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[RP] Chapelle Saint Gabriel

Bender.b.rodriguez
Les yeux fermés, emprunt de sérénité, Bender ne vit pas Norbert se lever. Il fut presque terrorisé par le son qu'il produisit de ses mains et resta totalement choqué des cris qu'il poussa. Son visage se para d'incompréhension et vira à la colère en l'espace d'une seconde. Ses dents se serrèrent et un mimique hargneuse apparut sur sa bouche. Sans laisser le temps à l'alcoolo d'en rajouter, il hurla :

-"Mais vous êtes malade ? Ça va pas bien là-haut, non ? Vous vous croyez où espèce de barrique à deux pattes ? Au crique ? Fermez-là Bon dieu qu'on puisse terminer sans avoir à supporter vos débilités ! Espèce d'alcoolo fini !"

Une fois encore, l'évêque se confondit en excuse, le teint rougit par la colère qu'il venait de piquer. Il lança :

-"Pardonnez-lui.. l'alcool lui a ravagé le ciboulot à n'en point douter... je lui pardonne alors faites de même, mais s'il vous agace trop, je vous autorise à lui flanquer une gifle, moi je peux pas, j'ai fais serment de pas cogner..."

Le religieux tenta de se calmer à nouveau puis saisit la bouteille pour en verser le contenu dans le calice. Ouverte depuis le début de l'office, elle avait eut le temps de prendre l'air. Ainsi, il huma le doux parfum du vin en faisant tourner ce dernier dans la coupe, d'un mouvement habile de sa main droite. Il le posa devant lui puis saisit la miche de pain qu'il déchira avec fermeté. Il disposa quelques morceaux de pain face à lui et invita à partager.

-"Rejoignez-moi pour qu'ensemble, nous partagions dans l'amitié ce vin et ce pain. Comme l'avaient fait Christos et ses apôtres."

Regardant Norbert, il précisa :

-"Quant à vous mon ami, vous attendrez la fin. Vous aviez qu'à vous pointer à l'heure et ne pas faire le mariole !"


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Childesinthe
Childesinthe se leva en narguant Norbert du regard et se dirigea vers l'autel afin de partager pain et vin. Elle marchait lentement, d'un air solennel pour ne pas arriver trop vite. Le couloir de la Chapelle était trop court...

Arrivée, elle prit la coupe et bu une bonne gorgée en l'honneur du Très-Haut et de l'année 1460, tout en fixant le puni du fond. Puis, elle fit tourner la coupe et prit un bon bout de pain.

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--Assistant_norbert
Norbert se renfrogna après la chasse qu'il s'était prise, il baragouina deux ou trois mots dans sa moustache en regardant le prêtre avec un air franchement mauvais. S'il avait pu le tuer d'un regard c'eut été le cas à cet instant précis.

-"T'en foutrais moi des barriques... alcoolo toi-même... m'énerve lui..."


Il vit Childesinthe le narguer et contint un geste obscène à son attention et reluqua ses fesses parfaites se dandiner jusqu'à l'autel. Il se leva dans la foulée profitant de sa place pour se rincer l'oeil bien comme il faut. Il se mettait même à fantasmer sur cette paire de fesse si charmeuse qui dodelinait sous ses yeux. Norbert essuya un filet de bave qui s'échappait de sa bouche puis attendit son tour pour se présenter au padré et avaler un grosse rasade de pinard. Enfin, il arracha un morceau de pain de l'autel et l'enfourna dans son four avant d'aller vers Childesinthe et de lui faire un clin d'oeil en matant ses fesses pour lui faire comprendre qu'il avait bien profité du spectacle. Puis, sans demander son reste, il salua tout ce petit monde d'un élégant :


-"Bon, j'me tire moi... j'vais picoler à la taverne, c'pîcrate m'a mit en appétit. Ciao la compagnie !'

Norbert quitta la demeure du Très Haut sur l'heure d'un pas pressé...


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Bender.b.rodriguez
Le padré vit arriver ses ouailles au devant de l'autel avec un Norbert en queue de peloton. Il fit un large sourire à Childesinthe tout en lui tendant la coupe, attendit qu'elle eut terminé pour la faire passer à Isa. Ils indiqua à chacune de prendre un morceau de pain puis vint le tour de Norbert. Il le toisa du regard l'air de lui dire qu'il avait intérêt à se tenir à l'avenir puis lui tendit la coupe. Lorsque l'organiste acheva de boire, il récupéra la coupe et s'enfila les quelques gouttes que le coquin avait bien voulu lui laisser. Il ingurgita par la suite un bouchée de pain avant d'écouter la tirade du musicien. Lorsqu'il entendit "picrate", son sang ne fit qu'un tour et tout en le regardant s’éloigner, il lança :

-"Hé... non mais... Vous débloquez sec mon ami, va falloir vous calmer... ça un picrate ? Non mais..."

