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[RP] Les brigands voyagent, la Peste aussi (Rochechouart)

--Maximillien


Journal de voyage.

Le 5 de décembre de 1456.

Cela doit bien faire un mois qu'avec mon groupe nous avons quitté Rochechouart. Cette ville est bien trop ennuyeuse, il n'y a rien à faire. L'aventure, la vie sur les routes, ça c'est du divertissement comme nous l'aimons. Avec les gars ont à bien comprit l'astuce. Prendre l'argent des marchants ou des simples voyageurs qui ont le courage de passer sur notre route puis utiliser ce même argent en bière et en bon repas dans les tavernes.

Après Rochechouart, nous étions allé dans le Comté du Périgord, mais la concurrence là bas est rude, la Mairie d'Angoulême avait déjà supporté quelques attaques et lorsque nous tombâmes sur une autre bande ou décidât de repartir dans le Comté du Limousin et de la Marche. Après tout, c'est là que nous étions nés, on connaissait bien le coin.

En effet, les routes et les chemins secrets n'avaient aucun secret pour nous. Trop connu à Roche, pour y être nés, nous décidâmes de partir vers l'est du Comté. La petite ville de Ventadour était parfaite. C'est donc sur le chemin de Ventadour à Limoges que nous décidâmes de nous installer et de commencer à gagner notre vie de la manière qui nous plaisait.

Le 13 de décembre, la même année.

Par Aristote ! Cette Comtesse nous a envoyé ses armées ! Comte ou Maire, je ne sais et je me moque mais lorsque l'on se retrouve face à des soldats professionnels on ne rigole pas trop. Robert "Couteau Rouge" et Arthur "le détrousseur" furent tué ! Lâchement assassiné par l'armée Comtal ! Enfin, après ces pertes, la moitié de la bande décidât de partir, de reprendre une vie monotone et ennuyante à Rochechouart. Mais avec les plus fidèles de l'équipe, on partit vers Bourganeuf.

Le 19 de décembre...

Aristote ne nous aimes pas !!! Tant de malheur en si peu de temps ! Nous avions commencé à gagner moult piécettes, 327 écus d'après mon dernier calcul. Puis, il eut fallut quitter notre route ou nous avions gagné si bien notre vie pour partir dans cet enfer ! Les flammes ont déjà atteint certain de mes compagnons ! Cela s'est produit hier, nous avons décidé de nous attaquer à une riche ferme. Ce vilain avait deux champs à lui tout seul ! Tout les jours des employés et d'après les bruits de taverne, il payait bien le bougre ! Nous avons alors décidé de nous attaquer à lui... Lorsque nous rentrâmes en sa maison, il n'y avait aucune trace d'or, juste une odeur putride et des rats, des rats partout, maudits rats ! Ils se sont attaqués à nous comme des chiens en folie ! Trois de mes compagnons se sont retrouvé atteint de cette maladie de rats. Des formes, des bosses noirs, étranges, se forme sur les corps de mes compagnons. Après vient la mort.

Après cela nous avons prit la décision d'arrêter notre errance... on va rentrer dès maintenant à Rochechouart, là bas nous trouverons l'aide de ceux que nous connaissons, nous travaillerons dans les champs... le repentit nous guérira, j'en suis certain, Aristote nous soignera.


C'est dont le 21 décembre 1456 au soir que Maximillien et les hommes qui l'avaient rejoint dans la vie de brigand arrivèrent à Rochechouart, la ville qui les avait vu naitre, grandir et partir pour revenir enfin. Retrouvant leurs familles, ils n'hésitèrent pas à ramener leurs amis malades parmi les leurs. Ils leurs faillaient tout l'amour de leur famille pour retrouver leur force et guérir de cette maladie de rats.

Par la suite, après la longue marche qu'ils avaient fait pour revenir le plus prestement possible, ils se rendirent en taverne.


"Et bien, mes amis... je crois que c'est la fin de notre aventure... je me demandes si tous les brigands sont puni de la même manière que nous autre ? Mais peut-être Aristote a-t-il d'autres projets pour nous, de grands projets ? Enfin... portons un toast à notre belle aventure, il y a eut certes du sang mais il y a eut aussi de l'or et des femmes comme on pouvait en rêver ! A la votre mes amis ! Que notre retour à Roche nous permettent de retrouver... de retrouver l'envi de rire après les derniers malheurs que nous avons vécu."

