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[RP] Quand la forêt vous prend prenez-en

Mariealice
Tu veux jouer avec moi?

Euh oui mais pas des jeux de filles. Moi j'aime pas jouer à la poupée.

Marie, amusée, observait Karyl et Maelle, la fille de Snell nouvellement rencontrée, discuter en taverne sur ce qu'ils allaient faire. Le blondinet de 7 ans était en pleine forme, requinqué par les soins attentifs du couple Alterac, expliquant clairement que les jeux de fille ce n'était point pour lui. Maelle elle voulait juste jouer et donc s'empressa de demander ce que le garçon voulait faire.

On peut jouer à la forêt.

A la forêt?

La brune haussa un sourcil. Si elle connaissait les autres jeux énumérés par l'enfant, celui-là il fallait avouer que non.

Ben y a des cachettes. Tu en as une toi? Parce que moi je te montre pas la mienne.

Oui j'en ai une et je ne te la montrerai pas non plus.

Sourire en coin de Marie qui entrait dans la ronde et s'amusait. Avant de froncer les sourcils à la question qui suivit.

On peut aller maintenant?

Ah non non. Il fait nuit, c'est dangereux. Demain. On pourra aller se promener et on amènera à manger si vous voulez.

Les enfants eurent beau insister, le sieur Croxanvic se proposer d'y aller avec eux, Aleanore ne put qu'abonder dans son sens et de toute façon la Vicomtesse n'en démordrait pas. Mais la Tortue qui commença à faire grise mine quand elle entendit sa mère lui dire que si si elle marcherait comme les autres et qu'il lui faudrait enfiler braies et bottes. Sourire narquois à l'encontre de sa fille allant en s'élargissant au fur et à mesure que cette dernière se décomposait.
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Maelle
Il était tard lorsque la petite Maelle s'était endormie, épuisée. Son père l'avait porté jusqu'à chez eux, avant de la border tendrement.
Elle avait dormie comme une souche et dès que le soleil s'était levé elle était éveillée, prête à aller faire la promenade promise la veille.

Elle sauta de son lit et prenant à peine le temps de grignoter quelque chose, elle alla attendre devant la taverne de la veille, ne sachant pas trop où elle devait se rendre pour trouver la maison de Marie Alice. Elle avait encore les cheveux en bataille et elle tenait serrée dans sa main un petit sac qu'elle avait improvisé avec un morceau de tissu trouvé chez son père.
Alycianne
[Chez les Alterac, tôt]

Paupières qui papillonnent un instant, lumière du jour naissant qui éblouit la pupille. Le nez se fronce, les mains viennent frotter les yeux. La fillette s'étire avec un grand bâillement, puis se lève.

C'est le matin. Ouf', grande révélation. Peu à peu les idées se remettent en place. On est chez dame Marie Alice. On en a vu des maisons. Mais celle-ci, c'est bien la plus grande, la plus belle, et la plus animée. Et aujourd'hui, aujourd'hui... Quelque chose d'important.
Elle attrape la robe sur la chaise, l'enfile, tire légèrement le tissu grossier pour qu'il tombe comme il faut. La délicate ceinture rouge est attachée, un petit gilet de laine est revêtu par dessus le tout.
Pas moyen de se rappeler ce qu'il se passe aujourd'hui.
Elle se pose par terre, s'assied comme les petits enfants le font : sur les fesses, dos droit, jambes tendues par devant. Elle tire sur ses grandes chaussettes blanche, il faut bien qu'elles remontent jusqu'au genoux, pour ne pas sentir le froid. Prend ensuite le temps nécessaire -et il en faut- pour nouer les lacets de ses chausses, car oui, maintenant, elle sait les faire, et toute seule !

La gamine s'occupe maintenant de ses cheveux. Un peigne qui traîne va démêler les plus petits nœuds -les plus gros, c'est trop dur, et trop long-, et rapidement elle sépare sa chevelure bouclée en deux parties, qu'elle tresse l'une après l'autre. Deux petits rubans viennent achever les nattes.
Un petit sourire satisfait point sur le visage poupin.


Voilà, Alycianne. C'est très bien. Maman est contente !


