Mirabelle pour un poulet

Jehan

Tout en maugréant, Jehan avait conduit Mahaut et Ork au fond de l'immense cuisine voûtée du château et les avait invitées à rejoindre les caves par un escalier en spirale situé à côté d'une petite tour qui servait de garde-manger d'où il avait allumé un flambeau.

Les caves étaient fraîches et humides, en terre battue. Jehan rompit la pénombre en enflammant les divers flambeaux disposés à intervalles réguliers sur des piliers ronds en granit taillé, ornés de chapiteaux supportant les arcades. Au fur et à mesure de leur avancée, d'innombrables tonneaux de toute forme apparurent. On pouvait voir sur chacun d'eux un petit écriteau avec une date et un nom : Bergerac 1450, Cahors 1445, mais aussi Pomerol 1427 ou bien Beaune 1433, Chinon 1453, Saint Joseph 1448 ... Enfin de toutes les couleurs, de toutes les années et pour tous les goûts.

Jehan marchait d'un pas rapide.

"La particularité de ces caves, c'est qu'elles conduisent à un souterrain où se trouve une excellente source à fleur de terre, à l'usage de la cuisine et des bains. Un large bassin y a été aménagé pour retenir cette eau pure. Un système de seau sur poulie descend par une trappe des cuisines. La source est alimentée hiver comme été et un ingénieux système de petits canaux en pente douce, emprunté aux romains, fournit diverses autres parties du château pour tous les usages domestiques."

Il connaissait si bien ces caves qu'il n'avait aucun mal à s'y diriger.

Mahaut

Un truc pénible quand on veut jouer aux filles bien élevées, c'est qu'on ne peut pas crier de joie sans avoir une bonne raison, une raison acceptable socialement. Pour Mahaut, accéder aux caves c'était hautement acceptable pour un cri de victoire mais elle se souvint des leçons que divers nobles lui avaient apprises en taverne.
"On ne met pas les doigts dans le nez, sauf dans celui des adversaires."
"on sourit poliment, on ne donne pas de grandes tapes dans le dos, sauf dans celui des bons amis. Ou des adversaires. Des fois c'est les mêmes, faites gaffe"
"On évite de montrer son penchant pour l'alcool en public, surtout quand on est une fille. En plus, c'est un coup à se faire piquer ses réserves. Par ses adversaires. Ou ses amis."
"Non, vraiment, on ne force pas les gens à vous épouser, ça ne se fait pas."
"Non, "Aaaaarggggh" ne veut pas dire "oh oui je me réjouis de vous revoir". Aaaaargggh n'est un terme acceptable que quand il est prononcé par les ennemis."
"Voulez-vous me lâcher la jambe, je ne vous anoblirai pas tudieu !"

Force était de reconnaître qu'ils devaient vraiment pas s'amuser tous les jours. Elle resta donc silencieuse le temps de descendre dans les caves. Et tandis que Jehan leur présentait l'espace, elle ouvrit grand la bouche. Ce qui ne se fait pas, adversaires ou pas.

OH MON DIEU ! Il faut que je m'évente, qu'ai-je fait de mon éventail ? Oh la la. Orka ! Ils ont une vraie cave ! regarde, là ! Un Pomerol 1427 ! Je vais devoir m'agenouiller et remercier le Grand Machin. Je suis très croyante et là, j'ai l'impression d'assister à un miracle. OH ILS ONT MÊME UN CHINON ! Quelle année ? Attendez, il faut que j'aille voir ! 1453... Laissons le vieillir un peu... Oh là, un Bourgueil ! En Bourgogne ils ont quoi ?

Sans même plus écouter la visite, elle courait devant les étagères, dévorant des yeux les écriteaux des yeux. Quand elle parvint devant un Jurançon 1437, elle attrapa la bouteille avec précaution et la serra contre son cœur.

C'est toi et moi contre le monde entier, toi seule à mes côtés, pour des années entièèèèèreseuh... Orka rgearde ils ont un... AAAAAH ! Mais il y a de l'eau ici ! Quelle horreur ! C'est... C'est piégé ! Ne faisons pas de mouvements inconsidérés. Je comprends mieux. On tente de nous abattre.

