sadnezz
[Acte I - les prémices et préparatifs]
Les matines sonnaient sur Arquian, et il fallait que tout soit prêt avant l'angélus... Sadnezz s'affairait tant bien que mal encore mal en point depuis son attaque en Touraine, aidée de bonnes mains, à la préparation du réveillon de la Saint Noël . La saison avait changé, les humeurs aussi; tout devait être parfait. Un tantinet perfectionniste, la brune était d'une maniaquerie désarmante. l'heure était aux missives, aux invitations, annonces, menus, choix des musiciens, décoration de la grand salle de banquet... Une broutille en somme. Le plus dur était à venir: finir le tout au crépuscule. C'est donc d' une main de fer dans un gant de velours rouge qu'elle tentait de paliers aux aléas de ce genre de préparation, jurant en italien par ci, pestant copieusement par là, et tout cela avec grâce bien sur.
Sam! tu trouves pas que cette pièce de boeuf est trop petite? Mathilde! vous avez oublié des écuelles! Ode! j'ai perdu ma liste de convives! Saaaam! fous moi dehors ce maraud! il ne saurait même pas jouer du carillon! Gorbo? où est Gorbo, est-il arrivé? faudrait peut être penser à aller couper le bois! Quitte à faire un bel essart! Un homme, il me faut un homme!
Dans la bonne humeur mmmh? Pour les troubadours justement c'était une tout autre histoire... Les fausses notes s'étaient enchainées et Sadnezz ne voyait pas le manque de zèle de certain d'un très bon oeil. D'un geste désapprobateur elle montra le couloir et manda à la troupe de déguerpir sans plus de cérémonie.
Allez répéter vers la salle de bal bande de bras cassés, vous prenez trop de place et on ne s'entend plus parler!
Vielle à roue, cornemuses, chalémie, chalumeau, hautbois, flûtes, tympanon, vielles à archet, rebecs, violes, luth, cistre, cithara, vihuela, cromornes, tambour à cordes; tout etait rassemblé pour animer à merveille. trois jeunes jongleurs avaient aussi été embauchés pour distraire les convives. Apres tout ce soir était spécial, il fallait s'attabler en toute sérénité et faire orgie digne de ce nom!
Pour éviter de trop focaliser sur ces sires à vielles, elle loucha sur les plats. Telle une hyperactive, elle fit d'innombrables aller-retours en boitant entre la salle de banquet et les cuisines, pour morigéner Mathilde sur telle ou telle chose. Les meilleurs taverniers de bourgogne avaient décidé de mettre leur talents à contribution, bien qu'ils fussent grassement payés. Les mets se succédaient sur les tables, qui se garnissaient à vue d'oeil. Les viandes en sauces, les poissons fumés, les fruits de saison, les fûts d'alcools locaux; rien ne manquerait pour faire ripaille comme il se devait, mais tout n'était pas en place.
Il fallait encore disposer les tables en un grand arc de cercle dans le fond de la grand salle, allumer des centaines de cierges pour éclairer les convives dans une ambiance tamisée sans être trop sombre. Mais encore placer les bancs et les tapisseries aux couleurs de la saison, ramener la buche de noël à faire flamber dans l'âtre, faire couper le plus beau sapin des terres et le décorer avec de belles pommes... Ses blessures à peines cicatrisées commençaient à tirer, ce qui n'arrangeait pas son humeur. S'asseyant sur un siège à la volée et pinçant l'arrête de son nez les yeux mis clos elle marmona:
Porco dio... Je sens que je vais m'agacer.
Les matines sonnaient sur Arquian, et il fallait que tout soit prêt avant l'angélus... Sadnezz s'affairait tant bien que mal encore mal en point depuis son attaque en Touraine, aidée de bonnes mains, à la préparation du réveillon de la Saint Noël . La saison avait changé, les humeurs aussi; tout devait être parfait. Un tantinet perfectionniste, la brune était d'une maniaquerie désarmante. l'heure était aux missives, aux invitations, annonces, menus, choix des musiciens, décoration de la grand salle de banquet... Une broutille en somme. Le plus dur était à venir: finir le tout au crépuscule. C'est donc d' une main de fer dans un gant de velours rouge qu'elle tentait de paliers aux aléas de ce genre de préparation, jurant en italien par ci, pestant copieusement par là, et tout cela avec grâce bien sur.
Sam! tu trouves pas que cette pièce de boeuf est trop petite? Mathilde! vous avez oublié des écuelles! Ode! j'ai perdu ma liste de convives! Saaaam! fous moi dehors ce maraud! il ne saurait même pas jouer du carillon! Gorbo? où est Gorbo, est-il arrivé? faudrait peut être penser à aller couper le bois! Quitte à faire un bel essart! Un homme, il me faut un homme!
Dans la bonne humeur mmmh? Pour les troubadours justement c'était une tout autre histoire... Les fausses notes s'étaient enchainées et Sadnezz ne voyait pas le manque de zèle de certain d'un très bon oeil. D'un geste désapprobateur elle montra le couloir et manda à la troupe de déguerpir sans plus de cérémonie.
Allez répéter vers la salle de bal bande de bras cassés, vous prenez trop de place et on ne s'entend plus parler!
Vielle à roue, cornemuses, chalémie, chalumeau, hautbois, flûtes, tympanon, vielles à archet, rebecs, violes, luth, cistre, cithara, vihuela, cromornes, tambour à cordes; tout etait rassemblé pour animer à merveille. trois jeunes jongleurs avaient aussi été embauchés pour distraire les convives. Apres tout ce soir était spécial, il fallait s'attabler en toute sérénité et faire orgie digne de ce nom!
Pour éviter de trop focaliser sur ces sires à vielles, elle loucha sur les plats. Telle une hyperactive, elle fit d'innombrables aller-retours en boitant entre la salle de banquet et les cuisines, pour morigéner Mathilde sur telle ou telle chose. Les meilleurs taverniers de bourgogne avaient décidé de mettre leur talents à contribution, bien qu'ils fussent grassement payés. Les mets se succédaient sur les tables, qui se garnissaient à vue d'oeil. Les viandes en sauces, les poissons fumés, les fruits de saison, les fûts d'alcools locaux; rien ne manquerait pour faire ripaille comme il se devait, mais tout n'était pas en place.
Il fallait encore disposer les tables en un grand arc de cercle dans le fond de la grand salle, allumer des centaines de cierges pour éclairer les convives dans une ambiance tamisée sans être trop sombre. Mais encore placer les bancs et les tapisseries aux couleurs de la saison, ramener la buche de noël à faire flamber dans l'âtre, faire couper le plus beau sapin des terres et le décorer avec de belles pommes... Ses blessures à peines cicatrisées commençaient à tirer, ce qui n'arrangeait pas son humeur. S'asseyant sur un siège à la volée et pinçant l'arrête de son nez les yeux mis clos elle marmona:
Porco dio... Je sens que je vais m'agacer.