Les compagnons se mirent donc à boire, à chanter, à s'enivrer, et à rire comme le temps d'avant qu'ils choisissent la voie des brigands.
Trokinas


Trokinas était dans un coin de l'auberge, seul, attablé. Il réfléchissait. D'habitude, il avait besoin de solitude pour réfléchir. Son bureau étant son endroit de prédilection. Mais aujourd'hui, c'était différent. Il avait besoin d'entendre des gens autour de lui. Pourquoi? Et bien parce qu'on ne réfléchissait pas à une campagne électorale dans un bureau tout seul, ca non. Au contraire, il fallait se méler à la population ét écouter les conversations en taverne. Là, les langues se déliaient, et alors on pouvait savoir ce qu'attendait le peuple. Quelles étaient ses préoccupations. Alors c'est pour cela que le Baron avait remisé ses atours luxueux dans un coffre pour aller tranquillement, avec une tenue de paysan (il n'avait pas eu à chercher bien loin ses anciens vetements), boire en taverne.

Il vit alors un groupe bruyant et agité un peu plus loin...

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--Maximillien
Les fiers compagnons en étaient déjà un une dizaine de bière chacun, la tavernier était fort heureux de voir de si bon consommateur. Chantant et riant, l'ambiance était bruyante. C'est à ce moment là qu'un humble paysan, ou ce qui s'en rapprochait le plus, arrivât en taverne. Si tôt Maximillien se tournât vers le visiteur.

"Ola toi, viens donc ici ! N'ai crainte, mes amis et moi revenions tout juste de voyage et fêtons notre retour dans cette ville qui nous a vu passer de l'enfant à l'homme. Allons installe toi avec nous, viens donc boire !

Tavernier, sort donc une bière pour l'ami ! Oh et puis tournée générale !"


De simple voyageur, voilà ce qu'ils se disaient être, revenant, non pas de l'est mais de l'ouest, du Périgord, après avoir parcourut l'ensemble de Comté voisin, ils revenaient en leur patrie. Voilà la version officielle de leurs aventures et de la raison de leur retour. Tous savaient que dire qu'ils étaient brigands aurait été leur fin, même si l'humble paysan ne pourraient sans doute rien tout seul.

Dans un coin de la taverne, certains restaient tout de même "entre eux", parlant à voix basse.


"C'est Jean le Borgne qui est partit le premier te dis-je."

"Que nenni ! Le Borgne fut le second, lui était partit avec un groupe en direction de la grange, c'est François le Ardue qui rentrât le premier dans la propriété, c'est même lui qui découvrit les rats mangeant le corps du vieil homme, soit disant qu'il était riche. Pfff, tu parles, un vieux paysan qui n'avaient pas un sous, que les rats pour compagnon et voyez ce qu'ils ont fait de lui."

"Mais le Borgne fut le premier à être attaqué par les rats, ils lui ont mordu la jambe, je le sais car c'est moi qui est pansé ses blessures !"

"Faites silence ! Voyez au comptoir, il y a un étranger qui est entré en taverne, de parler des rats nous ne devons. Cela est un sujet qui doit rester entre nous, honnis soit celui qui parle !"

"Oui tu as raison, comme toujours, Le Calme. Au fait Julien, comment vas ta jambe ? Ils t'ont eu si je ne me trompe ?"

"Cela va mieux, la plaie est cicatrisé et la bière aide à calmer la fièvre. De plus, je ne touse plus, cela doit être signe de guérison. La bière mes amis, c'est un remède à tout mal."

"Bien, allons donc rejoindre les autres."

