Le bain du Baron de Barbezieux

Manon

L'eau faisait partie du plaisir de vivre de la Rabatelière.

Tout comme leurs ancêtres, les Aubeterre la considérait sous l'aspect bienfaisant et purificateur, même si certains médecins commençaient à répandre que l'eau était responsable des épidémies et des maladies, que les pores, dilatés sous l'effet de la chaleur, laissaient libre passage aux maladies

Mais Valnor et Elayne faisaient fi de ces rumeurs et continuaient à goûter à la relaxation du bain et aux habitudes d'hygiène héritées de l'antiquité.

Manon précédait Matpel dans les couloirs et le conduisit en une vaste pièce possédant en son milieu une spacieuse cuve, non pas en bois comme il était de coutume, mais en pierre lisse légèrement rosée et veinée. Trois ou quatre personnes pouvaient y tenir facilement. Les murs étaient tous recouverts de lourdes tapisseries pour garder la chaleur. Tout autour de la pièce de nombreuses sculptures, des vases étaient posés à même le sol. Sur des tables se trouvaient des flacons, des coffrets, des boîtes en métal décorées de pierres, des miroirs, des nécessaires de toilette. Quelques coffres ouvragés qui devaient contenir le linge et sièges en cuir pour se relaxer achevaient la décoration. Une énorme cheminée au feu crépitant donnait à l'ensemble une impression de bien-être, dans une atmosphère de parfums et d'herbes aromatiques.

Manon posa son linge sur un des coffres puis commença à puiser des seaux d'eau chaude dans les cuves métalliques se trouvant de chaque côté de la cheminée. Tout en remplissant la baignoire, elle se tourna vers Matpel qui ne bougeait pas.

"Cette baignoire est faite en marbre rose. Un cadeau de mon maître à Dame Elayne. Elle aime les objets d'exception. Seuls les invités ont le droit de se baigner en cette merveille."

Elle la regarda avec envie.

"Notre Comte a fait installer un système de chauffage très ingénieux et très efficace. La chaleur du foyer des cheminées se répand à travers les pièces, par simple circulation sous les dalles du sol et à l'intérieur des murs et des plafonds. C'est une invention des romains, paraît-il. Vous n'aurez donc pas à craindre le froid dans votre bain."

Elle y jeta des fleurs séchées de camomille, de lavande et du romarin, ainsi que quelques pétales de roses, le tout pris dans les boîtes posées sur les tables.

"Votre bain est prêt, Messire. Désirez-vous que je vous aide à vous dévêtir ?"

Matpel

Matpel avait suivi la servante, admirant dur son passage le raffinement du lieu. Rien n'avait été laissé au hasard, et le bon goût émanait de chaque décoration.
A repenser à son castel barbezilien, Matpel eut le sentiment d'habiter la garçonnière d'un célibataire peu soigneux en comparaison.
Il se demanda dans quel état il retrouverait sa demeure... Une touche féminine était, pour sûr, tout à fait nécessaire. Aussi il se félicita de l'avoir confiée à ... hum ... il se féliciterait plus tard finalement.

Arrivé à destination, le baron se planta au milieu de la pièce, inondé par le confort de la salle qui contrastait avec le peu de commodités qui lui avaient été offertes en Berry.

"Cette baignoire est faite en marbre rose. Un cadeau de mon maître à Dame Elayne. Elle aime les objets d'exception. Seuls les invités ont le droit de se baigner en cette merveille."

Il admira l'objet qui tenait plus d'une oeuvre d'art, ainsi que le soin apporté par ses hôtes à recevoir dans les meilleures conditions.
Il se sentit particulièrement crasseux à cet instant. Il passa une main légère mais envieuse sur la baignoire taillée d'une seule pièce.

"Notre Comte a fait installer un système de chauffage très ingénieux et très efficace. La chaleur du foyer des cheminées se répand à travers les pièces, par simple circulation sous les dalles du sol et à l'intérieur des murs et des plafonds. C'est une invention des romains, paraît-il. Vous n'aurez donc pas à craindre le froid dans votre bain."

Hé bien ... soupira-t-il. Je pense que je vais me sentir à mon aise. Il sourit niaisement et s'en aperçut.

Matpel regarda manon terminer les préparatifs dans un calme olympien. Que de raffinement et de subtiles attentions pour un soldat. Il repensa à la Comtesse Elayne, habituée à vivre dans une telle volupté, qui avait dû se contenter, à l'aube de donner la vie, d'une tente des plus rudimenaires.
Mais soit. La guerre était finie. Place à une détente bien méritée, après tout.

"Votre bain est prêt, Messire. Désirez-vous que je vous aide à vous dévêtir ?"

La question ne le surprit pas.

Certes. Mon plastron leste à présent ma monture, fort heureusement, mais je ne suis pas contre votre assistance pour retirer mon haubert et mon gambison.

Matpel regarda la jeune servante. Elle lui parut bien jeune pour n'être empotée. Mais le fait qu'elle serve icelieu prouvait sa qualité aux yeux du baron, qui lui fit immédiatement confiance.
Il s'adonna à quelques torsions improbables pour se défaire de son fardeau, lançant ça et là des "Veuillez maintenir ici", ou des "Tirez vers vous", pour finir dans le plus simple appareil devant la servante.

Auriez vous également l'amabilité de rester pour m'aider dans ma toilette ?

C'est qu'on s'habitue vite au luxe. Surtout quand on l'a connu. Et le baron ne se voyait pas se savonner le dos seul.

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Manon

Manon avait l'habitude d'aider dans leur toilette Elayne ainsi que les dames de passage en le château. Par contre, c'était à Louison que revenait le plus souvent l'honneur de dévêtir le Comte Valnor. Tous savaient que Louison aimait son maître en secret et détestait son épouse. Aussi ne cédait-elle point sa place pour le bain du Comte, même si depuis la venue du cousin de celui-ci, Markvart, ce dernier semblait avoir pris une grande place dans la vie de Louison. Toute jeune qu'elle était, Manon n'était pas dupe et voyait bien que quelque chose liait Markvart et Louison. Cela jasait en cuisine et la rumeur allait bon train.

