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[RP] Péril en la demeure

Alycianne
Bon, la dame est gentille, mais si elle parlait plus fort sans grimacer tout le temps, ce serait mieux quand même, hein !

N... Non... Nous n'avons pas volé Jacob... C'est dame Linon, qui nous l'a confié... Par Aristote, jamais nous ne volerions un enfant. Quelle drôle d'idée !


La gamine réussit toutefois à en saisir le principal. Mouais. Drôle de moue, qu'elle nous tire, l'Alycianne. Apparement, elle se serait trompée sur Jacob. Jacob n'aurait pas volé Kipu, et la dame n'aurait pas volé Jacob, parce que dame Linon lui a donné Jacob.

Non, je connais pas dame Linon, je connais Marko, et Kipu.
Montre d'un signe de tête l'enfant qu'elle tient toujours.

Je... Comment t'appelles-tu, petite ? ton visage ne m'est pas inconnu... Dis m'en plus sur la famille de Jac... de "Kipu"... Tu - Argh... - tu connais son père ?


Penchée sur Morgane, elle a rapproché son oreille du visage de la souffrante, en fourrant derrière son oreilles ses mèches -blondes foncées, et si elles continuent ainsi, bientôt brunes comme sa mère- qui lui pendent devant les yeux.

Et je m'appelle Alycianne, j'habite dans ces murs c'est pour ça que vous connaissez mon visage, peut-être. Maman c'est Anyza.
Ben Kipu c'est le Kipu de Marko. C'est tout je sais, parce que je connais pas très bien...


Mais voilà que la dame enchaîne, encore plus faiblement :


Marcko... Où es-tu ? Apolline, que faites-vous donc ?


Alors là, elle n'a rien compris. Fronce les sourcils.

Mais là il va falloir parler plus fort, dame !

Elle pourrait faire un effort, quand même !
Un petit crachottement la fait se redresser. Il y aurait quelqu'un d'autre dans la maison ? Elle se mord la lèvre, regarde la porte. Et ses yeux tombent sur le petit chat, qui justement fait demi-tour. Un chat noir, qui semble si doux, mignon, comme les petites filles les aiment.
Et d'éclater de rire.


Il fallait me dire que Jacob c'est le chaton !
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Marcko
Apolline s'était penchée vers moi pour commenter la proposition du Sieur Croxanvic:
Faites attention m'ssire Marcko... Y parlot d'enterr'mint t'aleur, c'gars là... Si cha s'trouve, ch'est du poison qui s'trimballe... Vous voulez qu'j'aille au ch'vet de dame vot' épouse ou vous préférez vous y rendr' afin d'surveiller l'messire et d'ramener la princesse auprès de s'mère ?

Marcko avait hoché la tête... on ne peut pas prendre le risque de tester les effets d'une concoction inconnue. Attendons qu'elle ait vu le médicastre, Sieur Croxanvic, je vous en prie.

Il fallait aller vite... Dame Marie Alice, aussi inquiète que Marcko, avait pris les devants, ils s'étaient tous déjà remis en route.

Apolline, dès que nous aurons atteint la forge de Messire Flaîche, rentrez vite oui, je vous en prie. Et prenez Margot, Apolline. Il est temps qu'elle rentre. J'espère qu'il n'arrive rien, filez au chevet de ma mie dès que vous serez rentrée, c'est d'accord ?
Pour une fois, la nourrice qui avait la facheuse habitude de couver plus souvent la mère que la fille, allait pouvoir s'en donner à coeur joie.


Tous s'étaient retrouvés entrainés à la suite de la Dame. En moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire, la forge les accueillit dans sa chaleur.

Une fois Messire Flaîche apparu, Dame Marie Alice entamma, en réponse à son époux:


Oui, un souci. L'épouse de messire Marcko, Morgane, est enceinte et il semble que cela ne se passe pas bien. Leur servante s'inquiète pour elle. Je l'avais moi-même vu en taverne et elle se plaignait de maux de ventre.
Mais je pense que messire Marcko pourra mieux t'expliquer tout ceci.



Oui, voilà Messire Flaîche. Dame Marie Alice dit vrai. Nous sommes venu vous quérir en urgence, ma compagne est souffrante, et j'ai crainte, pour elle ainsi que pour l'enfant qu'elle porte. Ca n'allait déjà pas bien fort lorsqu'elle est rentrée de sa garde, à l'aurore. Elle est brûlante, de ce mal qui l'a gagnée, et son corps est dur de douleur, surtout au ventre. Ses douleurs sont très vives, ca n'est vraiment pas bon signe... Venez s'il vous plaît, venez la voir très vite, nous avons besoin de vous.

Marcko l'implorait, souhaitant au dedans de lui qu'il la visiterait sur le champ.
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Marcko de Maussac-Thézan
--Apolline_petiteau


[Dernière escale avant retour au bercail]

Apolline, dès que nous aurons atteint la forge de Messire Flaiche, rentrez vite oui, je vous en prie. Et prenez Margot, Apolline. Il est temps qu'elle rentre. J'espère qu'il n'arrive rien, filez au chevet de ma mie dès que vous serez rentrée, c'est d'accord ?

J'avos m'réponse, et j'savos quoi faire pour eul' suite. L'patron pouvot po m'faire plus plaisir que d'me d'mander d'rentrer... J'étos bin trop inquiète pour continuer encore à crapahuter avec eux toute eul' sainte journée... Ch'est donc d'un pas bin décidé que toute eul' troupe suivit dame Marie Alice, guide de qualité, si j'en jugeos à l'rapidité avec laquelle elle nous conduisit chez m'ssire sin époux.

