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visite du domaine, étape 1 : poulet à la mirabelle

Mahaut
Solidement accrochées aux bras du jeune homme, elles se laissèrent guider vers l'intérieur. Non sans avoir voulu s'arrêter admirer la vue, puis pour visiter les écuries pour les poneys, puis pour la fameuse étape "cueillette de pâquerettes pour tressage de colliers printaniers". Evidemment, à cette étape succéda celle dite "oh mais c'est l'hiver y'a pas de pâquerettes ! Quel dommage ! Et si on faisait des colliers de poireaux à la place ?".
Non sans peine, Jehan réussit à les faire stopper le massacre dans le jardinet et les fit entrer dans le château.

On est présentables ? On fait quoi on dit "bonjour Dame Elayne, on a eu votre gentille invitation, on passait dans le coin, on a ramené à boire et des fleurs ?" ou on demande direct "c'est pour quand le p'tit ?" ?

Elle regarda soudain autour d'elle...

Dites voir un peu... on n'est pas dans l'entrée du domaine ici ! Nous sommes dans les parties communes... On me la fait pas, hein, je sais reconnaître une cuisine quand j'en vois une. Tenez, là, y'a une cheminée, et là, un poëlon, et là, une marmite, là, on dirait une cuisinière, bonjour madame !, et là c'est une bouteille de vin rouge à peine entamée. OOOOOOOOOOOH !

Elle se tourna vers Jehan en affichant un sourire immense.

Vous avez bien fait de nous emmener ici, c'est très accueillant. Et puis ça change des formalités habituelles hein. Tous ces "oooooooh mais j'adoooore votre nouveau fieeeef ! C'est nouveau ? Saison automne-hiver c'est d'un chiiiic !".
Là, pas de chichis, on s'installe à la table parmi les victuailles et on discute.
M'enfin ça donne soif quand même, sans vouloir le faire remarquer à haute voix.

Se rappelant qu'elle devait faire bonne impression à tout le monde, elle proposa :

Vous avez besoin d'aide pour la cuisine ? Je sais préparer plein de recettes flambées ! Et un menu n°3 délicieux !
orkaange
Ah ayé on rentrait dans le vif du sujet. Ork était un peu déçue, elle avait pas vu de poney qui lui agréait. Nan vraiment, elle imaginait pas les chevaux qu'elle avait vu avec un chapeau à plumes rose, ça n'allait pas aller avec leur teint. Fallait qu'elle en ait un blanc.. voilà.. Le blanc ça se marie avec tout, et elle allait pouvoir inventer des carapaçons de diverses couleurs très facheune, roses et verts, paillettes et plumes obligatoires.très noble tout ça.. Même qu'elle en ferait aussi pour Mahaut, quand même, payée en mirabelle... Toute à ses pensées, elle trottinait pendue, voire même gluée au bras du freluquet, quand un cri de Mahaut la réveilla

et là c'est une bouteille de vin rouge à peine entamée. OOOOOOOOOOOH !
HAAAANNN.. Mais c'est qu'on sait recevoir chez les nobles hein?? Ha pis c'est pas de la bibine non plus à ce que je vois... Bonjour madame cuisinière, zavez des godets?? Nan passque ce serait dommage de laisser perdre, ça tourne vite le vin par cette chaleur.. Non non deux suffiront, moi je peux prendre la bouteille hein?? Pas de chichis entre nous... Quoi que ce serait plus NOBLE de boire dans un verre oui.. Comme vous voudrez alors, diantre fichtre foutre.. Oh cornecul la belle cheminée que vous avez là... On doit pouvoir en faire des méchouis là dedans.. Comment?? céquouaunmécheui?? Ah alors c'est simple.. On en a fait un pendant un match de soule.. vous attrappez un mouton, vous savez, les bêtes qui ont de grandes oreilles, sont gris et font HIHAN... hein comment ça un âne?? Anatole c'est vous qui en êtes un, crénom d'une pipe..


