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[RP] La peste arrive aussi… [Tulle]

Safranne
[Au rempart]

Encore un bosquet d’arbre et je me retrouverais aux remparts de la ville, la nuit tombante donnant à la ville un aura fantomatique. J’avais tardé un peu sur le chemin, ramassant des pommes de pin qui me servirait de monnaie d’échange contre une place dans une maisonnée accueillante pour la nuit, ou un tas de foin dans une grange voisine. Mon sac rempli se balançait dans le bas de mon dos au rythme de mes pas. Pas que je ralentis à la vue de gardes à l’entrée. C’était chose commune. Je me présentais comme d’habitude, accentuant délibérément mon accent du terroir auvergnat.


Hola ! D’la milice ! J’suis Safranne LaFiole, rebouteuse de grand ch’min. J’viens par là pour poser mes guiboles pour la nuitée. J'pars demain pour la Guyenne. Je…

Le garde de droite semblait satisfait, et n’en demandait pas plus, son esprit fixé plus volontiers sur mes formes, pourtant si peu avantageuse encore du haut de mes dix sept printemps, que sur ce qui sortait de ma bouche. Il me fit signe de passer, reluquant au passage mon postérieur. Je pressai le pas, m’engouffrant dans une ville dont l’artère principale apparaissait étonnement déserte.

[Dans la rue principale]

La nuit était tombée maintenant et des formes se distinguaient ainsi que des voix tendues. Je m’en approchai prudemment, craignant une rixe d’ivrognes. Mais non, ce n’était qu’un homme et une femme l’air préoccupé.

M’dames, Sieur…

Je fis une courbette rigolote comme un valet maladroit devant son roi.

Loin d’moi l’idée d’vous interrompre, mais j’men viens d’Aurillac et j’ai b’soin d’un toit.

Je montrais l’intérieur de de mon sac, rempli de pommes d’épineux.

Cont’le gite, j’vous offre l’chauffage… J’vous aurais point dérangés mais y’a qu’des chats dehors, et les gens répondent pas quand on toque aux f’nêtres. La générosité d’Aristote a quitté les murs ?
Taka
Plus la journée avançait, et plus Taka avait mal aux jambes.
Les chausses trempées, le bas de sa robe pleine de boue, la cape pleine de neige... elle revenait d'une expédition infructueuse dans la campagne aux alentours de Tulle.

Dans ses mains gercées, elle tenait serré contre elle son petit pieux qui n'avait rien réussi à fouiller d'autre que la mince poignée de remède qui lui restait dans la besace. Trop peu à son goût.

De retour dans les rues, elle prit soin de croiser le moins de monde possible.
Mais elle remarqua au loin Treb, et Ele qui semblaient accostés par une personne qu'elle n'avait encore jamais croisé ici.

Elle se dirigea vers eux, aussi vite que ses jambes douloureuses le lui permettaient.

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Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir,
Et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns...

(Jacques Brel)
Eleonoreh
Un cauchemar... elle faisait partie d'un sinistre cauchemar dont elle allait se réveiller...

La lieutenant n'est pas du meilleur poil, ce soir et Eleonoreh ne peut lui en vouloir d'afficher cette mine réprobative, alors qu'elle même ne comprend rien de ce qu'elle raconte. Elle respire alors profondément et croise ses mains pour en cesser le tremblement . Elle prend ensuite son temps pour lui répéter dans l'ordre et lentement... Par contre, la solution de Gyldas la surprend. Faire brûler?

Elle la suit à bonne distance, ses pas traçant chemin dans la neige. Arrivé à la hauteur du pauvre hère, elle regarde la femme se rendre compte, en faire le tour, faiblir devant l'inévitable et se rassaisir, aboyant des ordres qu'elle juge impitoyable et pourtant... si c'est la seule solution...

