! Gamin! Là!
Le bai... Hé oh! Toi là! Ah! Enfin!

Pfiooou! Les yeux ont mis un p'tit moment à faire r'monter l'info au cerveau!
La mioche s'approcha du morveux.


C'par là la Taverne du Grêlé?
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--Titou




Ras les chausses, il en avait le Titou. Cela faisait ses heures qu'il surveillait et toujours rien.
A croire que la Canabixas s'était évanoui dans la nature ou qu'elle était sous ses draps dans les bras d'un galant. Tss! Ces femmes des bas fonds. Pour sur elles n'avaient rien à voir avec les dames qui habitaient les beaux quartiers de Limoges. Titou les avaient vues, avec leurs jolies robes et leurs enfants qu'elles tenaient par la main.

Ah! Cas gamins ils étaient tout propres, et bien habillés, et bien chaussés. Ils avaient même les joues joufflues, et les cheveux propres et bien peignés. Les filles on les voyaient pas trop dès qu'elles atteignaient dix ans, là Titou était pas sur, bin oui lui compter il savait même pas ce que c'était. En tout cas elles commençaient à changer de vêtements, elles portaient des houppelandes un peu plus longues, qui cachaient leurs chevilles, pis en haut de leur ventre, plus haut encore on voyait des formes. Ça faisait comme des pommes.

C'est à ce moment là que Titou trouvait les filles intéressantes, quand elles avaient des pommes en haut du ventre. Il en avait jamais vu, ne savait même pas à quoi ça ressemblait mais ça bougeait de bas en haut quand elles courraient et, Titou aimait beaucoup ça.

Mais pour les voir fallait s'accrocher ou alors les pommes des filles des bas fonds. Et ça non il en avait pas envie. Elles étaient sales et sentaient mauvais. Non, Titou voulait voir des pommes bien propres la première fois juste pour voir à quoi cela ressemblait sans la crasse. Alors évidement comme il savait que la Canabixas se lavait dans un baquet, il avait essayé de regarder, mais pas moyen. Faux dire qu'elle lui faisait peur. Elle était barje celle là c'était sur et certain. Parfois quand il faisait le guet devant la porte de sa chambre il l'entendait parler, et là c'était sur qu'elle était barje, parce qu'il avait guetté par la serrure. Elle parlait toute seule. Pis parfois elle se couchait et alors c'était pire elle hurlait dans son lit.

Mais ce qu'il y avait de sur c'est qu'elles devaient être belles ses pommes. Et quand dans sa tête de gamin il essayait de deviner à quoi ça pouvais ressembler il ressentait de choses bizarres dans son ventre à lui. Alors il pensait qu'elle devait être sorcière et arrêtait de penser aux femmes, et à leurs pommes. Son temps de gamin n'était pas terminé.

Pour l'heure il aimerait bien que la Canabixas se manifeste, car il allait devoir rendre compte à l'autre. Et ça lui plaisait pas trop de dire qu'elle l'avait même pas vue. Déjà il pensait à l'échappatoire. C'était sur fallait que ni l'une ni l'autre ne le trouvent. Et voilà qu'il entendait une voix de fille. C'était sur que c'était une fille. Une voix de crécelle comme celle là ne pouvais venir que d'une fille.
En plus elle chantait faux, comme toutes les filles des bas fonds. La voilà qui l'abordait.


Le bai... Hé oh! Toi là! C'par là la Taverne du Grêlé?

Titou se leva et la regarda.

Mouais!! Quoi moi? Tu veux me montrer tes pommes? Ouais c'est là t'verne du gr'lé?


Descendant les quelques marches il s'approcha d'elle.

