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[RP] Au commencement était la mort...

Loulianne
Ses pas ne signalaient rien de bon. Elle sentait déjà la froideur des mots d'Eriadan qui allaient s'abattre sur elle bien avant même qu'il eut besoin d'ouvrir la bouche. De toutes manières, il a toujours été ainsi. Bien plus froid que toute la neige rassemblée.

"Je croyais avoir été clair.
Qu'est ce que tu fiches ici?"


Clair ? Les mots résonnaient dans l'esprit de la jeune femme qui ne se rappelait pas qu'Eriadan lui ait dit quoique ce soit. Mais à cet instant, la question ne se posait plus pour Loulianne. Peinant toujours à reprendre son souffle, elle se redressa rapidement, décidée à tout lui révéler :

Quelqu'un nous a suivi... depuis notre départ. Un homme. Un homme tout en noir !

Loulianne commençait à piétiner sur elle-même dans la neige, agitant les mains dans tous les sens, débitant des mots à toute vitesse, révélant l'homme aperçu sur la grande place partant avec une jeune femme seule au bras.

... et je les ai vu dans cette auberge.

Elle sentait son lourd regard sur elle. Elle sentait la faute commise pour l'avoir suivi. Mais elle croyait aussi au danger que pouvait représenter quelqu'un qui vous suit et vous traque...

_________________
Eriadan
Eriadan leva un sourcil.
De toute évidence, elle parlait d'Hermès, son Valet.
C'était un homme furtif et ça plaisait à Eriadan.
Ca lui permettait de ne pas avoir l'impression de se trimballer constamment un boulet à côté de lui.
Chose dont il avait parfois l'impression avec Loulianne...
Elle devait l'avoir aperçu et avoir cru que c'était un ennemi.
La raison de sa présence ici?
Sans doute...
Eriadan se calma complètement, comprenant alors l'intention de Loulianne qui était louable et s'apprêtait à s'excuser et la remercier.
Toutefois son excitation l'en empêcha.
Elle semblait avoir du mal à trouver les mots pour exprimer ce qu'elle voulait dire....


"... et je les ai vu dans cette auberge. "


"Les"?

Avec qui pouvait bien se trouvait Hermès?
Eriadan fronça les sourcils, légèrement inquiet.
Il ne connaissait pas encore parfaitement son valet bien qu'il le laissait libre de ses mouvements.
Après tout, il ne devait peut être pas s'en faire, ce n'était sans doute rien.
Eriadan attrapa alors Loulianne par les bras pour la calmer et lui demanda d'tun ton calme et posé.


"Avec qui était cet homme Loulianne?
Mène-moi à lui j'ai besoin de le voir."

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HRP: La famille de Chambertin recrute des membres. Contact par MP. Réponse assurée!
Loulianne
Elle se tut un instant. Ses yeux quittèrent le regard d'Eriadan et se posèrent sur l'auberge. Elle dégagea ses poignets de l'emprise masculine, puis reprit d'un ton posé :

Je les ai vu dans cette auberge. Cet homme avec une jeune femme, que j'ai aperçu avec lui sur la grande place tout à l'heure.


Elle se tut de nouveau. Que pouvait-elle bien dire d'autre ? Elle ne connaissait pas cet homme et encore moins cette femme... Le plus simple serait évidemment qu'elle mène Eriadan à ces deux individus.
Sans plus attendre, elle agrippa la manche d'Eriadan et l'invita à la suivre sans qu'il ait vraiment le choix.
Elle le mena jusqu'à l'auberge où elle s'arrêta sans rien dire. Elle se retourna vers Eriadan et se décala doucement afin qu'il ouvre la porte.

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Eriadan
Eriadan haussa un sourcil.
Pourquoi Loulianne s'arrêtait-elle si soudainement devant la porte de l'auberge?
Hésitait-elle? Craignait-elle quoique ce soit?
Le Loup du Lac la trouvait étrange ces temps-ci.
Il passa devant elle et ouvrit alors la porte pour s'y faufiler suivi de près ar Loulianne.
La salle à manger était vide si ce n'est l'aubergiste qui débarassait la table de...
Deux couverts.
Loulianne avait dit juste.

Il s'approcha de lui et lui demanda, l'air calme et impassible.


"Pourriez-vous m'indiquer le lieu où sont allés les personnes qui ont soupé à cette table, je vous prie?"

Eriadan s'était exprimé toute en posant la main en évidence sur son pommeau, manoeuvre qui avait naturellement un effet destructeur de persuasion.

"Ils sont montés dans une chambre au premier! Chambre 13! Mais... S'il vous plait, ne cassez rien!"

"Ne vous en faites pas l'ami, tout sera tel que je le trouverai en l'état."

Eriadan se dirigea vers l'escalier lorsqu'il arrêta son pas à la première marche et, sans se retourner, décida de tester de nouveau et cette fois directement son obéissance.

"Loulianne attends moi en bas."

Espérant ne pas regretter son attitude, il monta les marches jusqu'au premier étage.
Arrivé dans le couloir, il tendit l'oreille mais n'entendit pas le moindre son émis.
Les portes dévalèrent à droite puis à gauche sans percevoir le moindre bruit.
C'est au fond à gauche du couloir qu'il la trouva.

La Chambre 13.

Il tourna alors la poignet et poussa la porte, l'expression impassible.
La vision qui s'offrait alors à lui figea son visage, son regard brillant d'horreur par le spectacle dont il était témoin...

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HRP: La famille de Chambertin recrute des membres. Contact par MP. Réponse assurée!
--Valet.de.pic


"Car nul n'a jamais prétendu que la mort était une fin en soi, mais qu'il pourrait au contraire s'agir du commencement de toute chose..."


