Breiz
C'est brisée que la rouquine s'était présentée aux portes du château. Jamais, au grand jamais, elle n'aurait cru en arriver là. A demander asile à Théo, prenant au mot une offre qu'il lui avait faite, il y a longtemps. Habiter le château. Panser ses blessures entre les pierres sombres de la bâtisse.
Et Théo, bien sur, l'avait accueillie. Gênée, la jeune veuve avait pris possession de la chambre que le maitre des lieux avait mis à sa disposition. Non loin de celle d'Aliénor, connaissant l'amitié qui les liait.
Savait-il seulement que les jeunes femmes avaient commencé l'entrainement de l'étalon de guerre de la rouquine sur ses terres à peine quelques jours plus tôt?
Probablement pas.
Gauvain, ravi de disposer d'un nouveau terrain de jeu, s'était lancé à l'exploration de la pièce, tandis que sa mère rangeait sa seconde robe et les vêtements de l'enfant dans un coffre en cèdre.
Il ne savait pas, lui, que ce pourquoi son père avait vécu venait de voler en éclats. Il ne se rendait pas compte que l'une des rares choses qui gardaient sa mère vivante venaient de sombrer.
Son rangement terminer, la veuve alla attiser le feu, allumé, probablement, par la bienveillante gouvernante. Elle y rajouta une buche et se lova au fond de l'âtre, sur le banc de bois, suivant machinalement l'enfant du regard, comme elle l'avait toujours fait, mais indifférente à tout.
La veille, lorsqu'elle s'était, à bout de nerfs, tournée vers Théognis, le baron avait réussi, en quelques instants, à lui rendre le sourire.
La réalité l'avait rattrapée de plein fouet quand elle était retournée vers son auberge en travaux, la taverne rusée qu'elle ne réouvrirait probablement pas. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour rassembler ses affaires.
Mais elle était restée, seule, au milieu de la salle aux tabourets empilés à la va-vite le long des murs, à regarder s'égrener les heures de la nuit. La salle résonnait encore des rires d'autrefois, quand le Pi, le voleur de son âme, menait les Rusés par la force de ses convictions.
Elle avait échoué. La Ruse ne survivrait pas à la mort de son chef charismatique et gouailleur. Elle avait échoué et elle ne se le pardonnerait jamais. Tout comme elle ne se pardonnerait jamais de n'avoir pas compris à temps à quel point elle l'aimait, celui qui l'avait désigné comme son épouse alors que la mort le rongeait.
Prostrée, ses yeux gris, éteints, comme voilés par les pensées qui la dévoraient, suivaient Gauvain du regard. Mais elle était incapable d'interagir avec lui. Tout juste bonne à le repousser, mécaniquement, lorsqu'il s'approchait trop près du feu dans sa volonté de lui faire partager ses découvertes.
Et Théo, bien sur, l'avait accueillie. Gênée, la jeune veuve avait pris possession de la chambre que le maitre des lieux avait mis à sa disposition. Non loin de celle d'Aliénor, connaissant l'amitié qui les liait.
Savait-il seulement que les jeunes femmes avaient commencé l'entrainement de l'étalon de guerre de la rouquine sur ses terres à peine quelques jours plus tôt?
Probablement pas.
Gauvain, ravi de disposer d'un nouveau terrain de jeu, s'était lancé à l'exploration de la pièce, tandis que sa mère rangeait sa seconde robe et les vêtements de l'enfant dans un coffre en cèdre.
Il ne savait pas, lui, que ce pourquoi son père avait vécu venait de voler en éclats. Il ne se rendait pas compte que l'une des rares choses qui gardaient sa mère vivante venaient de sombrer.
Son rangement terminer, la veuve alla attiser le feu, allumé, probablement, par la bienveillante gouvernante. Elle y rajouta une buche et se lova au fond de l'âtre, sur le banc de bois, suivant machinalement l'enfant du regard, comme elle l'avait toujours fait, mais indifférente à tout.
La veille, lorsqu'elle s'était, à bout de nerfs, tournée vers Théognis, le baron avait réussi, en quelques instants, à lui rendre le sourire.
La réalité l'avait rattrapée de plein fouet quand elle était retournée vers son auberge en travaux, la taverne rusée qu'elle ne réouvrirait probablement pas. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour rassembler ses affaires.
Mais elle était restée, seule, au milieu de la salle aux tabourets empilés à la va-vite le long des murs, à regarder s'égrener les heures de la nuit. La salle résonnait encore des rires d'autrefois, quand le Pi, le voleur de son âme, menait les Rusés par la force de ses convictions.
Elle avait échoué. La Ruse ne survivrait pas à la mort de son chef charismatique et gouailleur. Elle avait échoué et elle ne se le pardonnerait jamais. Tout comme elle ne se pardonnerait jamais de n'avoir pas compris à temps à quel point elle l'aimait, celui qui l'avait désigné comme son épouse alors que la mort le rongeait.
Prostrée, ses yeux gris, éteints, comme voilés par les pensées qui la dévoraient, suivaient Gauvain du regard. Mais elle était incapable d'interagir avec lui. Tout juste bonne à le repousser, mécaniquement, lorsqu'il s'approchait trop près du feu dans sa volonté de lui faire partager ses découvertes.
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