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[RP] La fin du Violet

Otissette
Tiss avait chevauché sa jument et suivi le carrosse de Kilia jusqu'au moulin de Cosmik. La route lui parut durer une éternité, le long du chemin elle avait récité le crédo, allait savoir pourquoi, mais l'aide d'Aristote ne lui semblait pas superflu.

Arrivée au moulin et alors qu'on transportait Cosmik dans sa chambre Tiss prit une plume et un parchemin et s'empressa de prévenir Natt. Elle la savait de retour à Saumur et pensa qu'elle aimerait savoir pour Cosmik.


Citation:
De moi la Chieuse à toi la peste,

Yop Natt,

Missive de ma part ça doit te surprendre et déjà tu dois te douter que c'est pas pour te saluer que je prend la plume aujourd'hui.
Il est arrivé un grand malheur, Cosmik_Roger vient de se faire sauvagement agresser dans les rues de Saumur.
Il est dans un état qui ne laisse rien présager de bon, il demande à voir ses amis...
Si conseil je pouvais te donner, il serait de te rendre au plus vite au moulin de Cosmik.

Je t'y attends au plus vite !

Otissette de Reikrigen Kervanech
Vicomtesse d'Andigné
Baronne de Coron
Dame de Louvaines et de Boumois



Sa missive scellée elle sortit en trombe dans la rue à l'affut du premier môme qui passait, en chopa un a qui elle glissa quelques écus dans la main et l'envoya rapidement à Saumur.

Tu cherches Natt' la vagabonde tu vois qui c'est ?


Le gamin hocha affirmativement la tête.

Alors file tu lui ramènes cette lettre et au pas de course ! C'est très urgent...

Une fois le gamin hors de sa vue Tiss entra à nouveau au moulin regardant tour à tour les personnes présente, toutes semblait très inquiète. Elle n'était donc pas la seule à craindre le pire, dans le silence elle se colla dos au mur du moulin et patiemment attendit.
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Nattascha
Sal’ té d’poussière qui s’colle partout.
On fout l’camp deux s’maines et au r’tour on croirait qu’un malintentionné est v’nu là pour vider des brouettes de poussière juste pour emmerder l’monde.

Bon l’est pas férue de ménage la vagabonde. En gros elle s’en fout vu qu’les trois quarts d’son temps elle les passe en dehors d’chez elle.
Mais quand même… là faut pas abuser. Nan mais imaginons que l’Roy décide de v’nir lui rendre visite, s’rait bien la vagabonde tiens !! Ouais bon y’a pas d’raison pour qu’il vienne mais après tout, ce s’rait bien quand même. Ça éviterait d’lui courir après pour l’dézinguer.
Et c’t’homme là, faut qu’il meure sur du propre.

Enfin bref, elle lessive, elle époussette, elle vire les linges de son lit, et fait un tas pour l’lavoir.
Sauf que, en bonne ménagère, elle se réserve des pauses.
Bibine.
Donc un tonnelet ramené de Guyenne est prestement percé et c’est sur le pas de sa porte qu’elle écluse lentement quelques timbales de cervoise.
Fait beau. Froid mais beau.
Va falloir penser à rentrer du bois aussi tiens.

On peut pas être tranquille, v’là c’qu’elle se dit quand elle entend au loin la voix criarde d’un gamin qui braille son nom.


« Naaaaaatt, Naaaaaaaaaaaaaatt !!! »

Bon, rapport à la difficulté qu’elle a avec les gamins, elle grimace et grogne. Normal, on va pas s’refaire.
Et quand elle voit arriver un mioche essoufflé, tenant dans la main un parchemin, elle aurait bien plaisir à lui en coller une, juste pour avoir troublé la quiétude de ce moment de solitude.


« N.. att, c’est m’dame…» respiration « c’est m’dame Otissette elle… » Respiration

Au nom de Tiss, des antennes se redressent et le duvet rebique dans la nuque. Une boule se forme au creux du ventre.