Jehan

Sans se soucier de savoir qui le suivait, Jehan continuait à avancer tout en commentant la visite. Il voulait se débarrasser au plus vite de ce qui devenait au fil des heures une véritable corvée. Il n'avait maintenant qu'une hâte, laisser les deux invitées en compagnie de ses maîtres. Il venait donc de décider, en descendant dans les caves, d’expédier le tour du domaine. Il sentait intuitivement que ces furies allaient lui apporter des ennuis s’il restait trop longtemps avec elles.

"Les tonneaux et bouteilles sont classés par région et millésime. Les liqueurs se situent au fond des caves. Ici vous trouverez tous les crus du Périgord-Angoumois. Là nous passons devant la région de la Guyenne. Remarquez combien le domaine possède des crus de cette province. Un souvenir des expéditions du Comte qui apprécie fort ces vins. Passons rapidement sur les tonneaux des pays de la Loire. il y en a tant que je serais incapable de tout vous citer. Heureusement que nous avons un excellent maître de chai. Il tient un registre de tout ce que vous voyez. Nous allons d’ailleurs certainement le rencontrer. Puis voici …"

Un cri soudain.

C'est toi et moi contre le monde entier, toi seule à mes côtés, pour des années entièèèèèreseuh... Orka rgearde ils ont un... AAAAAH ! Mais il y a de l'eau ici ! Quelle horreur ! C'est... C'est piégé ! Ne faisons pas de mouvements inconsidérés. Je comprends mieux. On tente de nous abattre.

Jehan se retourna brusquement et vit Mahaut, horrifiée, qui tenait, serrée contre son cœur, une précieuse bouteille. Ne cherchant pas à savoir de quel cru elle provenait, il se précipita pour la lui arracher. De là s’en suivit une lutte acharnée, l’un cherchant à récupérer le bien de son maître, l’autre à le conserver jalousement. Jamais caves n’avaient connu aussi terrible bataille.

"Malheureuse ! Que faites-vous là ? Reposez immédiatement cette bouteille ! Elle ne vous appartient pas. C’est de la mirabelle que nous sommes venus chercher et non du vin. Si jamais le maître de chai nous voit, je suis perdu … Han ! … Mais lâchez-la … Han ! … Ah, et vous la copine, ne vous en mêlez point … Hé … Mais c’est de la pure lâcheté ! A deux contre un ! … Je vais vous faire voir qui est l’homme icelieu … Aïeeeeeuh … Maudites donzelles … Vais vous apprendre …."

Une morsure dans le bras de Jehan lui avait fait lâcher prise. Mais il revenait de plus belle, sa colère faisant décupler sa force.

valnor

[des pas se font entendre que les intrus se fassent petits]

Le Comte pressa jusqu'à la porte de la cave suivit de près par Gontrand qui n'en finissait de pester car sa superbe tenue avait été entièrement ravagée par la pluie diluvienne. D'une main le Comte lui indiqua d'ouvrir les portes de la réserve qui donnait menait aux caves. La Réserve était vaste même si en ces temps d'hiver de nombreuses victuailles y avaient pris place.
Gontrand sorti tant bien que mal une grande clef de fonte et la fit tourner dans un astucieux système miaulant des cliquetis. Une fois libérée la porte s'ouvrit et Gontrand prit la peine d'ouvrir en grand les deux battants.

Le reste de la troupe les rejoignit alors que le Comte déjà à l'intérieur passa une revue rapide des biens qui s'y trouvait.

- Faites entrer la charrette jeune homme lança-t-il à l'envoyé de Mussidan.
Vous allez faire décharger ici et nous descendrons le tout à la cave pour l'échange.

_________________

Mahaut

Non mais lâchez-moi grosse bruuuute ! AIEUUU ! N'y touchez pas vous allez la briser ! Mais lâchez çaaaa euh ! M'enfin vous êtes vexant, faites moi confiance un peu, quoi !

Un rire soudain retentit.

Anatole, cessez, voulez-vous ! Je ne sais pas pourquoi vous riez mais manifestement ça n'aide en rien ! Bon. J'vous préviens, je mords !

Les cris n'y faisaient rien, le jeune homme paraissait déterminé à reprendre la bouteille. C'était sans compter sur la détermination tout aussi forte de Mahaut, bien décidée à garder le précieux breuvage sous son bras. Avec Orka qui avait sauté sur le dos de Jehan pour le retenir, elle tentait des coups de pieds dans les tibias et des petites claques sur les joues. Un truc très énervant en général. Mais Jehan continuait de se battre (comme quoi il mérite du respect).

