--Enseline
Enseline traînait péniblement ses sabots de bois qu'elle avait pris soin de fourrer de paille, maigre remède contre le froid de cette nuit glaciale.
Avant de se glisser dehors, elle avait jeté un dernier regard sur le couvent, d'où lui semblait lui parvenir les rires de Jeanne. Au moins, se disait elle, elle survivrait et un jour peut-être, lui parlerait on de l'amour de sa mère. Celui qui l'a fit venir sur les chemins, vers sa rédemption.
Enseline se berçait de cette illusion autant que le vent qui la ballottait de droit et de gauche.
Derrière la colline, le soleil rougeoyant, montrait encore ses quelques rayons, faisant croire à un lendemain plus chaud.
Lutter, lutter jusque là bas, derrière cette montagne si loin si difficile à gravir
Au dessus des taillis, volaient en cercle, des sombres oiseaux
La frêle silhouette d'Enseline se détachait enfin, sombre sur le ciel de feu
Il lui semblait qu'il lui prenait ses dernières forces pour affirmer son éclat crépusculaire
Lorsque ses yeux parcoururent la plaine qui s'étendait devant elle, Enseline y vit, pointées vers le ciel, des fourches, des halbardes, des bras, des ventres, que des corbeaux déchiquetaient aisément
Sur des charrettes à bras, des jambes pendaient enchevêtrées
Ca et là, des brasiers brûlaient
La haine envahit son cur et elle se mit à hurler
C'est donc ici que tu m'as emmenée Seigneur ?! C'est ici que tu veux que je te rejoigne ??
Le dégoût se mêlait à ses larmes.
Elle avança encore un peu
Et bien me voilà Seigneur, me voilà !
Enseline s'écroula, comme foudroyée, dans le fossé, non loin d'une corneille bruyante
A ce même moment, le neige se remit à tomber, recouvrant peu à peu son frêle corps
Avant de se glisser dehors, elle avait jeté un dernier regard sur le couvent, d'où lui semblait lui parvenir les rires de Jeanne. Au moins, se disait elle, elle survivrait et un jour peut-être, lui parlerait on de l'amour de sa mère. Celui qui l'a fit venir sur les chemins, vers sa rédemption.
Enseline se berçait de cette illusion autant que le vent qui la ballottait de droit et de gauche.
Derrière la colline, le soleil rougeoyant, montrait encore ses quelques rayons, faisant croire à un lendemain plus chaud.
Lutter, lutter jusque là bas, derrière cette montagne si loin si difficile à gravir
Au dessus des taillis, volaient en cercle, des sombres oiseaux
La frêle silhouette d'Enseline se détachait enfin, sombre sur le ciel de feu
Il lui semblait qu'il lui prenait ses dernières forces pour affirmer son éclat crépusculaire
Lorsque ses yeux parcoururent la plaine qui s'étendait devant elle, Enseline y vit, pointées vers le ciel, des fourches, des halbardes, des bras, des ventres, que des corbeaux déchiquetaient aisément
Sur des charrettes à bras, des jambes pendaient enchevêtrées
Ca et là, des brasiers brûlaient
La haine envahit son cur et elle se mit à hurler
C'est donc ici que tu m'as emmenée Seigneur ?! C'est ici que tu veux que je te rejoigne ??
Le dégoût se mêlait à ses larmes.
Elle avança encore un peu
Et bien me voilà Seigneur, me voilà !
Enseline s'écroula, comme foudroyée, dans le fossé, non loin d'une corneille bruyante
A ce même moment, le neige se remit à tomber, recouvrant peu à peu son frêle corps