Bon ben t’accouches ?!? Quoi Tiss ???

Regard apeuré du gamin, (qui a bien raison d’avoir peur entre nous soit dit), qui termine sans reprendre une seule fois son souffle, son petit laïus.

« Elle m’a dit de t’donner ça »
Et il lui tend le parchemin. Qu’elle s’empresse de lui arracher des mains.

Regard Torve de la brune vers le p'tit pouilleux qui a l’air d’attendre quelque chose.

T’veux quoi ? des sous ? j’en ai pas. Va bosser à la mine comme tout l’monde. Allez dégage.

Et elle fait demi tour pour rentrer chez elle lire le parchemin.

Citation:
De moi la Chieuse à toi la peste,

Yop Natt,

Missive de ma part ça doit te surprendre et déjà tu dois te douter que c'est pas pour te saluer que je prend la plume aujourd'hui.
Il est arrivé un grand malheur, Cosmik_Roger vient de se faire sauvagement agresser dans les rues de Saumur.
Il est dans un état qui ne laisse rien présager de bon, il demande à voir ses amis...
Si conseil je pouvais te donner, il serait de te rendre au plus vite au moulin de Cosmik.

Je t'y attends au plus vite !

Otissette de Reikrigen Kervanech
Vicomtesse d'Andigné
Baronne de Coron
Dame de Louvaines et de Boumois

Tiens tiens, l’Cosmik en mauvais état.
Peut pas crever lui… nan impossible. On dit toujours que c’est les meilleurs qui partent en premier.
Et lui, l’est loin d’être en tête de liste.
Mais bon, l’avait croisé deux trois fois y’a pas longtemps. Avait l’air pas bien l’violet. Un peu tristounet. Du coup s’était presque, oui presque, faut pas abuser non plus, prise de sympathie pour lui.
Ouais, elle va aller vérifier elle-même que l’Roger est bien vivant et qu’il continuera longtemps à toiser l’monde comme si tout à part lui n’était que merdasse.
Histoire d’continuer à surveiller son dos quand elle se promène. On sait jamais avec lui.

Pour le coup, il lui rend un fier service.
Obligée, oooooooh pas d’chance, obligée de laisser tomber son ménage..

Sourire au coin des lèvres, elle ramasse tout le fourbi qu’elle avait collé dehors, claque la porte derrière elle, va seller sa jument et l’enfourche pour une petite balade jusqu’à un certain moulin pas trop trop loin.

Y’a quand même un moment qu’elle l’a pas vu l’violet.
Espère pouvoir l’titiller un peu, juste histoire d’pas faire l’déplacement pour rien.

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Cosmik_roger
[Chambre de Cosmik à Saumur]

La place avait été vidée selon ses ordres et ne restait dans la pièce que le seigneur de Pannard et sa fiancée. Cette dernière l'embrassa et ce baiser fit sur lui comme l'effet d'un pharmakon.
Il ouvrit les yeux et la vit pleurante à ses côtés. Il se massa la tête et essaya de se concentrer, nonobstant la douleur et les vapeurs lorraines. Il parla d'une voix douce, faible, mais il était sûr de lui :


- Mon Etoile, cela fait bien longtemps que nous n'avons pas été seuls à seuls et c'est pour cela que je voulais m'entretenir d'abord avec vous pour mettre les choses au clair, car je sens bien que je ne verrai pas le bout du tunnel cette fois-ci.

Cet attentat fut bien traître, mais il est la libération d'une vie qui était prise entre mille contradictions.

Notre amour naquit dans la fraicheur de l'hiver dernier, dans la clairière de mon enfance, où je n'ai jamais emmené que vous. Notre amour était partagé, tendre, il m'a apporté tellement...

Ma soif de gloire et d'honneurs m'a souvent éloigné de vous. Ma bile noire également, comme disaient les Grecs anciens. Mon amour pour vous est resté fort, mais n'avait plus la fougue d'un amour naissant. Pourtant c'est à ce moment là que nous apprîmes que la vie apparaissait en vous...

