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[RP CULTE]Basilique Sainte-Concorde /Basilika Heiligen-Stimm

Scarpia
Monseigneur Scarpia s'occupa de l'encensoir, puis déplaça un bloc de pierre qui s'était éffondré de la voute lors du grand événement de cet été. Cette pierre ferait l'affaire placée au centre du choeur.

Puis il se redressa, jaugea le petit monde réuni encore occupé, et, en attendant que chacun fut prêt, se mit à parcourir Le Livre des Vertus pour composer sa messe du 24 décembre...

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Evêque in partibus de Tarse
---fromFRGuillaume..
Guillaume avait traversé la ville au pas de course, il venait de Soleure et se rendait à Berne afin d'y rencontre ses frères. Lorsqu'il se retrouva devant la Cathédrale, il fut surpris de voir que les sicaires étaient toujours assis, il aurait logiquement pu penser que tous croupiraient déjà en prison lorsqu'il arriverait. Il arrêta Petitfrère qui sortait du bâtiment.

Attends l'ami, tu vas pas sortir maintenant, quand je ramène le plus intéressant.

Guillaume sortit alors une dizaine de jeux de carte de sa besace et les brandit à bout de bras.

Des jeux tout neufs, qui sont venus directement d'Italie. J'ai eu de la chance de croiser ce lombard l'autre jour, je ne l'espérais plus.

Tu joues ?

Il en rangea neuf et commença à brasser le dernier, cherchant des yeux un lieu pour jouer. Il faut dire que la place offrait moins de possibilités que l'intérieur de la Basilique.
Scarpia
Les Sauveurs Aristotéliciens de la Basilique et de son desservant vaquaient à leurs occupations et le temps semblait se dilater indéfiniment.

Monseigneur Scarpia avait fini sa lecture du passage du Livre des Vertus qui allait inspirer sa messe.

La nuit était tombée et nul n'avait songé à allumer quelques flambeaux.

Pourtant ça et là on entendait quelques coups sourds mais nulle voix, ce qui laissait penser que l'ouvrage n'était pas pour tous terminé et qu'il s'achevait dans la pénombre.

Monseigneur Scarpia tenta d'avancer à la rencontre du brasier qui commençait à prendre dans le Choeur grâce au bois débité par le frère Uter. Il songeait ainsi à y tremper une torche et à illuminer le lieu.


Ouille ! Vlan !

Le maladroit Archevêque s'étala de tout son long. Son tibia avait rencontré la fameuse pierre placée par ses soins dans le choeur en son milieu.

Un silence suspendu succèda à cette débauche de sons graves.

La fameuse messe aurait-elle enfin lieu ?

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Evêque in partibus de Tarse
Asphodelle
La lune apparaissait derrière des nuages effilochés, qui couraient là-haut sous la voute étoilée. Le froid était vif, comme ces nuits d'hiver qui vous glacent, mais vous caresse aussi étrangement la peau, et vous donne la sensation d'une pureté ancestrale, l'impression de toucher l'univers si grand, et de se promener parmis tous ces points lumineux, tout là-haut...

Le cheval avançait au pas...il baissait la tête, fatigué. Cheval de brigands, cheval de voyage, mais là, il lui semblait avoir cent fois fait le tour de la Primatie.

Les rues sentaient la cheminée, les odeurs de soupe, les relents de fumée et de sueurs, mais le froid atténuait les fragrances propres aux villes et aux dizaines de coeurs qui y battaient.

Ca et là, qui un chien à l'affut de quoi manger, qui un rat courrant de ses petites pattes faire ses affaires de rat.

Une silhouette menue, encapuchonnée, se tenait, droite, les yeux fixées sur la masse noire qui apparaissait à présent, sur ce cheval fourbu. Il y avait quelque chose qui attirait son oeil, et attisait son esprit...La nuit et la lune jouaient-elles des tours à la voyageuse? Ou bien voyait-elle bien des lumières, rousses, dansantes, lécher les abords du faîte des murs, qui semblaient... abimés...comme si un incendie finissait de s'y consumer.

La Basilique Sainte-Concorde, était abimée, oui, on dirait bien, mais cela restait la maison du Très-Haut. Déjà, son coeur commençait à battre au rythme de la musique douce, de la communion avec Dieu, et de la légère ferveur et confiance, dont ces moments proche de l'Absolu la berçaient.

