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[RP] Les brigands voyagent, la Peste aussi (Rochechouart)

Alienaure
Aliénaure ouvrit la fenêtre de la porte. Dans le fond de la charrette, le frêle corps d'une jeune fille, sans doute plus guère âgée qu'elle, reposait. Le teint cireux et le corps tremblant de la demoiselle ne lui plaisaient guère.

Elle ne survivra jamais à un voyage dans le froid, Archibald. Au pire, confiez-moi l'enfant, je vais aller jusqu'au couvent et ramener un médecin. Mettez-là au chaud et donnez lui quelque chose de chaud.


N'hésitant qu'une seconde, la jeune fille s'empara de la couverture de renard qui reposait sur la banquette et la donna au commis.

Couvrez la avec. Je reviens dès que je peux.
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--Archibald.
Boudiou d'boudiou

...furent les seuls mots que put articuler le vieil Archi. Il savait que ce n'était pas une bonne idée de la sortir, mais elle avait insisté.

Archi refit alors la manoeuvre en sens inverse. Il donna l'enfant dans les bras d'Alienaure, puis reprit la jeune femme pour aller la porter au coin du feu. Et violente douleur se réveilla dans le dos, mais il ne s'en rendit pas compte. Il laissa donc sa mule, tranquillement au froid, et rentra.

Une fois à l'intérieur, il allongea son précieux paquet, et la couvrit. Lui faire boire quelque chose de chaud? Bon ben au moins il essayerait. Il apporta alors une tasse d'eau chaude.


Allez, ma p'tite dame, faut boire ca elle a dit Dame Alienaure, et elle, elle sait parcqu'sa mère ben elle est médecin, ou apothicaire, ou herboriste, enfin elle sait quoi, alors buvez siouplait, faut pas mourir chez moi, enfin faut pas mourir tout court, parck'z'avez une belle donzelle qu'a besoin de vous 'savez. Allez buvez quoi.

Les yeux du vieil homme commencèrent à se remplir de larmes. Les cochons, ca pour les voir mourir, pas de soucis, mais les hommes et les femmes ca non !!!
--Archibald.
La jeune femme ne réagit pas lorsqu'Archi essaya de lui faire boire un liquide chaud.

Il insista cependant, et cela eut pour effet de lui déclencher un violent effort de toux. Son visage devint bleu, et la pauvre devait être en train de cracher ses poumons.

Eula mon Dieu c'est y pas possib qu'elle va mourir ici. Bon euh....

La panique s'empara de l'esprit du vieil homme, les paroles d'Alienaure quittèrent son esprit et il fit la seule chose qui lui vint : il reparti pour le couvent.

Il monta sur la charette, mit le corps de la pauvre femme à l'arrière, et mit la couverture dessus. Entre temps, la toux s'était calme, et Archi priait pour que cela ne recommence pas. Puis il héla sa mule, et se mit en marche vers le couvent. Le chemin ne fut pas long, mais cela parut une éternité à Archibald.

Il sauta en bas de sa charette, et appela.


Ma soeur, ma soeur, au secours, où qu'zetes? Bon sang, on a ben besoin d'vous. Soeur Berthille, vite au s'cours.
Alienaure
Assise dans le bureau de la mère supérieure, l'enfant endormie dans ses bras, Aliénaure attendait que la si attendue sœur Berthille arrive. Pas un bruit ne filtrait de la cour du couvent, pas un pas ne se faisait entendre. Seul la respiration tranquille de la petite lui signifiait que le temps ne s'était pas arrêtée.
Elle posa les yeux sur le visage endormi. Pauvre gamine... Elle ne sortirait peut-être plus d'ici avant sa majorité... Car la pâleur extrème de sa mère et les sanglots qui secouaient sa poitrine ne laissaient pas présageaient une fin heureuse.


Ma soeur, ma soeur, au secours, où qu'zetes? Bon sang, on a ben besoin d'vous. Soeur Berthille, vite au s'cours.

Aliénaure se redressa rapidement. Cette voix... Sans attendre, elle sortit du bureau chauffé, remit son écharpe autour de son visage pour se cacher du froid, emmitoufla la fillette et se dirigea vers la voix.