Outré, il regarda Isa et Childe en ajoutant :

-"Sans déconner... un grand cru classé et il ose appeler ça un picrate lui... rha le pécore hé..."

Enfin, il retrouva le sourire en observant les traits fins et subtils du visage de Childesinthe. Il lança aux deux ouailles :

-"voilà, c'est fini pour aujourd'hui mes chères amies. J'aurais le plaisir de vous retrouver dans quinze jours dans la cathédrale de Cahors si tout va bien. En attendant, méditez mes paroles et reposez-vous. Que le Très Hauts vous apporte paix, sérénité et amusement."


L'évêque raccompagna son petit monde jusque sur le parvis de la chapelle avant de se retirer poliment prétextant un besoin de nettoyer l'édifice et de le ranger pour la quinzaine à venir.


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Isalabelle
C'est bien la première fois qu'Isa assistait à un tel office...
Non seulement, il n'y avait pas foule, mais en plus dans la petite assistance il y avait un drôle d'énergumène qui venait de débouler en plein milieu de l'office.

Vous m'attendiez ? Fallait pas, j'suis à la bourre, j'ai couru dans tout c'putain d'village avant d'trouver c'bordel ! Allez, faites rouler padré, faites rouler !
Se retournant par curiosité pour voir à quoi ressemblait celui qui venait de parler, Isa remarqua de suite que l'homme avait un gros pif...
Et c'est dans un bâillement que la belle se retourna pour écouter le padre.

Ciel , que la nuit avait été courte!
Elle n'enendit pas les remarques du padre sur l'orguiste, ne s'indigna re rien, et se laissa bercer en écoutant alors le sermon du padre, en essayant tant bien que mal de garder ses yeux ouverts tandis qu'eux ne désiraient que se fermer...
La jolie demoiselle à côté d'elle semblait radieuse et en même temps agacée. Isa ne se demandait même pas pourquoi ni comment...

Et ce n'est pas la musique qui réveilla Isa mais la colère du Padre.

Mais vous êtes malade ?
Elle le regarda et vit quil était dans une grande colère contre l'orguiste
et lorsqu'il les invita à se lever pour le rejoindre Isa hésita une seconde... avant de suivre Childe

Le bon vin servi n'avait pas de l'air de convenir à l'orguiste qui venait de partir sous le regard abasourdi d'Isa, mais en goutant au vin, Isa le trouva fameux, et se dit qu'elle en parlerait à Jihel, histoire qu'il l'accompagne la prochaine fois...

Puis le pardre conclut et ISa le salua

Au revoir Padre!
...ainsi que Childe d'un sourire.
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Bender.b.rodriguez


[Dimanche 22 Janvier - Chapelle Ste Gabrielle - Au petit matin]


La padré s'était levé aux aurores pour une fois. Discrètement, il avait quitté l'auberge où il résidait par la petite porte de l'arrière cuisine, évitant les grouillots et fuyant les regards. Se déplaçant tel un fugitif, il se retournait sans cesse pour vérifier qu'il n'avait pas été filé. Puis, une fois rassuré et serein, il arpentait les ruelles et étroites coursives de Cahors pour rejoindre, dans le froid hivernal et neigeux, la petite chapelle de la ville. A chaque fois qu'il lui faisait face, un sentiment de plénitude l'envahissait. Ce lieu avait beau être intimiste, étroit, peu spacieux, il s'y sentait fort bien. D'un coup de main certain il pénétra dans l'enceinte de la chapelle d'un pas lourd, tout en n'oubliant pas d'ôter la neige qui collait à ses bottes en les frappant contre le bas du mur de l'entrée. Le froid prenait presque au nez lorsqu'on se trouvait à l'intérieur, si bien que son premier geste fut d'aller allumer le braséro central qu'il avait fait installer pour réchauffer les lieux. Ensuite, il s'en alla préparer la petite table d'autel en la recouvrant d'une napperon de soie blanche ouvragé de médailles Aristotéliciennes. Il y posa la bouteille qu'il avait apporté de Montauban, un fameux vin qu'on lui avait rapporté de la côte languedocienne, à la fois fort et fruité. IL le déboucha et prépara le calice qu'il essuya d'un revers de manche. Enfin, il déposa le pain qu'il avait récupéré sur les étals du marché.Il se retourna pour vérifier que tout était prêt puis fit le tour des quelques bancs pour vérifier l'état de poussière et l'alignement. Enfin, il se décida à entrer dans la sacristie pour y sonner l'appel.