Elle s'approchait encore, de plus en plus...

Elle était fière, l'ancien Commandeur de l'Ordre des Chevaliers Francs, fière oui elle était, mais fatiguée de la bonne fatigue de celle qui a fait milles lieux en peu de temps pour le service du Très-Haut.
Vétue d'un Haubert, qui couvrait un gambison sur une chemise de lin, recouverte d'une cape de laine épaisse, elle portait également des collants noirs, sur lequel montaient des cuissardes de cuir épais.
Sur le flanc gauche, son épée, sur le flanc droit, une canne, portant une croix sculptée. Et un fourreau... une dague, sans aucun doute, ceinturé sur une cuisse. Sur le fourreau, le blason de la Normandie.

La jeune femme se rendit compte que sur le parvis, des hommes discutaient, en lui jetant des regards suspicieux de temps en temps...ils se faisaient passer gourdasse qu'ils buvaient allégrement pour se réchauffer. L'un d'eux, dirait-on, suçait l'os d'une volaille, ou bien de quelque gibier, si rares en cette saison...

Elle savait, qu'ils étaient averroïstes...arrivée au bas des marches, elle les considéra un instant, un très long instant....

Puis descendit de sa monture...elle laissa son cheval, là, accroché à une charette pleine de pierres...elle ne craignait qu'il fut volé, car il était tout bonnement indomptable...personne d'autre qu'elle ne pourrait rester deux secondes sur le dos de ce canasson élevé à la vinasse...

Elle monta les marches, de son pas inégal, la tête droite, elle n'écoutait pas bien ce qu'ils pouvaient lui dire...elle gardait les yeux rivés sur le lourd portail, et plus rien n'avait d'importance.

La main agrippe la poignée gelée, un sourd grincement se fit entendre, un léger courant d'air, Asphodelle pénétrait dans le lieu sacré.

A l'intérieur, la lune semblait l'avoir suivie. La voûte avait eut quelques ennuis dira t'on.

En un instant, elle se retrouva, propulsée des années en arrière, lorsqu'elle jouait sur les chantiers de son père, Compagnon de son état...
A cette époque bénie, elle grimpait le chemin des sculpteurs, taillait les pierres, passait les outils, agile sur les échaffaudages.

Tout cela était loin à présent.

Des hommes et des femmes s'affairaient à l'intérieur, et là, dans un coin, à la lueur de torches de fortunes, les sicaires jouaient...

La guerrière traversa cet allée bordée de toutes vies, faites de fidèles et d'infidèles, sûre et sereine, vers le feu allumé au centre du choeur, et récita tout haut comme pour "indiquer la couleur" :


“Nous sommes certes enchaînés à la matière, certes soumis à ses lois, mais notre but est de tendre vers Toi, l’Esprit Éternel et Parfait. Donc, selon moi, le sens que Tu as donné à la vie est l’amour.”

Son passage préféré du Livre des Vertus...

C'est là, que, dans le fond, elle vit une forme chutée soudainement...il suffit d'un visage, d'une lumière vacillante sur ses traits qu'elle connaissait par coeur...et déjà, le coeur battait plus fort.

Elle s'approcha, de son pas de boiteuse, poussant de temps en temps un reste de mortier, ou un bout de pierre qui glissait alors plus loin...

Elle fit glisser sa capuche, et l'éclat de ses yeux verts brillèrent d'un éclat particulier, sur son visage blanc aux pommettes roses, où souriait une bouche rougie par le froid, encadré d'une chevelure aux reflets rouges...

Asphodelle s'approcha de l'homme, qui passait une main sur son tibia, assit par terre.

Elle retira son gant, et se penchant vers l'homme, un sourire proche de l'infini sur les lèvres, dit simplement d'une voix douce :


Et Monseigneur Scarpia admirait tant la beauté envoutante du Très-Haut qu'il en oubliât qu'il marchait sur Terre...

Ce faisant, elle tendait gracieusement une main fine et blanche vers lui pour l'aider à se relever.
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Scarpia
Monseigneur répondit à cette invitation nacrée, presque diaphane, à cette main animée par une voix si familière.