Toute fière, elle aida du mieux qu'elle put le Baron de Barbezieux à quitter son haubert et son gambison, et lui fut reconnaissante des conseils qu'il lui donnait.

Veuillez maintenir ici ... Tirez vers vous ...

Elle peinait autant que lui, mais ne se plaignait point, trop heureuse de l'importance qui lui était accordée.

"Par Aristote, Messire, quel courage à vous que d'endurer tout ceci des jours entiers. C'est un noble métier que celui de soldat ... heu pardon ... de Sénéchal, d'autant plus avec votre armure. Faut-il être robuste !"

Elle eut une petite moue d'admiration et ajouta, tout en fixant toutes les cicatrices qui couvraient le corps de Matpel à présent dévêtu devant elle.

"Et courageux ! Un vrai chevalier en vérité !"

Auriez vous également l'amabilité de rester pour m'aider dans ma toilette ?

Manon rougit. Tant de courtoisie dans la demande la surprit. Elle qui avait l'habitude d'être le plus souvent chahutée par la soldatèque, elle se sentit soudain reconnue en tant que femme et son coeur s'en trouva tout léger. Elle se permit alors de regarder Matpel avec un autre oeil. Il était fort bel homme, musclé, de belle stature, et ses cicatrices rajoutaient à sa virilité déjà bien apparente.

La simplicité un peu rude des moeurs de la campagne faisait que, comme tous, Manon ne voyait pas malice à se mettre nu et s'accommodait fort bien d'une liberté des sens. D'ailleurs ne se baignait-on pas à plusieurs dans le même bac !

"Je suis là pour vous servir, Messire."

Elle déposa haubert et gambison sur un coffre puis invita Matpel à entrer dans le bain chaud. Quand il se fut assis dans la baignoire, elle plaça un drap plié sur le rebord, de sorte à former un petit coussin afin que le Baron puisse y poser sa tête et s'allonger confortablement.

"Ma maîtresse déteste le savon. Elle dit qu'il ne sent point bon pour la peau parce que le plus souvent fabriqué avec de la graisse animale mélangée à de la potasse. Elle préfère le suc de la saponaire."

Elle prit un petit flacon sur une des tables et en versa le contenu dans le bain. Puis avec la main, elle brassa l'eau qui se mit à mousser.

"Surtout n'hésitez pas à me dire quand l'eau sera tiède. Je vous en rajouterai de la bien chaude."

Elle se plaça derrière le Baron et, avec un petit linge blanc, elle entreprit de lui mouiller les cheveux. Elle lui appliqua ensuite un mélange de feuilles de saule cuites et broyées, délayées avec de l'huile d'olive et lui massa le crâne pour le détendre totalement. Toute bonne servante se devait de savoir apporter de la volupté au bain des maîtres.

Mahaut

[Dans le couloir]

-AIEUU !
-C'est bien fait pour vous ! C'est pour le coup de pied aux fesses dans les escaliers ! Et pour la bouteille ! Et pour ma houppelande ! Et pour les poules ! Et pour...
-pour ?
-Je sais plus mais je trouverai ! Pfff, regardez moi ça, ma belle houppelande toute propre ! J'avais même réussi à éviter la boue sur l'ourlet !
-En la remontant à hauteur de genoux, c'était très distingué d'ailleurs...
-Oh Anatole, j'vous en prie, hein, à la guerre comme à la guerre. Vous avez déjà essayé de vous balader en robe, vous ? C'est super compliqué, on se vautre à chaque pas si on fait pas gaffe ! Déjà qu'en temps normal...
-Oui c'est déjà tout un poème. N'empêche, vous vous êtes pas ratée, y'a du vin surtout le bas, ça fait une grosse tâche.
-C'est lui la grosse tâche !
-Héééé !
-Mais je peux pas aller rencontrer future belle maman comme ça ! Va falloir nettoyer.
-Pfff, on va frotter et ça partira.
-Ah ben ça se voit que c'est pas vous qui faites les lessives, c'est super compliqué à partir !
-Vous n'utilisez pas le nouvel Omo ?
-Qui ça ?
-Omo, c'est un employé de votre euh... enfin le truc bizarre qui se dit votre mère adoptive, là. Makrel, voilà. Elle a employé un type un peu efféminé qui fait les lessives au bordel. Il sait enlever toutes les tâches !
-C'est intéressant, ça, et vous allez souvent au bordel Anatole ? C'est bon ce qu'on y mange ?

Tout en devisant de choses plus ou moins intéressantes intellectuellement, ils avaient suivi Jehan qui les mena devant la porte de la salle de bain.

Quand il ouvrit la porte, ils restèrent stupéfaits de voir la salle déjà occupée.

Jehan bafouilla et voulut refermer la porte mais Mahaut s'était avancée et regardait la scène, bouche bée.

ESPECE DE... CORNECUL !

orkaange

Elle suivait la troupe dans les couloirs et les escaliers, ruminant toujours la perte de ses bouteilles. Nan mais le freluquet il perdait rien pour attendre.. Un croche patte peut être.. Ou alors pousser Anatole, ce qui, par un intéressant jeu de culbuto ferait aussi basculer jehan.. Ce qui permettrait de faire d'une pierre deux coups... Mahaut se tairait surement, elle la dénoncerait pas, vu que c'était elle qui avait fait foiré le plan "Razzia sur les bouteilles". Sauf que yavait des servantes partout dans ce chateau.. Et vu la tronche que tirait presque père ya pas deux minutes, Ork doutait qu'il les croirait plus que les servantes.. tssss... Si même la famille se mettait à pas avoir confiance, où allait on.. Toute à ses pensées, elle écoutait d'une oreille distraite mahaut et Anatole se titiller, Jehan geindre comme une femmelette, quand un rugissement la tira de ses pensées..

ESPECE DE... CORNECUL !