Chuis Titou. E'fin c'est c'mme qu'on m'appel'. Et toi t'est qui?
Griotte
Lui montrer ses pommes?! Et puis quoi encore? Quel salopiaud c'morveux! Heureusement qu'elle a été élevée dans un bordel la gamine, sinon l'aurait même pas pigée c'quil lui voulait le pignouf! Elle l'aurait regardé avec un air hagard en essayant d'comprendre pendant qu'lui se serait foutu d'sa poire! Mais bon, pas de chance pour lui, elle allait lui en faire bouffer des pommes ouai! Jusqu'à l'indigestion! Nan mais! Furieuse la gamine observa le bouseux descendre les marches de la fontaine pour venir la rejoindre. Les traits féminins se déformèrent en un rictus menaçant alors qu'elle serra les poings et les lui colla brusquement devant le nez.

T'veux les voir, t'es sur? Sont bien mûrs là! *Haussement d'un sourcil moqueur*
Si j'te les montre de près t'auras même droit à d'belles prunes! Profites c'est gratis!

Titou se laissa pas démonter pour un sou et enchaina sur les présentations, comme si l'avait qu'ça à foutre! Il croyait quoi là? Qu'ils allaient faire ami-ami tous les deux! Il s'foutait les doigts dans l'œil là!... M'enfin si elle voulait une réponse à sa question, elle devrait quand même faire un effort la chieuse nan? Elle avait pu qu'a ravaler sa fierté et essayer d'être un peu plus agréable. Lui fallait des alliés dans c'te nouvelle ville.

Moi c'est Griotte... comme la cerise! *P'tit sourire enjôleur qui lui arracha presque les lèvres*
Pi' JE pose les question! Toi tu t'contente d'y répondre s'non je t'arrache les oreilles avec mes dents et j'te les fais bouffer! Compris?

Un sourire carnassier étira ses lèvres. J'ai bien dit qu'elle allait "essayer" d'être un peu plus agréable... Faut croire que c'tait au dessus de ses forces!
Ses poings plongèrent dans ses poches - et pas dans sa gueule, nan raté! - tandis qu'elle le toisait de haut en bas. D'vait être aussi emmerdant qu'elle c'lui là! Mais bon, c'est vrai qu'elle excellait à faire chier son monde! - Je vous ai d'jà dit que c'tait son domaine de prédilection? - C'tait difficile de la battre sur c'terrain là! Valait mieux pour lui qu'il s'y aventure pas!


Alors c'te taverne, tu m'montres où elle est? J'dois voir Titouan, tu l'connais?
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Titouan


Il avait le chic pour apparaître là où l'on ne l'attendait pas.

Il sortit de sous un porche, surgissant de l'ombre dans laquelle il s'était fondu.

Je suis là.

Il offrit à la gosse un sourire amical.

Quand à la taverne...

Il fit un signe de tête en direction du bâtiment qui se situait devant eux.

... Tu es juste devant.


Il s'était approché et envoya un tape derrière la tête de Titou.

Faudra que je t'apprenne les bonnes manières chenapan. Ce n'est pas comme cela qu'on parle à une dame.

Elle n'avait sûrement pas l'habitude qu'on la considère comme une dame.

Bien, je suis content de te revoir... Griotte, comme la cerise.

Il sourit.

J'ai cru que je ne te reverrai pas.

Il lui posa une main sur l'épaule.

Entrons si tu veux bien.
--Titou




Je suis là.

Trois mots et une tape derrière la tête. Titou sursauta et regarda le grand père des Canabixas en crânant.

Faudra que je t'apprenne les bonnes manières chenapan. Ce n'est pas comme cela qu'on parle à une dame.

C'est sur qu'il l'avait pas vu venir. Toujours dans l'ombre cette famille, Titou commençait sérieusement en avoir marre. La nobliaux de la famille qui l'embauchait pour surveiller la folle et maintenant le grand père qui lui fichait une tape..

Hey grand- père. J'voulais j'ste voir ses pommes moi. C'est rien d'mal. Faut bien commencer.