Ele ne peut prendre part à ce manque de respect envers un mort. Elle recule tant qu'elle le peut, interdite sur sa prochaine action. En fait... ses idées sont si disparates ces jours-ci qu'elle a du mal a se reconnaître.

Elle sursauta quand Dnartreb la héla, incapable de lui sourire.

- Non, je ne l'ai pas vue... mais il y a ça.

Eleonoreh pointe du menton le corps qui se consume lentement sous l'action des flammes. Les bras qui l'enserrent et la secouent lui font tourner la tête et elle plonge un regard dérouté dans celui de son ami.

- Gyldas? Elle a ordonné qu'on brûle le corps et est repartie aussitôt dans cette direction.

Ele étire le bras, apercevant une jeune femme avancer vers eux. "La pauvre, se dit-elle, malvenue en ces jours dans ce village... " Il faut qu'on la prévienne, qu'elle se méfie. La pirouette terminée, Eleonoreh lui fait un pauvre sourire, encore sous le choc de ce qui vient de se passer.

- Prenez garde et ne restez pas dehors... La générosité s'étiole quand la maladie étend ses bras mortels. La peste est en nos murs, dame...


Elle ne peut rien ajouter de plus, et serre son mantel sur ses épaules.
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Dnartreb
[ JOYEUX MERDIER ]

Alors que le premier foyer brulait les restes d'un corps sans vie, Reb poussa une exclamation:

QUI...VOUS A DIT DE FAIRE CELA?

Ne savez vous point que les maisons sont en torchis?...Le lieutenant Gyldas n'aurait-elle point chef en bon endroit ?

Il faut bras et charettes pour dégager les corps et les porter en terre avec de la chaux vive! Quand à leurs effets, les bruler hors de la ville!!


Reb maudissait les traineurs de sabre ainsi que tous ces gradés à deux écus qui ne pouvaient réunir quelques hommes pour dégager les rues et faire rondes avec de bons chariots.

Où sont donc passées toutes les dindes de tulle?

Bonne à trainer en chaumière pour faire causette de leur triste vie de tous les jours arfgh!


Voyant qu'il s'emportait, Reb se reprit en adoucissant ton de voix et gestes à calmer en écartant les mains vers l'avant.

Arf faut-il êtres sotte pour donner tel ordre.

A ce moment, une damoiselle étrangère à la ville leur adressa parole sans se soucier du danger apparent.

Ne voyez vous point que l'on brûle les etrangers?...Si vous avez encore force, fuyer ce village!...Si vous n'en avez point, rebroussez votre chemin et allez faire carcasse hors de la ville.

Las de faire autre chose pour cette heure, Reb se laissa glisser le long d'un mur puis laissa pendre ses mains sur ses genoux. Le froid lui piquait les joues et les oreilles. Alors qu'il portait son regard au loin, il aperçu Taka.

Reb lui fit de grands signes puis se releva avec peine tout en essayant de conserver sang froid.

Arf je m'inquiétais pour toi!...Où étais tu donc passée?
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Eleonoreh
Secouée autant par les hauts cris de Reb que par ses bras qui l'ont lâchée maintenant, Eleonoreh se cache les oreilles de ses mains, gelées par le froid. À quoi bon crier quand le mal est fait?

Elle regarde l'homme s'agiter dans tous les sens, beuglant des invectives qui n'atteindront pas les destinataires, Gyldas et toute la gomme de Tulle brillant par son absence. Cette agitation ne dure qu'un temps... heureusement, elle le préférait plus doux.

Retirant les mains de ses oreilles, Eleonoreh a un sourire compatissant envers la nouvelle venue.

Puis elle suit des yeux la silhouette couverte de blanc qui approche. Taka revient de sa cueillette, mais n'a pas bonne mine. Eleonoreh s'approche deux, tout en gardant un oeil sur l'étrangère.

D'une voix douce où pointe un léger reproche, elle lui dit: - Reb a raison, Taka. Tu devrais nous avertir lorsque tu t'éloignes.
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Taka
Taka arriva difficilement à hauteur de Treb et Ele. Elle rangea à toute hâte son pieux dans sa besace, bien inutile à cette heure.

