[RP]Perdue dans une étrange forêt !

La petite Chandos de Penthièvre s’enfonça de plus en plus en courant dans la forêt à la recherche de son furet Chippy. Elle courrait en l’appelant.

Chippyyyyyyyyyyyyyyy ! Où es tu ? Reviens !

Elle se faufilait entre les hautes fougères, entre la flore abondante. Du coup le garde chargé de la suivre la perdit vite de vue.

Les arbres étaient de plus en plus rapprochés. Il était difficile de se frayer un chemin. Elle s’arrêta à bout de souffle et continua d’appeler son ami. Mais rien aucun bruit, aucune cri, rien, le néant. Lexy regarda autour d’elle. Elle se rendit compte qu’elle était allée trop loin. Elle rebroussa chemin, se disant que la sortie était surement par là. Elle marcha longuement. La puce commençait à avoir faim et soif. Mais elle n’avait rien sur elle hormis sa dague qu’elle trimbalait toujours dans sa botte.

Mais ce que ne savait pas Lexy c’est qu’en forêt on pouvait facilement se perdre. Tous les arbres se ressemblaient, chaque fougères, chaque mousse… Tout était identique. Il faisait de plus en plus sombre en forêt et le jour commençait à décliner. Lexy commença à avoir peur. Des bruits suspects s’entendaient de part et d’autre du bois. Elle tournait la tête dans tous les sens dans l’espoir de voir arriver Chippy. Mais en vain.

CHIPPYYYYYYYYYYYYYYY ! VIENNNNNNNNNNNNNNNNNNS ! J’AI PEURRRRRRRRRRRR !

La petite s’assit contre un arbre et se recroquevilla, serra ses genoux entre ses bras…
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Lexy avait fini par s'endormir profondément. Quand elle avait peur, bizarrement elle se réfugiait dans le sommeil pour y trouver des rêves rassurant. C'est le gazouillis des oiseaux qui la réveilla. Il faisait moins sombre dans la forêt. Elle se leva et regarda autour d'elle, ne sachant où aller. Elle se dit que si elle marchait tout droit elle finirait par sortir de cette forêt ou elle finirait par rencontrer des bûcherons...

La petite avait faim et soif. Elle vit de la rosée accumulée sur une grosse fougère, elle but la rosée qu'elle trouva ça et là. Au moins elle trouverait de quoi boire chaque jour à cette saison. Il restait le problème de la faim.

Elle marcha donc droit devant elle appelant toujours son furet, inlassablement. Elle se dit également que si elle criait tout le temps quelqu'un finirait par l'entendre.

Au pied d'un arbre elle trouva des champignons. Ils étaient gros, brun avec de la mousse en dessous. Elle se baissa et prit sa dague pour le couper et sentit. Ma foi ça sentait pas trop mauvais. Elle en coupa un petit bout et le mit à sa bouche. La peau était gluante.

Beurkkkkkkkkkk ! Dégoûtant !

Elle pela le champignon et essaya à nouveau. Elle ne trouva pas ça génial mais bon ça lui calait l'estomac.

Elle ramassa tous les champignons qu'elle vit et continua sa marche. Au moins elle avait de quoi manger et boire à présent. Elle marcha toute la journée inlassablement. Elle fit juste un pause pour dormir quelques temps, sûrement le moment de la sieste. Elle n'avait plus la notion du temps dans cette grande forêt.

En fait la jeune Chandos de Penthièvre s'enfonçait toujours davantage dans cette forêt, les ronces lui arrachant les vêtements, laissant des morceaux de tissus ça et là.
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[au château de la duchesse Kilia]

Le garde arriva essoufflé au château et courut à la cuisine afin de trouver Labonnegertrude.

La petite a disparu pffffff et il fait trop sombre pour la chercher. pffffff

Leon soufflait comme une bête de somme. Il avait manqué à son devoir, n'avait pas su protéger sa jeune maitresse. Il était effondré.

C'est ma faute ! pffff ! Faut réunir du monde afin de partir à sa recherche. Faudrait prévenir la duchesse mais dans son état... La nouvelle va la tuer.

Il baissa le regard au sol, réfléchissant.

Les gardes de la duchesse Joffrey de Dénéré pourraient peut-être venir nous aider. On prend des torches et on va fouiller cette maudite forêt.

T'en penses quoi ? Mais faudrait demander discrètement à la duchesse Jo sans que notre maitresse le sache. Ce n'est vraiment pas le moment.

Le garde regarda la cuisinière, y cherchant une aide. Labonnegertrude avait un fichu caractère mais était d'un dynamisme rare malgré son âge déjà avancé.

La nuit était tombée depuis bien longtemps à présent. Pendant que certains dormaient, d'autres s'animaient. Des torches sortirent de l'antre de la terre, portées par d'étranges créatures. Elles allumèrent un feu au milieu de la forêt et commencèrent à jouer de la musique et à danser autour des flammes.

Ce petit groupe de Korrikaned avait été forcé de quitter la Bretagne par des hommes sans scrupules qui n'hésitaient pas à les chasser comme leurs amis les animaux. Devant la hargne des humains, ils durent s'enfoncer davantage dans les forêts afin de survivre. C'est ainsi qu'ils se retrouvaient à la frontière avec l'Anjou, dans la forêt que les deux duchés partageaient.

Ces petits êtres cornus sortaient la nuit et aimaient à faire la fête jusqu'à l'aube, dans des danses et chants endiablés. Malheur aux hommes qui entraient dans leur ronde, ils se devaient de danser toute la nuit et ne les libéraient morts d'épuisement qu'au petit matin. Il valait mieux s'en faire des amis.

Leur force était légendaire et leurs pouvoirs magiques puissants. Ils pouvaient déclencher des tempêtes et prendre toutes sortes de formes pour effrayer les hommes.

Pendant qu'ils s'amusaient, ils ne se doutaient pas une seconde qu'une enfant humaine dormait à quelques pas de leur lieu de festivité.

Le garde cherchait partout des personnes pour l'aider à retrouver la petite Lexy. Plus ils seraient nombreux mieux ce serait. Il savait à qui demander et qui resterait discret. Aussi se mit il en quête de trouver messire Killijo qui s'est souvent occupée de sa jeune maitresse. C'était un homme courageux et fort. Il se rendit au château de la duchesse Joffrey afin de le trouver mais on lui dit qu'il était sorti. Il arpenta donc les rues afin de le trouver et se renseigner. Il le vit au loin qui quittait la ville. Il courut derrière lui.

Messire Killijo_de_denere ! Messire Killijo_de_denere !


Le sus nommé s'arrêta et se retourna. Leonlegarde lui exposa tout de suite ses inquiétudes.

La petite Lexy s'est perdue en forêt. J'étais chargée de la suivre et la surveiller mais voilà vous la connaissez... La dernière fois que je l'ai vue, elle s'était enfoncée dans le bois à la recherche de son furet. Cela fait plusieurs jours qu'on la cherche sans succès. J'ai pensé que vous pourriez peut-être nous aider.

Le garde espéra une réponse positive. Il était désespéré et plus les jours passaient plus l'espoir de retrouver la petite vivante s'amenuisait.

On évite de prévenir la duchesse de la disparition de sa fille dans l'état de tristesse où elle se trouve, elle ne survivrait pas. Mais elle va finir par réclamer sa fille.. Aidez moi, je vous en prie. Faut vite la retrouver.

L'aube avait fait place à la nuit. Lexy se réveilla, s'étira et bailla. Elle frotta ses yeux et fut surprise de voir une jolie dame près d'elle. Au départ elle crut que c'était une fée. Après les évènements de la nuit, tout était possible. Mais la fée se mit à parler.

Bonjour, damoiselle. Je suppose que vous avez faim. Comme petit déjeuner, je peux vous proposer du pain et du fromage. C’est un peu frugal, mais c’est tout ce que j’ai sur moi. Et pendant que nous mangerons, vous pourrez peut être me raconter les aventures qui vous ont emmenée jusqu’ici. A propos, je m’appelle Lulu, euh en fait c’est Lluwella, mais Lulu pour les amis. Et vous ?

La petite Chandos la regarda longuement, surprise, ayant du mal à réaliser et à se réveiller. Au bout d'un certain temps elle prit tout de même la parole.

Enchantée dame Lulu, moi je suis Lexy, la fille de la duchesse Kilia et je me suis perdue dans la foret. Chippy y s'est sauvé et j'ai couru après mais je l'ai po recrouvé. Il est parti crop loin.

Son estomac se mit à grogner sauvagement et elle avait très soif.

Du pain et du fromage ? ohhhhhhhhhhhhh ! ouiiiiiiiiiii ! j'en veux bien merci j'ai crès faim. Tu as à boire aussi ?

Lexy regardait la belle dame de ses grands yeux bleus. Contente, la petite ne pouvait s'arrêter de parler.

Tu sais, cette nuit, j'ai vu de drôles de personnes. Ils avaient deux cornes sur la tête et des pieds de boucs. Et même qu'ils dansaient et chantaient autour d'un feu. Tu sais c'est vrai, je mens pas. Ils existent vraiment. Tu sais qui ils sont ? Ils sont gentils ? Tu crois qu'on peut aller les voir ? ils habitent où ?
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Il maugréait tout seul, Abraxes, en suivant les traces jusqu'au sol meuble de la lisière.

C'est qu'on lui avait encore volé un cochon, et là ça commençait sérieusement à le faire virer au rose violacé, le brave fermier. Si ça continuait comme ça, le Boucher n'allait pas tarder à prendre le pas sur le petit éleveur timide.

Tahar ton groin à la récré ! promit-il à la cantonade, comme si le chapardeur était à proximité dans le taillis.

Les empreintes caractéristiques de Rosynante, son grand goret aux hautes pattes, le conduisaient en zigzags vers le sous-bois ténébreux. Il s'y enfonça sans hésitation.
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Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

Lexy s'était vraiment régalée avec le pain et le fromage. Ce fut un véritable délice après les champignons crus mangés. Puis ils prirent le chemin du retour. La belle dame lui raconta l'histoire des Korrikaned. La petite buvait ses paroles. Mais la fatigue commençait à pointer le bout de son nez. Quand dame Lluwella proposa de se reposer un moment, ce fut un réel soulagement pour la petite Chandos.