Bon sang, mais que faites-vous ici, Archibald?! Je vous avez dit d'attendre chez vous!! Elle va mourir dans ce froid, à être trimballée dans votre charrette! vous êtes encore plus têtu que votre mule!!
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--Archibald.
Archibald sursauta lorsqu'il entendit quelqu'un parler. Il s'arréta donc de courir dans tous les sens pour regarder qui l'avait appeler. Il reconnut la jeune Malemort, et fut honteux. Il regarda ses pies, et son pied gauche faisait quelques ronds dans la terre. Son visage était rouge de froid et mal être.

Chuis désolé m'dame. J'voulais pas, mais j'ai eu peur. Qu'la mort vienne la prendre et même que j'veux pas être à côté quand ca arriv'ra. Alors chuis v'nu ici pour trouver quéquun pour aider. J'sais j'aurais pas du, mais j'ai un peur, m'en voulez pas m'dame.

Archibald tomba à genoux autant de fatigue que pour s'excuser. Et cette Berthille qui ne venait toujours pas.
Alienaure
Aliénaure regarda le commis, un pincement au cœur. Elle savait que les hommes avaient une fierté telle que jamais ils n'avouaient une faiblesse. Surtout devant une femme. Aussi, le voir tout penaud, à genoux devant elle, osant verbaliser sa peur, lui fit de la peine.

La petite toujours endormie dans les bras, elle effleura le genoux du bout du pied. Rien ne servait de s'apitoyer un peu plus sans risquer de mettre son égo masculin plus à mal qu'il ne devait l'être en ce moment...


Debout, bougre d'âne... J'ai fait prévenir cette fameuse Berthille. Elle devrait arriver sous peu. Et en attendant, vous allez transporter la malheureuse dans le bureau où j'attendais. Il y a un bon feu de bois et la mère supérieure avait fait porté du lait chaud et des biscuits.

Précédant le boucher, elle traversait les couloirs du patio quand une sœur arriva.
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--Archibald.
Archibald se releva donc, sans prononcer une parole. Ses genoux et son dos émirent quelques cris de protestation suite à cette maltraitance matinale. Il fit ensuite demi-tour pour aller prendre son précieux colis.

Il repassa devant Alienaure en lui lançant un regard désolé et craintif, puis entra dans le bureau, en posant délicatement le corps d'Enseline.


Et elle va bien la p'tite? Et quand est-ce qu'elle vient la Soeur?


Alienaure semblait être la seule personne capable de l'empécher de sombrer dans la panique.
Alienaure
Des questions... Toujours les mêmes questions. Et bien entendu, des questions auxquelles elle n'avait pas de réponse.
Et le commis, pourtant si stoïque habituellement, qui commençait à présenter des signes d'agitation... Agitation dont n'était même plus secoué le pauvre corps frêle de la jeune fille...
Les yeux fixés sur elle, Aliénaure berçait l'enfant.


Ecoutez, Archibald, il va falloir vous calmer un peu. Je vous trouve bien agacé, ce matin. Je gère la situation alors cessez de vous interroger. Oui la petite va bien, elle a bu alors elle dort. Mais je doute que la bonne soeur tant attendue arrive avant que votre colis ne passe l'arme à gauche. Alors si personne dans ce couvent ne vient dans les minutes qui suivent, vous garderez la gamine et j'irais cherch...

La porte s'ouvrit sur une petite bonne femme encapuchonnée dans sa robe.

Sœur Berthille viendra vous visiter dès qu'elle aura fini ses ablutions matinales.

Et bien j'ose espérer qu'elle ne va pas prendre son bain mensuel aujourd'hui, car la demoiselle que nous avons ici souhaite lui parler avant de... enfin, vous comprenez, finit-elle en désignant de la tête le corps paisible.

Intriguée, la bonne sœur se dirigea vers la couche de fortune, se pencha, fronça ses sourcils fourageux, marmonna quelques paroles en latin et recula vivement en se signant.


Comment avez-vous osé faire entrer l'œuvre du Malin en la maison d'Aristote, notre Père?

Stupéfaite, Aliénaure regarda Archibald, puis revint sur la petite bonne femme qui récitait ses prières en baisant son chapelet.


Cette pauvre fille a été trouvé par cet homme sur la route, avec son enfant. Nous n'allions tout de même pas la laisser finir ses jours dans un fossé?! Elle demande à corps et à cris à voir la fameuse Berthille! N'est-il pas de votre enseignement que toute personne est bienvenue en la maison du Seigneur?

Fière de sa tirade, la jeune Malemort regardait la bonne soeur continuer ses blablateries.