Et le voilà qui parlait à la greluche comme si elle était une dame, Titou en revenait pas. Une ribaudes des bas fonds à qui on parlait comme à une reyne, c'était sur elle allait plus se sentir. Et voilà qu'il l'invitait dans la taverne, et lui bien sur allait être oublié.
Déjà le grand père et la gamine s'en allait vers la taverne, le bras de l'homme sur l'épaule de Griotte. Gamin des rues Titou haussa les épaules et les regardait s'éloigner. Il pourrait s'inviter, les appeler leur demander s'il pouvait se joindre à eux, mais non, il n'en ferait rien. La rue était son domaine , et aucune place aux sentiments n'y était acceptée.
Pourtant son petit cœur d'enfant eut un pincement. Et ses grands yeux imperméables qui mangeaient son visage émaciée furent inondés par le liquide salin des larmes. Serrement des poings qu'il cacha crâneusement dans ses poches, il les regardait s'éloigner et avant de faire demi tour pour reprendre sa place de surveillance il leur lança.

F'drait p't-être faire plus attention à la Vivelame. Elle a vr'ment un grain, lé pas n'tte et pl're tout le temps. Fin moi c'que j'en dit.

Après cette tirade Titou s'éloigna et s'installa devant la fontaine souhaitant que la Canabixas arrive vite que sa surveillance prenne fin.


Vivelame


Taverne du Grêlé

Si le gamin croyait qu'elle ne l'avait pas vu il se trompait. Tout finaud qu'il était, elle l'avait vite repéré. S'il avait fait beau elle l'aurait promené dans les ruelles sombres des bas fonds. Mais le temps était au gel et Vivelame n'était pas d'humeur à se promener. Ni dans les bois ni ailleurs. Quand elle entra dans la taverne, la chaleur de la cheminée l'accueillit agréablement. Le Grêlé lui servir le verre d'absynthe qu'elle lui commanda et elle gravit les marches en direction de sa chambre. Ôtant sa cape elle s'allongea sur son lit, essayant d'occulter le sourire niais de la gourde qui suivait son grand père comme une pustule digne de la peste noire. Les dents serrées ferma les yeux qui s'abimèrent dans un sommeil profond.

Des rires ,de la musique des chants une femme danse en tournant autour d'un grand feux allumé au centre du campement. Le clan était réunit pour cette nuit de fête. Assise aux côtés de Giacomo, Vivelame tapait dans ses mains et chantait avec les autres femmes. La journée avait été bonne, les hommes étaient revenus avec des butins de choix. Le pavillon de chasse dans lequel ils avaient empruntés des chandeliers en argent et or leur avait livré en plus des objets précieux un grand coffre rempli d'écus sonnants.
Au dessus du feu un cochon tournait dans une broche, dont les effluves parfumées de graisse emplissaient l'air.
Le soir tombait doucement sous cet air de fête.
Tapant dans ses mains Vivelame tourna la tête vers le ciel.
Il était temps. Il l'attendait. Se lever. Discrètement. S'en aller. Se trouver sur un chemin de terre. Approcher de la grange.
Fabrizio?
Deux mains sur ses yeux. Son éclat de rire. Se retourner. L'enlacer. Trouver ses lèvres. Les embrasser. Lèvres scellées. Corps imbriqués. Ils s'aimaient. Ils voulaient fuir.
Visage dans ses mains. Sourires échangés, regards noyés l'un dans l'autre
.


« Dolce Luna ! sei tutto per me il mio cuore è a te .

«Abbracciami forte e non lasciarmi mai, ho bisogno di te, amore mio»

Un tendre moment.Avant le départ.

Vivelame sourit dans son sommeil. Ses traits sont détendus. Elle même ne se reconnaitrait pas si un miroir pouvais refléter son visage à l'instant. Sa respiration est tranquille elle ne bouge pas dans son lit.

Puis un bruit. Une branche craqua.
Un sursaut et Vivelame se leva.


« Chienne!! Catin !! Je vais te saigner et jeter ta carcasse aux porcs. « 

Yeux hagards , vêtements défaits, Vivelame regardait Giacomo.

Vivelame bouge dans son lit. Elle se tourne, et se retourne.
Elle transpire. L'angoisse étreint son cœur. Mais elle ne se réveille pas. Ses mains se crispent sur les draps. Son visage a perdu toute trace de sourire.


