Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

Donjons et Dragons, la Saint Noël au Castel

sadnezz
[Acte I - les prémices et préparatifs]


Les matines sonnaient sur Arquian, et il fallait que tout soit prêt avant l'angélus... Sadnezz s'affairait tant bien que mal encore mal en point depuis son attaque en Touraine, aidée de bonnes mains, à la préparation du réveillon de la Saint Noël . La saison avait changé, les humeurs aussi; tout devait être parfait. Un tantinet perfectionniste, la brune était d'une maniaquerie désarmante. l'heure était aux missives, aux invitations, annonces, menus, choix des musiciens, décoration de la grand salle de banquet... Une broutille en somme. Le plus dur était à venir: finir le tout au crépuscule. C'est donc d' une main de fer dans un gant de velours rouge qu'elle tentait de paliers aux aléas de ce genre de préparation, jurant en italien par ci, pestant copieusement par là, et tout cela avec grâce bien sur.

Sam! tu trouves pas que cette pièce de boeuf est trop petite? Mathilde! vous avez oublié des écuelles! Ode! j'ai perdu ma liste de convives! Saaaam! fous moi dehors ce maraud! il ne saurait même pas jouer du carillon! Gorbo? où est Gorbo, est-il arrivé? faudrait peut être penser à aller couper le bois! Quitte à faire un bel essart! Un homme, il me faut un homme!

Dans la bonne humeur mmmh? Pour les troubadours justement c'était une tout autre histoire... Les fausses notes s'étaient enchainées et Sadnezz ne voyait pas le manque de zèle de certain d'un très bon oeil. D'un geste désapprobateur elle montra le couloir et manda à la troupe de déguerpir sans plus de cérémonie.

Allez répéter vers la salle de bal bande de bras cassés, vous prenez trop de place et on ne s'entend plus parler!


Vielle à roue, cornemuses, chalémie, chalumeau, hautbois, flûtes, tympanon, vielles à archet, rebecs, violes, luth, cistre, cithara, vihuela, cromornes, tambour à cordes; tout etait rassemblé pour animer à merveille. trois jeunes jongleurs avaient aussi été embauchés pour distraire les convives. Apres tout ce soir était spécial, il fallait s'attabler en toute sérénité et faire orgie digne de ce nom!

Pour éviter de trop focaliser sur ces sires à vielles, elle loucha sur les plats. Telle une hyperactive, elle fit d'innombrables aller-retours en boitant entre la salle de banquet et les cuisines, pour morigéner Mathilde sur telle ou telle chose. Les meilleurs taverniers de bourgogne avaient décidé de mettre leur talents à contribution, bien qu'ils fussent grassement payés. Les mets se succédaient sur les tables, qui se garnissaient à vue d'oeil. Les viandes en sauces, les poissons fumés, les fruits de saison, les fûts d'alcools locaux; rien ne manquerait pour faire ripaille comme il se devait, mais tout n'était pas en place.

Il fallait encore disposer les tables en un grand arc de cercle dans le fond de la grand salle, allumer des centaines de cierges pour éclairer les convives dans une ambiance tamisée sans être trop sombre. Mais encore placer les bancs et les tapisseries aux couleurs de la saison, ramener la buche de noël à faire flamber dans l'âtre, faire couper le plus beau sapin des terres et le décorer avec de belles pommes... Ses blessures à peines cicatrisées commençaient à tirer, ce qui n'arrangeait pas son humeur. S'asseyant sur un siège à la volée et pinçant l'arrête de son nez les yeux mis clos elle marmona:


Porco dio... Je sens que je vais m'agacer.

_________________
Samarha
Ça promettait d'être une Saint Noël grandiose mais bon sang que c'était du boulot. L'esprit dans la salle de banquet était, on ne peut plus, électrisante. Tous courraient d'un côté à l'autre pour les préparatifs qui, d'ailleurs, avançaient bon train.

Il restait encore beaucoup à faire et avec l'aide des domestiques, elle plaça les tables, les bancs, tapisseries, il fallait que tout soit parfait.

