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[RP] La peste arrive aussi… [Tulle]

--Lenora

Un fois de plus, ce fut la toux qui réveilla Lénora. Si hier, elle ne crachait pas encore, il en était tout autrement aujourd'hui. La nourrice avait perdu la notion du temps, mais il lui restait suffisamment de lucidité pour se rappeler les parole de Sephiroth: inciser les bubons dès leur apparition.

Ce fut plus facile à entendre qu'à faire. Avant de se lever, Lénora se remémora les étapes, afin de na rien oublier. Elle était trop faible pour perdre inutilement de l'énergie.

** Faire bouillir de l'eau…y plonger quelque chose de tranchant… un rasoir de monsieur par exemple, ou un petit couteau. Non, il fallait d'abord rallumer le feu, ou à défaut, le fourneau… **

Ensuite, elle se força à s'asseoir sur le bord du lit. Par Aristote, qu'elle avait froid!

** Allez! A trois je me lève! Un… deux…**

Une nouvelle quinte de toux l'empêcha de poursuivre. Pliée en deux, la nourrice préféra se rallonger pour ne pas tomber. Elle allait se reposer encore un peu. Quand ça irait mieux, elle retenterait de se lever, de changer ses draps, et d'appliquer les consignes de l'ami de Gyldas. Mais pour l'instant, elle ne s'en sentait pas la force. Remontant l'édredon jusqu'à son épaule, grelottant de fièvre et de froid, elle sombra à nouveau dans le sommeil.


Sephiroth13
Sephiroth s'éveilla en sursaut. Où était-il? Il ne sentait pas près de lui la présence rassurante de son Amour.

Ses yeux s'habituèrent peu à peu à la pénombre et il reconnu la taverne dans laquelle il était rentré quelques heures plus tôt. Il se leva et partit en trombe, un idée venait de germer dans son esprit.

Il courut vers la tente du médecin pour lui exposer son idée. Il trouva asclepios près de la fontaine, en train de s'arroser le visage. La nuit avait certainement du être longue pour le jeune médecin aussi.

Sephiroth s'approcha, le salua et lui exposa son idée.

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Safranne
J'aurais du sûrement aller voir la Lieutenant comme me l'avait dit l'archer. Mais à mesure que je m'approchait d'elle, j'étais moi-même envahie par la peur de finir comme cette personne dans l'atelier. Sans vie. Les rats lui tournant autour.

Depuis ma rencontre avec l'archer, quelques jours s'étaient déjà écoulés. Au tout début, j'avais trouvé refuge dans l'église. Pas de présence de religieux à l'intérieur. Mais j'avais prié, toute une journée et presque toute une nuit sans relâche. Je me sentais alors utile. Mais la peur refit surface lorsqu'une famille était venue devant l'autel, prier elle aussi... deux enfants mourant dans les bras, le père suppliant Dieu, Aristote, Saint-Sébastien et tous les autres, de les épargner ou de le prendre, lui, en échange. Paroles si désespérées. La mère elle caressait doucement le visage de ses enfants. Ma mère n'aurait jamais fait ça. Elle m'aurait confié à d'autres pour ne pas avoir à être en ma présence. Cette famille allait dans un sens tout perdre, mais avait déjà tellement plus que moi. Je ne pensais donc qu'à moi, même devant la plus sordide souffrance. Égoïsme flagrant, je ne m'en sentais même plus coupable depuis le temps. A force de ne compter que sur soi, en en finissait à réduire sa vision à sa seule et unique personne.

La mère soudain poussa un cri. L'un des garçons venait de rendre l'âme. Un rappel de la maladie qui maintenant avait un pied dans la maison du Seigneur. Je n'y étais plus en sécurité. Du moins... Pas en bas. La cloche n'avait pas sonné depuis quelques heures. Le sonneur de cloches était-il lui aussi touché? Cela voulait-il dire que la place était libre? Il avait regagné la rue depuis quelques temps déjà. Depuis, plus rien.

Je montais donc. J'eus un vertige léger qui m'arrêta un instant à mi-chemin dans les escaliers. Certainement le manque de nourriture qui se faisait ressentir. Ou la maladie?
En haut du clocher, la vue était presque divine. Le petit matin s'annonçait avec de doux reflets lumineux sur les toits. Yeux dirigés vers le ciel, tout près des nuages, on se sentait plus proche de Dieu.

