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[RP] Se faire remarquer en mettant les pieds dans l'plat

Cerdanne
Elle avait fait un effort ce matin.
Toilette minutieuse, brossage intensif de la crinière emmêlée, vêtements tout propets , visage souriant.

Bon c’est pas tout ça…faut que je retrouve cette satanée baraque qu’ils nomment tribunal.

Sa blondine préférée, sa presque mairesse à elle, devait dès ce matin se présenter ici même pour avoir osé se présenter à la mairie.
Sacré blonde qui avait réussi à gagner le vote de près d’un tiers de la population…

Tandis que ces bottes claquent sur les pavés, elle marmonne après son poste de tribun qui s’est fait la malle avec les bulletins de vote.

Regard qui balaye les alentours et qui reconnait les abords du tribunal.
Karine doit déjà être arrivée…
Cerdanne rentre d’un pas sur et ne met pas longtemps à trouver la salle.

Petite entrée discrète, regard et sourire appuyé à la blondine et Cerdanne pose ses fesses sur un banc.
Ya plus qu’a attendre le bon vouloir de ces messieurs les juges…

_________________
Elra
[Tribunal du Poitou]

Le Juge avait pris connaissance du dossier "Kar1"... Un nom de code certainement... Plus connue sous le nom de Karine, c'était déjà son deuxième dossier. Elra ne pouvait que s'en rappelait puisqu'il s'agissait ni plus ni moins d'une révolte contre la Mairie de Poitiers qu'il avait été amené à juger. Rien que cela en première comparution.
Et le voilà encore confronté à une histoire de Mairie. Décidément, la blonde créature était tenace.

Le Comte de Montaigu feuilletait les documents versés au dossier. Un coup berrichonne, un coup limousine...Décidément.

Elle avait pourtant purgée sa précédente peine. Peine alternative qui l'avait ramené en Poitou à la demande de la Procure.
Après avoir cassé une Mairie, l'accusée avait cassé des cailloux.

Et la voilà désormais éprise du Poitou à tel point qu'elle rêvait d'y être Mairesse, d'abord par la force à Poitiers, et maintenant la ruse à La Rochelle. Etait-ce un Lion ou un Renard ? L'appétit faisait la différence. Tous les moyens lui semblaient bons, mais aucun n'avait été légal. Une farce, une comédie satyrique de rue.
De deux choses l'une, soit la blonde s'était éprise du Poitou et de sa justice, soit elle rêvait de devenir mairesse en ce Comté, soit encore elle aimait le dur labeur des mines...des mines...Mais le Juge poitevin avait mauvaise réputation. Seule son épée portait le nom de "Clémence".

L'enquête ne disait guère ce que cherchait la berrichono-limousino...poitevino non avouée.
Rien sur ses intentions.
Un seul mot martelait l'esprit du Juge : "récidiviste"

317 ème procès pour le Juge.

Le visage sévère, ne laissant paraître aucun sentiment, il avait écouté l'acte d'accusation sans sourciller.
Son regard froid bleu gris balayait parfois le dossier, parfois l'assistance, parfois la prévenue, parfois le Procureur.
Rien ne lui échapperait.

Il portait les armes de Montaigu et de Marans, vêtu simplement d'une tenue bleue très foncée. Il tapotait désormais des doigts de la main droite le dossier en cours.

_________________
Theudrik
Au Tribunal

Le Procureur avait repassé dans sa tête les différents éléments du dossier dans son bureau et, peu avant l'heure, après avoir vérifié que sa robe noire tombait bien, sans faux plis, il se présenta à la salle d'audience.
Le Comte Haverocq de Marigny était déjà là ; il le salua, lui dit quelques mots sur les affaires en cours et gagna sa place. Theudrik était un peu nerveux, c'était son premier gros procès et il n'était pas très sûr de lui, face à une récidiviste et une avocate dont il ignorait tout. Justement, les deux femmes entrèrent pour se présenter au greffier qui demanda le silence à l'assistance. Le Porcureur se racla la gorge discrètement, se leva et scruta l'assistance un petit moment, le temps de préparer sa voix qu'il voulait forte et déterminée :


Votre Honneur, Mesdames et messires ...
Nous allons commencer cette audience par le procès de dame Karine de Pommières, dite Kar1. Procès pour trouble à l'ordre public. Accusée, levez-vous !


Il attendit que la prévenue le fît, puis poursuivit :

Je vous lis l'acte d'accusation :

(commença alors la litanie dans le jargon juridique)


Le 9 décembre 1457,

Accusateur : Comté du Poitou
Procureur : Theudrik
Juge : Haverocq de Marigny
Procédure de comparution immédiate

Accusé : Dame Kar1
Village d'origine : Guéret (Comté du Limousin et de La Marche)
Niveau et métier(s) : Erudite, sans champ ni échoppe

Victime : Comté du Poitou

Accusation : Trouble à l'ordre public, candidature illégale à la mairie de La Rochelle

Votre Honneur,

Nous avons à traiter ici une affaire singulière ...