Sa maîtresse était d'humeur massacrante et la gamine avait en tête de prendre sur elle, ce qui restait à faire. En passant près de Dame Sadnezz... Elle lui murmura, à peine pour qu'elle seule comprenne: "Allez donc vous reposer un peu... Je m'occupe du reste." Elle se doutait bien que ça ne se passerait pas comme ça puisque la dame est une perfectionniste et il y a tant de choses encore à faire.

_________________
Madeleine
La jeune patronne de l'atelier, Dame Isa, avait laissé des consignes claires pour le banquet au cas où elle ne pourrait être présente. Il fallait que les tables resplendissent et que l'ambiance soit chaleureuse. Quelques semaines avant son départ, Madeleine , Camille et Isa avaient choisi ensemble les étoffes qui viendraient parfaire la décoration. Un plan des tables avait été établi et un croquis de chaque décoration accompagnait celui-ci.
Dès que les tables furent disposées, Madeleine et Camille arrivèrent de l'atelier avec les étoffes et les disposèrent sur les tables avant qu''arrive la vaisselle. Alors qu'elle s'affairait, Madeleine ne put s'empêcher de scruter les autres membres du personnel d'Arquian qui semblaient tous très concentrés et affairés, exécutant avec précision les pas d'un ballet minutieusement orchestré.
Lentement, table après table, le tableau prévu prenait forme. Bientôt toutes les tables furent entièrement décorées et la jeune fille s'éloigna pour vérifier son oeuvre. Quelques retouches ça et là et le tout était parfait. Madeleine était imbattable en matière de précision et tout était parfaitement aligné à présent. Camille s'affairait encore à ramasser les restes de rubans quant Madeleine s'approcha d'elle.
A voix basse, elle lui murmura :


On va faire un tour en cuisine, viens !

Sans attendre et discrètement, les deux soeurs se faufilèrent dans les cuisines. La petite Camille suivait docilement sa soeur, un peu embarassée néanmoins, se demandant ce que sa soeur avait encore imaginé.

Villageois
Petit à petit, les invités commençaient à arriver au banquet de la Saint Noël. La nuit tombait et avec elle, la neige recouvrait la campagne d'un manteau blanc et brillant sous la lune. Les villageois arrivèrent eux aussi au chateau. Quelques semaines plus tôt, le maître des lieux avait adressé invitation à tous les villageois, en remerciement de l'aide apportée pour la coupe du bois de chauffage. Le géant qui était venu quérir leur aide pour ce travail avait tenu parole et la récompense prenait la forme d'un repas au chateau. Tous, sans exception étaient conviés à la fête.

Barnabé arriva en tête, comme souvent quand il s'agissait de représenter le village. L'homme avait revêtu ses habits du dimanche pour l'occasion et il entra dans la salle accompagné de sa dame, Marie elle aussi parée de ses plus beaux atours. D'autres villageois les suivaient . Il y avait là Albert et Clarisse, le vieux Mathieu et sa Clémence, voutés mais rayonnants, tout de noirs vêtus, puis Joseph et Hélène avec leurs trois garçonnets, aux regards émerveillés devant les mets délicieux qui commençaient à arriver des cuisines.
D'autres villageois arrivaient encore ...
Barnabé se dirigea vers le baron afin de le saluer et de le remercier encore au nom de tous les villageois présents. Puis à l'invitation du maître chacun prit place autour des tables. Les conversations remplirent petit à petit la salle tandis que d'autres invités arrivaient encore. Bientôt, le repas pourrait commencer...

Breiz
Puisqu'elle squattait plus ou moins les lieux depuis quelques semaines, elle avait décidé de se joindre à la petite soirée de la Saint Noël. Pas vraiment convaincue, m'enfin, un festin, ça ne se refuse pas, surtout quand on est rusé.
Elle avait donc passé un certain temps, voir même un temps certain, au goût de Mathilde qui n'avait tout de même pas que ça à faire de surveiller Gauvain, dans un bain.