Ses yeux se voilent un instant, elle aurait aimé que ce soit sa mère qui le lui dise. Mais bon, si Maman n'est pas là, on la retrouve bientôt, et elle lui dira alors.
Elle dépose sa cape sur ses épaules, relève le menton. C'est une grande chevalière, elle. S'imagine l'effet qu'elle doit produire, avec ses belles chaussettes, sa cape de voyageur et sa jolie coiffure. L'effet d'un chevalier, quoi.


*Grlllubmrrloumr*

Rectification : l'effet d'un chevalier dont l'estomac crie famine.
Sus aux cuisines !
La fillette quitte la chambre précipitamment, pour débouler dans la fameuse -et grande- cuisine. Bout de pain repéré qui finit rapidement dans son gosier, un peu de lait l'y rejoint.
Et hop, la voilà qui s'élance vers l'entrée -ou sortie, c'est selon-.
Les autres sont invisibles (peut-être quelques bruits témoignent de leur présence ?), mais il est encore assez tôt, c'est sans doute normal. Et la demeure est grande. Elle, va traîner dans la ville, chercher les escargots qui se cachent dans les coins sombres, passer prendre une tisane en taverne, courir après les pigeons, bref, faire des choses d'enfant à la liberté conséquente.
Quelque chose l'arrête cependant au moment de sortir. La brusque "souvenance"...


La ballade. Aujourd'hui c'est la ballade.


Elle referme lentement la porte entrouverte. Et s'assied au pied de celle-ci. Bien décidée à attendre les autres. S'ils ne sont pas déjà partis.

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Aleanore
[Dans une auberge de jeunesse, ou chez les Alterac.]

Le matin, c’est le moment préféré de la journée pour Aleanore, parce qu’à ce moment-là, elle s’autorise une réelle partie de plaisir qu’est le choix de la tenue de la journée et la liste des corvées que sa servante préférée devra réaliser d’une main de maître, rien de moins. Aussi, ce matin-là quand, après que la blonde Clarisse ait tiré les rideaux, un rayon de soleil hivernal vient chatouiller le nez délicat de la jeune fille, c’est avec un sourire ravi qu’elle se redresse, prête à affronter la journée dans des aunes de tissus onéreux à la coupe à la dernière mode parisienne.

Enfin, ravi le sourire jusqu’à ce qu’elle tombe nez à nez avec une Clarisse à la mine contrite. Attrapant les fourrures à la facture grossière mais suffisante pour servir de couvertures d’appoint, l’Etincelle s’emmitoufle dedans, sentant poindre la migraine.


-« Et bien quoi ? Quelqu’un est mort ? »
-« Il aurait peut être … Enfin.. Votre mère, Mademoiselle, a fait monter des braies à votre taille. »
-« Des braies ? Pourquoi donc ? Encore une punition ? Mais j’ai rien fait ! »


Regard boudeur sur les horribles tentures vertes aux murs. Cruauté maternelle, qui a su frapper où ça faisait mal. La chambre verte, rien que ça ! Voilà, ce qu’elle avait gagné à fuguer.


-« Non mais il y a la ballade en forêt aujourd’hui. »
Mine inquiète de la blonde, avant de renchérir « Mais j’ai préparé des bottes fourrées. Confortables, mais résistantes, votre mère ne saurait y trouver quelque chose à redire. »

Oublié le moment agréable du matin. Décidément. Soupir expulsé, enfin bon, c’est elle qui s’est embarquée d’elle-même dans l’histoire, personne ne lui a forcée à la main, et à bien y réfléchir, elle n’a pas spécialement envie d’y laisser un bout de jupons dans cette forêt. Passer du temps avec sa mère en prime, elle ne va pas cracher dessus, non plus. Va pour cette fois, il faut savoir faire des concessions. Et puis, il fait beau. Se hissant hors du lit, trainant à sa suite les fourrures dans lesquelles, elle est fourrée, Aleanore Jagellon Alterac fait une concession – note Môman, nous sommes le .. Comment ça, j’en fais trop ? – sous les yeux ébahis de Clarisse.