L'sieur Flèche, y portot bin sin nom, final'ment, fallot au moins qu'j'y r'connaisse cha. Rien qu'à voir nos mines de déterrés, il avot de suite compris. Pis il avot l'air compétent... Une chance pour dame Morgane qu'nous soyons tombés sur l'épouse du médi... médis... médiscaltre !

Ciel ! En parlant d'dame Morgane ! fallot qu'je r'tournos dare dare à sin ch'vet...


M'ssire Marcko... chi vous vouloz bin..., qu'j'y dis en tendant les bras pour choper la pounette.

L'paquetage réceptionné, je pris la direction du 7, rue basse des Remparts.


T'nez bon dame Morgane, t'nez, m'ssire vot' époux, il a trouvé c'ti que vous avoz b'soin.

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Mariealice
Marie observait, silencieuse, un peu en retrait, de plus en plus inquiète à entendre le ton de la voix de Marcko et l'urgence que l'on pouvait y sentir. N'était-ce que l'angoisse d'un mari trop protecteur ou bien la suite de l'état de son épouse qu'il jugeait préoccupant.

Flaiche réfléchissait, sans doute point à dire qu'il venait ou non, elle le connaissait assez pour savoir que laisser quelqu'un sans soin n'était pas dans ses habitudes. Non, plutôt à ce qu'il devait poser comme questions pour savoir quoi prendre.


[Désolée du retard dû à un voyage ig. LJ Flaiche pas là avant dimanche soir, il répondra ensuite.]
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--Margot_de_maussac_thezan


[Au travers des yeux d'une enfant]

Ma maman, et ben elle arrive pas à se lever aujourd'hui. Alors ma nounou, 'polline, et ben elle m'a emmenée se promener, et là on a vu 'apa à son boulot. 'apa, c'est mon papa. Moi j'aime bien 'apa, et puis j'aime bien être dans ses bras. Pi il sent bon 'apa. Même que c'est le meilleur, 'apa. Mais bon... jpréfère ama' qd même, c'est elle la plus mieux encore que lui.

Pi après, et ben papa et nounou ils sont partis se promener très vite là où ya plein des couleurs et des bonnes odeurs qui donnent faim. Et même que Papa il a parlé à une Dame que c'est pas maman, même. Il était pas très content Papa, la Dame aussi. Puis on a suivi tout plein de monde, jusqu'à l'endroit qui fait très chaud et que ça fait du bruit. A mon avis 'apa il essaie d'acheter des grosses barres pour réussir à lever maman de son lit. C'est drôle parce qu'il est même pas revenu voir 'ama, 'apa. Elle a mal, 'ama.

Nonnn euuuuh.. c'est pas juste. Papa il m'a encore redonnée à nounou. Mais pourquoi on s'en va, d'abord ? Aller, dis nounou ?

Pfff je comprend pas, alors je regarde partout autour de moi : peut être que je vais savoir, comme ça. Je ne sais pas où on va... j'aime pas, je veux savoir...

Oh, on dirait que l'on rentre.
" 'ama ? ", ne puis-je retenir.

"Oui oui, tiote pounette", répond la nourrice, "on va voir eut'maman. Arrête un peu d'gigoter, faut faire vite et jvoudrais pas que te m'glisse des bras"

Après une éternité trop trop longue de marche dans les bras de nounou sans gigoter, ben la nounou elle a enfin trouvé la porte de chez nous. Je la regarde faire, l'ouvrir... si je pouvais être grande comme elle, moi aussi, j'aimerai bien ouvrir la porte. De toute façon, 'apa il a dit que jsuis bientôt une grande. A peine rentrées, 'Polline elle se dirige droit vers la chambre de 'apa et 'ama. J'ouvre bien grand mes petits yeux : je veux voir ma maman.

Avec des onomatopées bien à moi, et les yeux écarquillés, je m'exprime à tue-tête, devant ce que je vois.
"Mais elle, là en bas, c'est qui elle ? pourquoi elle tient mon ptit frère comme ça, d'abord ?"

Alycianne, incarné par Morgane


Quelle aventure !
La femme à ses côtés ne semble toutefois pas saisir l'intensité de cet instant. Ou simplement le fait-elle d'une autre manière. Douloureuse, sans aucun doute. Elle s'est tue. Endormie ? La gamine qui se démène déjà pour maintenir Kipu dans ses bras ne peut se permettre de faillir à sa tâche pour vérifier que la dame va. Une chose à la fois, voyons.
Donc, pour l'instant, elle fait marcher sa caboche. Mettre Kipu en sécurité, faire attention à Jacob -aux dernières nouvelles, le chat- et vérifier que la dame a juste un peu trop bu de bière, et qu'elle n'a rien de grave.
Tout occupée à clarifier ses pensées, c'est avec un petit sursaut qu'elle entend le grincement d'une porte, mais s'en rassure bien vite : ce doit être le chaton.


- Dame Morgane ?


Un chat qui parle ?
La fillette étouffe un rire en imaginant cela. Chaton qui se frotte les moustaches, et lance, miollement, un "Ce sera du jus de souris, pour moi, s'il vous plait". Ce serait amusant. Mais l'hypothèse que ceci arrive vraiment lui semble assez douteuse pour qu'elle envisage la possibilité qu'une autre personne se trouve dans la maison. Elle se rapproche donc lentement de la porte. Quelqu'un monte les escaliers. Celui qui a volé Kipu ?
Rester calme, et forte. Si seulement elle pouvait toucher ses cailloux, dans la poche... Mais plus le temps de penser aux cailloux, la porte s'ouvre sur l'arrivant...