Le problème quand on se bat n'importe comment, c'est que, fatalement, ça finit par virer en catastrophe. Jehan fit soudain un geste malencontreux. Ou alors ce fut Mahaut, mais de toute façon, elle refusera de le reconnaître alors gagnons du temps et mettons tout sur le dos du page.

*CLING*

Le visage figé sous l'horreur, Mahaut vit la bouteille heurter le sol et les gouttes jaillir et se répandre sur sa houppelande.

NOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
Ma bouteille ! Espèce de monstre ! Elle était parfaite à consommer ! Ça, vous me le paierez !

Les larmes lui montèrent aux yeux. Et pour une fois c'était sincère. Elle regarda Jehan qui s'était arrêté, horrifié. Elle lui rebalança un coup dans les tibias.

Alors vous ! *snif* Vous ! *snif* Vous ne respectez donc rien ?? Ni les poules ni le vin ! *snif* Mais quel genre d'homme*snif* êtes vous donc ! Pis ma houppelande *snif* est toute sale !

Des pas retentirent soudain. Paniqué, Jehan leur fit signe de se taire. Désespérée, Mahaut regardait le sol, hésitant à se pencher pour tenter de boire les dernières gouttes. Mais le sol en terre battue avait déjà tout absorbé. La voix de Valnor retentit au loin, mais elle pleurait trop pour entendre. Oui, bon, d'accord, c'est aussi qu'elle réfléchissait si en tordant sa houppelande, elle parviendrait à récupérer une gorgée de Jurançon. Nan mais c'est vrai quoi, gâcher un truc pareil...

ioz

L'avantage d'avoir une charette avec un cheval attellé était le poid de charge qu'on pouvait enmagasiner et non la vitesse.
Le cheval faisait encore des siennes et sous une pluie qui ne faisait que s'intensifier le travail était vraiment pénible. Au lieu d'avancer droit la fichu bête ne faisait qu'allait de travers et la cour qui séparait les deux endroits commencait à avoir des flaques. Après maintes péripéties, l'adolescent et sa cargaison arrivèrent à l'abrif, sauf mais pas sains. Le jeune homme était maintenant trempé jusqu'aux os et faisait *floc floc* dans ses bottes.
Il regarda le garde ouvrir les portes et attendit un peu avant de faire avancer le convoi comme le demander le comte.
L'adolescent entreprit alors de détacher les cordes qui retenait les deux tonneaux et les laissa rouler doucement avant de les imobiliser quant il entendit un bruit provenant des caves.

Vous n'entendez pas quelque chose vous ?

orkaange

Le plan était simple et bien rodé.. Mahaut distrayait le jeune crétin qui leur servait de guide, pendant que Ork faisait main basse sur tout ce qui pouvait ressembler à une bouteille digne de ce nom. Nan passque Mahaut elle était forte pour détourner l'attention... Ork avait installé sous sa houppelande un ingénieux système de porte bouteilles, attaché autour de la taille, qui pouvait en contenir jusqu'à 15. Bon le seul souci était que ils allaient tous la trouver brusquement grossie.. Faudrait trouver rapidement une excuse, mais on aviserait à ce moment là. La deuxième faille du plan était Mahaut.. fallait pas qu'elle craque, et surtout qu'elle fasse confiance à la blonde... Mais ce qui devait arriver arriva..

C'est toi et moi contre le monde entier, toi seule à mes côtés, pour des années entièèèèèreseuh... Orka rgearde ils ont un...

"Malheureuse ! Que faites-vous là ? Reposez immédiatement cette bouteille ! Elle ne vous appartient pas. C’est de la mirabelle que nous sommes venus chercher et non du vin. Si jamais le maître de chai nous voit, je suis perdu … Han ! … Mais lâchez-la … Han ! …