Fabrizio remontait ses braies et se plaçait à ses côtés. Rassurante présence.
La lame brillait dans la main de Giacomo. La peur s'immisçait dans le cœur de Vivelame.
La lune éclairait la nuit tombait. L'affrontement. Vivelame ne pouvait l' éviter.


Elle bouge. Remue encore dans son lit. Son cœur bat comme un cheval fou dans sa poitrine. Des gouttes de sueur perlent à son front. Elle gémit. Ses lèvres prononcent un nom.

Fabrizio.

Les poings de Fabrizio désarmé, il se battait contre Giacomo.
Le sang coulait du bras de Fabrizio.
Vivelame se précipita entre eux. Bousculait Giacomo qui perdait son arme.
Vivelame la ramassait. Giacomo se jetait sur elle. Fabrizio s'interposait et se plantait sur l'arme. Le sang sur l'arme et sur ses mains. Maudites.
Hurlements. Désespoir. Vivelame à Genoux.
Giacomo l'attrapait par les cheveux et la tirait en arrière.
La tâche de sang se répandait sur le sol. Tirée par les cheveux elle reculait. La fourche sous le talon de Giacomo . La fuite.
Hurlement de rage..


Criant de terreur Vivelame se redressa dans son lit. Ses yeux hagards le visage en sueur . Elle regarda ses mains. Pas de sang. Pas de grange. Le cauchemar s'effaça peu à peu. Son cœur cognait encore fortement dans sa poitrine, battait à ses tempes. Elle haletait. Elle avalait sa salive et sa respiration commençait à se calmer. Ce n'était qu'un rêve, elle était à Limoges.
Des bruits venaient de la taverne. Elle se glissa hors du lit, et se rafraichit le visage avec l'eau contenue dans le broc en argile posé sur la seule table de la pièce.

Les mains posées sur le meuble, elle noya son regard dans le liquide.
Les fantômes du passé revenaient hanter ses rêves. Pourquoi maintenant? Elle l'avait vu mort. Son esprit en douterait-il? Les apparences l'aurons-t-elles trompées? Non c'était impossible, les miroirs n'existaient pas dans sa vie à cette période. Excédée Vivelame poussa le broc d'une main qui se brisa contre le mur. Il fallait qu'elle sorte de la chambre. Son esprit le voulait, mais son corps ne bougeait pas.

Un clignement de cils et elle était dans le couloir et descendait les marches vers la salle de la taverne, au moment ou Titouan entrait avec Griotte. Ses yeux cernés se posèrent sur son grand père et prirent une lueur attendrie, un sourire ses lèvres elle alla vers lui.



Papy !! Ou étais-tu passé? Je m'inquiétais.

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Vivelame de Castelcerf Canabixas tite fillotte du Masque
Griotte
[Dehors, à se cailler les miches!]

Oh p'tain! L'avait pas vu le vioc arriver! C'est une môme aux yeux arrondis de surprise qui se tourna vers Titouan et le toisa de haut en bas. Comment l'avait fait pour être aussi discret? L'avait pas vraiment changé par rapport à la dernière fois qu'elle l'avait vu. Il était peut-être un peu plus souriant que dans son souvenir, mais leur précédente rencontre s'tait déroulée dans les geôles limousines, alors l'avait d'quoi être un peu anxieux pour la prisonnière qu'il était v'nu chercher - C'tait pas elle, rooooh! Ils s'connaissaient pas encore! - Là il avait l'air un peu plus détendu quand même, mais c'tait ptèt qu'une impression.

Un sourire narquois s'dessina sur les lèvres d'la gamine lorsqu'le nouveau v'nu envoya une tapette sur la tête-à-claques dont elle essayait en vain d'tirer des renseignements. Ça lui apprendra à faire des propositions indécentes! Na! Et à pas répondre à ses questions aussi! Pi' Titouan au moins il la considérait pas comme une moins qu'rien! Il l'avait appelée "dame" et à c'mot elle s'tait redressée fièrement en lançant un regard hautain au p'tiot.


