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[RP] Chapelle Saint Gabriel

Elysannore
Ely avait vu Losk s'installer non loin et la saluer elle lui rendit son salut espèrant ne pas trop se ridiculiser .
Le padré fit enfin son entrée et Ely s'apperçut que la chapelle c'était un peu remplie .
Reportant son attention sur Bender qui installé derrière l'autel de pierre discourait puis il enjoint l'assemblée à se lever et réciter la prière du pardon ce que fit Ely d'une toute petite voix, guère sure de sa mémoire.


Je confesse à dieu tout puissant, à tout les saints et vous aussi mes amis...pasque j'ai beaucoup pèché...en pensée en parole en action...je supplie tout les saints vous mes amis de prier le créateur pour moi... que le très haut nous accorde le pardon ...l'absolution et la rémission de tous nos pêchers

restant debout Ely risqua un oeil autour à priori elle n'avait pas fait trop d'erreurs soupirant soulagée c'est avec pplus d'assurance qu'elle récita le credo qu'elle connaissait

je crois en dieu, le très haut tout puissant...
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Crakity
Le jeune guerrier arriva en retard. Il pénétra discrétement dans la chapelle, resta debout et prit le cours de la messe comme si de rien n'était.

Il n'y avait pas grand monde, mais Crakity était heureux d'assister à l'office de son ami.

Il récita le crédo, puis jeta un coup d'oeil à Childesinthe en souriant. Les mains jointes, il avait l'air d'un ange doux et bon, mais son regard pétillait de malice.

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Bender.b.rodriguez
La prière s'acheva dans un silence à la fois pesant et plein de ferveur. Le prêtre avait vu Crakity entrer dans la chapelle avec un air légèrement nonchalant, comme si de rien n'était. Il resta concentré cependant jusqu'au dernier mot de la récitation. Après quoi, il ferma les yeux quelques instants, baissa la tête et écarta les mains paumes ouvertes vers le plafond, dans une attitude des plus sérieuses. Il joignit ses mains tout en rouvrant les yeux et relevant le menton. Là, il claqua ses deux mains pour réveiller l'audience et se déplaça pour contourner l'autel. Il alla se place face aux ouailles qui lui étaient séparées seulement par la table de pierre brute. Son regard embrassa tout la petite salle ou étaient réunis ces quelques fidèles. Il leur fit un nouveau sourire et se lança dans le vif du sujet.

-"Mes chers amis. Pour cette première messe que je donnerai ici, je vais reprendre les bases et repartir du début. Oh je sais, vous n'avez pas eu de religieux depuis longtemps mais c'est pas une raison pour vous prendre pour des bourriques. Ce n'est en aucun cas mon propos, c'est juste que j'aime bien les choses claires et établies. Qu'on ne vienne pas me dire "je savais pas". Donc, je vais vous raconter un passage du Livre des vertus, à l'époque ou l'Eglise n'existait pas et où le Très Haut avait reconnu les Hommes comme ses enfants. Une cité crée sur la tombe d'Oane, l'homme qui avait répondu à la question du Très Haut était tombée sous les coups du vice et du péché."


Le padré se tût un court instant et toussota pour s'éclaircir la voix. Il était debout, les mains appuyées sur l'autel, le regard allant et venant sur chacun, l'air à la fois inspiré et bienveillant. Une légère lueur blanche l'entourait en raison de l'éclairage produit par le vitrail dans son dos. Il enchaina :




-"Dans cette cité, Oanylone, la cité du vice et de la peur, chacun se méfiait de son voisin, tous étaient effrayés, tous se comportaient comme des odieux monstres. Le moindre prétexte servait à justifier la violence, le viol, les insultes. Vous me direz, pas de quoi fouetter un chat. Vous n'aurez pas tout à fait tort mais nous en rediscuterons plus tard. Bref, la seule créature qui leur adressait la parole était celle à laquelle Dieu n'avait pas donné de nom. Elle était bien content car elle cherchait à prouver au Très Haut que le sens de la vie était que le fort écrase le faible."