Le jour de votre anniversaire, cet automne, mes lèvres vous ont trompé. Il ne faut en vouloir qu'à ma folie. Je vous ai toujours aimé... J'aurais pu vivre toute ma vie avec vous ; mais il manquait la fougue... Ce besoin de nouveauté, cet attrait pour le changement.

Vous restiez égale à vous même dans votre amour, je ne vous aidais pas à changer. C'est mon amour qui a mué. Je vous vis désormais en mère, pas en femme. Nous ne nous sommes pas mariés, le temps a passé et maintenant je vois ma fin arriver...

Je suis fauché par mon orgueil et mon mépris pour la plèbe. Si seulement j'avais su comprendre et ne pas être si hautain. Je serais allé beaucoup plus loin dans l'amour des autres et dans le vôtre.
Je regrette certes le "détissage" de notre amour, mais je ne regrette pas ses premiers pas. Il insiste beaucoup sur cette phrase.

Ils m'ont beaucoup apporté et je vous considère comme mon premier amour. Mes galipettes de jeunesse ne comptent pour rien à mes yeux.
Embrassez moi, mon Etoile, une dernière fois, avant que je traverse le Styx. Mon enfant naîtra de vous et je n'aurai pas été si inutile sur cette Terre.

Cosmik se souleva dans un effort puis embrassa sa fiancée, d'un baiser comme au premier jour de leur amour. Il voulait lui laisser le goût de la pureté, le goût de l'innocence et de la jeunesse. Pas celui de la mort.
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Cosmik-Roger Penthièvre de Charnée-Chandos
Viviaca29
Alors qu’elle déposait un baiser sur les lèvres de son Aimé, Viviaca fut heureuse de le voir s’éveiller. Plongeant ses émeraudes, rougies pas les larmes, au creux de ces grands yeux sombres qui lui chavirèrent le cœur tout comme au premier jour, elle laissa sa main posée sur le cœur de son Doux Seigneur, manquant un battement de l’entendre l’appeler « Mon Etoile » tout comme au jour de leur premier baiser.

Vivi le laissât parler en l’écoutant attentivement, chacun de ses mots coulant en elle et se fixant au plus profond de son cœur et de son âme, faisant affleurer à sa mémoire tous les souvenirs doux, tendres, tristes ou douloureux des instants qu’ils avaient partagés.

OH Oui !! combien elle avait aimé et aimait encore cet Homme déroutant, impulsif, déstabilisant, souvent hautain, mais qui savait pourtant être si charmeur et charmant, qui jamais n’avait caché cet amour ardant et surprenant qu’il lui avait offert et au cœur duquel elle s’était abandonnée le cœur battant et prête à tout pour Lui …. Jusqu’à le suivre sur des chemins sur lesquels elle n’aurait jamais pensé vouloir s’aventurer, en assumant les conséquences ..

Et pourtant elle n’avait pas su le suivre dans cette faim de pouvoir qui le dévorait peu à peu, essuyant ses reproches et ses regards déçus jusqu’à cette lettre qui lui avait déchiré le cœur, puis ce fameux jour dont il parlait et dont le souvenir lui glace encore le sang à cet instant.

Une onde sournoise de colère monte en Vivi qui la fait se redresser, les mots de cet Homme qu’elle aime tant la brûlent jusqu’à l’âme .. alors que son cœur est enserré dans un étau de désespoir et de peine infinie de voir celui qu’elle aime si proche de cette fin qu’il avait pourtant combattu. Sa voix est bien plus dure qu’elle ne le souhaiterai lorsqu’elle commence à parler


