Scarpia
Messe du 19 août de l’an de grâce 1455 sur le site de l’ancienne Basilique Sainte-Concorde de Berne
Scarpia vint donc à Berne, et sur les ruines de la Basilique, il se posa avec allégresse, avec pains et bouteilles de vin, pour commencer en la compagnie de ceux qui auraient l’âme assez aristotélicienne pour venir, une célébration ordinaire et, l’espérait-il, revigorante.
Bernoises, Bernois, Helvètes et Hôtes,
Vous vous le demandez tous évidemment. La question est là, lancinante, et trotte comme une mule dans votre boîte crânienne, enfin va trotter quand je vous l’aurai posée.
Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Pourquoi y-a-t-il sur ce petit coin de terre une Helvétie plutôt qu’un abysse, et ici des ruines plutôt qu’une béance, et devant vous cet athlète au teint de pêche quoique déjà délicatement buriné par le soleil des hautes altitudes plutôt qu'une absence ?
J’en vois qui lance des regards consternés. Il serait pas un peu démoli notre archevêque ? ce ne serait pas une horde de mules qui s’entasserait dans son crâne ? et le Très-Haut et la Création, il en a entendu parler ? même sa mule elle en vient de Ses inventions démiurgiques !
Mais réfléchissez un instant ! mais pas trop longtemps tout de même ! qui sait ce qu’il adviendra de vous si vous contemplez trop la perfection du monde voulu par le Très-Haut !
Evidemment s’il existe quelque chose, c’est par la volonté du Très-Haut ! mais cela suffit-il ?
Cette Helvétie, ces ruines, cet athlète, le Très-Haut en est-il la seule raison ? absolument oui ! mais marginalement non !
L’Helvétie c’est aussi une bande de sagouins qui font constitution sur constitution, qui s’étripent, qui se tapent dans le dos, et qui en oublient de venir à Sainte-Concorde !
Ces ruines, c’est l’ancienne Basilique où personne n’allait, ce sont les vestiges de ma petite œuvre commandée à quelques artisans du coin.
Et cet athlète me direz-vous ? hé bien ce sont des heures de barbotage dans les eaux du lac Leman. Et croyez-moi, c’est fatiguant, et c’est bien dur certains matins d’affronter les rigueurs helvétiques pour se glisser dans un élément fort peu tropical.
Les hommes sont importants. C’est vous qui faites ce qui est, qui accomplissez la volonté du Très-Haut. Sans vous ce qui est n’a pas cette saveur que l’on appelle l’humanité !
Pourquoi croyez-vous donc que le Très-Haut vous ait inventé ?
Alors sans vous, Sainte-Concorde, l’Aristotélisme, l’Eglise elle-même, n’existent pas…
Revenons donc à la Fin des temps et donc à la Création, ce qui est la même chose, avec la révélation que reçut Ysupso d’Alexandrie, pieux croyant d’Egypte, dans un songe prémonitoire raconté dans la Livre des Vertus, La fin des temps V: Les questions.
Scarpia vint donc à Berne, et sur les ruines de la Basilique, il se posa avec allégresse, avec pains et bouteilles de vin, pour commencer en la compagnie de ceux qui auraient l’âme assez aristotélicienne pour venir, une célébration ordinaire et, l’espérait-il, revigorante.
Bernoises, Bernois, Helvètes et Hôtes,
Vous vous le demandez tous évidemment. La question est là, lancinante, et trotte comme une mule dans votre boîte crânienne, enfin va trotter quand je vous l’aurai posée.
Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Pourquoi y-a-t-il sur ce petit coin de terre une Helvétie plutôt qu’un abysse, et ici des ruines plutôt qu’une béance, et devant vous cet athlète au teint de pêche quoique déjà délicatement buriné par le soleil des hautes altitudes plutôt qu'une absence ?
J’en vois qui lance des regards consternés. Il serait pas un peu démoli notre archevêque ? ce ne serait pas une horde de mules qui s’entasserait dans son crâne ? et le Très-Haut et la Création, il en a entendu parler ? même sa mule elle en vient de Ses inventions démiurgiques !