William Wolback




Au commencement était la mort...



Hermès, le Valet de Pic




[ Au même endroit, quelques minutes plus tôt ]


Chambre 13.

Que Charlyne accepte de monter était inespéré. Le Valet de Pic était cependant satisfait. Il s'attendait à accueillir un peu de résistance, mais c'était passé comme un pigeon à l'envoi.

Hermès referma la porte après s'être assuré que l'aubergiste était bel et bien parti.
Se retournant vers Charlyne, il lui sourit.
La chambre était douillette, présentant un lit deux places avec d'épaisses couvertures, l'idéal pour un couple en voyage à Cosne.
Nul doute qu'elle devait se sentir à l'aise à présent.
Tout ce qu'elle lui reprochait a priori, il avait réussi à le combler a posteriori.
Il lui avait même donné son prénom...


"Alors Charlyne... Qu'est ce qui vous effraie tant que ça?
Je n'aime pas vous voir dans tous ces états...
Peut être voudriez vous..."


Il fit mine de se désister, timide, hésitant... Puis feignant un prise de courage il compléta:

"Peut être voudriez-vous que je teste sur vous ma médecine du corps pour vous détendre pendant que vous me raconterez...?"
--Charlyne

Charlyne


La jeune femme était un peu intimidée de se retrouver seule avec un homme dans une chambre d'auberge, mais elle essayait de ne pas laisser transparaitre son gêne. La situation était plutôt délicate et elle ne savait quelle attitude adopter. Il attendait ses confidences, elle avait peur de les lui dévoiler ainsi que des conséquences qu'elles pourraient avoir. Depuis ce terrible incident sur les berges du lac, elle ne cessait d'être rongée par l'angoisse et les incertitudes. Avait-elle agit comme il le fallait? Qu'aurait-elle pu faire d'autre? Elle n'en savait rien, mais sa conscience ne la laissait pas tranquille et elle avait besoin de partager ses doutes avec quelqu'un. Ce quelqu'un serait Hermès.

Alors qu'il s'assurait que l'aubergiste avait bien quitté le couloir devant la chambre, Charlyne s'assit au bout du lit et déposa sa cape à coté d'elle. Les épaules nouées par l'angoisse, elle se tenait bien raide et observait l'herboriste qui refermait la porte en prenant la parole. Il semblait vraiment soucieux de son attitude et la proposition qu'il fit à la jeune femme, la surprit et lui fit monter le rouge aux joues. Lui même semblait avoir hésité à la lui soumettre, conscient de son audace, mais il n'aspirait qu'à trouver un moyen de la détendre un peu et elle lui en fut tout de même reconnaissante.


Je vous remercie, mais je... je ne sais pas. Qu'allez-vous faire?

Elle le regardait avec des yeux curieux, mais légèrement inquiète. Elle était pudique et n'avait pas l'habitude qu'un homme la touche, c'était une chose inconvenante.
--Valet.de.pic


Hermès, le Valet de Pic


Hermès s'approcha alors du lit et s'installa derrière elle, les genoux contre le sommier près de ses hanches.
Elle se retournait gênée lorsqu'il posa ses mains sur ses épaules nues. Ses mains étaient d'une chaleur agréable sur sa peau fraiche, féminine et innocente.


"Ne vous en faites pas, je ne vais rien vous faire de mal. Détendez vous, laissez-vous aller..."

A genoux derrière son dos, il rapprocha ses cuisses de ses hanches qu'il serra pour la caler. Décalant délicatement sa chevelure il passa ses doigts agiles dans sa nuque pour en masser les muscles et en dénouer les tensions. Et des tensions, elle en avait.
Massant sa nuque de ses mains chaudes, elle ressentit des chaleurs apaisantes parcourir son échine.
Le contact de sa peau contre la sienne provoquait en lui un désir ardent quil tenta de réprimer par l'accomplissement de sa mission.
Ses paumes rencontrèrent alors ses épaules qu'il épousa avec tendresse...
Accompagnant ses mouvements il plaqua son torse contre son dos avec délicatesse et, approchant ses lèvres de son oreilles droites alors que ses bras plongèrent le long des siens stimulant des points sensibles qu'il ne connaissait que trop bien, il chuchota dans son oreille.


"Peut être souhaitez-vous vous allonger pour me raconter tout en de conditions optimales..."
--Charlyne

Charlyne


Lorsqu'il s'installa derrière elle, Charlyne retint un mouvement de recul. En sentant qu'il posait ses mains sur ses épaules dénudées, elle ne put s'empêcher de se raidir légèrement et de tourner son visage vers lui pour chercher son regard, inquiète. Elle était tendue et prête à s'écarter au moindre geste brusque ou trop osé. Les yeux d'Hermès étaient empreints de douceur et son sourire chaleureux se voulait rassurant. Essayant de se détendre, elle détourna la tête et ferma les yeux.
La jeune fille réprima un frisson quand il passa sa main dans ses cheveux pour en dégager sa nuque. Il lui était étrange de se laisser toucher ainsi, mais elle se laissa faire, confiante. Ses doigts étaient agiles et ses gestes doux la détendirent petit à petit. Elle sentait sa présence tout autour d'elle, dans son dos, contre ses cuisses, l'enveloppant dans la chaleur agréable de son corps masculin. Elle se sentait en sécurité, comme dans un cocon, tandis qu'il prenait soin d'elle.

