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[RP] Le sang des Renarts reste bleu

Beatrice de Castelmaure
C'était bien connu : quoiqu'à la tête de maints fiefs, c'était presque toujours à Chablis que la mesnie de Castelmaure procédait aux cérémonies importantes ; de même qu'à Chablis vivaient-ils la plupart du temps, lorsqu'ils n'étaient pas dans une bonne ville.

De fait, Chablis avait été aménagé avec un confort peu mobile. Si le départ du Duc pour Laurac avait un temps endormi le fief, il n'en était pas moins le plus hospitalier des châteaux bourguignons que possédait Béatrice de Castelmaure. Pour ce qui était de Laurac, elle ne s'en souciait pas. Aussi sera-t-il commun de dire que Chablis était son fief de prédilection.

Cette tradition familiale venait certainement du fait que Chablis avait élevé la famille à la dignité baronniale, puis à la Pairie. Les autres fiefs étaient venus après. En dépit de son attachement à la mémoire de sa mère, Béatrice de Castelmaure vivait peu à Chastellux et en gérait les affaires de loin.

De même lui fut-il plus aisé d'organiser à Chablis une cérémonie, plus que toute autre, aurait eu sa place à Chastellux.

Elle avait revêtu une robe d'un bleu très profond, damassée d'or, et portait un châle d'organza sur ses frêles épaules, qui lui avait été offert au nom de son père par feu son oncle Looÿs, qu'elle avait, de son vivant, chaleureusement préféré à son autre oncle, Phelipe de Saunhac, qui manquait cruellement de respect et de déférence à son égard.
La grande salle était bien chauffée, car c'était là qu'on recevait. La Maréchale arriverait prochainement.

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Della
Voilà...L'on touchait enfin au but.
Cette longue et pas toujours évidente remontée des Renart dans les rangs de la Noblesse bourguignonne allait trouver un premier jalon, bientôt.

Devant son miroir, la Renarde Noire s'était trouvée changée. Il y avait bien longtemps qu'elle ne s'était pas vraiment regardée et le temps marquait son visage de traits devenus plus graves, plus sérieux, oubliant les rires encore puériles et si légers, déposant la marque de ce que l'on appelait la maturité.
Jeune encore bien qu'ayant dépassé l'âge raisonnable d'un mariage, la blonde de Volvent, devenue chef de famille malgré elle, semblait sereine, calme et empreinte d'une sagesse durement acquise. Etait-elle belle ? Elle s'était souvent posé la question...On la disait jolie, parfois ravissante...Comment savoir...


Lorsque le carrosse aux armes des Renart, avait déposé Della et sa nièce Elinor, devant le castel de Chablis, elle avait senti son coeur battre, plus fort.
Chablis, elle y était venue maintes fois depuis qu'un jour, "sa" Duchesse Béatrice lui avait fait le grand honneur de faire d'elle sa dame de compagnie, partageant par là-même la vie et l'intimité de la Duchesse.
Entre les deux jeunes femmes qu'un passé similaire réunissait quelque peu, la complicité avait été vite créée, pour le bonheur de Della et sans doute aussi celui de Béatrice.

Mais aujourd'hui, un nouveau pas allait être franchi.
Béatrice désirait faire de la Renarde Noire, sa vassale.
Della avait vécu ce désir de façon intense, sincère et troublante.
Honorée de ce geste, fière aussi de l'intérêt lui porté, elle serait désormais liée à sa suzeraine qu'elle servirait encore avec fidélité.


Descendue du carrosse, Della lissa les pans de sa robe...bleue.
Ce bleu tant aimé par "sa" Duchesse, ce bleu que Béatrice avait réussi à lui faire aimer de même.
Une lourde cape de laine recouvrait ses épaules, elle en referma les bords et releva le haut col, cachant sa chevelure dorée et savamment coiffée en de longues nattes attachées en chignon sur sa nuque.

Della adressa un sourire presque maternel à sa nièce, l'engageant à la suivre vers l'escalier menant à l'entrée.
D'autres membres de la famille ne tarderaient pas à arriver pour assister à l'événement.

Grimpant les marches, la blonde s'adressa à Elinor.

Ma chère Elinor, aujourd'hui est un grand jour pour toi aussi...Ton premier jour en tant que dame de compagnie...Je suis fière de toi, ma belle.