Il se redressa avec une certaine brusquerie, comme s'il eût voulu embrasser le monde qui s'était si soudainement dérôbé. La remarque aristotélicienne et pertinente d'Asphodelle avait fait mouche et la joue fraîche de la jeune femme fit connaissance avec le front bas et léger du prélat qui sut retenir son excessif élan. Pour ce frôlement , Scarpia bredouilla quelques excuses.


Ah ma chère que d'émois le monde suscitent sans cesse en nous ! pardonnez mes maladresses répétées!
Le Très-Haut donne à ce lieu tant de vie, de rebondissements, et bien sûr, autorise votre venue, et vous voilà!
Il me tardait tant que vous vînssiez en Helvétie!
Allons, je vais enfin plonger cette torche dans le brasier et allumer les flambeaux dont les colonnes de notre nef sans toit sont flanquées.


Il joignit le geste à la parole, et la basilique s'éclaira de la douce lumière du feu consacré.
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Evêque in partibus de Tarse
Asphodelle
Asphodelle fut un peu surprise: Monseigneur Scarpia s'était si soudainement levé, elle avait senti très briévement le contact de sa peau sur sa joue. Elle n'eut pas le temps de converser plus avant avec lui - et surtout de vérifier qu'il allait bien - que déjà il repartait, plein d'énergie...

Elle sourit, et passa sa main sur sa joue comme si un ange y avait déposé un baiser.

Le suivant du regard, elle s'aperçut amusée et rassurée, qu'il allait très bien...au pire un petit bleu sur le tibia? De gestes vifs, il allumait les torches.
Le couvant d'un regard rempli de tendresse, Asphodelle le suivait des yeux...

Ce faisant, ses yeux passèrent sur le groupe de sicaires, qui jouaient, là...un fond de détermination passa dans son regard, mélé à de la sérénité : elle était là, à présent, ils ne toucheront plus à son ami.


Tandis qu'elle s'approchait du feu pour se réchauffer un instant, elle jeta un dernier regard à Scarpia et pensa ainsi :

De ces pas légers, Monseigneur Scarpia apporte la lumière aux fidèles comme aux infidèles....
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Scarpia
Messe du 28 décembre de l’an de grâce 1455 en la Basilique Sainte-Concorde de Berne

La nef était désormais pleinement illuminée.

Encore largement délabrée, mais les tambours des colonnes tous empilés, la Basilique était comme elle l’avait été lors de sa fondation, pendant des décennies, inachevée.

Elle n’était donc pas finie. Un déploiement de possibles, une infinité d’achèvements se présentait aux imaginaires de tous, certains flamboyants, d’autres joviaux, d’autres encore humbles et austères, d’autres enfin désespérés, doloristes.

Mais enfin le lieu saint était rendu à lui-même, à sa vocation définitive, et Monseigneur Scarpia alluma l’encensoir, remplit la vasque d’une eau pure apportée par sa sœur Sierry.

Ainsi les quatre éléments aristotéliciens, le brasier pour le feu, la pierre taillée pour le sol, l’encensoir pour l’air embaumé, la vasque pour l’eau, s’unissaient autour du cinquième élément, l’Ether, que les âmes présentes incarnaient.


Chères Helvètes, chers Helvètes, chers soutiens de l’Eglise qui êtes venus ici pour en défendre le sanctuaire et l’âme, chers colporteurs et voyageurs,

En ce lieu, des hérétiques ont manifesté leur intolérance. Ils ont tenté de souiller un sanctuaire où la présence du Très-Haut ne se démentira jamais, où tant d’entre vous ont prié, ont vécu des moments de révélation, ont touché le divin d’un cil ou d’un ongle, sans recourir au coup de pied dans le séant qui élève aussi dans les airs avant de nous rappeler que le sol est toujours assez bas…

En ces moments graves que vous avons traversés, une pensée ne m’a jamais quitté, et même s’est imposée à moi, plus que de coutume, comme toujours lorsque les épreuves sont là, avec les pointes hérissées de leurs malignités. Cette pensée c’est la délectation qu’il y a à être Aristotélicien.