Sensation plaisante, qui prenait naissance au creux de son ventre. Elle n'aurait su dire pourquoi, mais elle aimait la proximité d'Hermès dont les gestes caressants la détendaient et la mettaient en confiance. Elle frissonna légèrement lorsque ses mains glissèrent le long de ses bras et qu'il se plaqua d'avantage contre son dos. Quand il prit la parole en chuchotant, elle sentit son souffle tiède lui caresser le creux du cou.


Peut être souhaitez-vous vous allonger pour me raconter tout en de conditions optimales...

Charlyne ouvrit les yeux et tourna doucement son visage vers le sien. Leur regard se croisèrent. Il n'y avait aucune lueur mesquine dans les yeux qui la contemplaient. Un léger sourire se dessina aux coin de ses lèvres. Les barrières que la méfiance avait dressées s'effritaient et commençaient à tomber en morceaux sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle hocha la tête en silence et s'écarta des bras protecteurs pour s'allonger confortablement sur le lit. Sa tête s'enfonça dans l'oreiller duveteux tandis qu'elle fermait à nouveau les yeux et se remémorait les événements passés.

C'était il y a quelques jours de cela, dans la soirée...
Lilo-akao
[Quelques jours plus tôt, dans une taverne de Cosne]


Enfin une soirée agréable, passée en bonne compagnie! C'est pas qu'elle s'ennuyait ferme depuis qu'elle était arrivée en Bourgogne, mais presque! Ces derniers temps, Luna sortait peu et passait ses journées à broyer du noir en pensant à l'avorton qui lui pourrissait déjà la vie alors même qu'il n'était pas encore né. Elle aurait du s'en débarrasser après son passage chez l'herboriste quand elle était encore à Chinon, mais elle n'en avait pas eu le courage, allez savoir pourquoi? On la disait pourtant sans cœur, surtout avec la gente masculine. Sa mauvaise humeur la rendait irascible et sa dame de compagnie en faisait les frais. Il lui fallait un bouc émissaire! Chaque occasion était bonne pour se chamailler avec Charlyne et abattre sa mauvaise foi sur elle.

Mais ce soir, ces soucis s'étaient envolés d'un battement de cil, dès que ses yeux se posèrent sur sa poulette préférée, accompagnée du kilt. Ils arrivaient tout droit de Touraine, pour répondre à l'invitation qu'elle leur avait fait. Attablés autour d'une ribambelles de choppes, ils échafaudaient des projets douteux, qu’ils ne réaliseraient sans doute jamais, pour rester fidèles à eux-mêmes. Ça parlait de cueillette aux champignons entre écrevisses, poulpes ou morues. Un peu plus et leurs esprits embrumés auraient pu sentir l’air iodé de la mer, se trouvant pourtant à des lieux et des lieux de là. Quel était le qualificatif qui convenait le mieux au trio incorrigible qu'ils formaient? Il aurait suffit de poser la question à Charlyne, qui les observait d'un œil sombre, la mine désapprobatrice. Elle aurait répondu qu'ils n'étaient qu'une bande de dépravés, soiffards et sans cervelles. Elle estimait que l'écossais était un imbécile irresponsable, vulgaire et du plus mauvais genre, auprès du quel la jeune Wolback n'aurait jamais du trainer, mais à son plus grand désespoir, ils s'entendaient comme larrons en foire! A la fin de la soirée, elle allait encore récupérer une brunette ivre morte, s'exprimant comme un charretier et qui serait malade comme un pou le lendemain. Mais tout ça c'était la faute du bébé, bien évidement!

Croisant son regard désapprobateur, Luna fronça les sourcils. Pour une fois qu'elle s'amusait! Quelle rabat joie cette cul-pincé! Si Charlyne restait pour tirer la tronche, c'était pas la peine! Elle allait encore essayer de la faire culpabiliser et ne tarderait surement pas à lui déballer des sermons sur le rang qu'elle devait tenir: "Vous êtes une jeune noble et devez vous comporter comme tel! Et blablabla et blablabla!". Quelle chieuse!

Allez, un petit effort pour la forme et ensuite elle serait tranquille. Luna fit mine d'étouffer un bâillement et se tourna vers sa dame de compagnie.


Charlyne, j'vais pas tarder à rentrer. J'aimerais que vous alliez à l'auberge pour vous assurer que notre chambre est prête...
Faites mander un bain tant qu'on y est! Avec de l'eau chaude cette fois ci!


Elle lui lança un regard accusateur en gardant un visage fermé, ne laissant place à aucune objection. Charlyne sembla hésiter un instant, mais finit par se lever et saluer les trois compères avant de prendre la direction de la porte et de sortir. Tout sourire, Luna se tourna vers la poulette devenue morue et son kilt d'amant.

Et donc cette cueillette? On va quand même pas rester ici à se tourner les pouces avec les merdeux!

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[Un peu plus tard, sur le sentier longeant le lac]


Le silence et le calme. Rien que les légers clapotis des vagues s’échouant sur le rivage. Voila ce dont elle avait besoin après l’agitation qui régnait dans la taverne. Elle avait peut-être bu une ou deux choppes de trop et avait besoin de se remettre les idées au clair avant sa confrontation avec Charlyne. Elle lâcha un soupire bruyant en imaginant la scène que sa dame de compagnie allait lui faire. Ce serait mérité, elle le savait, mais tant pis! Elle ne regrettait en rien sa conduite. Où allait-on si on ne pouvait plus s'amuser une fois de temps en temps? Et puis, elle en avait besoin! Cette soirée lui avait fait le plus grand bien. Peut-être qu'il était temps qu'elle se reprenne en main au lieu de se morfondre sur la situation? Cela n'arrangerait rien et son frère allait bientôt arriver en Bourgogne, il fallait qu'elle se rachète une conduite! Mais pour l'instant, elle avait besoin de prendre l'air. Elle pensait passer le reste de la soirée à flâner sur la rive, en observant les reflets du croissant de lune sur la grande étendue d’eau. Le ciel étoilé était dégagé de tout nuage. L’atmosphère aurait due être enchanteresse… C’était sans compter sur sa poisse légendaire.