- Ne vous inquiétez pas, je vais bien. Je cherchais juste... quelque chose dans les alentours. Mais bon... promis, la prochaine fois je vous préviens.


Elle rit en montrant sa robe trempée.

Lorsque tout à coup, une odeur malheureusement bien connue lui souleva l'estomac. Derrière Treb, elle remarqua une épaisse fumée noire qui s'élevait de la place. Il ne lui en fallait pas plus pour comprendre...

- Qui brûle-t-on? Ici? A la vue de tous???

Puis vint la panique. Elle s'agrippa aux manches de Treb et, pâlissant brusquement, elle bégaya :

- L'Inquisition? Elle est venue ici? Elle a commencé à... Non!!!

Un vieux souvenir qu'elle avait eu peine à oublier revenait en surface. Le spectacle d'une amie sur le bûcher, il y a longtemps. Et sa fuite...

Elle chercha frénétiquement réconfort dans les yeux de Treb et de Ele...
La place n'était pas assez remplie de curieux...

Elle se sentit très bête. Elle se décala pour mieux voir. Même si le spectacle ne valait guère mieux, elle s'en trouva un peu soulagée.

- Oh... je vois... je vois.

Elle se redressa, se tapota sur les joues et se chercha une contenance.

- Il ne faut pas rester là. Ce n'est pas prudent. Hem!...

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Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir,
Et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns...

(Jacques Brel)
Safranne
Prenez garde et ne restez pas dehors... La générosité s'étiole quand la maladie étend ses bras mortels. La peste est en nos murs, dame...

La maladie?!

J'ouvrai de grands yeux étonnés.

Aucun voyageur croisé ent' Aurillac et ici-même m'en a touché mot ! C'est d'puis quand? Et c'est don' quoi?


Je suivis le regard de la dame qui fixait ce que je pris tout d'abord pour un sac enflammé. Un corps.


Un corps? Mais c'est l'enfer du Malin ici? Il est don' où vot'prêtre?

J'avais du mal à réprimé mon angoisse face à une maladie. Ma mère aurait su quoi faire, je pensai... mais moi pas. J'avais pris soin de ne jamais écouter non plus les principes de botaniques que la Soeur Herboriste de l'abbaye avait essayé vainement de me mettre dans le crâne. Sans doute aurais-je du ne jamais fuir leurs murs protecteurs.

L'usage du feu... "Pour éviter que la maladie se propage d'un corps atteint à un corps sain, comme on nettoie la trace du Malin chez le impies en les brûlant", disait la Soeur chargée du catéchisme. Mais cette personne dont le corps resterait à terre, calciné, avait-elle fait quelque chose de mal? J'en doutais fortement. Et me signai, murmurant une courte supplique à Christos.

Je tournai la tête vers la dame, désolée. Un frisson, dû au temps froid autant qu'à l'angoisse qui nous gagnait tous, parcourut la dame, emmitouflée sous sa cape, puis moi...qui n'avait pas de cape.

On peut s'cacher où? On peut encor' partir d'là? Ou les portes sont fermées? A Limoges, ils nous acceuilleront sûrement, ou Ventadour!
Sephiroth13
Malgré l'heure tardive, Sephiroth dut sortir de chez lui pour se rendre en taverne. Non pas pour picoler ou pour se livrer à quelque action peu avouable, simplement pour chercher de la bière pour préparer le repas de ce soir.

En arrivant à la grand place, une odeur infecte, immonde assaillit ses narines et il dut retenir un haut le cœur pour ne pas rendre son repas du midi. Il surmonta ce dégout et s'approcha silencieusement d'un groupe de personnes visiblement en plein débat.

Il se glissa derrière eux et écouta leur conversation. Peut être apprendrait-il d'où venait cette odeur infâme.