Et habillée de pied en cape, la jeunette sort de sa chambre après un dernier coup de peigne, souvenirs d’enfance, les cheveux lâchés, balade pour le plaisir. Dans les couloirs, elle frappe aux portes, en ouvre certaines pour voir où en sont les occupants. Karyl et Alycianne sont eux-aussi de la balade, a-t-on prévenu Cassian ? Elle n’en sait rien, mais dans le doute, prévenir Clarisse tandis qu’elles descendent l’escalier pour gagner les cuisines. Cuisines où Clarisse a su se faire respecter grâce à sa recette de fruits confits inégalables. Politesses échangées, verre de lait avalé, ordres passés, surprise faite à sa mère, pour midi, il faudra que Clarisse apporte de quoi prendre une collation. Consignes données, fruits confits amoureusement rangés. Non, elle n’a pas oublié d’en prendre pour tous. Direction-tion !

Et sous les regards étonnés des commis de cuisine, soubrettes et même de la vieille cuisinière, la jeune Alterac quitte la cuisine, vêtue de braies pour la deuxième fois de sa vie en seize ans, cape bordée de fourrure, bottes assorties, mais braies et chemise quand même. Et ravie de l’effet produit, l’adolescente s’élance vers la sortie et .. manque de buter sur son amie de secret. Alycianne, assise sur les marches du perron, c’est Nestor qui doit adorer l’effet produit. Si Clarisse et la troupe de cuisine s’extasient devant les minois tous différents mais tous aussi sympathiques des enfants logés chez les Alterac, le majordome à la mine pincée, plus que d’ordinaire, ne se réjouit que d’assister à leur départ.


-« Tu comptes trouver des cailloux dans la cour ? »


Lancée sur le ton de la plaisanterie, la boutade. Sourire en étendard pour démentir, tandis qu’elle s’appuie contre la façade de la demeure familiale, lorgnant du coin de l’œil si sa mère ou Karyl n’arrive pas. Les noisettes glissent sur la petite silhouette rouge, son amie, sourire qui redouble de vigueur, de dix ans son aînée, l’Alterac résiste à l’envie de serrer contre elle la fillette comme elle le faisait enfant avec sa petite sœur. Les doigts fins glissent le long du cou et s’emmêlent dans les chaines pour caresser qui le médaillon familial, qui-celui offert par Cassian. Un rayon de soleil qui se perd sur la courbe de la joue, les paupières se ferment, profiter encore du soleil avant les grands froids de l’hiver bourguignon. Ce n’est pas son matin préféré, mais il n’est pas si mal que ça au final. Il ne manque qu'Elle.

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Sous les jupons de l'Etincelle, une merveille.
Gaspard.
Les brumes du sommeil se dissipent doucement alors que de l'agitation se fait sentir dans le couloir desservant les chambres. Gaspard émerge du pays des songes en marmonnant et en s'agitant dans son nid de douceur. Il était tôt. Trop tôt! Pas envie de quitter son lit si accueillant! Qu'est-ce-qu'il était bien là, emmitouflé dans son cocon de chaleur, la tête enfoncée dans un paradis duveteux. Mais aujourd'hui, la paix et le calme matinal semblent déjà s'être brisés. Des claquements de portes résonnent dans la demeure et lui arrachent un soupire de mécontentement, tandis qu'il rabat la grosse couverture au dessus de sa tête, dévoilant ainsi ses pieds nus à la fraicheur de l'air. Le jeune de Nerra se recroqueville vivement pour échapper à la morsure du froid tout en grommelant à voix basse. La flambée qui dansait joyeusement dans l'âtre au couché n'aura pas tenue la nuitée.

Nouveau raffut dans le couloir. Ça circule comme dans un moulin! Les pas, chaussés de bottes, claquent sur le sol. Ça tambourine sur les portes pour réveiller les occupants des chambres. Des éclats de voix lui parviennent. Il reconnait facilement le timbre clair d'Aleanore, la discrétion même comme à son habitude. Étonnant d'ailleurs, qu'elle soit déjà entrain de tourmenter la maisonnée en cette heure si matinale! Il se trame quelque chose de douteux et de toute évidence, personne n'a jugé bon d'en avertir le jeune homme. Parfait! Il pourra continuer à roupiller et feindre de n'avoir rien remarqué à l'agitation ambiante. Il n'est au courant de rien après tout! Un sourire de contentement se dessine sur ses lèvres alors qu'il s'emmitoufle un peu plus dans la chaleur de son lit... Oui, mais la tentation est trop forte! Il faut qu'il sache ce qu'il se trame! Maudite curiosité!