Une fois les cloches lancées, la simple force imprimée par l'évêque permettait au tout de continuer à sonner pendant quelques temps. Bender appréciait ce tintement à la fois aigu et sobre, qui sans nul doute résonnait dans toute la ville sans pour autant faire croire à l'assaut d'une vague d'ennemis enragés. Il vérifia ses habits et revêtit l'écharpe de l'évêque avant de prendre le livre des vertus dans ses mains. D'un pas lourd, sentant tout le poids du froid sur ses épaules, il alla le déposer sur l'autel central de pierre brute. Ensuite, pour tenter de se réchauffer un peu, il s'approcha du braséro puis se frotta les mains pendant quelques instants avant de se diriger dehors. Traversant la courte nef, il se trouva rapidement devant les portes de la chapelle. Il les poussa pour se poster devant l'édifice, refermant derrière lui pour ne pas que le peu de chaleur s'échappe. Là, stoïque, debout, tête haute, joues rougies et nez coulant, il s'installa en priant Dieu qu'il ne meure pas congelé avant l'arrivée des premiers fidèles...


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Isalabelle
Au petit matin, en ramenant Valentine à leur maison et après un détour rapide sur le marché pour chercher une miche de pain, Isa aperçut au loin Bender qui attendait les premiers fidèles.
Elle se dépêcha de rejoindre leur logis pour prendre son petit déjeuner avant de se préparer pour aller à l'office .

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Childesinthe
Se lever devenait de plus en plus difficile pour la jeune femme. A chaque premier pied posé au sol pour se redresser, elle percevait les premiers maux de têtes. L'esprit brouillé pendant dix bonnes minutes, elle tentait tant bien que mal de ne pas perdre une minute pour sa préparer à aller louer le Très-Haut pour la vie qu'il lui donnait. Sans petit déjeuner, les choses allaient plus vite, de toutes façon, même manger devenait une plaie ces derniers jours tant elle était privée d'appétit.

Ses cheveux étaient pleins de nœuds, elle grimaçait à chaque fois que les dents du piètre peigne qu'elle possédait entraient en contact avec des boules emberlificotés et produisaient des tiraillement au crâne dont elle se serait bien passé.

Allez, un peu de forme voyons !

Elle fit une natte de ses cheveux longs et passa un châle par dessus sa tête. Pas le moment de prendre le froid ! Et voilà qu'elle sortit de l'auberge, essayant d'être pimpante. Heureusement que le froid lui rosissait les joues, cela évitait le teint cadavérique qu'elle se trimbalait ces derniers jours. Par contre le nez rouge, non merci...

Elle arriva devant la charmante petite chapelle et le vit, comme tous les dimanches, prêt à transmettre sa foi à ses ouailles. Sa vision lui redonna un coup de peps, et ce fut avec plus d'entrain qu'elle se précipita vers lui.


Bonjour, Père ! lui lança t-elle presque innocemment. Mais pour le coup, il ne pouvait point se fâcher, car après tout...
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Bender.b.rodriguez
Transit de froid, les pieds presque insensibles, étant sûr qu'il devrait couper quelques orteils dans la soirée, le padré attendait. La première à arriver fut Isalabelle qui se pointa discrètement. Bender la salua poliment d'un sourire forcé en raison des stalactites qui s'étaient fixées sur ses moustaches puis l'invita à entrer, poussant légèrement la porte.

Ensuite, vint Childesinthe, dont la vision le réchauffa quelque peu. IL vit que son teint était un peu plus coloré que ces derniers jours et se sentit un peu rassuré. Il lui rendit son bonjour avec un large sourire.


-"Childe... entre vite, tu vas attraper la mort à rester dehors par un tel froid. Va te réchauffer et rejoindre Dame Isa."

Le padré, trop frigorifié, décida d'entrer lui aussi et de laisser la porte légèrement entrouverte pour inviter les ouailles à entrer. Ouvrir en grand serait refroidir l'édifice qui chauffait depuis l'aube et risquer la mort de plusieurs fidèles. L'évêque passa sous l'arche de la double porte puis traversa la petite nef d'un pas lent, observant les dames se réchauffer autour du braséro. Il se frottait les mains et frappait de ses pieds sur le sol pour les réchauffer également.