En disant cela, Bender frappa son poing droit fermé dans sa paume gauche et fit un léger rictus colérique avant de continuer.


-"Alors que les hommes et femmes d'oanylone se vautraient dans le péché, le vice, le stupre et la frange, la créature se rendit sur la tombe D'Oane située au coeur de la cité. Elle déterra son corps et le piétina de joie et d'allégresse, certaine d'avoir eu raison et d'avoir été injustement traité par le Très Haut. Cette créature s'en alla forger sa propre couronne de déesse faite d'or, de diamants et des pierres les plus précieuses existantes. Elle pensait avoir réussi à prouver à Dieu qu'il avait tort et que le sens de la vie n'était pas l'amour."

L'évêque regarda chacun, retira une nouvelle fois ces mains de la table d'autel et bomba légèrement le torse. Il prit une vois plus menaçante et plus forte tandis que son air se teinté d'une rigueur presque vengeresse. Il lança :


-"le Très Haut assombrit le ciel, le vent souffla fort, il se sentait trahi par ceux qu'il avait nommé ses enfants. Il leur dit : alors que je vous ai donné mon amour, vous vous en êtes détournés, préférant écouter les paroles de la créature à laquelle je n’ai pas donné de nom. Vous avez préféré vous abandonner aux plaisirs matériels plutôt que de me rendre grâce. Et il ajouta : J’ai créé pour vous un lieu appelé Enfer, que j’ai disposé dans la lune, où les pires d’entre vous connaîtront une éternité de tourments pour les punir de leurs péchés. Dans sept jours, votre cité sera engloutie dans les flammes. Et ceux qui y seront restés passeront l’éternité en Enfer. Cependant, Je suis magnanime, et ceux d’entre vous qui sauront faire pénitence passeront l’éternité dans le soleil, où se trouve le Paradis."

Le religieux se tut pendant un moment qui parut une éternité. Son regard passait d'une visage à un autre, gardant les yeux fixés dans ceux de celui qu'il observait. Son air paraissait si sérieux qu'il contrastait avec son habituelle bonhommie. Il poursuivit son sermon :


-"Si je vous raconte cela, ce n'est pas pour vous faire peur, ni même vous faire la morale. Dieu nous a laissé le choix de l'aimer ou non, à nous de choisir la voie dans laquelle nous nous engageons. Seulement, il a prouvé par le passé qu'il ne nous avait pas fait don de tout ce que nous avons pour que nous trahissions cet amour. Cahors semble une ville agréable, chaleureuse, tranquille. Mais comme partout, elle cache certainement son lot de vices et de péchés. Bien sûr, rien de tel qu'à Oanylone. Même si certaines similitudes se font sentir entre la vie à Oanylone et la vie dans notre Royaume actuellement, nous sommes loin d'être aussi vils qu'en ces temps immémoriaux."

Bender se laissa aller à sourire et en levant la main vers les ouailles ajouta :

-"Pour autant, nous sommes sur une pente descendante. Chacun d'entre vous, ici, peut constater que partout, l'insécurité grandit. Partout, les jeunes deviennent de plus en plus incontrôlables, nos cités perdent leurs repères parce que nous voulons avoir des méthodes avant-gardistes en matière d'éducation, de moeurs. Marions-nous dans un champs voyons, ne mettons pas de calques à nos enfants pour leur apprendre les bonnes manières ! Traitons-nous de tous les noms sans jamais penser au mal que l'on fait à l'autre ! Jalousons-nous, souhaitons le malheur des uns et des autres... etc. Oui, tous ces petits comportements nous entrainent inexorablement vers une fin peu glorieuse. Je vous l'accorde, là, j'essaye un peu de vous coller les miquettes... mais c'est surtout un effet de style !"