D'un sourire, elle avait remercié la gouvernante qui lui tendait un drap chauffé au coin du feu lorsqu'elle sortit de l'eau. Elle eut beau assurer qu'elle pouvait très bien s'en sortir seule à partir de maintenant, la gouvernante refusa tout net de la quitter. C'est que c'était long de se préparer, et compliqué surtout, pour une femme handicapée. La jeune femme se garda bien de prononcer ce mot là devant la rouquine, et prit les devants.
Baume anti-douleur, à l'odeur camphrée, solide bandage, pantalons de dessous, atèle de re-solide bandage. La veuve ne risquait pas de faire de faux mouvement.


Merci Mathilde... Je vous assure, maintenant, je peux...

Rien n'y fit. La jeune veuve cessa la lutte. Après tout, elle se faisait éhontément choyer par la gouvernante, autant en profiter. Elle tendit les bras, passa sa chaisne, et se leva sur une jambe pour permettre à Mathilde de lacer son corsage, affinant sa taille et rehaussant insolemment sa poitrine. Faisant fi du regard courroucé de la rouquine, elle refusa de relâcher un peu les liens, et l'aida à enfiler sa robe de soie damassée noire, pestant sur les gouts de luxe de l'endeuillée qu'elle était.
La robe noire fut complétée du corsage du même ton, en lourd brocard surbrodé d'or et d'argent, arborant le renard rusé et l'ours de Dracy-les-Couches, soigneusement imité d'après les armoiries du Pi.
La rouquine, une fois de plus, repoussa l'idée de porter la coiffe, et brossa simplement ses boucles rousses, avant de se lever pour partir vers la salle de banquet.

Mathilde, blasée, suivit la rouquine, Gauvain dans les bras, sachant pertinemment que cette dernière refuserait toute aide dans les escaliers.

Arrivée dans la salle, la rouquine se tourna vers Mathilde, perdue. Tant de convives! Tant de tables! Que devait-elle faire?
Avec un sourire amusé, Mathilde la dirigea vers la table haute, celle où siègeraient le baron et ses dragons.
Elle salua d'un sourire ceux qui étaient déjà présents, et chercha du regard où elle pouvait s'assoir, pâlissant légèrement. La douleur dans sa jambe commençait à nouveau à l'élancer.

_________________
Le_Petit_Sentier



Arquian..... la Blonde en avait entre-aperçu les murailles, quelques temps plus tôt, alors qu'elle raccompagnait, ou plutôt, qu'elle rapatriait deux hommes à moitiés morts....... Mais elle n'avait osé passer les portes à l'époque..... Elle n'en avait pas vraiment de raisons d'ailleurs, et, la culpabilité la rongeait alors...... Culpabilité d'avoir manqué à ce qu'on attendait d'elle, de n'avoir su trouver une route sure...... Maudits Champignons, une raison de plus de les honnir......

Mais point de haine en son cœur en cette veille de Noël...... Plutôt l'envie de revoir quelques visages familiers, de ne pas passer ce réveillon en solitaire sur les routes...... D'un pas tranquille, elle dirige sa monture sur la route enneigée qui monte au château depuis le bourg, dépassant ça et là quelques villageois, visiblement invités à quelque banquet d'après leur mines endimanchées...... Les portes du castel largement ouvertes sonneraient comme une invitation s'il n'y avait l'air maussade du Vougier que la Blonde devinait sous son casque...... Elle avait entendu l'une où l'autre plaisanterie mêlée de crainte à son sujet et en reconnu immédiatement l'objet sous la cuirasse d'acier et la longue vouge stationnées sur le rempart surplombant la poterne...... Quelques petits frissons lui parcourent l'échine quand sa monture s'avance dans la cour..... À peine a-t-elle mis pied à terre qu'un garçon d'écuries emporte son palefroi, lui laissant à peine le temps d'en récupérer son maigre paquetage.....

La main qui secoue légèrement la cape, réflexe du voyageur qui fait halte, l'autre qui renvoie la besace par dessus l'épaule, et d'un pas franc, mais un peu timide, la Blonde se dirige vers la porte du logis. Quelques couloirs chaudement décorés en ces périodes de fête, puis le grand salon, des parfums giboyeux et des senteurs épicées, où se mêlent fragrances boisées et relents de vin et de bière......