Le prêtre s'arrêta enfin devant l'autel central, se postant face aux fidèles. Il prit sa respiration et souffla la chaleur de ses poumons dans ses mains, les frottant l'une à l'autre pour tenter de les dégeler un peu. >Ce faisant, il regardait Childe et Isa en souriant lorsqu'il y parvenait. Il leur fit signe de rester près du feu pour ne pas trop avoir froid et débuta :


-"Mes chères amies, je vous souhaite la bienvenue. Bienvenue en ce dimanche vingt-deux janvier de l'an d'horace mille quatre cents soixante. Bienvenue dans cette prestigieuse chapelle pour célébrer l'Amour que nous portons au Très Haut. Je vous invite à rester près du braséro afin de garder votre chaleur et ne pas attraper une saloperie."


Le religieux cessa de souffler dans ses mains et les secoua tout en serrant et desserrant les poings. Il fit un pas en avant et regarda Isa et Childe pour entamer le délicat rituel des prières.

-"Tout d'abord, demandons pardon pour nos fautes, tentons de retrouver le chemin de la rédemption, mais n'oubliez pas que cette prière ne suffira qu'à vous guider, vous éclairer. Elle ne vous pardonnera pas aux yeux du Très Haut, il faudra faire amende honorable et recevoir l'absolution pour cela... au confessionnal..."




Après avoir dit cette prière avec ferveur, le padré se tut un instant. Il ferma les yeux et trouva la sérénité dont il avait besoin pour continuer. Ensuite, il reprit la parole et déclara :


-"Mes chers amis, louons maintenant notre Amour au Très Haut, son Eglise, Ses prophètes et tous les Saints en récitant notre crédo..."



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Losky
Losky arriva un peu en retard à l'office et s'installa discretement. Il écouta avec attention les paroles du padré. Il récita à son tour le crédo.

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN
Childesinthe
Après avoir émit la prière du pardon, puis le crédo, elle prit un temps pour remercier le Seigneur. Quelques-jours déjà qu'elle lui rendait grâce plus intensément que jamais, mais le remercier et lui porter louange dans sa maison était un respect bien plus grand que les quelques mots prononcés au fond de son cœur, en des endroits divers. Elle leva ses yeux vert-gris vers le haut, ils vinrent ricocher sur les voûtes du petit édifice, mais qu'importe, elle regardait dans sa direction. Elle, ne le voyait pas, mais lui pouvait lire toute sa gratitude dans ses yeux.

Childesinthe était devenue une autre femme. Elle aurait à se montrer courageuse à présent, plus qu'à l’accoutumé. Mais elle avait une foi sans fin pour son protecteur divin, comme Guillaume, et à la manière du petit grassouillet qu'elle affectionnait tant, elle se sentait invincible.

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Bender.b.rodriguez
Le padré avait remarqué l'arrivée tardive de Losky, dans la petite chapelle, il était bien difficile de passer inaperçu. Cependant, il lui témoigna amitié par un bref sourire et un coup d’œil complice signifiant qu'il appréciait de le voir en ces lieux. La prière s'acheva dans un silence pesant, dans la nef réchauffée par le braséro qui émettait une douce odeur de saucisse grillée. Bender se demanda si Bardieu n'y avait pas cui quelques saucisses il fut un temps mais le parfum n'était pas désagréable. Un large sourire se dessina sur les lèvres du padré qui se tourna subitement pour aller se poster derrière l'autel. Là, une fois encore, comme chaque dimanche, il saisit le Livre des vertus.



Lentement, il ouvrit en tenant d'une main l'épaisse couverture de cuir, puis humecta son pouce et son index d'un savant coup de langue, à la fois sensuel et lascif. Il posa ses doigts sur le papier et fit tourner les pages magnifiquement enluminées jusqu'à tomber sur le paragraphe qui sembla lui convenir. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement et il remonta le menton en direction des ouailles pour parler.

-"Aujourd'hui, pour changer, j'ai décidé de vous parler de l’archange Miguaël. Je sais, vous vous dites, mais, il nous parle pas de fin du monde ? Pas de créature sans nom ? Pourquoi qu'on est venu alors, hein ? Et je vous rassure tout de suite : si, j'en parle. allez, jetons-nous dans la bataille ! Le texte est tiré de la vita de l'archange Miguaël, archange du Don de soi."


Le padré toussota le plus discrètement possible pour s'éclaircir la voix, se couvrant la bouche et tournant légèrement la tête tout en regardant de biais les ouailles pour voir s'il s'apercevaient de sa supercherie.