Citation:
- Gyldas? Elle a ordonné qu'on brûle le corps et est repartie aussitôt dans cette direction.


Brûler un corps? Bien sur!!! Comment avait-il pu oublier cette odeur si particulière de la chair fondant sous l'action des flammes. Un mélange de viande rôtie et de pourriture malsaine qui piquait les narines.

Mais pourquoi donc brûler un corps? En place publique qui plus est? Soit l'homme (ou la femme) avait été condamné au bucher, mais dans ce cas, il aurait été brulé en après midi, devant moult badaud dégénérés attirés par la souffrance et le gout du sang ou alors, et cette pensée le fit frémir, une maladie contagieuse venait de se déclarer... Le typhus, la lèpre, ou pire... la peste....

Non, il y avait sans doute une autre explication. Sephiroth réfléchit quelques instants quand ses craintes furent malheureusement confirmées :

Citation:
-- Prenez garde et ne restez pas dehors... La générosité s'étiole quand la maladie étend ses bras mortels. La peste est en nos murs, dame...


... Une nouvelle épidémie... Cela était à peine croyable, mais en même temps si logique : il avait remarqué que les rats se faisaient plus nombreux ces derniers temps, sans doute chassés de leur habitat naturel par un hiver précoce et rigoureux, amenant avec eux leurs maladies du diable...

Toujours discret et silencieux, il écouta le reste de la conversation, pour tacher d'apprendre s'il y avait eu d'autre morts.


Il entendit le seigneur Dnartreb s'écrier :

Citation:
QUI...VOUS A DIT DE FAIRE CELA?

Ne savez vous point que les maisons sont en torchis?...Le lieutenant Gyldas n'aurait-elle point chef en bon endroit ?

Il faut bras et charettes pour dégager les corps et les porter en terre avec de la chaux vive! Quand à leurs effets, les bruler hors de la ville!!


Sortant de son mutisme, il lui répondit calmement :


Proposez vos services pour charrier les corps, je suis sur que tous volontaires seront accueillis à bras ouverts, du moins jusqu'à ce qu'ils soient contaminés à leur tour, pour aider les autorités. Mais vous n'êtes sans doute pas ignorant au point de ne pas savoir que les corbeaux et ensevellisseurs ne survivent pratiquement jamais plus d'une semaine?
La seule chose à faire était de bruler ce corps et le mal avec lui.


Après une courte pause, il continua :


Il faut à tout prix isoler les personnes malades, bruler leurs vêtements et surtout, limiter nos déplacements. Il ne faut plus sortir de la ville et, dans la mesure du possible fermer nos murs aux étrangers pour éviter la propagation du Fléau. Il faut que je vois Gyldas à tout prix, quelqu'un sait où elle se trouve?
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Gyldas
Sans demander son reste, Gyldas avait lâchement abandonné la ville à son sort pour foncer jusqu'à la chaumière. L'échange avec Lénora avait été bref et sans appel: la nourrice sommait purement et simplement sa patronne de mettre la maison en quarantaine en la laissant là avec le bébé. Seules les deux filles devaient partir avec leur mère. Après avoir tenté de discuter, Gyldas s'était pliée aux supplications de Lénora, la mort dans l'âme.

Cyrielle devant, Dorilys en croupe, Gyldas regagna le centre village doucement. Les bruits et les cris se faisaient de plus en plus nombreux. La peur avait envahi toutes les rues. Plus question de se réfugier en taverne avec les enfants. N'importe qui pouvait être contaminé par cette saloperie, et Gyldas se refusait d'exposer ses filles. Instinctivement, Pilgrim avait pris le chemin du poste de police. Qu'à cela ne tienne: ici où ailleurs…

Alors qu'elle sortait ses clefs, Gyldas s'entendit vaguement appeler.


Avez vous vu Gyldas? Elle doit prendre les choses en mains m'entendez vous?