Theudrik tendit le doigt vers le dossier du juge :

http://chateau-poitevin.forum2jeux.com/bureau-du-procureur-f5/candidature-illegale-kar1-08-12-57-urgent-t10714.htm

La dame ici présente, dame Kar1, est accusée d'avoir enfreint la coutume Poitevine. La dame a en effet jugé bon de se présenter aux élections municipales de la ville de La Rochelle alors qu'elle est actuellement résidente connue de la ville de Guéret en Limousin, après l'avoir été du Berry ! En premier lieu, j'aimerais rappeler le texte de loi relatif à l'affaire :

Selon l'article A.2 de la coutume Poitevine, modifié en date du 13 novembre 1457 par sa Grandeur Cristof d'Aulnay de Saintonge :

**************
A.2 Des élections Municipales

Tout candidat à une élection Municipale devra justifier d'une résidence principale (IG) au sein du village où il se présente depuis au moins deux mois.
Les villages existant depuis moins de deux mois bénéficient d’une dérogation à cette règle.

**************

Je rappelle si besoin est que la coutume Poitevine est affichée aux yeux de tous sur la place publique :


http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=1021054

MAIS ... Mais tout cela ne serait rien encore si la dame n'était pas bien connue des services de notre justice pour avoir participé à la révolte contre la mairie de Poitiers en date du 26 septembre 1457, pour laquelle elle vient juste de finir de purger sa peine. Je crois qu'on peut difficilement trouver plus fort comme comble de l'ironie et cela montre à quel point nos institutions sont respectées par cette dame. J'en ai terminé pour l'instant.

Theudrik fit un effet de manche et laissa la parole à la défense. Il se rassit, impatient de voir les arguments qu'allait opposer la défenderesse de l'accusée.
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Theudrik

On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va !
Linon
Finalement, le garde l'avait conduite sans un mot jusqu'à une salle d'audience où Linon retrouva Karine. Coup d'oeil au juge... humpf... c'était un homme finalement. La jeune femme s'assit près de sa cliente et se pencha vers elle pour lui murmurer discrètement à l'oreille.

Bonjour... comment vas-tu? Je pensais qu'on se verrait avant le procés...

Mais le procureur se levait déjà et invitait Karine à en faire autant. Et alors que celle-ci obtempérait, son avocate continuait de maugréer pour elle-même

Et j'croyais qu'on devait négocier.. pas que j'devais plaider. Quelle barbe!


En effet la célèbre avocate du Dragon présentait le visage pâle et les yeux marqués de cernes des épuisés du prétoire. Elle avait décidé de faire une pause dans sa carrière parisienne et de rentrer chez elle pour faire des tartes aux pommes. Mais visiblement, les pommes devraient attendre encore un peu...

Pendant que le procureur déclamait l'acte d'accusation, Linon ouvrit sans conviction le recueil des lois du coin et laissa échapper un soupir.
Le silence se fit dans la salle, elle releva le regard vers la cour puis vers Karine.


Euh... tu veux parler ou j'y vais ?

Ljd Kar1 et moi baliserons clairement les posts qui figureront au tribunal IG. Ceci afin de permettre un rp plus large ici qu'IG... bon jeu!

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Kar1
[Entrée en tribunal]


Un oeil se lance vers l'arrière de la salle. Une Linon qui entre. Elle ne l'a vu qu'une seule fois à Saumur, il y a de ça quelques mois déjà. Son visage se décontracte et laisse un sourire naitre au coin de ses lèvres lorsque la blonde se rappelle l'enlèvement subit au pauvre Recteur de Touraine.
Là est une autre histoire. Aujourd'hui, c'est encore un procès de plus, ou il faut essayer de se défendre du mieux que l'on peut en sachant souvent pertinemment que la peine est perdue. Dommage, que c'est bon d'entendre la sentence de la gorge du Juge qui n'est autre que "Non Coupable!"

Et oui, la blonde est une grande rêveuse. Une grande rêveuse parmi les mercenaires. Une femme d'arme qui reste une très agréable personne à côtoyer. Mais il semble que dans ce monde cruel, il n'y ai pas la place pour des gens comme elle, comme eux.

Si seulement..

Alors elle sourit à l'avocate, ravie de la voir. La blonde se dit qu'enfin ils pourront commencer. Elle a en effet l'impression que cela fait des heures si ce n'est des jours qu'ils attendent. La conviction n'est pas là. Le Juge ne semble pas vouloir rigoler. Il est ferme, dommage, Paillasse est du genre à s'amuser dans toute condition. Le procureur à l'air d'être un peu plus ouvert bien qu'il fasse encore des erreurs. Sans oublier qu'en plus, il est celui qui a porté plainte contre Karine.
Il fera donc tout pour qu'elle plonge, c'est étonnant pour personne.

Linon marmonne, Karine le remarque et sourit, les yeux rivés sur la donzelle. "Chouette" qu'elle se dit, deux femmes dans la salle et l'ambiance risque d'être à son comble. Il faut sourire, montrer qu'on n'est pas là pour faire perdre du temps à qui que ce soit.


-Bonjour... comment vas-tu? Je pensais qu'on se verrait avant le procés...
La blonde répond.
-Tu parles, n'a le temps de rien dans ce Comté. Tout traîne, mais nous on n'a pas le droit. A peine tu es arrivée que le Proc' a lancé l'acte d'accusation. Va falloir qu'on s'débrouille autrement.
Un grognement sort la la gorge de Karine. Histoire de peut être, ou vraiment, parce que ça fait bien.
-Euh... tu veux parler ou j'y vais ?
Un regard vers son avocate.
-Allez, j'me lance.



[Plaidoirie]


On remet ses jupons en place, on garde la tête haute, parce qu'on est très au fait des conséquences de ses actes, et on se lance. Avant cela tout de même, on se concerte avec son avocate car il faut bien être sure de ne pas dire de conneries. Tout un travail que Karine commence à effleurer du doigt.