Bien, je suis content de te revoir... Griotte, comme la cerise. *Sourire* J'ai cru que je ne te reverrai pas.

Une lueur malicieuse étincela dans les yeux de la pestouille. On s'débarassait pas si facilement d'elle! D'ici quelques jours l'allait ptèt regretter d'lui avoir proposé d'le rejoindre. Elle r'venait tout juste d'un voyage sur les terres poit'vines où la Jarretière avait f'nie par s'mer la mioche sur les routes tellement qu'elle lui sortait par les trous de nez! Fallait avoir une volonté de fer pour supporter ses flopées de jérémiades à longueur de journée. M'enfin Titouan avait des trucs à lui apprendre alors l'allait se t'nir à carreau un minimum. Mais faudra pas lui en d'mander trop non plus!

Posant une main sur son épaule, il lui proposa d'entrer dans la taverne. S'mettre au chaud, quelle bonne idée! L'allait pas s'faire prier et lui emboita le pas en lançant un dernier coup d'oeil au gamin resté aux abords de la fontaine. L'espace d'un instant, une pointe de compassion voila le regard d'la môme. Lui l'avait pas de chance d'rester dehors dans l'froid. La mine de la vagabonde s'assombrit légèrement. Fallait espérer qu'il avait au moins un endroit pour crécher au chaud l'soir, c'qui n'était pas le cas d'Griotte pour l'instant. Avant de franchir le seuil d'la taverne elle eut une pensée fugace pour l'précieux parch'min qu'elle avait dans sa besace. Pourvu qu'il soit le sésame qui la sauve du vent glacial.



[Taverne du Grêlé]


F'sait quand même meilleur ici! La mioche rabattit sa capuche sur ses épaules et laissa Titouan ouvrir la marche. Il d'vait bien connaitre les lieux, tandis qu'elle, elle jetait des regards curieux dans la salle et essayait d'en percer les moindre recoins. Elle aimait pas trop c'genre d'endroits où trainait la rapine des bas-fonds. 'Fin, pour être plus exacte, elle c'qu'elle n'aimait pas surtout, c'tait de débarquer dans un lieu qu'elle ne connaissait pas. C'tait pas comme si aux Miracales l'avait jamais passé son temps fourrée dans c'genre d'endroit. Mais là-bas, c'tait pas pareil, elle connaissait la racaille, tandis qu'ici fallait encore qu'elle creuse son trou!

Papy !! Ou étais-tu passé? Je m'inquiétais.

L'attention de Griotte fut détournée sur la jeune fille qui venait d'accoster Titouan. Elles s'taient d'jà croisées brièvement au détour d'une taverne et si la mémoire d'la mioche lui f'sait pas défaut, il s'agissait de Vivelame. Parfait! L'aurait pas à la chercher dans tous les bas-fonds pour lui remettre l'message qu'elle avait pour elle.

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Vivelame


Plusieurs semaines plus tard

Le temps était passé. Le bal des mille et une nuits était loin. Un passé pourtant si proche. Vive tournait dans sa chambre, non pas d'ennui mais pour vérifier si sa cheville se remettait de la chute du funambule. Les bras levés en arc de cercle elle mit ses pieds en pointe et commença quelques pas. Un large sourire élargit ses lèvres en constatant qu'elle n'avait plus mal.
Restée le plus clair de son temps dans sa chambre pour guérir plus vite elle huma une bouffée d'air extérieure quand elle quitta la taverne.

Les rues étaient désertes. Le froid extrême qui régnait au dehors gardaient les gens en leur maison,serrés les uns contre les autres.
Enroulée dans sa cape fourrée de peau de renard Vive n'avait pas froid. Aucun froid même le plus glacial ne pouvais entamer la résolution qui occupais son esprit. Trouver l'ombre et savoir ainsi qui elle est.