Haaaaa ! … Dégages sale bête ! Fous le camp !

Qu’est-ce-qui lui était encore passé par la tête pour venir se foutre dans un merdier pareil ? Elle aurait du rentrer à l'auberge directement au lieu de passer par ici! Attirée par des petits rongements discrets émanant des joncs un peu plus en contrebas, elle avait quittée le sentier en espérant trouver la provenance de ces bruits intriguant… Curieuse, elle l’était oui ! D’ailleurs, on lui a souvent répété que ça la perdra, mais elle n’en a jamais tenu rigueur. Si seulement elle avait su…

Mais laisses-moi tranquille !

A présent, elle se débattait férocement dans ses jupes pour essayer d’échapper à la morsure d’un ragondin, tout aussi effrayé qu’elle de se faire soudain interrompre dans sa dégustation de plantes et de racines. Essayait-il vraiment de la mordre ou tentait-il simplement d’échapper à un violent coup de pied ? Difficile à dire dans ce remue-ménage de froufrous, de pieds, de pattes et de boue.

Toujours est-il que la terre meuble céda sous les trépignassions affolées. La brune perdit l’équilibre et poussa un cri de terreur en s’écroulant comme une masse. Sa vie ne défila pas devant ses yeux, non. Elle n’eut même pas le temps de réagir. Dans sa chute, sa tête heurta une grosse pierre, qui s’enfonça dans les eaux troubles du lac en même temps que le glissement de terre et son corps inanimé.

A quelques pas de là, les grignotements reprirent…

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--Meowalf
[ Le même jour, dans la même taverne de Cosne ]


Le voyage depuis le Béarn s'était passé sans encombre.
Passant par Toulouse, il avait gagné du temps par rapport à Eriadan, et c'était son but.
Arriver avant lui en Bourgogne, voir comment aller sa soeur Luna, et jauger la température du Duché avant que son petit fils ne s'y installe.

Meowalf Wolback était mort.

C'est tout du moins ce qu'indiquaient les registres et ce que tout le monde croyait au sein de la famille Wolback.
Pourtant cet homme d'un âge mûr assis au fond de la taverne dont les traits étaient voilés par une capuche, cet homme qui fumait des herbes cueillies en forêt dans une longue pipe qu'il avait lui-même taillé, cet homme-là était bien vivant.
Bien que nul n'aurait pu dire qui il était.

D'ailleurs les quatre autres personnes qui occupaient la taverne ne lui avaient pas même accordé une attention.
Trois d'entre eux buvaient et ripaillaient à s'en tordre le gosier, quant à la quatrième, elle était sérieuse, n'avait pas avalé une seule goutte d'alcool et regardait la jeune femme d'un air grave.
Cette même jeune femme pour laquelle il se trouvait ici.
Luna Wolback.

Meowalf était profondément indigné de voir sa petite fille dans un tel état tenir un discours qui ne dépassait pas les sépales des pâquerettes.
Si ça n'en tenait qu'à lui, il se serait levé et l'aurait giflé pour son manque de savoir-vivre.

Toutefois, Meowalf avait fait un serment...
Il avait vendu son âme au Très Haut, et son serment ne serait jamais brisé, pas même par la mort...
Cette douce mort qui ne serait alors pour lui que le commencement...
Le commencement de sa rédemption.

Il se rappella de la mort d'Orlanda, de son comportement envers sa famille, toutes les choses qu'il avait gâché et perdu à jamais.
Constatant toutes ses erreurs alors qu'il en était déjà au point de non retour, Meowalf Wolback jura devant Dieu qu'il protègerait les héritiers de son sang, mais que jamais plus sa présence ne leur causerait du tort.
Il se sentait responsable et pensait ne pas mériter de les connaître personnellement.
Ou plutôt, il ne méritait pas de se faire connaître d'eux...
Meowalf, après une vie entièrement menée par sa fierté, avait désormais honte de ce trop plein d'orgueil qui avait causé la perte des êtres qui étaient le plus cher à son coeur...


La jeune servante était partie depuis un bon moment lorsque Luna quitta la taverne.
Meowalf n'attendit pas plus d'une minute avant de se lever, de payer une tournée générale aux deux amis restés, provoquant leur ravissement au lieu de la méfiance.

Il la suivait de loin, discrètement, comme si de rien n'était.
Nul ne devait le voir en la présence de Luna...
De toute manière, il n'avait pas besoin de faire de gros efforts de furtivité, Luna semblait bien "décalée" qu'elle n'aurait pas remarqué un éléphant rose qui l'aurait suivie.

La preuve en fut lorsqu'elle se battit avec... un ragondin.