Oh !! Cosmik !! Vous m’avez brisé le cœur en m’oubliant pour une autre lors de mon anniversaire, vous n’avez vu que ce qui vous manquait, pas ce que vous aviez déjà et que vous auriez pu sublimer, si aviez pris le temps de le regarder.
Si vous m’en aviez laissé le temps, je vous aurai montrer ce que Votre Amour me procurait comme force, prête à vaincre des obstacles qui sans vous me semblaient insurmontables.
Vous qui avez toujours été si prompt à vous emporter pour des broutilles, n’avez pas eu ce réflexe pour défendre notre Amour. Vous avez gardé le silence alors qu’il aurait justement fallu vous emporter.
Hélas ! l’heure n’est plus aux « si » et à la colère …


Un sanglot étreint sa gorge, obligeant Vivi à se taire, de nouvelles larmes ruissèlent sur ses joues qu’elle essuie du revers de sa main, elle s’oblige à retrouver le calme, adoucissant sa voix car cet instant ne doit à être qu’à l’Amour.

Je Vous ai offert ma virginité sans hésiter et ne regrette aucun des doux instants qui m’ont fait devenir femme entre vos bras, je ne serai jamais «Votre Femme » aux yeux des hommes et d’Aristote, mais je l’ai pourtant été au plus profond de mon être et le suis encore plus désormais

A chaque instant de notre vie, mon cœur n’a battu que pour Vous mon Amour, il battra désormais pour cette part de Vous qui grandit en moi et deviendra le Soleil de ma vie, tout comme vous l’êtes Mon Doux Seigneur.
Plaise à Aristote de le laisser vivre et Votre rêve de petite Oriane ou de petit Jocelin, dont nous avons tout deux parlé en riant, se concrétisera, marquant l’empreinte de Notre Amour qui vivra éternellement en mon cœur.


Enlaçant Cosmik tendrement, pour soulager l’effort qu’il faisait de se soulever vers elle, Viviaca, frissonnante de retrouver son Bel Amour, l’embrassât langoureusement puis lui murmurât en souriant tendrement

J’ai aimé votre folie qui a fait de notre trop courte vie une symphonie enivrante et surprenante, sachez que je n’ai de regret pour aucun des instants que nous avons vécu et vous pardonne ce soir d’automne. Je Vous Aime

Retapant les oreillers avant d’y reposer Cosmik, Vivi se réinstallât à ses côtés en lui prenant la main alors qu’elle caressait doucement sa joue qu’elle trouvât chaude et douce

Il Vous faut vous ménager mon Doux Seigneur, l’annonce de votre accident va certainement faire accourir vos amis et votre famille. Reposez vous pendant que c’est encore calme

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Une Etoile s'éteint et mon coeur se meurt avec elle
Cosmik_roger
Cosmik écouta les paroles de sa fiancée sans dire un mot. Puis il l'embrassa et se laissa remettre confortablement installé. Il lui dit de le laisser seul car il devait donner des ordres. Avant il caressa une dernière fois son ventre qui contenait le fruit de leur amour.

Il demanda ensuite à un de ses serviteurs qui lui annonçait la présence de Nattascha de la faire entrer, car il avait à lui parler, elle avait bien fait de venir. Enfin il demanda à ce qu'on aille chercher sa jumelle Vendettal. Il devait lui parler avant de partir...

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Cosmik-Roger Penthièvre de Charnée-Chandos
Nattascha
Dame Nattascha est attendue auprès du Seigneur de Pannard

Ah ben c’est elle ça…
Et pourquoi il veut la voir elle ?


Elle n’était pas rancunière. Sauf si on touchait au plus profond d’elle et de ce qu’elle est. Lui n’avait jamais fait ça. Oh ils s’étaient toisés, insultés même, mais on avait toujours senti malgré tout une forme de respect de l’un pour l’autre, et inversement.

Un peu inquiète quand même de ce qu’elle va trouver en pénétrant dans les appartements du Seigneur, elle suit le domestique en silence. Elle lui poserait bien des questions mais il a l’air un peu trop guindé pour elle et n’a pas envie de tailler le bout de gras avec.

Elle verra par elle-même.
Un chuchotement cependant, vient jusqu’à son oreille.