Le visage du prêtre avait changé et s'était paré d'une teinture légèrement pourpre, symbole de sa conviction que le monde partait en couille. Il continua ainsi pour achever son sermon :

-"J'en ai presque fini, ne vous barrez pas encore. Je voulais vous dire que tous ceux qui sont là, vous savez que vous pouvez faire changer ça. Par un sourire à votre voisin de table, par un geste d'amitié envers celui que vous ne connaissez pas mais qui cherche de l'aide, par une claque à une enfant grassouillet un peu trop impertinent. Bref, c'est vous, moi, nous, qui pourrons changer ce monde pour qu'il ne sombre pas une fois encore. Alors, pensez-y."

Bender saisit la bouteille de pinard qui trônait sur la table d'autel et se mit à en verser le contenu d'un rouge chatoyant dans le calice posé à côté. Il le leva vers le ciel et le fit tournoyer sur lui-même puis porta la coupe à son nez pour humer le parfum. il fit un large sourire de contentement en ajoutant :


-"Il m'a l'air tout à fait fameux... vous devriez en être sur le cul ! j'ai tapé dans du haut de gamme."


Il saisit ensuite la miche de pain qui siégeait non loin et la déchira en petits morceaux puis tendant la main vers ce frugal repas lança :

-"Maintenant, rejoignez-moi pour qu'ensemble, nous partagions dans l'amitié. Allez, ne faites pas les timides, je mords pas et le pinard est vraiment pas dégueux."


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Elysannore
Ely était restée concentrée tout le long de l'office et avait bien tout écouté. Elle reconnaissait ce passage du livre des vertues et trouvait que le padré le faisait vivre comme jamais elle avait étouffé un rire quand il avait parlé du vin se disant que c'était là un bien singulier éclesiaste.
s'approchant timidement de l'autel pour communier elle souriait encore légérement.

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Isalabelle
Isa avait quant à elle bien du mal à écouter le Padre, pas tant qu'il n'y mettait pas du coeur, ni de l'énergie à en voir son visage, et ses gestes, mais la belle était perdue dans ses souvenirs depuis que Bender avait parlé du confessionnal.
Isa regardait les plantes vertes qui avaient bien poussé depuis son baptème au point de le cacher, mais elle n'osa pas intervenir pour dire au père , au padre... qu'il se trompait en plein milieu de son sermon. non elle attendrait de le voir en taverne pour lui en toucher un mot... Car le confessionnal, bien que peu visible, lui avait servi autrefois, et c'est ainsi en y repensant, sourire aux lèvres, que la belle rêvessait.

Pourtant lorsque Bender la regarda, comme les autres, elle se ressaisit aussitôt et se concentra sur ses paroles.
Oui Cahors était une belle ville, oui, elle cachait aussi ses vices... mais comme tout, rien n'en ce monde ici n'était parfait... et heureusement pensa-t-elle aussi.
Toutefois son sermon était empreint à ses yeux de beaucoup de sagesse, et Isa se dit qu'en effet elle pouvait encore faire plus d'efforts avec ceux qu'elle cotoyait et qu'elle connaissait peu... un sourire..tiens justement, elle en profita pour sourire à Ely dont elle croisa le regard puis se leva et rejoignit l'assitance.