Elle sombra rapidement dans un sommeil profond, parcourut par des rêves magiques. Elle dansait avec les petits lutins, riant avec eux.

Elle fut réveiller par quelque chose qui lui caressait le visage. Ouvrant les yeux elle vit Chippy. Elle s'apprêtait à la prendre quand celle-ci se sauva une nouvelle fois. Mais bizarrement elle ne courait pas trop vite, se retournant de temps en temps. Lexy la suivit, courant pour essayer de la rattraper. Bizarrement, elle la ramenait à la clairière où les petits êtres avaient chanté et dansé la nuit précédente.

Chippy ! Pourquoi m’as-tu ramenée ici ?

Le furet continua sa route vers des arbustes plus touffus et disparut derrière. Lexy s’approcha et écarta les branches. Elle découvrit un trou juste assez gros pour elle y entrer à plat ventre. L’animal l’attendait, la guidant dans le conduit étroit. Celui-ci descendait sous terre en pente douce. Il y faisait très noir, seul les yeux de Chippy brillaient. Tout à coup le tunnel aboutit dans une grande cavité illuminée par des torches. La petite s’assit et regarda autour d’elle. Le furet se tenait devant elle, seul en apparence. Mais de nombreux yeux regardaient la petite.

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Il n'avait rien vu le troubadour de Saumur. Rien de rien. Un diable juché sur un grand cochon qui braille mais il avait quand même réussit à passer inaperçut. Quand même il se posait des questions Letiti... jusqu'à la vision, tout devint clair.

Bah oui! J'avais oublié que j'étais mage!
C'mon pouvoir qui s'est reveillé sans que j'fasse gaffe et pouf suis devenu invisible.
J'suis vraiment trop fort.

Ce faisant il tapa du poing dans sa main. Il avait même failli crier "Eurêka". Quoi c'est pas comme ca qu'on fais quand on trouve quelque chose?!
Enfin bref, toujours est il que le cochon surpris rua et l'envoya bouler à terre encore une fois. Comprenez maintenant pour quoi il choisit un porc et pas un cheval comme monture?! Sur que le lutin se serait déjà rompu le cou sinon.

Gruik Gruik Gruiiiiik

Hé l'jambon! Qu'on qu'y te traite l'cochonier?!
'tain mais t'as peur de tout!

Le vagabond pris la tête du porc entre ses mains. Un peu plus et on aurait cru qu'il allait l'embrasser.

Ecoute Truffot!
Ouais t'appellera Truffot puisque tu vas m'trouver des truffes.
Faut qu'on avance! T'avais pas faim?!
La liberté ca a un prix alors dépeche de nous trouver de quoi casser la croute!

Et dans un mouvement svelte le philosophe remonte sur son fier destrier et s'enfonce un peu plus profondément dans les bois. Il est loin de se douter de ce qu'il peut s'y passer et encore plus loin d'imaginer qu'un cochonier devenu boucher l'a mis en chasse.
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[Dans le refuge des Korrikaned]

Lexy regarda ébahie le furet se transformer devant elle en une des créatures qu'elle avait pu voir la nuit d'avant. Elle frotta ses yeux croyant rêver.

Ben t'es qui toi ? Où est Chippy ?

C'est le moment que choisirent les Konnikaned pour se montrer. Ils firent tous un arc de cercle devant la petite.

Celui qui avait pris la forme d'un furet se remit dans leur groupe. Le chef quant à lui s'approcha de la petite qui les regardait de ses grands yeux ronds, curieuses.

N'ai pas peur petite ! Nous ne te ferons aucun mal, car rares sont ceux qui peuvent nous voir. Tu dois avoir le cœur pur et aimer la nature. En premier lieu, dis moi qui tu es et ce que tu fais loin des tiens.

Lexy, toujours assise sur le sol, regarda le petit bonhomme pas plus haut que trois pommes mais qui semblait âgé. Elle n'avait pas peur car elle ne voyait le danger nulle part au grand désarroi de sa famille d'ailleurs et de ses amis. Du coup la petite se fourrait toujours dans des ennuis.

Je suis Lexy Chandos de Penthièvre, la fille de la duchesse Kilia et j'ai presque 6 ans. J'ai un ami furet qui s'appelle Chippy mais il s'est sauvé dans la forêt. Alors moi j'ai couru après lui pour le raccrapper mais il est parti crop vite et je sais pas où il est. Et pis je me suis perdue. Elle est grande la forêt.

La petite créature regardait l'enfant et la sondait pendant qu'elle lui répondait. Comme il l'avait bien compris elle aimait les animaux et n'avait jamais fait mal à aucun d'eux. Il fut étonner de voir qu'aucune peur n'émanait de cette enfant. Sur le coup, il hésitait à lui donner la potion de l'oubli. Pourquoi changer un être si innocent. Il savait combien les humains en grandissant pouvaient devenir vils et mesquins. Il s'approcha davantage de l'enfant et reprit la parole.

Dis moi petite Lexy ! Sais tu garder un secret ? Pourrais tu oublier que tu nous a vu ? Je vais t'expliquer pourquoi nous ne pouvons montrer notre existence.

Il s'assit en face la petite et tout le groupe fit de même avant de parler.

Il y a bien longtemps notre peuple, les korrigan, vivions tranquillement au plus profond des forêts dans un duché appelé Bretagne. Nous étions protégés par les druides, des hommes qui croyaient en notre existence. Nous pouvions chanter, danser au milieu des forêts sans crainte de voir nos vies menacées. Mais voilà, les druides se mirent à disparaitre petit à petit et ils étaient trop peu nombreux pour nous protéger. Aussi des hommes sans scrupule se mirent à nous chasser, à nous massacrer. Du coup nous avons du fuir la Bretagne afin de nous protéger. Nous sommes donc arrivés ici à la frontière et nous nous cachons. Dans ton duché il n'y a pas de druide pour nous protéger. Nous restons donc cachés afin de survivre en espérant que les druides reviendront dans notre pays afin d'y retourner.

Le vieux Korrikaned fit une pause afin de voir si la petite assimilait bien ce qu'il disait. Il avait perçu une grande intelligence et une grande vivacité d'esprit chez elle, mais elle demeurait une enfant.

Lexy écoutait avec attention ce que disait la créature. La dame rencontrée dans la forêt avait commencé à lui parler d'eux.

Mais pourquoi ils sont méchants avec vous ?

L'être soupira avant de répondre.

Et bien ! Tu sais ? pour beaucoup nous n'existons pas. Seule une âme pure peut nous voir. Et leur religion fait qu'ils ne peuvent croire en notre existence. Et pour bien installer leur religion en Bretagne ils devaient éliminer toute autre croyance. C'est pour cette raison que les druides tendent à disparaitre. Du coup les personnes sachant que nous existons cherchent par tous les moyens à nous faire disparaitre. C'est un peu compliqué surement à comprendre pour toi.

Il fit une courte pause et reprit.

Alors Lexy ? crois tu que tu pourras tenir ta langue et oublier que tu nous as vus ?

Lexy fit oui de la tête. Elle avait déjà caché des secrets, celui de son père notamment.

Oui je ne dirai rien. Et tu sais je sais garder les secrets. J'en ai un gros et jamais je n'en ai parlé, car je sais que je serais en danger et maman aussi. Je vous trouve gentils et je ne veux pas que vous disparaissiez.
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Tandis qu'elle courait vers Saumur, Lluwella entendit quelqu'un l'appeler
Ola jeune damoiselle! Puis je vous déranger?
Elle stoppa sa course, se retourna et vit un jeune homme qui voulait visiblement lui parler.
Que puis je pour vous messire? Excusez mon manque de courtoisie, mais je suis très pressée. Il faut que j'aille à Saumur voir la duchesse Kilia. J'avais trouvé sa fille Lexy endormie dans la forêt. Ce matin nous avions pris le chemin du retour mais je l'ai à nouveau perdue, et il me faut trouver de l'aide pour la chercher avant la nuit.
Elle le regarda avec espoir.
Vous l'avez peut être aperçue?

[dans le refuge des korrikaned]

Les jours s'écoulaient rapidement à l'intérieur de la tanière. C'était un monde à part où tout allait très vite. Lexy partageait la nourriture, les danses, les jeux, les chants avec ses nouveaux amis. Elle s'endormait épuisée tous les matins, d'un sommeil rempli de rêves merveilleux. Mais sa famille commençait à lui manquer. Aussi un jour elle s'approcha du chef.

Dites ? J'aimerais bien rentrer chez ma maman. Vous savez où il est le château de maman.

Le korrikaned la regarda intensément.

Tu es sure de vouloir rentrer ? Tu n'es pas bien parmi nous, tu ne t'amuses pas ?

Lexy lui répondit aussitôt.

Oh si je m'amuse beaucoup mais ma maman me manque, et Vic, et tata Jo, et Killi, et tous mes amis.

Les korrikaned savaient bien qu'ils devraient un jour laisser la petite partir. Mais ils avaient espéré qu'elle resterait encore un long moment. Le chef sentit la peine au fond de l'enfant et il se dit qu'il était temps à présent de la ramener dans la forêt. Là où les chasseurs ou des promeneurs avaient l'habitude de passer. Ils trouveraient l'enfant et pourrait la ramener dans sa famille.

Ce soir on va faire une grande fête en ton honneur et ensuite tu pourras rentrer chez toi. Nous te mettrons sur le bon chemin afin que tu ne te perdes plus mais n'oublies pas ta promesse de ne parler à personne de notre existence.

Lexy promit une nouvelle fois et à la nuit tombée, tous montèrent à la surface où un immense feu fut allumé. La musique commença à résonner au fin fond de la forêt. Les animaux se regroupèrent autour du groupe qui dansait, chantait, jouait des airs envoutants. La petite Chandos avait fini par s'endormir profondément au pied d'un chêne. La petite se réveilla alors que le soleil était haut dans le ciel. Un furet attendait près d'elle ainsi qu'un sac avec de la nourriture. La petite bête attendit que la petite eut fini de manger afin de se lever et de se mettre en route.