Ainsi ces trois compagnons partirent rejoindre les autres qui chantaient au comptoir.
Philou15


Philou15 avait entendu parler de la mort d'un éleveur qui le fournissait régulièrement en vache pour son échoppe de boucher.
Il avait été attristé par la nouvelle, mais quoi de plus étonnant que de voir mourir des gens en plein hiver. Il suffisait d'attraper un bon gros rhume et puis voilà avec ce froid et cette neige...
Lui-même depuis le matin ne se sentait pas très en forme. Il décida d'aller en taverne pour se réchauffer, et puis surtout pour glaner quelques informations au sujet de la mort du paysan. Certaine rumeurs commençaient à courir, sur la découverte du cadavre, sur la disparition de quelques personnes.
Cette curiosité lui fit pousser la porte de la taverne. Il vit plusieurs personnes qu'il avait connues dans son enfance, présentes. Elles étaient parties depuis longtemps et trainaient derrière elles une odeur de soufre. Il vit aussi le baron Trokinas de Perpezac le noir, présent dans ces lieux. Il allait le saluer quand ce dernier lui fit un signe discret, lui demandant de se taire.


Bonjour B..., (quinte de toux), pardon, la compagnie. Quel temps!
Je reviens de l'église où on enterrait ce brave paysan qui est mort hier. Quelle triste nouvelle!!
Quelqu'un le connaissait parmi vous?




Philou15 avança dans la pièce, ignorant donc Trokinas qui ne semblait pas vouloir être reconnu.
--Enseline


[ HRP : l'histoire d'Enseline démarre sur le RP de Ventadour ]

Trois jours de marche, trois jours depuis qu' Enseline et la petite Jeanne avaient échappé à l'enfer de Ventadour, à cette vision de mort… de brasier… les cris, les pleurs, c'était insupportable…
Comment avait-elle pu échapper à ça…
Echapper à sa vie de putain, dans ce gouge infamme… Echapper à ses crasseux avides de chaire tendre…
Trois jours… elle essayait en vain d'oublier sa vie d' catin, d'mauvaise fille.
Trois jours crevant la faim, la poitrine desséchée, sans une goutte de lait pour sa petiote…

Tout juste âgée de quinze ans et déjà si abîmée par la vie…

Elles y étaient presque. Les premières fermes se dessinaient au loin et avec elles l'espoir de trouver quelque chose pour se nourrir…
Pis il faisait si froid… Fallait qu'elle trouve rapidement un abri…
Elle était sale, les vêtements en guenilles et cette méchante brûlure à l'épaule qui la faisait souffrir… Sans compter sur cette toux rauque qui ne la quittait pas.
Fallait pas que Berthille la voit dans c'état là…


[ Ferme de Pétrus Beauneveu, Rochechouart ]

Pétrus Beauneveu renifla en frottant son groin le long de la manche de sa pelisse maculée de lisier. Un glaviot vert et jaune remonta bruyamment sa gorge, pour atteindre le bec d'un corbeau qui fouillait la neige, à la recherche d'on-ne -sait-quoi…

Tin… Ben v'là pour toi raclure'rie !! Va donc au diable pour t'plaindre
Le fermier aperçu sa femme :

Hé la vioc…va m'chercher un tire jus et une cruche de vin, c'est que d'remuer l'fumier, ça m'donne le feu aux entrailles…ou alors c'est tes fayots !!!
Un chapelet de flatulences fit vibrer le fond ses braies…
Et tous mes vœux t'accompagnent vieille carne !!

Pétrus s'était remit à l'ouvrage quand il entendit derrière lui, un crissement de pas dans la neige et une petite voix l'interpeller…

M'sieur…mon brave m'sieur…
Hein ? Quoi, qui va là ? Pétrus se retourna et se saisit d'une fourche…
Bien l'bonjour m'sieur…C'est ti qu'mon enfant, il a faim et pis…ben moi aussi…
T'es quoi, toi hein ?? D'où tu sors, sacré nom d'un chien ?
Enseline serra Jeanne dans ses bras à moitié dénudés. L'enfant jouait à démêler les cheveux des chaires brûlées de son épaule, faisant grimacer sa mère…
Tu me fais mal chérie…
Sous l'effet du vent glacé, la douleur lui paraissait supportable.