- Oui, voilà, j'arrive! Moi aussi j'ai mes problèmes!

Un cri plus perçant que les autres fit soudain cabrer le cheval. Avant que Gyldas ait pu attraper les rênes pour le calmer, Pilgrim s'était enfui au galop.

- Pilgrim! NON. Reviens ici abruti de cheval!

Grommelant entre ses dents, elle porta Cyrielle et Dorilys à l'intérieur. Il faisait sombre et froid. Ne pensant pas revenir avant le lendemain, Gyldas avait négligé de refaire le plein de bois. Partagée entre ses filles et la panique, il fallait prendre une décision.

Elle ouvrit la pseudo prison qui se trouvait à l'arrière du bâtiment et y emmena ses enfants. A défaut d'être chaud et confortable, l'endroit leur offrirait au moins de quoi s'allonger. Gyldas s'accroupit devant Dorilys et lui dit doucement, mais fermement:


- Vous allez rester ici. Je reviens. Vous ne sortez pas. Même si vous entendez du bruit. Si je vois l'une d'entre vous dehors, elle aura la fessée. Toi Dory, tu fais attention à ta sœur. Vous allez avoir froid, et vous allez avoir faim. Mais quand je reviendrai, on ira à l'échoppe de papa. D'accord?

Elle se retenait de pleurer pour ne pas effrayer les petites. Mais au fond d'elle, elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps. Il fallait qu'elle s'occupe l'esprit. Agir! Ne pas penser! Agir!

Après s'être assuré que les filles ne risquaient rien, elle ressortit, referma la porte et revint vers le centre ville.


Il faut que je voie Gyldas à tout prix, quelqu'un sait où elle se trouve?

- Je suis là Séphiroth!

Sa voix était morne, sans expression aucune, son visage triste et fermé. On aurait dit qu'elle débarquait d'autre part, les yeux rougis par les larmes qu'elle retenait depuis qu'elle avait compris ce qui allait arriver à Alexandre et Lénora.

- J'ai…la Chaumière est en quarantaine.

Elle n'en dit pas plus. Il comprendrait. Elle attendit patiemment qu'il exprime ce qu'il avait l'air de vouloir lui dire en demandant après elle quelques secondes plus tôt.

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Sephiroth13
Sephiroth se retourna en entendant la lieutenante.

Citation:
- J'ai…la Chaumière est en quarantaine.


Il la dévisagea un instant, lisant une peine et une terreur sans précédent dans son regard rougis par le chagrin. Il hésita à lui parler, se demandant s'il ne valait pas mieux la laisser avec ses propres soucis... Malheureusement, et même si cela était horrible de penser ça, il fallait quelqu'un pour tenter d'éradiquer au plus vite le début d'épidémie. Car si rien n'était fait, ce n'est pas un fils que risquait de perdre Gyldas, mais toute une population...

Dame Gyldas, je me doute que ce n'est pas le moment, mais il faut pourtant agir. Vous savez peut-être que j'ai assisté à pareille épidémie il y a longtemps, j'ai vu de nombreux morts et de nombreuses souffrances. Il faut à tout prix fermer les portes de la ville et tenter d'éradiquer la Mort Noire avant qu'elle ne prenne trop d'ampleur. Il faut isoler les malades loin de la population, loin de l'église surtout car les gens vont immanquablement de regrouper dans les lieux de culte... Espérons que cet homme soit le seul à avoir été contaminé, si bien sur il s'agit bien de la peste et non d'une mauvaise grippe...

En prononçant ces mots, il comprit l'absurdité de sa remarque : pourquoi aurait-elle mis sa chaumière en quarantaine dans ce cas... A moins qu'elle ne se soit alarmée pour rien...

Il entraina Gyldas légèrement à l'écart.