Après un dernier regard à la clairière, la petite suivit l'animal toute la journée, ne s'arrêtant que quand le soleil déclina, assombrissant la forêt. Ils étaient arrivés près d'un sentier. Lexy regarda le furet.

C'est par là que je devrai aller ?

Le furet hocha la tête et vint frotter son museau contre la main de la petite. Puis il se coucha près d'elle. Cette nuit il veillerait sur la petite comme l'avait demandé le chef des korrigan et il partirait au petit matin.

La petite Lexy avait bien changé. Ses vêtements étaient devenus trop petits. Ses cheveux avaient foncé. En grandissant la petite ressemblait de plus en plus à sa maman.

Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis qu'elle avait quitté le château. Mais pour l'heure, la petite dormait d'un sommeil profond.
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[Quelque part dans la forêt]

Lexy se réveilla, un rayon de soleil perçait à travers les branches. Elle s'assit contre le tronc d'arbre et se frotta les yeux en baillant. Elle regarda autour d'elle afin d'apercevoir le furet mais il avait disparu. Elle ouvrit un sac contenant des pommes et en mangea une, repensant aux paroles des Korrikaned sur le fait qu'elle ne devait mentionner leur existence. Comment allait elle expliquer qu'elle était toujours vivante malgré ses longs jours passés dans la forêt. La petite était débrouillarde, elle trouverait quelque chose. Après sa pomme engloutie, elle se leva et suivit le chemin sinueux à travers bois. Elle se sentait seule et de plus elle n'avait pas retrouvé sa Chippy. Elle marcha toute la journée, s'octroyant des pauses ça et là. Elle commençait à trouver le temps long.

Le jour déclinait encore une fois. Une nouvelle nuit à passer dans la forêt et là elle était à nouveau toute seule. La petite pas très rassurée, se coucha sur de la mousse près d'un arbre et se recroquevilla, fermant les yeux pour échapper à ses peurs.

Lexy n'était pas seule pourtant. Une pie la suivait silencieusement dans les airs, veillant à ce que la petite Chandos ne s'égara plus.
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Teigneux le cochalier, pensa Lulu, mais bon, si on est 3 à la chercher et qu’on commence tout de suite ce sera mieux.

En même temps, quand la voix de la raison est perchée sur un cochon affamé, elle perd un peu de sa crédibilité.
Mais si on évite de perdre du temps en retournant à Saumur, la voix de la raison a raison. Donc, on y va. Je propose qu’on retourne à la clairière où j’ai perdu Lexy et qu’on se sépare à partir de là, comme vous l’avez proposé.
Après avoir jeté un coup d'oeil interrogateur au jeune homme qui était resté silencieux jusque là, elle se mit en route pour rattraper Truffot et son cavalier qui s'éloignaient déjà.
A propos je m'appelle Lluwella et vous c'est quoi?

Voila quelques jours qu'ils arpentaient la foret en quête de la petite. Le diable maugréait, pestait, râlait. Son humeur était bien à 'image du ciel. Pour la énième fois il grommela à l'encontre de Lluwella:

Bordel! Mais t'vois bien qu'y a personne!
Fait un temps d'défection! On aurait du vérifier qu'elle est pas rentré!
On a presque plus rien à se mettre sous la dent.
Lulu! t'm'écoute!

Lluwella, il y était jamais arrivé, alors il se contentait d'un Lulu. Lui même s'était présenté sous le nom de "Maitre" puisqu'il était philosophe après tout. Le cochon ne le supportant plus, c'est le dos rond, le porc le suivant d'une brassée de corde qu'il avançait.

'tain j'suis trempé et frigorifié!
On trouve un abri et on fais un feu j'dis!

Chercher une gamine?! Il était nul à la chasse, ne savait reconnaitre une piste que si elle avait cinq pieds de large. Comment pouvait il la retrouver. Cachant son inquiétude dans ses éternelles jérémiades, il avançait.
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Le problème avec les traces, c'est qu'au bout d'un certain temps (et encore plus s'il s'agit d'un mauvais temps), elles s'effacent.

Or le temps était devenu franchement mauvais, et commençait à lui sembler long. Abraxes devait aussi veiller, en marchant, à ne pas traverser de cercle de fées (il ne tenait pas à revivre ce cauchemar de l'homme qui se retrouve tout nu sous les arbres sans l'avoir prémédité), mais il lui semblait que les cercles de fées étaient de plus en plus nombreux, au fur et à mesure que l'humidité faisait apparaître des champignons qui sortaient de terre comme… des champignons !

Il cheminait donc de bric et de broc, de zigs et de zags, tout en essayant de ne pas perdre de vue les empreintes de Rosynante, brouillées d'abord par des pistes de sangliers, des pas de faunes en sabots fourchus, des doigts de géants même, ou des pattes d'oiseaux monstrueux, puis par les grandes claques molles d'une pluie qui se calmait à peine. À un moment, il se sentit perdu.
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Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

Lulu commençait à apprécier le « cochalier » même s’il passait son temps à râler.
Pour atteindre une telle perfection dans la ronchonnade, il a dû suivre des cours c’est pas possible. Il a un diplôme. C’est pour ça qu’il veut qu’on l’appelle maître. Maître ès lamentations en tout genre.
Mais bon, elle sentait qu’il était sincèrement inquiet pour la petite et ça, ça rachetait beaucoup de choses. Elle aussi d’ailleurs, elle était très inquiète. Déjà que sans la pluie, elle n’avait pas réussi à trouver des traces, alors maintenant... Il y avait vraiment quelque chose d’étrange dans cette disparition. J’espère qu’elle a réussi à se mettre à l’abri.
S'adressant au "maître":
Bon ça suffit. Vous allez pas fondre. Et puis pensez un peu à Lexy qui est aussi sous la pluie. Et toute seule encore.
Il y a une vieille cabane de garde chasse abandonnée à une petite demi heure d’ici. On pourra s’abriter là pour la nuit.
Elle ajouta, sûre qu’il allait protester : Et on pourra manger Truffot, si vraiment vous avez trop faim.

J'vais pas fondre?! J'avais pas fondre?! Mais qu'est ce qu'elle en sait d'abord. Pensées traduites par des borborygmes absolument incompréhensible. Elle avait pris la direction des opérations. Valait mieux remarque. Il habitait Saumur depuis des années mais son truc c'était les chemins et les rivières. Jamais il ne s'était aventuré dans désert feuillu si...ben si pareil partout.

Des feuilles! Du vert. Des arbres.
'tain comment t'pourrais savoir qu'y a une cabane?!
Si ca se trouve on tourne depuis des jours à l'orée des bois. Foutue forêt...
Lexy est devant un bon feu, au sec, le ventre plein avec une tisane chaude c'est sur.
Qu'est ce que je donnerai pas pour un vin chaud. Ahhh misère.

Elle voulut lui adresser une remarque perfide concernant son cochon. A priori la réaction du vagabond n'était pas celle escomptée. Retroussant les babines dans un rictus de loup alléché, il darde sur le cochon des yeux gourmand.

Ouais on va saigner Truffot. Ca va être un festin!
Et sur que l'odeur va faire rappliquer la p'tite si jamais elle est la!
En voila une bonne idée pour ce cochon inutile et grassouillet à souhait.

GRUIKKKKKKKK

Le courant passait décidément bien entre le porc et le vagabond. Il dut comprendre l'intention de son nouveau maitre, car d'un seul coup pivota à 90° et fonça dans les buissons. A moitié trainé, a moitié courant, le diable réussit à finir sur le dos du cochon, les bras et les jambes l'encerclant. Il allait pas laissé filer son souper sans rien dire. Les branches le fouettaient vilainement tandis que le cochon continuait sa course indifférent au nain accroché sur son dos comme de la vermine.

Bordel a cul!
ARRETEEE TRUFFOTTTTTT
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La petite avait froid, tremblait dans son sommeil. Elle avait mal à la tête et avait du mal à la poitrine quand elle respirait.

Un bruit d'oiseau qui vole et des bruits de pas la réveillèrent et elle ouvrit les yeux pour reconnaitre dame Lluwella. Ce fut d'une voix faible qu'elle lui parla.

Dame Lulu...

Puis dans un souffle :

Aidez moi !

La dame la regardait bizarrement, comme si elle ne la reconnaissait pas. Surprise Lexy pensa que c'était du au fait que la forêt était sombre. Elle lui tendit les bras afin qu'elle la porte mais Lulu l'aida à se relever. Là Lexy se rendit compte qu'elle était presqu' aussi grande qu'elle. Elle ne comprenait plus rien.

Lulu... Pourquoi tu as rétréci ?

Une quinte de toux la secoua et l'empêcha de continuer. Brûlante de fièvre, elle s'écroula au sol.
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Tout en soutenant la jeune fille qui vacillait, Lulu entreprit de sortir sa couverture de la besace ou elle était rangée, si possible sans jeter trop de sa récolte de champignons par terre (ça serait mieux si j’avais 4 mains).
C’est alors qu’elle essayait de régler cet épineux problème, qu’elle entendit simultanément Lexy faire un commentaire sur le fait qu’elle avait rétréci (J’suis déjà pas bien grande, heureusement que j’ai pas rétréci en plus) et la voix forte (qu’elle aurait dit légèrement avinée) du cher "maître" qui refusait catégoriquement de venir lui filer un coup de main.

Il lui fallut les quelques minutes nécessaires à emmitoufler Lexy dans la couverture pour qu’elle réalise que le "maître" n’était pas censé être aussi près d’elles deux. En se retournant elle découvrit d’un œil qui devenait de plus en plus blasé face à tant de « merveilles », que la cabane qui était à plus d’un quart d’heure de marche soutenue de l’endroit où elle avait trouvé la grande « petite » était en réalité à 2 pas d’elles. Bon d’accord, il y a des circonstances où il faut un quart d’heure pour faire 2 pas… mais là non !!! Elle lança un merci à la cantonade et fit entrer Lexy dans la petite maison.
Elle aida celle-ci à s’allonger sur la paillasse dans un coin de la pièce.
Elle était brûlante de fièvre.

Elle se tourna vers le maître pour constater qu’il dormait à poings fermés : un poing fermé sur un os de porc quasiment dépouillé de toute la viande qui était censée s’y trouver et l’autre sur le goulot d’une bouteille aussi à sec que le Sahara.
Le cochon dormait lui aussi étalé de tout son long.