Au ralenti (voui comme dans les films d'action, quand le héros il sauve l'héroïne et qu'ils s'embrassent à la fin au milieu des décombres de la ville quie le super héros a fait exploser pour sauver la blondasse qu'il veut se faire ), la baleine se retourne, et d'un coup d'oeil jauge l'horreur de la situation .. Mahaut agressée par le jeune crétin, mais surtout.. Oh oui surtout.. ALLEEEERRTEEEEUH ROUGEEUH.. UN JURANCON EN DANGEEEERRR... Se souvenant des précieux conseils de paman, la m'man de Mahaut "le seul moyen de faire lâcher un homme ma p'tite, c'est de l'attaquer aux parties molles" la baleine fonce dans la mélée, un peu gênée par sa ceinture bouteille... Mais au fait c'est quoi les parties molles??.. Coup d'oeil pour juger de l'anatomie de Jehan ... ha le menton... Il a un double menton qui tremblote le garçon.. A son âge chienne de vie quand même...Bref spas le sujet, chacun fait avec ce qu'il a .. La blonde fonce les dents en avant, ratant le menton et s'écrasant sur le tas.. Et là c'est le drame
*CLING*

NOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
Ma bouteille ! Espèce de monstre ! Elle était parfaite à consommer ! Ça, vous me le paierez !

Alors vous ! *snif* Vous ! *snif* Vous ne respectez donc rien ?? Ni les poules ni le vin ! *snif* Mais quel genre d'homme*snif* êtes vous donc ! Pis ma houppelande *snif* est toute sale !

Les deux mains sur la bouche, les yeux écarquillés, Ork contemplait le désastre.. Mahaut pleurait, la précieuse bouteille s'écoulait en filets un peu partout dans la cave, et le page était rouge de colère.. spectacel de désolation.. Elle avait rarement vu pire..

- Faites entrer la charrette jeune homme Vous allez faire décharger ici et nous descendrons le tout à la cave pour l'échange.

Cette voix.. Presque père?? Ha ben il allait voir le jeune crétin .. haaan comment qu'il allait se faire enguirlander lui.. La hooonte et tout.. Ork se ressaisit, et se précipita vers l'entrée de la cave, accompagnée toujours d'un tintement de bouteilles suspect

Presque pèèèèèèreeeeuh... C'est un drame.. que dis-je.. Une catastropheeeeuh.. Ya le jeune crétin qui a cassé une bouteille.. Et Mahaut a voulu l'empécher de se servir et il a tout sali sa houppelande.. Pis en plus, il a un double menton qui tremble, et moi j'dis c'est louche ça .. Il doit discrétement piquer dans la cave...Tu .. euh vous allez le punir hein?? Foutredieu, cet homme mérite le pal.. voire même la roue.. Voire même les deux, hein? Ca nous fera un pestacle *se rappelant qu'elle devait avoir l'air noble.. Stoppe net devant son popa, esquisse une révérence ponctuée de cling et clang* Et euh mes hommages papa.. Vous allez bien?? Oh mais que vois-je fichtre fi donc et tout le toutim..des tonneaux qui roulent vers nous...Fallait pas père.. Non vraiment c'est gentil... ooooh regardez un tonneau qui parle.. Ca faisait longtemps que j'en avais pas entendu un.. Ha nan ya un messire derrière.. 'chantée moi c'est Ork.. Ca m'étonnait aussi passque d'habitude les tonneaux ils demandent pas si on entend du bruit.. Moi d'habitude, ils me disent.. "vieeens.. bois moi.. tu iras mieux après.. Ca vous arrive jamais à vous??

valnor

Vous n'entendez pas quelque chose vous ?

*CLING*

NOOOOOOOOOOOOOOOOOON !........

Le Comte n'eut pas le temps de répondre qu'un cri s'échappa de la cave attenante séparée de la réserve par une simple porte. Baudoin et les deux autres gardes main sur leurs pommeaux d'épée se ruèrent vers l'entrée de la cave.

Aubeterre regarda la porte et malgré l'atténuation que la porte en bois massif avait procuré il reconnut le timbre d'une voix plus que connue. Elles étaient là, à l'endroit même où il ne voulait sûrement pas les voir, mais comment ? Un moment interdit, il laissa passer Baudoin passer et ouvrir la porte de la cave et leur emboîta le pas, bien décidé à savoir comment elles avaient trouvé le chemin de sa précieuse cave.

- Hola qui va là ! cria Baudoin en pénétrant la cave, les deux autres gardes se répartissant de part et d'autre du Sergent épée à la main.
Deux jeunes femmes leur faisait face, l'une brune pleurant, un reste de bouteille brisé à la main dont le contenu rubicond se répandait lentement sur la terre battue. L'autre, blonde ignorant la garde s'adressa au Comte qui entrait à son tour dans la pièce.