Pétrus comprit vite de quoi il retournait. L'affaire de Ventadour… Il savait qu'il avait devant lui une tentatrice du diable. Il savait aussi que sa femme ne reviendrait pas de si tôt, compte tenu de son caractère suceptible…

T'es une catin hein ? D'Ventadour ?
J'suis plus m'sieur…
T'en ai une j'te dis !!
J'veux plus m'sieur… J'veux rentrer dans troupeau de note seigneur et…
C'est ça pis tu te montres comme ça… Pour plaire au seigneur p'être???
J'crois qu'en ai une sacrée, pis encore jeunotte hein ??? Pis pas mal faite avec un joli minois …


M'sieur, je chercher un peu d'lait pour ma petiote c'est tout… mais si…

Enseline fit demi tour. L'homme se précipita pour lui interdire toute rtraite et prenant un ton radoucit…

T'es bien gentille ma p'tite, comment qu'tu t'appelles hein ? Et le t'chiote là, c'est comment son p'tit nom ?? Elle est baptisée au moins ??

J'vous en prie…
T'inquiètes, viens par ici, y a des œufs et p'êtes… si t'es brave… qu'aura du lait et du pain… On est pas chiche ici… !!!

Enseline, la pointe de la fourche sous le menton, força un sourire édenté. Elle avait compris que le chemin du paradis était semé de ce genre d'embûche puante. Elle se résigna, se soumit.
Enseline avait faim et pendant que Pétrus dénouait ses braies, elle pensait fort à sa fille qui gobait un oeuf, assise dans la paille.
Elle avait mal, bien plus à l'âme qu'à l'entre jambes que ce porc avait déjà entreprit…
Au loin, les loups hurlaient. La nuit tombait. Elle se dit alors qu'il était préférable d'être ici, plus près, bien plus près du bonheur, que là-bas où son âme était chaque jour dévorée un peu plus…
Alienaure
Première visite en sa nouvelle ville d'adoption depuis désormais des semaines. Mais en cette veille de noël, elle avait achat à faire pour ses cousins et hôtes. Et quelques personnes à voir ...
Voyager de Meymac à Roche avait été étrange. Les pensées de la jeune fille avait vagabondé vers les paroles du baron et un sourire lui avait échappé. Elle aussi aimé la liberté qu'offrait la marche ou une chevauchée solitaire. Mais elle devait avoué que le confort de la voiture dans laquelle elle voyageait n'était pas désagréable, en cette froide journée d'hiver.
Elle avait regardé le paysage défilé tout en jouant distraitement avec l'émeraude qui ornait son doigt. Devant elle, deux paquets trônaient sur la banquette. Elle avait confectionné un couvre-lit en laine pour Archibald. Le temps où le commis l'avait caché chez lui, elle avait remarqué une vieille couverture éliminée. Et elle n'avait pas encore eu l'occasion de remercier le vieil homme de son aide.
Quant à l'autre... Elle avait longuement hésité. Mais l'absence avait semblé inquiété Trokinas. Aussi avait-elle fait faire, pour le noble limousin, un médaillon avec l'insigne de son comté. Et elle y avait glissé une mèche brune.

Soupirant de satisfaction, Aliénaure regarda les premières demeures de Rochechouart défiler devant ses yeux. Bientôt, elle pourrait passer un bon moment...

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Agatha21
Le froid était devenu moins rude ce matin. Au sortir de la chaumière, pour aller chercher de quoi rallumer son feu, Agatha eut une vision étrange…
Dans le champ voisin, celui qui lui appartenait jadis, un nombre impressionnant de rats cavalés entres les monticules de neige et les flaques d'eau laissées entre les sillons…
Un frisson parcouru son dos en même temps d'un malaise proche de l'écœurement…
Haaa!!!! Sales bêtes…bahhh !!! J'ai pas l'choix faut qu'y aille… J'vais mourir de froid sinon…
Agatha se dépêcha d'en finir avec le bois pour rejoindre sa demeure…

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--Enseline
Pétrus se rhabillait…
Tu peux passer la nuit ici, j'vais pas t'foutre dehors avec la t'chiote…j'suis pas un monstre… Pis j'tiens à mon salut… Comment qu'c'est qu'elle s'appelle déjà ?
Tiens v'là du lait pis du pain… T'as été brave… hé hé !!!
Planque toi aussi… Faut pas qu'la vioc te trouve là… T'aurais affaire à elle, pis moi aussi…

Enseline se couvrit tant bien que mal en et ramassa la miche pour s'en engouffrer un gros morceau dans la bouche…
Elle saisit le pichet de lait et fit boire Jeanne qu'elle avait pris sur ses genoux…