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Nabel
Nabel de Volvent avait quitter le domaine familiale, tôt mais pas trop non plus hein ! Elle avait vu Della partir, accompagner par Elinor, puis se dêpechant un peu, elle c'était préparée.
Aujourd'hui, était un grand jour pour eux. Malgrès les épreuves traversées, la mort de son cher Oncle, puis celle d'Eldwin, aujourd'hui enfin, elle pourrait sourire.

Elle s'était vêtue d'une houpellande noire, signe de deuil. Cachait entre ses sein, un pendentif, hérité de Thomas, une croix de saphir.
Ses cheveux blonds, héritage familiale cette fois ci était noué en une tresse retombant dans son dos.

Elle avait fait préparer Artois, son cheval, et avait attendu patiement qu'Orantes fut prêt.
Pas de carosse, elle ne les aimaient point, la blondinette préférée galoper.
Le frère et la soeur furent en fin prêt, et prirent la route de Chablis.

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Elinor
Chablis... domaine bien plus vaste que Beaumont où la famille de Volvent résidait. La jeune fille regardait défiler sous yeux les terres des Castelmaure en se remémorant le souvenir lointain d'une enfant blonde, émerveillée par le paysage et l'attrait de la nouveauté, mais inquiète des cahottements du carosse alors qu'elle parcourait le même voyage qu'en ce jour. A l'époque, elle était accompagnée de sa jeune tante et de son père qui emplissait la voiture de sa présence rassurante. Mais depuis cette visite, de l'eau avait coulée sous les ponts et la figure paternelle s'était effacée pour rejoindre le Très-Haut. Son ombre semblait planer dans le coche frappé des armes familiales. Les yeux dans le vague, sa fille essayait de ne pas songer à cette absence, qui lui pesait sur les épaules.

Lorsque qu'elle avait l'âme mélancolique, Elinor se plaisait à l'imaginer, lui, le Renart digne et calme, veillant sur les siens depuis la Haut. Il ne les avait pas vraiment abandonné, non. Il restait présent dans leurs cœurs et dans leurs souvenirs. Son regard bienveillant était-il posé sur eux en cet instant? Était-il fier de sa famille? Était-il fier de sa fille? Oui... s'il les voyait, il serait fier d'eux.

A l'approche du château, la jeune fille reporta son attention sur sa tante. Elle était rayonnante en se jour et son visage, sous son apparente tranquillité, semblait irradier une joie profonde. Les nouvelles responsabilités qu'il lui incombait auraient pu assombrir ses traits et la vieillir prématurément, mais au contraire, elle avait gagné en beauté et en assurance. Elinor restait admirative devant sa capacité à surmonter les épreuves en gardant toujours la tête haute. Le sang des de Volvent coulait bien dans les veines de la Renarde Noire. Son frère serait fier d'elle...

La voiture s'arrêta soudain, sortant la jeune fille de ses songeries. Elles étaient arrivées à Chablis. Descendant du carrosse, elle s'engagea à la suite de Della et lorsqu'elles franchirent les quelques marches qui menaient à l'entrée, elle ne put retenir un sourire aux dires de sa tante.

Ma tante, c'est de vous qu'il faut être fière en ce jour. Pour ma part, je dois encore faire mes preuves.
Judtta
Jamais, depuis que la Duchesse de Nevers était entrée en possession de son héritage, la charnue bonne teutonne n'avait tant eu à briquer le parquet et les boiseries de la grande salle de réception de Chablis.
Même, Gimont avait dû lui tenir l'échelle pendant qu'elle tendait le manche au bout duquel elle avait accroché un linge humide, pour enlever la poussière du plafond voûté. Cette situation lui avait d'ailleurs fait monter le rouge au joue, à la fois embarrassée et émoustillée de présenter de ce fait à Gimont une vue unique sur ses bas de laine et ses cuisses délicieusement adipeuses.

Elle n'avait pas manqué de grommeler, pourtant, contre cet excès de préparatifs, pour une "simple" cérémonie d'octroi. Ce à quoi avait répondu la maîtresse des lieux que ce n'arrivait pas tous les jours, que Chablis devait être à la hauteur de sa réputation, et qu'enfin, si le travail avait été fait régulièrement durant toutes ces années, il n'aurait pas été nécessaire de s'occuper tout à la fois des murs, du sol, du plafond, des statutes et du récurage de l'âtre de la cheminée.

Là la Teutonne se sentit bien un peu coupable, mais en fin de compte, au fond d'elle-même, elle ne regrettait rien des années de belle vie, lorsque le maître était à Paris ou à Toulouse, où avec Gimont ils déambulaient dans le château, oisifs quatre jours par semaine, et presque maîtres des lieux.