Sa seigneurie est très fatiguée, je vous demande de bien vouloir l’épargner. J’ai eu vent de vos… pardon, sans vouloir vous manquer de respect mais… de vos capacités à énerver les gens. Faites abstraction ce côté de votre personnalité pour sa seigneurie s’il vous plait.

Nan mais il lui foutrait vraiment les jetons le grand gars en livrée là.
Le regard se fait un tantinet inquiet lorsqu’elle lui répond, tapotant d’une main légère le bras au bout duquel une main tient fermement la poignée, prête à ouvrir la porte


T’inquiète pas, j’vais faire gaffe. Mais ? il est si mal en point qu’ça l’Cosmik ?

Pas de réponse, la porte de la chambre est ouverte et la vagabonde y entre, un peu hésitante.

Au fond d’un lit encombré de tissus et autres courtepointes, une tignasse brune lui apparait.
Juste en dessous, un visage pâle qu’elle a du mal à reconnaitre tant il a l’air épuisé.

Une cheminée flambe, qui garde à la pièce une chaleur confortable sans être étouffante. Des livres partout, des parchemins étalés sur un bureau, et au dessus du lit de Cosmik, un portrait. Elle y reconnait Vad, mais n’a jamais vu la femme qui l’accompagne. La mère défunte de Cosmik certainement.


En silence elle s’approche du lit où repose celui avec qui elle a jouté verbalement tant de fois.
Elle est génée. Elle ne sait pas quoi dire ou faire.


Se contente de lancer un « s’lut Cosmik, parait qu’y’a des trucs qui tombent du ciel directement sur ta trogne ? »
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Cosmik_roger
- s’lut Cosmik, parait qu’y’a des trucs qui tombent du ciel directement sur ta trogne ?

Voilà la phrase qu'il entendit une fois que se rouvrit la porte qui s'était refermée sur Viviaca. Il reconnut tout de suite l'accent gouailleur de Nattascha, la gueuse qui l'avait défié autrefois pour une histoire que Cosmik avait encore en tête.

- Si la pluie ne tombe pas sur les nobles garçons, les poutres sont plus difficilement évitable, Nattascha.

Cosmik lui fit signe de s'approcher tout en continuant à parler d'une voix faible :

- Tu sais, j'ai beaucoup appris de ma dernière "cueillette de champignons" tourangelle. Je pensais que j'aurais le temps de changer ma façon d'être avant d'être puni, mais je n'en ai pas eu le temps.
Tout me chasse de cette vie... qui n'a que trop duré. Je voulais juste te parler avant de partir loin d'ici...

Je vais selon toute vraisemblance bientôt rejoindre Fablitos. Je voulais te dire que je suis heureux de m'être réconcilié avec lui dans cette vie plutôt que d'attendre l'autre. Je voulais également faire la paix avec toi.

Il a dû te parler de moi. De l'origine de nos querelles... Le point de départ de tout cela repose dans ceci...
Cosmik ouvrit un tiroir à côté de lui et prit quelque chose. Il montra l'objet plutôt que de dire le mot. Il fit rouler le caillou dans sa main...

- Cela te dit quelque chose ?
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Cosmik-Roger Penthièvre de Charnée-Chandos
Nattascha
La voix venue d’outre couvertures se fait faible et difficilement compréhensible. Elle a entendu « pluie », « noble » mais n’a pas saisi la phrase.

Le son de cette voix qu’elle n’avait pas entendue depuis ce qu’il lui semble être des lustres, la plonge dans quelque chose qu’elle aurait préféré ne plus jamais entendre. Un souffle de vie qui s’échappe entre des lèvres moribondes.
Elle l’a entendu tant de fois, ce son, ne voulait plus l’entendre. Et réaliser que Cosmik est aussi à ce moment où l’on sent petit à petit la vie qui s’échappe de soi, ça la bouleverse.


