Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[RP] La peste s'étend... [Ventadour]

Nicotortue
[Domaine de Brassac, en lisière de Ventadour]

Dès que la nouvelle d'une possible épidémie de peste avait couru dans les rues de Limoges, le Comte avait immédiatement donné l'ordre de préparer le départ de sa Maison pour Ventadour. Il n'y avait pas de temps à perdre : il fallait prendre de vitesse l'épidémie avant qu'il ne soit trop tard. A Ventadour, à l'écart de la populace, ses gens et lui seraient à l'abri et autosuffisants. Il suffirait d'attendre que l'orage passe, reclus derrière les hauts murs de la propriété. Au pire, si jamais la maladie parvenait jusque là, il serait toujours possible d'aller s'enfermer à Neuvic ou à Turenne.

Ainsi, en plein milieu des festivités de la Natalité, le Comte avait discrètement gagné le domaine ancestral des Brassac. Cela faisait des mois, voire des années, qu'il n'y avait mis les pieds, occupé aux 4 coins du royaume, puis résidant essentiellement à Limoges et à Turenne. L'arrivée au domaine s'était faite au petit matin et nul en ville ne semblait avoir noté l'arrivée du Comte. Ce qui était le but désiré... Le portail fut soigneusement refermé et cadenassé et quelques hommes d'armes furent laissés en sentinelles à proximité, afin d'empêcher l'entrant à quiconque. Il s'agissait de se protéger et nulle pitié n'était de mise.

Dès le premier jour, l'intendant fit le tour des greniers, des celliers et des caves afin de s'assurer qu'on ne manquerait de rien, quelle que soit la durée de la réclusion. Les récoltes de l'automne avaient été excellentes et toutes les réserves étaient pleines. La disette n'était absolument pas à craindre.
Rassuré quant à l'intendance, le Comte se retira dans sa bibliothèque, ne s'occupant nullement de ce qui pouvait se passer en ville. Le domaine était clos dans un isolement hautain et n'entendait pas en sortir. Pourtant, malgré leur désir de ne pas se mêler de la situation à Ventadour, les habitants de Brassac ne purent qu'entendre sonner le glas et apercevoir au loin les volutes noires d'un incendie, apparemment d'importance. Bien que curieux, ils n'osèrent enfreindre les ordres du maître des lieux qui avait formellement interdit toute communication avec la ville.

_________________
Ewaele
[Chateau de Limoges, bureau comtal]

Pigeon vol, vol, vol… Ewa ouvrit sa fenêtre et réceptionna l’oiseau, prit le petit parchemin attaché et lu attentivement…

Citation:
Peuple du Limousin et de la Marche, salutations.

Nous avons appris le malheur qui s’abat sur vous et avons à coeur que cela ne soit aussi grave qu’il ne paraît.

Dans un soucis d’aide et dans l’optique d’une compréhension du malheur, et par une connaissance durement acquise par l’expérience d’une telle catastrophe, moi, Skip Lo Casalièr, Vice-Médecin en Chef du Languedoc, ainsi que mes confrères et consoeurs, avons décidé de vous faire parvenir un stock de thériaque pour vous aider à soigner vos malades et prévenir toutes nouvelles infections.

Nous souhaitons que cela serra suffisant et vous aidera à combattre ce mal du Sans-Nom.

Qu’Aristote veille sur vous et vous protège!

Fait en le Château de Montpellier le huitième jour de janvier en l’an 1457

Skip Lo Casalièr!
Vice-Médecin en Chef!
Pour vous servir!


Ewa soupira après lecture, et trépignait déjà d’impatience de recevoir le dit « Thériaque », il était grand temps de se débarrasser de cette maladie qui dévastait la province du Limousin… Elle fit appeler des gens du château et leur demanda après avoir fait des copies de sa plus belle plume, du courrier accompagné d’une annotation de bien vouloir l’envoyer rapidement aux Maires de chaque villes afin que l’annonce soit placarder, et les villageois rassuré sans oublier les voyageurs présents involontairement sur leur sol…
Tarrelian
[RETOUR EN MAIRIE]