Tandis que ces pauvres erres s’adonnaient à des joies sans extase, à des plaisirs médiocres, qu’ils s’ingéniaient à faire durer pour croire qu’ils y avaient quelque bonheur, j’ai éprouvé le plaisir renouvelé, intense, de l’Aristotélisme.

Alors, c’est à un homme qui aima vivre et aima le plaisir, que je consacre cette première messe du renouveau, à un homme qui devint un ange, à Saint Sylphaël, l’ange du plaisir, du plaisir indispensable car la vie aristotélicienne n’est pas une ascèse.

Car la vie selon l'Aristotélisme, c’est un débordement mesuré, une cascade dans le lit creusé et doux d’une rivière serpentante.

Au temps d’Oanylone, il était l’ami d’un certain Lucifer, celui-là même dont la Créature Sans Nom s’empara de l’âme. Veuf inconsolable de Colomba, en la compagnie de laquelle il goûta avec délectation aux jouissances de la vie, cet homme tellement homme parmi les hommes devint l’un des sept vertueux choisis par le Très-Haut pour faire face au sept corrompus.


Citation:
En ces temps troublés pour la Cité vivait un jeune homme nommé Sylphaël d’Hédon. Il savait briller en société, était doué de talents en tous les arts mais ce qui faisait l’admiration de son entourage était son extraordinaire capacité à savourer chaque instant de la vie. (…)
Souvent, le lendemain à l’aurore et après qu’il eût trouvé de nouvelles sources de délices en étudiant avec Colomba, il n’était pas rare de voir Sylphaël préparer une tisane au chevet d’un Lucifer aux traits ruinés, nauséeux, blafard.
« tu confonds jouissance et bonheur, mon pauvre Luc ! » le sermonnait Sylph tandis que son ami s’apprêtait pour une journée de mortifications et d’autopunitions en tous genres car telle une girouette folle, Lucifer le versatile ne cessait de passer d’un état de soif de plaisir extrême à un abattement coupable et dépressif «et ainsi éprouves-tu très durement ton corps par d’incessantes privations, d’éternels excès »


Allons, entonnons ensemble le credo aristotélicien et réjouissons-nous des dons du Très-Haut, et de sa demeure de Berne !

Citation:
Je crois au Très-Haut le Créateur tout puissant,
Qu’a créé la parole qui bouscule les silences infinis de la bêtise,
Avec ses syllabes poétiques et douces qui font s’amouracher les âmes les plus ingrates,
Qu’a aussi fabriqué les mots dégoulinant de fiel,
Pour que les plus aventureux et les plus curieux d’entre les hommes, et les femmes aussi,
Puissent s’essayer, parfois à la méchanceté, le plus ordinairement à la médiocrité et à la bassesse,
Et en revenir, la larme au groin et le sourire en coin.

Je crois en Aristote, son prophète,
Un sacré Grec, un adepte de la parlotte, qui donnait de belles leçons,
D’abord à ses géniteurs Nicomaque et Phaetis,
Puis à tous les passants qui passaient sans savoir par ses chemins,
Et qui reçurent pêle-mêle, sagesse et révélations sur les lois divines de l'Univers.

Je crois aussi en Christos, un autre bavard indiscipliné,
Né de Maria et de Giosep, un couple plutôt taiseux.
Il a voué sa courte vie à nous raconter le Soleil et la Lune,
Comment qu’il fallait faire pour se dorer la pilule grâce au premier,
et éviter les froides caresses, parfois bien tentantes, de l’autre.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

Que la fulgurance d'Aristote nous accompagne !
Que l'extase de Christos nous transcende!
Que le Très-Haut nous garde !

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Evêque in partibus de Tarse
---fromFRAnonymous
Sergent_Pitivier revenait de son champ. Comme il n'avait rien d'autre à faire, il se risqua à l'intérieur de la basilique.
Il écouta, distrait, le début du verbiage de l'officiant en se demandant si ses légumes poussaient bien. Après s'être amusé avec ses crottes de nez et reluqué la nana de devant, il se tourna vers son voisin :


Pffff... Et dis donc Marcel, on irait pas s'faire un ramponeau plutôt ? Il s'écoute parler, le gars, là. Il répète juste ce qu'on lui a appris au séminaire, c'est gavant.