Court-circuitée, l'Alycianne.
Se serait-elle trouvée sur un siège de taverne à ce moment là, nul doute qu'elle se serait pris une gamelle mémorable.
L'avalanche de pensées, cris, images, panneaux qui lui sont montés à la cervelle l'ont mise en pause, bouche ouverte façon carpe asphyxiée, et yeux exorbités.

Elle se souvient, la gamine, de ce jour au lavoir. La robe sale, la rencontre avec Marko. Sauvetage de Kipu par la même occasion. Et puis sont arrivés les adultes. Un homme, et une vieille horrible. Les bébés criaient. La vieille était vraiment moche.
Et bon, si maintenant les gens moches, elle s'y habitue -Maman lui a expliqué un jour qu'il fallait rien en ficher de la beauté, mais c'est dur quand même-, à l'époque, elle n'aimait pas trop rester en contact avec de telles personnes. Laides, j'entends.

Et voilà sous ses mirettes éberluées... La vieille moche tordue.


J'ai mal à l'oeil. J'ai mal aux oeils. Pourquoi j'ai mal aux oeils ? C'est parce que elle est horrible, je pense que je trouve peut-être.
Ou sinon...
Parce que j'oublie de fermer les paupières ?

Et de cligner ses yeux secs. Effectivement, c'était bien la deuxième hypothèse. Quoique la première ne soit pas à mettre de côté. On en était où, déjà ?
Ah oui. La vielle tordue.
Retour à la réalité pour la fillette après ce petit moment d'absence. Jacob -l'enfant, suivez !- dans ses bras gigote, mais elle le maintient tout de même.
Nouer le contact avec l'individu, Alycianne.


Bonjour ! Je m'appelle Alycianne.


La vieille serait donc celle qui aurait volé Kipu ? C'est donc ça ! Tout s'illumine (une fois de plus dans la journée) dans la caboche de la mioche. Ce fameux jour, au lavoir... Fut le lieu d'un enlèvement d'enfant.
Heureusement qu'elle est là pour le sauver -encore une fois-, ce Kipu, hein.
Maintenant, il faut s'échapper de la maison, avec Kipu, sans la vieille moche, et mettre en sécurité le petit. Sacrée mission.

C'est donc tout naturellement qu'elle demande à la vieille :


Mille de l'excuse dame, mais en fait je veux sortir pour ramener Kipu le bébé chez moi, donc je veux bien que vous me laissez le passage. S'il vous plait.

Ça, elle sait y faire, la gamine, pour demander à un "voleur" de bouger son gros popotin fripé de l'encadrement de la porte pour qu'elle puisse lui ravir son butin.
--Apolline_petiteau


[retour au bercail et invitée s'il vous plait]

D'ruelles en v'nelles, eul' maison des patrons s'dessine bin vite d'vant mes noeuls.
J'lâche un soupir eud' soulag'ment. L'étot temps, autant pour dame Morgane que pour mes bras... Ch'est qu'elle commençe à p'ser la tiote Margot...

J'allos mettre m'main sur eul' poignée quand j'me rends compte qu'eul' porte est introuverte...


Par un riche toast ! Dame Morgane ?

Elle étot quand même pô sortie ?? Quelle inconscience...

J'entre dans l'maisonnée, serrant m'tiote reinette contre mi, avec prudence et je me risque à un autre :


Dame Morgane ?

Rien... Là ? Pas là ? Et si y'avot un intrus ? Je serre Margot encore plus contre ma hanche, cherchant du coin de mon noeul une arme improvisée...
Ch'est là que j'ravise eul' porte du placard, introuverte elle auchi... On dirot qu'ch'est eune habitud' ichi...
Pu de cruche... Soif ? Oui cha doit être cha ! Dame Morgane aura eu soif, faut dire, vu comment qu'elle étot fiévreuse au réveil...

Enhardie, j'm'élance vers les escaliers, avec toute l'élégance et la grâce d'mon grand âge. Une marche... qui craque, une autre, silencieuse.
La troisième f'ra pô d'bruit, la prochaine qui craqu'ra sous mon poids ch'est la cinquième...

De marche en marche, nous v'là sur eul' palier.


Ama ? qu'elle dit la pucette en tendant sin tiot bras tout potelé vers eul' porte de la chambre de s'mère.

Elle r'connait bin son monde, la gamine.
J'ouvre, espérant voir dame Morgane endormie dans son lit. Allant mieux... Mais non, ch'est eune mioche qu'apparaît. Un instant, j'reste "tétarnisée". Qui ch'est, celle là ? J'fronce mes sourcils... Ces cheveux... Cette frimousse... On dirot bin que j'la r'connos !


Bonjour ! Je m'appelle Alycianne.

Eh ! Mais c'est ch'tiot Jacob qu'elle tient !!

Mille de l'excuse dame, mais en fait je veux sortir pour ramener Kipu le bébé chez moi, donc je veux bien que vous me laissez le passage. S'il vous plait

Que nenni jeune damoiselle. Eul' bébé, ch'est Jacob et y reste ichi li. Par contre tizote, j'sais pô quoi qu'tu fiches dans l'maison d'dame Morgane... Ch'est qui qui t'as appris à rentrer chez les aut' sans être invitée ?