M'sieur l'Juge, M'sieur l'Procureur, Mazelle mon avocate.

Petit signe de tête en direction de tout le monde.

J'vous ai manqué hein.. M'suis dit qu’il fallait remédier à ce besoin aussi vite que possible. Pis qui n’aime pas entendre parler d’une blonde comme moi hein.
Sachez tout de même que mon nom est Karine de Pommières et non pas Kar1, surnom que me donnaient mes parents quand j'étais petite. C’est très étrange puisque je ne me présente jamais sous ce diminutif là. Seriez-vous allés jusqu'en Bourgogne faire des recherches sur ma plus tendre enfance? A mon avis, à part un Recteur qui dit connaitre ma grand-mère, je ne vois pas vraiment quelles informations révélatrices vous auriez pu récupérer. Ah si.. Peut être que je manque à certaines personnes. Difficile de m'oublier.
Sourire narquois de la blonde.
Aussi, au vu du dossier qui commence à peser lourd au Poitou, j aimerais savoir pourquoi vous vous acharnez à continuer à m’appeler dame alors que je ne suis toujours pas mariée et que cela n'arrivera jamais. Je vous préviens tout de suite. Pourtant, je me souviens très bien, pendant mon précédent procès, avoir très clairement stipulé à M'sieur Xavix, qui n'était autre que le Procureur à l'époque, de faire attention à cette appellation. Etant donné que tous les procès sont détaillés au mot près, quelque part au château ou moi-même, femme non Poitevine que je suis, ai accès, je suis étonnée que ceci n'ai pas été retenu.
Ces détails sont anodins certes, mais l'on pourrait alors se dire que le respect envers l'accusé n'est pas respecté, alors qu'il n’est pas encore coupable.

En ce qui concerne mon lieu de résidence, qui semble changer de trop à votre gout, sachez que j'ai fait partie intégrante de la guerre du Berry en marchant aux cotés de l'armée du Limousin. Veuillez s'il vous plait me dire comment les habitants de Châteauroux auraient ensuite souhaité que je reste dans l'enceinte de cette dernière. De plus, ceci n'a strictement rien à voir avec mon accusation, et je n'ai pas forcément envie que tout le monde sache ou l'on peut trouver ma petite fortune. Oui, pourquoi ne pas envoyer messire Cyclope pendant que vous y êtes. Lui qui se fait un plaisir de nous prendre pour des cons finis en criant haut et fort qu'il aimerait piller la Rochelle à nos cotés. Dites lui de chercher un coffre à Guéret, dans ma bicoque complètement délabrée. Il se situe sous l'évier de la cuisine. Il devra user de force. Mais il arrivera à ouvrir ce dernier.
Discrétion donc, que je vous prierais de respecter à l'avenir.

Ensuite, si vous lisez un peu mieux l'accusation de mon procès précédent, vous vous rendrez compte que je n ai jamais été accusé pour m'être révoltée contre la mairie de Poitiers, ni pour l'avoir pillée d’ailleurs. Cela fait un peu tâche pour un procureur censé vouloir rendre justice à son Comté de ne pas savoir exactement ce qu'il en est des dossiers précédents. Remettre ceci sur le tapis, c'est très bien, faites ce que vous voulez, mais autant que cela soit vrai je vous prie. Et comme vous l'avez si bien dit vous-même, ma peine a été purgée en tout bien tout honneur et dans les règles de l'art. Je ne vous ai en aucun cas piqué quelque pépite d'or que ce soit alors que j'accédais à la mine toute la sainte journée. Je suis venue aux heures prévues tous les matins et ce pendant 15 jours d affilés. Et pour insister un peu plus, parce que j'aime à le faire, je suis quand même venue du sud alors que j aurai très bien pu éviter le Poitou pendant un temps pour ne pas payer ma dette.

Cela pourrait-il plaider en ma faveur? Je suis une emmerdeuse finie, mais toujours de bonne foi.
Ce qui me conduit d ailleurs tout droit à la raison pour laquelle je me suis présentée à la mairie de la Rochelle.

Vous avez une ville puissante, riche ainsi que prospère avec un marché bien rempli (trop peut-être mais c’est une autre histoire). Malheureusement, à part ça, le maire sortant était bien trop peu présent. Ayant un petit pincement pour le Poitou maintenant, faut bien dire ce qui est, je n'ai pu me résoudre à laisser la Rochelle dans ce sommeil profond qui dur depuis trop longtemps maintenant.
A part le marché, nous trouvions une église bien vide, des tavernes remplies de fantômes ou de sorciers et c’est tout. Rien d autre, aucunes animations sur la place centrale du village.
Rien.

Alors ayant l'expérience et la motivation requise, j'ai posé ma candidature pour qu'il y ait un peu plus de remous dans cette ville. Dans mon programme, que j'espère vous avez lu, vous pourrez remarquer que j'ai insisté sur le fait que je ne piquerais en aucun cas les caisses de la mairie. J'en aurais fait le serment sur le blason de votre Comté si j'avais été élue. Une nouvelle fois pour prouver mon sens de l'honneur.


La blonde sourit en se rappelant son ami Baron en train d'escalader la façade de la mairie pour récupérer le blason en question.