Le sergent et son compère se levèrent discrètement. Sergent_Pitivier tira quand même un vieux glaviot sur le parvis, bien heureux de quitter ce lieu sinistre.
Scarpia
Sa messe consacrée au plaisir aristotélicien pliée, Monseigneur Scarpia traversa la nef et embrassa les paroissiens qui étaient venus assister à l'office exceptionnel.

Il comptait ensuite regagner la cité de Sion qu'il n'avait point revue depuis qu'il était retenu en ce saint lieu...

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Evêque in partibus de Tarse
Asphodelle
Le plaisir...sensation contreversé, qui dans la magie d'une dualité à la frontière ténue, imageait parfaitement "le chemin du milieu" que lui inculquait son Grand Maître. Le plaisir sans excès mais non plus sans ascètisme, était le garant d'une vie saine, et satisfaisante.

Mais Monseigneur Scarpia, ajoutait à ceci, le plaisir d'être Aristotélicien.

Il était là, le prélat, debout, dans une Cathédrale en ruine...Debout, face aux ennemis, debout face à l'indifférence des populations, debout devant toutes les sources de frustration, de sentiment de découragement et de fatigue que pouvaient naturellement inspirer une telle situation...il était là, et il parlait du plaisir, de joie...

Ce n'était vraiment pas donné à tout le monde une telle ferveur, un tel sentiment désintéressé, un tel amour des gens...et une telle force aussi...

En communion, comme à chaque sermon, elle fut dérangée dans sa méditation et sa pieuse concentration, par un vil sentiment d'exaspération. Son visage ne put s'empécher de se redresser et se retourner vers les sicaires, et les badauts sans buts qui leur tournaient autour...son visage s'allongea...sa main se serra un peu sur la garde de son épée...si ses Frères de l'Ordre des Chevaliers Francs étaient là, beau dans les airs aurait été leur vol...ils auraient tous connu la joie que connaissent les oiseaux...pour sûr...tous autant qu'ils sont...rapide est leur course vers les Ténèbres Lunaires en tout cas, ne fallait-il pas plutôt avoir pitié d'eux tous?

Elle se reprit, et se dit que non, ces chiens d'infidèles ne lui gâcheront pas l'instant...elle retourna son visage vers son ami, et en souriant, éprouva le plaisir de savoir qu'à présent à son côté, il ne lui arrivera plus jamais rien à moins de rencontrer le fil de son épée.

Elle suivit Monseigneur, et sourit à la prière peu orthodoxe qu'il déclamait...en cherchant bien il lui semblait bien que ce n'était pas vraiment la prière conventionnelle apprise au séminaire...

Pleins de surprises étaient cet homme, cette messe était de part son décor, sa situation, et l'homme qui la déclamait avec passion et sincérité, plutot peu commune en réalité...

Elle reprit avec joie son triomphant ...


AMEN

Triomphe sur la force imbécile, triomphe sur la bêtise humaine, triomphe sur l'orgueil et la bassesse digne des plus vils animaux terrestres...et avec quel plaisir...

^^

Une fois finie, elle se tint prête à faire le chemin du retour avec lui...vers Sion et son heureuse charge de diaconnesse...
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Scarpia
Monseigneur Scarpia parcourut donc la nef et embrassa les rares paroissiens qui étaient venus en la Basilique de Berne, le haut lieu de culte de toute l'Helvétie.

Puis il s'approcha d'Asphodelle, et lui serra les bras avec chaleur, les yeux profondément plongés dans les siens.


Dame Asphodelle, nous partons...
Ce sanctuaire est à nouveau animé, et, à nouveau, j'y reviendrai pour officier et fêter les noms et les paroles d'Aristote et de Christos, les Deux Uniques Apôtres dont la Sainte Eglise est la pieuse et dévouée continuatrice.
Un autre sanctuaire nous attend. La Cathédrale Sainte-Boulasse de Sion. Le Père Jean s'est retiré quelque temps, et vous avez accepté la charge de diaconesse de la paroisse.
Rentrons donc à Sion. Je vais vous installer dans votre nouvelle mission, la plus haute de votre vie déjà riche de titres et d'occupations.
Je vous accorde une charge pastorale. Il n'y rien de plus grand que de devenir un Serviteur de l'Eglise par le Verbe.