Elle ne sait pas pourquoi il a voulu la voir, mais elle est heureuse d’y être.
Alors lorsqu’il lui demande de s’approcher elle n’hésite pas un instant et s’avance jusqu’à se tenir à peine à un mètre de lui. Seul le craquement du bois dans la cheminée résonne dans la pièce en l’instant. Le silence est pesant. Les pansements sur sa tête sont la confirmation que les choses vont mal.


Elle a l’impression d’être immense près de ce lit. N’est pas à l’aise.
Lui, couché et sans fards ressemble tellement à… elle. A n’importe qui en fait, à un homme comme les autres. Humble. Fragile. Si différent du Cosmik qu’elle avait côtoyé.
Elle sait où est son rang et ce sentiment de lui être supérieure parce que debout et lui couché, c’est comme un non sens. Alors elle s’agenouille près du lit et vient y poser doucement ses avant bras.
D’une voix qu’elle voudrait lisse, qui se veut un cri qu’elle retient, elle lui demande


Tu m’fais quoi Cosmik ?
J’t’ai connu plus vaillant qu’ça. Et j’sais qu’t’as d’la r’source. T’vas pas laisser tomber comme ça hein !! Dis !! T’as pas l’droit !! Avec qui j’vais m’prendre le chou moi ?
J’avais hâte que tu r’viennes, pour qu’on r’prenne nos échanges, t’sais, ceux où j’te traite de crevure, et qu’toi tu m’traites de gueuse bonne à rien.
T’vas pas laisser tomber hein !!
J’ve…


Pas le temps de finir. De toute façon ça n’est pas plus mal. la voix de la brune se brisait petit à petit.
De son timbre presque éteint il parle.
Le laisser parler, reprendre ses esprits, pour mieux l’engueuler après.. T’façon il a pas l’droit d’partir. Elle veut pas, elle en a marre des morts.


Yeux baissés elle l’écoute lui dire que la vie a assez duré. Elle s’écouterait elle lui filerait une grande claque rien que pour ça, mais nan… elle le f’ra pas. Respect.
Et puis le coup de grâce arrive. Qui la laisse abattue.


Fablitos, son andalou. Le début de leurs prises de tête, la défense de l’honneur de son Autre.
Les yeux se mouillent. Personne à part lui n’a prononcé ce nom devant elle depuis qu’il est parti pour un monde meilleur.
Oui elle sait le pourquoi de cette antipathie qui les a séparés, non elle ne lui en veut plus. Oui elle en avait parlé avec Fab, et ils étaient d’accord pour dire qu’il n’était, Cosmik, qu’un prétentieux imbu de lui-même.
Alors quand l’expirant lui annonce qu’ils s’étaient réconciliés c’est comme une chape qui se soulève de sa tête et disparait loin, très loin.
Les yeux embués se relèvent sur le seigneur de Pannard.
Elle lui coupe la parole, c’est peut être la dernière fois qu’elle le pourra… mais elle doit lui dire.


J’ai toujours sur qu’au fond d’toi, derrière cette façon d’toiser les gens y’avait quelqu’un d’autre. Et tu vois… j’espérais voir un jour faire surface le Cosmik derrière le Cosmik. J’savais, parc’que j’t’ai vu des fois, t’étais pas bien, t’étais presque humain… j’savais qu’t’avais un cœur. J’sais pas pourquoi tu montrais que l’mauvais côté d’toi-même, mais j’veux pas qu’tu partes en laissant aux gens cette image là. J’ai eu d’la chance Cosmik, j’ai eu d’la chance, même si ça a été dur, j’ai eu d’la chance de t’croiser et de t’connaitre un peu. T’m’as appris un truc. C’est qu’il faut laisser leur chance aux gens, et n’pas les juger trop vite.

J’suis contente que Fab et toi vous soyez réconciliés.
J’aurais voulu un jour p’tête dev’nir ton amie. C’pour ça…


Une grande inspiration pour ne pas craquer…

C’pour ça que j’veux pas qu’tu meures. Même si on s’ra jamais les plus grands amis du monde, j’pense qu’on pourrait bien s’marrer tous les deux.