Les couvertures sont écartées d'un geste brusque alors que les azurs encore ensommeillées s'ouvrent enfin. D'un bond, le voila sur ses pieds et déjà en train de franchir à grandes enjambées les quelques pas qui le séparent de la porte. Celle-ci est entrebâillée pour laisser passer une tête hirsute et mal réveillée. Aléanore avait déjà disparue, mais sa servante attitrée traversait le couloir, les bras chargés de linge.


-« Clarisse ! Que se passe-t-il ? Pourquoi tant d'agitation ? »
-« Dame Marie-Alice et les enfants vont se promener dans la forêt aujourd'hui. Mademoiselle Aléanore les accompagne également. »
-« Aléanore ... se promener dans la forêt... Vous en êtes sure ? »
-« Absolument ! Je l'ai aidée à se vêtir d'une tenue adéquate. »


Les azurs scintillent de malice. Aléanore, parée pour une balade en forêt... Ça vaut bien le sacrifice d'une petite heure de sommeil supplémentaire! Échange d'un sourire complice avec la servante avant que la porte ne soit refermée. Posé devant la fenêtre il trouve un broc d'eau, dont il s'asperge le visage pour en effacer les dernières traces de sommeil. Des vêtements chauds sont enfilés à la hâte, ainsi que ses bottes épaisses. Sa cape en travers du bras, il ressort de sa chambre en claquant la porte derrière lui. Après tout, pourquoi ne ferait-il pas un peu de vacarme lui aussi?

Cavalcade effrénée dans les escaliers, dont les dernières marches sont franchies d'un bond leste. En bas, personne dans sa ligne de mire. Petit saut par les cuisines, où les commis sont en plein emballage de pâtes de fruits. A n'en pas douter, Aléanore était déjà passée par là! Juste le temps de se faire une tartine et de piquer une pomme dans une corbeille, avant de retourner près de la porte d'entrée, qu'il ouvre en grand, pour tomber nez-à-nez avec la jeune Alterac en bonne compagnie.


-« Oh ! Un chevalière en herbe ! Notre sécurité sera bien assurée dans la forêt ! »

Clin d'œil à la petite Alycianne avant de se tourner vers l'adolescente, qu'il toise de haut en bas d'un regard amusé. Première fois qu'il la voit vêtue de braies. Le changement a du être une épreuve traumatisante pour elle. La voix se fait taquine.

-« Et Oh ! Une... bucheronne en devenir ? »
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Alycianne
Une. Deux. Trois. Non, c'est la deux. On reprend. Une. Deux, trois, quatre... Arrête-toi ! Une, deux, trois. De l'autre côté... Quatre, cinq, six. Et ça, c'est quoi ? Des pattes de tête. Han, c'est drôle. Deux pattes de tête, et... Cinq, on a dit ?
Rebelote.
Une. Deux trois. Quatre. Trois. Quatre, cinq, six. Six pattes de corps, et deux pattes de tête.
Eh ! Ne t'en va pas, fourmi ! Reviens par là...

La fillette ramène d'une main la fourmi qui court de toutes ses pattes -six de corps, deux de tête- sur la dalle du parvis. Elle se penche de nouveau sur l'insecte en louchant, le nez frôlant la bête.


Zut. Il ne reste plus que trois pattes de corps.

Le visage se redresse pour accueillir dame Aleanore. Fourmi -aux trois pattes de corps, deux de tête- est oubliée, pour céder la place à un sourire à la nouvelle arrivée. D'ailleurs, celle-ci a quitté ses robes pour chausses et braies, qu'Alycianne trouve jolies, mais un peu moins que la vraie robe et les rubans, quand même. Elle se remet donc sur ses pieds, écrase au passage l'insecte agonisant, et attrape la main de dame Aleanore.


Non, de la souvenance de la cour, j'en ai déjà un.

Très sérieuse, elle tapote une de ses poches bombées de sa main libre. Le caillou en question y est effectivement, parmi d'autres d'origines plus ou moins lointaines et farfelues. Chez elle, encore, se trouve une boîte, dans laquelle somnolent de petites pierres récoltées ci et là, dont la "souvenance" s'est perdue. Ne sont gardés dans la poche que ses préférés : les plus jolis, les plus récents, les plus marquants. Tous de même taille -une phalange de pouce d'enfant-, elle vous dira que pas un ne se ressemble. M'enfin, d'après moi, ça n'est pas si facile de les différencier.