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Vivelame de Castelcerf Canabixas tite fillotte du Masque
--Voile_d_ombre




Nuit noire, alliée des ténèbres, rien de tel pour se fondre dans le décor. Camouflé dans sa cape, il était invisible aux yeux du monde, monde qui l'avait trahi, poignardé dans son âme. S'il vivait, c'est pour lui à présent, pour son désir. Rester une ombre, disparaitre mais tout en restant présent. Il voulait surtout à présent étancher sa soif, une soif qui le prenait au ventre, un goût de sang, son sang... Il voulait s'en délecter.

Il l'avait reconnu, elle qu'il croyait ne jamais revoir. Sa quête, tout ce chemin, ces voyages, tout touchait à son bout enfin. Maintenant qu'il l'avait reconnu il fallait continuer, lentement, très lentement. Surtout ne pas se précipiter, mais lui faire payer tout ce mal, toutes ces années de souffrance...

Restant dans l'ombre, mais également dans ses pas, il suivit , ta traqua comme la proie qu'il avait tant attendu. L'heure était proche de reprendre ses lames.....
Brunehilde


Un grand chêne majestueux déployait ses branches tortueuses autour d'un tronc noueux.
Caché en dessous à l'abri des regards le refuge.
Une cabane de pêcheurs devenue pour un temps le refuge de l'ange.
Brune y avait laissé ses souvenirs les plus chers. Se tenant dans l'entrebâillement de la porte elle scrutait des ses yeux bleus chaque recoin y retrouvant la trace de son passé..

Septembre 1454 Un refuge en forêt de Chabrières.

Sa souffrance. Sa joie en apprenant la mort de Poilchat. Les remerciements envoyés à Lame Écarlate pour sa bonne œuvre. La réponse qu'il lui avait envoyé..
'« Ma Dame.
Ce service rendu a l'épouse de mon maître et du meilleur de mes crus.
Je suis à votre disposition pour tout autre affaire dont vous aurez besoin. Lame Écarlate. «

La naissance de son enfant. Frédéric..L'adoration qu'elle eut pour cet enfant ressemblant trait pour trait à son bien aimé Aelthys. Ses joies en le voyant grandir, et l'assombrissement de son cœur en voyant ce qu'il était réellement quand ses yeux de mère devenaient ceux éteints de Vivelame. La dureté de son regard quand elle avait compris qu'il était malade et qu'elle ne pourrait rien faire pour lui malgré son savoir des plantes.
Le duel à la cour des miracles. Trembler de le voir tomber, mais avoir la certitude que s'il tombait elle le rejoindrait. Le voir partir ailleurs avec celle qui fut la cause de la mort de son plus doux ami Danse Macabre. La promesse faite à Chaton que Brune s'engagea à suivre. Mais une morte vivante peut-elle tenir une promesse? Sa rencontre avec Solstice d'été le poète danseur, qui avait presque réussit à panser le cœur de Brune faisant d'elle une rimeuse.Le reconnaitre et faire un pas de Danse avec lui dans le coeur vert de Limoges.
Limoges ville adorée à jamais dans son cœur. Puis la disparition du poète danseur qui enferma Chabrières dans le plus terrible des deuils . Le déchirement de la perte d'un être qui lui avait été cher. La naissance de leur fille sans lui. Suivirent ensuite les jeux de miroirs. Devenir Vivelame à part entière. Quitte à être morte autant que cela soit fait. L'enlèvement de Chaton. Et le rendez vous en taverne.
Il avait été à l'heure. Tout avait été mit en place. Mais quelque chose avait cloché et à la fin, elle était sortie de la rivière sans le trouver là comme prévu. Seule Chaton et Sylvianne l'attendait, en compagnie de leurs chevaux. Frédéric avait été confié à une courienne. Brune devait refaire sa vie ailleurs là ou personne ne la connaissait. A la croisée des chemins ,les deux sœurs se séparèrent. Elles ne devaient plus jamais se revoir.