Vous vous êtes bien trouvés tous les deux. Goinfrosaure et GOINFROSAURUS REX. En majuscule s’il vous plait.

Elle tourna autour de l’homme endormi en ce demandant où il avait bien pu caser 8 livres de jambon et 1 litron de rouge.

P’t’être qu’il a pas de fond. Bon au moins là, il ronchonne pas. Mais il ronfle. A la réflexion… j’suis pas sûre qu’il y a vraiment une différence.

Elle mit de l’eau à bouillir. Il fallait qu’elle fasse une tisane de saule blanc et de reine des prés pour essayer de faire baisser la fièvre de la « petite ».
Elle alla récupérer le fromage qu’elle avait planqué et en donna un morceau à Lexy qui avait du mal à garder les yeux ouverts.

Il faut que tu manges un peu et après tu boiras une tisane. Essaye de rester éveillée une dizaine de minutes.

PAF!
Bordel!

Le diable venait d'être réveillé par un mouvement incontrôlé de Lexy. Un coup de coude pour le malheureux. Enfin bon à part quelques épines encore plantées ca et la il était quand même en meilleur point que la petite.
Un regard est jeté sur la personne agitée. Un regard pour le reste de la pièce...personne. Lulu avait du partir chercher de quoi soigner la malade.

Bon dieu mais t'es qui toi?!
L'es partie ou encore c'te greluche?!
'tain ch'sais pas m'occuper des malades moi...

Main qui se pose sur le front...brulant. Une grimace se dessine sur les traits du lutin. Bon fallait être médicastre, serait médicastre. Et puis c'est tout.
Le feu est ravivé et la couverture remonté sur l'inconnue (Lexy qui n'a pas été reconnue hein). Une autre bouteille de rouge est prélevée dans le baluchon et une tasse mise à chauffer sur le feu. Regard jeté vers ce qui avait été sa chemise.

'tain elle est morte!
Lulu tu m'en rachètera une!

Le vagabond déchire un grand lambeau. Après l'avoir trempé dans l'eau fraiche qui tombait du ciel depuis des heures, il revint s'installer près de la jeune fille. Avec douceur, il appliqua le tissu mouillé sur son front. Il la veilla ainsi, surveillant le vin qui chauffait, tentant de calmer les tremblements de la malade et de faire baisser la fièvre. Personne n'avait l'habitude de le voir comme cela le diable. Personne n'était présent. Néanmoins pour faire bonne mesure, il grommelait, donnant ainsi un peu de vie à la cabane vide.

'tain d'humidité. Pis on s'pèle.
Pu d'chemise... Ces épines..
Créfieu...
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Lexy avait moins froid. Son corps se réchauffait tout doucement. Les bons soins de Letiti et Lluwella portait leurs fruits. La jeune Chandos ouvrit les yeux pour voir Letiti entrain de la soigner.

Letiti ? Mais que fais tu là ? où je suis ? maman est là ?

Elle promena son regard autour d'elle dans la cabane. Elle ne connaissait pas ce lieu. Ses yeux tombèrent sur sa sauveuse.

Lulu ? Elle est où maman ? Je veux voir maman.

Une violente quinte de toux secoua "la petite". Elle se redressa violemment afin de retrouver son souffle. De ce fait, sa tête cogna dans le nez du pauvre Letiti.
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Ah, elle se disait bien. En présence du « maître » tant de silence, ça avait un petit côté surnaturel. Et ça ne pouvait pas durer aussi.
Elle se tourne vers la source du « raffut ». Là, elle voit le maître dont le nez pisse le sang. Mais quand à savoir ce qui a bien pu se passer, mystère. Mais comme on dit, il n’y a que le résultat qui compte.
Il va se passer de l’eau sur le visage.
Et, après un coup d’œil sur la petite, il s’arrête subitement de hurler (pour qu’il se taise si vite, ça doit pas être bien grave), et lui chuchote quelque chose.
Lulu s’approche du blessé.

Montrez voir ça.

Elle lui touche délicatement le nez, lui arrachant un nouveau beuglement.

Oh ça va. Arrêtez de faire votre chochotte. Bon, ça a pas l’air d’être cassé. Vous allez garder votre beauté naturelle.
Asseyez vous avec la tête en arrière et pressez le bout de tissu que vous avez là sur votre nez, jusqu’à ce que ça s’arrête de saigner.

Lulu lui ramène la jatte où elle a récupéré le vin qu’il avait mis à chauffer.

Voilà de quoi vous remonter un peu. Mais laissez en un peu pour la petite. Ca devrait l’aider à dormir quand elle aura mangé et bu sa tisane.

Lulu retourna à sa fricassée de champignons. Ca devrait être bientôt prêt.

La tisane étant enfin prête, Lulu s’approcha de la malade. Elle lui mit la main sur le front qui était un peu moins brûlant qu’avant.

La petite murmurait s’adressant à un certain Letiti que Lulu devina être le maître toujours occupé avec son saignement de nez.
Comme elle s’agitait parce qu’il ne la reconnaissait pas, Lulu lui dit

Calme toi. Si ça peut te consoler, moi depuis que je le connais il me dit qu’il s’appelle Maître. Alors s’il se comporte de manière bizarre avec toi, c’est normal. Il EST bizarre.

En attendant ma puce, bois ça. Ca devrait t’aider à te sentir mieux.
Après tu mangeras un peu.
Et ensuite une bonne nuit de sommeil. Il faut que tu sois en forme demain pour qu’on rentre à Saumur.

Elle fut déçue que Letiti ne la reconnut pas. Elle le regarda boudeuse pendant que Lulu s'occupait de lui soigner son nez. Celle-ci vint ensuite parler à Lexy.

Calme toi. Si ça peut te consoler, moi depuis que je le connais il me dit qu’il s’appelle Maître. Alors s’il se comporte de manière bizarre avec toi, c’est normal. Il EST bizarre.

La dernière des Chandos secoua la tête.

C'est pas un Maître et pi il sait pas se battre. Et il raconte des tas de bêtises. Il dit qu'il est mort mais il mange et boit. Hein c'est vrai Lulu que quand on est mort on ne peut plus manger ni boire ?

Lexy allait mieux, elle but la mixture préparée par dame Lluwella en faisant la grimace, mais ça la soulageait donc elle but tout.

Letiti se mit à nouveau à parler, disant qu'il fallait chercher Lexy, perdue dans la forêt. Là elle fronça les sourcils et lui répondit.

Mais pourquoi tu veux me chercher ? Je suis plus perdue moi, je suis là. Et je veux voir ma maman.

ET JE NE T'AI PAS TUE. TU ES LA ET TU PARLES.

Puis se tournant vers Lulu,

Hein c'est vrai qu'un mort y parle pas ?
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Lulu ne comprenait pas cette histoire entre Letiti et la petite, mais ça n’avait pas d’importance.
Tu as raison Lexy, les morts ne parlent pas. Sauf les fantômes, mais lui ce n’en est pas un, parce que les fantômes ne se déplacent pas perchés sur des cochons, ils flottent dans l’air, à ce qu’on dit en tout cas.

Puis elle se leva et servit une ration de champignons. Elle réussit aussi à couper quelques petits morceaux de jambon ayant survécus à l’appétit vorace du maître.
Elle les apporta à la petite malade.

Mange un peu. Sinon tu seras trop faible pour marcher demain

Ensuite, Lulu se servit une grosse ration de champignons. Elle mourrait de faim. Elle se tourna vers le maître.

C’est prêt, si vous avez encore une petite place pour des champignons. A moins que vous n’aimiez pas ça.
De toute façon, j’ai assez faim pour tout manger si vous n’en voulez pas.
Et elle commença à dévorer le contenu de sa gamelle.

C’est la première fois que Lulu voyait Letiti réellement déstabilisé par quelque chose. C’était presque réconfortant de se dire que finalement elle n’était pas complètement barge ou qu'ils étaient plusieurs à l'être, elle ne savait pas trop.

Bienvenu au club des cinglés, maître!


Elle s'adressa à Letiti
Oui je sais ! C’est vraiment troublant hein!.
En tant que maître ès philosophie et ès sciences vous devriez pouvoir trouver une explication convaincante, parce que moi, en tant que cochonnière de base, j’en ai pas.
En tout cas, demain dès l’aube on rentre à Saumur.

Sur ce, il faut dormir. Nous avons une longue route à faire demain. Bonne nuit à tous les deux.

Lulu s’installa dans un coin, s’enroula dans son manteau et sombra rapidement dans un sommeil agité

D'un seul coup d'un seul, voila la "petite" accrochée à son bras tandis qu'elle débitait des histoires sur des trolls et des p'tits amis. Le diable n'avait pas fait attention au bruit, tout occupé qu'il était à essayer de mettre une logique dans les évènements.
Fou? Il commençait à se le demander.
Oh Mais non! Tête qui se secoue. Lui n'était pas fou! C'était juste le monde autour de lui qui ne fonctionnait pas comme il fallait. Voila, il tenait une logique. Bon originale la logique me direz vous, mais pour notre philosophe, elle en valait bien une autre.
Le bruit à la porte recommença, Lexy lui vrilla les oreilles de ses cris. c'est qu'elle allait finir par lui foutre la frousse.
Tandis qu'elle se réfugiait sous les couvertures, il attrapa son baton. La Lulu roupillait dans son coin. Pfff décidément on pouvait jamais compter sur les bonnes femmes! Faut tout faire ici.