Heureusement, Mahaut, toujours à la rescousse dévia à cet instant la conversation, devisant avec la cuisinière

Vous avez besoin d'aide pour la cuisine ? Je sais préparer plein de recettes flambées ! Et un menu n°3 délicieux !
Ah oui.. Moi je sais faire le popeuh flambé, c'est une recette qu'on a longuement mis au point avec Lynette.. Oui le chambellan du maine farpaitement, on a des relations qu'essce que vous croyez?? Vous avez du Maïs et de la mirabelle que je vous montre??
nanoue
Avec stupeur, Nanoue vit entrer dans SES cuisines, ce petit vaurien de Jehan accompagné de deux drôlesses colorées et emplumées de rose, et bien sûr, de Luna, la truffe en l'air, qui humait en connaisseuse. Elle regarda sans y croire les jeunes filles se précipiter sur un cru domaine d'Aubeterre 1427, année certes qui ne fut pas exceptionnelle mais de très grande qualité, surtout pour les marinades du gibier ramené par Gunzhausen. Ah ! Son Gunzhausen, comme elle le chérissait ! Mais revenons à ces deux friponnes qui approchaient leurs mains de la bouteille sacrée, surtout en SES cuisines.

"ON NE TOUCHE PAS !"

Sa voix avait résonné tel un olifant, à tel point que toutes les servantes poussèrent de petits cris et se regroupèrent, effrayées, dans un coin sombre de la pièce. Elles connaissaient les colères de Nanoue et préféraient être à l'écart quand elles éclataient.

La vieille gouvernante s'avança l'air menaçant, un doigt tendu vers la bouteille.

"On ne touche pas ! répéta-t-elle afin d'être bien comprise. Qui êtes-vous et de quel droit vous permettez-vous de vous approcher de cette bouteille qui ne vous est pas destinée ?"

Elle se tourna alors vers Jehan avec une soudaineté étonnante pour une personne de son âge.


"TOI ..."

Jehan fit mine de se diriger vers la sortie, dont il était très proche d'ailleurs.

"Toi, tu reste ici ! J'exige des explications ! Qu'as-tu encore inventé comme roublardise pour me voler ? Et dis à Luna de se tenir hors de porter du poulet qui marine dans l'alcool de mirabelle. Alors ... J'attends !"
Jehan
"ON NE TOUCHE PAS !"

Oh la la ! Ce n'était pas le moment de rester en ce lieu. Il était temps de s'éclipser discrètement.

"TOI ..."

Trop tard ! Pas possibilité de reculer ! Pourtant la sortie était si proche !

"Bon ... ben ... voilà ... heu ... ma gentille Nanoue ..."

- Dame Nanoue, je te prie. Et ne commence pas à jouer de ton charme, cela ne marche pas avec moi ! Alors, j'attends toujours tes explications.

- Et bien ... heu ... c'est-à-dire que ... que notre bien-aimé Comte m'a demandé de faire visiter le château à ces deux demoiselles qui attendaient depuis un trop long moment devant l'entrée avec ce triste sieur qui a le mérite de ne pas m'avoir encore adressé la parole et notre Comte il semblait bien les connaître et après être passés aux écuries pour voir s'il y avait des poneys et par le jardin pour faire des colliers de poireaux d'où le jardinier nous a chassés sous prétexte que tout était dévasté et comme elles devaient avoir soif parce qu'elles parlent tout le temps et comme j'ai un lièvre à faire cuisiner pour Dame Elayne qui a une petite santé en ce moment et comme j'avais un peu faim après ma longue promenade et ma visite guidée et puis Luna aussi elle a faim et elle est fatiguée ... bref ... j'ai pensé ..."

Jehan reprit sa respiration après avoir parlé sans reprendre son souffle. Ben, lui aussi il savait le faire, non mais !

"Ah ! Et puis, le Comte m'a dit de faire mettre un verrou, là-bas ..."

Il désigna des yeux la direction des caves.

"Surtout de toute urgence."

Petite pause en montrant une nouvelle fois du regard la direction des caves.

"Sinon, je vous présente, les Damoiselles Mahaut et Ork, ainsi que le Sieur ... heu ... le Sieur ... heu ... oh ! Cela n'a pas d'importance. Damoiselles Mahaut et Ork, je vous présente Dame Nanoue, la gouvernante de la Rabatelière et ancienne nourrice de notre Comtesse."