-"Teheu... heu... teheu... theu... rheu... rha... theuheu...."


Relevant les yeux comme si de rien était, il fit un nouveau sourire, semblant dire : oui ? un souci ? Il débuta sa lecture, d'une voix calme et sereine qui monta en intensité au fur et à mesure du passage choisi.

-"La créature sans nom vient parler à l’oreille de Miguaël, mais celui-ci connaissant ses intentions ne voulut pas l’écouter car plus il se laisserait tenter, plus il serait dur de résister. Entendant en prière, il se mit à genoux et récita la prière suivante qui sera longtemps utilisée par les clercs.

« Ô Dieu Très-Haut,
Père de l’humanité
Et Toute-Puissance divine,
Ferme mes oreilles
Aux tentations
Et ouvre mes yeux
A l’amour sans fin que tu me donnes,
Que je puisse donner à ceux qui doivent recevoir,
Aimer ceux qui doivent l’être,
En sachant toujours,
Que si je n’étais pas là,
Quelqu’un d’autre serait là pour le faire
Car c’est Toi qui parle par ma bouche
Et qui œuvre par mes mains.
Pardonne à mon frère et à tous les autres
Ils ne savent pas ce qu’Ils font. »

Ce jeune homme était béni de Dieu, c’était sûr, il avait été choisi afin qu’il donne sa vie pour ce monde. Devant une telle force et bénédiction la créature sans nom ne pouvait plus rien et même si elle le tenta bien d’autre fois, ne pu jamais convaincre Miguaël, ne serait-ce qu’un peu."


Bender referma le livre avec la plus grande délicatesse, comme s'il s'agissait de la plus douce des femmes. Il caressa tendrement la couverture du livre puis huma ses doigts qui sentaient le vieux papier. Il ferma les yeux un court instant, prit d'une forme de nostalgie. Il rouvrit ses paupières pour dévoiler ses deux yeux bleus perçants et regarda chacun furtivement. Il se mit enfin à parler pour dire :

-"Je ne vous ai lu qu'un court passage, mais il est essentiel dans la vie de tout clerc, dans la vie de tout fidèle et, in fine, de tout être humain. Miguaël, même s'il n'était pas n'importe qui sur la fin de sa vie, n'était qu'un être humain, tout comme vous, tout comme moi. Comme chacun, il fut tenté par la créature sans nom."


Bender était éclairé par la lueur rougeâtre du braséro qui éclairait presque toute la nef, bien plus que les frileux rayons du soleil qui transperçaient timidement le vitrail situé dans son dos. Le cumul des deux lumières donnait un aspect peu commun à la scène, comme s'il avait le paradis dans le dos et l'enfer face à lui.


-"Ce qui a sauvé Miguaël, ce qui sauvera chacun d'entre nous, c'est ce qu'il fit, s'en remettre au Très Haut. Là, vous allez me dire : oh hé, arrête de nous jouer de la flûte padré, il faut qu'on s'en remette à Dieu et paf, comme par magie, ça va arranger la sauce ? Et bien entendu, je vous dirais, mais non, voyons, bande de gros débilos ! C'est l'acte de s'en remettre à Dieu qui, intérieurement vous sauve de la tentation suprême. Oui, le fait de faire ce choix de s'en remettre à Lui, de lui dire que vous croyez en lui, que vous avez Foi en lui. Dieu n'intervient pas dans nos vies, il nous a laissé le choix, le libre arbitre, et justement, s'en remettre à lui, c'est faire usage vertueusement de ce libre arbitre. C'est un acte de foi, quand, lorsqu'au pire instant, on se sacrifie pour son amour, parce que, d'une part, on fait la paix avec soi-même et que, d'autre part, on y gagne un sentiment de sérénité et de plénitude."

Bender lâcha un nouveau sourire et tendit ses mains vers la foule de trois fidèles réunis dans l'édifice.


-"Alors, pensez-y, Miguaël, qui a fait don de sa vie pour sauver les âmes perdues d'Oanylone, est un exemple pour nous tous. Vous, moi, chacun dans cette communauté. IL faut parfois savoir s'en remettre à Dieu pour voir la route s'éclairer par une nuit sans lune. Lorsque le froid vous envahit, lorsque la pluie inonde vos chausses, prier Dieu ne vous fera pas venir la chaleur estivale ou ne sèchera pas vos bas, mais intérieurement, vous sentirez cette chaleur, cette profonde et intime conviction qu'Il est là, quelque part, à côté de vous. Alors, n'oubliez pas, mes frères et mes soeurs, mes amis, n'écoutez pas les susurrements pleins de venin de la bête sans nom."