Il sourit et regarda le fourreau plein qui ceignait la taille de la jeune femme au corps éprouvé par les vicissitudes de la vie.
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Evêque in partibus de Tarse
Asphodelle
Oui, partons Monseigneur...j'ai grand hâte, et je suis très heureuse d'embrasser cette dévouée vocation. Nous reviendrons ici plus tard...

Elle aperçut son regard sur son épée...elle savait...mais c'était ainsi, Asphodelle, pour l'instant, était un chef, et un soldat.

Un jour elle le sait, cela changera. Mais la fougue et les possibilités de sa jeunesse, lui laissaient le temps pour l'heure, de se consacrer à la défense, à la protection, en étant le bras armé de l'Eglise.

C'est ainsi, qu'elle lui emboita le pas, en veillant déjà avant même d'être son vidame, à sa protection au sortir de l'Eglise et sur les chemins qui les ramenaient à Sion.

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Scarpia
Monseigneur Scarpia était de retour à Sainte-Concorde.

Tout avait changé.

Certes l'année était nouvelle, mais finalement, sans un calendrier sous les yeux, qui pouvait le réaliser vraiment ?
Pardi, le soleil, mes braves ! il brillait un chouïa plus longtemps, et ça n'allait pas cesser avant longtemps.
C'était d'ailleurs une source de plaisir, un espoir de renaissance printanière...

Et puis, la Basilique était totalement rénovée. Il fallait le reconnaître!
Des mille feux qu'il allumait en son sein multiplié, la nef, le choeur, les bas-côtés, les chapelles rayonnantes, elle était un immense asile chaleureux et édifiant : venez, semblait-elle dire, vous réchauffer le séant et vous adoucir l'âme ! venez entendre les délicieuses et subtiles vérités du Livre des Vertus ! et venez vous recueillir sans dorloter, même si une bonne méditation peut se nourrir d'un bel assoupissement ou de plusieurs...

Monseigneur Scarpia déambulait, priait et préparait les objets du culte...

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Evêque in partibus de Tarse
Scarpia
Et lorsque tout enfin fut prêt, les fameux éléments primordiaux définis par l’Apôtre Aristote étaient incarnés dans le Chœur. La célébration pouvait donc commencer et les Cinq éléments renouer ainsi par l’office le lien originel voulu par le Très-Haut.
Le brasier s’animait et était le feu, la pierre taillée posée sur les dalle rappelait le sol, l’encensoir avec ses volutes embaumées densifiait l’air, et la vasque pleine était une parcelle de l’eau. Ces quatre éléments allaient s’unir autour du cinquième élément, l’Ether, que les âmes présentes à la messe incarneraient.


Chères Helvètes, chers Helvètes, chers étrangers,

Tout passe, tout casse, tout trépasse !
Et certains même se prélassent !
Oh je vois bien que les plus mal embouchés de notre assemblée s’agacent !
« Quoi ! fallait-il qu’on nous ramasse !
Qu’on nous sorte de nos lits par la tignasse !
Et tout ça pour s’entendre parler de la grande masse ! »

Hé bien oui ! le trépas, la mort, la grande faucheuse ! Il faut que cela soit dit !
Comme Aristote, Christos, tous les saints, vos regrettés parents et tant d’autres, il nous faudra bien un jour, même sans être volontaire, aller voir ailleurs qu’ici si on y est et se retrouver dans le meilleur des cas sur le gai Soleil, ou dans le pire, sur la Lune mortifère !
Et pourquoi ?
Parce que nous ne sommes pas le Très-Haut ma brave Dame et mon brave messire !
Nous en sommes les créatures, et nous passons. Nous ne sommes que des passants qui passent leur vie en passagers d’un monde qui ne fait lui-même que passer…


La dessus, Monseigneur Scarpia se passa la main dans sa chevelure épaisse, et, chacun put voir que son front se plissait profondément, signe remarquable de la profonde réflexion où il s’engageait dans le surprenant salmigondis dont il était, il fallait bien le reconnaître, coutumier du verbe.

Voyons ce que nous sommes et ce que le Très-Haut est… Nous, petits, molécules agitées et éphémères, humeurs instables, et Lui, Infini, Définitif, Total.