Bon J'suis mage après tout. Si l'monde tourne pas rond, j'm'en vais le refaire tourner dans l'bon sens!
Un Troll?! Va gouter d'mon bâton magique et ce sera bientôt plus qu'une petite chose chétive tremblant à mes pieds.
MOUAHAHA

Sourire sadique, yeux qui roulent, le diable entre facilement dans la peau du mage qu'il se disait être. Du coup, pas le temps d'avoir peur, le vagabond se prépare à attaquer. Cheveux ébouriffés, torse nu, des taches de sang le zébrant, Letiti avance vers la porte. Les braies sont crottées, le sang de son nez a coagulé sur son menton et dans son cou. Se jetant à travers le seuil de la porte, il assène un grand coup de baton circulaire vers l'ombre aperçut:

AKAZAMMMMMM!!!!
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La porte s'ouvre en grand, il voit un homme arriver, les cheveux en bataille, à moitié nu, sale, comme s'il s'était roulé dans la boue. Il a un énorme baton à la main. Killijo se méfie, il se met un peu de côté, mais n'arrive à éviter le bâton. Il entend

dans sa chute. Il se relève doucement, prêt à se battre, mais cherche son épée. Damned ! Il l'a oubliée près de la belle ! Il se frotte la tête, il ne saigne pas, c'est déjà ça. Il regarde de plus près, c'est le vieux mage fou qui chevauchait un cochon ! Et pourquoi la voix de Lexy ? Mais comme si elle était vieillie, comme si c'était la voix de sa marraine... Il ne comprend plus.

Il s'écrie

Vieux fou ! Pouvez pas faire attention ?

Il s'apprête à attraper son bâton pour lui en donner quand il entend un grand bruit. La porte se ferme derrière le mage, une femme a l'air vraiment en colère. Est-ce elle qui l'a mis dans cet état ? Il existe de ces harpies... Il entend qu'elle pousse un meuble apparemment. Ce n'est pas une femme, c'est un bucheron !

Mais que se passe-t-il dans cette maison de fous ? Pourquoi cette femme est dans cet état ? L'avez-vous ensorcelée aussi ? Je ne comprends plus rien !

Il plisse le nez en le sentant.

Et cette odeur ? Mais lavez-vous mon brave !
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Troubadour libre d'Anjou
Charpentier parfois, MA toujours
En deuil d'un amour perdu

Lexy ? Elle est là ? Mais comment va-t-elle ?

il lui attrapa le col en le secouant.

Qu'est-ce que tu lui as fait, vieux fou ? Pourquoi est-elle malade ?

Il regarda la porte fermée, inquiet.

Il faut l'ouvrir, attends, pousse-toi, je vais foncer.

Il prit son élan et courut de toutes ses forces pour ouvrir la porte avec son épaule. Il entendit un grand bong et un craquement, mais il n'arriva pas à faire bouger la porte d'un centimètre.

Il faut l'ouvrir, on ne peut pas la laisser avec une mégère ! Pourquoi l'a-t-elle enfermée, elle veut certainement lui faire du mal !

Il s'éloigna à nouveau de la maison et recommença à courir en poussant un cri de guerrier pour se précipiter sur la porte. Il se cogna violemment sur une porte close à nouveau. Décidé à l'ouvrir, il reprit son élan et se jeta sur la porte en cognant avec son épée. Ne voyant rien bouger, il tambourina sur la porte en hurlant

Laissez la sortir ! Ne l'emprisonnez pas ainsi !

Se tournant vers le vieux fou :

Et toi, tu peux pas jeter un sort pour la libérer ? A quoi tu sers ?

Il courut à nouveau, mais il trébucha sur un caillou et glissa vers la porte, la tête la première. Il perdit connaissance, les bras en croix, devant la porte.
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Troubadour libre d'Anjou
Charpentier parfois, MA toujours
En deuil d'un amour perdu

Il avait pété un plomb le jeunot. Rien de moins. Le diable le regardait ahurit alors que celui-ci commença par l'attraper par le col. Grommeler, râler, pester, le gamin n'écoutait rien. Il fonçait tête baissée, profitant de reprendre de l'élan pour lui renvoyer quelques vacheries à la figure.
Et ce qui devait arrivait arriva: l'incident. Semblait avoir fait une belle chute. Le vagabond leva les yeux vers le ciel, se demandant ce qu'il avait fait pour mériter un tel traitement aujourd'hui:
Une foldingue, un ch'tarbé et une gamine qui change de corps comme de chemise.

Le diable allait s'occuper du gamin quand la drôlesse ne trouva rien de plus amusant que d'ouvrir...maintenant que le mal est fait....

Non mais tu t'fiche de qui?!
T'crois que c'est la faute à qui s'il est dans les vapes çui-la?!
Et encore faut que je me coltine tout le boulot et répare tes idioties?!

Elle n'avait pas fini de l'entendre raler, ce qui ne l'empêcha pas de s'approcher, de glisser le bras sous le gamin, puis le hissant sur son dos, de le rentrer dans la cahutte.
Lexy était toujours sous ses couvertures. Le philosophe déposa son paquetage sans ménagement de l'autre côté du foyer. Entendez par la, que Kilijo risquait de voir quelques bleus s'ajouter à la bosse qui devait grossir sur son crane.

Bon t'as plus qu'à le soigner maintenant!
'tain et on a plus rien à boire!
Vivement que cette foutue nuit passe qu'on rentrer tout ces zouaves!

Réflexion...Deux éclopés, un cochon, lui et elle. Bordel! On y arriverait jamais...
Bon pendant que tu le soigne je vais chercher de quoi faire une litière de fortune.
Pas sur qu'il se réveille de sitôt et le cochon ne pourra trimbaler que l'un ou l'autre. Faudra bien que je traine le second avec quelque chose.

Coup de pied rageur dans une motte alors qu'il retourne sous la pluie s'enfoncer dans les bois.
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Au bout d’une dizaine de minutes, le jeune homme n’avait toujours pas repris conscience.

Autant pour le remède miracle de papa.
C’est peut être plus sérieux que je pensais.
De toute façon, je ne peux rien faire de plus. Je ne suis pas médicastre.

Elle l’installa le plus confortablement possible. Près du feu pour qu’il ne prenne pas froid en plus du reste, mouillé comme il est.
Elle s’assit ensuite à table d’où elle pouvait les surveiller tous les deux, la petite et lui, au cas où ils se réveillent.

Quant à Letiti, il n’avait toujours pas réapparu.

J’espère qu’il ne lui est rien arrivé. Il ne manquerait plus que ça. Si je dois en plus lancer une opération de sauvetage, on n’est pas sorti de l’auberge

Elle finit par somnoler, la tête peuplée de cauchemars.
Elle rêva de maisons qui marchent à travers la forêt sur des pieds en pierre, d’individus avec un gros trou à la place de l’estomac si bien qu’ils mangeaient, mangeaient, mangeaient sans jamais parvenir à se rassasier, de cochons fous et carnivores…

Elle se réveilla en sursaut et en nage lorsque, devenue aussi minuscule qu’une fourmi, le pied d’un Letiti géant s’apprêtait à l’écraser.

Encore aux trois quart endormie, le cœur battant à tout rompre à cause de son cauchemar, Lulu crut entendre une voix lui dire :
Rendors toi.

Elle devait encore dormir parce qu’on aurait dit la voix de Letiti, mais pour une fois ni hargneuse, ni râleuse, bref, la voix de Letiti telle que pas grand monde avait dû l’entendre, en tout cas dans cette forêt. Ailleurs peut être qu’il était plus agréable, pour ce qu’elle en savait.

Dans un état second, Lulu se fit la réflexion que décidément, elle avait beaucoup trop d’imagination pour son bien.

A ce moment là, elle entendit comme un ronflement bizarre. Elle se força à ouvrir les yeux et parcourut la pièce du regard. Elle vit d’abord un tas de branches mouillées qui n’était pas là quand elle s’était endormie.

Les deux malades n’avaient pas bougé. Truffot non plus.

Par contre elle aperçut Letiti en train de dormir près de la cheminée.
Elle s’approcha de lui. Il était complètement trempé.

Qu’est ce qu’il a encore bien pu fabriquer. Quelle idée d’aller courir comme ça sous la pluie. Il va attraper la mort.
Bon le bois, je suppose que c’est pour fabriquer une litière pour le milord inconscient. Bonne idée ça ! Mais ça aurait peut être pu attendre l’aube.

Elle remit du bois dans le feu qui commençait à s’éteindre.

Lulu n’avait plus de couverture et elle ne pouvait pas prendre celle de Lexy, pas avec la fièvre qu’elle a. Elle pensa tout à coup à son manteau qui devait avoir eu le temps de sécher (décidément, elle n’était vraiment pas bien réveillée là). Elle s’en saisit et en couvrit le philosophe.

Puis elle alla voir commenta allaient les deux malades.
Le front de Lexy était frais. La fièvre semblait être tombée, ce qui était plutôt encourageant. On est pas à l’abri d’une nouvelle poussée mais la tisane semble efficace.
Par contre que le milord n’ait toujours pas refait surface, ça s’était plutôt flippant. Mais bon en tout cas, il respire toujours. Si ça se trouve, il s’était réveillé pendant qu’elle dormait et elle n’avait rien vu.
De toute façon, il ne reste plus qu’à attendre l’aube.

Elle alla s’allonger à côté de Letiti et s’endormit presque immédiatement d’un sommeil très profond cette fois ci, en espérant que la pluie se sera calmée à l’aube.

Perclus de sommeil... Il n'avait rien senti, ni le manteau posé sur lui, ni Lluwella qui s'était endormie sur son épaule. Il dormait du sommeil du juste, de celui qui n'a pas dormi depuis une éternité. Mais ce moment de pur relâchement fut lui aussi troublé. Il entendit d'abord des cris qui le firent émerger, puis un grand fracas. Son premier réflexe fut de raler... on ne perd pasles bonnes vieilles habitudes:

Mais bordel! On peut pas ronquer 5 minutes tranquille!

Puis il analysa un peu la situation en ouvrant les yeux. Kilijo debout...enfin debout, sur les fesses d'un air ahurit, mais réveillé. Lexy...elle dort toujours. Il finit par tourner la tête...Lulu? mais qu'est ce qu'elle fout la??
Le diable monte sa main à son front en guise d'intense réflexion...

Boudiou... J'étais pas beurré et bien trop crevé pour faire quoique ce soit...

Bien embêté qu'il était. S'il se levait elle tombait...Et il ne pouvait pas rester dans cette drôle de situation avec l'autre qui allait nous tomber dans les vapes une nouvelle fois s'il ne se calmait pas un peu.
Il redressa Lluwella pour qu'elle tienne sans appuie, contre le mur. Puis i se leva vers l'effrayé.