Presque pèèèèèèreeeeuh... C'est un
drame.. que dis-je.. Une catastropheeeeuh.. Ya le jeune crétin qui a cassé une bouteille.. Et Mahaut a voulu l'empécher de se servir et il a
tout sali sa houppelande.. Pis en plus, il a un double menton qui tremble, et moi j'dis c'est louche ça .. Il doit discrétement piquer
dans la cave...Tu .. euh vous allez le punir hein?? Foutredieu, cet
homme mérite le pal.. voire même la roue.. Voire même les deux, hein?
Ca nous fera un pestacle *se rappelant qu'elle devait avoir l'air noble.. Stoppe net devant son popa, esquisse une révérence ponctuée de cling et clang* Et euh mes hommages papa.. Vous allez bien?? Oh mais que vois-je fichtre fi donc et tout le toutim..des tonneaux qui roulent vers nous...Fallait pas père.. Non vraiment c'est gentil... ooooh regardez un tonneau qui parle.. Ca faisait longtemps que j'en avais pas entendu un.. Ha nan ya un messire derrière.. 'chantée moi c'est Ork.. Ca m'étonnait aussi passque d'habitude les tonneaux ils demandent pas si on entend du bruit.. Moi d'habitude, ils me disent.. "vieeens.. bois moi.. tu iras mieux après.. Ca vous arrive jamais à vous??

Tous les regards se tournèrent vers le Comte dont la première réaction fut.

- Oui je vais bien... Mais, mais que faites-vous ici ? là, dans ma cave ? regardant avec insistance Jehan en contre fond. Je t'avais dis le Grand Tour ! pas par la cave ! tu ne te rends pas compte du danger pour les crus !

Raoul tapa dans les côtes de Baudoin et tout bas demanda au Sergent d'Armes.

- J'a bien ourdé, les donzelles, elles ont beuglé presque père et papa à Sa Grandeur ? Non ?! Le sergent les yeux écarquillés ne prit même pas la peine de le regarder et répondit d'un signe de tête lui confirmant ce qu'il avait entendu.

Le Comte avait prit un intonation plus ferme à l'égard des trois visiteurs impromptus.

- On va régler plus tard, vous ne perdez rien pour attendre tous les trois. Filez immédiatement dans le grand salon et vous m'y attendez séant ! Sa voix n'appelait pas d'autre réponse qu'une totale obéissance.

Gunzhausen qui était arrivé en dernier, âge oblige, prenant conscience de se qui se passait, s'avisa de remettre un peu d'ordre.

- Baudoin ! komm hier ! Va décharger la charrette avec tes deux incapables et aide der junge Mann pour l'échange !

Baudoin et les deux gardes obtempèrent, et il s'adressa à l'envoyé de Mussidan.

- On descend les tonneaux !

Le Comte avait croisé les bras sur sa poitrine et avait pris un air plus que sombre en regardant l'équipée des trois acolytes prendre la sortie de la cave. Cling clang !

- Orkaange ! lança-t-il sans même la regarder ...mes bouteilles restent ici ! Ou faut-il vous faire fouiller par la soldatesque ?

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Jehan

*CLING*

NOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
Ma bouteille ! Espèce de monstre ! Elle était parfaite à consommer ! Ça, vous me le paierez !

Alors vous ! *snif* Vous ! *snif* Vous ne respectez donc rien ?? Ni les poules ni le vin ! *snif* Mais quel genre d'homme*snif* êtes vous donc ! Pis ma houppelande *snif* est toute sale !

La catastrophe !

Les deux calamités avaient réussi à provoquer une catastrophe. Jehan avait son bel habit, offert par Elayne et dont il était si fier, tout taché et maintenant la brune pleurait après lui avoir asséné un coup dans le tibia.

De rage, il allait lrétorquer en lui envoyant lui aussi un bon coup de pied - il n'y avait plus de courtoisie et de chevalier à ce niveau de rancune - quand soudain :

- Hola qui va là !

La catastrophe bis repetita et la panique en prime ! Chut ! Faire silence.

Mais c'était sans compter sur cette grosse baleine blonde, qui avait d'ailleurs fort grossi depuis sa descente en les caves (effet pression ?) et qui se précipitait, telle une vilaine moucharde, au devant du Comte.

La panique totale !