Accéder à un titre par les votes n a pas sa pareille. C’est pourquoi jamais, ô grand jamais, je ne laisserais croire toute une population mon bon vouloir et ma bonne volonté pour ensuite leur planter une dague dans le dos. Certes le sang coulerait, et je ne vous cache pas que ce liquide carmin est d'une beauté incroyable, mais je ne suis pas de ce genre.
De plus, je suppose que vous avez suivi les élections de près et avez remarqué que plus du quart de la population me faisait confiance. Pour une donzelle peut connue, autre que par les autorités, ne trouvez vous pas que je sois convaincante?

Elle insiste. 26,3% croit en moi.

D'ailleurs, pour prouver une fois de plus que je n"essayais pas d'être fourbe, j'ai proposé mes services au maire entrant pour animer cette ville, pensant légitime d'écouter la voix de ce bout de population. J'aurais pu alors démontrer scientifiquement, par A plus B, qu'on ne s'investit pas dans une ville si on veut seulement piquer les caisses. Dans ce cas là pourtant, je n aurais pas eu accès à la trésorerie et aurais pu travailler en faveur de la ville. Mais Monsieur Velaron a refusé alors qu'il n y a aucun décret qui stipule qu'il faille être de la ville pour intégrer un conseil municipal.


Karine attrape la correspondance avec le Maire Velaron posée sur la table et tend les parchemins au Juge.

Insistons sur un autre point maintenant.
En me présentant alors que je n'étais pas du Comté, je n'enfreins qu'une seule coutume alors que j'aurais pu m'installer sans votre accord. J'aurais pu en plus voter pour moi. Dans ce cas là, j'aurais été poursuivie pour ne pas avoir demandé l'autorisation d 'emménager, MAIS AUSSI pour m'être présentée bien trop tôt à la mairie (deux mois de délais).
Auriez-vous préféré ceci?


Un sourire en coin, légèrement aguicheuse comme toujours, elle regarde le Juge puis le procureur et ajoute le bras tourné vers son avocate.

Pour conclure, j'ai fait venir une avocate qui n'a plus rien à prouver avec une réputation comme celle-ci. Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, Linon de l'Ordre des Avocats du Dragon prendra alors la parole pendant le procès pour me défendre.

Regard entendu. Elle sourit toujours, de manière sympathique, ce qui n'est guère surprenant de sa part. La blonde se recule, évitant de tourner le dos au Juge et s'installe sur le banc des accusés aux cotés de son avocate.
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Karine de Pommières.
Elra
Le Juge, sans sourciller, le visage toujours sévère, commençait de trouver le temps long.

Bon la parole est aux témoins ou avocats.
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Linon
L'avocate écouta d'une oreille apparemment distraite les explications de sa cliente, tout en regardant les différents documents de l'affaire. Quand le juge lui donna la parole, elle bondit sur ses pieds et s'avança devant la cour.

[Plaidoirie]

Salutations messire le juge et messire le procureur,

Je suis Linon, dite d'Orient des fois, avocate de l'ordre du Dragon. Je représente ce jour la charmante demoiselle que vous venez d'entendre, Karine de la Pommière.
La procure l'a inculpée de trouble à l'ordre public à la vitesse de l'éclair, ce qui va nous offrir un magnifique vice de procédure dont je vous parlerai plus tard.


Sourire charmeur au procureur...


Mais revenons d'abord sur les faits. L'inculpation de trouble à l'ordre public est basée sur le fait que ma cliente ait présenté sa candidature à la mairie de la morne ville de la Rochelle sans être résidente de cette ville. Mais qu'est-ce qu'un trouble à l'ordre public? Troubler la quiétude d'un village, que dis-je, le mortel ennui d'un village où rien ne se passe par une candidature enjouée peut-il être mis au même rang que des insultes entre ivrognes ou le vol du chat de la mère Michel?


Linon secoua la tête de gauche à droite

Non, non... les rochelais ne s'y sont pas trompés d'ailleurs. Ils ont apprécié cette candidature prometteuse de vitalité et de dynamisme en votant assez massivement pour Karine. Il faut croire que celle-ci répondait à une attente très forte des villageois de voir une nouvelle tête qui se préoccupe autant de sortir leur village de sa léthargie que de gérer le marché.

Sieur le procureur vous a rappelé les derniers déboires judiciaires de ma cliente. J'aimerais pour ma part vous rappeler que Karine était là comme spectatrice et s'est retrouvée mêlée à cette... attaque malgré elle. Le témoin a néanmoins maintenu l'avoir vue parmi les attaquants et mon innocente cliente fut reconnue coupable. A-t-elle protesté, refusé d'exécuter sa peine? Non... elle est revenue tout exprès du lointain sud pour honorer ses obligations vis-à-vis de la justice poitevine.
Ce petit rappel messire le juge, pour vous montrer à quel point ma cliente, toute farfelue et fantaisiste qu'elle puisse paraître, est quelqu'un de droit et de loyal, qui ne déroge ni à l'honneur ni à ses obligations quand elle est à nouveau citée à comparaître pour avoir voulu sauver la Rochelle d'un ennui mortel. Je pense que ça aurait été une chance pour ce village d'avoir Karine de la Pommière comme maire.

Et dernière précision, quand on en veut aux caisses d'une ville, il est bien plus simple de regrouper quelques comparses et de prendre la mairie d'assaut que de convaincre toute une ville et de se faire élire. Vous le savez certainement, vous deux qui êtes conseillers comtaux, le travail que cela représente, la fatigue que cela engendre de se faire élire... Croyez-moi, je défends tous les jours des brigands qui n'en veulent qu'aux caisses d'une ville... et ça ne leur viendrait pas à l'idée de se faire élire pour cela... bien trop de boulot!