C'est le Mal... Il est arrivé... O Seigneur Tout Puissant, donnez-nous la force de combattre. Aidez-nous à le repousser...

Mais bon sang, de quoi parlez-vous?!

Nous avons reçu ce matin missives des églises de Bourganeuf, Tulles et Ventadour... Le Mal touche le Limousin! La peste est parmi nous!

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--Archibald.
Les paroles de la Soeur eurent l'effet d'une Bombe sur l'esprit déjà bien malmené du pauvre Archibald.

AAAAAAAHHHHHHH. Je suis condamné. Je viens de faire entré le Mal dans l Couvent, chuis responsable, je suis damné, et maudit je vais aller en Enfer.

Le pauvre commis se jeta aux pieds de la soeur.


Pardonnez moi ma Soeur, je ne savais pas. Délivrez moi du Mal, recommendez mon âme à Aristote. Je ne veux pas aller sur la Lune, bénissez moi, je veux me confesser.

Tout cela fut difficile à comprendre au milieu des sanglots et des pleurs du pauvre homme.
Alienaure
La peste...

Les paroles de la bonne sœur s'insinuaient doucement, lentement, dans le cerveau de la jeune fille.

La peste...

Des images s'entrechoquèrent dans sa tête. Elle, assise dans le bureau de sa mère, des livres posés autour d'elle... Des pages avec des centaines de mots, des images... des gravures de personnes malades, avec des taches, crachant leurs poumons à chaque toux... Des brasiers où des cadavres s'amoncelaient... La panique qui se lisait sur les visages des dessins...
Elle se souvenait de sa mère qui l'avait trouvé en pleurs, devant cette souffrance imagée. Des paroles de celle-ci lui disant que c'était une mauvaise histoire, juste écrite pour faire peur aux enfants qui n'écoutaient pas leur parents. Et les cauchemars qui avaient hanté ses nuits pendant plusieurs jours...

La peste...

Non... C'était impossible... Les yeux fixés sur le corps allongés, Aliénaure sentait les larmes lui piquer les paupières.
Instinctivement, elle plaqua un peu plus son écharpe contre son nez à sa bouche, et s'adressa, d'une voix presque inaudible, à la bonne sœur.


Il faut un médecin...
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--Enseline
[ Au couvent Sainte Rita …]

Une faible, si faible voix…
Enseline revenait doucement à elle, comme on allume une bougie dans l'obscurité de la conscience… Elle se cru quelques secondes au paradis…légère, soulagée, heureuse à s'y méprendre…

J'suis chez l'bon dieu, j'suis au Paradis, ça y est ??

Mais une voix lui fit reprendre sa lucidité…

Comment avez-vous osé faire entrer l'œuvre du Malin en la maison d'Aristote, notre Père?
C'est le Mal... Il est arrivé... O Seigneur Tout Puissant, donnez-nous la force de combattre. Aidez-nous à le repousser...


Bert…oh ! Sœur Berthille !! Mmmaa … Couusinne !!!…Jeannne ??? Jeannne ma Jeannne… Ooohhh…

Enseline redressa la tête, dans le flou de sa vision, déformée par la fièvre, elle vit que sa petite était là, dans les bras d'une dame…
Des voix arrivaient jusqu'à elle mais sans qu'elle en comprenne le sens…
Un homme s'agitait… Une sœur…Tout était si confus…

La porte s'ouvrit d'un coup…
Mais que ce passe t il donc ? Vous m'avez fait demander ?
Une jeune femme ronde, un voile encadrant le visage, pénétra dans la pièce… A son tour, elle fronça les soucils et se dirigea vers la pauvresse allongée près de l'âtre…
Ohh Seigneur tout puissant !!! Enseline mon enfant !!!! Sainte mère de dieu !!!!
Sans prendre plus de précaution, Berthille s'agenouilla près de sa cousine…

Berthille ?? C'est toi ma cousine ??? SSss…sœur Berthille !!
Oui mon enfant je suis là, n'est crainte…

Le regard interrogateur de la sœur se posa sur Dame Alliènaure et l'enfant endormie.
Puis sur le vieil homme priant Aristote de le laver de ses pêchers ?? Mais quels pêchers ??? Rhaaaa elle n'y comprenait rien.