Ork poussa Jehan et Anatole sans ménagements pour se retrouver devant une mahaut bouche bée, dans une salle de bain ou Matpel était installé

Oooooh Mahaut t'as vu.. Ya le roudoudou de toi.; Et oooh regarde, il est tout nuuuu.. Et ooooh ya une accorte jeune femme qui lui masse les cheveux... Moi je serais toi, je trouverai ça louche hein?? M'enfin tu fais ce que tu veux, j'dis ça j'dis rien... Mais si tu veux lui taper dessus j'peux t'aider.. j'ai même un tire bouchon là..

Matpel

Dieu sait qu'il n'en demandait pas tant.

Allongé dans son bain, la première vague de bonheur fut d'être privé de sa propre odeur. Matpel sourit à l'idée qu'il allait de nouveau ressember à un homme. Il se laissa submerger par la chaleur du bain qui vint rengailladir ses membres engourdis par les premières manifestations de l'hiver. Le sourire béat devint permanent lorsque les mains de la jeune servante se mirent à lui masser le crane...

Le baron crut s'endormir...

Les premières pensées de Matpel allèrent à Barbezieux. Il se dit que la baronnie serait sa prochaine destination, et que ses occupants ne manqueraient pas de lui faire reflexion comme quoi il sentirait bien bon pour un soldat qui revient de la guerre. Il s'imagina alors en train de se justifier devant une Mahaut et une Ork qui refuseront de le croire et crieront sans doute leur indignation.
Quelle tête pouvait bien avoir son chateau à présent ? Pourvu qu'elles ne l'aient pas peint en rose ... non, elle n'auraient quand même pas osé ...
non non ...

....

Matpel fronça légèrement les sourcils ...

La deuxième pensée alla à Elayne. Les nouvelles avaient l'air bonnes, mais il serait quand même rassuré de la voir. Et puis cette histoire comme quoi elle a été "invitée" à quitter ses fonctions. Qu'était ce là ? Quelle étrange idée. Voila qui sent le complot. Encore ...
Il en aurait le coeur net.
Peut être faudrait il se presser un peu d'ailleurs.

Matpel rouvrit les yeux, en se sentant coupable de profiter ainsi de la situation au lieu de se depecher. D'un autre coté, il l'avait bien mérité son bain. Bon Dieu.
Soyons lâches et refusons donc d'affronter nos responsabilités pendant les 5 prochaines minutes, se dit il en refermant les yeux.

Damoiselle, vous êtes en train de faire de moi un homme heureux, soupira-t-il.

Il rouvrit les yeux, intrigué par une forme de raffut provenant du couloir. L'endroit n'était pourtant pas propice à ce genre de vacarme.
Il tourna la tête à mesure que les conversations semblaient se rapprocher.

Tiens, cette voix ressemble à cel...

ESPECE DE... CORNECUL !

Pendant une fraction de seconde, Matpel faillit écouter la petite voix qui lui murmura immédiatement de se cacher sous l'eau. Il réalisa peu de temps après qu'une partie de son cerveau devait être gravement malade ou même pourrie, pour penser pareille débilité.

Oh ! Mahaut ! Mon petit arc-en-ciel rose ! Quelle bonne surprise !

...

*Je suis nu avec une servante qui me masse ...*
*Trouver un truc à dire. *
*Vite.*

...

*Plus vite.*

...

Oh Ork ! Toi aussi tu es là ! Ca alors.

...

*Bon. Gagner du temps alors.*

...

Mais que faites vous là ?

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Mahaut

Revenons un petit peu en arrière.

Bouche bée, elle regardait la scène. Il y avait un truc qui ressemblait à un baquet. Mais alors à un baquet de riche, hein, pas celui où on virait les carottes avant de laver le p'tit dernier qui avait encore du mal à digérer son gruau. Non, là, c'était du solide, du luxueux, du "réservé à ceux qui sentent bon". D'ailleurs, ça sentait bon, c'était un signe.
Dans le baquet, il y avait un homme. Bon, pourquoi pas après tout. Mais il y avait aussi de l'eau dans le baquet. Et ça, c'était affreux. L'espace d'un instant, elle crut avoir découvert une salle de torture pour nobles. D'ailleurs, il y avait une femme qui s'affairait à trifouiller les cheveux de l'homme, c'était peut-être un signe.

A bien y regarder, elle nota quelques détails. L'homme n'avait pas l'air de souffrir en fait. Il souriait et fermait les yeux. Apparemment, le truc des cheveux était agréable. Oh pis il avait les cheveux de la même couleur que le baron ! Un blond vénitien ! Prise d'un doute, elle regarda mieux.

C'est là que vint le fameux :

ESPECE DE... CORNECUL !

Il était rentré ! Et il lui avait même pas dit ! Et il prenait un bain avec de l'eau !!
Voilà, c'était tout ce qu'elle avait pensé. Heureusement, Orkaange avait un sens de l'à propos un poil plus développé.

Oooooh Mahaut t'as vu.. Ya le roudoudou de toi.; Et oooh regarde, il est tout nuuuu.. Et ooooh ya une accorte jeune femme qui lui masse les cheveux... Moi je serais toi, je trouverai ça louche hein?? M'enfin tu fais ce que tu veux, j'dis ça j'dis rien... Mais si tu veux lui taper dessus j'peux t'aider.. j'ai même un tire bouchon là..

Han mais oui ! C'est lui ! Et oui, il a pas l'air habillé... Et... effectivement... le ton se fit plus glacial. Bonjour madââââme.

Elle avait eu de longues discussions avec Lynette sur les relations entre hommes et femmes. Elle n'avait pas tout saisi, notamment parce que Lynette avait de fâcheuses crises de toux, et toujours aux moments intéressants. Mais elle sentit confusément que là, la situation n'était pas des mieux parties. Surtout pour le baron.

Oh ! Mahaut ! Mon petit arc-en-ciel rose ! Quelle bonne surprise !

Elle le regarda en le fusillant des yeux. (un truc qu'elle maitrisait bien ces temps-ci)
Faire un scandale, hurler, jeter des trucs par terre, tirer les cheveux de la servante et en profiter pour fracasser un truc sur le crâne du voleur de poules ? Un coup à s'asperger d'eau. Elle frissonna. Et si elle faisait un "escandale" comme disait Isa, c'en était fini de sa reconnaissance par presque père. Déjà que là...