Doucement p'tit gars!
T'as deja une belle bosse t'en fais pas une seconde.
On rentre dasn quelques heures et tout le monde va... plus ou moins bien...
J'ai essayé de te dire pour...Lexy... Tête qui finit en une moue.
Arrête tes conn'ries et lève toi! Une à porter ca suffira alors t'm'écoute pour changer!

Il tend la main au gosse pour qu'il se relève. Il espérait que les choses ne s'envenimeraient pas une fois de plus. Il n'avais pas eut assez d sommeil...vraiment pas.
Tête qui se tourne...Lluwella était affalée par terre. Tombe mais pas réveillée...C'aurait pu être pire.
_________________

Malade sur pied, enfin rassis bien vite. Et Lulu qui reprend les choses en main non sans ajouter quelques perfidies dans ses paroles. Trois minute plus tôt elles roupillait comme une bien heureuse sur son épaule et sitôt réveillée elle lui râlait encore dessus. Le diable grommela en allant voir Lexy.

Doit avoir ses saignements celle-la! c'pas possible!
J'fais tout, j'remet tout le monde sur pieds pendant que mademoiselle brasse de l'air et on me reproche un petit bout de fromage tout ridicule dont j'ai gouté du bout des lèvres.
l'est pas prévoyante qu'est ce j'y peux moi?!
Pfff...

Coup d'oeil jeté vers l'aurore naissante et grimace sur le visage du vagabond. Quasi nuit blanche. Dépité d'une si courte nuit, il attrapa sa chemise enfin sèche et l'enfila. Tudieu! il avait oublié les épines dans son dos. Rien à faire, il lâcha une nouvelle bordée de jurons bien sentis.

Bon t'peux marcher!
Pas besoin de faire une civière.
J'attrape Lexy, on la hisse sur le cochon et on rentre dard dard!
Plein les miches de ct'e foutue foret.
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Lulu se tourna vers le « maître » :

Nan, mais je rêve !!! Je t’en foutrais moi, des saignements. Jusqu’à preuve du contraire, le seul qui a eu des saignements ici, c’est quand même vous. Et est ce que je me plains pour autant de l’effet que ça a sur votre foutu caractère ? Non. Une médaille j’mériterais.

Bon, en attendant, vous avez raison. Il faut qu’on y aille rapidement si on veut atteindre Saumur avant la nuit.


Lulu alla essayer de réveiller Truffot qui ronflait toujours profondément. Apparemment, tout le barouf du monde ne serait pas parvenu à tirer du sommeil.
Elle le secoua, lui donna des petits coups de pied puis des plus forts sans aucun résultat.
Elle se tourna vers Letiti.

Il va falloir que vous vous en occupiez de votre bestiau là. On a besoin de lui pour porter la petite et il a pas l’air décidé à nous accompagner.

Lluwella observa Letiti alors qu’il réveillait le cochon. Ce type était vraiment infernal. La pauvre bête était complètement traumatisée pour réagir comme ça.

Mais bon on avait besoin qu’elle soit réveillée et pour être réveillée elle l’était. Un peu trop même. Elle allait lui saboter toute sa cabane et elle allait être difficilement maîtrisable. Mais ça c’était son problème au Calamititi.

Lulu s’approcha du milord qui s’était levé. Il n’avait pas l’air très bien. Elle espérait qu’il pourrait quand même marcher jusqu’à Saumur. Elle le fit se rassoir le temps qu’ils soient prêts à partir.

Puis elle alla réveiller Lexy. La fièvre n’était pas revenue.
Par contre, elle eut beau secouer la petite, elle ne reprit pas conscience. Allez savoir les conséquences de ce qui lui était arrivé sur sa santé. Peut être que son inconscience était la suite logique de tout ça. En tout cas, ça rendait d’autant plus urgent le retour à Saumur.

Elle se tourna vers Letiti.

Bon calmez voir votre monture là. Elle est en train de tout casser.

Je n’arrive pas à réveiller Lexy. Mais pas la peine de tester votre super méthode de réveil sur elle. Je crains que même si vous menacez de l’égorger, ça marche pas cette fois. Il va falloir la trimballer inconsciente.

Lulu regarda, avec consternation et résignation, Calamititi capturer le goret et terminer la destruction des meubles qu’elle avait fabriqué pour sa cabane. Heureusement qu’ils ne lui avaient pas coûté cher. Elle dut quand même se faire violence pour ne pas lui taper dessus avec un débris de banc.

Elle alla chercher Lexy qu’elle souleva dans ses bras pour l’amener jusqu’au cochon. Elle était plutôt lourde pour elle, mais heureusement ils n’auraient pas besoin de la porter jusqu’à Saumur. Truffot s’en chargerai.
Elle jucha péniblement la petite sur le dos du cochon qui était devenu miraculeusement calme et la laissa faire. On se demandait bien pourquoi (et comment) il faisait avec un maître pareil.

Elle se tourna vers Letiti.

Il va falloir que vous montiez avec elle sur Truffot pour la soutenir. A moins que vous préfériez marcher à côté.

Elle alla ensuite prendre la main du jeune homme qui s’était relevé (vu l’état du banc il n’avait pas trop eu le choix), et commença à le tirer vers la sortie de la cabane.

Moi je m’occupe du milord. Vous savez son nom au fait ?

Il la suivit docilement mais sans un mot. Il semblait en état de choc, alors que quand il s’était réveillé tout à l’heure il semblait tout à fait lucide. Traumatisé par Letiti et Truffot peut être. Allez savoir.
En tout cas il semblait pouvoir marcher.
Ils allaient pouvoir se mettre en route.

Hrrhh, continue comme ça. Continue.

La bête avait l'esprit poussif mais une bonne mémoire rancunière.

Continue, tu vas voir.

Ce n'est pas pour rien que la sagesse populaire a forgé l'expression "tour de cochon".

Attends, l'asticot rougeâtre. Hrrhh.

Récapitulons, rien que pour l'épisode le plus récent : intimidation à l'arme blanche ; menace d'empalement ; menace de combustion ; rodéo attentatoire à la dignité porcine ; utilisation comme mulet, nettement moins glorieuse que le (déjà pénible) rôle de monture d'un fou furieux ; et maintenant, encore une insulte à l'appui de l'ordre de marche ?

Crétin de porc, il dit, l'autre, là ?

Là, l'auge est pleine ! Ras la truffe, il en a, le noble suidé (mammifère artiodactyle non ruminant, non, mais, faut pas confondre !).

Attends un peu… Patience… Hrrhh. C'est celui qui dit qui y est…

Dire qu'on l'a sauvagement arraché à l'enclos de son bon maître Abraxes pour l'entraîner avec voies de fait sauvages dans cet enfer sauvage fait pour les sangliers sauvages et les humains pas bien civilisés !

Voilà qu'il se sent devenir dangereusement sauvage, lui aussi.

Faut croire que les hallucinations l'avaient repris : du plus épais des fourrés, les silhouettes d'une danse macabre émergèrent en file indienne, au ralenti, telle une prémonition de créatures de Jérôme Bosch (mais le futur peintre n'allait encore que sur ses 5 ans, ce qui prouve la diablerie).

Juché sur une espèce de monstre gris ventru qui glissait dans la brume, un personnage tressautant surmonté d'un chapeau gris tarabiscoté semblait agripper une forme grisâtre posée devant lui en petit tas sur la bête. Derrière, un mort vivant suivait d'un pas mécanique une fluide personne grise qui devait être féminine.

Dans la quasi-nuit de la forêt profonde, tous les spectres sont gris. Au bout d'un instant, la silencieuse farandole fut à nouveau happée par un banc de brouillard et par la sombritude des frondaisons.

Abraxes en avait perdu le peu de voix qui lui restait.

Délires d'un pauvre hère égaré dans la forêt et qui aurait trop consommé de champignons des fées ? Obsession de cochonnier cherchant son bien depuis un temps trop long ? Quelque chose dans la grise corpulence de l'animal de somme entrevu éveillait un écho dans l'entrelacs confus de ses pensées.

Était-ce point mon Goinfrosaure ?

C'était le surnom qu'il avait bien fallu se résoudre à donner à Rosynante le jour où l'on s'était aperçu qu'il s'agissait d'un mâle malgré le galbe de ses cuisses et ses pattes élancées de trotteur. Endurant à la promenade, mais solide appétit, et taille hors du commun. Une bête de grand prix.

Allez savoir pourquoi, cette notion de prix produisit un déclic dans la cervelle du fermier. Passant à l'action, il s'élança dans la direction où avait disparu la fantasmagorique troupe de voleurs de bétail.

Mon cochon ! Mon cochon !
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Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

Lulu avait aussi entendu cette voix clamer : Mon cochon! Mon cochon!

C’est vrai qu’elle semblait venue d’outre tombe.
Mais ce n’était qu’un effet de la brume. La brume ça décuple l’imagination, c’est bien connu.

De toute façon, les fantômes (les vrais), ça la connaissait Lulu. Et là s’en était pas un. La voix était même familière, mais elle était tellement déformée qu’elle n’arrivait plus à la situer.

Lulu éprouvait un sentiment de déjà vu en voyant Letiti essayer de s’enfuir sur son cochon. Mais pas de ronces dans le coin cette fois. Et c’est vrai que la dernière fois c’était plutôt Truffot qu’essayait de se tailler pour sauver sa peau.

Elle apprécia quelques instants le spectacle d’un Calamititi paniqué, avec, elle devait bien se l’avouer, un léger brin de sadisme. C’était tentant de le laisser avec le trouillomètre à zéro, ça rachetait un peu tout ce qu’elle avait dû supporter ces derniers jours.

Mais bon, il y avait Lexy. Elle pouvait pas laisser Letiti risquer de blesser la petite davantage qu’elle l’était déjà. Mais, c’est quand même dur des fois d’avoir une conscience.

Elle se mit à hurler :

STOOOOOP.

D’abord les fantômes, ça bouffe plus rien. Et surtout pas les gens avec un aussi sale caractère que vous.
Et c’est quand même pas un homme qui attaque les trolls avec un petit bâton de rien du tout, qui va avoir peur d’une ombre dans la brume.
C’est vous le maître ici, ou c’est moi ? M’enfin quoi !!!

STOOOOOP!!!