La main qui se tend, attrape une coupelle sur un table puis hèle un domestique passant tout près, cruchon à la main....... Quelque soit le breuvage, elle en à cure, la soif lui dessèche le gosier depuis un moment déjà et la première chose à boire et à réchauffer lui conviendra surement..... En parlant de se réchauffer, la flambée qui ronronne dans l'immense cheminée de la grande salle l'attire de ses rayonnement bienfaisants...... Déposant son paquetage au pied de l'âtre, elle reste ainsi un moment, silencieuse, songeuse. Celui qu'elle est venue voir ne semble pas encore arrivé, et tout ces visages autour d'elle lui sont encore inconnus......

Fourbue par des semaines de routes, la Taciturne laisse s'évanouir un soupir dans les flammes qui s'étreignent sous ses yeux en sirotant tranquillement son verre......
Theognis
La dernière fois qu'il a fêté Noël, c'était un tout jeune adolescent. L'année suivante, sa mère se répandait en prières pour sauver son père des griffes de la maladie, dans cette froide église où personne n'allait. Il devait mourir une semaine plus tard et son épouse jamais plus ne fêterait Noël.
Debout devant la table du banquet, la main posée sur le haut dossier du siège, Théo tentait de conserver une certaine posture. Sans savoir laquelle exactement. Il y avait autour de lui beaucoup d'agitation et peu de joie. Sad jurait en italien, signe que ses blessures lui brûlaient la peau. Breiz souriait et grimaçait en même temps, et cela produisait chez elle une drôle de figure. Théo crut bon de faire remarquer:


Belladonna, Breiz, vous êtes absolument ravissantes dans vos robes. Je me sens comme un corbeau déplumé avec mes bas et mon pourpoint unis de noir.

A un serviteur qui baille aux corneilles:

Une plume bariolée pour orner mon chapeau!

Avisant la blonde chemineuse:

Adelaïde, qui sauva ma vie et celle de notre cher ami Gorborenne, levons nos verres, mon Noël est avant tout le votre!

Embrassant la table et les gens réunis d'un sourire:

A la Saint Noël sur les Terres d'Arquian!

D'un coup sec, il but le contenu de sa coupe....Avant de tout recracher devant lui!

Mordieu, c'est quoi ce picrate? Voilà donc le Bourgogne qui nous reste? Comment, nous n'avons pas reçu les tonneaux de Beaumont? Mais....Quoi? Que reste-t-il?

Gros soupir....

Apportez donc le champagne....

_________________
la_Vieille_qui_sait
Lavandière d'Arquian depuis au moins aussi longtemps que le Vougier était ce qu'il est, la Vieille travaillait en cuisine à la préparation du banquet depuis l'aube. La Mathilde était venue la veille au soir, légèrement affolée de la liste longue comme le bras de choses à faire.....

- Ne t'en fais pas ma petite, la Vieille sait autre chose que des histoires, je vais te filer un coup de main....

Qu'elle lui avait répondu, le regard presque compatissant devant la jeune femme où elle sentait déjà guetter la crise de nerf.

Le lendemain, celle à qui on connaissait la voix douce et le geste tendre s'était métamorphosée et beuglait des ordres sur les cuistots et commis d'une voix autoritaire. Lourdement appuyée sur sa canne d'une main, l'autre accompagnant ses consignes en virevoltant autour d'elle lui donnait des allures de chef de guerre menant ses troupes à l'assaut. C'est qu'il y avait un peu de ça. En fait d'assaut, ça serait plutôt celui de tous les estomacs affamés qui réclameraient une boustifaille de qualité pour l'occasion...... Le siège sera long à tenir, mais "No Passaran!" pas un des invités ne ferait céder le rempart de la cuisine qui lui avait été donné de défendre. Chaque assaillant repartirait repu avant qu'elle ne baisse les armes.

Le front de la salle avait été laissé à Mathilde, plus diplomate et bonne figure que la Vieille qui sait hurler quand il faut..... La jeune gouvernante distribuait ses consignes de façon plus douce mais tout aussi ferme à une armée de valets allant et venant les bras chargés de plats, plateaux, paquets, paquetages, pièces de bois et pièces de viande.....

Une vraie fourmilière que la face cachée de l'intendance......