Désormais que les invités arrivaient, les deux incapables de Chablis avaient reçu l'ordre de disparaître - car Béatrice de Castelmaure les gardait par respect pour son père, qui les avait engagés, mais leur reconnaissait plus de défauts que de qualités. Ils étaient affectés à la surveillance des cuisines, pour le repas qui se préparait pour le midi, après la cérémonie d'octroi.

Les cuisines, cela ne déplaisait point à Judtta, et ravissait Gimont, qui pouvait tremper ses doigts mal soignés dans toutes les sauces.

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Jehanne de Cassagnes
La Castelmémère, éternel fantôme de Chablis - quoiqu'elle fût bien vivante, c'était par l'absence totale d'utilité de la vieille femme quand il y avait du monde à Chablis qu'elle brillait surtout - , était pour l'occasion postée à la porte, avec la mission d'accueillir les visiteurs depuis la cour et de leur indiquer le chemin de la grande salle de réception.

La Castelmémère et son sourire creux et nauséeux n'avaient, de toute leur vie, eu d'autre but que l'enfantement et la tenue d'une maison. Mais à la force du temps, les traits se grossissant et s'exagérant, elle était devenue exaspérante sur le sujet de la famille, et tout à fait insupportable à force de babillages en matière de politesse. Quant à la tenue de la maison, elle ne tenait que ce qui l'arrangeait - avec toutefois une poigne certaine.

Ainsi à chaque Volvent qui arrivait, elle adressait maints
« Bienvenue ! Que le Très Haut vous garde ! Je vais vous mener à la grande salle de réception, c'est tout près, venez, venez donc, Pelot s'occupera de vos chevaux ! » et paroles incessantes du même acabit.

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Orantes
C’est tardivement qu’on l’avait averti de la cérémonie d’octroi qui devait se tenir à Chablis, mais Orantes n’aurait, pour rien au monde, fausser compagnie à sa tante en ce jour si important pour elle. Della avait su, en effet, malgré les rancœurs et les arrière-pensées, l’accueillir chaleureusement lors de son retour sur les terres familiales. C’est donc avec un grand contentement que le jeune renart accepta de se mettre en route pour les terres bourguignonnes de la maison de Castelmaure en compagnie de sa jeune sœur.
Nabel semblait aussi se réjouir de pouvoir sortir enfin de la torpeur dans laquelle l’avait plongé le trépas de Thomas et d’Eldwin. Pour autant, Orantes refusait de porter le moindre signe de deuil quitte à chagriner sa cadette et sa tante qu’il venait soutenir céans.

Lors de leur arrivée les deux cavaliers furent accueillis par une bien étrange dame qui devait être la maîtresse des lieux. Jehanne de Cassagnes, puisque tel était son nom, paraissait pour le moins usée par la vie et son discours incessant rôdé à ce genre d’occasions mondaines. Alors qu’ils suivaient la châtelaine vers la salle de réception, Orantes fit sourire goguenard à sa sœur signifiant le peu d’intérêt qu’il portait au galimatias de la vieille édentée.

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nebisa
Même pas en retard la Malemort, un exploit, un miracle, un événement qui n'arrive qu'une fois par siécle !

Affichant l'ombre d'un sourrire ravi, elle se laisse guider par un valet local, suivie par deux pages portant ses couleurs et lourdement chargé... le logis est plutot confortable et décoré avec goût, le personnel semble fébrile mais c'est compréhensible vu l'occasion...

Reconnaissant à la porte l'ancienne gouvernante de ses ainés, la Malemort marque un temps d'arrêt avant de s'avancer pour saluer la rombiére euh non la douairiére, l'aieule quoi...

Dame Jehanne ! Nos chemins se croisent à nouveau ! Comment vous portez vous ? Je n'ai point encore aperçu votre petite fille, j'espére ne pas m'être trompée de jour ?

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Godefroy
Godefroy arriva, en retard sur sa petite soeur. Malgrès tout ses défauts, on ne pouvait imputer a Godefroy celui de ne pas aimer et soutenir sa soeur. C'est donc habillé de noir qu'il arriva a cheval, n'ayant point oublier sa cape de voyage afin de limiter la salissure, toutefois présente, de ses vêtements. Qu'est ce qu'il aurait aimé arriver avec sa soeur et sa nièce dans le carosse.

Il put tout de même admirer, furtivement le paysage de Chablis. Un domaine fort agréable, et bien plus grand que Beaumont. Beaumont, il faudrait qu'il en parle à la hérauderie un jour, mais ce n'était point le moment d'importuner le héraut qui officierais avec de telles questions.