Merci bien M'sieur… merci pour tout…Dieu vous l'rendra…
Elle pouvait rien dire d'autre… Elles résisteraient à une autre nuit dehors…
Déjà une vilaine toux venait de la secouer et sa brûlure n'était pas bien belle à voir… Elle grelotait…
Pétrus attrapa une vieille toile de jute et lui lança…
Tiens couvre toi avec ça…
Rhaaa !! raclure'rie bestiole !!! Un rat venait de lui filer entre les jambes…

Juste le temps de soulever sa jambe avant de ressentir une piqûre…
Sacré bon dieu non mais !!! Rhaaa !! Il chopa la bestiole pour l'éclater entre ses doigts…

……

Au petit matin l'air était plus doux. Enseline s'était réchauffée dans la paille et les œufs lui avaient redonné quelque forces.
Pourtant, lorsque le soleil toucha son front, un frisson fit trembler son corps en parcourant sa colonne vertébrale…
Tiens c'est étrange, j'vois flou…
La neige s'était ç et là transformée en flaque et dansait sous ses yeux.
Enseline chancela…
Ohhh! Ohhh non… Ma Jeanne t'es où ?? Vient ma Jeanne faut pas qu'on reste ici…
Tant bien que mal elle enveloppa se qui restait du pain, pris quelques œufs et fit boire sa gamine…
Faut qu'je trouve le couvert, faut qu'je trouve Berthille…
Faut avant que ce soit trop tard…


Enseline sortit de la grange, Jeanne serrait contre elle en direction du bourg… Fallait qu'elle demande a quelqu'un…
--Archibald.
Archibald sortit de sa demeure par ce beau matin d'hiver. Il n'en avait pas conscience, mais ce jour allait marquer un tournant dans sa vie. Et pas des moindres. Le Vieil homme leva les yeux vers le pâle soleil. Rien ne laissait présager que quelque malheur allait s'abbatre sur le village.

Le genou de l'homme de main du Baron l'élança brutalement, lui annonçant une longue et froide journée. Il ferma la porte, et prit son sac sur le dos. Il devait aller faire des courses pour le Baron. Du maïs, encore du Maïs, pour les cochons. Si l'homme voulait de la marchandise pas chère, il fallait se lever tôt.

Soufflant devant le froid qui lui enserrait la poitrine, l'homme avança.

Il remarqua alors une jeune femme dans la neige. Elle semblait bien mal au point. Archibald avait un coeur d'or et cela le perdrait. Il tendit la main vers la jeune femme et remarqua avec horreur son état précaire, et qu'en plus elle portait un enfant.


B'jour Mam'selle, qu'faites vous dehors par un froid pareil, vous allez attraper la mort.
--Enseline
Ses pas se faisaient de plus en plus lourd, de plus en plus pénibles.
Il fallait qu'elle avance malgré la douleur qui lui arrachait les entrailles, malgré la fièvre qui lui brûlait le front, malgré son envie de vomir…
Elle serrait Jeanne. Fallait pas qu'elle tombe… Fallait qu'elle résiste pour la mettre en sécurité…
Un pas… encore un autre…Elle trébucha dans la neige, à genoux, tremblante…Une main au sol, l'autre serrant Jeanne…
Une voix soudain… Jeanne leva la tête… Un homme…encore un homme…
Fallait il qu'il subisse encore et encore…
Mais je ton de sa voix n'était pas le même… Une voix chaleureuse…

B'jour Mam'selle, qu'faites vous dehors par un froid pareil, vous allez attraper la mort.

M'sieur… siou plait… M'sieur … Le couvent Sainte Rita… M'sieur… Pitié pour ma p'tite, m'sieur…

L'homme se rendit compte de l'urgence…Elle était si mal en point…Il la regarda… elle était si jeune, si désespérée…Il l'aida a se redresser pour la soutenir…

M'sieur couvert, m'sieur… Ma cousine …Sœur Berthille…
--Archibald.
Le vieil homme comprit combien la jeune femme était dans le besoin. Il la souleva et fut surpris de la légèreté de ce corps.

Ce qu'il vous faut surtout, c'est du chaud. Venez vous mettre à l'abri chez moi.