Et voila un malheureux Titi partant en vol plané... bon pas très loin parce c'est qu'un cochon et qu'ils étaient à l'arrêt, mais c'est pour faire ressortir que quand même ca devait faire vachement mal. Nous retrouvons donc un diable à terre, une Lexy toujours dans ses bras qui lui a vidé ses poumons du peu d'air qui s'y trouvait.
Et alors qu'il essayait désespérément de faire le point sur quid du haut et du bas, Lulu ne trouva rien de mieux que d'en rajouter une couche et de lui faire la lecon.
Alors que le cochon fais sa vie, le philosophe beugle toujours à terre:

Nan mais j'ten foutrais des font rien les fantomes!!
Pour quoi t'crois que j'suis dans cet état?!
Arrête donc de babiller comme une femelle sans cervelle et viens m'aider!

Alors qu'un Lulu à la mine pour le moins renfrognée enlevait une Lexy toujours aussi mal en point de la, le lutin roula péniblement sur le côté pour se relever tout en continuant de râler.

Bon maintenant j'vais pouvoir lui balancer un sort à c'foutu rev'nant!
Va déguster! L'est où l'cochon?!
TRUFFOOOOTT?!
Ah badiwa lougaza chibouchibouchibouuuuu

Le Maje préparait une belle incantation. Il leva son bâton prêt à lâcher les forces mystiques déployées par son courroux sur le spectre qui l'avait fais choir bêtement. Tout un chacun y aurait surtout vu un p'tit bonhomme au drôle de chapeau rouge qui agitait son baton d'un air constipé en babillant de drôles de borborygmes.
_________________

Bon djeu mais c'est bien sûr !
(Abraxes évitait de jurer par le sang, à cause du boudin et de toutes ces bonnes choses qu'il importe de respecter)

En les considérant d'un peu moins loin, les créatures errantes sur les pas desquels il s'était élancé n'étaient plus aussi uniformément grisâtres.

Rouge ! Rouge était le chapeau tarabiscoté. Et là, plus aucun doute possible : sous le drôle de chapeau, le vilain bonhomme qui agitait son bâton d'un air constipé en babillant de drôles de borborygmes, c'était rien moins que le Titi, le calamiteux cabaliste, le malicieux maléficieux, le jeteur de sorts pas bien frais, le mage qui rime avec dommage, l'emberlificoteur de poissons pourris, le troubadour sur Glane, la catastrophe sur pattes, le diable à ressort qui jaillit de sous le chapeau et qui travaille du chapeau et qui revendique qu'on lui tire son chapeau et qui…

… et qui a volé mon cochon ?!!!

Goinfrosaure, justement, à présent bien identifiable sur ses hautes pattes, tentait d'échapper à la canne brandie par l'odieux kidnappeur.

Ah badiwa lougaza chibouchibouchibouuuuu éructait le gars.

Abraxes vit rouge, au propre comme au figuré.

Nul ne frappe mes bêtes, bachibouc toi-même !

Derrière l'imprécateur en transes, quelqu'un tentait de se dissimuler, protégeant dans ses bras un précieux colis. L'autre membre du groupe, le mort vivant, les avait dépassés, continuant imperturbable de son pas d'automate (enfin, de ce qu'un jour pas si prochain on appellerait un automate, faut laisser du temps au temps).

Par les cornes du Sans-Nom, j'aurais dû prendre ma fourche.

Abraxes était bien déterminé à faire rendre gorge au voleur et à récupérer son bien.
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Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

La Lulu se planque derrière lui... Après ca fais la leçon comme quoi faut pas avoir peur des fantômes...Tsss, encore une fois il allait devoir faire le sale travail. De toute facon il avait déjà anticipé et était lancé.

GILGAZRARGGGGGGGGGHHHHH!!!!

Le Maje hurla et sauta en avant vers la silhouette qui sortait de l'ombre. Le baton s'abattit violemment tandis que le porc guidé par les pouvoir mystiques, complètement en communions avec son Maitre titi, volait lui aussi à la rencontre du revenant. Quelle puissance quand même pour en arriver à lancer un sort d'un tel niveau de complexité et guider son familier en même temps. Observez donc ce fier homme maitrisant pareil pouvoir....ou un abruti qui se prend pour ce qu'il n'est pas, à vous de voir.

La baton décrit donc un magnifique arc de cercle au dessus de la tête du philosophe. Mais baton qui rencontre une grosse branche (oui il y en a un bon paquet dans une forêt) et qui se casse net au tiers de sa taille. Le diable ne s'en rend pas compte et poursuit son mouvement. Le boucher échappe donc à une belle bosse grâce à la rencontre d'un bout de bois avec un de ces cousins (et comme dans toute réunion de famille qui se respecte, il y eut de la casse).
Le porc a lui aussi continué sa course et percuté Abraxes de toute sa masse tout heureux de le revoir...enfin ca Titi ne s'en doute pas le moins du monde.
Se retournant tout fier vers Lulu il dit:

Wouhaaa t'as vu ce sort quand même?!
C'était un amas de brume maléfique. Surement un spetre qui avait pris possession de son corps. Et hop un sortilège et je te tue le spectre, libère le boucher et ca sans lui faire une seule blessure!
Alors je suis pas un puissant majicien?!
Le meilleur?!
Truffot! T'peux revenir!
Y a pu d'danger j'ai sauvé l'boucher.
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De fait, Abraxes n'avait pas besoin de fourche pour réaliser son objectif.

En un clin d'œil, il récupéra son cochon.

Plus exactement, le cochon récupéra Abraxes. Sept quintaux de muscles lancés à vive allure, c'est déjà impressionnant, mais quand Goinfrosaure prétendit dans la foulée mettre ses pattes avant sur les épaules de son maître pour lui lécher le museau, le fermier partit à la renverse.

Il entendait vaguement Letiti tenir des propos brumeux. Il voyait planer des éléphants roses, enfin, au moins un, avec un groin en guise de trompe. Il voyait, par en-dessous, des frondaisons obscures. Il aurait même juré entendre un écureuil ricaner…

Au secours !
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(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

Lluwella vit Letiti pousser Truffot loin d’Abraxes puis courir après Killijo. Pour une fois qu’il avait l’idée de se rendre utile, celui là.

Lexy toujours inconsciente dans les bras, elle s’approcha du boucher qui n’avait pas encore réussi (ni tenté d’ailleurs) à se relever. Il avait dû être sonné par l’ « attaque » du cochon. Dame se prendre un énorme animal en plein dans l’estomac comme ça, ça en déboussolerai plus d’un.

Elle se pencha au dessus de lui.

Salut.

Elle lui sourit bien qu’elle ne soit pas trop sûre qu’il soit en état de la reconnaître.

Comment tu te sens ? Pas trop vaseux ?
Quand tu auras repris tes esprits, tu pourras m’expliquer ce que tu fais, trempé comme une soupe, à presque l’aube, en plein milieu de la forêt.

Lulu ??????

Là, il n'en revenait pas…

Lulu ? Toi aussi, tu m'as volé mon cochon ? !!!

Et voilà qu'en plus elle lui réclamait des explications… Soit elle ne manquait pas de toupet – masquant son forfait d'un sourire qui pourtant semblait sincèrement amical –, soit quelque chose échappait à l'entendement commotionné d'Abraxes.

Et qui diantre était cette grande fille qui se sauvait à toutes (longues) jambes ?
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(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

Lexy ne savait pourquoi mais elle devait suivre cette chouette bizarre.

Lexy, où est ce que tu files comme ça ? Reste avec nous.

Elle entendit Lluwella crier mais rien à faire, fallait qu'elle court en regardant le volatile.

Non je la suis ! Faut que je la suive !

La petite Chandos regardait à peine où elle allait, ne guettant qu'au dessus de sa tête pour ne pas la perdre de vue.

Son pied se prit dans une racine, du coup elle s'étala de tout son long. La chouette en profita pour s'éclipser. Se relevant rapidement elle chercha des yeux l'oiseau. Ne le voyant pas elle courut droit devant elle. Étrangement, elle voulait rester dans cette forêt. Sa mère n'était jamais là, Vic était mariée et vivait dans son château. Personne ne s'inquiéterait de ne plus la voir.

Courant à perdre haleine, elle s'enfonça dans la forêt une nouvelle fois. Elle avait le sentiment d'avoir vécu un moment merveilleux dans cette forêt, quelque chose qui l'avait rendue heureuse et elle voulait découvrir quoi.
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Lexy courait toujours droit devant elle, regardant toujours si elle voyait la chouette quand tout à coup elle percuta quelque chose de plein fouet, s'écroulant sur la masse qui était tombée.

Elle regarda sous elle et fut surprise de se retrouver sur Killi. Comme à chaque fois qu'elle le voyait il fallait qu'elle lui crie dessus.

Mais ça va pas non ? Tu ne peux pas regarder où tu mets les pieds ? Tu regardes jamais devant toi quand tu cours ? Tu es très dangereux comme gars je te le dis moi. Tu devrais faire plus attention !

Toujours à plat ventre sur lui, elle le toisait du regard. Jamais au grand jamais ce serait elle qui aurait tort.
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Des yeux bleus furieux. Ce regard fier de peste... Lexy ?

Oui, c'était bien elle... Elle était sur lui, en train de le disputer, comme toujours. Il était surpris de la voir si grande. Que lui était-il arrivé ? Il regarda ses mamelons, fort jolis, et bien plus gros. Il la laissait sur lui, profitant du spectacle pendant qu'elle rouspétait, mais bien sûr, le plaisir ne dure jamais.

Une furie blonde s'y mettait maintenant ! Mais aucune ne lui demandait s'il allait bien, s'il avait mal ou s'inquiétait de son état hagard. Mais où sont donc les femmes douces et gentilles ? Il se releva, après avoir fait rouler Lexy sur le côté en prenant bien soin de ne point trop la toucher, sinon, elle l'eût mordu, une fois de plus. Il se releva tant bien que mal, avec la lenteur d'une tortue qui était sur son dos.

Mais dame, dites-moi déjà où je suis ? Qu'est-ce que je fais là ?

Regardant la jeune fille brune aux yeux bleus et aux airs de peste de Lexy.