Il arriva peu de temps après son neveu devant une vieille femme.

Dame je vous adresse mes salutations! Pouvez vous, je vous prie m'indiquer les lieux de la cérémonie qui va avoir lieux ?

Il attendit sa réponse perdant son regard sur la façade de la batisse.
Jehanne de Cassagnes
La venue de la maréchale illumina le visage de Jehanne de Cassagnes-Begonhès, qui fit étalage d'un ravissement infini.

-« Votre Grandissime Splendeur ! C'est un siiiii grand honneur, de vous revoir ! Vraiment, vraiment ! Comment vont vos enfants, oui, oh ! C'était une belle époque, comme je suis contente d'avoir pu être à votre service !

Venez, venez, ma petite fille vous attend dans la grande salle, où sont déjà l'impétrante et certains membres de sa famille ! »


Avant d'entrer dans la bâtisse, la Castelmémère fit un grand signe de la main à Pelot, pour qu'il guide les valets à la lune d'argent vers les dépendances et la chambre préparée pour la Maréchale. À ce moment précis, un cavalier arriva dans la cour. Il n'eut pas à attendre bien longtemps dans sa contemplation du château la réponse de la mère Castelmaure :

-« Oui, bonjour, bonjour, soyez le bienvenu ! Vous pouvez nous suivre, nous allions justement à la grande salle de réception. Tout va pouvoir commencer, oh, oui ! »

La dernière cérémonie qui s'était tenue dans ce château datait. Il avait peu reçu de visites depuis, et cela manquait à la vieille femme, qui avait toujours bien du plaisir à caqueter d'une personne à l'autre, joue roses de plaisir, poitrine flétrie frémissante d'un enthousiasme qu'elle n'avait pas besoin de feindre.

Les trois personnes plongèrent dans la semi-obscurité du couloir qui menait à la grande salle de réception, et y rejoignirent les Volvent, Béatrice et une suivante effacée qui s'y trouvaient déjà.

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Beatrice de Castelmaure
Béatrice de Castelmaure était debout près d'une des fenêtres romanes, qui laissait passer une lumière claire et dorée, et son regard était perdu dans le paysage flou qu'on devinait au travers du verre imparfait.
Elle allait procéder à un octroi, et quoique convaincue du bien-fondé de sa démarche, elle ne pouvait s'empêcher de songer avec quelle parcimonie son père avait pris vassaux, et si dans ce projet, il l'aurait approuvée.

Elle essayait de balancer ces pensées avec l'idée que Chastellux était le fief de sa mère, bonne et pieuse, et femme, qui l'auraient, elle voulait en être convaincue, approuvée.

Le bruyant bavardage de sa grand-mère dans le couloir lui fit redresser la tête et paraître digne, alors qu'elle introduisait les premiers invités.
Sans surprise, il s'agissait de sa future vassale et sa dame de compagnie. Elles n'auraient pas pu arriver en retard, Béatrice le savait bien. C'était parfait.

Elle leur sourit et s'avança vers elles. En quelques temps, qu'Elinor avait changé ! Il en fallait parfois peu, pour faire d'une petite fille une vraie jeune femme. Quelques mois qui changent un corps, et mûrissent l'esprit.


-« Qu'Aristote vous bénisse, mes bonnes amies. » dit-elle pour les saluer, alors que sa grand-mère, après un grand sourire édenté, repartait vers l'huis. Béatrice de Castelmaure tendit ses mains vers les deux jeunes femmes.

*

Un tout petit peu plus tard, deux autres Volvent furent introduits, que Béatrice de Castelmaure ne connaissait pas. Mais Della les présenterait, cela ne faisait pas de doute.
La jeune Duchesse de Nevers était heureuse de toutes ces rencontres. À devenir protectrice de cette famille, autant en connaître tous les membres, ou peu s'en faut.

Quelle belle journée !


*

Enfin, la Maréchale arriva. Béatrice de Castelmaure l'avait vue, régulièrement, dans cette tâche ingrate de supervision des cérémonies d'allégeances. Était-ce aussi ennuyeux, d'officier une cérémonie d'octroi ? Cette idée fit sourire la jeune Castelmaure, car peut-être un jour remplirait-elle pareille charge.

-« Votre Grandeur, soyez la bienvenue ! Cette salle n'a pas la magnificence de la salle aux mille lys, ni du salon des nymphes, mais cela l'honore qu'y soit reçue le Grand Chambellan de France.