Oh Ork ! Toi aussi tu es là ! Ça alors. Mais que faites vous là ?

Deux solutions. Solution A : Dire la vérité et raconter leur parcours, ce qui prenait du temps et nécessiterait d'expliquer que presque père était à deux doigts de les foutre dehors. Solution B : toiser l'ignoble individu et son accorte servante rougissante en s'attardant bien lentement, histoire de les voir se recroqueviller dans leur coin. Le choix fut rapide.

-Mon foie, on vient en visite amicale, on se promène... On ne pensait pas déranger. Regard encore plus noir. Evidemment, si on avait su que vous étiez aussi occupés, on vous aurait laissés finir tranquillement.
-C'est votre baron ?
-Oh, "mon" baron, c'est vite dit, Anatole. Apparemment il est un peu à tout le monde...

Voilà, toujours enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. Elle croisa les bras sur sa poitrine. Elle allait commencer une looooooooooongue séance de bouderie. Et en plus elle n'avait rien à boire. Ils allaient tous s'en souvenir.

Manon

ESPECE DE... CORNECUL !

Sous le coup de la surprise, Manon poussa un petit cri et recula le long de la baignoire, les mains dégoulinantes d'huile. Elle heurta le flacon qui était à ses pieds et qui se renversa, répandant le reste du liquide sur le sol. Elle ne comprit pas trop ce qui se passait. Trois étrangers venaient de pénétrer en la salle des bains sans respect pour le bien-être du Baron - le pauvre, il avait bien beson de détente, elle l'avait senti entre ses doigts - accompagné d'un Jehan le visage défait. En plus, ils sentaient tous le vin. Elle fronça les sourcils. Besoin d'un bon bain ceux-ci aussi ! Elle demanderait à Jehan de l'aider à porter les seaux d'eau chaude.

Bonjour madââââme

Manon ouvrit de grands yeux ronds. Après du Damoiselle, voilà qu'on lui donnait du Madame ! Par Aristote, même s'ils avaient une drôle d'allure, ces personnes faisaient preuve d'une grande courtoisie. Elle n'était pourtant qu'une servante après tout ! Et en temps que servante, elle se devait de saluer par une belle révérence.

Ce qu'elle fit. Mais c'était oublier l'huile sous ses pieds. Elle perdit l'équilibre, essaya de se rétablir ...

PLOUF !!!!!

Elle se retrouva dans le bain, chaud à souhait, là où elle avait toujours rêvé d'entrer depuis qu'elle travaillait au château ... mais surtout dans les bras du beau Baron.

Jehan

Alors, s'il avait tout suivi, voilà que la brune Mahaut avait un galant qui se trouvait à l'instant dans un bain avec Manon qui lui massait les cheveux, et que la même brune Mahaut n'était pas au courant de sa visite en la Rabatelière et qu'elle lui faisait une scène de ménage !

Jehan se mit à sourire de satisfaction. Il se trouvait venger. Il ne fallait pas qu'il oublie d'aller embrasser Manon sur les deux joues.

Roudoudou de toi ... Mon petit arc-en-ciel rose ... Mon foie ... Vraiment du dernier ridicule tous ces noms ! A l'image des deux furies d'ailleurs !

Jehan pouffa.

PLOUF !!!!!

Là, Jehan éclata de rire. La tête de la la brune Mahaut ! Désopilant !

Mahaut

Il allait trouver une explication. Forcément. Bon, là, elle voyait difficilement ce qu'il allait sortir mais elle lui faisait confiance pour ça. Après tout, il arrivait à se faire comprendre de ses soldats (ce qui est pas évident vu le déficit en calcium qui les caractérise) donc c'est qu'il savait choisir ses mots.

Evidemment, c'est le moment que choisit la servante pour tomber dans le bain. Evidemment.

La seule réaction qu'on entendit fut l'éclat de rire de Jehan. Elle lui balança une baffe automatiquement.

Voilà. Je sais, c'est bête, vous prenez pour lui, sur ce coup là. Mais vous en faites pas, dès qu'il sortira de ce truc, là... Elle désigna le baquet. Et qu'il aura repoussé cet autre truc, là... Elle désigna la servante. Il aura droit à sa part aussi. Et pas qu'un peu.

Derrière elle, Anatole ne ratait rien de la situation. Il ne riait pas, lui, du moins pas extérieurement. Il avait déjà tâté des baffes de la folle, merci bien, il s'en passerait.

Passant la tête sur le côté, il jeta un coup d'oeil sur la servante trempée. C'est que les vêtements mouillés, ça colle et à vrai dire, elle était assez jolie. Le Baron avait bon goût... Enfin, pas en ce qui concernait la brune, ça, non. Mais apparemment, c'était le moment où il allait la larguer devant tout le monde. Il ne raterait ça pour rien au monde.

Par instinct de conservation, il fit quand même un repli stratégique dans un coin de la pièce. Il avait déjà vu la brune se battre et la technique du "tourbillon sur soi même avec objet contondant au bout" c'était quelque chose. Goguenard, il regarda le Baron en levant le pouce et en articulant silencieusement un "bien joué" réjoui.

Matpel

Une servante trempée de la tête aux pieds dans ses bras, un inconnu hilare, une Mahaut boudeuse et un baron à poil dans un eau que l'on ne pourrait à pein qualifier de tiède.
A un esclandre près, voila qui ressemblait à une situation de crise.

Bien bien bien.

Jeune fille, dit il à la servante confuse, vous me voyez navré si je ne puis vous escorter hors de cette baignoire afin que vous ne glissiez à nouveau mais j'ai peur de n'en avoir guère les moyens actuellement.
Je peux cependant vous aider à vous en extraire pour vous puissiez vous réfugier dans une toilette sèche.