Mais je veux en trouver d'autres à la ballade. Si elle est bien, la ballade. Elle fronce les sourcils, mine songeuse. Mais je pense elle est bien.

Sa menotte se resserre un instant sur la main de l'adolescente, et un autre habitant de la demeure -pas de ceux qui travaillent- fait son apparition, un peu brusquement. La fillette tressaille légèrement, mais
Non non non, elle n'a pas eu peur, même qu'elle s'y attendait, ben oui, parce qu'il a fait beaucoup de bruit dans les escaliers, c'est une chevalière, elle n'a peur de rien. Comme l'affirme d'ailleurs Gaspard, sur un ton de plaisanterie qui n'est pas du tout perçu par la gamine.

Oui ! Même que j'aime bien la forêt, j'ai pas peur.

Elle évite consciencieusement de se remémorer une certaine promenade en forêt qui lui avait donné presque presque la frousse (mais pas vraiment, quand même, hein), et s'était close sur la rencontre quasi-incroyable d'un chercheur de champignons.
Baste. La petite n'a peur que d'une chose, et elle ne le dit pas, ce sont les poules. Et à priori, il n'y a pas de poules, dans la forêt.
Enfin... A priori.

Son pied tapote le sol, comme pour montrer son impatience de courir un grand coup, sentir le vent contre sa joue et l'odeur profonde de l'humus de fin d'automne. Pauvre corps de fourmi qui se voit ainsi encore maltraiter -on va lui offrir enfin un peu de décence, à sa carcasse ?- sous la chausse rouge.


Edit : Alycianne se croyait encore dans la maison, zut.
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MarieAlice, incarné par Aleanore


Se lever. Difficile d'ignorer le raffut à l'extérieur de la chambre, derrière la lourde porte de bois. Ils y mettaient du coeur à réveiller toute la maisonnée, on pouvait au moins leur reconnaître cela. Seulement ce n'était pas le genre de réveil en douceur qu'affectionnait Marie à dire vrai. Un grognement, un oeil ouvert, un étirement, le second de voir le monde à son tour. Elle repoussa les couvertures pour sortir du lit et se dépêcha de s'habiller, saisie par le froid qui régnait dans la chambre. Pas une température qui convenait à une Perce Neige ça. Enfin si mais pas tant qu'elle n'était pas convenablement vêtue. Epais bas de laine sous les braies, le tout enfoncés dans des bottes, chemise, veste de cuir puis cape fourrée, à la ceinture l'épée, à la botte la dague. On ne savait jamais. Baiser sur le front d'un Gardon goguenard à l'idée de la sortie à venir, surtout connaissant une Tortue puis direction les cuisines, escaliers dévalés au pas de charge.

Ordres donnés du bout des lèvres devant une tasse de tisane fumante, besace passée sous sa cape, contenant à boire et quelques morceaux de viande séchée et des fruits secs avant de sortir sur le perron et de regarder les 3 enfants devant la porte. Il en manquait un, le blondinet mais après tout il finirait bien par montrer le bout de son nez. Raclement de gorge pour attirer l'attention de la maisonnée, franc sourire à voir la tenue de son ainée.

Bonjour tout le monde. Et bien tu vois que les braies te vont bien et que ce n'est pas si terrible d'en porter. Tu viens aussi Gaspard? Parfait, cela nous fera une occasion de parler un peu. Alycianne, tu n'auras pas froid ainsi? Tu sais que je peux te trouver des vêtements plus chauds au besoin.

La brune leva le nez vers le ciel qui pour l'heure était clément. Un froid soleil d'automne baignait la cour et la journée s'annonçait belle. La Vicomtesse soupira, laissant son regard flotter sur les enfants devant elle. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pris une journée ainsi? Trop longtemps à n'en point douter.


Quelqu'un a vu Karyl?