Grand sourire. Ouf ! Il s'en sortait bien !
Mahaut
- ON NE TOUCHE PAS !

La main tendue vers la bouteille revint illico près du corps. On ne rigole pas avec les gens qui savent crier comme ça. On les applaudit. Et après, on se barre en courant en emportant la bouteille.
Elle était en train d'évaluer la distance table-porte quand la voix redescendit d'un ton pour demander :

Qui êtes-vous et de quel droit vous permettez-vous de vous approcher de cette bouteille qui ne vous est pas destinée ?"

Elle allait répondre mais le voleur de poules fut plus rapide. Elle écouta en hochant la tête à chaque fin de phrase, pour confirmer ce qui se disait.

Voilà. C'est ça. Les écuries, parfaitement. Et le jardin, voilà. Soif, voilà, le mot est lâché.

Elle lorgna la bouteille puis, machinalement, elle suivit des yeux la direction pointée par Jehan. Elle resta soudain muette, les yeux brillants de convoitise.

*Par le Grand Machin... c'est une cave... J'en suis sûre ! Ça ressemble à une entrée de cave... J'y crois pas... On arrive et paf, on tombe sur la cave... Prends un air détaché, Mahaut, surtout ne bave pas !*

Bonjour donc ! Oui, voilà, nous sommes des invitées du comte et de sa dame, mais figurez vous que presq... que le comte nous a proposé de visiter le domaine avant de les rejoindre. Délicate attention, n'est-ce pas ?
Oh, lui, c'est Anatole, mon écrivain personnel. Faites pas attention, il boude, il fait ça tout le temps.

Dooooonc, nous visitons. Et nous sommes ravies de faire votre connaissance, Dame Nanoue. Vous avez une bien jolie cuisine. Vous permettez que je visite par là ? J'adore découvrir de nouveaux lieux...

Elle n'avait presque pas lâché la porte des yeux de toute la tirade. Sauf pour saluer quand même. Histoire d'évaluer un possible impact si elle tentait de passer en force. Mais elle n'aurait aucune chance. Rester diplomate donc...
valnor
Vite vite rejoindre Elayne pendant que les deux terreurs mettent le feu au cuisine. Valnor se faufila en toute hâte dans le hall d'entrée de la forteresse et pressa le pas pour monter quatre à quatre l'escalier en colimaçon jusqu'au appartement de la comtesse.

_________________
nanoue
Nanoue se radoucit quelque peu. Ses traits devinrent moins durs bien que ses sourcils restaient soupçonneux. Elle interrogea Jehan du regard pour avoir confirmation les dires des deux nouvelles venues. Au signe de tête approbateur du jeune garçon, elle prit le temps de réfléchir quelques secondes.

Des jeunes filles invitées par le Comte, alors qu'elle n'était pas avertie ? Voilà qui n'était pas du genre d'Elayne d'omettre ce genre de détails. Mais, en y réfléchissant bien, il n'était pas étonnant que, dans son état, la douce ait certainement oublié cette venue. En outre, ces damoiselles semblaient connaître du beau monde dans le milieu de la diplomatie, ancien domaine de prédilection d'Elayne. De plus, cette Mahaut avait de la distinction dans ses paroles ... seulement dans les paroles parce que sa tenue particulièrement ... rose n'était pas du meilleur goût. A moins que ce ne soit la dernière mode d'une ville ou d'une contrée lointaine. Il circulait tellement de personnes étrangères et bizarres en ce domaine qu'il ne fallait plus s'étonner de rien. Quant à Ork, elle n'était du même acabit que sa compagne même si sa tenue rose laissait à penser qu'elles avaient toutes deux un lien commun. Elle semblait plutôt portée sur l'art culinaire, ce qui n'était pas pour déplaire à Nanoue.

La gouvernante décida de passer outre tous ses soupçons et d'accueillir comme il se devait les deux invitées. Quand Mahaut fit mine de se diriger vers l'entrée des caves, elle eut un sursaut d'indignation.

"Mes Damoiselles, ce lieu n'est point digne de votre condition et je ne comprends pas que Jehan vous ait conduites jusqu'ici alors que vous pourriez vous détendre en ce moment en le grand salon."