Meowalf se frappa le front. Il croyait rêver.
Qu'étaient devenus les Loups de Wolback.
Heureusement que son jumeau n'était pas comme ça...
Il l'avait séquestré l'été dernier. Un bon souvenir...
Ce jeune idiot idéaliste pensait pouvoir changer le Béarn et le débarasser de sa pourriture.
Quelle naïveté.
Meowalf s'était sentit obligé de le tenir à l'écart de ces problèmes qui ne regardaient que les Béarnais, avec l'aide de son fidèle homme de main quil n'avait pas vu depuis un sacré bout de temps.
Ce dernier était sur une mission...
Quoiqu'il en soit, cette séquestration fut un séjour agréable pour Meowalf.
Il apprit beaucoup de son petit fils.
Respectant son serment car ne lui ayant pas montré ses traits ni fait savoir qui il était, il s'était néanmoins senti... comme en famille!
Le frappant pour lui apprendre à encaisser, Meowalf continuait à lui enseigner la vie alors qu'il était censé être mort.
Puis un duel final.
Magistral.
Eriadan en avait dans le ventre et ça lui plaisait.
Il était digne des Wolback et même s'il savait que sa présence future en Bourgogne risquait de lui faire perdre son nom, chose contre laquelle il ne pouvait rien, si ce n'est brûler toute trace écrite de la famille Chambertin (mais en matière de protection assermentée devant Dieu, il y a mieux), son sang coulerait toujours dans ses veines, et c'était pour Meowalf l'unique et ultime fierté qu'il s'autorisait.

Meowalf soupira en voyant sa petite fille crier comme une gamine.
A se demander lequel des jumeaux avait été élevé par des nobles.
Ah, question comportement de pourrie gâtée, Luna était la Reyne!
Mais pour le reste...

Alors que Meowalf pensait à tout cela, Luna chuta en arrière, chutant dans les eaux glacées du lac.
L'ensemble de ses pensées fut anéanti.
C'est comme si son serment venait de s'activer, vibrant dans son corps et son âme entière, ne laissant place à quelconque autre pensée ou hésitation.
Un seul mot d'ordre entra en fusion avec tout son être.

Protéger Luna.

Sans réfléchir, Meowalf courrut en direction du lac et sauta dans les eaux gelées. Le corps de Luna n'était guère profond, mais sa tête était immergée.
Il l'attrapa alors par le bras et la souleva au dessus de son épaule pour la ramener sur la rive...
Elle était inconsciente et les sens de Meowalf étaient en alerte.
Elle avait peut être fait une hydrocution.
Il tâta son cou. Son poûl était faible.
Respiration? Plus aucune ventilation.
Meowalf porta ses lèvres à celle de Luna, ( et sa moustache à son nez) et souffla par trois fois.
Puis par trois coups puissants, il enfonça sa cage thoracique pour comprimer ses poumons.
D'un raclement poumonal, Luna émit un énorme toussotement recrachant l'eau ayant pénétré ses poumons.
Elle semblait faible, pas encore vraiment consciente...
Toutefois elle semblait sauvée.
Meowalf enleva alors sa cape ainsi que sa capuche qui ne formaient qu'une seule et unique pièce.
Elle était encore sèche et même chaude.
Il enveloppa sa petite fille dans l'étoffe et sourit doucement.
Malgré tout, Meowalf ressentait également de la fierté en la voyant. Elle ressemblait beaucoup à sa mère. Elle était aussi belle physiquement du moins... Il fut heureux qu'à eux deux, ils prolongèrent l'âme, le coeur et l'esprit de sa petite Orlanda...

Désormais, il lui fallait la mener au plus vite dans un endroit chaud. Le plus proche était Cosne, mais hors de question qu'on le voit là bas. Il jeta alors un oeil en direction du sentier qui s'enfonçait dans la forêt. Il reconnut aisément cette forêt. Il y avait attaché son cheval à un arbre il y avait environ une heure.
Ce sentier mène à Sémur. Ce qui était à une journée de marche.
Néanmoins, en chevauchant bien, il connaissait une auberge qu'il atteindrait en moins de vingt minutes, ni vu ni connu.

C'est tout du moins ce qu'il aurait fait, si nul ne l'avait vu en la présence de Luna...













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--Charlyne

Charlyne


[Dans la chambre d'auberge de Luna, devant un bain froid]


"Patience, elle va arriver", c'est ce que ne cessait de se répéter Charlyne en tournant en rond dans la pièce. C'était à contre-cœur qu'elle avait quittée la taverne en laissant la jeune noble, seule avec les énergumènes qui lui servaient d'amis. Elle espérait que Luna ne tarderait pas trop à rentrer, comme elle le lui avait laissé entendre, mais le bain bouillant que la suivante avait fait préparer était à présent froid depuis longtemps. Jetant de temps à autre des regards anxieux par la fenêtre, elle guettait la pénombre de la rue et la silhouette féminine tant attendue. Elle se demandait si le couple aurait l'intelligence d'accompagner la brune jusqu'à l'auberge où elle logeait pour qu'elle n'ait pas à se promener seule dans les rues de Cosne en plein milieu de la nuit, mais elle en doutait fortement. Dans l'état où les trois compagnons devaient se trouver à l'heure actuelle, la raison ne devait plus habiter leurs esprits embrumés par l'alcool.

Les bougies dans leur chandelier s'étaient déjà consummées de moitié quand Charlyne, n'y tenant plus, se décida à quitter l'auberge pour retrouver Luna et l'enjoindre de rentrer. Avant de quitter la chambre, elle déposa une bûche dans l'âtre et s'emmitoufla dans sa cape chaude. Elle ferma doucement la porte derrière elle, se faisant discrète pour ne pas éveiller les dormeurs déjà couchés. Dans la grande salle, quelques clients étaient encore attablés et devisaient à voix basse, tandis que le tenancier s'afférait à frotter son comptoir. Il jeta un regard curieux à Charlyne, probablement étonné de voir une jeune femme sortir seule à une heure pareil.