Combien de jour… Combien en avaient ils encore à vivre…
Il était là, assis à son bureau, les traits tirés et sales, La suie et la sueur mélangées formait de vaste sillons sur son front…

Que faire maintenant…
Le cadavre avait été incinéré en même temps que l’auberge… Mais combien de foyer d’infections pouvaient encore être présents en chacun des catins et clochard des bas fonds…

La flamme de la bougie, scéllée à même le bois de son bureau, vacillait, lançant les ombres de la ruine sur les murs décrépis de la pièce… Funestes augures des jours à venir…

Alcy était rentrée à Saint Anne, donner ordre que la petite ne sorte sous aucun prétexte…

Il ferma les yeux un cours instant…
Là…Mara était couchée dans son lit devant lui, allongée dans les draps de soie… Le corps couvert de bubons…L’odeur de la mort dans sa chambre…


NON !!!

Le cri fut perçant, les yeux devenus fous… Pas la folie malsaine qu’il avait pris pour maitresse pendant tant de jours…Non une folie teinté de crainte, les yeux hagard de la résignation et de l’effroi face à l’inéluctable…

Il se saisit d’une plume, griffonna quelques lignes à l’attention du gouverneur…
Il leur faudrait le maximum de soldats…Si pas pour enrayer la maladie, la confiner…Et éliminer tout vecteur potentiel qui tenteraient de passer outre… Tous les tuer…

Il cacheta le pli et le remis au jeune page pour qu’il la porte avec célérité jusqu’a la caserne…
Il n’eut pas le temps d’invectiver le jeune garçon que le tocsin résonnait déjà…Non…Le clocher de la ville…

Le regard vide du maire se porta vers la fenetre…L’église brulait… Des volutes de fumées noire et acre se rependait par certains vitraux brisés…


Bordel… C’est quoi encore ça…

Il mit une claque au gens coursier toujours planté devant lui, lui arrachant un regard silencieux

Qu’est ce que tu fout encore là ? Dégage...Et vite!!

Sans plus prêter attention au jeune garçon, sachant très bien qu’un deuxième rappel à l’ordre ne serait pas nécessaire, il sortit du bureau prestement, se rendant d’un pas décidé vers le lieu saint du village…Si même lui brulait…Que resterait il d’eux…

[DEVANT NOTRE DAME DU LAC]


Arrivé sur le parvis, c’est une foule pouilleuse et bigarrée qu’il découvrit à l’intérieur…
Les filles du bordel, les enfants des rues, même le vieux manchot était là… La lie du quartier s’était donné rendez-vous…

Il resta figé sur la devanture, n’osant franchir les deux lourdes portes…

Oui…Tous les bruler vif… Eradiquer cette saloperie qu’ils portent tous en eux…
Il tira son épée comme l’une des catins s’approcha de lui, pointant la lame vers la jeune femme… A peine 16 ans, les traits pâle, limite maladif… La poitrine pas encore assez formée pour tenir dans ce décolleté qu’elle veux certainement aguicheur..


Reste là… Où est le diacre Enosch ?...

La jeune femme se figea…Désigna l’endroit d’où l’on tirait les cloches…

Va me le chercher…Dis lui que le maire est là…
Nicotortue
[Domaine de Brassac]

On ne sait comment, la nouvelle que l'église de la ville brûlait atteint le manoir des Brassac. Elle se répandit d'abord parmi les soldats qui patrouillaient dans le domaine; puis dans le domestique, avant de franchir la porte de la bibliothèque dans laquelle le Comte passait ses journées. C'est son intendant qui le mit au courant, la mine confuse, conscient d'avoir enfreint la règle préalablement fixée par son maître qui avait interdit toute relation avec Ventadour.

L'incendie de l'église laissa le maître des lieux d'abord sans voix. Que l'on brûle les maisons des morts de la maladie, certes, mais pourquoi l'église ? D'autant plus qu'il semblerait que cela avait été l'un des premiers édifices à être brûlé. Quelle mouche avait piqué les autorités du village pour que l'on en arrive à de telles extrémités ?
Etouffant un soupir, le Comte ordonna qu'on selle sa monture et que son escorte se prépare. Il allait à Ventadour voir de quoi il retournait. Malgré son air effaré, le vieil intendant n'osa rien répondre et partit comme une flèche transmettre la décision comtale et faire préparer des linges imbibés de vinaigre afin de combattre la pestilence.