L'avocate, sourire au lèvre en pensant à certains de ses clients, s'interrompit pour vider un verre d'eau puis ramena son regard bleu sombre sur le juge.

Certes, la situation administrative de Karine n'était pas régulière, et vous pouvez la condamner pour cela. Mais est-ce là le but de la loi? Une application aveugle pour des motifs purement administratifs? Bah... ce serait à la portée alors de n'importe quel greffier, il n'y aurait pas besoin de procés... ni même de juge

Non, la loi n'est qu'un outil pour permettre au juge de condamner en fonction des circonstances et des éventuelles nuisances entraînées par les faits. Or la candidature de Karine n'en a entraîné aucune, l'ordre public n'a pas été troublé.

Messire le juge, j'en appelle à votre bon sens et vous demande de considérer si réellement la candidature de ma cliente a troublé l'ordre public du Poitou... Je sollicite l'abandon des charges et la relaxe de ma cliente.
Je réserve le vice de procédure pour ma dernière plaidoirie selon le réquisitoire du procureur. Je vous remercie.

Et Linon rejoignit sa cliente et commença à s'éventer avec le parchemin qui recelait son ultime argument, tout en surveillant l'air de rien le procureur du coin de l'oeil.
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Brigide


Les procès. Elle n'était jamais allée dans un tribunal, mais ici à La Rochelle, au moins deux personnes de son entourage étaient accusés. Cette ville portuaire n'était pas petite et elle avait tourné un bon moment avant de trouver la bâtisse pourtant imposante. Elle monta les quelque marche qui menaient dans un grand halle d'entrée. Elle leva les yeux au plafond. Plusieurs étages et rien pour indiquer où se trouvait la salle d'audience de Karine. Poussant un soupir d'épuisement avant même de commencer à monter les marches, elle se mit a ouvrir toutes les portes qu'elle voyait ...

Deuxième étage et au moins douzième porte ouverte quand elle trouva enfin la salle où était le champ de blé. Que de monde !! En plus le procès avait déjà commencé. Elle poussa la grande porte en bois en prient pour qu'elle ne grince pas trop sur ses gonds. Pas le moment de se faire remarquer pour être arrivé en retard. Elle chercha du regard quelques têtes connues, mais pas grand monde à vrai dire.

Elle s'avança sans faire trop de bruit puis trouva enfin un siège non loin de son amie qui était assise sur un banc. Elle lui tournait le dos et ne la voyait pas, mais elle allait remédier a cela. Elle avait avec elle un morceau de brioche qu'elle avait pris en cas de petit creux. Elle coupa quelques petits bouts et lui en lança dessus. Sur l'épaule et une sur la tête. Cela la fit sourire, mais au moins elle saurait qu'elle était là pour la soutenir ...

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L'atelier de Bri : Bannières // Feu de camp : pour les noeuds des voyages
Theudrik
Le procureur écouta les deux longs témoignages de la défense et prit des notes au fur et à mesure. Lorsque le tour de son réquisitoire fut venu, il remua les larges manches de sa robe et arbora un sourire carnassier.

Votre Honneur,
Après avoir entendu les témoignages de la défense, et si vous le permettez, je voudrais déjà répondre ceci :
- à demoiselle Karine, puisque c'est ainsi qu'elle désire qu'on l'appelle : ce n'est pas manque de respect que de vous appeler dame. Je rappelle que le mot dame est un titre, venant du latin "domina", maîtresse, et qu'il est réservé à une personne d'une certaine noblesse. Mais si vous ne vous en croyez pas digne, à votre guise !
- à maître Linon, son avocate : votre cliente m'accuse d'écorcher son nom, mais vous en faites tout autant en l'appelant Karine de la Pommière et non Karine de Pommières, selon l'identité qu'elle nous a donnée !


Le procureur retrouva vite son sérieux.

Mais n'ergotons pas là-dessus et cessons de jouer sur les mots.

A l'accusée et à maître Linon, qui me reprochent d'évoquer une vieille affaire, j'ajouterai qu'il est facile d'être souvent au mauvais endroit au mauvais moment et de jouer les innocents ensuite, mais passons là encore !
Ce qui importe, c'est que l'accusée reconnaît elle-même n'avoir enfreint qu'une seule fois la coutume, mais est-ce déraisonnable de dire que c'est une fois de trop ?
Je rappelle que nous ne sommes pas là pour juger de la motivation profonde de sa candidature ou de son bien-fondé, mais pour ce mépris de la loi qu'elle enfreint sciemment, comme elle semble le dire.

Ainsi, Votre Honneur, je réclame la fermeté de la Cour, car on voit trop souvent ces temps-ci des gens bafouer, au nom de leur liberté, les lois qui protègent la liberté des vrais citoyens poitevins. Je voudrais rappeler à Votre Honneur vos propres mots de l'époque :


Citation:
Toutefois, votre retour en Poitou ne se fera que pour cela : honorer la peine convenue.
Vous pouvez remercier l'ancien Procureur qui, dans sa mansuétude, vous propose une peine que je trouve bien souple par rapport à ce que vous auriez mérité de purger.


Il me semble que vous aviez été clair, pourtant. Allons-nous longtemps nous faire berner par des sourires charmeurs et des mèches blondes ? Non, car il me semble que l'accusée ne tient pas non plus compte de vos sages avertissements. Je requiers donc une peine exemplaire cette fois-ci : 3 jours de prison et 50 écus d'amende.