Oui je vais bien... Mais, mais que faites-vous ici ? là, dans ma cave ? Je t'avais dis le Grand Tour ! pas par la cave ! tu ne te rends pas compte du danger pour les crus !

"M ... M ... Mon ... Com ... Comte ! Lai ... Lai ... Laissez-moi vous ... vous ... ex ... expli ... expliquer ..."

On va régler plus tard, vous ne perdez rien pour attendre tous les trois. Filez immédiatement dans le grand salon et vous m'y attendez séant !

Jehan baissa la tête. La honte de sa vie de chevalier ! Etre traité comme un gamin alors qu'il avait tenté de protéger, au péril de sa vie, les grands crus du Comte.

Que la vie était injuste ! Et en plus il sentait le vin !

Tiens ! Un coup de pied dans le postérieur de la brune qui se trouvait devant lui dans les escaliers. Cela ne changerait rien à l'avenir mais avait le mérite de lui faire du bien.

Mahaut

Foutredieu !

Entre ses larmes, elle vit débarquer plein de gens et un presque père en colère. Elle tenta de cacher la bouteille dans son dos mais peine perdue.

- On va régler plus tard, vous ne perdez rien pour attendre tous les trois. Filez immédiatement dans le grand salon et vous m'y attendez séant !

Elle avait grandi sans père, et sans réelle autorité (pensez, au couvent... c'était si facile de faire le mur) mais là, d'un coup, elle voyait bien que c'était pas un truc très marrant. Il prenait une voix qui résonnait dans la cave et... ouais, elle se demandait si elles n'allaient finir par se prendre une fessée devant tout le monde. Le genre de truc vexant à 19 ans, surtout quand on fait sa maligne.

Sans rien dire, elle reposa la bouteille cassée par terre et se dirigea vers les escaliers, suivie de Jehan et d'Orkaange.

- Orkaange ! mes bouteilles restent ici ! Ou faut-il vous faire fouiller par la soldatesque ?

Elle rentra la tête dans les épaules. Il avait même reconnu leur super stratagème ! Orka allait l'engueuler, forcément. Mais vous résistez à un Jurançon, vous ? Elle commença à monter les marches et se prit soudain un coup de pied dans le derrière. Elle se retourna, furieuse.

Hééééé ! Regard outré vers presque père pour pointer du doigt le fauteur de trouble mais elle comprit rapidement qu'aucun appui ne viendrait de son père qui n'avait pas l'air très compréhensif aujourd'hui, allez savoir pourquoi. Elle remballa ses protestations véhémentes et ronchonna en fusillant du regard le page. Qui lui renvoya un regard tout aussi noir.

Vous... ça va mal se finir avant la fin d'la journée...

Elle poursuivit la remontée et se laissa guider vers l'étage.

orkaange

- On va régler plus tard, vous ne perdez rien pour attendre tous les trois. Filez immédiatement dans le grand salon et vous m'y attendez séant !

- Orkaange ! mes bouteilles restent ici ! Ou faut-il vous faire fouiller par la soldatesque ?

Han... Que faire... Vite une idée.. S'indigner.. Voui voilà s'indigner... Pis si ça marchait pas, on avait toujours la solution de pleurer...

HAN... Mais.. Quelles bouteilles?? Et NAN VOUS VOUS APPROCHEZ PAS VOUS SPECE DE BRUTE MAL DEGROSSIE HEIN?? SINON JE CRIE AU VIOL...... *jetant un coup d'oeil au comte de côté pour voir si ça marchait... Air passablement courroucé de presque père, et passage au plan B* *Snif* Mais eeeuh c'était pour les amener à votre cuisinière, pour le diner.. Et *Snif* comme j'ai pas les bras assez grands, ben Leonardo m'a concocté cette ingénieuse ceinture pour les porter.. Je dois vraiment toutes les poser.; Même celle là?? *coup d'oeil amoureux à la bouteille* Adieu on amour.. Je te regretterais.. Tu vas me manquer, mais on se retrouvera. Tu es belle tu sais, mais je te laisse en bonne compagnie.. Regarde ta copine de la famille Pommerol.. Elle est là pour te consoler.. Allez va, on se reverra un jour j'te le promet

Et lair profondément malheureuse, baissant la tête, Ork, les bouteilles posées, passa devant Valnor, suivant Jehan, n'oubliant pas de lui décocher un coup de coude dans le ventre au passage, tout en lui murmurant, pour être sure que le comte n'entendrait pas

Tenez ça c'est pour la façon dont vous me regardez, et aussi pour le coup de pied que vous avez décoché à mahaut... Vous verrez quand on aura fait la surprise à Dame Elayne.. Comment que vous allez le regretter, ce que vous avez fait Haaaan... Zallez vous sentir minable.. Et ce sera pas faux moi j'dis.. Avancez cornecul, sinon j'ovous en colle un autre...

