Xmanfe1999
Xm vit Caël vaciller, les yeux vagues, un sourire béat aux lèvres... La poudre magique faisait son effet. Elle se précipita pour saisir son amie par le coude avant qu'elle ne s'écroule au sol.
Oh la oh la oh la! Par ici ma belle. Je crois qu'il serait plus raisonnable que tu viennes t'allonger là derrière. Nous serons bien plus à l'aise pour ce que j'ai à faire... Viens, laisse-toi guider. Juste quelques pas encore...
Cael lui obéit en murmurant des bribes de phrases incompréhensibles. Du Breton sans doute.
Xm soutenait doucement mais fermement son amie contre elle, une main sous son coude et l'autre bras enlaçant sa taille, pour éviter, en marchant, d'imposer à la jeune bretonne une torsion du buste qui lui eut sans doute causé une vive douleur, malgré l'effet calmant de l'opiacé que l'herboriste lui avait administré.
Un gloussement presque imperceptible s'échappa de la gorge de Caël.
Ma chère Xm... commença-t-elle à balbutier, mais ne put allez plus loin.
Parvenue devant le divan de consultation, derrière le paravent, Xm s'arc-bouta solidement sur ses deux pieds pour faire asseoir sa patiente docile sans à coup douloureux. Elle y parvint non sans mal. Bien qu'athlétique, Xm ressentait tout le poids de son amie qui était maintenant aussi molle qu'une poupée de chiffon. L'herboriste la fit s'allonger sur le dos. Elle dégagea d'une main légère une mèche indocile qui s'était échappée du chignon de Cael.
Voilà, ne bouge pas ma Caël, je vais faire aussi vite que possible et après tu pourras t'endormir, souffla-t-elle d'une voix rassurante.
Faisant basculer la jeune femme sur le côté, Xm entreprit de délacer le corselet de son amie. La tâche n'était point aisée, car la jeune bretonne ne cessait de retomber sur le dos, coinçant à chaque fois les mains de son amie sous son poids.
Autre obstacle à une opération à laquelle Xm n'était plus accoutumée depuis qu'elle avait abandonné définitivement les vêtements féminins, ses doigts tremblaient comme si, pour une raison qu'elle avait du mal à identifier, ils refusaient de faire ce que leur propriétaire leur ordonnait, et qui était pourtant indispensable pour mener à bien son examen.
Xm s'arrêta un instant et serra ses mains sous ses bras croisés pour calmer leur trémulation incontrôlable.
Allons, reprends toi voyons, s'encouragea-t-elle. Tu ne vas pas lu faire de mal... Ce ne sont que quelques ecchymoses et contusions, une ou deux côtes cassées ou fêlées... Rien de dangereux.
Elle ajouta intérieurement:
Oui mais c'est Caël... ma douce Caël... Je ne dois pas lui faire mal, je ne dois pas la blesser...
Xm prit une profonde inspiration. Elle s'acharna encore quelques secondes sur les rubans du corselet qui refusaient obstinément de se défaire, puis n'y tenant plus, excédée par autant de résistance de la part de stupides lacets, elle alla chercher sa dague et, se penchant au dessus de Caël, elle les trancha d'un coup vif.
Sans doute surprise par le soulagement de la pression qui lui enserrait le buste, ou par le bruit de la soie déchirée de ses rubans, Caël sursauta un peu dans la tiède hébétude qui s'était emparée d'elle et elle eut un léger hoquet.
Qu'est ce que tu fais ?
Le même sourire béat illuminait son visage, qui même dans l'ivresse un peu stupide de la drogue ne perdait pas une once de son charme.
Rien, je défais un paquet, plaisanta Xm. Un fort joli paquet, ma foi...
Une fois la jeune alanguie dégagée de son corset, Xm souleva délicatement sa chemise. Elle appréhendait de voir sur la chair délicate de son amie, le même genre de marques que celles qu'elle, Xm, avait infligées à Powerjeff lors de leur inutile et oh combien regrettable affrontement en lice.
La chemise remonta lentement, révélant, au dessus de la taille fine et à peine marquée par les deux grossesses de la bretonne, au dessus de son ventre tendre et blanc comme le lait, les affreuses marques noires et violettes laissées par les coups brutaux qu'elle avait reçus.
Xm déglutit difficilement. Bien qu'endurante et peu sensible à la douleur en ce qui la concernait, elle avait toujours eu du mal à en supporter le spectacle sur ceux qu'elle chérissait.