Je chope Jacob d'mon bras libre sans laisser l'temps à l'mouflette d'réagir et je file déposer Margot et l'bébé dans leurs lits respectifs. Nan mais quô ? D'puis quand que l'tiot garçon il est pu chez li ichi ?

Apolline ? C'est... c'est vous ?

Oui dame Morgane, et m'ssire Marcko a trouvé un...


Saperlotte ! Sa voix est ténue... trop... Changement d'chambrée. J'avise la patronne dans l'lit conjugal. Son teint est blanc auchi... bin trop... bin plus que c'matin.

Cha fait longtemps qu'elle est comme cha ? que j'demande à l'voleuse eud' bébé.

Sans li laisser l'temps d'répondre, j'm'approche.


Dame Morgane, mais z'êtes trempée ?! R'gardez votre chemise eud'nuit ! Vous êtes d'jô pô bin, z'allez attrapée la mort encore plus. Quo qu'ch'est qui ch'est passé ? Toi, j'désigne la gamine, r'garde dans c't'armoire, doit y avoir d'autres chemises de nuit propres. Faut pas que l'mesdicaltre y trouve dame Morgane dans cette tenue... Poitrine apparente sous l'tissu.
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Alycianne, incarné par Morgane
[Entre vieille fripée et chemise de nuit, chambre des époux Maussac-Théran]

Môme bouche-bée.
Que nenni, comment ça, que nenni, hein, sérieusement ! Elle est en pleine mission, là, zut ! C'est pas une vieille-qui-fait-(presque)-pas-peur qui va l'empêcher d'aller sauver le monde -ou presque- avec un "que nenni", enfin !

- ... Eul' bébé, ch'est Jacob et y reste ichi li. Par contre tizote, j'sais pô quoi qu'tu fiches dans l'maison d'dame Morgane... Ch'est qui qui t'as appris à rentrer chez les aut' sans être invitée ?

- Euh, bah, euh, je, je... Nenfoumldbluck.


Qui veut dire, mot pour mot, en language alyciannéen, "An error occured, please try again later", ou encore qu'il lui faut un peu de temps pour digérer tout ce qui vient de se dire.
Kipu serait Jacob ? Quelle manie d'avoir deux noms, franchement... Et il aurait été donc donné par dame Linon, à dame Morgane, ici présente. Et Alycianne, ce qu'elle fait ici ? Elle sauve le monde, pardi !
Mais la nourrice ne semble pas avoir saisi cette dernière notion, et voilà qu'elle lui pique Kipu, enfin, Jacob des bras. Nan mais ho, là ! Et à la gamine de se rappeler que Kipu n'étant plus volé car donné, il n'y avait plus de raison de vouloir le sauver. Sauf si dame Linon était en réalité la voleuse, et qu'elle s'était ensuite débarrassée du braillant bébé en le fourrant dans les bras de dame Morgane... Heinhein, bonne idée, qui mérite réflexion...


- Cha fait longtemps qu'elle est comme cha ?

Fillette qui bat des paupières, repose ses mirettes sur la nourrice, tout juste revenue. On est poli, on répond.

- Ben en fait, moi j'entends Kipu crier, Jacob crier plutôt, et donc je viens, puisque c'est tout ouvert dans la porte. Et puis je vois que la dame elle va pas bien, et même qu'elle s'endort de fièvre, alors je mets de l'eau, ça fait partir la maladie.
Très bon exposé des faits, Alycianne, se félicite-t-elle.

Mais la voilà déjà pointée du doigt, et assignée à une tâche. Elle s'y attelle aussitôt, habituée par sa mère à ne pas perdre de temps en jérémiades inutiles. Armoire ouverte, et la gamine se hisse sur la pointe des pieds pour chercher de quoi vêtir dame Morgane. Chemise de nuit, chemise de nuit... Son bras se tend pour attraper une robe blanche pliée, semblable à celle que porte la souffrante.
Elle ramène le vêtement à elle, puis entreprend de le déplier. Chemise de nuit qui file traîner par terre, tandis qu'Alycianne la lève par les manches le plus haut possible, du haut de ses 117 centimètres. Aucun doute alors : la chemise de nuit est bien trop grande.


- Mais ça va être dans le trop immense !


Et voilà qu'en plus, elle pose le pied sur le tissu, qui -il le fallait bien- glisse sur le sol, et fait tomber la petite sur son dodu postérieur -qu'elle a fort délicat.

Ne pas se laisser abattre, Alycianne. Et ne pas dire que ça fait mal aux fesses, c'est pas très courageux !
Elle se dépêtre de la chemise de nuit, pour se relever et la tendre à la nourrice.
Puis, discrètement, se frotte son douloureux derrière.
Morgane
[Dans son lit, entre brunette, gazouillis et tornade blanche]

Apolline est rentrée !
Du moins l'entends-je discuter avec la petite fille.

Bruits de pas précipités sur le palier.
Des gazouillis... Margot ?
Et Marcko ? Où est-il ?

J'ouvre les yeux, alors que la nourrice pose sa main sur mon front et avise ma chemise de nuit humide.


Dame Morgane, mais z'êtes trempée ?!


Hum... Oui... j'ai rencontré une Alycianne et son pichet...

R'gardez votre chemise eud'nuit !

Euh non... Là dans l'immédiat, ce sont quelques problèmes pour m'asseoir que je rencontre... Des maux de ventre, voyez-vous.