Rabattant sa capuche sur sa tête, elle sortit de l'auberge. Dehors, le vent froid la fit frissonner. Elle s'engagea dans la ruelle en marchant à grand pas et prit la direction de la taverne où elle avait laissé la jeune Wolback, priant pour qu'elle soit toujours là bas et qu'elle ne la trouve pas dans un état lamentable. Tant pis si elle essuyait son courroux pour sa désobéissante, Charlyne était bien trop inquiète. Quelques ruelles plus loin, elle croisa l'écossais et sa compagne, quittant l'établissement où ils avaient passés la soirée. Aucune traces de la brune à leurs cotés. Se précipitant vers eux, elle les accosta avant qu'ils ne s'éloignent:


Excusez-moi! Luna... où est Dame Luna? Est-elle toujours dans la taverne?

La question mit du temps à monter à leurs cerveaux. Ils la regardèrent d'abord sans comprendre, avant de lui répondre que la jeune femme s'était éclipser un peu plus tôt en décrétant qu'elle allait faire un tour sur les berges du lac avant d'aller se coucher. Charlyne secoua la tête face à leur inconscience. Laisser une personne ivre se promener seule au bord de l'eau! Ils n'avaient rien dans le ciboulot ou quoi? Elle ne prit pas la peine de les remercier et s'éloigna à grands pas en direction du lac, imaginant le pire. Et si Luna avait fait une mauvaise rencontre? Et si elle était tombée dans l'eau? Et si elle s'était noyée? Se maudissant de l'avoir laissée seule, Charlyne se mit à courir sur le sentier longeant le lac, saisit d'angoisse. Le sol était glissant, mais elle n'y faisait pas attention. Il fallait absolument qu'elle retrouve Luna.

Dame Luna?... Lunaaaaa ?

Ses cris résonnèrent dans le nuit, mais elle n'obtint aucune réponse. Elle commençait à paniquer, lorsqu'enfin elle aperçu une silhouette courbée, se découpant sur le sentier en face d'elle. Saisie, elle ralentit le pas, se rendant compte qu'il n'y avait non pas une personne, mais deux. D'après la carrure, il s'agissait d'un homme, penché au dessus de...


Luna! Que faites-vous? Écartez-vous tout de suite! Qu'est-il arrivé?


Elle hésita à approcher, se demandant s'il s'agissait d'un agresseur, ou d'une personne venant apporter son aide à la jeune noble, qui semblait inconsciente. Elle attendit qu'il se redresse afin de voir sa réaction.
--Meowalf
Meowalf se releva et se sentit soudainement comme un enfant qu'on venait de surprendre en train de faire une bêtise.
Seulement son expression était toute autre.
Se retournant en direction de Charlyne, c'est une expression de Loup impassible qu'elle aperçut.
Un Loup d'une expression neutre mais qui laissait comprendre qu'il était très dangereux.

Meowalf avait deux choix.
Tuer la servante, retourner au village, trouver un enfant des rues et le payer une fortune pour appeller des secours pour sauver Luna et témoigner en disant que Charlyne avait essayé de tuer Luna et qu'un inconnu avait tué Charlyne pour sauver Luna.
Il était clair que l'inconnu, à savoir Meowalf, serait recherché tel un fugitif pour être sûr que le gamin disait vrai.
Néanmoins, Meowalf serait alors loin et les villageois devraient se contenter de cette version.

Son second choix était plus... raisonnable. Ce qu'il avait tendance à devenir avec le temps.
Le Loup leva alors une main en direction de Charlyne.


"Elle est tombée dans le lac, je viens de l'en tirer!"

Charlyne s'approcha alors méfiante tandis que Meowalf se releva une expression impassible en décalage avec les paroles qu'il venait de prononcer.
Charlyne s'arrêta alors.
Meowalf décida alors de tenter un coup de ramponneau.
C'était risqué, mais il avait de bonnes chances de gagner.
La tirant d'une de ses poches, Meowalf lui lança une bourse qu'elle attrapa au vol et lui révéla alors:


"Je suis Meowalf Wolback, le grand père de Luna.
Je vais mener ma petite fille dans une auberge sûre hors Cosne.
Prenez cet argent. Cela doit valoir à peu près trois mois de salaire pour vous.
Prenez le et disparaissez sans rien dire de ce que vous avez vu.
A personne.
Est-ce clair?"


Charlyne n'en croyait pas ses oreilles. Meowalf?
Luna lui en avait effectivement parlé.
Sa mère Orlanda lui en avait parlé lorsqu'elle était petite.
Comment cet homme pouvait être au courant de l'existence de Meowalf Wolback... A moins qu'il soit Meowalf Wolback!
Pourtant il était censé être mort!
Disparu serait plus juste...
C'était donc vrai!
Charlyne n'était qu'une servante, Meowalf son grand père...
Elle n'avait donc pas à contester, ni à répéter ce qu'elle avait vu si Meowalf le lui demandait, même sans argent, bourse qu'elle accepta néanmoins.
Charlyne acquiesca alors.

Meowalf eut soudain une brillante idée.
Son esprit manipulateur tendant à tester sans cesse les gens, il ajouta à Charlyne.


"Dernière chose.
Lorsque vous rentrerez à Cosne, écrivez à tous les proches de Luna, et dites leur qu'elle est morte.
Attendez ensuite en cette ville.
Attendez le premier qui vous contactera pour voir le corps de Luna.
Mais en aucun cas vous ne me trahirez.
Si vous répétez ce que vous avez vu, si vous apprenez à quique ce soit que Meowalf Wolback est vivant, c'est mon bras droit qui vous tuera."