Avec d'infinies précautions, elle dégagea l'ample chemise de sous le dos de Caël, et, retenant son souffle , de crainte de voir sa patiente, qui s'était miséricordieusement endormie, se réveiller à cause d'une maladresse, la fit passer derrière sa tête pour finalement la faire glisser le long de ses bras.
Caël était nue jusqu'à la taille, excepté le bandeau qui lui maintenait la poitrine. Xm la considéra en silence.
Comment? pensait-elle, oui, comment avait-on pu ainsi malmener une femme aussi...
Assise au chevet de son amie endormie, sans personne pour observer son émotion et son attendrissement, Xm ne trouvait pas les mots pour décrire la personne qui comptait pour elle plus que tous ceux qu'elle avait pu rencontrer depuis son arrivée à Genève...
Ses doigts experts palpait délicatement la chair meurtrie, cherchant à déceler, sous la peau douce, les hématomes, les éventuelles fractures. A une ou deux reprises durant sa palpation, Caël émit un son plaintif dans son sommeil et Xm, jetant un regard soucieux vers son visage paisible, avait vu l'ombre de la souffrance y passer furtivement.
Xm soupira encore.
Oui, comment, mais surtout qui avait pu faire du mal à cette si douce, si belle, si courageuse jeune femme ?
Xm recouvrit Caël de sa chemise, le temps d'aller chercher dans son arrière boutique, un grand pot d'onguent et, dans son atelier une grande pièce de lin fin, qu'elle découpa en bandes régulières à l'aide de sa dague. Pendant qu'elle s'occupait à préparer ses bandages, craignant que le bruit du tissu déchiré, qui retentissait dans la nuit comme le feulement d'un chat en colère, ne réveille sa patiente, l'herboriste marmonnait ..
Ils paieront, ma belle, je te le promets. Je leur ferai passer le goût du pain à ces brutes. Entre quatre planches, qu'ils vont se réveiller, les saligauds ! Je leur apprendrai à faire du mal à des femmes sans défense... Maudits chiens, je leur arracherai les tripes de mes ongles, je les leur ferai bouffer toutes crues... et sans pain, sans sel et sans moutarde!
Ses imprécations ne cessèrent qu'avec la dernière bande de tissu que Xm déchira. Elle posa la dague et les bandages préparés à la tête du divan.
Se frottant les mains l'une contre l'autre pour les réchauffer, Xm puisa dans le pot une généreuse dose d'onguent qu'elle commença à étaler sur les côtes et les flancs, en massant doucement. Une odeur à la fois lourde et fraîche de camphre et de menthe poivrée, de girofle et de cassia, commença à se répandre, à mesure que le massage réchauffait la pommade et la peau de la patiente. Celle-ci grogna un peu alors que les mains expertes la manipulaient avec dextérité pour l'allonger sur le ventre et soumettre son dos bleui au même traitement.
Quand elle eut terminé l'application du liniment, Xm retourna Caël et entreprit de l'envelopper complètement de larges bandes de lin, dont elle dosa la tension de manière à ce que les côtes de sa patiente soient maintenues , tout en lui laissant le loisir de respirer à sa guise. Le bandage aurait également pour effet de prolonger la chaleur provoquée par le massage et d'intensifier les bienfaits des plantes dont il était composé.
Satisfaite de son ouvrage, Xm recouvrit Caël de sa couverture préférée et alla chercher le fauteuil à bascule dans le quel son amie s'était mollement balancée plus tôt et dans lequel elle avait veillé Musa, des nuits entières, il y avait des siècles de cela.
Elle l'installa à la tête du lit. Elle s'y cala confortablement, les pieds appuyés sur le rebord du sommier et commença à se balancer, les yeux baissés sur Caël qui ronflait un tantinet.
Dans la lumière rosée projetée par la lanterne de soie rouge, les paupières de la belle bretonne bougeait , agitées par les mouvements rapides de ses prunelles dans son sommeil. Elle rêvait.
Xm aurait donné cher pour savoir quelles images, quelles pensées, quels espoirs se pressaient dans cette tête à cet instant. D'un regard empreint de tendresse et de compassion, elle caressait ce visage au teint pâle, marqué d'imperceptibles taches de son, preuve que sous ces cheveux noirs et cette peau blanche couvait le feu d'une âme celte dont le sang bouillonnant colorait d'un rose pâle les pommettes moites de sueur.
Xm sourit. Cael allait avoir chaud cette nuit.
Xm s'étira dans son fauteuil et étendit ses jambes. Elle tendit la main pour attraper sur le coffre, une deuxième couverture et un coussin pour se caler la tête. Confortablement installée, elle se dit qu'il ne manquait à son bonheur qu'une coupe de vin chaud bien sucré et bien épicé.