Elle se tourna vers Jehan.

"Jehan, accompagne donc nos invitées. Je vais donner des ordres afin que meilleures boissons que celle-ci, destinée à la cuisine, et collation vous soient offertes, en attendant la venue de nos maîtres."

Elle s’approcha d’Ork et lui demanda discrètement.

"Chère Damoiselle, vous qui semblez porter sur l'art culinaire, seriez-vous assez aimable pour me donner, à l’occasion, la recette du poulet flambé au maïs et à la mirabelle. Je ne la connais pas et cela me serait vraiment très agréable."
orkaange
La cave... Mahaut l'avait repéré.. Bon plan un.. Faire diversion.. ça allait pas être facile avec le dragon de cuisinière mais la blonde et la brune avaient plus d'un tour dans leur sac.; Elles avaient déjà été à ça de piquer la solde de l'ost pendant l'avant dernière levée de ban, alors spas une cave gardée par un freluquet et une vieille bougon qui allait leur faire peur quand même...


"Chère Damoiselle, vous qui semblez porter sur l'art culinaire, seriez-vous assez aimable pour me donner, à l’occasion, la recette du poulet flambé au maïs et à la mirabelle. Je ne la connais pas et cela me serait vraiment très agréable."
Ah.. une occasion.. Immédiateant, la blonde sauta sur l'occasion, retenant Mahaut qui suivait avec réticence le petit jeune au chien


Mais comment donc très chère dame Nanoue, je peux même vous faire une démonstration ici même.. Mahaaaaut, va chercher le poulet.. Oui oui celui de Barbezieux AOC qu'on a amené en cadeau pour presq.. euh.. nos hôtes.. Fi donc palsambleu, c'est qu'on sait vivre nous..Ha et ramène la mirabelle, à moins que dame Nanoue en ait de la meilleure que la tienne?? pas de réactions, je prend donc ça pour un non.. Asseyez vous accorte cuisinière, et ouvrez grand vos yeux et vos oreilles.. Et ha oui j'oubliais..préparez nous un seau d'eau, au cas ou.. nan passque des fois ça tourne mal cette recette, certaines tavernes limousines en ont fait les frais, quand on mettait au point notre recette. Mais je vous vois pâlir voire blémir.. J'vous sert un petit verre, ça ira tout de suite mieux.. Ah revoilà Mahaut.. Donc Mahaut, tu feras les bras, et moi la tête.. Nous allons décomposer la recette..
Tout d'abord, prenez le poulet.. Coupez lui la tête et plumez le.. Han mahaut, leve le petit doigt en plumant, comme on te l'a appris chez les soeurs, ça fait quand même plus NOBLE.. Pendant ce temps, pour être sur de la qualité, goutez la mirabelle.. Je vous monte moi même, ce passage de la recette conditionne tout le reste.. J'en donne aussi à Mahaut, mieux vaut deux avis que un seul,n'est ce pas?? On est que des humains, on est faillibles hihihihihihi peste palsambleu

Ce disant, Ork s'emparait d'une bouteille,le petit doigt en l'air, toujours, tout en tendant une deuxième à Mahaut, sous l'oeil effaré de la cuisinière..
Mahaut
Désespérée, elle voyait ses rêves de se pochtronner bien au chaud s'évanouir. Même en s'imaginant courir et renverser la Nanoue, elle ne pourrait pas rester indéfiniment dans la cave. D'autant plus qu'elle ne savait pas ce qu'elle valait. Non parce qu'à Barbezieux, elle avait eu des surprises hein. A croire que les nobles ne buvaient que de la piquette. A l'annonce d'une collation, elle suivit Jehan, résignée.
Mais le Grand Machin est plein de mansuétude. Orka reprit les choses en main.

Mahaaaaut, va chercher le poulet.. Oui oui celui de Barbezieux AOC qu'on a amené en cadeau pour presq.. euh.. nos hôtes..