Charlyne fut surprise sinon choquée de la demande de Meowalf. Mais elle s'exécuterait. Elle s'exécuterait pour sûr, de peur d'être elle-même exécutée...
Elle acquiesca alors s'inclinant et fit demi-tour pour retourner à Cosne.


Meowalf eut alors un rictus satisfait.
Ce stupide accident allait s'avérer amusant finalement. Une nouvelle occasion de tester son sang...

Il attrapa alors Luna qu'il cala sur son épaule et se dirigea vers le sentier...
Alors qu'il venait de dépasser le premier arbre, Meowalf fut surpris par quelque chose auquel il ne s'attendait pas.
Luna sur ses épaules finit par se débattre violamment prise d'une frénésie incontrôlable.
De surprise, il ne put la retenir et elle bascula alors derrière lui, tête la première, se fracassant le crâne contre une racine.
Elle fut assommée sur le coup, pour le peu qu'elle était consciente.
Meowalf constata les dégâts. Elle s'était ouvert l'arcade et saignait abondamment.
Déchirant alors une étoffe de son haut, il banda le crane de Luna pour stopper l'hémorragie au mieux avant de l'amener sur son cheval et de partir en direction de cette fameuse auberge...







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--Valet.de.pic


Hermès, le Valet de Pic


[ De retour dans la chambre 13 de l'auberge ]



Lorsqu'il avait entendu son nom, Hermès avait stoppé sa manipulation quelques secondes, avant de reprendre comme si de rien n'était. Charlyne était allongée sur le dos et profitant du bien être que procurait les mains du Valet de Pic sur son corps, elle racontait tout.
Sans exception.


"Et là il m'a dit que si..."

Charlyne se rappella alors qu'il lui avait dit qu'elle ne risquait rien ici, et elle avait fini par lui faire presque confiance. Par instinct de survie, elle chuchota.

"Si je racontais tout, son bras droit me tuerai!"

Entendant ces mots, le rictus d'Hermès s'élargit en un croissant de lune sadique, puis il continua de l'écouter sans l'interrompre, massant la paume de ses mains, ses bras puis montant jusqu'à ses épaules. Ayant terminé il passa au membre suivant. Puis (elle eut un frisson), il lui retira ses chausses pour stimuler les points sensibles de la pointe des pieds.
Hermès le fit consciencieusement, sachant pertinamment qu'il existait un point sous le pied pour détendre chaque partie du corps.
Charlyne ne put à certains moments échapper un petit jouissement approbateur qui témoignait d'un apaisement mêlé à un chatouillement.

Lorsqu'elle eut terminée son histoire, elle semblait se plaindre, elle avait peur. Hermès remonta alors ses mains le long de son mollet puis de ses cuisses, frôlant ses hanches il étendit le long de son corps à côté, tout contre Charlyne, et tous deux allongés l'un contre l'autre, il lui chuchota.


"Tout est terminé maintenant, vous ne risquez plus rien avec moi."

Ces mains remontèrent alors délicatement le long de son corps, son bassin, ses bras, sa poitrine qu'il frôla puis ses mains se posèrent ses joues avec tendresse, les caressant délicatement et dans un geste tout aussi amoureux, il approcha ses lèvres des siennes...
--Charlyne

Charlyne


Il n'y avait plus aucun secret. Elle lui avait tout dit. Absolument tout.
Au fil de son récit, ses épaules s'étaient déchargées d'un poids énorme qui lui pesait depuis cette terrible soirée. Confier ce qu'elle savait à Hermès lui avait fait le plus grand bien. Elle était soulagée qu'il ne lui ait pas reproché de ne s'être opposée d'avantage au grand-père de Luna. Après tout, elle ne le connaissait pas. Peut-être était-ce un homme vil et dangereux? Elle chassa cette idée de son esprit. L'homme n'avait pas eu l'air d'en vouloir à la vie de la jeune Wolback, bien au contraire. Il l'avait sauvée de la noyade, pourquoi lui ferait-il du mal à présent? Il aurait tout aussi bien pu la laisser mourir dans les eaux glaciales.


"Tout est terminé maintenant, vous ne risquez plus rien avec moi."

Hermès avait raison, il était vain qu'elle continue à culpabiliser ainsi et elle n'était plus seule. Dorénavant, lui aussi savait. Sa présence à ses cotés était rassurante et ses caresses, à la douceur exquise, étaient parvenues à la détendre complètement. Il fallait qu'elle oublie et pour l'instant, c'était bien parti! Elle avait une conscience aiguë des mains agiles glissant sur son corps, le parcourant avec délicatesse. Elle n'était pas habituée à une telle promiscuité avec un homme et les sensations qu'elle éprouvait à son contact étaient autant de merveilleuses découvertes. Elle frissonna légèrement lorsque ses doigts remontèrent le long de ses hanches et effleurèrent sa poitrine avant de se poser avec douceur sur sa joue. Son visage était si proche du sien, qu'elle pouvait sentir son haleine chaude lui chatouiller les lèvres. Elle ne résista pas et se laissa embrasser, répondant à son baiser avec timidité. Elle le désirait, oui, mais était-ce correct de céder à la tentation de la chair? Non! Elle avait promis au Très-Haut qu'elle préserverait sa pureté pour celui qui serait son mari. Elle ne devait pas céder! Pas maintenant! Leurs lèvres se descellèrent.

Non... S'il vous plait.... Je ne peux pas.