Citation:
Ainsi, alors que Dieu semblait immobile, la vie se manifestait par un mouvement incessant. En effet, Dieu, étant éternel, n’était pas soumis à ce besoin perpétuel de mobilité qui faisait que la vie était sans cesse en activité. Il paraissait ainsi être immobile. Mais c’est cette action ininterrompue que Dieu aimait par dessus tout observer dans Sa création.
Mais Dieu n’avait pas conçu le mouvement de la vie comme une force infinie et, pour qu’il se perpétue, il fallait que l’animal broute le végétal, que le prédateur dévore la proie, et que les cadavres d’animaux pourrissent pour nourrir les végétaux. Ainsi, la mort faisait partie intégrante de la vie. Mais, pour que cela ne détruise pas Ses créatures, Dieu partagea chaque espèce en deux principes complémentaires, qu’il appela masculin et féminin. Tous deux étaient égaux et devaient se rechercher pour s’unifier, et ainsi perpétuer la vie.
Ainsi, de la vie Dieu créa le temps, où la mort succède à la vie, la vie à la mort, et la progéniture à ses géniteurs. De même, l’eau rejoignait le ciel pour descendre sur terre et alimenter les rivières, et le feu sortait des volcans pour alimenter la terre, qui s’accumulait pour nourrir le feu en son sein. Le monde tout entier était uni dans un mouvement perpétuel de vie, alors que Dieu paraissait immobile, échappant aux contraintes du temps.


Voyez comme nous sommes bien peu de chose…
Et pourtant, nous sommes beaucoup déjà. Il faut bien se contenter de ce qu’on est. On a pas le choix de toute façon.
Le credo aristotélicien a le don de nous réjouir !
Qu’à cela ne tienne, chantons-le ensemble :


Citation:
Je crois au Très-Haut le Créateur tout puissant,
Qu’a créé la parole qui bouscule les silences infinis de la bêtise,
Avec ses syllabes poétiques et douces qui font s’amouracher les âmes les plus ingrates,
Qu’a aussi fabriqué les mots dégoulinant de fiel,
Pour que les plus aventureux et les plus curieux d’entre les hommes, et les femmes aussi,
Puissent s’essayer, parfois à la méchanceté, le plus ordinairement à la médiocrité et à la bassesse,
Et en revenir, la larme au groin et le sourire en coin.

Je crois en Aristote, son prophète,
Un sacré Grec, un adepte de la parlotte, qui donnait de belles leçons,
D’abord à ses géniteurs Nicomaque et Phaetis,
Puis à tous les passants qui passaient sans savoir par ses chemins,
Et qui reçurent pêle-mêle, sagesse et révélations sur les lois divines de l'Univers.

Je crois aussi en Christos, un autre bavard indiscipliné,
Né de Maria et de Giosep, un couple plutôt taiseux.
Il a voué sa courte vie à nous raconter le Soleil et la Lune,
Comment qu’il fallait faire pour se dorer la pilule grâce au premier,
et éviter les froides caresses, parfois bien tentantes, de l’autre.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

Que la fulgurance d'Aristote nous accompagne !
Que l'extase de Christos nous transcende!
Que le Très-Haut nous garde !


Le temps du partage de quelques brioches succéda à la messe dominicale.
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Evêque in partibus de Tarse
---fromFRfoulke
Un pigeon arriva fatigué. Il venait de loin. Du Bourbonnais Auvergne.
Il tournoya autour du parvis de la Basilique pour laisser tomber son message. Puis alla se nicher dans une gouttière pour boire.

Le père Foulke de Montbrison a écrit:
A l'attention de Monseigneur Scarpia

Nous sommes à la recherche d'un dénommé Kao que j'ai ordonné diacre en l'Eglise de Montbrisson.

Cette personne est actuellement recherchée car elle est partie de notre ville avec une partie de son trésor.

Ne lui faites donc pas confiance, et empêchez la d'officier tant qu'elle ne se sera pas repentie.

Nous comptons sur la grande bienveillance d'Aristote pour que la raison lui revienne et que par la même occasion elle nous rende les biens volés.

Qu'Aristote vous garde,

Père Foulke

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Père Foulke, Curé de Montbrison
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