Et elle, c'est une grande soeur cachée de Lexy ?
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Troubadour libre d'Anjou
Charpentier parfois, MA toujours
En deuil d'un amour perdu

A peine avait-elle posé ses questions que Letiti arrivait. Elle n'eut même pas le temps de répondre à celles d'un Killijo qui se relevait péniblement.

Letiti donnait ses ordres d'un ton tellement autoritaire qu'elle avait envie de se mettre au garde à vous en disant : Chef, oui chef.

Encore un effet secondaire du "sort" de tout à l'heure?

Mais bon, si ça devait permettre de maitriser les deux coureurs de fond là, ça ne pouvait pas faire de mal.

Elle le vit remettre manu militari Lexy sur ses pieds, quand il lui dit:
Lulu ramène moi l'boucher.

C'est vrai ça il est passé où Abra?
Elle était partie à fond de train en supposant qu'il la suivait.
Elle regarda tout autour d'elle, mais aucune trace.

Killijo ne comprenait plus rien. Cette femme-enfant se rebellait comme Lexy. Le vieux machin auto-proclamé, mage-magicien-marabout, l'appelait le pervers ? Lui ? Malgré sa faiblesse, il se rebella aussi

Hey, le vieux marabout ! Je te permets pas de parler de moi ainsi ! D'abord, déjà, explique-moi ce que nous faisons ici, pourquoi nous sommes là, et ce que tu as fait à Lexy. Elle a pris des années en très peu de temps il me semble.

Il le regarda l'air menaçant

Quel sort lui as-tu jeté, vieux fou ? Je te ferais passer ta sorcellerie par le fil de l'épée

Il suivit Lexy comme pour se rebeller contre lui à son tour. Pour une fois qu'ils étaient d'accord... Et puis elle lui semblait la seule personne à peu près lucide dans cette troupe de fous.
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En deuil d'un amour perdu

Abraxes se sentait mieux, là. C'est qu'avec ce froid, cette pluie, et tout ce temps qui s'était écoulé…

Il sortit de derrière le tronc contre lequel il avait avec bonheur soulagé sa vessie, et… hésita franchement à rejoindre le groupe, dont le spectacle était aux antipodes de celui de tout à l'heure. De la file de pénitents muets, on était passé sans transition à un fatras de prises de bec, d'agitations, d'ordres et contrordres dont émergeait la péremptoire figure du clown meneur, qui se la jouait tyran… Ça tombait bien !

Ramener le boucher ? Pas la peine, pillard de porcheries, larron, maraudeur, chapardeur, tire-laine ou plutôt tire-soies, cambrioleur de fermes, bandit…

À court de mots, il lâcha : Angevin !

Marchant vers lui, il maugréait assez fort :

Le boucher il se ramène tout seul, il va te tailler une bavette…
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Le plus pimpant éleveur de cochons de toute la côte ouest, et un vrai Saumurois s'il en est.
(la petite Reyne de l'Anjou, le 21 avril 1457 à Bourges lors du 5e GFC)

La jeune Chandos venait à peine de faire quelques pas qu'elle entendit maugréer le petit gnome rouge.

Toi petite peste écervelé gâtée pourrie!

La colère montant, elle s'approcha de lui et lui cria dans les oreilles.

Je ne suis pas écervelée, pourrie, gâtée. La preuve je suis plus intelligente que toi. Où tu vois que je suis gâtée ? Regarde mes habits. Suis je toujours dans le château de maman à manger de bonnes choses, à recevoir de belles choses ? NON JE N'Y SUIS JAMAIS !

Lexy reprenait phrase par phrase.

Quand on mets les gens à sa recherche parce qu'on disparait sans rien dire, on a un minimum de reconnaissance quand on vous sauve d'une fièvre qui va vous faire passer de vie à trépas!

Mais qu'est ce qu'il racontait là.

Je n'ai rien demandé à personne moi. Si je suis partie en forêt c'était pour rattraper Chippy et de quelle fièvre tu parles. Tu racontes plein d'histoires pour te mettre en valeur.

Il divaguait le petit lutin il ne pouvait en être autrement.

T'es p'tet plus grande que moi n'empêche que tu mérites une raclée. Ta mère serait morte d'inquiétude de savoir tout ca.
Qui t'a mis à l'abri? réchauffé? Nourri?
Lulu et moi!

Lexy fronça les sourcils.

Et c'est toi qui va me donner cette raclée peut-être ? Rappelle toi la raclée que je t'ai mise alors que je n'avais que 5 ans, alors que tu m'attaquais sans raison. tu es resté mort comme tu disais. Non mais j'y crois pas. Pour qui tu te prend ?

Puis les paroles sur sa mère qui serait morte d'inquiétude. A ces paroles, elle eut le cœur qui se serra et son regard s'assombrit. Ce fut dans un souffle qu'elle répondit là.

Si maman avait été aussi inquiète, elle serait venue à ma recherche. Elle aurait envoyé tous ces gens. Je ne sais pas depuis combien de jours je suis ici mais apparemment beaucoup vu tout ce que j'ai grandi.

Cela l'énervait de ne plus se rappeler tout ce qui s'était passé dans cette forêt. Et là de toute façon même sa mère ne la reconnaitrait plus. Une grande tristesse l'accabla à cette idée. Mais la petite était dure et avait toujours ravalé ses larmes, ne montrant jamais rien de ce qu'elle ressentait. Pour cela qu'elle restait solitaire. Elle seule savait combien elle souffrait de l'absence de cette mère, qu'elle avait mis tant de temps à découvrir. En fait elle avait davantage vu Killi, tata Jo, et même Letiti que sa propre famille. Et le lutin qui lui disait qu'elle était gâtée, pourrie...

Elle recula, le regard sans expression, comme elle savait faire quand un souci l'accablait. Elle regarda Letiti et Lulu et c'est d'une voix sans ton qu'elle leur parla.

Merci de m'avoir aidée même si je ne me rappelle plus de rien

Elle profita que Letiti s'en prenait aux autres pour reculer discrètement et s'évanouir dans la forêt, en proie à ses pensées. Pourquoi retourner à Saumur alors que sa mère ne pouvait s'occuper d'elle. Elle n'était qu'un poids pour elle et ses affaires. Mieux valait disparaitre à tout jamais dans cette forêt qui l'attirait sans savoir pourquoi. Y avait elle trouvé ce qu'elle avait toujours cherché ? Une famille ?
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Lulu écouta l’explosion de colère de Letiti et celle pas beaucoup moins virulente de Lexy en réaction à celle-ci. Elle fut reconnaissante à Killijo de son intervention pour essayer de calmer les choses.

Elle s’était sentie très triste pour la jeune fille. Manifestement celle-ci pensait qu’elle ne comptait pour personne et surtout pas pour sa mère.

Lulu ne connaissait pas la mère de Lexy, mais elle ne pouvait pas croire que son sort lui soit indifférent. Aucune mère n’était ainsi. Il était tout à fait possible qu’elle ait envoyé des secours. Après tout la forêt est très vaste et ils s’y étaient vraiment enfoncés très profondément. Les secours n’avaient pas forcément pensé qu’une toute petite fille ait pu aller si loin.

Elle rattrapa Lexy qui s’éloignait et lui expliqua tout cela.

Puis elle ajouta :

J’ai l’impression que tu crois que personne ne tient à toi, mais tu as tort.

Regarde Letiti. S’il s’énerve comme ça, c’est parce qu’il s’est fait beaucoup de souci pour toi. Il est parti à ta recherche dès qu’il a su que tu étais perdue. Tu crois qu’il est là parce qu’il aime la forêt ?

Et tu as réellement eu un très grave accès de fièvre et il t’a veillé parce qu’il avait peur pour toi, même s’il te le dira jamais.

Et Killijo ? Regarde le. Tu crois qu’il serait venu habillé comme ça dans la forêt. Il n’a même pas pris la peine de se changer pour venir à ta recherche. Et quand il a cru que tu étais en danger, il a foncé tête baissée (c’est le cas de le dire) pour venir à ton secours.

Et moi je te connais depuis très peu de temps mais j’en serais malade s’il t’arrivait quelque chose.
Il faut que tu rentres à Saumur avec nous. Tu as une famille et des amis qui t’attendent.

Elle lui avait répliqué mot pour mot. Le diable avait eut toutes les peine du monde à se contenir. Sa main lui démangeait de lui adresser une monumentale claque pour faire taire toutes ces absurdités.
Le gamin et la raleuse s'étaient mis de pair pour la calmer , chose peut être un plus plus censé que ses pulsions. Puis vinrent les questions. La boule de nerfs sembla s'écrouler sur elle même. Le philosophe n'était plus vraiment sur qu'ils l'avaient retrouvé. Physiquement c'était clair, mais son esprit était encore bien embrumé.
Les nerfs un peu moins à fleur de peau, finalement plus las qu'autre chose il rala...oui il n'allait quand même pas verser dans les beaux sentiments comme lulu:

T'fais suer gamine. Presque autant qu'l'autre benêt la.
Qu'est ce tu vas foutre la bas?! Dans la foret?!
Que tu l'veuille ou non t'es une femme. T'auras encore moins ta place la dedans.
Réfléchis un peu.

Il se mit en marche vers le petit groupe, et enleva son chapeau. D'un geste il s'ébourrifa comme pour clarifier ses esprits. Il passa devant Lexy et lui enfonça son chapeau sur la tête, son précieux chapeau.

J'rentre à Saumur! La balade à assez duré.
Ras l'bol des enfantillages!
ras l'bol des fourrés, ras l'bol de l'humidité, d'ces foutues épines et tout l'tintouin.
Amusez vous encore si vous voulez mais sans moi.

Puis il s'éloigna vers ce qu'il supposait être le chemin... il croisait les doigts pour son effet de style si jamais il s'était lamentablement planté, Lulu ayant oubliée de lui donner la direction réclamée... Pff on pouvait jamais compter sur elle.

Tu m'rendras mon chapeau à Chasteau-en-Anjou.
S'tu l'fais pas, je te retrouverai, mais pour t'étriper cette fois.

C'était le moins qu'on puisse dire, il se mettait déjà des coups mentaux en se traitant de tous les noms. Quelle idée, de se séparer ainsi de la seule chose matérielle qui revêtait de l'importance pour lui.
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