[Parvis de l'église]

La fumée était visible de très loin, signe que l'incendie était d'importance. En arrivant sur la place, le Comte vit que c'était le cas. Il remarqua aussi que les personnes présentes sur la place n'avaient rien de très présentable mais, au contraire, devaient habituellement résider dans les bas-fonds de la ville. Ses sourcils se froncèrent et son air se fit plus dur, hautain et méprisant. Presque imperceptiblement, les quelques hommes d'escorte lourdement armés qui l'accompagnaient resserrèrent leurs rangs autour de l'étalon bai que leur seigneur montait. Ce qui ne les empêchait pas de lorgner d'un air discret les décolletés des catins qui grouillaient sur le parvis, en faisant cependant bien attention à ce que le Comte ne s'en aperçoive pas. Mais celui-ci était trop occupé à chercher des yeux un responsable ou une de ses connaissances pour remarquer le manège de ses hommes.
_________________
Tarrelian
Tarrelian fixait toujours l’intérieur de l’édifice, un léger sourire aux lèvres tandis qu’il admirait le feu de joie improvisé par les pauvres hères tentant de réchauffer leurs membres pris par le froid, scrutant la fumée noirâtre qui s’accumulait sous la voute de la nef, s’échappant par volutes par chaque interstices dans la brique, le vitrail…

Aristote réchauffe à la fois les âmes et les corps de ses fidèles…Voila qui est bien…

Soudain un picotement dans sa nuque… Le cliquetis caractéristique d’hommes en armes, le claquement de fers sur les pavés gelés de la rue derrière lui, le hennissement étouffé d’un cheval…
Les sens de l’ancien brigand en alerte, Tarrelian se retourna en direction du bruit, l’épée toujours dégainée

Un froncement de sourcils plus tard, c’est l’équipée d’un noble au grand complet qui se tenait devant lui, le maitre de la maisonnée juché sur un étalon de fort belle taille…
N’ayant jamais eu l’envie ni le temps d’apprendre les couleurs des seigneur locaux, il ne put le reconnaître…Cependant la couronne ornant le haut du blason ne laissait aucun doute sur le haut lignage du personnage.

Lentement, laissant l’épée prendre place le long de sa cuisse, la deuxième main venant frôler la commissure de ses lèvres, signe d’un trouble ou d’une anxiété intérieure, il se décida à prendre la parole


Messire… Il hocha doucement la tête, sans quitter des yeux le cavalier Que nous vaut la visite d’une telle troupe ? Il marqua un temps d’arrêt jaugeant l’homme…Puis sa garde rapprochée
Je me nomme Tarrelian…Bourgmestre de Ventadour… Je m’excuse, mais je ne pense pas avoir l’honneur de vous connaître…
Il pivota légèrement, pour avoir et l’attroupement, et l’intérieur de l’église dans son champs de vision… Et ce Diacre qui n’arrivait pas… Et l’armée… Où pouvez bien être le gouverneur…

Je suis… sincèrement désolé d’avoir à vous accueillir dans ses conditions…Mais… Un problème sanitaire urgent demande à être réglé…
Nicotortue
Juché sur sa monture, le Comte regarde le nouvel arrivant et l'écoute attentivement. Sa méfiance est perceptible et compréhensible. Il semblerait donc qu'il soit le nouveau maire de Ventadour. Autant donc lui répondre, en atténuant autant que possible la froideur de son ton habituel.

Effectivement, sieur Bourgmestre, nous ne nous connaissons pas, n'étant revenu en ces lieux que depuis peu. Je suis le Comte de Turenne,... un instant d'hésitation, le temps de se demander s'il est utile d'aller plus outre dans la présentation, puis finalement. ... propriétaire du domaine de Brassac situé à l'extérieur de Ventadour, sur la route de Tulle.

Un regard rapide jeté sur les hommes d'armes portant ses couleurs et l'entourant.