Faut pas que l'mesdicaltre y trouve dame Morgane dans cette tenue... Poitrine apparente sous l'tissu.

Apolline et sa prononciation approximative...
Apolline et son souci du détail...
Envie d'esquisser un sourire.
Que ferais-je sans elle, qui veille autant sur moi que sur mes enfants.


Apolline, j'aurais dû vous écouter... cette semaine à la maréchaussée... trop éprouvante... Je ne suis qu'une idiote, une écervelée...

Mais non, mais non...

Mais si !

Mais non...

Puisque je vous le dis !

Et mi, j'vous dis qu'non. Allez, j'va regonfler vot' oreiller, pour vous asseoir, cha ira mieux pour vous d'vêtir. Passez donc un bras autour d'min cou.


J'obtempère, le ton ne souffrant aucune récrimination et prends appui sur ma main libre pour me redresser sur ma couche.
Je la sens qui, derrière mon dos, réarrange mon oreiller afin que mon dos puisse s'y caler le plus confortablement possible.


Mais ça va être dans le trop immense !

Oh non...
ma main glisse du cou de la nourrice à son bras où elle se crispe.

Arf oui, dame Morgane a raison : ma p'tiote, t'as pris eune quémise d'nuit du patron... Un peu qu'cha va être grand !

N... Non... Apolline... Je... je... crois que...

Mes yeux quittent les siens, qu'elle vient de reporter sur moi pour descendre le long de ma chemise de nuit jusqu'à mon entrejambe.
Ma lèvre tremble.
La chaleur qui s'écoule entre mes cuisses m'a d'abord fait penser que je perdais les eaux, mais la sensation de viscosité soudainement ressentie me terrorise à présent.

Le rouge qui vient fleurir sur mes cuisses vient confirmer mes craintes.

Le contraste entre la vie qui s'échappe de mon ventre et le blanc immaculé de ma chemise m'apparait obscène.

Je hurle.

Un seul mot, un nom plutôt, passe la barrière de mes lèvres.


Marckoooooooo !!


edit : je voulais rester cohérente et attendre que le sort de l'enfant ait été décidé grâce à ce RP (comme c'était annoncé dans le premier post)... Hélas, ce RP n'ayant que trop duré et me bloquant dans l'interprétation de ma poupée dans d'autres RP, nous avons, LJD Marcko et moi-même, relancé les dés qui ont à nouveau parlé, confirmant la perte. D'où la tournure que prend ce post... Un grand merci en tout cas aux joueurs qui ont participé et continue à le faire.

LJD Morgane

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Flaiche
Oui, un souci. L'épouse de messire Marcko, Morgane, est enceinte et il semble que cela ne se passe pas bien. Leur servante s'inquiète pour elle. Je l'avais moi-même vu en taverne et elle se plaignait de maux de ventre.
Mais je pense que messire Marcko pourra mieux t'expliquer tout ceci.


ARf, si il y avait bien une chose qu'il n'aimait pas dans sa fonction de médicastre, c'était bien les accouchements qui tournait mal. LEs maux de ventre, c'est mauvais signe....ou pas. Peut être n'avait elle que des contractions après tout, s'il s'agissait d'un premier enfant, ils n'étaient peut être pas au courant de ce qui se passait durant la grossesse....mouais, si seulement.

Oui, voilà Messire Flaîche. Dame Marie Alice dit vrai. Nous sommes venu vous quérir en urgence, ma compagne est souffrante, et j'ai crainte, pour elle ainsi que pour l'enfant qu'elle porte. Ca n'allait déjà pas bien fort lorsqu'elle est rentrée de sa garde, à l'aurore. Elle est brûlante, de ce mal qui l'a gagnée, et son corps est dur de douleur, surtout au ventre. Ses douleurs sont très vives, ca n'est vraiment pas bon signe... Venez s'il vous plaît, venez la voir très vite, nous avons besoin de vous.

Voila, c'est bien ce qu'il redoutait. Qu'un homme ne sache pas trop ce qui attendait une femme durant sa grossesse, cela pouvait se trouver, et pour de multiples raisons, mais qu'une femme en sache si peu....le sujet n'était surement pas celui préféré par ces dames, mais quand même.

Soit, petite analyse des premiers éléments. Une garde.....soupire tout intérieur et petite pensée pour Marie, la voyant sans mal lui dire qu'elle n'était pas handicapée, juste enceinte. Enceinte oui, mais pas invincible, et si elle restaient fortes, même si diminuée de toute façon par l'énergie importante que demandait la vie qui grandissait en elles, ces petits être en leur sein eux ne l'étaient pas encore, et résistait bien moins aux conditions difficiles qu'on leur infligeait parfois sans s'en rendre compte. Bref. De la fièvre donc. Le ventre dur, surement des contractions, ce que semblaient confirmer les douleurs. Tant que cela en restait la et que les symptômes annoncés n'étaient pas plus graves qu'ils n'y paraissait, il restait une chance de sauver mère et enfant.
Sans perdre une seconde de plus, il donna quelques directives rapides à son apprenti et revint vers le groupe.


Allons y alors, cela dit il me faut faire un passage par notre demeure pour que je puisse prendre mon matériel et mes produits.