Le padré s'arrêta et se saisit de la bouteille de vin qui était posée sur la table de pierre brute. Il remplit ainsi le calice et le porta face à lui. Il huma le parfum du vin, fit tournoyer lentement le récipient puis huma de nouveau. Il reposa le calice et attrapa le pain qu'il déchira en morceaux, les disposant face à lui. Enfin, relevant le museau, il observa tout le monde et proposa :

-"Mes amis, rejoignez-moi et ensemble, une fois encore, partageons dans l'amitié, ce pain et ce vin. Vous m'en direz des nouvelles d'ailleurs !"



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Isalabelle
Isa sourit en voyant arriver Childe puis Losky, puis à l'invitation du padre, elle récita le credo.
Elle regarda de nouveau le padre lorsqu'il reprit la parole pour expliquer quel était son choix de texte. Il tourna alors la tête de côté, et Isa crut suivre son regard, et elle aperçut son vitrail.
La poule était là pour lui rappeler combien il était difficile de rattraper des mots hasardeux, et qu'elle devait en l’occurrence, plus peser ses mots avant d'écrire ou de parler, pour ne plus se remettre dans ses situations qui la mettaient ensuite si mal à l'aise...
Pas sûr qu'elle sache l'appliquer le jour même...

L'esprit vagabondant de nouveau, elle n'entendit pas la lecture du Padre mais lorsqu'elle sentit son regard se poser sur elle, elle se ressaisit.


-"Je ne vous ai lu qu'un court passage, mais il est essentiel dans la vie de tout clerc, dans la vie de tout fidèle et, in fine, de tout être humain. Miguaël, même s'il n'était pas n'importe qui sur la fin de sa vie, n'était qu'un être humain, tout comme vous, tout comme moi. Comme chacun, il fut tenté par la créature sans nom."

Isa soupira, rassurée de savoir que le genre d'épreuves qu'elle traversait parfois, elle n'était pas la seule à les vivre et de savoir qu'elle pouvait à tout instant s'en remettre au Très Haut. Elle comprit aussi qu'il fallait qu'elle apprenneà devenir sourde à la voix de la Bête sans nom surtout parce qu'elle n'avait aucun mal à la rendre paranoïaque par moment.

Puis à l'invitation de Bender, elle se leva et le rejoignit devant l'autel pour partager le pain et de le vin de l'amitié, et Dieu sait comme elle en avait besoin...

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Bender.b.rodriguez
Le padré tendit la coupe de vin, la voyant circuler de bouche en bouche, donnant à chacun un morceau de pain. Lui-même s'en enfila un qu'il mâcha à grande bouche, s'en coinçant entre les dents et tentant bien maladroitement de déloger les morceaux de sa langue pourtant habile. il prit enfin le calice quand tous eurent terminé de boire et vida son contenu sans ménagement, grimaçant légèrement en avalant la gorgée de vin. Puis, il observa ce petit monde attroupé devant lui et annonça :

-"Et bien mes chers amis, je vous souhaite une bonne semaine. En espérant que le temps s'améliore parce que là, je vais terminer par geler sur place et vous avec..."


Bender fit alors quelques pas pour contourner la table de pierre et s'approcher de ses ouailles. Il leur proposa de les accompagner jusque sur le parvis de la chapelle.

-"Bon, je vous raccompagne au cas où vous trouveriez pas la sortie de ce si grand édifice. Plus sérieusement, je tenais à vous dire que les travaux de la cathédrale de Cahors sont achevés et qu'elle rouvrira mercredi. Un double baptême y sera célébré, et vous êtes les bienvenus."

L'évêque raccompagne donc ses ouailles jusqu'à l'extérieur et les remercia chaleureusement d'être venus suivre l'office...


Toutes mes excuses pour cette fin en queue de poisson. Bender doit se rendre en urgence à Montauban. Comme d'habitude, les messes RP sont alternées au rythme d'une par quinzaine.

Pour la cathédrale, j'ouvrirai le sujet demain en gargote, il n'existe pas encore aujourd'hui.

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Vincent.diftain
Le Cardinal, épuisé, ayant une mine affreuse, d'allure famélique, fit son entrée. Il chercha du regard s'il voyait Bender.
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Vincent Diftain d'Embussy
Cardinal Romain
Chancelier du Saint Office Romain
Archevêque Métropolitain de Sens
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