Mais réfléchissez un instant ! mais pas trop longtemps tout de même ! qui sait ce qu’il adviendra de vous si vous contemplez trop la perfection du monde voulu par le Très-Haut !
Evidemment s’il existe quelque chose, c’est par la volonté du Très-Haut ! mais cela suffit-il ?
Cette Helvétie, ces ruines, cet athlète, le Très-Haut en est-il la seule raison ? absolument oui ! mais marginalement non !
L’Helvétie c’est aussi une bande de sagouins qui font constitution sur constitution, qui s’étripent, qui se tapent dans le dos, et qui en oublient de venir à Sainte-Concorde !
Ces ruines, c’est l’ancienne Basilique où personne n’allait, ce sont les vestiges de ma petite œuvre commandée à quelques artisans du coin.
Et cet athlète me direz-vous ? hé bien ce sont des heures de barbotage dans les eaux du lac Leman. Et croyez-moi, c’est fatiguant, et c’est bien dur certains matins d’affronter les rigueurs helvétiques pour se glisser dans un élément fort peu tropical.
Les hommes sont importants. C’est vous qui faites ce qui est, qui accomplissez la volonté du Très-Haut. Sans vous ce qui est n’a pas cette saveur que l’on appelle l’humanité !
Pourquoi croyez-vous donc que le Très-Haut vous ait inventé ?
Alors sans vous, Sainte-Concorde, l’Aristotélisme, l’Eglise elle-même, n’existent pas…
Revenons donc à la Fin des temps et donc à la Création, ce qui est la même chose, avec la révélation que reçut Ysupso d’Alexandrie, pieux croyant d’Egypte, dans un songe prémonitoire raconté dans la Livre des Vertus, La fin des temps V: Les questions.
Citation:
Je (Ysupo) Lui (le Très-haut bien sûr) demandai encore: “Le baptême est le sacrement qui consacre l’entrée d’un humain dans la communauté des croyants. Sans ça, il n’y a pas d’accès au Paradis possible. Mais que deviennent les pauvres enfants dont la vie s’achève avant qu’ils aient la chance d’être baptisés?” Il me répondit: “Je vous ai fait élus à votre naissance, car vous tendez naturellement vers Moi. Ce sont vos péchés qui vous détournent de Ma divine perfection.”
“Le baptême permet à la vertu de racheter le péché, permet à l’amour de vaincre l’acédie. Un vertueux qui n’est pas baptisé ne se verra pas effacer ses fautes, car Je n’ai pas béni son entrée dans la communauté de Mes fidèles. Mais ne crois pas que le fait d’être baptisé t’autorise à pécher sans vergogne. Ce sacrement n’est que le moyen de vivre dans la vertu. Mais tous ceux qui n’ont pas été baptisés, qu’ils soient enfants ou adultes, si ils n’ont absolument jamais péché, pourront de même accéder au Paradis.”
Je Lui demandai enfin: “La Fin des Temps aura-t-elle forcément lieu?” Il me répondit: “Non, Je déciderai de détruire le monde si les humains s’abandonnent tant dans le péché qu’ils ont fini par donner raison à la créature à laquelle Je n’ai pas donné de nom. Sache que l’avenir du monde ne dépend que de votre vertu. A vous de respecter la parole que j'ai transmise à Aristote et Christos car, si vous vous comportez comme les habitants d’Oanylone, votre vice liera le sort du monde que vous aimez tant.”
Alors, Dieu me dit que le temps était venu que je retourne chez moi, que mon rêve se finisse, et que je me réveille. Soulagé d’avoir tant appris de Dieu Lui-même, je retournai donc à mon lit douillet, où je me réveillai. Encore troublé par ces révélations, j'entrepris de coucher par écrit ce message de Dieu Lui-même.