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Jihel
Jihel avait rejoint sa belle juste avant que le nouveau curé ne prenne la parole. Il fallait bien un événement de cette nature pour le faire fréquenter de nouveau les bancs de la chapelle, lui qui n'aimait rien tant en hiver que la quiétude brumeuse des forêts de chataigniers , les solitudes glacées des pentes escarpées où planait encore l'écho des hurlements de la Bête ou bien encore l'aube dorée sur le Lot pétrifié par le froid. L'homélie du Père Bender était de qualité, comme son pinard millésimé. Voilà un homme qui ne mâchait pas ses mots, comme en témoignait sa version imagée de la parabole d'Oanylone, voisine de la méconnue Oanybel célèbre pour ses spécialités fromagères et sa tour, la plus haute des royaumes antiques mais qui n'avait jamais pu être achevée...
Onaylone tu déconnes ! disait naguère le trouvère William De Resmes et ma foi, il avait bien raison le bougre, tant les habitants de la cité avaient poussé un peu loin le bouchon. Mille seaux d'homme de gros Maures ne suffirent pas à éteindre icelieu l'incendie déclenché par l'ire du Très Haut !
Non pas que Jihel ait eu une morale de cul béni et ne dédaignait point à l'occasion mêler un zeste - déplacé - de stupre à sa vertu et vice-versa... mais, comme le lui rappelait souvent sa mie : "Il faut en toute chose mettre de la raison dans notre déraison".
Aussi, il avait souvent opiné du chef , n'osant point le branler par respect pour la hiérarchie, quand le Padre pieux avait continué en vantant les vertus de l'amitié, de la fraternité, de l'autorité familiale, bref, du classique, mais il n'était sans doute pas inutile de faire entrer ces principes dans la caboche de certains !
L'apologie du pinard, breuvage sacré entre tous, avait achevé de le convaincre du caractère sympathique du pater iconoclaste, de même que ses dérapages incontrôlés sur les populations se vautrant dans la frange et des enfants à qui il fallait mettre des calques

Il prit la main de sa Belle, lui sourit ragaillardi et lui chuchota: "Allons goûter du pain et du vin de ce Bender, dont la vision du présent et du futur rame pas !"
Bender.b.rodriguez
Le pain était parti rapidement tout comme le calice qui revint au prêtre dans le calice. Il vit avec stupéfaction qu'il ne restait guère de breuvage mais n'eut pas le mauvais goût de remplir à nouveau la coupe. Il avala un morceau de pain qu'il mâcha rapidement, en souriant aux ouailles puis vida les quelques gouttes en portant le calice à ses lèvres. Le partage était communié dans l'amitié, Bender conclut :

-"Voilà, voilà... un bon pinard pour un office agréable. Je vous remercie tous chaleureusement d'être venu, ce fut un plaisir d'officier pour vous."


Observant rapidement les ouailles présentes, il décida d'ajouter :


-"Sachez que je serais absent jusqu'au dernier vendredi de Décembre. En effet, je me rends à Montauban pour y célébrer la messe de Dimanche prochain. Ce sera ainsi tant que je n'aurais pas trouvé de curé ici ou là-bas pour officier. Mais vous pouvez m'envoyer pigeon sur pigeon si nécessaire ! N'hésitez pas."

La padré sembla se détendre soudainement puis, toujours aussi souriant, le visage légèrement rouge au niveau des joues en raison de la fraicheur hivernale de l'édifice, il enchaina :

-"N'oubliez pas ce que je vous ai dit ce jour. Et pratiquez l'amitié aristotélicienne chaque jour, du mieux que vous pouvez. Je vous dis à bientôt très chers amis, et portez-vous bien."



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Bender.b.rodriguez


Office du premier dimanche de janvier 1460


Le padré était arrivé tard dans la nuit en raison des élection de Montauban. En effet, il avait préféré attendre la fin du premier tour pour partir histoire de donner son vote au candidat qui était le seul digne d'accéder à la fonction, espérant qu'il l'emporterait une fois encore. Armé de sa nouvelle crosse et de sa robe noir surmontée d'un col banc et ceinturée d'une corde de lin, il ouvrit la chapelle pour la préparer.

Pour ce premier jour de la nouvelle année, synonyme de changements et d'espérances, le padré avait sorti un excellent cru des coteaux du Rhône, puissant, fin et fruité. Il l'avait débouché à l'avance puis déposé sur le petit autel de pierre. Au coté de la bouteille, il avait posé un miche de pain qu'il avait emportée la veille, pain aux olives de Guyenne, frais et agréable en bouche. Ensuite, il avait ouvert les grande portes largement pour faire entrer l'air et renouveler un peu celui qui stagnait à l'intérieur depuis presque deux semaines. La nef sentait l'humidité et restait assez froide. L'évêque aligna les quelques bancs, les dépoussiéra rapidement et s'engouffra dans l'intimiste sacristie pour déclencher l'appel grâce à l'unique corde qui pendait dans un coin de la salle.




