Xmanfe1999
Xm s'empressa de remplir le gobelet de son compagnon de table. Elle en profita pour remplir à nouveau sa coupe et décida cette fois de la siroter à petites gorgées lilliputiennes, histoire de mieux savourer la violente brûlure du distillat presque pur que lui avait offert son contrebandier favori.
Fermant les yeux, elle en fit rouler sur le creux de sa langue une infime quantité et sentit presque instantanément ses papilles et son palais perdre toute sensibilité, au profit d'une sensation explosive, se propageant comme un incendie à son nez, quasiment jusqu'aux sinus, nuancée cependant par la subtile amertume du rameau de "ruta" que Gianni lui avait conseillé d'y ajouter pour la parfumer ainsi que pour d'autres motifs qu'elle se garderait bien de révéler à son convive.
Un léger sourire aux lèvres au souvenir de son vieux complice qui venait de lui traverser l'esprit, elle rouvrit les yeux pour trouver Powerjeff en train de l'observer avec un mélange de méfiance et de curiosité.
Elle rougit violemment, comme son teint pâle l'y condamnait souvent à la moindre émotion un peu forte et posa sa coupe.
La jeune femme s'efforça de ne pas laisser paraître son inconfort. Elle rassembla le peu de dialecte que lui avait transmis son père pour faire à Power une proposition qui ne manquerait pas de détourner son attention inopportune.
Weisch dü was? Esch hap hunger... Esch hap noch a bessel bibeleskaas un a steckel brot. Weh dü auch ebs ze asse? *
Elle se leva et fila vers la cuisine sans attendre la réponse d'un Power décontenancé, remportant au passage le flacon de grès duquel l'extrémité de la tige de rue officinale dépassait malencontreusement.
D'un doigt agile, elle repoussa dans le goulot la brindille verte rendue translucide par l'alcool et reboucha le cruchon avant de le replacer sur l'étagère la plus haute de son armoire à malices.
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Fermant les yeux, elle en fit rouler sur le creux de sa langue une infime quantité et sentit presque instantanément ses papilles et son palais perdre toute sensibilité, au profit d'une sensation explosive, se propageant comme un incendie à son nez, quasiment jusqu'aux sinus, nuancée cependant par la subtile amertume du rameau de "ruta" que Gianni lui avait conseillé d'y ajouter pour la parfumer ainsi que pour d'autres motifs qu'elle se garderait bien de révéler à son convive.
Un léger sourire aux lèvres au souvenir de son vieux complice qui venait de lui traverser l'esprit, elle rouvrit les yeux pour trouver Powerjeff en train de l'observer avec un mélange de méfiance et de curiosité.
Elle rougit violemment, comme son teint pâle l'y condamnait souvent à la moindre émotion un peu forte et posa sa coupe.
La jeune femme s'efforça de ne pas laisser paraître son inconfort. Elle rassembla le peu de dialecte que lui avait transmis son père pour faire à Power une proposition qui ne manquerait pas de détourner son attention inopportune.
Weisch dü was? Esch hap hunger... Esch hap noch a bessel bibeleskaas un a steckel brot. Weh dü auch ebs ze asse? *
Elle se leva et fila vers la cuisine sans attendre la réponse d'un Power décontenancé, remportant au passage le flacon de grès duquel l'extrémité de la tige de rue officinale dépassait malencontreusement.
D'un doigt agile, elle repoussa dans le goulot la brindille verte rendue translucide par l'alcool et reboucha le cruchon avant de le replacer sur l'étagère la plus haute de son armoire à malices.
Pour les non-alsaciens - et les alsaciens peu pratiquants comme moi - avec toute la difficulté d'écrire une langue orale, surtout quand la prononciation et le vocabulaire change tous les 5km...
Tu sais quoi? J'ai faim... J'ai encore un peu de fromage blanc et un petit bout de pain. Tu veux quelque chose à manger toi aussi?
Tu sais quoi? J'ai faim... J'ai encore un peu de fromage blanc et un petit bout de pain. Tu veux quelque chose à manger toi aussi?
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