Mahaut ! Ha quel bonheur que de te revoir si vite. Je n'osais l'espérer. Je te prendrais bien dans mes bras, mon petit coeur de topinambour, si je n'étais trempé jusqu'à l'os.
Tiens, mais qu'est il arrivé à ta robe ?

En attendant la réponse, Matpel dévisagea l'inconnu qui semblait se moquer de la situation.

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Mahaut

Mahaut ! Ha quel bonheur que de te revoir si vite. Je n'osais l'espérer. Je te prendrais bien dans mes bras, mon petit coeur de topinambour, si je n'étais trempé jusqu'à l'os.
Tiens, mais qu'est il arrivé à ta robe ?

Les bras croisés, la mine boudeuse, l'indicateur de colère approchant de la limite "extrême urgence", Mahaut regarda la scène. Quand Anatole laissa lui aussi échapper un gloussement suite au "mon petit coeur de topinambour", elle se retourna et alla lui coller une baffe.
Voilà, ça créerait une complicité entre Jehan et lui, ce serait le début d'une belle amitié.

Mais la baffe avait ouvert les vannes. Elle se retourna vers Matpel et, quand il évoqua le désastre sur sa robe, elle laissa enfin échapper son ressenti le plus intime.

PALSEMBLEU DE PESTE DE CORNEGIDOUILLE DE FICHTRE DE BOUGRE DE CORNECUL !

Une partie d'elle même s'applaudit pour avoir su jurer noblement du premier coup, sans même avoir révisé.

MATPEL DE BARBEZIEUX ! Qu'est-ce que tu fous tout nu dans une baignoire avec une servante ?
Voilà, la question qui tue. Fatalement, ça devait arriver hein. Même une cruche, ça finit par voir l'essentiel.

Après tout ce que j'ai fait pour toi !

Ben oui, a priori, il n'était pas encore passé à Barbezieux, ça pouvait donc passer. Pis de toute façon, des remparts détruits, qu'est-ce que c'est face à l'idée que votre cruche adorée élève vos poules en votre absence hein ? Non, ne répondez pas. Ce serait trop d'émotion pour l'instant.

Matpel

Les sourcils levés, Matpel buvait les paroles de sa douce. Il fut émerveillé par la vélocité et l'agilité d'une langue pourtant encore si jeune.

PALSEMBLEU DE PESTE DE CORNEGIDOUILLE DE FICHTRE DE BOUGRE DE CORNECUL !

Il s'essaya à répéter cette phrase dans ses pensées, mais n'y parvint pas sans fourcher. Quel talent quand même cette brunette.

MATPEL DE BARBEZIEUX ! Qu'est-ce que tu fous tout nu dans une baignoire avec une servante ?

Ah oui. Dur retour à la réalité.

Hé bien, mon canard en sucre, comme tu vois, je me rafraichis afin de me présenter dans un digne accoutrement et débarassé de cette infame odeur de pantoufle d'adolescent négligé qui m'accompagnait sur le chemin du retour.
Je serais bien allé en l'état fêter la victoire du comté sur nos adversaires en taverne, et en l'état, mais je tenais en pemier lieu à venir m'assurer que Presque Belle Maman était revenue saine et sauve au bras de son tendre. Dans ces conditions, je n'allais pas me présenter schnouffant le bouc devant l'odorat délicat et raffiné de la Comtesse.
Vois tu ?

Et sinon, qu'est ce qui est arrivé à ta robe ?

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Jehan

PAAAFFF !!!

Alors là, c'en était plus que Jehan ne pouvait le supporter. Personne ne s'était jamais servi de lui pour passer ses nerfs et cela n'allait pas commencer !

Et l'autre abruti du nom de Anatole qui se terrait dans un coin !

Que faire ? Répondre par la force ou être plus rusé ? De toute façon pour utiliser la force, il aurait fallu que la Brune sauvage ne soit pas en pleine discussion avec l'homme nu dans la baignoire et que son chien de garde de Blonde copine ne le regarde pas avec un air soupçonneux et de mauvaise augure pour son autre joue.

Alors se montrer rusé. S'éclipser discrètement pour un plan à la Jehan ...

Mahaut

Elle écouta son papillon de lumière exposer la situation. Il ne s'en sortait pas trop mal d'ailleurs. En plus, il utilisait des mots inconnus comme "schnouffant", et quelque part, ça impressionnait vachement Mahaut. A vrai dire, elle était à deux doigts de sortir un petit "aaaaaah, d'accord".

Sauf que.

Ouais, ouais, bien sûr. Et la servante ? Elle est venue voir de près si ton odeur était tolérable ? Je pense qu'elle est assez près, là, elle peut nous donner son avis.

Elle s'approcha en tenant bien sa robe et en prenant garde de ne pas toucher l'eau, puis elle fixa la jeune femme.

Alors, dites-moi, vous qui êtes à deux doigts, il sent bon, ça ira ? Même sous les aisselles ?

Et sinon, qu'est ce qui est arrivé à ta robe ?

Ah mince, il réinsistait. Elle rapprocha un peu plus les pans de sa robe dans son dos pour éclipser discrètement la tâche. Enfin autant que possible.

Tu aurais déjà pu noter que j'en avais mis une. Un peu de mesquinerie féminine après tout, ça ne fait pas de mal. Mais j'aimerais d'abord attendre ta réponse concernant ça.

Du bout du doigt, elle désigna à peu près tout ce qui se trouvait sous elle, c'est-à-dire la servante, le baquet, le flacon d'huile répandu au sol et les vêtements un peu crasseux. Encore un peu d'effort et elle parviendrait même à sortir un "range moi ça immédiatement" tout à fait intimidant.

Le bain du Baron de Barbezieux

Manon

Matpel

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Manon

Mahaut

orkaange

Matpel

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Mahaut

Manon

Jehan

Mahaut

Matpel

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Mahaut

Matpel

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Jehan

Mahaut

Manon

Jeune fille, vous me voyez navré si je ne puis vous escorter hors de cette baignoire afin que vous ne glissiez à nouveau mais j'ai peur de n'en avoir guère les moyens actuellement. Je peux cependant vous aider à vous en xtraire pour vous puissiez vous réfugier dans une toilette sèche.