Une fois les cloches tintant à travers le village, l'homme se rendit à nouveau dans la chapelle. Là, il traversa l'allée centrale en quelques pas puis se posta sur le parvis, surplombant la place du village de quelques marches. Il attendit sagement que les fidèles et les ouailles se rendent à l'église. Debout, la tête bien haute, les bras croisés sur son torse, le padré arborait un large sourire. Sa respiration le faisait souffler de la vapeur d'eau dans la froideur du matin. Par instants, il se frottait les bras et les mains l'une avec l'autre pour se réchauffer...


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Childesinthe
Premier jour de l'année 1460, an de grâce qui commence par un office en l'honneur du Très Haut. Pour Childesinthe, cet office était l'occasion de remercier le Très Haut pour l'année 1459. Un début des plus difficiles et des moins glorieux, mais une seconde moitié d'année des plus fabuleuses. Et tout cela, elle le devait d'une part au Très-Haut, d'autre part à l'homme vers qui elle s'avançait sur le parvis de la Chapelle. Ils étaient arrivés ensemble dans la nuit, et la harpiste sans harpe avait eu le temps de se reposer quelques heures avant la messe. Le teint frais, les joues rosies par le froid et ce petit quelque-chose autre, elle arriva près de lui.

Elle le gratifia d'un sourire.


Merci pour cette fabuleuse missive. Je ne pouvais pas mieux commencer l'année... dit-elle en murmurant avant d'entrer dans la petite Chapelle afin de trouver une place.


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Isalabelle
Isa arriva ce jour là toute essoufflée et toute décoiffée car pour rien au monde, elle n'aurait voulu manquer l'office!

Ce n'est pas à la vue de Los qu'elle s'était rendu compte que l'office commençait cette fois-ci, mais en voyant passer par la fenêtre depuis son lit, la jolie jeune femme blonde de Montauban qui lui paraissait très pieuse...


En entrant, elle se glissa discretement sur un banc du fond, en espérant ne pas avoir été remarquée par l'officiant et elle en profita pour se recoiffer rapidement.

Elle reprit alors son souffle, et tenta de se concentrer sur les paroles du Padre...

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Bender.b.rodriguez
Le padré vit Childesinthe arriver tel un rayon de soleil éclairant l'aube d'une lueur sans égale. Elle s'avança vers lui armée d'un sourire ravageur pour lui glisser à sa seule attention un petit mot en guise de réponse à sa missive. Bender ne su quoi répondre tant il était touché par son geste, il ne fit que la regarder passer et entrer. Après quoi, comme perdu dans ses plus folles pensées, il attendit quelques minutes avant d'entrer à son tour pour débuter l'office dans une chapelle décidément bien vide. Le prêtre repoussa les portes de la chapelle puis traversa la courte nef pour se poster devant l'autel. Là, il constata l'ampleur des dégâts et les conséquences de l'absence de religieux digne de ce nom depuis bien trop longtemps dans le diocèse. Il fit une moue dépitée puis lança un sourire à Childesinthe tout en lançant :

-"Et bien ma chère amie, nous serons en petit comité pour cette première messe de l'année..."

Alors qu'il avait a peine achevé sa phrase, Isalabelle entra comme un furet dans un terrier de lapin et s'assit "au fond". La chapelle était si étroite qu'elle n'aurait pu se masquer aux yeux de l'évêque mais il ne lui en tint pas rigueur, au contraire, il lui offrit un sourire charmant avant de continuer :


-"Bienvenue à vous pour ce premier office de l'an d'Horace 1460. Ensemble, nous allons rendre hommage au Très Haut et lui rendre l'amour qu'il nous donne. Je vous prie de vous lever pour que nous pardonnions nos fautes. Je présume qu'elles se limitent plutôt à de sacrés excès de becquetance et de picole pour le passage à la nouvelle année !"