Mais sitôt le regard descendu, on observait au lointain, là où devaient se trouver hameaux, villages et bourgs, des fumées noires. Dans nos propres ruelles se n'étaient guère mieux. J'imaginais l'air nauséabond ci-bas, et appréciait d'autant plus l'air que je respirais. Je me sentais un peu intouchable.

Les heures passaient. Et j'avais identifiée les villes à l'horizons. Toutes les heures, les différents clochers raisonnaient. Signe que la vie régnait encore. Mais plus le temps passait et moins de cloches se joignaient à la mélodie. Les hameaux firent silence en premier, Cueille en dernier. Puis deux villages, Souillac et Malangle se turent également. A quand le tour des grandes villes?

Mes étourdissements s'étaient amplifiés.

Depuis mon arrivée au sommet, j'avais pris la place du sonneur, agitant vigoureusement la cloche aussi bien pour montrer notre présence à nos voisins, mais aussi pour réconforter les habitants de Tulle, que le Seigneur veillait sur eux et ne les laissait pas tomber.


(HRP: Désolée de reprendre si tard, non-présence. Bien qu'ayant tout lu, n'hésitez pas à me dire s'il y a incohérence de ma part. Bon jeu!)

edit : pas de S à Tulle.. corrigé !
Gyldas
Les cloches s'étaient mises à sonner, mais Gyldas était trop préoccupée pour s'en soucier. Lueur d'espoir ou illuminé qui avait envie de s'amuser, peu lui importait. Qui que ce fut, il ne semblait pas dangereux à faire sonner une simple cloche. Chacun usait des moyens à sa disposition pour aider, et elle ne pouvait en vouloir à personne de se manifester par la seule idée qui lui passait par la tête. Tant que personne ne s'amusait avec le tocsin, ça allait encore.

C'est près de la tente des malades que Gyldas trouva Sephiroth en pleine discussion avec le médecin. Elle s'approcha doucement, n'écoutant qu'à moitié ce qu'ils se disaient. Sephiroth s'interrompit en la voyant, et Gyldas déglutit péniblement en voyant son expression peu réjouissante. Elle salua le médecin d'un signe de tête poli avant de revenir sur Sephiroth et ce qui la préoccupait:


- Alors? Ils sont atteints, n'est-ce pas?

Elle attendit, le cœur battant, espérant encore…


(pas de soucis Safranne: aucune incohérence, tout va bien )
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Sephiroth13
Que dire? Lui avouer la vérité ou tenter d'éviter l'inéluctable, dans une vaine quête d'un espoir qui ne viendrait sans doute pas.

Gyldas, je suis navré de vous le dire, mais Alexandre semble atteint... Par contre, votre nourrice n'avait encore développé aucun symptôme, du moins, aucun que j'ai pu déceler. Voulez vous aller sur place?

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Gyldas
Elle s'y attendait, pourtant, le cœur de Gyldas sembla s'arrêter à cette nouvelle. Luttant contre la panique, elle s'efforça de ne pas trembler.

- Ca fait plusieurs jours. Alors… elle l'a peut être aussi.

Après un moment de silence que le médecin respecta, elle ajouta:

- Oui…Oui, je veux bien y aller… Je voudrais… revoir mon petit garçon une dernière fois.

Comme ces mots étaient difficiles à prononcer. Réalisant ce qu'elle venait d'insinuer, elle pinça les lèvres et baissa la tête. Non pas qu'elle eut honte des larmes qui commençaient à lui monter aux yeux, mais elle ne parvenait pas à soutenir les regards. L'espoir s'envolait, elle le savait, mais son instinct maternel l'empêchait, au fond d'elle, de croire à cette tragédie.

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--Asclepsios
Si vous me permettez, je vous accompagnerais bien, je pourrais peut-être faire quelque chose.

Après l'approbation de Gyldas, tous trois se mirent en route, vers la maison de Gyldas, chacun redoutant le pire mais n'osant faire part de ses craintes. Le trajet fut silencieux, pesant, aucun n'osant rompre ce silence si lourd de sous-entendus.

Ils arrivèrent donc près de la chaumière, l'esprit de chacun habité par la criante de ce qu'ils découvriraient.