Elle s'endormit avant d'avoir pu trouver le courage de se relever pour aller s'en préparer.
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Oh la oh la oh la! Par ici ma belle. Je crois qu'il serait plus raisonnable que tu viennes t'allonger là derrière. Nous serons bien plus à l'aise pour ce que j'ai à faire... Viens, laisse-toi guider. Juste quelques pas encore...
Cael lui obéit en murmurant des bribes de phrases incompréhensibles. Du Breton sans doute.
Xm soutenait doucement mais fermement son amie contre elle, une main sous son coude et l'autre bras enlaçant sa taille, pour éviter, en marchant, d'imposer à la jeune bretonne une torsion du buste qui lui eut sans doute causé une vive douleur, malgré l'effet calmant de l'opiacé que l'herboriste lui avait administré.
Un gloussement presque imperceptible s'échappa de la gorge de Caël.
Ma chère Xm... commença-t-elle à balbutier, mais ne put allez plus loin.
Parvenue devant le divan de consultation, derrière le paravent, Xm s'arc-bouta solidement sur ses deux pieds pour faire asseoir sa patiente docile sans à coup douloureux. Elle y parvint non sans mal. Bien qu'athlétique, Xm ressentait tout le poids de son amie qui était maintenant aussi molle qu'une poupée de chiffon. L'herboriste la fit s'allonger sur le dos. Elle dégagea d'une main légère une mèche indocile qui s'était échappée du chignon de Cael.
Voilà, ne bouge pas ma Caël, je vais faire aussi vite que possible et après tu pourras t'endormir, souffla-t-elle d'une voix rassurante.
Faisant basculer la jeune femme sur le côté, Xm entreprit de délacer le corselet de son amie. La tâche n'était point aisée, car la jeune bretonne ne cessait de retomber sur le dos, coinçant à chaque fois les mains de son amie sous son poids.
Autre obstacle à une opération à laquelle Xm n'était plus accoutumée depuis qu'elle avait abandonné définitivement les vêtements féminins, ses doigts tremblaient comme si, pour une raison qu'elle avait du mal à identifier, ils refusaient de faire ce que leur propriétaire leur ordonnait, et qui était pourtant indispensable pour mener à bien son examen.
Xm s'arrêta un instant et serra ses mains sous ses bras croisés pour calmer leur trémulation incontrôlable.
Allons, reprends toi voyons, s'encouragea-t-elle. Tu ne vas pas lu faire de mal... Ce ne sont que quelques ecchymoses et contusions, une ou deux côtes cassées ou fêlées... Rien de dangereux.
Elle ajouta intérieurement:
Oui mais c'est Caël... ma douce Caël... Je ne dois pas lui faire mal, je ne dois pas la blesser...
Xm prit une profonde inspiration. Elle s'acharna encore quelques secondes sur les rubans du corselet qui refusaient obstinément de se défaire, puis n'y tenant plus, excédée par autant de résistance de la part de stupides lacets, elle alla chercher sa dague et, se penchant au dessus de Caël, elle les trancha d'un coup vif.
Sans doute surprise par le soulagement de la pression qui lui enserrait le buste, ou par le bruit de la soie déchirée de ses rubans, Caël sursauta un peu dans la tiède hébétude qui s'était emparée d'elle et elle eut un léger hoquet.
Qu'est ce que tu fais ?
Le même sourire béat illuminait son visage, qui même dans l'ivresse un peu stupide de la drogue ne perdait pas une once de son charme.
Rien, je défais un paquet, plaisanta Xm. Un fort joli paquet, ma foi...
Une fois la jeune alanguie dégagée de son corset, Xm souleva délicatement sa chemise. Elle appréhendait de voir sur la chair délicate de son amie, le même genre de marques que celles qu'elle, Xm, avait infligées à Powerjeff lors de leur inutile et oh combien regrettable affrontement en lice.
La chemise remonta lentement, révélant, au dessus de la taille fine et à peine marquée par les deux grossesses de la bretonne, au dessus de son ventre tendre et blanc comme le lait, les affreuses marques noires et violettes laissées par les coups brutaux qu'elle avait reçus.
Xm déglutit difficilement. Bien qu'endurante et peu sensible à la douleur en ce qui la concernait, elle avait toujours eu du mal à en supporter le spectacle sur ceux qu'elle chérissait.
Avec d'infinies précautions, elle dégagea l'ample chemise de sous le dos de Caël, et, retenant son souffle , de crainte de voir sa patiente, qui s'était miséricordieusement endormie, se réveiller à cause d'une maladresse, la fit passer derrière sa tête pour finalement la faire glisser le long de ses bras.