Le Procureur retourna s'asseoir, se demandant de quel artifice allait pouvoir se servir la défense et fixa l'avocate intensément.
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Theudrik

On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va !
Elra
La défense restait désormais silencieuse. Le Juge rendrait son verdict demain...A moins que d'ici là, quelqu'un intervienne.
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Kar1
[Deuxième Plaidoirie]


Un sourire narquois s’affiche sur ses jolies lèvres rosies par le froid de l’hiver lorsque son avocate prend la parole. Son cerveau fait tilt alors que Linon écorche son nom pourtant si chantant et inoubliable. Mais en aucun cas la blonde doit perdre contenance devant la cour. C’est pourquoi au lieu de se refrogner et faire perdre tout crédibilité à son avocate, Karine continue de sourire comme si de rien n’était.
Et puis, ces propos sont justes. Trop de hâte, de précipitation et de peur aussi surement avant la mise en place de ce procès. Comme c’est dommage. Elle qui aurait été une présente et avenante à toutes propositions de quelque ordre que ce soit. Mais ce n’est pas le cas, alors au lieu de cela, on rumine lorsque le procureur parle, on siffle quand on n’est absolument pas d’accord et on attend tranquillement son tour.
Ca ne rate pas d’ailleurs. Forcément, il enfonce le clou sur l’écorchure de nom fait par l’avocate. La balle est dans le camp du Procureur pendant une fraction de seconde, rien de plus énervant pour la donzelle blondine.

Mais haha.. Enfin la parole est redonnée à la Karine. Ni une ni deux, avec un enthousiasme sans pareil, après avoir noté deux trois trucs sur un morceau de parchemin, elle toussote et se lance à haute et intelligible voix.


Bon pour ce qui est du dame ou pas dame, je commence tout juste à aller à l’université m’sieur hein. Alors l’étymologie des mots tout ça, c’est pas bien mon fort encore. Moi, dans ma Bourgogne profonde, on m’a toujours appris qu’une dame c’était une femme mariée et qu’une donzelle c’était une femme qui n’a pas prêté serment pour le meilleur et pour le pire.

Un souffle repris, on continue.

Karine de la Pommière..
Trouvez pas que ça sonne plutôt pas mal?


Un petit regard lancé vers l’assemblée qui surtout se pose ensuite sur la Bri qu’elle ne remarque que maintenant.

En fait, lorsque l’on s’est rencontrée la première fois en Anjou, nous avons eu quelques échanges de politesse puis ensuite nous nous sommes mis à ironiser sur les noms de famille surréalistes. D’Orient, trouvez pas ça tout bizarre vous par exemple? Comme si m’sieur l’juge décrétait qu’il s’appellerait de l’Ouest.
Alors pour continuer dans nos gloussements particulièrement féminins, nous nous sommes amusées à déformer ces derniers. Et pour ma part, c’est arrivé jusqu’à Karine de la Pommière. C’est une boutade que nous avons lancé entre nous il y a fort longtemps déjà. Et étant donné que je suis absolument au courant pour ce genre d’appellation, je n’ai aucun problème la dessus. Sa langue a surement fourchu par habitude et rien d’autre.
Vrai qu’on a pas idée de s’appeler comme ça quand même.


Et rebelote un sourire, toujours des sourires, ça fait bien qu’y parait puis hop, la suite.

Je me permets de répondre à vos propos même s’ils ne me sont pas directement destinés m’sieur le Procureur. J’suis souvent au mauvais endroit au mauvais moment moi? Pas sure de bien comprendre ce que vous voulez dire. Ya que pendant la prise du château que j’aurais bien aimé ne pas me trouver dans le coin. Mais depuis, ou même avant, me souviens pas de mauvais moment au Poitou. Bon à part le fait de m’être faite brigander ya quelques années sur vos terres, et d’avoir porté plainte comme toute victime qui se respecte. On ne peut pas être bien méchant quand l’on fait appel à la justice nous même, n’est-ce-pas ?
La mémoire humaine est bien trop sélective parfois, mais que puis-je y faire.


Puis enfin, après avoir baissé les yeux sur ses notes, Karine conclue.

Trois jours? Pour avoir amusé la galerie sans que personne n’en pâtisse? M’être gentiment calmée juste après la fin des élections en acceptant ma défaite sans aucun problème?
Ca en a fait sourire plus d’un et ça a animé les halles, le port qui s’endort déjà et la plage de la ville pendant quelques jours. Il n’y a pas de mal à cela je crois.

M’sieur le Président, et non pas votre Honneur comme certains le portent à croire, je vous prie d’écouter avec attention les derniers propos de mon avocate comme vous l’avez fait depuis le début de la séance.
Merci.


Les jupes se coincent entre les jambes pour simplement se rasseoir à coté de Linon.
_________________
Karine de Pommières.
Elra
Le Juge avait désormais entendu la dernière plaidoirie de la prévenue. impassible, il écoutait "la donzelle de Bourgogne" tenter de défendre ses intérêts.

Il laissa un silence planer sur la cour, puis reprit :


L'avocate de l'Ordre du Dragon Linon, dite d'Orient des fois, aurait elle une dernière chose à ajouter avant que nous nous retirions quelques temps afin de réfléchir à la culpabilité ou non culpabilité de votre cliente ?
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--Linon


L'avocate haussa les épaules pour montrer tout l'intérêt qu'elle portait à cette histoire de nom. Son garde du corps l'appelait bien Trognon, alors elle n'était plus à ça près...