Brisant le mutisme général, Asclépios se tourna vers Gyldas et, d'une voix posée qui se voulait rassurante, lui demanda :


Voulez vous que j'entre en premier?
Gyldas
Lui ou quelqu'un d'autre, quelle importance? Si, en fait, ça en avait. Gyldas se sentait soudain incapable d'entrer la première. Rien ne filtrait par la cheminée. Ça devait faire des jours que Lénora n'avait pas fait de feu. Cela ne présageait rien de bon.

Le cœur battant, Gyldas acquiesça de la tête. Le temps sembla s'arrêter. Le médecin ouvrit la porte…

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--Asclepsios
la porte s'ouvrit en grinçant. Asclepios entra dans la chaumière. Il faisait froid et sombre, seule un rai de lumière filtrait à travers les volets clos et l'âtre de la cheminée était éteint, toutes les buches consumées dans une couche de cendre grise. Un détail attira l'attention du médecin, une pile de linge au centre du foyer. Pas besoin de réfléchir bien longtemps : le bébé se trouvait dans ces langes, emporté par la maladie. Asclepios écarta lentement les draps pour découvrir le visage du nourrisson, figé dans la mort avec une teinte violacée. Visiblement, ses poumons avaient cessé de fonctionné et l'infortuné s'était sans doute asphyxié.

Il recouvrit ce visage sans vie, pour épargner cette vue terrible à Gyldas et se releva lentement. Il appela la nourrice, espérant qu'elle lui répondrait.


Lénora, êtes vous là? Je suis médecin, je viens vous aider.


N'obtenant aucune réponse, il ressortit de la chaumière pour voir Gyldas.

Dame, je suis navré... Votre enfant est... il est mort, j'en suis désolé. Mais je n'ai pas vu votre nourrice, peut être y a t'il encore un espoir pour elle.
Gyldas
Votre enfant est... il est mort, j'en suis désolé.

Laissant tomber son bouclier, Gyldas recula d'un pas et se prit le visage dans les mains sans entendre la fin de la phrase.

- Non…!

Elle ne voulait pas croire ce qu'elle venait d'entendre. C'était un cauchemar. Sa propre famille touchée par ce mal… Ca ne pouvait pas être réel. Elle allait se réveiller. Plusieurs secondes passèrent pendant lesquelles Gyldas, les yeux fermés, repensa à ces derniers jours. Elle avait retardé l'inévitable, espérant, et espérant encore échapper à ce fléau. En dépit de ses résolutions, elle avait adressé quelques prières à Aristote… pour rien…

Elle était à deux doigts de se laisser aller, de s'enfuir en courant, comme si cette solution allait changer le cours des évènements. Seul le peu de lucidité qui lui restait l'en empêcha. Elle tomba finalement à genoux et se laissa aller à son chagrin. Goutte d'eau qui fait déborder le vase, l'atroce nouvelle sembla libérer la lieutenante du poids et la pression de tout ce qu'elle avait vécu ces derniers mois.

Devant les deux hommes désarmés face à sa douleur, elle ne réagissait plus. Incapable de donner ordre ou directives, elle les laissa agir à leur guise en ce qui concernait la nourrice à laquelle elle n'arrivait même pas à penser.

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Sephiroth13
Sephiroth regarda Gyldas, ne sachant si il devait lui parler, pour la réconforter, ou au contraire la laisser seule. Il guetta un signe du médecin qui, d'un signe de tête presque imperceptible l'invita à le suivre à l'intérieur.

Il se tourna une dernière fois vers son amie, troublé par la peine intense qu'elle ressentait. Comment imaginer ce que pouvait ressentir une maman à la mort de son bébé?

Les deux hommes entrèrent dans la chaumière, à la recherche de la nourrice. Etait-elle en vie ou avait-elle eu peur de la réaction de Gyldas face à la mort de son bébé et s'était-elle enfuie?

Sephiroth aperçut les linges dissimulant le corps du nourrisson et s'efforça de ne pas trop penser à ce pauvre enfant innocent?

Asclepios ouvrit une porte au fond de la pièce principale.


Messire Sephiroth, je l'ai trouvée, elle est morte.