Dans la baignoire de Roi mais surtout dans les bras du beau Baron ! Le rêve de Manon devenait réalité.

PALSEMBLEU DE PESTE DE CORNEGIDOUILLE DE FICHTRE DE BOUGRE DE CORNECUL !

Par Aristote, quel langage ! Si Dame Elayne entendait cela, elle mettrait bas de suite son héritier. Voilà longtemps que Manon n'avait entendu jurer ainsi. Depuis ... depuis sa prime jeunesse dans son village de vilains.

MATPEL DE BARBEZIEUX ! Qu'est-ce que tu fous tout nu dans une baignoire avec une servante ?

Manon rougit. Il est vrai que sa place n'était point en cette baignoire. De plus, sa robe mouillée collait à sa peau et elle sentait le regard intéressé de l'homme inconnu, celui qui se terrait dans un coin. Gênée, elle était horriblement gênée. Le rêve tournait au cauchemar.

"Heu ... je suis dé ... désolée, Mes ... Messire. Je vous ... heu ... prie de ... de m'excuser."

Essayer de se redresser sans trop toucher le corps nu du beau Baron. Difficile exploit s'il en est. Alors profiter de la discussion avec la ... le canard en sucre ...

Trop tard !!! Le petit coeur de Topinambour du Baron approchait, l'air menaçant.

Alors, dites-moi, vous qui êtes à deux doigts, il sent bon, ça ira ? Même sous les aisselles ?

Se faire toute petite. Aristote, Aristote, venez à mon secours !

Et l'eau qui devenait glaciale, tout comme le ton de la Brune.

Matpel

Matpel lacha un rire nerveux.

Mon petit bouchon. Voyons, ne sois pas désobligeante avec cette aimable servante.

Il l'aurait bien appelée par son prénom, mais sa mémoire de poisson rouge avait deja effacé l'information.

Dans l'état dans lequel je me trouvais, deux paires de mains n'étaient pas de trop, je t'assure. Et puis bon, j'ai perdu l'habitude de me laver seul, c'est l'avantage d'être noble et d'avoir des domestiques. La volupté passe parfois par quelques sacrifices de pudeur.
Tu comprendras cela quand toi aussi tu seras membre de l'élite.

*Si si, ça peut marcher ça.*
Raclement de gorge alors qu'il regarde la servante s'extraire de son bain.

Et puis de quoi as tu peur hum ? La damoiselle a au moins pfiouuuuuu ... deux ans de moins que toi. 3 ? C'est beaucoup trop jeune pour le vieux loup comme moi.

Décollant avec peine ses yeux insistant sur la robe désormais moulante de Manon.

Ma fleur de houblon ! Quel plaisir de te voir ! Te voila devant moi plus rayonnante que jamais. Tu as l'air en grande forme et fort bien appretée bien que ... qu'est ce qui est arrivé à ta robe au fait ?

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orkaange

Aaah ben voilà ça commençait à être drôle... La remareque de Ork avait mis le feu aux poudres... La jeune servante était négligement vautrée sur Matpel, l'air moitié affolé moitié heureuse, Jehan et Anatole s'étaient pris une baffe chacun, qu'ils avaient pas volé, pour toutes les moqueries passées et futures.. Ork se retenait de leur en coller une sur l'autre joue à chacun d'ailleurs, pour faire le symétrique. Elle s'était installé sur un tabouret, bien tranquillement, et mangeait du Popeuh en regardant le spectacle, qui était ma foi fort distrayant... Matpel essayait de s'en sortir comme il pouvait et ma foi il en était à ça.. Du coup l'ambiance retombait, et le spectacle était moins distrayant.; La blonde décida donc de réintervenir, pour recentrer le débat sur des choses ma fois essentielles..

Ah à propos roudoudou de Mahaut, tu lui avais pas promis des cadeaux?? *scrontch scrontch* nan pachque là che les vois pas.. TU les a caché ouuuuu??, *scrontch scrontch*.; Ah et chinon, pourquoi tu palpes la dame qui est dans ton bain là?? Ch'est comme cha que tu comptes l'echtraire de la baignoire?? Cha va pas marcher chte le dis moi... Pis à la plache de Mahaut, cha me plairait pas des maches *scronch scrontch*.. Enfin chinon continuez, faites comme chi chétais pas là *scrontch scrontch* che voudrais pas interférer dans une chène de ménache... *scrontch scrontch*

Elle postillonnait du mais soufflé partout, et souriait de toutes ses dents... Mon ptit coeur de topinambour.. Faudrait qu'elle la note celle là... Si jamais .. Elle pourrait toujours la ressortir à Mahaut un jour...

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Quand on est plus de quatre on est une bande de cons. A fortiori, moins de deux, c'est l'idéal.

Mahaut

C'est un fait reconnu que psychologie masculine et psychologique féminine ne communiquent que difficilement. Si bien des études tendent à résoudre ou du moins à expliquer les décalages entre arguments (exemple type "Mais tu as vu l'heure ? Et tu empestes l'alcool !" "Ah oui je rentre bourré, mais seul, réjouis-toi chérie !"), il est désolant de constater l'échec total qui conclue tout effort d'analyse.
C'est tout simplement parce qu'hommes et femmes ne pensent pas pareil et ne pourront jamais penser l'un pour l'autre.

Dans la situation qui nous intéresse, la situation est accentuée par le fait que nous avons affaire à Mahaut, alcoolique notoire, véritable truffe du Périgord, et que toute conception "d'effort intellectuel" ferait éclater en sanglots tout psychiatre digne de ce nom.
Aussi, il est amusant de constater que si la blonde n'était pas intervenue (et rendons grâce à son sens de l'à propos si pertinent), la situation aurait presque pu s'arranger. La vie a de ces surprises, hein ?

Dans l'état dans lequel je me trouvais, deux paires de mains n'étaient pas de trop, je t'assure. Et puis bon, j'ai perdu l'habitude de me laver seul, c'est l'avantage d'être noble et d'avoir des domestiques. La volupté passe parfois par quelques sacrifices de pudeur.
Tu comprendras cela quand toi aussi tu seras membre de l'élite.