Sa voix n'était qu'un murmure, mais il l'avait entendu. Ses joues s'empourprèrent. Comprendrait-il les raisons qui la poussait à se refuser à lui? Ils venaient tout juste de se rencontrer, leur conduite était des plus irresponsable. Détournant la tête, elle chercha à se dégager de son étreinte...
--Valet.de.pic




Hermès fut passablement irrité que Charlyne refuse ses avances.
Mais cela ne changeait strictement rien.
Il comptait bien se faire plaisir dans cette mission et il n'y manquerait pas.

Il la regarda avec des yeux faussement surpris pour lui témoigner de sa prise de recul, mais ce, pendant quelques secondes.
Son regard vide prit alors une assurance que Charlyne n'avait pas encore perçu, il se teinta d'un émail ténébreux accompagnant le croissant de lune qui s'étendait en un sourire maléfique.

D'un geste furtif et sans qu'elle ne put anticiper quoique ce soit, sa main, qui était alors douce et apaisante, vint se loger au creux de sa gorge qu'il serra avec force. L'accompagnant le long du lit, les draps se froissèrent sous son corps qui était traîné comme une vulgaire poupée de chiffon. Sa tête heurta le mur et il la souleva pour la plaquer contre le dur.
Charlyne gémit et tenta alors de se débattre, un filet de sang coulant le long de ses cheveux.
Sa main droite à son cou, il leva sa main gauche devant elle puis d'un geste vif, une lame apparut dans sa main.
Approchant son visage du sien tout en comprimant la glotte pour qu'elle évite de se débattre, il frotta son visage au sien avant de la lécher avec un appétit non dissimulé.
De sa lame en main gauche, il trancha un à un les cordages du corset de la Dame de Compagnie qui ne pouvait pas même hurler, des larmes coulant le long de ses joues.


"Ne pleure pas, ce n'est qu'une mauvaise passe."

Tranchant le dernier lien de son corset, il jeta la servante au sol dont le torse se trouva nu.
Son dos heurta lourdement le parquet en bois qui lui écharda la chair.
Avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, Hermès avait sauté sur elle la plaquant au sol.
Sa lame ayant disparue dans sa manche gauche, il l'étrangla de nouveau avec la main gauche pendant qu'il profitait de sa poitrine généreuse.
Il la gifla alors avec une violence telle qu'elle en fut presqu'assommée.
Le Valet de pic lécha alors son corps du nombril jusqu'au cou en s'attardant sur des zones qui lui paraissaient stimulantes.
Arrivé à son oreille qu'il mordilla gentimment, il lui chuchota:


"As-tu peur de la mort?"

Elle gémit alors comprenant pertinemment que son heure était proche.
Hermès sourit et rabattant son visage vers le sien d'un geste vif, il l'embrassa de nouveau pendant que ses mains baladeuses, puis le reste de son corps consommaient le fruit de son innocence qu'elle avait entretenue toutes ces années.

Lorsque sa soif de plaisir fut satisfaite, Charlyne ne gémissait plus.
Elle avait renoncé à hurler et se sentait salie, vidée jusqu'aux entrailles, jusqu'au plus profond de son âme.
Tant et si bien qu'Hermès avait pu la lâcher sans qu'elle n'oppose aucune résistance ni désir de fuir.
A moitié nu, il recorda ses braies sans la quitter des yeux.
De nouveau vêtu, il s'accroupit à côté d'elle, sans la toucher et lui sourit.


"Je te remercie d'avoir assouvi mes plaisirs.
En contre-partie, je vais te faire un cadeau."


Accroupi face à elle, il la détaillait dans tous ses états et mit quelques secondes avant de poursuivre.

"Tu ne dois pas avoir peur de mourir.
Car nul n'a jamais prétendu que la mort était une fin en soi, mais qu'il pourrait au contraire s'agir du commencement de toute chose...La mort n'est pas une fatalité ma belle..."


Tout en lui parlant, il plongea son regard d'une lueur écarlate dans le sien qui était vide et flou.

"La mort est un véritable prélude à tout ce qui suivra.
Si la mort est merveilleuse, la suite de ton prologue n'en sera que plus belle."


Hermès lui fit alors un sourire.
Non pas un sourire hypocrite, ni un sourire moqueur.
Il s'agissait d'un sourire sincère.
Hermès était convaincu du cadeau qu'il allait lui faire.


"Mon Maître est une noble personne aux qualités extraordinaires et à la voix d'Or.
Tu vas recevoir une belle mort!
Une mort inéluctable, royale, que dis-je!
Une mort divine!"


Il l'observa quelques instants telle une oeuvre d'art que l'on s'apprêtait à brûler en offrande à un Dieu.
Charlyne était comme une poupée de soie résignée, prête à tout accepter...
Toujours dans sa position accroupie, son sourire aux lèvres, Hermès, envoyé de son dieu vivant, prononça:


"Et tel qu'il a été dit, c'est sa main droite qui va te l'offrir!"

Et son bras gauche, tel celui d'un démon, dans un geste tellement rapide qu'il en fut presqu'en invisible, fut armé en l'extrémité de sa lame qu'il plongea dans la chair de Charlyne.
Creusant un sillon dans sa glotte avec une avidité furtive, le flux sanguin projeta l'hémoglobine dans l'atmosphère teignant toute surface matérielle qu'elle rencontra.

C'est ainsi que Charlyne se vida de son essence vitale et perdit la vie...

Hermès s'approcha alors de la fenêtre pour observer les rues et les toits enneigés, le visage rougi par le sang de sa victime, ou plutôt, de son offrande...

Il y avait bien peu de choses auquel s'attendait Hermès en cet intant.
Mais la dernière était sûrement que la porte s'ouvre...
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