Meliandulys
Citation:
- A ceux qui viendraient encore à douter de la bonne foy des combattants en Béarn et du bienfondé de leurs décisions stratégiques
Vous n'êtes pas sans connaître les affres de la guerre, et les décisions qu'il faut savoir prendre, même à contre cur. Certains ont des doutes quant à nos actions et leur but initiale et unique. Il est certain que ces même personne n'ont aucune idées claires des événements qui se déroulent depuis de longues semaines dans le Béarn, devant se ou préférant se contenter, c'est selon, de bribes d'informations avant de se prononcer, de crier au scandale ou d'appeler à la révolte contre Genève.
De ceux dont le doute s'est emparé, j'en connais certains, je connais leur courage, je connais leur fierté, celle que chaque helvète, chaque genevois a toujours clamé haut et fort.
Et de ceux là, je sais que malgré ces doutes qui les taraudent en cet instant, chacun aurait réagi de la même manière que moi ou que n'importe lequel des combattants actuellement en Béarn
Certains viendraient sans doute à le remettre en cause, et pourtant je suis bien dans le Béarn, ainsi que chacun des nôtres, au nom de la République de Genève. Je pense que vous me connaissez suffisamment à présent, pour ne plus douter de mon implication, pour ne pas remettre en cause les choix qui ont été et seront encore fait. J'affirme, et Déos m'en serra témoin, que chacune de mes actions, que chacun de me propos, le sont dans l'intérêt de Genève, et que chacun de mes choix l'ont été en toute connaissance de cause, après mûres réflexions, et dans le seul et unique but de servir notre grande et belle République.
A tous mes concitoyens, j'ose vous le clamer. Il en va de notre honneur, de notre crédibilité et de notre fierté. Ces notions ont encore un sens pour moi, elle me porte et me porteront encore bien après le Béarn. Et c'est pour elle que je me bats et que je continuerai à me battre J'ai grande peine parfois à percevoir dans le discourt de certains d'entre vous, le vacillement de ces notions.
Mais cessons donc les grands discours, je n'ai sans doute pas la verve ou la plume aussi agile que certains de mes auguste compagnons. Je vais donc me contenter d'évoquer les faits. De simples faits qui parleront d'eux même, dénués de tout sentiments ou de toute opinion. J'ai ouïe dire que Magenoir ou Tchantches, à leur habitude, gesticulent, agitant à outrance bras et langue sans avoir connaissance de ce qu'il se passe réellement dans le sud ouest, sans avoir idée de la traitrise béarnaise que nous avons du affronter au pieds des Pyrénées
Je mets au défi quiconque, Magenoir et consort, n'importe lequel de ces beaux parleur, de ces porteur de messages funestes, déversant leur discours haineux contre Genève, eux qui sans jamais prendre de répit, sans jamais s'essouffler, ourdissent contre notre cité. Oui, je les mets au défi, tous autant qu'ils sont, eux qui sont bien loin du Béarn, de venir contredire mes propos, ceux d'un combattant embourbé dans le marasme d'un conflit à des lieux de chez lui, d'un combattant vivant ces sombres évènements en chaque instant de l'intérieur.
Les faits donc.
Durant de long mois, notre chancelier tente d'obtenir du Béarn, par l'intermédiaire de son homologue Varden, l'extradition du tristement célèbre curé Yohann, défroqué et refroqué depuis (certain ne semblant pas le savoir)
Aucune réponse ne viendra. Les semaines passant, notre avoyer de l'époque, Nicbur et son conseil adressent un ultimatum au Béarn, leur laissant 15 jours avant de déclarer officiellement leur comté comme ennemi de la République et territoire de guerre. La démarche se faisant avant tout dans le but d'obtenir ne serait-ce qu'une réaction même minime de nos interlocuteurs. Toujours le silence pigeon.
Le jour fatidique arrive et nos compagnies en armes se mettent en route pour le Béarn. Ce qui, au vu de la longue route, laissera encore une quinzaine de jours avant de voir les genevois aux portes du comté en question. Cherchant à adopter la meilleur stratégie possible, nos troupes montent donc campement à Jaca et en Armagnac.
Preuve que les béarnais avaient bien pris acte de nos déclarations, nos troupes semblent attendues bien avant que nous donnions l'assaut initiale. Étendard béarnais flottant à Tarbes et à Lourdes, prêt à nous accueillir.
Après plusieurs jours de réflexion, nous nous mettons donc en marche vers Pau, passant leurs frontières sans soucis, et plus étonnant, passant leurs armées sans encombre. La première tentative de prise de leur Casteth, il faut le reconnaitre, fut un échec.
Nombre des nôtres, cherchent alors à rejoindre Tarbes. Et l'armée qui nous avait regarder pénétrer sur leurs terres sans sourciller deux jours auparavant, se montre cette fois ci belliqueuse, nous empêchant de quitter Pau. Plusieurs de nos compagnons seront alors poutrés.
Suite à cela, j'entame au nom de mes compagnons, des pourparlers avec celle qui était encore comtesse au moment des faits, Caro Maledent de feitya. Nous obtenons la garantie que Yohann ne serra plus le bienvenu en Béarn et que les soldats genevois seraient libre de partir une fois requinqués, sous réserve qu'ils ne remettent plus les pieds en Béarn. Vous vous en doutez, à ce moment là, le conflit touche à sa fin, et sans qu'aucun richesse béarnaise n'ait été saisie au titre de prise de guerre.
La fin de nos négociations coïncide avec celle de mandat de la comtesse Caro. Les nouveaux puissants en place dans le Béarn désavoueront pourtant ses décisions pleine de bon sens et d''intelligence, et empêcheront par la même la fin du sanglant conflit. Pire, ils reprennent ce silence pigeon qui fut préjudiciable à la genèse de toute cette affaire. Notre Chancelier Izaac, m'ayant relayé dans la difficile tache des pourparlers, n'obtenant même plus de réponse à ses propositions de paix. Les discussions, volontairement ou non, sont rompues.
L'ancienne comtesse Caro, si sage et déterminée à mettre un terme à ce conflit, aura d'ailleurs à subir le même traitement que les genevois ont pu subir. Certains l'accusant même de traitrise. Vous en tirerez vous même les conclusions qui conviennent. Traitrise pour le seul motif valable qu'elle avait su laisser entrevoir accalmie et paix...
Suite à ce dialogue complètement rompu, suite à ces garanties qui ne sont plus et à ces promesses de paix perdues, et seulement suite à cela, le second assaut est décidé et serra couronné de succès.
Le comportement des hautes instances béarnaises ne nous a guère laissé le choix une fois de plus...
Mélian du Lys,
Capitaine pour la Compagnie des Reitre Suisses