Sortie de la forge du petit groupe, direction l'hostel Alterac. Quelques rapides préparatifs plus tard, Flaiche ressortait de la bâtisse d'un pas rapide, et donna une nouvelle fois le départ aux personnes présentes. Marcko les dirigea dans Sémur, le teint pâle et la mine anxieuse. Qui ne le serait pas dans sa situation ? Souvenir d'un accouchement en Limousin. Rochechouart, une chambre de taverne, une perce neige, un gardon, et deux sœurs encore nommées amazones à l'époque. Et cette peur, cette impuissance ressentie alors que les complications étaient survenues, lui qui n'était encore pas médicastre et qui n'avait pu alors que regarder, constater sans pouvoir y faire quelque chose...
Il aimait les enfants, il aimait Marie plus que tout, la voie qu'il avait choisit était tout sauf un hasard, et s'il savait qu'il ne ferait pas de miracle, que parfois le destin se jouerait sous ses yeux sans qu'il ne puisse le changer, nulle doute que cet épisode de sa vie avait forgé son choix d'étude. Il aurait fait n'importe quoi pour elle. Il ne lui avait jamais vraiment dit, mais cela importait peu. Il en avait été bien récompensé lorsqu'il avait eu la chance de pouvoir mettre au monde sa fille, et rien que pour cet évènement, il ne le regretterait jamais.

Arrivé devant la maison, Marcko s'y engouffre sans attendre, pressé de savoir comment allait Morgane. Le gardon suit sans formalité, si le temps pressait, il n'était pas question d'en perdre un peu plus pour des futilités. Comme à son habitude, une froide résolution l'envahissait alors qu'il s'approchaient de la chambre, un calme tout intérieur l'accompagnant, conditions nécessaires pour que le médicastre agisse au mieux de ses capacités. Aristote seul déciderait maintenant de qui serait sauvé ou non, Flaiche quand à lui ferait tout ce qui était en son pouvoir, en espérant que cela suffise.

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--Apolline_petiteau


[Dans la chambre, désormais sourde de l'oreille gauche...]

J'm'occupe d'la patronne, histoire qu'elle soit bin assise sur sin fond'ment, pendant qu'elle s'morfond comme une âme en peine. Et hop, un oreiller r'gonflé, bien r'mis en forme, l'a pu qu'à s'caler tout contre. C'que j'y conseille fortement, pour la faire taire.

C'est pile à s'moment que l'gamine m'ramène eune quémise eud' nuit qu'on pourrot y mettre eune Morgane et d'mie d'dans et forchément...


Arf oui, dame Morgane a raison : ma p'tiote, t'as pris eune quémise d'nuit du patron... Un peu qu'cha va être grand !

N... Non... Apolline... Je... je... crois que...

Didjiou ! J'ravise eul' sang qu'est en train d'apparait' sur eul' blanc du vêt'ment. J'ai pô été matrone pour rien, j'sais bien qu'ch'est pô bon signe du tout, surtout à cinq mois d'grossesse.

Marckoooooooo !!

Par vot' riche toast dame Morgane ! Criez pô comme cha, ch'uis d'jà sourde de l'esgourde droite... t'aleur j'va l'être eud' l'aut' auchi... Bon euh... vous allez p'têt' vous rallonger hein... semblerot que l'position assise cha vous convienne pô des masses...

J'ma r'tourne vers eul' gamine qu'est toujours là comme une bécasse avec eus' quémise :

Tizote lô, ramène mi eun' bassine en fer... Dois y'en avoir eune, sous l'bac dans la cuisine... R'monte auchi quequ' bûches eud' bois pour raviver l'feu dans l'âtre, on va faire bouillir l'flotte qu'est dans l'marmite lô.

Une fois les ordres donnés, bien qu'ce soit pô dans mes attributions, habituel'ment, j'ma r'tourne vers l'patronne et j'y prends sin pouls. Rapide. Très.

Va nous falloir des linges, beaucoup d'linges pis un tiot peu d'aide du riche toast qu'dame Morgane elle évoque toudis. Chi m'ssire Marcko y pouvot en prime ram'ner un meldiscatre... Cha s'rot pô du luxe, ch'est mi qui vous l'dis.


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Alycianne
Elle fait une boule de la grande chemise, bien plus simple à porter comme cela. Le soudain cri de la souffrante la fait tressaillir. Voilà maintenant qu'après marmonner des choses incompréhensibles -petit rappel alyciannesque de la situation qui n'en finit pas de changer : Jacob is Kipu- elle se mettait à crier le nom de l'ancien propriétaire du bébé. A en perdre la tête, j'vous assure ! La fillette pose donc ses mirettes sur la femmes, yeux qui s'écarquillent sur la tache de sang qui apparait et qui s'épand, s'épand... Du sang comme la mort. Comme couper des jambes ? Du sang, plus que les égratignures qu'elle s'est faite durant son voyage. Petite moue en imaginant la douleur que doit alors ressentir la dame, centuple à celle des petites éraflures d'où n'ont perlé qu'une pauvre goute écarlate. Ouille.

Tizote lô, ramène mi eun' bassine en fer... Dois y'en avoir eune, sous l'bac dans la cuisine... R'monte auchi quequ' bûches eud' bois pour raviver l'feu dans l'âtre, on va faire bouillir l'flotte qu'est dans l'marmite lô.

On lui redonne du travail, à la gosse. Ne remettant toujours pas l'autorité de la vieille aux yeux globuleux en question, elle va donc machinalement obéir aux ordres. Commence tout d'abord par détacher son regard du rouge, rouge, rouge si profond.

Oui, je fais.