“Le baptême permet à la vertu de racheter le péché, permet à l’amour de vaincre l’acédie. Un vertueux qui n’est pas baptisé ne se verra pas effacer ses fautes, car Je n’ai pas béni son entrée dans la communauté de Mes fidèles. Mais ne crois pas que le fait d’être baptisé t’autorise à pécher sans vergogne. Ce sacrement n’est que le moyen de vivre dans la vertu. Mais tous ceux qui n’ont pas été baptisés, qu’ils soient enfants ou adultes, si ils n’ont absolument jamais péché, pourront de même accéder au Paradis.”
Je Lui demandai enfin: “La Fin des Temps aura-t-elle forcément lieu?” Il me répondit: “Non, Je déciderai de détruire le monde si les humains s’abandonnent tant dans le péché qu’ils ont fini par donner raison à la créature à laquelle Je n’ai pas donné de nom. Sache que l’avenir du monde ne dépend que de votre vertu. A vous de respecter la parole que j'ai transmise à Aristote et Christos car, si vous vous comportez comme les habitants d’Oanylone, votre vice liera le sort du monde que vous aimez tant.”
Alors, Dieu me dit que le temps était venu que je retourne chez moi, que mon rêve se finisse, et que je me réveille. Soulagé d’avoir tant appris de Dieu Lui-même, je retournai donc à mon lit douillet, où je me réveillai. Encore troublé par ces révélations, j'entrepris de coucher par écrit ce message de Dieu Lui-même.
Voilà, la volonté des hommes, leur implication religieuse manquent largement en Helvétie. C’est déplorable. Et vos hommes d’Eglise n’ont pas d’autre souci que de vous ramener dans le seul chemin, dans l’investissement spirituel dans chacun de vos actes.
Allons répétez après moi ce petit credo et ensuite, remplissons-nous du bon pain de chez nous pour se caler avant une nouvelle journée !
Citation:
Je crois qu’il fera moins longtemps clair ce soir car les jours raccourcissent,
Par La Volonté du Très-Haut le Créateur tout puissant,
Qui a créé avec rien les nuits, le Soleil, les jours qui délicieusement pâlissent,
le Ciel et la Terre, les petits et les puissants,
Qui est le Juge de notre âme ici et à la toute fin.
Je crois en Aristote, son premier prophète,
Un Grec au corps d’athlète et au cerveau qui n’était pas lent,
Surgi pour éveiller la sagesse il y a belle lurette,
Et pour enseigner les lois divines de l'Univers aux hommes si peu savants.
Je crois aussi en Christos, le second envoyé du Très-Haut,
Obligé de secouer l’apathie et la bêtise retrouvées de l’humanité.
Il a voué sa vie épuisante à nous parler du Soleil, du chemin pour aller plus haut,
Pour finir sur une croix sous Ponce alors qu’il était en bonne santé.
Mais il a donné du sens au monde et a rejoint Aristote à la droite du Très-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
Que la fulgurance d'Aristote nous accompagne !
Que l'extase de Christos nous transcende!
Que le Très-Haut nous garde !
Par La Volonté du Très-Haut le Créateur tout puissant,
Qui a créé avec rien les nuits, le Soleil, les jours qui délicieusement pâlissent,
le Ciel et la Terre, les petits et les puissants,
Qui est le Juge de notre âme ici et à la toute fin.
Je crois en Aristote, son premier prophète,
Un Grec au corps d’athlète et au cerveau qui n’était pas lent,
Surgi pour éveiller la sagesse il y a belle lurette,
Et pour enseigner les lois divines de l'Univers aux hommes si peu savants.
Je crois aussi en Christos, le second envoyé du Très-Haut,
Obligé de secouer l’apathie et la bêtise retrouvées de l’humanité.
Il a voué sa vie épuisante à nous parler du Soleil, du chemin pour aller plus haut,
Pour finir sur une croix sous Ponce alors qu’il était en bonne santé.
Mais il a donné du sens au monde et a rejoint Aristote à la droite du Très-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
Que la fulgurance d'Aristote nous accompagne !
Que l'extase de Christos nous transcende!
Que le Très-Haut nous garde !
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Evêque in partibus de Tarse
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