Finam
Il sourit à la nouvelle arrivante et lui répondit plutôt gaiement:
Je ne sais ce qu'est la croix de vie.
Croix n'est d'ailleurs pour nous, spinozistes, qu'objet de mauvais augure. Le terme croix provient du latin crux, soit plus explicitement « poteau », « gibet », voir « potence ».
On lui préfère généralement la fleur, qui représente la pureté, la virginité, l'innocence, l'amour courtois, le silence et l'intérêt. La beauté passagère, la passion, l'espoir.
Des termes bien plus affriolants, et amènes, je trouve. Non?
L'essence d'une chose, c'est l'effort de persévérer en son être.
Si la liberté est l'essence d'un individu, comme vous et moi, il appartient à ce même individu de trouver sa voie. Ce en se remettant en question, en pointant les causes de son conditionnement, et en faisant le choix décisif de sen affranchir par, et uniquement par, la saine Raison. C'est ce que nous appelons en terme usuel, le Conatus.
La nature obéit à une règle élémentaire, qu'on ne peut soustraire: la loi du plus fort.
C'est dans la nature de l'homme de vouloir imposer la vision qui est sienne, le clivage en lequel les libres penseurs se retrouvent est net: on est toujours confronté à plus fort physiquement, en plus grand nombre quantitativement, et que sais-je encore.
Il appartient alors à l'individu de persévérer en sa recherche intérieure, de faire fi et de ne pas subir la confrontation, mais d'en jouer.
Si l'on est confiant, si l'on a confiance en son jugement et en sa Raison, qu'importent les préjudices: vous êtes en plein Conatus, et c'est ce qui prévaut.
La douleur physique n'est rien, face au bonheur moral.
Je ne vais pas vous dire que la vie est belle, tout est rose, chacun s'aime. Non, vous risquez effectivement le lynchage, suivant l'amorce de votre Conatus.
Je vais reprendre l'exemple de l'Anjou, terre libertaire s'il en est.
Nous avons fait abnégation de toute souffrance pour suivre nos idéaux, et refuser l'autorité pré-établie d'un Roy sur nos petites personnes, voilà deux ans. L'expérience s'est arrêtée assez subitement il est vrai, la loi du plus fort dont je parlais.
Néanmoins l'Anjou s'est relevée, par ses seules armes, reprit pouce par pouce les parcelles de terre qui lui avaient été retirées, et a obtenu des privilèges par voie diplomatique, permettant une plus grande autonomie -même si ces privilèges n'ont pas vraiment été exploités.
Parce que même à terre, elle a persévéré, l'Anjou est restée intacte.
Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron. A vous de voir si cette essence est inébranlable, ce n'est pas l'appréhension qui doit vous retenir.
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Je ne sais ce qu'est la croix de vie.
Croix n'est d'ailleurs pour nous, spinozistes, qu'objet de mauvais augure. Le terme croix provient du latin crux, soit plus explicitement « poteau », « gibet », voir « potence ».
On lui préfère généralement la fleur, qui représente la pureté, la virginité, l'innocence, l'amour courtois, le silence et l'intérêt. La beauté passagère, la passion, l'espoir.
Des termes bien plus affriolants, et amènes, je trouve. Non?
L'essence d'une chose, c'est l'effort de persévérer en son être.
Si la liberté est l'essence d'un individu, comme vous et moi, il appartient à ce même individu de trouver sa voie. Ce en se remettant en question, en pointant les causes de son conditionnement, et en faisant le choix décisif de sen affranchir par, et uniquement par, la saine Raison. C'est ce que nous appelons en terme usuel, le Conatus.
La nature obéit à une règle élémentaire, qu'on ne peut soustraire: la loi du plus fort.
C'est dans la nature de l'homme de vouloir imposer la vision qui est sienne, le clivage en lequel les libres penseurs se retrouvent est net: on est toujours confronté à plus fort physiquement, en plus grand nombre quantitativement, et que sais-je encore.
Il appartient alors à l'individu de persévérer en sa recherche intérieure, de faire fi et de ne pas subir la confrontation, mais d'en jouer.
Si l'on est confiant, si l'on a confiance en son jugement et en sa Raison, qu'importent les préjudices: vous êtes en plein Conatus, et c'est ce qui prévaut.
La douleur physique n'est rien, face au bonheur moral.
Je ne vais pas vous dire que la vie est belle, tout est rose, chacun s'aime. Non, vous risquez effectivement le lynchage, suivant l'amorce de votre Conatus.
Je vais reprendre l'exemple de l'Anjou, terre libertaire s'il en est.
Nous avons fait abnégation de toute souffrance pour suivre nos idéaux, et refuser l'autorité pré-établie d'un Roy sur nos petites personnes, voilà deux ans. L'expérience s'est arrêtée assez subitement il est vrai, la loi du plus fort dont je parlais.
Néanmoins l'Anjou s'est relevée, par ses seules armes, reprit pouce par pouce les parcelles de terre qui lui avaient été retirées, et a obtenu des privilèges par voie diplomatique, permettant une plus grande autonomie -même si ces privilèges n'ont pas vraiment été exploités.
Parce que même à terre, elle a persévéré, l'Anjou est restée intacte.
Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron. A vous de voir si cette essence est inébranlable, ce n'est pas l'appréhension qui doit vous retenir.
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