Sans plus attendre, elle sortit de la cuisine. Elle eut à peine le temps d'entendre de ramener de la mirabelle. Donc, prendre un poulet, le zigouiller et le plumer. Fastoche. Fastoche. Hyper fastoche. Sauf la phase "zigouiller" le poulet. Nan mais foutredieu, quoi, elle ne s'était pas emm... depuis des mois à les élever pour les zigouiller non plus ! Oui, bon, l'effectif avait été considérablement réduit, surtout après les expériences culinaires de Lynette. Mais quand même quoi ! En plus, elle avait fort habilement rattrapé la chose. Le coup de peindre de fausses poules, c'était un coup de génie.

Néanmoins, elle ne pouvait se résoudre à en sacrifier une. Interdite, dans la cour, elle regarda autour d'elle. Ils devaient bien avoir un poulailler ici. Ah oui, sur le côté, là bas ! S'approchant vivement, elle attrapa une poule rousse bien dodue et récupéra une bouteille de mirabelle dans la charrette.

Satisfaite, elle revint en courant vers la cuisine. En secouant la poule, histoire de l'assommer à moitié, pour lui éviter la souffrance, naturellement.

Tout d'abord, prenez le poulet.. Coupez lui la tête et plumez le.. Han mahaut, leve le petit doigt en plumant, comme on te l'a appris chez les soeurs, ça fait quand même plus NOBLE..

Elle prit le poulet et... non, même une poule classique, ça lui faisait quelque chose. Elle la tendit à Anatole.

Faites-le, Anatole. Un coup sec.
Mais vous n'y pensez pas ! Je... Je ne peux pas faire ça !
Allons, vous venez du Limousin, vous êtes habitué à pire.
Mais je ne vous permets pas ! On est éduqués, nous, pas des barbares.
Bon, redonnez moi ça, Anatole, vous êtes vraiment une femmelette.
J'ai des principes c'est tout.
Femmelette.
Je vous dis que j'ai des principes. Forcément, vous ne savez ce que c'est, vous.
Femmelette quand même.

Elle tordit le coup à la poule en tâchant de ne pas y réfléchir. Une fois la chose faite, elle commença vivement à plumer la bestiole. Avec le petit doigt en l'air, effectivement. Malgré les plumes qui s'envolaient tout autour d'elle, au point de s'accrocher à ses vêtements et cheveux, elle souriait à la cuisinière.

Vous allez voir c'est une recette excellente ! On l'a faite plein de fois ! C'est toujours un succès. tout le monde est toujours très content.

"Surtout quand on arrive à éteindre le feu"pensa t-elle.

Pendant ce temps, pour être sur de la qualité, goutez la mirabelle.. Je vous monte moi même, ce passage de la recette conditionne tout le reste.. J'en donne aussi à Mahaut, mieux vaut deux avis que un seul,n'est ce pas?? On est que des humains, on est faillibles hihihihihihi peste palsambleu

Ah oui, important ! Toujours s'assurer de la bonne qualité des produits ! Oh, juste un doigt, Orka, je suis une damoiselle voyons hihihihi ! Non mais plus que ça quand même. Pas plus haut qu'un doigt. Voilà, à la verticale. Goûtons.

Aaaah ! délicieux ! Fruitée comme il faut ! Ça sera parfait ! Bon, alors il faut copieusement arroser la volaille. Mais il faut la vider d'abord. Anatole ? Ça alors, c'est marrant, vous êtes tout vert. Bon, jeune homme, tenez, videz la poule pendant qu'on prépare le maïs.

Elle tendit la poule à Jehan et se resservit un verre. Plus question de bouger de là. D'autant que la porte de la cave était toujours ouverte.
Jehan
Jehan, qui pensait une nouvelle fois pouvoir s'échapper discrètement, fut pris dans le tourbillon de la recette du poulet à la mirabelle. D'ailleurs toutes les servantes des cuisines avaient été envoutées par le flot de paroles qui se déversaient de la bouche des deux visiteuses et semblaient hypnotisées par leurs gestes. Même Nanoue restait sans voix ! Jamais il n'avait vu un tel état d'agitation en ces lieux, pourtant d'ordinaire les plus animés du château. Même au cours du mariage des maîtres de maison, ou de la venue de la cousine du Comte. Très belle jeune fille en l'occurrence. Lui-même restait sans voix, assistant au spectacle. Quand soudain il se retrouva avec un poulet à vider entre les mains. Il regarda ahuri la bête puis jeta un regard désespéré à Nanoue. Peut-être arriverait-elle à le sauver de cette situation ridicule ?
nanoue
Nanoue n'avait dit mot mais observait en spécialiste. Que voilà des jeunes filles comme elle les aimait ! Dynamiques, entreprenantes, consciencieuses. Si elles n'avaient pas été des invités, elle leur aurait certainement demandé de venir travailler au château. Elles valaient cent fois toutes les servantes et servants du domaine. Quelle rapidité dans la réflexion, quelle précision dans le geste, quel sens de l'initiative ! La gouvernante se prit à rêver d'une équipe du même style, d'une équipe idéale. Un peu moins bavarde, certes, afin de ne pas troubler la quiétude des lieux. Quel dommage ! Vraiment quel dommage !