Un valet en livrée qui déboule paniqué et lui file droit dessus. L'instinct de la Vieille le lui a fait remarqué au moment même où il franchit la porte de la cuisine. Quelle tuile va encore lui tomber dessus? Elle sent venir l'imprévu de mauvaise augure.......


- Quoi? du champagne? Là maintenant? Mais les caisses sont au plus frais au fond du cellier! Grrrrr, ces nobliaux, pas un pour racheter les autres! Bon, retourne à ton poste et sors de ma cuisine, je t'envoie ça dans cinq minutes..... Allez! OUSTE!


Stimuli suffisant, le valet file comme un pet sur une toile cirée sans demander son reste... La Vieille qui sait sait déjà comment remédier à ce nouveau tir de catapulte cherchant à ébranler son rempart. Elle se tourne vers une de ses premiers lieutenants occuper à livrer bataille, en l'occurrence, le chef saucier menant une demi douzaine de préparations différentes en même temps.

- Toi, là, prends deux commis avec toi et allez me chercher ce que vous pouvez porter de caisses de champagne directement dans le rang des sommeliers, pronto!

Le cuisinier ouvre la bouche comme pour rétorquer, mais est interrompu par les ordres impératif de son général en chef.....

- Je m'occupe de tes sauces, toi t'es grand et fort, tu peux porter au moins quatre caisses en un trajet alors que moi je sais à peine prendre une bouteille à la fois! Allez, file, je surveille tes sauces.


"Voilà, ça c'est fait" qu'elle se dit, le rempart ne cèdera pas à la catapulte. Elle se tourne vers le chef des archers, voir si les volailles s'embrochent comme il faut, puis vers son commandant d'infanterie, amenant les armes et l'huile bouillante nécessaires aux grillades qui ne manqueront pas de ralentir la montée aux remparts de leurs assaillants.... La défense de la cuisine ne montre encore aucun signe de faiblesse, et c'est avec un sourire satisfait qu'elle tourne un œil appréciateur sur les sauces qui mijotent sur le feu face à la Vielle...

Un doigt qui se trempe et vient déposer mille saveurs sur sa langue.....Petit répit sur le champ de bataille.....
sadnezz
Aller venir, décorer l'arbre de noël, sourire pour la convenance, étouffer des cris d'horreur en voyant que certains ne faisaient pas du zèle. Coté cuisine tout semblait être en ordre ou plutôt le désordre des jours de banquets et d'orgie. Parfait.Point de brouet ce soir! mais de la pitance copieuse à foison. Les viandes et les légumes défilaient à table, un commis avait ramené la buche de la saint noël, la petite toque enneigée et le nez rougit de froid. Sad se hâta de l'aller placer dans l'âtre. Pourvu qu'elle se consume longuement et lentement, signe de prospérité pour Arquian. L'atmosphère se réchauffe peu à peu, les bougies et autres lampes à huiles éclairent des visages qui se détendent doucement mais surement.

Belladonna, Breiz, vous êtes absolument ravissantes dans vos robes. Je me sens comme un corbeau déplumé avec mes bas et mon pourpoint unis de noir.

Sadnezz s'assit enfin, se promettant de ne plus se relever , appréciant Theo d'un sourire léger, un verre en main. Avait-elle déja entendu paroles dépréciatrices sortir de cette bouche baronesque? certainement pas, l'homme était d'un tact sans égal. quand il voulait. Son affublement était tout de même un peu morne pour cette nuit de ripaille, elle le lui accordait. Mais sans doute que l'affaire serait vite réglée, dejà il baillait un serviteur pour réparer la faute.

Sad avait grand hâte de mangeailler à sa guise, l'estomac grondant un peu sous sa robe. Oui, ce soir la robe était de mise et elle n'avait aps résisté à sortir de sa chambrine la robe pourpre de flanelle qui lui seyait bien aux dire des regards qui se posaient sur elle. Entre deux gorgées dont elle se délectait, Sadnezz observa les visages connus avec un plaisir mal dissimulé mais ne pût s'empêcher de remarquer l'absence de la majeure partie des dragons. Quand à sa nièce, il lui semblait qu'elle avait un peu de retard.