Ces hommes sont à moi. Il s'agit de mon escorte. Y aurait-il un problème ? Froncement de sourcil, voix qui descend d'un octave dans la froideur. Il lance un regard scrutateur sur le spectacle de l'église et de la foule qui se presse à proximité. D'un ton ensuite radouci : Ne vous excusez pas, je comprends la situation et si vous avez besoin d'aide, mes gens sont à votre service.
_________________
Enosch
C’est à ce moment là qu’Enosch sortit de l’église pour se diriger vers le maire, le visage rougit par la colère :

-A ben bravo ! Dit-il en écartant les bras.

-Non seulement vous avez brulé tout un quartier laissant votre population sans logis par votre peur craintive de la peste mais en plus vous déboulez dans l’église, armé et vous vous montrez menaçant de surcroit? Enosch désigna du doigt Tarrelian.

-Oui Vous ! C’est à vous que je parle ! Je suis très déçu ! J’avais de l’estime pour vous ! Mais alors là c’est trop ! Voyez-vous dans quelle situation nous nous retrouvons maintenant ? Certains d’entres eux sont morts du fait de votre décision…Enosch éleva la voix, voyant que Tarrelian commençait à ouvrir la bouche.
-mais mais laissez moi parler je n’ai pas fini !

-A présent je compte sur vous pour mettre les moyens en œuvre pour sauver VOTRE population, trouvez des médicastres, des infirmières tous ce qui sera bon pour nous sauver de ce grand malheur. Et des demain matin je vous attendrais ici même à la porte de cette église, nous commenceront la procession qui traversera le village…et vous marcherez en tête pour votre repentance !

Désignant du doigt l’énorme croix avec Christos que l’on pouvait voir à l’intérieur de l’église.

-Vous serez son porteur ! Je prierais pour qu’il vous pardonne et qu’il nous pardonne tous !

Enosch tourna son regard en direction des hommes présents et de la noble présence.

-Tout le monde est invité bien sur à venir prier pour demander la clémence du Très-Haut ! Serez-vous des nôtres ?
Et en attendant pourriez-vous nous venir en aide avec vos hommes pour enterrer les morts ?

_________________
Tarrelian
Une ombre arrive dans son champ de vision, sortant de l’église, Quelques éclats de voix plus tard, c’est un diacre rougeau qui se plante devant le maire
Une mâchoire se serre, les jointures de ses phalanges blanchissent en serrant la garde de sa lame


Enosch… Je vous prie ardemment de ravaler vos griefs…
Si je n’avais pas pris certaines décisions, ce n’est plus une église que vous auriez mais un chapelle ardente…


Il leva son épée en direction de l’homme, plus pour le pointer qu’une menace…

Si votre Aristote pouvait nous sauver…Pourquoi aurait il envoyé ce fléau sur nous…
Certains sont morts dites-vous… Où avez-vous placé les corps…


Il durcit la voix, plantant son regard dans celui de l’homme d’église

Des moyens…Oh mais vous allez être servit…
Vous avez été longuement en contact avec cette pestilence… Je vous confine donc au sein de votre bâtiment…Réquisitionnez quelques pouilleux qui vous aiderons à bruler les corps de ceux qui se décompose actuellement « chez vous »… Prenez ça comme une partie de votre sacerdoce…


Un sourire mauvais éclaira le visage du maire

Pour ce qui est de votre…procession… j’y assisterais bien évidement… Mais pour m’assurer qu’aucun de vos protégés ne s’aiguaye dans la nature… Je demanderais le renfort de l’armée…Ordre sera donné d’intercepter toute personne s’écartant du chemin que vous me désignerez et de prendre les mesures qui s’impose…

Tout nouveau cas suspect vous seras envoyé ici à l’église… Je ferais mander médicastres et infirmières pour vous aider dans votre tache…
Il serait de bon ton que vous priez autant que possible...Autant ne négliger aucune aide…

Des vivres vous seront amené quotidiennement…


Sans plus s’attarder sur l’homme de foi, Tarrelian reporta son attention sur le comte

Le situation est simple comte… La peste est en nos murs… Et il n’est pas dit que nous pourrons nous en défaire…
Vos gens seraient en effet des plus utiles… Pourraient-ils se déployer autour du bâtiment et empêcher quiconque d’aller répandre la maladie plus en avant… Qu’il soit vagabond, ribaude ou même diacre…
Peut être disposez vous aussi d’un médecin personnel qui serait surement plus qualifié que ceux que je pourrais forcer à venir s’occuper des mourants…
Des questions ?