Permettez-moi de vous présenter la famille de Volvent, et tout particulièrement Della de Volvent, sœur du défunt évêque de Toul qui était vassal du Duc d'Amboise. C'est, comme vous le savez, cette jeune femme que nous souhaitons élever à la dignité de Dame, dans la mouvance de notre vicomté de Chastellux. »

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Della
La première rencontre à Chablis fut celle de l'aïeule déjà rencontrée lorsque Eldwin avait introduit sa soeur auprès de la Duchesse.
Pareille à elle-même, la vieille dame les accueillit avec cérémonie, ce qui fit sourire doucement Della.

Chère Dame, c'est un honneur que de vous revoir. Nous vous suivons donc.

Les deux Renardes furent menées à la grande salle de réception. Grande par sa taille mais aussi par ses ornements et décors absolument magnifiques.

C'est à ce moment-là, lorsque son regard croisa celui de Béatrice, que Della sentit la petite boule se loger au creux de son estomac.
Elle était émue et tellement reconnaissante à "sa" Duchesse.
Elle s'inclina dans une révérence empreinte de sa gratitude.

Votre Grâce...
Se relevant tandis que Elinor l'accompagnait dans le geste, elle continua :
Vous êtes magnifique, Béatrice.
La jeune Duchesse était effectivement très belle. Mais Della voyait en elle, une autre beauté, presque une pureté. Aux côtés de Béatrice, Della avait appris et mûrit aussi. Si Béatrice était plus jeune que Della, c'est cette dernière qui avait grandi. L'on pouvait dire sans commettre d'impair que Della aimait Béatrice. Et leur complicité laissait penser à Della que la réciproque était vrai.


Arrivèrent alors d'autres membres de la famille que Della présenta comme étant ses neveux et nièces, Orantes et Nabel, fils d'un frère aîné décédé depuis bien longtemps. Les explications étaient suffisantes d'ailleurs Della avait depuis bien longtemps légué au passé les querelles familiales à leur propos. Pour elle, un Renart était un Renart, point.
Suivi Godefroy, dernier frère en vie de Della.
Entre ces deux-là, le paradoxe de l'amour fraternel et le respect des valeurs et usages ne cessait de faire barrage. Mais la plupart du temps, l'amour remportait la victoire, pour la même raison que déjà évoquée.


L'entrée de la Malemort fut remarquée et remarquable.
Femme belle et sans aucun doute sensuelle, la Maréchale d'Armes était, aux yeux de la Renarde Noire, l'exacte reflet de la "réussite". Beauté, charme, titres, responsabilités...Cette femme jouait de tout avec la même adresse, un véritable jongleur.
C'est donc une Della admirative et surtout envieuse qui s'inclina dans un bruissement de tissus devant la Maréchale.

Votre Grandeur...Je suis honorée de vous rencontrer. Que cette rencontre se fasse à l'occasion de mon serment envers la Duchesse de Nevers me comble de joie.

Fierté et émotion s'allièrent pour vriller le ventre de la blonde, définitivement trop sensible, un des aspects de son charme, peut-être aussi.

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nebisa
Dame Jehanne, mes enfants se portent comme un charme, et les attentions dont vous les avez comblé, ainsi que l'exemple que vous futes pour eux y sont suremment pour beaucoup. Vous feriez ma petite Lunedor gérer son fief de Lagleygeoles, une vrai Malemort, son suzerain, mon cousin le Comte de Turenne n'a qu'à se louer d'elle... mais je vais m'avancer, je ne voudrais point faire attendre la Duchesse, vous devez être si fiére, vostre petite fille est une beauté rayonnante... malgré ce léger défaut d'élocution que la frappe parfois...

Avec un sourrire, la Malemort prend congé et continue, jusqu'à apercevoir la jeune duchesse...

Vostre Grasce, mes salutations, c'est en tant que Maréchal d'Armes héraldique que je me présente à vous, cependant, ayant à charge l'entretien et l'agencement du Louvres, je ne peux qu'être réjouie de vos compliments... si aucun logis ne saurait être comparé au Palais Royal, vostre demeurre est tout a fait ravissante, j'ai pu apercevoir vos terres et Chastellux est, sans doute possible, un des joyaux de la Bourgogne...

Acceuillant la Damoiselle vassalle en devenir de la Duchesse avec un nouveau sourrire, elle va finir par les facturer en sus de la cérémonie si ça continue, sourrire donne des rides, la Malemort renie le concept de rides mais quand même...