Elle pose donc tout de même la chemise sur le bord du lit, et s'en va chercher les dits objets. Que disait la vieille nourrice ? Sous le bac dans la cuisine... Descend les escalier, s'engouffre dans la cuisine qu'elle a auparavant déjà visitée et chercher le fameux "bac". Si celui-ci ne ressemble pas à l'idée qu'elle s'en faisait, la bassine en fer est néanmoins bien présente, et elle la saisit de deux mains.
S'apprêtant à regagner la chambre -sans les bûches, oui, m'enfin, on peut pas faire deux choses à la fois !- elle est toutefois arrêtée par du bruit provenant de la porte d'entrée. Une nouvelle surprise, dans cette maison ? Chouette !
Notez qu'elle ne saisit pas du tout l'urgence de la situation. Non point par bêtise -quoique- mais plutôt par sa capacité à ne s'étonner de rien, d'accepter les choses comme elle viennent, et sa vision quelque peu particulière de la mort, elle simple môme n'y connaissant tout simplement rien et se vantant d'aller occire plus tard méchant sur méchant.

Enfin ! Nez qui se redresse, curiosité titillée, elle renonce à l'ascension des escaliers pour aller voir ce qu'il se passe. Et, oh, surprise ! Elle accueille les nouveaux arrivants d'un grand sourire.


Bonjour !

Messire Flaiche, dame Marie, et un inconnu. Puis elle se rappelle la tâche confiée, se déchire entre la réaliser au plus vite, et se présenter au sieur qu'elle ne connait pas. Dur choix à faire. Finit par conclure qu'elle en connait tout de même deux sur un, tandis qu'elle à deux choses à terminer pour la nourrice. Lâche donc aux arrivants un :

Mais là j'ai du travail à faire.


Puis sans trop attendre de réponse, se retourne pour aller grimper les escaliers en courant, et débarquer toute essoufflée dans la chambre :

Voilà la bassine ! Et puis il y a des gens, dans le bas.
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Marcko
A l'écoute des maux dont souffrait la jeune femme, Flaîche n'eut pas cet air rassuré, assuré et ferme du médecin, lorsqu'il sait octroyer la guérison. Il laissa l'inquiétude s'installer dans le coeur des gens. Mais il en est un, parmi l'audience, chez qui l'inquiétude était déjà vive et bien en place. Chez lui, elle devint peur. Non plus peur pour la vie naissante, jusque là confortablement installée, accueillie en la maternelle matrice. Mais peur, glaciale peur, pour la vie même de celle qui porte l'enfant, profonde peur, pour la vie de Morgane, elle-même.

D'inquiétude pour les uns, de frayeur pour un autre : tous se précipitent maintenant, emmenés par Marcko, après un rapide détour pour récupérer le nécessaire de Flaîche. Les pas s'enchaînent, les pavés défilent, s'évadant sous leur regard, aussi promptement que la pierre des murs. Rues et ruelles passent, lorsque soudain le coeur de Marcko se glace, pétrifié, installant sur ses traits le teint livide de ses angoisses. Cette lividité, il ne l'avait plus affichée depuis bien longtemps : en d'autres lieux, d'autres temps, l'horreur dans ses sentiments rappelèrent à lui les souvenirs atroces de leur soumission réciproque à l'esprit tortueux et torturé d'un homme... d'un monstre... Aujourd'hui, à part lui même, seule subsistait Morgane pour encore pouvoir s'en souvenir. Morgane, ainsi que la cicatrice qu'elle porte encore, à cause de lui... à cause de son amour, qui le poussait malgré lui à obéir, jusqu'à planter cette lame, cruelle lame, dans ses chairs... Ce fut si amer.

L'homme, en son coeur désormais glacé, pressent : il sent qu'un drame se joue déjà. Où est-il, lui ? encore à marcher, pas encore à son chevet. Il porte déjà la culpabilité sur lui, alors que devant ses yeux défilent les pensées de ce qu'il croit être en train de se passer : scénarios d'un drame qui l'effraie plus que tout au monde. Mais la tête de Marcko se tient désormais plus haute : il aperçoit déjà la bâtisse, ils ne sont plus qu'à quelques enjambées. Du moins les siennes, désormais grandes et rapides : il se retourne, s'assurant que Flaîche a bien les yeux sur lui pour pouvoir le suivre, ne serait-ce que du regard. Rassuré, il court maintenant, jusqu'au pas de sa porte.

Déjà à l'intérieur, le chef de la maison appelle, angoissé. Il n'y avait pas âme qui vive, ni nourrice, ni enfant, laissant présager que tous se trouvaient auprès de l'épouse tant aimée.


Apolline !!! Apolline , nous sommes là ! Apolline ?

Une fois le médicastre entré à son tour, les pas s'apprêtent à s'élancer à nouveau dans leur course, vers la chambre conjugale. Pourtant les élans se stoppent net, au son d'une voix venue d'ailleurs :

Bonjour !

Une enfant, inconnue, qui s'attarde à leur côté, pour enfin repartir, prétextant un travail. Ils la poursuivent donc, se rendant vraisemblablement vers le même endroit, vers les mêmes bras du Destin. Destin inéxorable...

... ou inéxorable Destin. Chacun lui donne le sens qu'il veut. De son côté, Marcko a peur, peur d'une peur si noire... Marcko espère aussi : il espère en la Vie. Il espère en l'accomplissement du Futur qu'ils ont encore à partager, Morgane et lui. Il espère aussi en leur Rôle, paternel et maternel, auprès de Margot et son petit frère, Jacob. Et peut-être, s'autoriser l'Espoir ? l'Espoir d'un troisième enfant dans cette maison de bien, l'espoir d'un enfant qui vienne rompre une fois encore leur accablement aux souvenirs d'Emma, qui fut tellement attendue.