Le poulet entre les mains de Jehan la sortit de son état de songes. Elle revint très vite à la réalité.

"Halte là, mes Damoiselles ! Point de sacrilège avec une pareille volaille ! Laissez-moi faire."

Elle prit le poulet, poussa Jehan et s'installa confortablement pour commencer à vider la bête charnue. Belle gallinacée ! Aussi grasse que celles du poulailler du château. Avisant la bouteille de mirabelle qui se vidait, elle sourit.

"Je pense que je mériterais bien de goûter à ce breuvage avant que d'en arroser le poulet. Juste pour estimer sa saveur, bien sûr !"

Elle rit de bon coeur et se mit en besogne. Ces jeunes filles lui plaisaient particulièrement.
Mahaut
Une cuisine, un truc qui cuit et qui sent bon, à boire et personne qui vous crie dessus... Elle allait finir par y prendre goût. Mais est-ce que c'était NOBLE de rester dans une cuisine ?

Perdue dans ses pensées, elle releva la tête quand la cuisinière lorgna la bouteille.

"Je pense que je mériterais bien de goûter à ce breuvage avant que d'en arroser le poulet. Juste pour estimer sa saveur, bien sûr !"

Ah avec plaisir ! J'en ai d'autres dans la charrette en plus.

Elle lui servit un bon godet de mirabelle et lorgna vers la porte de la cave.
Patience, patience. D'abord, s'assurer de la bonne volonté des gens de la maisonnée. C'est que si tout se passait bien, elles seraient amenées à les côtoyer un moment. Enfin, si Elayne ne...

Ah tiens, dites nous donc, Dame Nanoue, nous connaissons assez peu Dame Elayne... Vous, vous devez bien la connaître, non ? Est-ce qu'elle aime les surprises ?
nanoue
Nanoue avait souri d'un air approbateur quand Mahaut lui avait versé la rasade de mirabelle. Quelle couleur que cette liqueur ! Elle avait interrompu sa tâche pour siroter le breuvage. Quel nectar ! Il faudrait qu'elle arrive à s'en procurer une bouteille afin de la partager avec Gunzhausen dans leurs rares moment d'intimité. Le vieux prévôt appréciait lui aussi les bons produits. Donc s'assurer de la sympathie des deux donzelles. Elle claqua la langue.

"Fameux !"

Elle reprit son ouvrage avec allant. Les servantes, voyant l'orage passer, vaquaient maintenant à leurs besognes, tout en jetant des regards étonnés aux deux jeunes filles et en chuchotant entre elles. Il était curieux que des invitées visitent les cuisines et encore plus de les voir préparer un plat. Quoique la Comtesse aimait à venir faire des pâtés aux pommes pour son noble époux ! Mais elle, elle était maîtresse des lieux.

Ah tiens, dites nous donc, Dame Nanoue, nous connaissons assez peu Dame Elayne... Vous, vous devez bien la connaître, non ? Est-ce qu'elle aime les surprises ?

Nanoue regarda Mahaut les yeux pétillant.

"Qui n'aime pas les surprises, gente Damoiselle ? Par Aristote, ma petite Elayne ... heu ... pardon ... Dame Elayne a bien besoin de se changer les idées et une surprise agréable lui fera le plus grand bien. Elle n'a jamais eu beaucoup de bonheur dans sa vie, à part bien sûr notre bon Comte. Ces dernières semaines ont été éprouvantes et sa grossesse n'arrange rien. Mais je suis sûre que votre visite lui changera les idées."