Froncement de sourcils en entendant le réquisitoire qui mena à l'arrêt de la ventilation par parchemin. Linon garda le silence un moment, attendant que des témoins soient appelés... mais non, personne. Aussi quand Karine eut achevé, l'avocate s'approcha-t-elle de la barre pour répondre au juge


Oui messire le juge, j'ai une dernière chose à dire,

Il est de votre devoir de ramener l'éventuelle peine à des proportions cohérentes avec le trouble provoqué et l'attitude de l'inculpée. Comme je l'ai déjà souligné, celle-ci a largement démontré son respect des décisions de justice et sa droiture, son sens des responsabilités. Il n'y a donc nulle raison de l'accabler par une peine démesurée.

Quant au trouble à l'ordre public, il n'est pas constitué, la procure n'a produit aucun témoignage montrant que la ville ou le comté avait eu à pâtir de cette candidature. Encore, si Karine avait été élue, je comprendrais... mais ce ne fut pas le cas. Et La Rochelle s'est rendormi comme si de rien n'était. Nul tapage, manifestation de la population réclamant sa tête ou enfant faisant des cauchemars n'a troublé la quiétude du Poitou.

Enfin, je dépose au dossier ce document signé du Comte et affiché en gargote le 9 décembre


Citation:
Nous, Cyphus Garion, Comte du Poitou,

Déclarons la candidature de dame Kar1 à la mairie de La Rochelle invalide en vertu de l'article III A 2 de la coutume poitevine:

Citation:
III.A.2 Des élections Municipales

Tout candidat à une élection Municipale devra justifier d'une résidence principale (IG) au sein du village où il se présente depuis au moins deux mois.
Les villages existant depuis moins de deux mois bénéficient d’une dérogation à cette règle.


En conséquence nous demandons à ce que ladite dame Kar1 annonce sur son bulletin électoral la mention "Candidature non valide" et cesse toute démarche de publicité motivant son élection.
La non application de cette mesure vous sera passible de poursuites.
Nous invitons les citoyens rochelais de porter leurs voies sur des candidats respectant la coutume poitevine.

Toute élection fortuite de cette personne sera suivie d'une destitution immédiate.

Vous remerciant de votre lecture attentive et de l'application de notre volonté,

Fait à Poitiers, le neuvième jour du mois de décembre mil quatre cent cinquante-sept
Sa Grandeur Cyphus Garion,
XX ème Comte du Poitou



Cet ordre n'a pas été transmis à ma cliente. J'attire votre attention sur ce passage et particulièrement sa dernière phrase « En conséquence nous demandons à ce que ladite dame Kar1 annonce sur son bulletin électoral la mention "Candidature non valide" et cesse toute démarche de publicité motivant son élection.
La non application de cette mesure vous sera passible de poursuites. » Comment le futur de la menace de procés s'est-il traduit? Le procés a été lancé le jour-même, sans laisser à ma cliente le temps d'obtempérer... Cela crée vice de forme, le Comte menaçant de procés d'un côté et lançant immédiatement ledit procés de l'autre, puisque la justice est rendue au nom du Comte. La Cour d'Appel a déjà rendu des verdicts d'infirmation pour ce genre de vice de forme et ni vous ni moi ne désirons en arriver là, n'est-ce pas?

Aussi, compte-tenu de ce vice de forme et de l'absence de préjudice porté au Poitou ou à la Rochelle, je maintiens notre demande de relaxe, ou si vraiment vous tenez à condamner pour la forme, une peine légère et proportionnelle au trouble occasionné, comme quelques jours au service du Poitou dans ses mines, ce sera certainement plus profitable pour le comté que de remplir ses prisons.
Je vous remercie.


Et Linon retourna s'asseoir en priant intérieurement pour que le juge soit raisonnable et ne la contraigne pas à retourner à la CA si vite.

Elra
Une fois le greffier ayant pris bonne note de la dernière plaidoirie de la défense, le Comte de Montaigu se leva en prononçant :

L'audience est levée. Le verdict sera rendu dans le courant de cette journée après le délibéré.

Sans dire un mot de plus, Elra se dirigea vers la sortie de la salle accompagné du greffier et des notes qu'il avait prises.

[Quelques 3h00 plus tard environ]

Haverocq reprit son siège de Juge. Après cette pause pour l'audience, chacun avait regagné sa place. Quelques curieux avaient abandonné la salle très certainement lassés par la durée du procès.
Il s'éclaircit la voix pour prendre la parole de manière solennel en s'adressant à l'auditoire.


Devant les faits pour lesquels comparait la damoiselle Karine, le tribunal a reconnu les points suivants :
- la prévenue n'est pas en situation de récidive, ce chef d'accusation ne pourra être reconnu contre elle pour l'alourdissement d'une éventuelle peine.
- la prévenue, ressortissante d'une contrée étrangère, n'a guère pris le soin de s'informer des lois du Comté alors qu'elle se présentait à un poste qui réclame de bien les connaître.
Le tribunal rappelle à ce titre qu'il est hasardeux de se présenter à une charge à responsabilité lorsque l'on n'a même pas connaissance des lois qui régissent ces responsabilités.
- le tribunal considère que ce choix de présenter candidature au poste de Maire de La Rochelle est un acte irresponsable et irréfléchi de la part de la damoiselle Karine. Cet événement ayant pour causes l'ennui, la naïveté, l'innocence quasi enfantine de la prévenue malgré son aptitude à bien raisonner.
- la dernière pièce versée au dossier par la défense et proposant argument de défense n'a pas été retenue. Le Comte n'a choisi dans ce décret uniquement de faire rappel à la loi. Ce rappel a été fait de manière publique. A l'époque des faits, la prévenue était dans une démarche qui lui imposait de se soucier de la chose publique.
- la prévenue a commis un trouble à l'ordre publique mineur du fait de la non incidence de sa démarche sur la vie de la communauté.
- nous retiendrons, du fait de la capacité et de la compétence de la prévenue à s'exprimer, des connaissances de la vie publique et de la chose politique, que l'action menée a pu l'être par provocation.