Marcko entre, à la suite de la petite. Apolline ?

Apolline est là, affairée, la bassine de la fillette entre les mains. Les yeux posés sur sa compagne, la voix éprise d'une profonde tendresse, tendresse qui lui était toute entière destinée, et tendresse qui cachait sa peur : Morgane ?
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Marcko de Maussac-Thézan
Morgane
Le temps une nouvelle fois égraine ses minutes comme des heures.

Souffrance.
Douleur.

Souffrance en mon coeur qui s'étreint de peur de comprendre.
Douleur en mon ventre, qui revient lancinante et régulière.

Le doute ne m'est plus permis. L'enfant arrive, bien trop tôt, bien trop vite.

Impuissance.
Inconscience.

Impuissance de ne pouvoir le retenir en mon sein. J'ai beau vouloir qu'il reste au chaud les quatre mois restants, comment faire pour l'empêcher de sortir ?
Inconscience, celle dans laquelle je voudrais sombrer pour mieux m'en réveiller, l'enfant sain et sauf, le cauchemar terminé.

D'une oreille distraite, j'entends Apolline qui me parle, qui m'aide à m'allonger à nouveau. Délicatement elle passe une main sur mon front, écarte de mon visage les quelques mèches qui se sont agglomérées là, collées par ma fièvre.
D'une oreille toujours aussi distraite, je l'entends qui donne des directives à la petite... Al quelque chose... Al comment ? Alycianne je crois...

Mon oreille est distraite donc, j'entends mais n'écoute plus... Et tandis qu'Apolline me "prépare", positionnant mes jambes sur les quelques oreillers qui se trouvent sur le lit, mes seules pensées désormais sont tournées vers mon époux.
Ô Marcko... Où es-tu ?
Viens je t'en prie...
Non ! Ne viens pas... Aujourd'hui encore je faillis...

Une voix me tire alors de mon délire :


Morgane ?

Toute en tendresse, toute en douceur. Empreinte de cet amour que lui seul a su me témoigner.

M... Marcko ?

J'ouvre les yeux. Ils se posent sur le visage de celui qui partage ma vie depuis plusieurs années déjà. Celui à qui j'ai offert mon coeur un soir de mars sur les bords du lac du Bois des Coqueherts.

Briançon... Comme tu me sembles loin... Comme ce temps là bas me semble devenu aussi flou que ce genre de rêve dont on ne garde qu'un souvenir vague et imperceptible le matin au réveil.

Me redresser. Je veux me redres...


Ahhhh !

Nouvelle contraction. Ma main se pose sur l'avant-bras de mon aimé. Je m'approche tant bien que mal de son oreille et dans un murmure :

Marcko... Promets-moi que tu prendras soin de Margot et de Jacob... Je... J'ai le ventre en feu... Je crois bien que je ne serai pas assez forte cette fois-ci... Je... Je suis désolée...

Alors que ma voix se brise, mes lèvres s'éloignent du creux de son oreille, je retombe sur mon oreiller, épuisée. La journée s'annonce longue... Puisse Aristote rapidement m'en délivrer.
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--Apolline_petiteau



La gamine est d'retour avec la bassine. Je m'en saisis pis jl'a pose sur eul' chevet, prête à m'occuper d'la patronne et de l'accouch'ment en cours. Y'a pu d'doutes possibles... Les contractions lancinantes et régulières, le sang désormais qui coule d'son entrejambe.

Et puis il y a des gens, dans le bas.

Des gens dans le bas ? Des gens dans le bas ? Quo qu'ch'est que ça peut bin vouloir dire cha ? Des gens dans le...

Apolline ?

Par vot' riche toast m'ssire Marcko ! Cha fait longtemps qu'vous êtes lô ? J'vous avos point entendu...

Jm'écarte un tiot peu pour faire d'la place au patron. Dame Morgane parle tout bas, faut d'jô pô être sourd comme un pot d'chambre pour comprendre quek'quoze alors imaginez en restant sur l'pas d'la porte.

Marcko... Promets-moi que tu prendras soin de Margot et de Jacob... Je... J'ai le ventre en feu... Je crois bien que je ne serai pas assez forte cette fois-ci... Je... Je suis désolée...

J'tords mes mains... Le souv'nir de son premier accouchement en Lyon la Rugissante me r'vient en tiète : pauv' dame Morgane... Elle avot d'jô perdu eune enfant à c't époque-lô et v'là t'y pô que l'destin r'commençot à lui jouer c'tour eud' pendard... J'essaie d'rassurer tout l'monde :

Allons donc, dame Morgane, dites pô d'bétises : z'êtes auchi solide qu'vous êtes p'tiote... Euh... 'Fin... ch'est que... euh... ch'est pô cha que j'voulos dire... J'voulos point vous manquer d'respect... Savez bien comme j'vous...zaime... j'vous... 'Fin... z'êtes comme eul 'fille que j'auros voulu avoar... Et j'dis qu'vous avez 'core d'belles années d'vant vous.

J'tourne mon r'gard vers eul patron : "z'avez ram'né un mediscaltre hein ?" V'là c'que mes noeuls ils z'y d'mandent silencieusement.

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