Karyl
[Maison des Alterac, à l’Aube]

Le jour n’était pas encore levé lorsque le jeune karyl ouvrit un œil et se redressa dans son lit. La nuit avait été courte mais le garnement n’avait déjà plus sommeil, faut dire qu’une ballade en forêt l’attendait aujourd’hui. L’enfant s’étira alors repoussant la grosse couverture que le tenait bien au chaud qu’il s’empressa cependant de rattraper avec hâte sous la morsure du froid qui régnait dans la chambre. Se lever devînt tout de suite moins urgent et karyl reposa lourdement la tête sur l’oreiller se recroquevillant pour chasser les frissons qui avaient envahit son corps. Tout était encore calme dans la maison, pas un bruit ne venait troubler le silence de l'aube naissante. L’idée de se refermer les yeux lui traversa alors l’esprit mais l’enfant n’était pas du genre à trainailler et il avait fort à faire avant le grand départ.

Un grommellement plus tard, le voila donc debout alors que les premiers rayons du soleil tapaient aux carreaux de sa chambre. L’enfant courra à la fenêtre un sourire au bord des lèvres puis se hâta d’enfiler sa fine chemise, ses braies et ses vieilles chausses tout en remuant pour tenter de chasser le froid hivernal qui lui mordait la peau. Habillé, il passa une main dans ses cheveux en guise de toilette et s’installa au petit secrétaire disposé contre le mur.

Karyl sorti alors vélin, plume et encrier et se mit à la rédaction de ses missives. Avec tout ce qui c’était passé il n’avait pas pris le temps de répondre à Félina, ni de prendre des nouvelles de ses amis. Tachant de s’appliquer de son mieux pour ne pas transformer son parchemin en véritable torchon illisible, l’enfant se mit alors à la rédaction de ses courriers. Tout à son travail, il n’entendit même pas les premiers se lever et ne n’est que lorsque Aléanore vînt tambouriner à la porte qu’il sursauta, raturant grossièrement son vélin par la même occasion. Karyl regarda la porte qui s’était mise à tremblé d’un regard noir puis son parchemin déchiré. Y avait plus qu’à recommencer.

Dans la maison, l’agitation devint de plus en plus forte, ca parlait, ça trottait, ça claquait, ça commandait… Bref, le branle bas de combat était déclaré. Karyl eut bien envie de descendre tout de suite mais il n’avait pas terminé sa missive. Haussant alors les épaules, il reprit un vélin. Ils n’allaient pas partir sans lui de toute manière, c’est lui qui connaissait toutes les cachettes. Ainsi rassuré quant à sa présence indispensable pour la ballade, l’enfant s’attela de nouveau à sa tâche ignorant l’agitation effervescente qui ébranlait la maison de l’autre côté de la porte.

Quelques minutes plus tard, le K final fut enfin apposé sur la dernière lettre faisant apparaître un sourire satisfait sur le visage de l’enfant qui replia le parchemin, attrapa les deux autres lettres et fourra le tout dans sa poche. Il se leva alors sans prendre le temps de rien ranger et courut à la porte qu’il ouvrit en grand avant de dévaler les escaliers en direction de la cuisine.

C’est ainsi que la cuisinière et les commis purent voir une touffe de cheveux blon,d dépassant à peine de la table, arriver vers eux et une main attraper une pomme dans le panier posé sur la dite table. Un paquet de pâtes de fruit disparut également pour rejoindre le fond de la poche de l’enfant qui courrait déjà vers la sortie après leur avoir lancé un vague « bonjour et bonne journée ».



[Devant la maison, un instant plus tard]

Chui là !!! lança-t-il en rejoignant les autres qui étaient tous déjà là semble-t-il. Le blondinet se contenta de sourire se posant aux côtés de Marie-Alice. Un petit sourire aux filles, un signe de tête pour Gaspard et l’enfant leva le nez vers la vicomtesse.

Ayé on peut aller ? Moi je suis prêt et même que j’ai pris mon briquet au cas où… Moi je sais par où c’est le mieux… vous venez ?
Puis se rapprochant de Gaspard, qu’il détailla un instant, le petit vagabond lui demanda : Tu sais faire des cabanes ? Si tu veux que je te montre et même que les filles elles pourront pas venir et après on pourra jouer à la guerre… Toi tu défendras le château et moi faudra que te le prenne…. Aller tu viens !