Le Comte arrêta son énumération quelques temps pour regarder l'assistance puis poursuivit.

Damoiselle karine est reconnue coupable de Trouble à l'ordre publique pour s'être présentée au poste de Maire de La Rochelle sans dérogation particulière alors que la loi stipule que cette démarche est interdite aux non ressortissants du Comté.

Nous condamnons donc Damoiselle Karine à une peine de travaux généraux de 7 jours à la mine avec obligation de reverser la moitié du salaire perçu.
Le dossier sera transmis à la maréchaussée pour assurer le bon suivi de cette condamnation sur une période de 10 jours. La condamnée ayant la charge de fournir la preuve de son travail en mine et d'assurer le paiement de l'amende soit 7,5 écus par jour de travail pour un total de 52,5 écus

Le Juge regarda en direction de l'avocate et de l'accusée.

Cette condamnation exige l'acceptation de la peine par l'accusée. Dans le cas d'un refus elle sera commuée en amende ferme et en peine de prison.

Quelle est la décision de l'accusée Karine ?
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Kar1
Trois heures qu’elle attend dans ce fichu couloir. A croire qu’il y avait des choses à dire sur la blonde. Cette pensée la fit sourire. Tout à fait normal à vrai dire. Mais trois heures, quand même, d’diou de nom de d’là. Alors imaginez la scène.
D’abord, en sortant, elle sera restée debout, qu’on ne la prenne pas pour plus faible qu’elle est. Vous suivez? Ouai, c’est un peu spécial avec la blonde. Elle fait toujours, ou presque, attention à ses moindres faits et gestes. Ils en deviennent machinaux maintenant. A l’instant même, dans son cerveau, il n’y a que le verdict qui importe. Elle est en train de se refaire dix fois le procès, voir si elle a dit des conneries. Mais s’adosser au pilier ou ailleurs lui importe peu, tant qu’elle reste debout.
Pis en fait, les minutes passent et se ressemblent de trop. Alors elle s’assoit finalement. Se reposer un peu. Promis Karine se relèvera parce qu’il ne faut pas charrier. Mais c’est au tour des heures de passer aussi lentement qu’un escargot en voyage de noce, non deux.. Voyez le topo.
Alors elle trépigne, ses jambes commencent à gigoter de bas en haut -le stress? Noooon.. Quelle idée saugrenue que vous avez là. L’ennui? C’est certain. Un regard agacé se lance vers l’avocate qui semble plus blasée qu’autre chose. Etre avocat c’est bien, mais attendre toutes les délibérations de chacun des procès, mmmh.. Bonheur.
Ses yeux se changent alors en œillades compréhensives. Elle se relève. Cette fois, Karine ne reste pas figée. Faire les cent pas, c’est bien plus marrant, nan? Les yeux rivés sur ses jambes, elle marche à l’espagnol -comme les chevaux-. Pis des petits pas souples prennent le dessus pour ensuite vagabonder un peu de coté.
Peut pas rien faire cinq minutes c’est pas possible.
Alors ça souffle, ça ronchonne, ça rumine et ça se tait. Rien de mieux à faire.


Enfiiiin.. D’diou.

Elle voit alors le Juge reprendre sa place par l’embrasure de la porte. Jouissance extrême ç’en est bientôt fini de s’emmerder avec la patience –qui n’est en aucun cas une de ses vertus. La Paillasse se réinstalle dans un souffle plus que juponesque écoutant attentivement les dires du Juge. Après quelques hochements de tête, plissages de nez et tout le toutim elle se relève à la demande et s’avance vers lui.

M’sieur l’Juge.
D’abord d’chez d’abord, sachez qu’il est rare de tomber sur Juges tels que vous. Ca change.
Vous marquez d’ailleurs un point que je ne pourrais délaisser. Lorsque vous dites qu’il est totalement inconscient d’avoir voulu représenter une ville dont je ne connais ni les tenants ni les aboutissants, vous m’avez fait réaliser une chose. Bien que j’ai l’esprit vif, et que j’aime à me tuer à la tache, il aurait en effet été très difficile pour moi de suivre sur le tas. Certaines lois ne sont peut être pas QUE faites pour emmerder les gens.
Grâce à vous, je n’en sors que plus instruite.

Un sourire légèrement niais s’affiche sur son visage.
Par contre, n’allez pas l’raconter à tout l’monde.. Certains risqueraient d’s’en servir contre moi.
Elle jette ensuite un œil vers son avocate pour avoir son approbation et continue de plus belle.
En tout cas, je vous remercie de m’éviter la prison et j'accepte bien sur vos conditions.

Sur ce, elle affiche un sourire un peu plus vif, digne de ce nom et prend ses affaires. Lorsqu’elle est fin prête, c’était au tour de l’avocate de le faire. Un coup de main et le tour est joué. La blonde entraîne Linon au dehors.

L’est temps qu’tu t’reposes toi..
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Karine de Pommières.
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