Êtes-vous sure qu'il s'agisse bien de la Peste? Votre nourrice et votre fils ont-ils des symptômes? Et comment ont-ils été contaminés? Ont-ils été en contact avec cet homme?[/quote]
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Gyldas
C'était dur, mais Gyldas lui devait bien des explications. En son absence, Séphiroth avait parfaitement su quoi faire. La moindre des choses était de l'écouter et de lui répondre. Evitant son regard et s'efforçant d'effacer toute trace de chevrotement dans sa voix, elle lui répondit:

- J'ai ramené des puces de la ferme où je vais chercher le lait. La fermière était malade. J'y suis retournée ce soir, et … elle était morte.
Et j'ai laissé ma cape sur le berceau du bébé. Lui et Lénora sont couverts de boutons. C'est… C'est Lénora qui m'a dit de partir. J'ai mis les filles en sûreté au poste de police. Elles n'ont rien, et moi non plus. Je pensais aller demain à l'échoppe d'Arteis, s'il n'y a pas des rats aussi là-bas…


Je ne sais pas… Je ne sais plus, mais…

Gyldas ferma les yeux pour en chasser ses larmes et se fit violence pour se ressaisir:

- C'est vous qui avez raison. Il fait agir. Nous pleurerons quand la guerre contre cette saloperie sera terminée.

Elle serra les dents en s'efforçant de se convaincre de ce qu'elle disait. Elle regarda Séphiroth droit dans les yeux pour lui assurer qu'elle était là, entièrement disponible pour la ville.

- Allons-y! Je n'ai que trop tardé! Et… merci…

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Sephiroth13
Citation:
- Allons-y! Je n'ai que trop tardé! Et… merci…


Allons-y, je veux bien, mais où? Je pense qu'il vaut mieux aller chez la vieille voir ce qu'il en est et empêcher que quelqu'un d'autre y aille. Ensuite, essayer de trouver des volontaires pour s'occuper des tâches ingrates : charrier les cadavres, les enterrer hors de la ville... Avons nous du souffre? Il faudrait en trouver et parcourir la ville avec des encensoirs pour faire des fumigations à travers la ville : l'odeur du souffre permet de se protéger du Mal.

Tout en parlant, ils se dirigèrent d'un pas pressé vers la ferme de la vieille.


[chez la vieille]



Ils arrivèrent à la ferme, légèrement essoufflés. Sephiroth fit signe à Gyldas de l'attendre dehors et il pénétra dans la masure délabrée. L'odeur était infecte, un mélange de pourriture, de décomposition et d'effluves diverses. Sephiroth entra dans la pièce, s'approcha du lit du cadavre en se bouchant le nez et la bouche avec un pan de sa chemise. Il écarta avec précaution les draps de la vieille et inspecta son corps. Au creux de ses bras, d'immondes bubons purulents et bleuis suintaient d'un liquide rougeâtre et pestilentiel. Le torse de la vieille était également constellé de tâches rouges et des marbrures bleutés barraient sa poitrine.

Sephiroth recouvrit le corps de la fermière et sortit rejoindre Gyldas.


Pas de doutes, il s'agit bien de la Peste, elle a des anthrax dont la forme ne laisse aucune place au doute, j'en ai malheureusement trop vu pour pouvoir me tromper. Il faudrait brûler sa maison dans l'idéal mais savez-vous si elle a de la famille? Si oui, il faudrait les prévenir et voir s'ils n'ont pas été en contact avec elle récemment et si tel était le cas, les placer en quarantaine, vous ne pensez pas? Je ne suis ni médecin ni sergent de police, je n'ai donc aucune autorité mais c'est sans doute ce qu'il faut faire...
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--Cyrielle
[au bureau de police]

- Dory, J'ai froid! Pourquoi on est là? Y'a même pas de lit!

Du haut de ses quatre ans, elle ne comprenait rien, la gamine. Maman l'avait arrachée à un bon lit tout chaud pour l'emmener ici. Il faisait noir. Il faisait froid. Et ni elle ni sa grande sœur n'avait eu à dîner. D'habitude, elle avait son doudou pour se consoler, mais là, maman n'avait même pas pensé à le prendre. Elle n'avait pas l'air dans son assiette, maman.