Damoiselle Della,vous vouliez suremment dire "la duchesse du Nivernais" n'est ce pas ? Ainsi que vous le savez, Nevers est une Bonne Ville et l'on ne peut être le seigneur d'une Bonne Ville... regard en coin pour la duchesse l'air de dire "présentez vos doigts Damoiselle, que je sorte ma rêgle"... Mais bref... je n'ose imaginer combien vous devez être émue ce jour, l'engagement que vous allez prendre est sans commune mesure, plus sacré qu'un mariage, plus intense que tous les plaisirs et, s'il est honnoré, plus enrichissant que n'importe quelle fortune... Mais je m'épanche, mon laïus ne fait que prolonger votre attente...

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Beatrice de Castelmaure
La Duchesse de Nevers hocha la tête devant les compliments mondains et néanmoins plaisants de la Maréchale, et lorsque celle-ci répondit à Della, elle se pinça les lèvres, et dans son regard s'alluma une petite flamme narquoise et fière. Elle aurait dû expliquer à Della cette belle romance entre la Hérauderie et le Duché de Nevers. Ce serait pour plus tard, et elle éviterait, pour la cérémonie, à laquelle elle tenait presque plus qu'au nom de Nevers, ce « léger défaut d'élocution qui la frappait parfois ».

Puis Nebisa, d'une phrase savamment amenée, les invita à débuter la cérémonie, non sans avoir grondé d'un regard la Duchesse de Nevers du Nivernais pour le lapsus de sa protégée.

Béatrice monta les deux petites marches qui menaient à l'âtre, devant laquelle un siège majestueux, aux moulures patinées par le temps et les seigneurs successifs de Chablis. Son coeur frissonna un instant : c'était un baptême, un dépucelage presque. Ainsi, elle achevait d'entrer dans ce monde policée de domination et de soumission, dans ce contrat d'allégeance, qu'elle scellerait bientôt dans le rôle de la suzeraine, comme jamais elle ne l'avait fait jusqu'alors.

Elle laissa un court silence précéder ses mots.


-« Della de Volvent. Vous n'ignorez pas les raisons, l'amitié et la reconnaissance de vos talents et vertus, qui nous font ce jour, nous, Béatrice de Castelmaure, Vicomtesse de Chastellux par Sa Seigneurie notre défunte mère Lhise de Tapiolie, désirer vous octroyer la jouissance du fief de Railly, dans la mouvance de ladite Vicomté, sis à une lieue à l'Orient du château de Chastellux.

Aussi, pour sceller cet octroi, et si, devant le Très Haut et les hommes, témoins ici présent votre famille, d'une part, et Sa Grandeur Nebisa de Malemort, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrières, Maréchale d'Armes de France, pour la Hérauderie de Bourgogne, d'autre part, vous le souhaitez sans ambages de pensée et de coeur, promettez-nous que toujours vous nous garderez, contre tous, votre fidélité, votre conseil et votre aide. »

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Della
Della coula un regard discret vers "sa" Duchesse de Nevers alors que la Maréchale la reprenait sans trop de rudesse sur ce fameux "Nevers" et n'ajouta rien qu'une petite inclinaison de la tête qui la fit paraître toute repentante.

Bien vite le malaise -si cela en fut un- fut dissipé et sur l'invitation de la Malemort à continuer, chacune des deux femmes scellant ce jour un lien vasalique, prit place à sa place, justement.

Della s'avança au-devant de la petite estrade sur laquelle Béatrice venait de prendre place telle une reine devant ses sujets.
La reine en l'occurence s'adressa à la Renarde Noire en des mots qui mirent encore celle-ci un peu plus en émoi.
...Amitié...Talents...Vertus...
Autant de chemin parcouru pour permettre aux siens d'être fiers et dignes aujourd'hui encore, malgré le départ prématuré de Eldwin.

Della inspira discrètement mais profondément, comme le font les dames bien élevées, lança rapidement une prière au Ciel, pour son frère et d'une voix posée et calme répondit à sa suzeraine.


Votre Grâce, c'est avec honneur et fierté qu'en ce jour, devant le Très Haut, devant les miens, devant sa Grandeur Nebisa de Malemort, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrières, Maréchale d'Armes de France, moi, Della de Volvent, dicte la Renarde Noire, je vous promets sans l'ombre d'un doute ou d'une hésitation, librement et sans contrainte, de vous être fidèle, de vous garder mon conseil et mon aide, ce dès aujourd'hui par le lien vasalique des terres de Railly.
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