Le padré entonna timidement la prière de pardon. Ses yeux étaient fermés et sa tête légèrement inclinée vers le sol. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration entrecoupée des quelques phrases rituelles de la récitation.



Lorsqu'il eut terminé, Bender ajouta avec un pincée d'humour :

-"Bien, je dois vous dire que pour la nouvelle année, j'attends un peu plus de fréquentation au confessionnal... et même à l'office. Ce serait déjà bien un miracle si nous atteignions le nombre de cinq fidèles..."

Un rire léger et assez subtil sortir de sa gorge pour résonner dans la nef de la petite chapelle. Il enchaina :

-"Bref, restez debout maintenant, nous allons réciter le crédo aristotélicien, symbole de notre Foi dans le Très Haut, ses prophètes et la Sainte Eglise."



Cette fois-ci, le padré avait les yeux ouverts et la tête haute, fixant Childesinthe et Isalabelle chacun à son tour. Il était convainquant, appuyant les paroles sacrées par des gestes de ses mains, son visage respirait la ferveur.
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--Assistant_norbert
Le grassouillet organiste était en retard pour le premier office de l'année. En règle générale, il était soit trop saoul, soit trop endormi pour s'y rendre mais là, il s'agissait du premier de l'année et son ami et patron ne lui pardonnerait pas son loupé. Voilà déjà des années que le padré l'entretenait aux frais de la princesse et lui confiait la gestion du stock de vin de messe. Norbert avait un sacré réseau en matière de chais et de vignobles, surtout dans le couloir rhodanien et la Bourgogne qui fourmillait d'excellents vins, jusqu’en Champagne on connaissait sa soif légendaire. Ainsi, après s'être levé il fila en quadruple vitesse du presbytère à la chapelle, contournant par le lavoir où il prit un peu d'eau pour se l'envoyer à la face histoire d'avoir l'air moins fatigué et en sueur. Enfin, il arriva devant le petit édifice charmant, sachant qu'il ne pourrait passer inaperçu, il décida d'entrer comme le messie.

Il poussa la porte de toutes ses forces qui choquèrent contre les gonds dans un large bruit. Il vit le padré et deux ouailles dont sa concurrente avérée, Childesinthe qui tentait par tous les moyens possible de lui piquer sa place dorée. Là, d'un ton assuré, d'un large vois rauque aux relents de pinard, il lança :


-"Vous m'attendiez ? Fallait pas, j'suis à la bourre, j'ai couru dans tout c'putain d'village avant d'trouver c'bordel ! Allez, faites rouler padré, faites rouler !"


Norbert, sans rougir ni montrer la moindre once de honte s'avança et alla s'asseoir juste derrière les deux femmes toujours debout. Là, il croisa les bras et reluqua les deux petites paires de fesses qui étaient devant lui avec un léger sourire.

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Childesinthe
Il avait fait une entrée fracassante le Norbert ! En plein milieu de la prière, la coupant nette dans sa ferveur. Quelle plaie ! Toujours à interrompre un moment de pure spiritualité. Elle fit tout son possible pour ne pas se retourner, par respect pour l'office...

Quelques secondes à peine après que le sac a vin ait pris place derrière elle, elle sentit ses gros yeux dégoutants frôler son séant.

Quel dégueulasse ce Norbert ! Oh non non.. pardonnez moi mon Seigneur, il n'est point bon d'avoir de telles pensées, surtout pendant l'office...

Elle rageait à l'intérieur, elle les sentait... un œil lubrique posé sur chaque fesse... Fulminante, elle se retourna brusquement pour qu'il regarde un peu plus haut. Leurs yeux se croisèrent. Si ceux de Childesinthe avaient été des arcs, ceux du vieux grognon en auraient été criblés de flèches.