Sephiroth pesta intérieurement, il n'avait pas honoré sa promesse de revenir l'aider. Il avait abandonné la pauvre nourrice à son triste sort, sans n'avoir rien pu faire pour la sauver... peut être aurait-il du... Du quoi? Non, il n'aurait rien pu faire de toutes façons, Lénora était condamnée depuis que les puces lui avaient transmis la Maladie.
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--Asclepsios
Asclepios s'approcha lentement du corps sans vie. Le visage, déformé par une souffrance terrible était blafard, cadavérique, torturé... Le médecin toucha du bout des doigts la joue de Lénora et referma ses paupières restées ouvertes malgré la mort, dans une expression de terreur et de souffrance. Le corps était encore tiède, elle ne devait pas être morte depuis plus de quelques heures.

Avec précaution et respect, Asclepios ota la robe de chambre de la nourrice, à la recherche de traces. Il trouva un bubon à l'aisselle, un horrble bouton noirâtre et purulent. Une légère entaille courait le long de cet anthrax, stigmate d'une incision. Au moins, elle aurait essayé, sans réussite malheureusement.

Le médecin rabattit les draps sur le corps sans vie, adressa une brève prière à Aristote pour le respect de son âme et, accompagné de Sephiroth, ressortit de la maison.

Gyldas, toujours abattue, assise sur le sol, la tête entre les jambes, sanglotait faiblement. Il fallait le faire mais, comment lui dire dans un moment aussi terrible?


Dame Gyldas, je suis désolé, mais il faudrait brûler votre maison, pour éradiquer toute trace de la Maladie. Je m'en veux de vous demander ça, mais il faut le faire.... Ai-je votre accord?
Sephiroth13
Sephiroth s'assit près de son amie, se voulant un soutient moral. Ce n'était pas grand chose comparé à ce qu'il imaginait qu'elle puisse endurer mais c'était la seule chose qui était en son pouvoir. Si elle avait besoin de lui tenir la main, ou même de pleurer dans ses bras, il était là mais, peu habitué à se montrer ouvert aux autres, il ne savait que faire : prendre les devants pour la réconforter ou attendre qu'elle en exprime le besoin... Il pensa que lui préfèrerait rester seul ou plutôt non, se sentir réconforté par la personne qu'il aimait.

Il resta donc assis aux côtés de Gyldas, n'osant rien faire d'autre que de lui apporter une présence qui se voulait réconfortante.

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Gyldas
Gyldas releva la tête, incrédule. La surprise espaça un instant ses sanglots. La vue brouillée par les larmes, elle resta un moment interdite. Le médecin lui demandait l'autorisation de brûler sa maison! Il voulait son accord! Combien de maisons avait-elle fait brûler sans laisser le choix à ses propriétaires? Combien de sans abris avait-elle condamné à la rue et au froid? Etait-ce par pitié ou par compassion qu'il la laissait libre de décider? Et que ferait-il si elle disait non?

Mais Gyldas savait qu'elle ne devait pas dire non. Impossible de se dérober: il avait raison. Elle se releva et essuya ses larmes d'un revers de bras. Geste bien futile, car elles furent instantanément remplacées par d'autres. D'une voix à peine audible, elle acquiesça:


- Allez y! Si c'est ce qu'il faut faire… allez-y!

Elle regarda une dernière fois sa maison. Le médecin avait déjà préparé une torche. Elle réalisa alors vraiment ce qu'elle venait de dire, et ce qu'il allait faire. Dans ce futur brasier qu'elle n'osait pas encore imaginer, il y avait son fils. Son fils qu'elle n'avait même pas pu tenir une dernière fois dans ses bras. Son bébé si fragile pour qui elle s'était battu afin qu'il vive. Pour rien… pour rien…

Elle s'éloigna de quelques pas puis demanda à Sephiroth:


-Restez avec moi! Je… Je ne vais pas… supporter ça…

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--Asclepsios
Asclepios acquiesça et alluma une torche qu'il lança sur le toit de chaume qui s'embrasa quasi instantanément. Dans un crépitement, la toiture s'enflamma avant que le feu ne se propage à l'intérieur de la maison.

Tout n'était maintenant qu'un immense brasier incandescent, ne laissant aucun espoir à tout ce qui se trouvait à l'intérieur. Une épaisse fumée noire s'élevait dans les cieux au fur et à mesure que la chaumière se consumait.
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