Le regard rougi se plonge dans celui du Pannard fatigué.

J’veux pas Cosmik, qu’tu meures.

Mais il ne répond pas, et reprend là où il s’était arrêté, comme si tout ce qu’elle pouvait dire ne changerait rien aux choses qui doivent arriver.
Le visage vagabond suit le mouvement du bras du blessé lorsqu’il ouvre un tiroir près de son lit pour en sortir…


Cela te dit quelque chose ?

Là l’émotion est trop forte pour pouvoir encore être retenue.
Tout avait commencé par une histoire de caillou que son andalou avait pris sur le marché. Un caillou que le Charnée Chandos réservait à sa belle.
Et ce caillou, il le tient, là, dans sa main.


En silence, elle hoche la tête.
Essuyant rapidement d’un revers de main quelque chose de liquide et salé qui tente de s’écouler sur ses joues.
Si le caillou est entre ses mains, c’est que Fablitos le lui a rendu, c’est l’ultime preuve d’une réconciliation entre eux, et… comme elle regrette de n’avoir pas assisté à ces échanges entre eux.
Un discret reniflement, elle n’a pas pensé à prendre un tissu pour son nez ou ses yeux, elle pensait juste pouvoir venir le taquiner un peu..


C’est… c’est le caillou de Fab, enfin… le caillou ?

Et les yeux noirs, mouillés, lâchent le caillou pour plonger à nouveau dans le brun de ceux du Pannard.
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Cosmik_roger
Elle l'avait reconnu. Le caillou, celui qui était à l'origine de bien des problèmes et des aventures.

Un caillou qui avait été choisi avec amour par Viviaca dans la clairière où il s'étaient connus bibliquement pour la première fois. Ricks l'avait dérobé pour se venger d'une taquinerie de son parrain qui lui avait emprunté celui que Sadnezz avait offert au félin. Symbole d'un amour franc et flamboyant à l'époque, le seigneur pédestre avait été horriblement vesqué.

Puis Ricks le vendit au premier venu, qui se trouva être Fablitos. Le destin fit se rencontrer les Andalous et les Buses. L'histoire de la querelle entre les deux clans fut longue et s'acheva par un triple duel.

Une victoire de Cosmik représenté par son champion Ricks sur Nattascha. Réconciliation du tigre et du Penthièvre et rencontre entre le premier et la "gueuse".
Une défaite de Cosmik contre l'ami de Fablitos, le vicomte barbu Finam. A l'ancienne, sur un noeud.
Un match nul entre les deux principaux intéressés, Fablitos et Cosmik. Puis dans la taverne le Mistral, quelques verres scellèrent la réconciliation. Le caillou fut rendu devant la fiancée qui l'avait offert originellement.

Histoire embrouillée que Roger résuma en quelques mots faiblement dits.

Il insista bien sur la réconciliation et annonça à Natt :


- Fablitos m'a rendu ce caillou à l'histoire si particulière. Je voulais le redonner à ma Fiancée, mais je ne l'aime plus comme elle aurait voulu que je l'aime. Et ce caillou a pris une nouvelle signification. L'histoire d'un changement dans ma tête. L'histoire de l'apprentissage de l'honneur et du respect de chaque être humain.

Ce caillou fut touché par de nombreuses mains, mais surtout celles d'un homme fier et dont j'ai su apprécier la haute valeur, celui qui m'a fait comprendre que la vraie noblesse n'était pas celle du sang, mais celle des valeurs nobles et de l'honneur, je voulais qu'il te revienne. Tu l'aimais, puisse cet avatar d'une lutte qui finit noblement, te rappeler son souvenir et... qui sait le mien.

J'aimerais que tu veilles à ce que l'enfant qui naîtra de Viviaca sache qui était son père réellement. Un homme confus, mais qui regretta, au seuil du départ, le mal qu'il faisait à l'honneur des gens qui n'était pas de son rang ou de son avis.