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Bender.b.rodriguez
Le padré avait à peine terminé la récitation du crédo que son assistant, organiste de talent, fit une entrée pour le moins inopportune. A son manque de discrétion s'ajouta son habituelle goujaterie que Bender s'empressa de condamner d'un regard réprobateur et d'une crispation de la mâchoire bien visible. Le prêtre souffla presque de rage et fulmina :

-"Quand vous aurez cessé de perturber les louanges au Très Haut, on pourra peut-être reprendre ? Non parce que là, j'vous signale mon pauvre ami, que vous allez finir cramé sur un bûcher que j'aurais moi-même allumé si vous continuez... et cessez de reluquer espèce de gros pervers !"

Se tournant vers les fidèles, Bender ajouta :

-"Ne lui en veuillez pas, c'est un simplet mais il a des doigts d'or ! C'est un véritable orfèvre du clavier... mais qu'est-ce qu'il est con..."

L'évêque ferma les yeux un instant pour retrouver calme et sérénité. Il inspira puis expira de tout ses poumons et resta ainsi quelques instants. Enfin, il rouvrit les yeux et fit le tour de l'autel pour se placer derrière, face aux fidèles. Là, il posa ses mains sur la table de pierre et pencha son buste légèrement vers l'avant. Une mèche de cheveux tomba sur son front qu'il releva d'un coup de souffle. Puis, il prit le livre posé devant lui et l'ouvrit.




Il regarda l'ouvrage et feuilleta quelques instants, l'air concentré sur sa tâche, mouillant ses doigts en les léchant lascivement. Soudain, il s'arrêta sur un page et un sourire s'afficha sur son visage. Il débuta son sermon.


-"Ce passage est tiré du Mythe Aristotélicien, plus précisément du livre de la pré-histoire et c'est le chapitre huit, le bien nommé : "le paganisme"."

Le padré relava la tête et regarda les quelques fidèles assemblés devant lui. Il sourit puis reprit :

-"Je vous replace les choses dans le contexte... Oanylone, la cité du vice, avait été détruite par l'eau et les flammes lancées par Dieu pour punir les Hommes. Mais certains de ces Humains, avaient fui avant le désastre ! Leurs descendants avaient créé des cités, formé des gouvernements et inventé l’argent, mais aussi la guerre. Un groupe d'humain voulu comprendre la vérité divine, sans y parvenir car les Hommes s'étaient trop éloignés de Dieu, ils ne savaient plus l'écouter. Pour palier à cela, ils s'inventèrent un panthéon de faux dieu qu'il adorèrent. Les hommes ne savaient plus ce qu'était la vertu, ils firent de leurs dieux de vrais débauchés, se baignant dans la luxure."

Le padré fit une pause avant de continuer, regardant les visages et souriant à ceux qui croisaient son regard.

-"Afin d'honorer leurs dieux, des temples furent bâtis. Certains se nommèrent prêtres, priant leurs dieux et sacrifiant des animaux pour qu'ils exaucent leurs demandes. Ils faisaient tout le contraire de ce qu'Oane avait dévoilé aux hommes, respecter toute créature du Très Haut. Ce nouveau panthéon divin n'était que pure matérialisme, aucun amour ne scellait le lien qu’entretenaient les Hommes avec leurs dieux. La peur faisait souvent office de moteur pour la Foi des Humains. Les cités devinrent royaumes et les prêtres se firent oracles. Mais, les Humains restaient sans âme, ils ne savaient plus quel était le sens de la vie, il leur manquait l'Amour que le Très Haut voulait leur donner et qu'il attendait en retour. C'est ainsi que le Tout Puissant choisit un enfant et lui enseigna Sa Parole afin de ramener l'Homme sur le chemin de la vertu. Cet enfant se prénommait Aristote."