Jehan

Pauvre Jehan ! Entre le regard assassin du Comte, les menaces de la Brune et le coup de coude vengeur de la blonde, il n'était plus que l'ombre d'un chevalier. Mais que faisait-il donc dans cette galère ?

Entre ses dents, il marmonna, mais pas trop fort quand même pour ne pas que les deux furies lui tombent dessus sournoisement :

"Que le Grand Malin vous emporte en enfers, sales pestes."

Traverser les cuisines sous le regard stupéfait des serveuses pour se rendre au grand salon ne fut pas une chose aisée. Heureusement, Nanoue s'était absentée. Ainsi elle n'eut pas à les questionner sur leurs habits tachés.

Les habits tachés !!! Ils ne pouvaient se rendre au grand salon dans un tel état. Ils risquaient d'abîmer les beaux meubles de cette pièce. Déjà qu'il appréhendait la présence des deux donzelles en ce lieu de prestige où du mobilier et des bibelots de valeur étaient entreposés. La fierté de ses maîtres. Non, non ! Il fallait au moins changer de vêtements.

Jehan prit alors une grave décision : passer d'abord en la salle des bains des invités.

ioz

Une scène de ménage impropable se passa devant les yeux de l'adolescent, beaucoup d'information à assimiler, le Comte avait apparament une fille blonde et aux manières maldroites tout comme son amie. Le valet de Valnor était apparament froussard maladroit qui faisait tout et n'importe quoi.
Et le Comte lui-même qui paraissait inflexible.
L'adolescent regarda le trio infernale montait les escaliers puis écouta un vieux môssieur donner des ordres aux gardes en, ce qui semblait, être aux oreilles du jeune homme de l'allemand.
Les gardes firent alors roulèrent les tonneaux jusque dans les caves.

L'adolescent demanda alors à Valnor :

S'cusez mon impertinence, je sais que ce n'est peut-être pas le bon moment mais mon Seigneur est assez, voir beaucoup méfiant, donc avec votre permission j'aimerais bien pouvoir goûter le vin que vous allez nous échanger.

valnor

Le Comte était passablement contrarié, mais fit bonne figure lorsque le jeune homme envoyé du Vicomte Flex s'adressa à lui alors que les gardes déposaient les tonneaux à terre et les apportaient jusqu'à la cave en les disposant près des deux autres qui allaient constitués l'échange.

S'cusez mon impertinence, je sais que ce
n'est peut-être pas le bon moment mais mon Seigneur est assez, voir
beaucoup méfiant, donc avec votre permission j'aimerais bien pouvoir
goûter le vin que vous allez nous échanger. Il sourit à l''adolescent.

- Veuillez nous excuser pour se que vous venez de voir. Moment de pause, Aubeterre reprit.

- Point d'impertinence, et je connais bien le Vicomte et j'avoue moi-même avoir eu la même réaction. Tout est prévu pour que tout soit contrôlé et que tout soit au mieux pour cet échange. nous allons vérifier le contenu de chaque tonneau et nous scellerons l'ensemble....par contre...Le Comte prit un air gêné. N'y voyez aucune mesquinerie de ma part, mais vous êtes bien jeune pour vous porter garant de la qualité du vin. Le Comte regarda le jeune homme et ajouta. Ce pourquoi j'attendais la venue d'un vassal du Vicomte et que j'ai été surpris de ne voir que vous. Maintenant, ce sera une lourde responsabilité pour vous de part votre engagement à certifier les vins auprès de votre maître, mais si tel est le choix de Mussidan nous ferons ainsi.

S'adressant à son intendant.

- Sieur Gontrand, c'est à vous d'officier.

L'intendant alla près d'une table au fond de la cave et revint avec deux gobelet de bois et un tige métallique au bout de laquelle un petit cylindre trônait. Il tendit un gobelet au jeune homme puis attendit que les gardes mettent tout en ordre.

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