Et sans attendre la moindre réponse de la part de Gaspard, karyl se mit à courrir sur le chemin qui devait les conduire en forêt. L’enfant semblait épanouit, heureux. Oublié la misère qui l’avait conduit en ces lieux, le froid et les soucis, le petit bonhomme voulait seulement s’amuser et montrer qu’il était un grand aventurier. La journée promettait d’être belle et il y avait fort à faire entre la cueillette de champignons, la ballade, la construction d'un château et le plus important de tout : la grande bataille contre Gaspard et peut-être les filles… Le petit blond en avait rêvé toute la nuit de cette journée presque familiale et comptait bien en profiter un maximum.
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un simple gamin des rues...
Aleanore
Petite main pas forcément propre glissée dans la main blanche, mais qu’importe, aujourd’hui tout est permis, on l’a dit. Et de sourire à pleines dents à la fillette qui lui explique la vie des cailloux et l’intérêt de la balade, et bien oui, parce que si Marie Alice, Karyl et Maelle vont dans la forêt pour trouver des cachettes, les deux Al’ y vont pour trouver des cailloux et notamment un pour Cassian. Quand soudain le Nerra arrive et lâche sa pique, comme on parlerait du temps qu’il fait – beau soit dit en passant – et la jeune fille de le regarder, et gentiment de caresser sa joue, rabaissant ainsi le jeune garçon de 12 ans au rang de petit garçon.

-« Bucheronne ? Il faut bien que quelqu’un te défende Gaspard en attendant que tu saches te battre comme un homme. »


Sourire taquin au tout-juste adolescent en puissance, sourire qui se communiquent jusqu’aux noisettes tandis qu’elles cherchent les azurs. Loin de la rivalité entre Leandre et elle, les piques qui volent entre le Nerra et l’Alterac sont une simple façon de tester plus encore le lien affectif qui est présent entre eux, la main glisse de la joue jusqu’à la main, main blanche en suspend, à prendre si besoin est. La froide Aléanore s’offre toute entière à ceux qu’elle aime, et en parlant de ceux qu’elle aime, sa mère arrive et la mouche sur sa tenue. Sourire radieux et fier, d’un genre nouveau, d’un genre affectueux, fierté d’une jeune fille qui est ravie de plaire à sa mère même pour un détail insignifiant.

Et voilà le dernier arrivé qui.. arrive ? Et bah oui, c’est ça. Et Karyl de se lancer dans une diatribe des plus éloquentes, et partir en courant vers le chemin, et là, une illumination dans la caboche brune. Maelle ! Délaissant un instant la main d’Alycianne, la jeune fille s’élance à la suite du garçonnet, et l’attrape sous son bras comme une plume, à moitié riant, à moitié sermonnant.


-« Et moi je suis la vilaine dragonne qui te rappelle qu’il y a encore une princesse à sauver beau prince ! Maelle doit nous attendre, il ne me semble qu’on lui ait dit où on habitait tu sais ! »


Paquet vite redéposé au sol, tandis qu’elle récupère la main d’Alycianne au creux de la sienne, regard interrogatif vers la petite troupe, sourire à sa mère, et de partir d’un pas décidé vers le centre du village où se trouvent les tavernes et où une fillette les attend depuis un bon moment.

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Sous les jupons de l'Etincelle, une merveille.
Mariealice
A croire qu'il l'avait entendu puisqu'au moment où elle demanda si on l'avait vu, le blondinet arriva en courant sur le perron. Il s'arrêta tout juste pour dire bonjour et regarder les uns et les autres.

Oui oui on vient. Je te signale qu'on t'attendait là hein.

Boarf, inutile de dire qu'il n'avait pas entendu ou prêter attention vu à l'allure à laquelle il filait. Heureusement qu'Aleanore le rattrapa sous le bras, histoire de ne pas oublier qu'il manquait encore un élément à la petite troupe avant de pouvoir partir en forêt.

Bon et bien allons-y alors, tous en piste.

Elle vint prendre le bras de Gaspard, heureuse de le revoir et qu'il soit là pour cette petite sortie. Il y avait longtemps qu'ils ne s'étaient vus et encore moins parlés. Son filleul avait grandi, en taille tout du moins, en sagesse elle n'avait pas encore pu en juger mais nul doute que cela viendrait bien vite.

Alors dis-moi, comment c'était au monastère? Qu'y as-tu appris? Tu t'y es fait des amis?
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