I scruta le noble, attendant de voir une quelconque réaction, l’homme semblait froid et hautain… Quoi de plus normal somme toute…La noblesse ne souffrant pas de se mélanger au bas peuple…
Nicotortue
Le Comte vit débouler l'homme d'église et l'écouta avec intérêt invectiver le maire qui semblait lui-même un homme de caractère. Voilà qui promettait d'être intéressant ! Cependant, il n'échappa pas lui-même à la mercuriale et cela ne lui plût que modérément, n'étant guère habitué à ce genre de langage à son encontre. Il prit donc le parti de répondre, tout en enrobant ses paroles d'autant de tact que possible. Après tout, son interlocuteur était un ecclésiastique et il convenait donc de le respecter comme tel.

Mon père, je vous sais gré de votre invitation mais je me dois de la décliner. Il ne serait guère prudent en ces temps d'infection de multiplier les rassemblements. Si je dois prier Aristote, je le ferais dans la chapelle de mon domaine.

Un regard à ses hommes, avant de porter à son visage un mouchoir de lin imbibé de vinaigre.

Quant à enterrer ces malheureux, il me semble que vous disposez d'assez de main d'oeuvre parmi le peuple assemblé sur le parvis. Mes hommes sont des soldats, non des corbeaux.

Cela fait, il se tourne vers le maire et lui répond, d'un ton qui se veut détaché mais qui n'en est pas moins ferme.

Sieur bourgmestre, mes hommes sont à votre disposition, ainsi que je vous l'ai dit. Disposez-en à votre volonté, si cela peut vous être utile. Quant à mon médecin, je peux vous assurer qu'il ne vous sera d'aucune aide. Cet âne bâté n'a rien trouvé de mieux que de me conseiller de fuir Limoges où les premiers cas s'étaient déclarés, arguant qu'aucun remède n'était susceptible de contrer la maladie.

Un temps de silence, avant de continuer.

Cela n'est en général guère dans mes habitudes mais les caves et celliers de Brassac sont pleins. Lorsque les réserves de la mairie seront vides, car elles le seront tôt ou tard, faites-le moi savoir. J'aiderais dans la mesure de mes moyens.
_________________
Enosch
Enosch avait écouté le discours de la brute épaisse.
*oui il a raison, nous devons mettre cette église en quarantaine*
Puis il écouta le discours du noble.
*mouai le voila qui part se planquer au chaud*
Enosch sortit son plus beau sourire hypocrite au comte.
-Mais bien sur…je comprends…
Puis se retournant vers Tarrelian
-A aucun moment je n’ai douté du fait de rester avec les malades car comme il est écrit dans notre règle de saint benoit : « SERVIR LES MALADES, C'EST SERVIR DIEU ».
Enosch lança un regard en coin néanmoins vers le comte. Puis de nouveau vers Tarrelian :
-La personne qui sera chargé de nous amener les vivres les laissera au niveau de ce petit tas de pierre et sonnera une cloche afin de nous avertir. J’ai besoin de barriques afin de préparer des bains car je tiens à ce que les malades soient lavés comme le précise aussi notre règle de saint benoit. Quand a ce qui est de votre cas, Tarrelian, sachez que lorsque je serais en charge de cette paroisse, ma première priorité sera de vous inviter à venir vous confesser ! Et evitez à l'avenir de pointer votre épée dans ma direction si vous ne voulez pas finir devant un tribunal ! Pardonnez-moi mais à présent je dois m’occuper d’enterrer les morts...car il est hors de question de faire un grand feu de joie comme vous les aimez !

_________________
Alcyone
[Autre quartier, même enfer]

L'horreur, les cris, les morts... les puanteurs mêlées des corps en attente d'être éliminés dans un feu purificateur, ou à la fosse commune pour les plus chanceux, et de ceux qui finissaient de se consumer sur les bûchers improvisés un peu partout. L'église avait même connu les flammes aussi...