SSss…Sœur Berthille…il fautque…
Enseline souffla de nouveau sur le cierge qui illuminait ses yeux, pour se plonger involontairement dans un sommeil comateux…

Il faut soigner cette plaie et oindre son front d'huile sainte… Dientre sœur Thèrese !!! Ne resteez pas planter ainsi…Nous aurons tout le temps de priez notre seigneur après lui avoir prodigué soins… Allez !!!

Blème, sœur Thèrese n'eut d'autre choix que d'obéir…
Enseline ?? Enseline… réveilles toi ma cousine… !!!

Se retournant vers Dame allienaure…
Dame, mais que faites vous ici ? et qu'elle est cette enfant ?

C'est ma Jeanne…ma petite…Jeanne… N'est ce pas Maaadaamee… Je t'en supplie…occupe toi d'ma Jeanne…
Juste eu le temps avant de resombrer…

Ne vous inquiétez pas Madame, je vais m'occuper de tout…Jeanne…Je crois bien que c'est comme cela qu'elle s'appelle… sera en sécurité au convent Sainte Rita…
Vous avez fait bien plus que quiconque ne l'aurait fait…Vous êtes charitable…Dieu vous accompagnera j'en suis sure et vous protégera…
Je prierai pour vous Dame soyez en certaine…


Se retournant vers le vieil homme…
Quant à vous, nul besoin de recommander votre âme, le seigneur reconnaît ses brebis…Vous en faite partie, car si ce n'était pas le cas, vous ne seriez ici… N'ayez crainte…Dieu ne vous abandonnera pas et vous ouvrira les portes de son paradis céleste le moment venu…

Maintenant vous devez m'excuser, je doit prendre soin de ma cousine et de son enfant…
--Archibald.
Archibald se jeta alors aux pieds de Soeur Berthine.

Merci ma Soeur, soyez béni. Mais le Malin est toujours dans ces murs, La Peste est là. Faut qu'vous fassiez quek chose, sinon nous allons tous mourir à commencer à cette femme et son enfant. Ne nous abandonnez pas, je ne veux pas mourir de la main du Malin.

Puis Archibald s'effondra sur le sol en pleurant et en serrant les chevilles de la Soeur.
--Berthille
Relevez vous mon brave…Relevez vous…Je vais m'occuper de tout et mettre ma cousine en isolement dans une cellule à l'écart du couvent…Je prendrez toutes les précautions nécessaires, mais je ne peux l'abandonner ainsi…
Elle ira à confesse le moment venu…
Qu'en à vous je prierais pour le salut de votre âme mais maintenant le mieux et que vous rentriez chez vous… Reposez vous…Vous en avez fait bien assez…
Le Malin ??? Rhaaa allez !!! Pour l'instant il n'est pas question de ça… Pis n'écoutez pas sœur Thérese…Elle ne sait pas de quoi elle parle…


Berthille essaye d'être la plus rassurante possible, mais au fond d'elle, elle savait bien… Elle avait lu les missives de l'église limousine…
La Nonne fronça les sourcils devant ce vieil homme terrifié… Il pouvait pas rester là de toute façon…
Rhaa… Ici ce n'est pas un lieu pour les hommes voyons !
Je vous ferais amener des plantes pour des fumigations et de l'huile sainte, cela vous permettra de chasser les esprits diaboliques de la maladie…
Rentrez chez vous maintenant…
--Enseline
Enseline avait été installé dans une cellule à l'écart du couvent, celle qui servait d'habitude aux nonnes repentantes. Celles qui avaient sans nul doute commis on ne sait quel pêcher qu'elles devaient se faire pardonner par le tout puissant seigneur…
Quelques jours seule, à prier et à jeûner, ça pouvait pas faire de mal de toute façon…

Au soir, Enseline avait retrouvé le visage rond de sa cousine voilée, penchée au dessus d'elle, un linge sur la bouche…
Son air semblait plus ombrageux. Elle semblait très inquiètes.