_________________
Einold
Fichtre d'jou, cette satanée bestiole refusait d'avancer malgré les coups qui pleuvaient sur ses pauvres reins. Les cris de rage et les menaces lancés par le marchand n'y changeait rien, la bourrique restait sur place.
Le marchand enrageait et le jour déclinait, lentement, sûrement et assurément.

L'âne, lui, lançait de temps en temps un cri rauque qui devait s'entendre bien loin, cri qui marquait son refus d'avancer, obstinément.
Ca lui prenait parfois, une lubie comme celle-là. Il n'y avait pas de raison particulière, il marchait tranquillement et puis, il s'arrêtait net jusqu'à ce que l'envie d'avancer le reprenne.
Son cuir épais l'empêchait de ressentir les claquements du fouet ou les coups de baguette que l'énergumène appelé homme lui assénait.

A ses côtés, Einold pestait de plus belle.
Il avait une dette envers la Volvent. Il lui avait perdu un fût de vin, dernièrement, en allant à Paris. Il n'avait pas encore compris pourquoi elle ne croyait pas à son histoire de brigands. Faut avouer que c'était bizarre que les brigands n'aient pris qu'un seul fût. Mais il ne pouvait quand même pas dire qu'il l'avait perdu en jouant au ramponneau.
Du coup, elle lui avait dit qu'il irait faire les livraisons pour la saint Noël, gratuitement. Il avait bien tenté de rouspéter mais elle avait brandi la menace du Lieutenant. Hum, il n'avait pas tenu bien longtemps devant cette peu engageante promesse.
Enfin, la journée finissait. Dernier arrêt : Arquian. Et la saint Noël au chaud, près de sa petite femme.
C'était sans compter sans cette saleté de bourricot !
Et han, que je te flanque une raclée !

Brrr...le bourricot avait froid. Il ne lui en fallait pas plus pour reprendre la route.
Allez, on y re-va !
Cataclop cataclop cataclop...

Et Arquian se dessina enfin.
L'était pas en avance le marchand avec tout ça.
Manquerait plus que le Baron vienne se plaindre à la Volvent qui ne tarderait pas à retomber encore sur le dos d'Einold.


C'te femelle, une vraie charogne en affaire ! Cracha Einold en déchargeant le fameux fût de vin.

Une fois le fût au sol, un dernier coup de pied à l'âne en passant, il le fit rouler jusqu'à l'entrée.

Là, il avisa une vieille qui semblait connaître sa besogne.

Holà, de la cuisinière ! Y a là du vin, du vin de Beaumont, pour le Baron. Paraît qu'y sait c'que c'est !
Einold se fendit d'un sourire en apercevant quelques mignonnes occupées à la cuisine.
J'mangerais bin un p'tit bout. Ca sent rudement bon, dis donc, par ici.
Ben...et la petite femme, alors ???

_________________
Marchand de vin, serviable et corvéable à merci.
kay
Un peu avant …

Bon sang de bon sang de …

La petite sorcière se mord la lèvre, grogne entre ses dents la fin du juron tandis qu’elle se débat avec les liens de sa robe … qu’elle idée aussi cette fête pour la Saint Noël !!

Ce n’est pas qu’elle déteste cela mais devoir enfiler tout ce tas de tissus la met non seulement mal à l’aise mais de mauvaise humeur … Puis pourquoi elle a fait venir les robes qu’elle avait laissé chez son frère hein ??? L’unique qu’elle avait emporté était trop abimée maintenant pour qu’elle la porte encore … oui … elle n’aurait jamais du faire venir ses robes !!!


Mais pourquoi j’ai plus une chemise propre moi ?!!! Devoir se pavaner en robe … et puis quoi encore … bientôt je devrais faire des courbettes sans doute ???!!

Mouais bon … ça y est … elle râle encore là la Fleur Noire … faut dire que c’est une des choses dans laquelle elle excelle, entre autre … alors pourquoi s’en priver, puis elle est toute seule dans sa tanière alors ça fait de mal à personne … sauf à elle si quelqu’un pouvait la voir !