Vis en paix et sois heureuse, la gueuse. Nous nous reverrons peut-être dans une autre vie...


Cosmik termina sa phrase avec un accent mystérieux et bizarre, puis lança le caillou en sa direction.
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Cosmik-Roger Penthièvre de Charnée-Chandos
Nattascha
Elle le fixe alors qu'il lui raconte la fin de l'histoire du caillou. Tente de lire dans ses yeux fatigués une émotion qu'elle souhaite partager. L'écouter lui dire la grandeur de son andalou lui réchauffe le coeur. Même si elle n'est pas là pour ça, elle aurait aimé quelques mots de plus sur ce sujet qui lui tient tant à coeur.

Mais elle sait maintenant, elle l'a compris, qu'il lui reste peu de temps, et que vraisemblablement il ne se lèvera plus de ce lit.
Cette mine défaite, cette pâleur, cette voix si faible, elle les a déjà par trop observés et entendus dans sa vie. Elle n'est pas sûre de pouvoir le supporter aujourd'hui encore.

Lorsque d'un mouvement affaibli il lui lance le caillou, elle sait la fin de l'entretien proche. Dans sa paume elle serre l'objet qui si longtemps leur a valu des échanges acérés et même parfois violents, tant la méconnaissance de l'autre était forte.

Elle ne lui dira pas que de l'enfant à naitre elle ne connait même pas la mère. Croisée si rapidement et rarement à la taverne du Mistral qu'elle n'en est pas assez proche pour pouvoir se permettre la moindre approche. Non, elle se contentera d'espérer que la mère de l'enfant et la famille du Pannard se chargeront de lui ouvrir les yeux à cet enfant.
Quelques hochements de tête sans signification accompagnent le discours du Violet. Peut être y verra-t-il ce qu'il souhaite. A quoi bon perdre du temps en discussions vaines. Il n'en a plus beaucoup pour lui... du temps.


Vis en paix et sois heureuse, la gueuse. Nous nous reverrons peut-être dans une autre vie...

Elle esquisse un sourire, enfin elle l'espère, parce qu'il vient de profond en elle, et qu'elle n'est pas sure qu'il puisse poindre jusqu'à son visage.

Tu vas t'battre hein Cosmik, autant qu'tu peux. Pour qu'on se revoit dans cette vie.
et puis si c'est dans une autre, alors ce sera avec plaisir.

Mais tu sais la main s'ouvre et les yeux fixent le caillou, de la même manière que je n'ai pas besoin de ce caillou pour me souvenir de Fab, je n'en aurai pas besoin pour me souvenir de toi non plus.

Les jambes se déplient et elle se relève près du lit.

M'en veux pas pour c'que j'vais faire...

Rapidement elle se penche et vient déposer sur son front un baiser amical.
Puis serrant dans sa main le caillou à l'origine de ce qui fut leur histoire, elle s'éloigne lentement, à reculons, de la couche du Charnée Chandos.


J't'oublierai pas Cosmik.
et j'pense que j'suis pas la seule.
Merci à toi. Et pas seulement pour le caillou que tu viens de m'offrir. Merci à toi d'avoir pimenté un peu ma vie. J'espère que d'autres garderont le même souvenir que celui que j'emporterai au delà de ta chambre.

Bats toi jusqu'au bout Cosmik.
Et à bientôt... ici ou ailleurs


Le mur derrière elle se rapproche plus vite qu'elle ne l'aurait souhaité, et il est temps pour elle de s'en aller. Faisant toujours face à Cosmik, elle ouvre la porte de la chambre et avant de sortir, murmure un dernier "à bientôt Cosmik"

Puis dévale les couloirs, les escaliers, ne voit rien de ceux qui sont là à attendre, saute sur sa jument, la talonne sauvagement et file vers chez elle.
Tous ces souvenirs, toutes ces confidences, et cette mort qui rôde en permanence, c'est trop pour elle. Elle a besoin d'un peu de temps pour s'isoler.

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