Le prêtre referma le livre avec délicatesse et fit comme une caresse sur la couverture de cuir. Il resta ainsi un court moment, les yeux rivés sur le livre et la respiration lente. Puis, il releva le menton en prenant une grande bouffée d'air et toisa l'ensemble de l'assistance. Il déclara d'un forte voix :


-"Mes chers amis, voyez comme il est simple de s'égarer. Voyez comment il est facile d'oublier l'essentiel de nos vies et de nous perdre dans de futiles adorations. Si le grain est récolté, ce n'est pas par l'entremise d'un dieu des moissons, non c'est par le fruit de notre travail, nous, créatures du Très Haut. Je n'ai pas choisi ce texte au hasard. J'entends trop souvent ici et là, je n'ai ni dieu ni maitre ! ou j'entends également, je ne crois pas en Dieu ! Comment peut-on, aujourd'hui, en 1460, proférer de telles sottises ? Le passé n'aura donc rien appris aux hommes ? Nous croyons tous en quelque chose, et ce quelque chose est le Très Haut. Seulement, nombre d'entre nous, n'en n'ont pas pris conscience et c'est à nous, membres de la communauté aristotélicienne, de les éveiller à Dieu. N'allons pas leur bourrer le mou avec des théories fumeuses, non, mais donnons leur l'amour que nous partageons et que nous rendons au Tout Puissant. Soyons leurs amis et d'eux-mêmes, ils découvriront cette voix qui leur reste cachée. Nous sommes en quelques sortes les dignes héritiers d'Aristote, chargés par le Très Haut, de diffuser Sa parole !"


Le poing de Bender se serra et il le leva devant ses yeux, crispant à nouveau sa mâchoire pour ajouter :


-"Vous le savez, la Guyenne est une terre ou se sont déroulés de funestes évènements liés à un mouvement politique qui veut se faire passer pour doctrine religieuse. Ces Hommes et femmes qui reconnaissent un Prophète qui n'en est pas un, qui rejettent tous les maux du monde sur Rome et son Eglise, ne sont ni plus ni moins ces païens qui ont repeuplé les terres après la destruction d'Oanylone. Qu'ils pratiquent leur croyances dans leur coin, Dieu saura se rappeler à eux au moment opportun. Mais qu'ils ne viennent pas mettre à sac tout ce que nous nous efforçons de construire. Qu'ils ne viennent plus faire verser le sang de nos frères et soeur pour la grandeur de leurs égos et la satisfaction de leur reconnaissance politique et territoriale. Soyez vigilants mes frères et mes soeurs, car nous vivons une époque troublée dont le futur s'assombrit chaque jour un peu plus. A prôner la tolérance, on fini par cultiver l'intolérance."


Bender se tût. Il préféra ne pas ajouter ne serait-ce qu'un mot. Son visage se calma et son poing se desserra pour retomber le long de son flanc.
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--Assistant_norbert
Norbert avait tenté d'écouter le sermon du padré de bout en bout, mais la boutanche qu'il s'était sifflé au petit matin l'avait rattrapée et il s'était lamentablement endormi. Un ronflement sournois s'échappa de sa bouche tandis qu'un fin filet de bave coulait de la commissure de ses lèvres. Son ventre se gonflait et se dégonflait au rythme de ses saillies nasales. Soudain, alors qu'il semblait jouir d'un sommeil profond, il se mit lentement à glisser sur le côté et s'éveilla en sursaut. Sa surprise fuit telle qu'il laissa échapper un petit cri que le padré, trop concentré dans sa messe, n'entendit pas. Pas plus qu'il ne semblait avoir entendu les ronflements. En revanche, les deux damoiselles devant lui devaient en avoir eu pour leur argent. IL essuya ses lèvres d'un revers de manche et se concentra sur les paroles du prêtre.

{Bender} -"...A prôner la tolérance, on fini par cultiver l'intolérance."


Sans demander son reste, une fois que Benders e tut suffisamment longtemps pour qu'il comprenne que le sermon était achevé, Norbert se leva à son tour et se mit à applaudir tout en criant :

-"Bravo ! Braaavo ! Bravissimmooooo ! Z'êtes le meilleur padré ! Un vrai chef ! Wuouhhouuuu c'est morteeeeel padré !"


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