San Martino

Baignées par la Méditerranée et dominées par les derniers sommets des Apennins, l’Italie du Sud et la Sicile offrent des paysages, des climats et des modes de vie d’une infinie variété. C'est dans cette péninsule convoitée par toutes les puissances que Brune s'était installée. Avec les 2000 écus qu'elle avait économisé elle avait put s'installer comme une reyne. Une vieille dame veuve et sans famille vint partager sa vie en entrant à son service
Ne s'attachant à ne s'occuper que des bonnes œuvres de la ville, elle avait prit en popularité. Et les années passèrent, douces et sereines, aucun bras accueillant ne l'attendait le soir, mais elle était passée au dessus de ça. Devenant prêtresse de sa solitude elle consolait sa vie dans les bras de la déesse mère, lui offrant incantations et rites, vivant au plus proche d'elle, plus près de la nature que des hommes. Aussi visage tourné vers la lune représentation éternelle de la déesse elle lui offrait ses prières.

C'est moi qui suis la beauté de la verte Terre
Et la Lune blanche sous son dais constellé
Des abysses marines je suis le mystère.
Je suis ce désir en ton âme appelé.
Lève-toi et viens à moi. Point ne délibère.
Car je suis l'âme de la Nature incarnée
Je suis celle qui donne vie à l'Univers
Tout procède de moi et veut y retourner.
Devant ma face, aimée des Cieux comme de la Terre,
Et dans les ravissements de l'infinité
Tu verras le divin en toi qui se libère
Je t'invoque et t'appelle, ô notre puissante Mère,
Source de toute fécondité.
Par les semences et les racines,
Par le bourgeon et la tige,
Par la feuille, la fleur et le fruit,
Par la vie et l'amour,
Je t'invoque pour que tu descendes
Dans le corps de ta servante et prêtresse.


Les quelques aventures éphémères qui avaient parsemé sa vie avant de quitter le Limousin lui avait apprit que seul les bras d'un homme dont elle n'oubliait jamais le visage sauraient la réconforter.
Il était mort, la vie l'avait épargnée à elle, quelle importance elle le rejoindrait un jour ou qu'il soit. Sur terre ou en enfer. Puis arriva la lettre. Et ce fut le départ. Prochaine étape le Limousin.

Retour en Limousin.Janvier 1458

Marcher enfin dans les rues de Limoges. Revenir à ses origines et prendre peur. Il est des rumeurs qui se taisent quand les vent les emportent au loin. Mais le vent reprends toujours sa course contraire et se retrouve en son point de départ. Terrible angoisse qui étreint le cœur. Mais Brune n'a plus 17 ans Elle était la femme de 40 ans qu'elle avait voulu devenir. Ses cheveux aussi longs que dans sa jeunesse étaient maintenant parsemés de quelques fils blancs donnant une douceur exquise à son visage. Ses yeux bleus autrefois éteints, étaient redevenus pétillants rappelant la jeune fille espiègle qu'elle avait été. Ses lèvres aussi rouges qu'une cerise avaient ce même pli boudeur qui avait tant plut à Aelthys, ainsi se sachant encore belle Brune n'avait pas peur des miroirs. Et s'il était un miroir dans lequel elle voulait encore se regarder c'était celui des yeux bruns de son bien aimé qu'elle n'avait jamais cessé d'aimer. Mais elle savait que cela ne serait pas facile tant de choses s'étaient passées.
Et pour l'heure elle voulait que seul le destin puisse en décider, puisque rien n'arrivait pour rien, et cela elle l'avait apprit bien souvent à ses dépends.

Limoges.

Limoges la verte; Ses rues propres et bien dessinées, bordées de platanes, et l'envers du décor, les bas fonds. Marchant de son pas gracieux, Brune souriait.
Traverser une nouvelle rue et là devant elle apparut une bâtisse familière. la taverne du grêlé.
Les souvenirs du passé l'assaillirent de nouveau. Des rires des voix. Chaton, Nébisa, Carmody son jumelé aux cheveux de feux Shiska et tant d'autres qu'elle n'avait jamais oublié. Se rendant au comptoir elle eut presque un éclat de rire en voyant la tête que fit le tavernier quand elle lui commanda un prune. Nulle doute il l'avait reconnue.