Caël était nue jusqu'à la taille, excepté le bandeau qui lui maintenait la poitrine. Xm la considéra en silence.
Comment? pensait-elle, oui, comment avait-on pu ainsi malmener une femme aussi...
Assise au chevet de son amie endormie, sans personne pour observer son émotion et son attendrissement, Xm ne trouvait pas les mots pour décrire la personne qui comptait pour elle plus que tous ceux qu'elle avait pu rencontrer depuis son arrivée à Genève...
Ses doigts experts palpait délicatement la chair meurtrie, cherchant à déceler, sous la peau douce, les hématomes, les éventuelles fractures. A une ou deux reprises durant sa palpation, Caël émit un son plaintif dans son sommeil et Xm, jetant un regard soucieux vers son visage paisible, avait vu l'ombre de la souffrance y passer furtivement.
Xm soupira encore.
Oui, comment, mais surtout qui avait pu faire du mal à cette si douce, si belle, si courageuse jeune femme ?
Xm recouvrit Caël de sa chemise, le temps d'aller chercher dans son arrière boutique, un grand pot d'onguent et, dans son atelier une grande pièce de lin fin, qu'elle découpa en bandes régulières à l'aide de sa dague. Pendant qu'elle s'occupait à préparer ses bandages, craignant que le bruit du tissu déchiré, qui retentissait dans la nuit comme le feulement d'un chat en colère, ne réveille sa patiente, l'herboriste marmonnait ..
Ils paieront, ma belle, je te le promets. Je leur ferai passer le goût du pain à ces brutes. Entre quatre planches, qu'ils vont se réveiller, les saligauds ! Je leur apprendrai à faire du mal à des femmes sans défense... Maudits chiens, je leur arracherai les tripes de mes ongles, je les leur ferai bouffer toutes crues... et sans pain, sans sel et sans moutarde!
Ses imprécations ne cessèrent qu'avec la dernière bande de tissu que Xm déchira. Elle posa la dague et les bandages préparés à la tête du divan.
Se frottant les mains l'une contre l'autre pour les réchauffer, Xm puisa dans le pot une généreuse dose d'onguent qu'elle commença à étaler sur les côtes et les flancs, en massant doucement. Une odeur à la fois lourde et fraîche de camphre et de menthe poivrée, de girofle et de cassia, commença à se répandre, à mesure que le massage réchauffait la pommade et la peau de la patiente. Celle-ci grogna un peu alors que les mains expertes la manipulaient avec dextérité pour l'allonger sur le ventre et soumettre son dos bleui au même traitement.
Quand elle eut terminé l'application du liniment, Xm retourna Caël et entreprit de l'envelopper complètement de larges bandes de lin, dont elle dosa la tension de manière à ce que les côtes de sa patiente soient maintenues , tout en lui laissant le loisir de respirer à sa guise. Le bandage aurait également pour effet de prolonger la chaleur provoquée par le massage et d'intensifier les bienfaits des plantes dont il était composé.
Satisfaite de son ouvrage, Xm recouvrit Caël de sa couverture préférée et alla chercher le fauteuil à bascule dans le quel son amie s'était mollement balancée plus tôt et dans lequel elle avait veillé Musa, des nuits entières, il y avait des siècles de cela.
Elle l'installa à la tête du lit. Elle s'y cala confortablement, les pieds appuyés sur le rebord du sommier et commença à se balancer, les yeux baissés sur Caël qui ronflait un tantinet.
Dans la lumière rosée projetée par la lanterne de soie rouge, les paupières de la belle bretonne bougeait , agitées par les mouvements rapides de ses prunelles dans son sommeil. Elle rêvait.
Xm aurait donné cher pour savoir quelles images, quelles pensées, quels espoirs se pressaient dans cette tête à cet instant. D'un regard empreint de tendresse et de compassion, elle caressait ce visage au teint pâle, marqué d'imperceptibles taches de son, preuve que sous ces cheveux noirs et cette peau blanche couvait le feu d'une âme celte dont le sang bouillonnant colorait d'un rose pâle les pommettes moites de sueur.
Xm sourit. Cael allait avoir chaud cette nuit.
Xm s'étira dans son fauteuil et étendit ses jambes. Elle tendit la main pour attraper sur le coffre, une deuxième couverture et un coussin pour se caler la tête. Confortablement installée, elle se dit qu'il ne manquait à son bonheur qu'une coupe de vin chaud bien sucré et bien épicé.
Elle s'endormit avant d'avoir pu trouver le courage de se relever pour aller s'en préparer.
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