Ventadour devenue désolation et ruines... les rues vomissaient les remugles des bas-fonds en même temps que les nouveaux orphelins qui venaient de voir les corps de leurs parents fondre dans les flammes... et qui n'allaient sans doute pas tarder à les rejoindre, pour certains dont la peau se marquaient déjà de bubons de sinistre augure... Heureusement, il restait certains quartiers qui avaient conservé visage plus ou moins humain, même si aucun n'avait été épargné et avait dû payer son lot de morts... Des jours que ça durait, des jours qu'Alcyone aidait là où elle pouvait et comme elle le pouvait. Isoler les malades, les amener aux médicastres, faire disparaitre les corps et les biens des morts, repoussant parfois avec des menaces ou de la violence les membres survivants de la famille qui voulaient avoir le temps de pleurer leurs disparu... Mais de temps, on n'en avait point...

Alcyone ne rentrait même plus à Sainte Anne, de peur de ramener le mal en sa demeure, que sa fille en soit victime elle aussi... si petite, si fragile... Mais elle chassait bien vite cette pensée... Elle était en sécurité avec Benoît à Sainte Anne.
La mairie... voir avec Tarrelian si d'autres foyers s'étaient déclarés, s'il y avait des quartiers à condamner, des pénuries à combler... Elle était dans un de ces quartiers un peu pauvres qui n'échappaient pas à la misère, il lui fallait traverser la moitié du village pour rejoindre l'édifice municipal. Elle ajusta mieux l'épais tissus imbibés d'essences supposées purifier l'air qu'elle respirait. Maigre rempart, mais apparement suffisant, jusqu'ici. Elle écartait d'un geste brusque les pauvres hères qui tentaient de s'accrocher à elle comme si elle pouvait leur apporter le salut, sous la forme d'un quignon de pain ou de quelques écus... Elle passa devant une charette sur laquelle deux volontaires étaient en train d'entasser d'autres cadavres... Encore... encore des morts... elle passa outre... mais quelque chose avait déclenché une espèce d'alarme dans le fond de son esprit... Elle revint sur ses pas et observa la charette avec attention, tâchant de mettre le doigt sur ce quelque chose qui l'avait titillée sans qu'elle sache pourquoi...

Elle se figea... Une sueur froide coula brusquement dans son dos... Un bras plus richement vêtu... un scel à l'un des doigts... Elle parcourt le bras du regard... une chemise brodée... Même dégueulasse comme elle l'est, ce n'est pas le genre de vêtement qu'on retrouve ici... et ce scel... son regard remonte vers le visage du propriétaire de ce corps désormais sans vie, voué au feu ou à la putréfaction.... Les traits sont déformés, creusés par la maladie, les fièvres et l'infection... Mais ils ne mentent pas... Un des deux hommes qui chargent la charrette s'apprète à jeter un autre corps sur celui qu'elle observe...


- ATTENDS!!

L'homme interrompt son mouvement, visiblement contrarié...

- Si c'est d'vot' famille, vot'seigneurie, récupérez le vite, moi j'm'en vais faire cramer tout ça fissa!
- Non... ce... c'est...


... impossible, c'est impossible... Erwan... le mari de Bess, disparu depuis des lustres et des lustres!! Meme son amie ne savait pas où son époux avait disparu... et fallait qu'elle le trouve ici, sur cette charette... mort... mais qu'est ce qu'il foutait dans ce quartier, qu'est ce que...

Les questions se bousculaient dans sa tête, la stupéfaction la pétrifiait... l'homme marmonna quelque chose et continua sa funeste tâche, jetant sans ménagement le corps d'une femme, ou ce qu'il en restait, sur la dépouille d'Erwan, cachant ce visage qu'elle avait un peu peiné à reconnaître... Le bras dépasse toujours... quasi machinalement, elle ôte du doigt le scel... aux armes du Mazet et de Saint Angel... Récupérer le corps? Et risquer d'apporter l'infection à St Angel, à Bess, Alessandro et Bastian? Jamais! Alors tant pis... Un dernier regard au corps de ce qui fut autrefois un ami... Puis elle reprit sa route, plus troublée que jamais. Mais sa destination venait de changer... La mairie attendrait qu'elle fasse un bref aller-retour jusqu'à la demeure de son amie...