Soupir de soulagement peut-être quand elle parvient enfin à terminer de lacer sa robe … passant la main sur le tissu elle soupire à nouveau … puis à quoi ça sert de se pavaner ? De faire semblant d’être une Dame ? … de toute façon, elle n’est rien de cela et c’est certainement pas ce morceaux de chiffon qui fera illusion ! …
Pourtant, la robe noire et bordeaux qu’elle porte est des plus belles, les manches serrées jusqu’en dessous du coude se termine amplement sur ses mains … sa taille fine ceinturée … le décolleté qui laisse juste deviner la naissance de sa poitrine ferme et généreuse … mais … maintenant et certainement encore pour un bon bout de temps, la jeune femme ne parvient plus à voir la femme en elle … elle se sent comme cette robe … inutile et sans intérêt …

Un ultime soupir … sa cape qu’elle saisit sur sa couche et qu’elle porte à ses épaules avant de rabattre la capuche … la porte de sa tanière qu’elle referme derrière elle … malgré le froid, elle happe une bouffée d’air …


Bein quand y faut … y faut …

Le trajet de sa petite maison à l’endroit de la fête n’est pas bien long, sans doute cela vaut-il mieux d’ailleurs, au moins elle n’a pas le temps de changer d’avis ! … par contre, elle a le temps nécessaire pour à nouveau pester et jurer quand elle manque de tomber en se prenant le pied dans une racine ! Non décidément elle aurait pas du enfiler ça !

Quand Kay pénétra dans la château, elle avait les joues rougies par le froid et ses yeux étincelait … elle n’avait encore jamais mit les pieds dans la salle de banquet mais celle-ci ne fut pas très difficile à trouver … suffisait de suivre le chemin qui menait Théo, et lui … elle pouvait le dénicher n’importe où depuis qu’elle avait goûter au nectar qui coulait en ses veines …

Elle rabattit sa capuche et jeta un regard autour d’elle … à part Sad et Théo, elle ne connaissait pas grand monde, encore une chose qu’elle n’appréciait guère et cela dû se refléter dans ses prunelles quand elle les posa sur le Baron … simple hochement de tête pour le saluer avant d’offrir un petit clin d’œil à Sadnezz … une main qu’elle glisse dans ses longs cheveux avant de tirer sur le lien de sa cape …

_________________
Le Vétéran
Les premiers flocons de neige surgissent du ciel, délicatement la brise légère les dépose sur le chemin qui monte au château d'Arquian. Rude est la pente sous les pas du Vétéran. Lissant sa barbe, il s'arrête un instant et contemple les environs à la lueur de sa torche. L'hiver, la neige, Noël, appellent dans ses souvenirs le souvenir du loup. Le loup féroce qui suit les armées en campagne en flairant l'odeur des blessés, le loup carnassier qui attaque les chariots de ravitaillement, le loup aux yeux brillants d'une haine meurtrière.
Alors, le Vétéran reprend sa marche et chante pour se réchauffer le corps:


Tu me connais Christos,
tu connais mon nom.
Quand tu m’appelles je veux dire "oui".

Christos, mon berger montre moi le chemin.
Christos, mon berger, tu es mon roi.


Tu marches devant, Jésus ;
moi je veux te suivre.
Dans ta maison tu me conduis

Christos, mon berger montre moi le chemin.
Christos, mon berger, tu es mon roi.


Et si je me perds, Jésus,
tu viens me chercher.
Tu soignes mes plaies, et tu me guéris.

Christos, mon berger montre moi le chemin.
Christos, mon berger, tu es mon roi.


Quand vient le loup, Jésus,
moi je ne crains rien.
Car ta houlette me rassure.

Christos, mon berger montre moi le chemin.
Christos, mon berger, tu es mon roi.


Comme les agneaux, Jésus,
je tombe souvent.
Au creux de ton bras, alors tu me portes.

Christos, mon berger montre moi le chemin.
Christos, mon berger, tu es mon roi.


Tu donnes ta vie, Jésus,
pour tes brebis.
Par ton sacrifice, moi j'ai la vie.