Aucune malice n'était visible sur le visage du vieil homme. Il ne pensait pas à mal, il n'en était pas capable.

L'homme n'eut aucun mal à faire avancer la jeune femme et son enfant.


V' z' allez vous mettre au coin d' feu, vous changer, mettre des habits propres, puis j'irai me renseigner pour chercher votre cousine.
--Enseline


Nan M'sieur je veux pas m'sieur…
Enseline était terrifiée, elle sentait que ses forces la quittaient…Ce n'était pas pour elle mais pour Jeanne…
Fallait qu'elle résiste jusque là… fallait qu'elle puisse confier son enfant à Berthille.
J'veux pas aller chez vous m'sieur, j'veux pas… Ses larmes se mirent à couler sur ses pâles, si pâles joues creusées.
Un regard suppliant vers l'homme…pourquoi n'avait-elle jamais rencontré quelqu'un comme lui avant… bien avant…Avant toutes ces années d'horreur dans ce bouge à ventadour…
Vous etes si gentil mais j'ai pas beaucoup de temps…Je le sens… je le sens…
Enseline chancela dans les bras du vieil homme et une toux inquiétante la parcouru à nouveau…
Pitié M'sieur, amenez moi au couvent…
Une dernière parole avant de perdre conscience…
Le vieil homme essuya son visage et la souleva dans ses bras…
Ne vous inquiétez pas m'zelle…
--Archibald.
Il la souleva dans ses bras. Mais c'est que la jeune femme n'était pas bien lourde mais tout de même Archi n'était pas bien fort non plus. Il la porta donc vers chez lui, et la posa au sol. Puis il prit le jeune enfant, et la mit près du feu. Ensuite, il courut vers l'arrière de sa maison et prit sa charette. Il attela vite la mule pour ensuite la repasser devant.

Pendant ce temps, le petit bacille était en train de se répandre dans son organisme. Il n'en avait pas conscience, mais la toux d'Ensine venait de sceller le sort du vieil homme.

Archibald entra dans la pièce, Jeanne hurlait, comme si elle sentait que quelque chose de terrible était en train d'arriver.

Le vieil homme reprit la jeune femme dans ses bras, et alla la poser délicatement dans la charette, puis il retourna dans sa maison, à présent pleine de bacilles, puis enveloppa Jeanne dans une couverture bien chaude, avant de retourner prendre les rennes. Au loin, un carrosse arrivait.
Alienaure
Enfin arrivée... Aliénaure remercia le cocher d'un sourire et mit pied sur le sol pavé. Devant elle, la boutique du baron brillait des mille reflets. De nombreux habitants faisaient la queue dans l'échoppe, attendant commandes passées. S'excusant, elle se faufila entre les clients, soulevant des commentaires quant à l'impolitesse de la jeunesse d'aujourd'hui et l'impatience effronterie. Souriant aux mégères, elle adressa un signe de la main aux ouvriers qui lui répondirent et monta rapidement les marches qui menaient aux appartements du propriétaire des lieux.
Personne.
Fort bien. Elle pourrait prendre le temps d'installer ses effets personnels dans une des chambres vacantes et cacher ses cadeaux. D'ailleurs, en attendant le retour du baron, il y avait un cadeau qu'elle allait pouvoir donner...

Traversant à nouveau le magasin bondé et les clients râleurs, la jeune fille monta dans le carrosse qui prit la direction de la sortie de la ville. Une vitre était fêlée et le froid s'engouffrait insidieusement dans la voiture. Aussi, la jeune fille enroula-t-elle son écharpe, cachant du froid son nez et sa bouche.
Alors qu'ils s'approchaient, elle vit Archibald grimper dans sa charrette.


Et bien mon ami! Vous fuyez alors que je viens vous visiter?
_________________
--Archibald.
Archibald regarda la jeune femme, et son visage s'éclaira en la voyant.

Tudieux, mdame non. Je fuis pas. j'voulais emmener c'te pov' femme au couvent, elle semble bien mal au point, mais vous pouvez p'tet m'aider, r'gardez mon petit fardeau, kek j'en fait moi de c'te ptite?

Si le joueur derrière Enseline pouvait me dire ce qu'il souhaite, ca serait bien Trokinas
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