Ah. Oh. volupté, sacrifices... membre de l'élite...

Bredouillant ces quelques mots et se mettant à apprécier la sonorité et le sens de la dernière affirmation, Mahaut hésitait sur la marche à suivre. A la base, elle se voyait bien éclater en sanglots bruyants, peut-être en hurlant un "espèce de mooonstre" bien senti avant de quitter la pièce avec fracas. Là, évidemment, si on lui disait qu'elle allait devenir l'élite de la nation... Le baron dut se sentir en confiance puisqu'il parvint à sortir ce que plus tard de nombreux experts ne manqueraient pas de nommer : "la boulette".

Et puis de quoi as tu peur hum ? La damoiselle a au moins pfiouuuuuu ... deux ans de moins que toi. 3 ? C'est beaucoup trop jeune pour le vieux loup comme moi.

Elle dévisagea longuement la servante enfin extraite de la baignoire, les vêtements collés et frissonnante. Deux ou trois ans de moins qu'elle... Machinalement, elle se tâta le visage. C'était un message caché ? Elle était vieille, sa peau commençait à se friper et il lui expliquait à mots couverts qu'il préférait l'avenir et la peau tendue ? Dès qu'elle sortirait du château, elle irait voir Makrel pour lui demander une de ses crèmes anti-rides "retenseur liffe tingue troidé".

Ma fleur de houblon ! Quel plaisir de te voir ! Te voila devant moi plus rayonnante que jamais. Tu as l'air en grande forme et fort bien apprêtée bien que ... qu'est ce qui est arrivé à ta robe au fait ?

Raaaah mais c'était quoi cette fixation sur les robes ? Pour un type à poil, il avait l'air vraiment intéressé par la question. Heureusement, la blonde intervint entre deux bouchées de popeuh.

Hochant la tête à chaque remarque de sa presque-demi-soeur-que-c'est-pas-encore-fait-cette-histoire, elle finit par exploser comme elle avait prévu.

HAN ! Mes cadeaux ! Où ils sont hein ? Et le collier de dents que tu devais me ramener... Oh non, pas un mot, j'ai bien compris ! Tu l'as refilé à madame "j'ai 3 ans moins que vous" hein ? Mais si elle a trois ans de moins que moi alors elle a... petite pause... Elle a... petite pause... C'est qu'une gamine ! Espèce de pervers ! Et je t'interdis de la tripoter ! Et de la regarder comme tu le fais AH ! Tu crois que je t'ai pas vu ? AH ! Après tout ce que j'ai fait pour toi ! Tous ces sacrific... Oui, bon... Je me suis occupée de ton château ! Il est rutilant ! Et tes poules, hein ? ANATOLE ALLEZ ME CHERCHER LES POULES ET LANCEZ LES LUI AU VISAGE ! Il va voir si je m'en suis occupée ou pas pendant que Môssieu batifolait dans de l'eau. De l'eau ! Quelle honte ! IMPIE ! Ah je pouvais l'attendre môssieu "Roudoudou en chef" hein ! Espèce de MONSTRE !

Maintenant, éclater en sanglots. Paaaarfait. Elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit en grand.

Si c'est ça !*snif* JE RETOURNE CHEZ MA MERE ! *snif*

Voilà, sortir en montrant bien ses larmes, et partir dans le couloir en faisant résonner les sanglots.

Bon, c'est pas tout ça mais je vais où, moi ? Bordel y'a combien de pièces ici ? Raaah pis y'a que des chambres ! C'est pas possible, il est où ce grand salon ?

Matpel

Quelle traitresse cette Ork ... Tssssssssss. Pis elle va finir obèse à se goinfrer de maïs soufflé à longueur de journée.

*Ne te venge jamais d'une femme disait le vieux sage ... le temps s'en chargera pour toi.*

Le baron assista en silence au dernier esclandre de sa dulcinée. Il n'en fut pas particulièrement intimidé. C'était là son mode de communication à elle. Comme un accent quoi.

La pauvre servante paraissait en revanche complètement pétrifiée.

Matpel regarda le cortège sortir.

Elle est merveilleuse n'est ce pas ? dit il à Manon.
Et quel caractère, pfiouuuu.
Nan mais ne vous en faites pas, c'est juste qu'elle est submergée par l'émotion de me revoir en bonne forme. Je reviens à peine de la guerre. Elle cache son bonheur par pudeur, voyez vous ...

Aimable damoiselle, dites moi. Je pense que le temps est venu de m'extraire de cette baignoire. Dès lors que vous aurez pu vous changer, auriez vous l'amabilité de me passer de quoi me sécher ?

Sans attendre la réponse, il enchaina

Ah. Et heu ... il me rebute assez de repasser ces loques puantes qui me servaient de vêtements à mon arrivée. Pensez vous pouvoir me trouver quelque chose de propre pour me couvrir ?
Ah oui et aussi peut être une lame bien affutée afin de me débarasser de cette ravissante crinière flamboyante qui me sert de barbe.

Ah et puis ça doit être drolement difficile d'enlever une robe trempée qui vous colle ainsi à la peau, donc si vous avez besoin d'aide ... je vous dois bien ça ...

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ElainedeTroy

"MANON !!?? BARON DE BARBEZIEUX !!??"

Elayne venait d'entrer brutalement en la salle des bains. Jehan était venu la chercher, lui annonçant que deux jeunes femmes faisaient un esclandre en ce lieu et qu'elle devait intervenir de toute urgence. Quelle ne fut pas sa surprise de voir sa servante debout dans la baignoire, en robe mouillée moulant son corps gracile, devant un Matpel qui lui tenait la taille d'un air hautement intéressé par ses formes prometteuses.

Jehan passa la tête et chercha de toute part les véritables protagonistes de l'affaire.

"Jehan ! Qu'est-ce à dire ? Je croyais qu'il fallait que j'intervienne dans une dispute. Et ce que je vois ne me semble pas particulièrement conflictuel. Tout au contraire."