Elle baissa la voix.

"Vous avez une surprise pour elle ? Mettez donc moi dans le secret et je vous promets que je ne vous trahirai point."

Petit clin d'oeil.

"Oh, le beau foie ! Vous avez vu ? Belle bête que vous nous avez amenée, mes Damoiselles !"

L'air ravi, elle soupesa dans sa main le morceau bien sanguinolent.
Jehan
Débarrassé de cette volaille ! Ouf ! C'était une bonne chose. Jehan jeta un regard haineux à Mahaut et à Anatole le pleutre, et se dit qu'il serait quand même temps d'emmener ce beau trio en un autre lieu avant que les cuisines ne deviennent un champ de bataille. Quoique avec toutes les plumes qui volaient encore, elles n'étaient pas loin d'y ressembler. De plus les regards que lançait Mahaut du côté de la cave ne présageaient rien de bon.

Jehan fit un bref tour d'horizon de la situation. Tout le monde semblait à son aise. Même Luna attendait sagement assise auprès de Nanoue qu'un morceau de viande tombe malencontreusement près de sa gueule. C'était hallucinant ! Comme si les nouvelles venues faisaient partie de la famille ! Il fallait reprendre les choses en mains sinon le Comte Valnor allait le tuer. Laisser faire la cuisine à des invitées ! Il profita que Nanoue admirât son foie pour tousser et dire d'une voix posée mais forte.

"Mes Damoiselles, si nous passions à la visite d'une autre partie du château ?"
Mahaut
Je vais me resservir un verre. Quelqu'un en veut ? Allez, je ressers tout le monde. C'est fête après tout.

Etendant ses pieds sous la table (oui parce qu'elle les aurait bien mis SUR la table mais quelque chose lui disait que ça passerait mal) (et pis en houppelande, pensez si c'est pratique...), elle tendit un plein verre à la cuisinière.

"Vous avez une surprise pour elle ? Mettez donc moi dans le secret et je vous promets que je ne vous trahirai point."

Là encore, quelque chose lui disait qu'il valait mieux ne pas tout dévoiler d'un coup (un conseil de Mme Makrel, ça). Elle fit un grand sourire à Nanoue.

Oh, pas vraiment, en fait... Bon, elle ne savait pas qu'on venait aujourd'hui, mais elle nous a invitées, donc ce n'est pas vraiment une surprise. On a pris des fleurs, ça lui plaira ? Et une bouteille pour le comte. En fait je parlais plus en général. Si on jour on voulait lui faire une belle et grande surprise, ça lui plairait ? Parce qu'il y a des gens qui n'aiment pas, hein ! Les grosses, grosses mais alors grosses surprises...

Elle tenta de paraître détachée et but son verre en regardant les mains expertes s'emparer de l'intimité du poulet.

Oh quelle merveille ! On fera du foie gras avec ! Avec du vin blanc liquoreux, c'est merveilleux ! J'en ai dans mes réserves ! Bon, la bête est vidée, il faut la faire tremper dans la mirabelle. Oh y'en a presque plus ! Cornegidouille !


Elle regarda Jehan qui tentait désespérément de reprendre en main la situation.


"Mes Damoiselles, si nous passions à la visite d'une autre partie du château ?"

Naturellement mon brave ! La cave nous tend les bras ! Et il nous faut une bonne bouteille pour compléter le plat ! Laissez-moi faire, je suis experte en organisation de cave !

Vacillante, elle se leva et avança d'un pas qui se voulait assuré vers la cave. Une autre partie du château ? Mais bien sûr qu'elle était prête pour la visite ! Plutôt deux fois qu'une !

Rassurez-vous, mon brave, je saurai en resortir à temps pour rencontrer Dame Elayne. Mais à ce que j'ai cru comprendre, pres... le Comte semblait pressé d'avoir un tête à tête avec elle. C'est bien naturel après tout, la guerre, toutes ces choses horribles à oublier... *soupir*

Bon, allez, je vous ramène de quoi finir le repas !
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