[HRP]Suite à St Angel ICI[/HRP]
_________________
--Eos



Pas facile de trouver une proie intéressante avec ce froid...
Brrr je me gèle les ailes...
Allons du côté de mon sans plume, que se passe t il donc ?
Les étranges nids sont allumés, mais beaucoup de sans plumes semblent avoir peur...

Je la sens d'içi cette peur...
Puis que fait cet animal noir là ?
Il fuit quelque chose ?

Mon instinct me dit de quitter ce grand nid...
Quelque chose de terrible s'y passe...
Ou va se passer.
C'est pire que plus de nourriture...
Non c'est des proies SALES
Du poison !!!

Battement d'ailes rapide,
Demi-tour.
Ne plus se poser içi, même s'il me siffle mon sans plume...
Trop risqué.
Juleslevagabond
[ Garnison de Ventadour - Temps d'agir ]


Une maison qui a brûlé la nuit, ainsi que l'église... La raison il ne savait rien jusqu'à trouver la Baronne du Dorat un soir en taverne.
La nouvelle le fît frissonner.

Quoi une telle horreur içi ?! Dans sa ville, son comté !
Foutre Dieu... Fallait faire quelque chose. Mais quoi ?

Les questions fusaient dans la tête du sergent roux... Ses amis, les habitants, Yarwelh... Tous étaient en danger !
Peut-être pouvait-il l'obliger à quitter le comté, mais avec un tel fléau les frontières étaient évidemment fermées, il se rappela du soutien de l'ex-Comtesse et de l'ordre de la fermeture des frontières.

Ca pouvait aussi se propager cette maladie...

Il déglutit, puis se ressaisit, non ne pas céder à la peur !
Il fallait parler à un supérieur, savoir s'il avait prévu quelconque aide ou mission fâce à un tel fléau.

Il sortit de son bureau de barbier et referma à clé, pas le temps pour les nouvelles recrues... Direction le Gouverneur.

Des images lui arrivait par intermitemps, les bubons, les rales des malades, la déformation du visage...
Vite oublier oublier, contenir son calme face aux pires situations, t'es un homme bordel !

Il arriva enfin devant la porte du bureau du Gouv', il frappa un peu comme un forcené, les mains tremblantes.
Pfff ça allait être dur, très dur...

Horrible attente d'une réponse quelconque de la part du supérieur.

_________________
Ezor
ezor, assit à son nouveau bureau, avait la tête dans un volumineux dossier. Alors qu'il essayait de comprendre le sens d'un point particulièrement complexe, quelqu'un se mit à tambouriner à sa porte

Entré !

il eu tout juste le temps de se redresser sur sa chaise et de remettre sa plume dans l'encrier, avant de voir apparaitre son sergent
_________________
Juleslevagabond
[ Bureau du Gouverneur de la Garnison de Ventadour ]


Le signal était enfin donné... Fallait rentrer.

Le jeune homme s'époussetta quelque peu, dégultit et entra dans le bureau de son supérieur direct.
Léger claquement de jambes et salut militaire de convenance...


Gouverneur... J'ai à vous parlez de toute urgence.

Il s'approcha plus près, juste à quelques centimètres du bureau.

Une maison en feu dans un quartier pauvre, l'église aussi... La Peste est à nos portes, qu'allons nous faire ?
L'Etat-Major a-t-il prévu quelque chose ?


Ses yeux étaient teintés de peur et de doute, il fallait être rassurer.

Pourquoi encore aucune mission nous as été confiés ?

Et le maire ? Vous a-t-il envoyé quelque missive pour aider à contrer ce fléau ?


Des questions beaucoup de questions oui, mais fallait comprendre le jeune rouquin. A partir d'un moment l'instinct agit, inéluctablement il met l'homme à bout et le presse.

Même s'il était barbier, la peste il n'avait rien appris de sûr. Fallait-il aussi en parler à Finitou, la chef barbière ? Peut être...

Impatiemment il attendait les réponses du Gouverneur, cherchant quelque réconfort.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)