Placide mais geignarde, la petite brune ne put s'empêcher de pleurnicher, sincèrement au bord des larmes:


- Dory, j'ai faim! Je veux maman.

Elle se recroquevilla dans son petit manteau fabriqué par papa. Maman avait dit pas ne pas bouger, mais bon sang, qu'est-ce qu'elle avait froid!

--Dorilys
Pff, voilà la chounieuse qui recommence! Qu'est-ce que ça pouvait l'énerver! Et maman qui n'est pas là pour lui dire de se taire! D'ailleurs oui: elle est où, maman?

** Dory: tu surveilles ta sœur!**

Elle en était restée bouche bée, la rouquine! D'habitude, c'est Léna qui faisait ça! Ca devait être grave alors! Parce que maman savait très bien que les deux sœurs se disputaient tout le temps. Elle n'aurait pas demandé ça si tout allait bien.

- Tais-toi un peu! Moi aussi j'ai faim et j'ai froid, et je veux maman, et Léna!

Elle aussi, elle avait envie de pleurer. Alors elle se radoucit un peu. Maman avait dit de veiller sur Cyrielle. Elle lui avait demandé ça comme à une grande. Alors elle allait être une grande. Elle s'assit à côté de sa sœur et la prit dans ses bras.

- Là! T'auras moins froid comme ça. Tu te souviens de l'histoire que nous racontait Léna? Sur le petit dragon…

Dorilys raconta une histoire à Cyrielle. Puis une autre, et encore une autre… Le temps passait, mais maman ne revenait pas. Cyrielle s'était endormie et elle était lourde. Mais Dorilys ne voulait pas la lâcher. La serrant un peu plus fort contre elle, la petite rouquine finit par tomber de fatigue à son tour. Peut-être que tout ça, ce n'était pas vrai. Peut-être que demain, elle serait dans son lit. Peut-être. Peut-être

Gyldas
Je ne suis ni médecin ni sergent de police, je n'ai donc aucune autorité mais c'est sans doute ce qu'il faut faire...

- Moi je le suis. Et je vous fais confiance. Pas de question à se poser. On fait comme pour l'homme de la rue: on crame tout. Je n'ai pas eu de contact direct avec elle: je ne l'ai pas touchée. Je pense donc que je ne crains rien. Sinon, je serais dans le même état que Léna et Alex.

Gyldas soupira:

- Oui, elle devait avoir de la famille: il y avait des traces de pas autres que les miennes tout à l'heure.
Il faut qu'on retourne en ville. Ca doit être la panique là bas. Il faut circonscrire un périmètre, empêcher les gens d'entrer ou de sortir. Je dois voir la douanière.


Gyldas réfléchit:

- Du souffre, on peut en trouver à l'université je pense. Là où on dispense des cours de médecine, on doit pouvoir trouver de quoi faire de la chimie. Mais… c'est à Limoges…

Trouver des solutions, c'était bien, mais les mettre en pratique, c'était autre chose.

Tout en parlant, Gyldas et Séphiroth étaient revenus vers la ville. Ils croisèrent des gens paniqués qui essayaient de fuir. Gyldas dégaina son épée et leur barra le passage.


- On ne part pas. Vous faites demi tour et vous restez en ville. Pas question de propager le mal. Vous le savez aussi bien que moi. Allez! Demi tour.

Mais c'était sans compter sur le nombre. Si deux ou trois obéirent par peur de se prendre l'épée en pleine poitrine, la plupart s'éparpillèrent dans les champs enneigés. La neige serait peut-être plus convaincante que Gyldas. A moins qu'ils ne préfèrent mourir de froid plutôt que de la peste…

- On va pas y arriver comme ça: il me faut des maréchaux! Il faut que j'écrive à Alcyone! Venez!

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