B'jour le Grêlé une prune , et la meilleure de ta cuvée.

Portant le verre à ses lèvres elle but la moitié du verre. Des larmes lui montèrent aux yeux devant la force de l'alcool, terminant le restant elle le posa en secouant la tête.

AHHH! C'est bon de rentrer chez soit.

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Brunehilde de Castelcerf..Maîtresse de la rumeur du Masque... Son épouse
Vivelame


Taverne du grêlé : chambre de Vivelame

Impatiente Vive tournais en rond dans sa chambre. Pour passer le temps elle se regardais mille fois dans le psyché pour voir si quelque chose clochait dans sa tenue.
Le retour de Brune la mettait dans tous ses émois et plus les heures passaient plus elle se sentait nerveuse. Et si Brune détournais son regard comme Titouan le faisait parfois?
Nerveuse elle secouait la tête pour chasser ses pensées. Non elle ne ferait pas cela. Brune était douce et tendre elle aimerait sa petite fillotte.
Entendant des bruits venant de la taverne elle entrouvrit la porte de sa chambre et entendit des voix. Une femme commandait de la prune. Brune! Cela devait être elle. C'est sur.
Sautillant sur place elle serra les poings et sortit de la chambre. En haut des escaliers elle observa à la dérobée la femme assise au comptoir. Les longs cheveux de celle ci lui couvraient entièrement le dos. Elle se tenait droite et souriait du moins Vive le pensait devant la mine joyeuse du Grêlé.
Ne pouvant plus attendre elle sauta les marches plus qu'elle ne les descendit et accourut vers Brune.

Bonjour grand -mère. Heumm je suppose que tu va me dire appelle moi Brune? Tu était ou?
Elle avait tant de questions à poser, depuis si longtemps et eu si peu de réponses. Sans plus attendre, elle s'avança et enlaça Brune, la serrant contre son coeur.

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Vivelame de Castelcerf Canabixas tite fillotte du Masque
Brunehilde


Une autre Elle. son portrait se présentait devant elle. Comme à peu de choses près elle même 20 ans plus tôt. Air espiègle mais tenue un peu plus débraillée. Brune sourit et répondit à l'élan du cœur de Vivelame.

Oui tu fais bien de m'appeler Brune. Comment va-tu ma jolie? Il me tardais de te voir. Nos courriers échangés on attisé ma curiosité. ...J'étais en Sicile

Portant de nouveau son verre à ses lèvres, Brune termina la liqueur de prune qu'elle avait commandé, puis posa le verre devant elle. Se tenir aux côtés des sa petite fille, lui faisait une effet surprenant, elle qui n'avait pas eu de grande famille, ne comptant que sa sœur Chaton elle se trouvais aujourd'hui grand mère de deux jeunes femmes, dont l'une était son miroir. Il lui tardais de rencontrer cet autre dont Vive lui avait déjà parlé.

Ma belle. Racontes moi ton arrivée à Limoges....

Poussant un profond soupire elle s'arrêta, ne sachant comment continuer, ou peut-être parce qu'elle avait peur des réponses. Baissant son regard sur son verre à présent vide elle joua avec, le tournant de ses doigts, puis le lâcha, prit une grande inspiration et plongea ses yeux dans ceux de Vive.

Parles moi de Lui..Comment est-il maintenant? Dis moi tout. Et ta sœur parles moi d'elle. Ton père..Racontes moi tout.... ensuite c'est promis je te parlerai de moi...

Alors que Vive la dévisageait, Brune leva un bras et fit signe vers le tavernier, commandant une autre prune, ainsi que quelque chose pour la jeune espiègle en face d'elle.

Une autre prune Le Grêlé. Presses toi. Et si tu a quelque chose à manger, c'est bienvenue.

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Brunehilde de Castelcerf..Maîtresse de la rumeur du Masque... Son épouse
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