Ma cousine ! Faut qu'j'aille à confesse…
Ne parle pas trop et repose toi…garde donc tes forces…
Mais je vais bientôt rencontrer n'te seigneur, c'est sûr…
Je sais que ta vie n'est que pêcher, je ferai appeler le confesseur…
Tu sais… j'lai pas choisi ma vie…
Notre seigneur nous laisse toujours le choix du bien et de mal…toi…disons…disons qu'il te jugera équitablement…
Mais n'a-t-il pas vu ma vie de misère après la mort de mes parents , N'a-t-il point constaté qu'en les rappelant à lui, il me livrait au diable ??
Tait toi ma fille, le doigt de dieu s'abat déjà sur toi ! Ne blasphème pas…

L'heure du repas…Le ventre de la cousine fit retentir un grondement de bârate que l'on tourne…
Je dois y allez mon enfant…Repose toi…Je te ferai apporter un peu de soupe. Je passerai plus tard et prierai pour ton salut…
Merci…Berthille ?…Tu t'occuperas de Jeanne ? Tu sais, elle a reçu le baptême ! Elle est propre…
Ne t'inquiète pas nous veillerons sur elle. Elle a l'air si pur sous sa gangue de crasse…

Lorsque sœur Berthille referma la porte, sœur Thérèse l'attendait effrayée…
Elle a bien la peste n'est ce pas ?

Malgré la porte fermée, Enseline entendit parfaitement la frayeur de sœur Thérèse. Elle savait qu'elle n'y réchapperait et qu'elle mettait en danger tout le couvent.
Elle se dit que Jeanne avait eu de la chance, reçut la protection d'un ange et qu'il ne fallait pas tenter le diable plus avant.
Elle décida donc de s'enfuir à nouveau…
Le cœur en pièce, mais soulagée de laisser sa précieuse fille, bien à l'abri derrière ces murs…
Alienaure
Comme dans un état second, Aliénaure avait regardé la si attendue sœur Berthille. Dame d'un calme olympien, elle avait imposé son attitude à chacun. Et la jeune fille avait confié l'enfant comme si de rien n'était,sans toutefois s'empêcher d'adresser son âme à Celui dont elle apprenait les enseignements.

Une fois hors du couvent, la jeune fille regarda le commis qui la suivait.
La peur qui brillait dans ses yeux à son arrivée ici n'était rien en comparaison à celle qui le hantait désormais.
Sans avoir été confronté à elle, tout le monde avait entendu parlé de la peste. Tout le monde en connaissait l'issue. Les images, qui l'avaient pourchassée des nuits durant son enfance, revinrent s'imposer à elle. Une violente nausée s'empara de son estomac et elle dut fermer les yeux pour la juguler.
Noël arrivait... Les élections arrivaient... Les esprit s'étaient quelque peu calmés...

Elle regarda le boucher grimper dans sa charrette. Que lui dire? Elle n'en avait strictement aucune idée.


Archibald, je... Ne vous inquiétez pas... Il y a des gens qui guerrisent de...
Ecoutez... Je suis à Roche pour les fêtes... Venez passer le soir de Noël avec nous...


Mais toujours aucune réaction. Le commis prenait les reines de sa mule, le regard vide.


Et puis je ferais moi-même le repas... Parce que si je laisse le baron en cuisine, nous mangerons soit trop cuits, soit pas assez... Je ferais une tourte aux légumes... Celle que vous aviez tant aimée, la dernière fois... Et un dessert que faisait la cuisinière de Chabrières pour mon anniversaire.


Un coup de cuir sur le dos et la charrette s'ébranla, la laissant seule dans la neige.

Et je viendrais vous chercher!,
cria-t-elle avant qu'il disparaisse au détour du tournant.

Alors, le pas lent, elle monta dans le carrosse. Elle devait absolument trouver le baron. Il fallait qu'il sache...


A peine le carosse s'était-il arrêté dans la rue commerçante qu'Aliénaure en descendit et sans mot dire, monta en courant dans les appartements du baron. Une bassine d'eau avait été mise à chauffer pour une raison quelconque. Sans attendre, elle retira ses habits, les jeta dans la cheminée, où les flammes commencèrent à lécher rapidement la douce fourrure de renardeaux. Le feu purifiait, selon les images de ses cauchemars.
Hypnothisée par les couleurs rougeoyantes du foyer, la jeune fille s'assit dans la bassine, tremblant à l'eau à peine tiède, et commença à se laver, à frotter avec un linge trouvé à proximité. Comme pour oublier ce qu'elle avait vu. Comme pour oublier qu'elle avait peut-être échappé au pire comme elle venait sans doute de sceller sa vie.
Les larmes vinrent bientôt se mêler à l'eau, les sanglots remplacèrent bien vite les tremblements. Dans un état second, la jeune fille sortit du baquet, s'enroula dans un grand draps frais, claquant des dents, de froid, de peur. La fatigue eut raison de ses craintes et vint la cueillir après qu'elle ait revêtue une longue chemise et un caleçon de laine.

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