Regard réprobateur à Jehan, puis grand sourire à Matpel.

"Baron, je suis fort honorée de vous recevoir en la Rabatelière. Voilà déjà quelques temps que je vous attendais. Mais je vous verrai plus tard. Détendez-vous, profitez de notre accueil et des plaisirs de la vie. Manon, je veux que tu satisfasses tous les désirs du Baron de Barbezieux. Il est ici chez lui et a besoin de réconfort après les durs mois passés en Berry. Sois très gentille avec lui."

Petit clin d'oeil de connivence. Elle saisit Jehan par le bras et s'en retourna dans le couloir tout en prenant bien soin de fermer la porte.

"Toi, tu me dois des explications !"

Doigt menaçant sur la poitrine du jeune page.

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Le vrai bonheur est dans le calme de l'esprit et du coeur / l'intolérance vient de l'ignorance

Jehan

Enfer et damnation ! Elles étaient passées où les deux furies ?

"Toi, tu me dois des explications !"

"Mais je vous assure, ma Dame ! Il y avait icelieu deux donzelles qui faisaient un scandale, enfin surtout une, une brune, qui hurlait après le Baron de Barbezieux. Le pauvre homme ! Lui qui se reposait dans un bon bain préparé par Manon. Lui qui allait recouvrer ses forces grâce aux bons soins de notre douce Manon. C'est pour cela que je vous ai appelée d'urgence. Ces deux jeunes femmes se sont permises d'interrompre ce moment de félicité alors que Messire Valnor leur avait demandé de le rejoindre dans le grand salon."

Le grand salon ! Elles devaient certainement se trouver en cette salle. Jehan prit Elayne par la main.

"Vite ma Dame ! Il nous faut nous rendre en le grand salon. Elles sont certainement là-bas."

Matpel

A nouveau un bruit de porte.

Matpel se retourna, pensant faire face à une nouvelle tirade endiablée de sa peluche de miel.

Quelle ne fut pas sa surprise ...

L'effroi, la honte, la chair de poule *bon sang, que Manon se presse, commence à faire froid dans ce bain*.

La Comtesse était là, devant lui, témoin de cette situation humiliante. En plus il n'était même pas encore rasé. Lui qui voulait se présenter tout beau devant ses futurs presque beaux parents.

Le baron blémit très sérieusement.

"Baron, je suis fort honorée de vous recevoir en la Rabatelière.

*Jusqu'ici tout va bien ...*

Voilà déjà quelques temps que je vous attendais.

*Non non, ce n'est pas un reproche ça , non non.*

Mais je vous verrai plus tard. Détendez-vous, profitez de notre accueil et des plaisirs de la vie.

*Gnéééé ?*

Manon, je veux que tu satisfasses tous les désirs du Baron de Barbezieux. Il est ici chez lui et a besoin de réconfort après les durs mois passés en Berry. Sois très gentille avec lui.

*Gnéééééé ???? Ca veut dire quoi ça ? Non mais pour qui me prend on là ?*
Bon il était temps d'en finir avec ce bain. Vite se faire beau. Vite retrouver sa dignité.

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Manon

"Manon, je veux que tu satisfasses tous les désirs du Baron de Barbezieux. Il est ici chez lui et a besoin de réconfort après les durs mois passés en Berry. Sois très gentille avec lui."

Après avoir eu un mouvement de crainte, au fur et à mesure que la Comtesse parlait, Manon retrouva le sourire. Quand sa maîtresse fut sortie, elle regarda Matpel d'un air intimidé et attendit. Mais comme il semblait décontenancé, et que le bain était à présent glacé, elle prit la parole.

"Si vous le permettez, Messire, je vous raserai la barbe. Et vous pourrez m'aider à ôter cette robe toute mouillée."

Elle rougit puis sortit de la baignoire pour aller prendre un grand drap de lin blanc. Elle le déplia devant le feu de la cheminée pour le chauffer un peu puis se plaça devant la baignoire.

"Si Messire le Baron veut bien que je l'essuie ?"

Matpel

Matpel se détendit. Un peu. Autant qu'on puisse se détendre quand on sait qu'on ne peut pas tomber plus bas en fait.

"Si vous le permettez, Messire, je vous raserai la barbe. Et vous pourrez m'aider à ôter cette robe toute mouillée."

Il sourit.

Allons, Damoiselle Manon. Ne prenez pas mes taquineries grivoises au pied de la lettre. Vous êtes une servante, non une esclave.

Matpel se leva et se refugia dans le grand drap blanc que lui tendait Manon.

Allez donc vous changer pendant que je me sèche. Vous allez attraper la mort à rester ainsi.

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Manon

Manon ne put retenir une moue de déception. Elle regarda avec envie ce grand corps musclé s'envelopper dans le drap blanc. Elle n'avait vraiment pas de chance ! Comment s'y prenait donc Louison pour s'attirer les faveurs des hommes de haute naissance ? Pourtant elle n'était, elle aussi, qu'une servante. Un peu plus âgée bien sûr, mais servante quand même. Louison avait de l'ambition et surtout peu de scrupules. Elle, elle préférait la douceur, la tendresse et était de nature réservée et timide.

Elle soupira et fit une belle révérence avant de se retirer. Peut-être ... un jour ...

"Messire, n'oubliez pas que vous êtes attendu en le grand salon.

Puis silencieusement, elle referma la porte de la salle des bains et rejoignit sa chambrette pour se sécher et se changer.

Matpel

Certes, Damoiselle Manon. Je finis de me préparer prestement et je m'y rends aussi vite que possible.
Merci infiniment pour toute l'aide que vous m'avez apportée. Ce chateau est un florilège de bon gout et de raffinement, et le Comte et la Comtesse ne gardent à l'évidence que ce qui se fait de mieux. Vous pouvez vous vanter d'en faire partie.

Il adressa une courbette de gratitude à la servante et commença à inspecter chaque recoin de son visage dans le miroir qui lui faisait face.

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Le bain du Baron de Barbezieux