La messe de minuit était belle dans cette petite église, songe le Vétéran en fredonnant cet air. Austère et sombre, comme il aime. La naissance d'un enfant n'est pas une joie. La moitié encore aujourd'hui meurent avant leur première année. Naître un jour d'hiver est d'autant plus risqué. Dans une étable, en plus! Non, vraiment, ce n'est pas de la joie qu'éprouve le vieux soldat, mais de l'admiration. Ce Christos devait être un sacré gaillard!

Au bout du chemin apparaissent les premières lumières du château. Les yeux du Vétéran s'allument de satisfaction, car la fatigue commence à le gagner, et son souffle est court et glacé. Ses pas s'enfoncent dans les dentelles du manteau blanc, alors qu'il presse la cadence pour retrouver chaleur et chevelure brune au sein du Castel d'Arquian. Isa, la belle féconde, se trouve certainement à la table du réveillon. Rien que d'y penser, ses pommettes violacées se pimentent de rose. Le Vétéran sourit au Vougier.
Vougier
Le Vougier ne sourit pas au Vétéran. Il déteste cet homme barbu, qui, sous prétexte qu'il a parcouru les plaines, les marais, et les montagnes du royaume de France, croit tout mieux savoir que les autres. Et d'abord, comment a-t-il survécu si longtemps, quand ses amis sont morts à la guerre en combattant?
Le Vougier pense que le Vétéran est un lâche. Mais loin de lui l'idée de le provoquer. Le garde de la porte d'Arquian aime à fracasser les crânes des tendres oisillons, et non ceux des vieux rapaces barbus. S'il se refuse à le croire, il craint ce nomade de la guerre.
Alors, sans un mot, dans un silence renfrogné, il ouvre la porte du castel au vieil homme. Avant de reprendre sa contemplation du vaste monde, plongé dans la nuit et la neige noire, du haut de son mâchicoulis.

Il déteste la Saint-Noël, évidemment. Mais il hait davantage la tradition des Rois Mages.
Le Vétéran
Le Vétéran ignore cordialement le Vougier. Non pas qu'il le méprise. Au contraire, il y a une lueur de crainte qui s'allume en ses prunelles quand il pense à cet homme maudit par les dieux, protégé par le diable. Lueur vite éteinte par des flammes de colère. Il faudra, qu'un jour, quelqu'un ait assez de courage pour tuer le Vougier.

Se dirigeant vers la salle de banquet, il se débarrasse de ses pensées sombres. La promesse des victuailles gronde en son ventre.


Je me sens Dragon, ce soir!

Rit-il à la face d'un serviteur qu'il ne connait pas et qui n'y comprend rien, sauf à prendre son manteau pour le mettre près de l'âtre. Le Vétéran contemple d'un oeil joyeux la table de ripaille. Voilà un réveillon qui s'annonce fort bien! Rares, ils furent dans sa vie d'errance. Il a bien envie d'en profiter.
Isa n'est pas encore là, tout comme son compagnon, qu'il eut l'immense plaisir, un jour, de foutre à l'eau en le bastonnant.


Rhaaa, tout ceci est trop beau! Fieffés ripailleurs, où dois-je poser mon séant pour trinquer et m'emplir la panse de ces venaisons?
Theognis
Ah pour Kay, de la viande pas trop saignante, s'il vous plait!

Il rit de bon coeur en accueillant la brune à la mine chafouine. Ben vi, elle est tristoune, comme d'habitude.

Une plume colorée pour cette chevelure d'ébène! La même que la mienne! Et une coupe de champagne.....Quoi, nous avons du vin? Non, du champagne, en apéritif, Mordiou!

Théo rit encore à s'entendre causer comme un béarnais. Le champagne, il en boit pas souvent, et cela s'entend.
Enfin, un serviteur apporte les plumes désirées.


Rouge, jaune et bleu! Les couleurs de la Bourgogne, terre de mes ancêtres....Ici les vers sont mes cousins!

Fi des protestations de la belle. Il pique ses boucles épaisses de la plume bariolée, et ajuste lui-même l'autre à son chapeau. Nouvel éclat de rire devant sa mine furieuse. Il lui tire la langue avec un clin d'oeil coquin. Puis il se tourne vers Sadnezz.

Belladonna, j'espère que tu nous chanteras quelque chose, cette nuit!

_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)