Breiz24
Il faisait froid, il faisait beau, temps parfait pour une chevauchée. Chevauchée irréelle s'il en était. Les herbes cristallisées pas le froid craquaient sous les sabots du palefroi, de la buée s'échappaient des naseaux de l'animal, tout comme de son propre souffle et de celui de l'enfant, ravi comme toujours d'être sur le dos du frison, lié à sa mère.
Aux écuries, elle avait hésité un instant, et avait finalement laissé la selle au crochet. A cru, le hongre réagissait mieux à ses directives. Les devinant souvent.
La fine équipe se baladait, donc. Après tout, la messe, c'était long, fallait bien se dégourdir les jambes quand on en sortait!
Le soleil était aussi haut qu'il puisse l'être en hiver, et chauffait légèrement le dos de la rouquine, vêtue de noir.
Elle laissa le palefroi décider seul du chemin. Après tout, l'important, c'était de sortir, de profiter du soleil, pas de but, juste l'errance. Vite. Elle avait talonné le hongre dès les portes de la ville passées, et l'avait laissé prendre le mors au dents. Le cheval galopait avec une joie farouche, la rouquine accrochée à sa crinière, laissant derrière lui un sillage de cris de joie poussé par le bébé pelotonné dans l'écharpe de lainage soyeux qui le liait à sa mère.
Libre de toute entrave, Sombrelance filait droit devant lui, le pied sur évitant les flaques gelées. Sa cavalière, cramponnée, regardait filer le paysage, sourire ravi aux lèvres. Et finit par se redresser légèrement, pour mieux observer le lac qu'ils avaient fini par longer. Le palefroi, répondant instinctivement aux mouvements de la Rusée, ralentit son allure jusqu'à repasser au pas. La rouquine avait toujours été attirée par l'eau, et elle venait de découvrir un lac qu'elle ne connaissait pas. Incroyable qu'ils aient filés aussi loin...
Effleurant les flancs de l'animal de ses talons, elle entreprit de lui faire faire le tour de la pièce d'eau. Pas vraiment gigantesque, mais assez grand pour pouvoir espérer trouver un coin en retrait du chemin. Le mouflet, recru de fatigue, avait fini par s'endormir contre sa mère. Bien ennuyée, du coup, quand elle finit par trouver l'endroit qu'elle cherchait.
Elle ne laissait jamais l'enfant seul. Elle ne laissait jamais l'enfant à quelqu'un. Le petit garçon était en permanence dans son champ de vision, quand il n'était pas calé sur sa hanche ou blottit dans son dos, dans son écharpe.
L'eau l'appelait. L'endroit était féérique. Le froid avait solidifié l'eau sur les berges, mais il ne gelait pas assez fort pour prendre tout le lac. Un léger brouillard montait du lac, preuve que l'eau était plus douce que l'air.
Elle se laissa glisser du dos du frison, et libéra l'enfant endormi de son écharpe, dans lequel elle l'emmitoufla. Elle dénoua ensuite sa cape et la laissa choir au sol, au plus près de la berge. Et y allongea l'enfançon, avant d'ôter le reste de ses vêtements. Froid ou pas froid, gel ou pas gel, l'eau l'attirait. Vêtements déposés en tas près de l'enfant, cheval garé à côté du mouflet, voir au dessus de lui si l'envie lui en prenait, le palefroi croyait encore parfois être un étalon dont le devoir est de protéger sa horde.
La rousse s'avança dans l'eau, brisant la fine pellicule de glace à petits coups d'orteils, pour le plaisir de l'entendre craquer. Et, une fois de l'eau aux genoux, s'élancer et plonger. Elle n'allait pas rester longtemps. Elle ne pouvait pas laisser Gauvain. Mais diable, que sentir les légers courants du lac glisser sur sa peau était agréable! Quelques instants sous l'eau, les yeux clos, juste le temps de quelques battements de cur.
Elle se redressa, de l'eau jusqu'à la taille, et se tourna vers la berge.
_________________
Aux écuries, elle avait hésité un instant, et avait finalement laissé la selle au crochet. A cru, le hongre réagissait mieux à ses directives. Les devinant souvent.
La fine équipe se baladait, donc. Après tout, la messe, c'était long, fallait bien se dégourdir les jambes quand on en sortait!
Le soleil était aussi haut qu'il puisse l'être en hiver, et chauffait légèrement le dos de la rouquine, vêtue de noir.
Elle laissa le palefroi décider seul du chemin. Après tout, l'important, c'était de sortir, de profiter du soleil, pas de but, juste l'errance. Vite. Elle avait talonné le hongre dès les portes de la ville passées, et l'avait laissé prendre le mors au dents. Le cheval galopait avec une joie farouche, la rouquine accrochée à sa crinière, laissant derrière lui un sillage de cris de joie poussé par le bébé pelotonné dans l'écharpe de lainage soyeux qui le liait à sa mère.
Libre de toute entrave, Sombrelance filait droit devant lui, le pied sur évitant les flaques gelées. Sa cavalière, cramponnée, regardait filer le paysage, sourire ravi aux lèvres. Et finit par se redresser légèrement, pour mieux observer le lac qu'ils avaient fini par longer. Le palefroi, répondant instinctivement aux mouvements de la Rusée, ralentit son allure jusqu'à repasser au pas. La rouquine avait toujours été attirée par l'eau, et elle venait de découvrir un lac qu'elle ne connaissait pas. Incroyable qu'ils aient filés aussi loin...
Effleurant les flancs de l'animal de ses talons, elle entreprit de lui faire faire le tour de la pièce d'eau. Pas vraiment gigantesque, mais assez grand pour pouvoir espérer trouver un coin en retrait du chemin. Le mouflet, recru de fatigue, avait fini par s'endormir contre sa mère. Bien ennuyée, du coup, quand elle finit par trouver l'endroit qu'elle cherchait.
Elle ne laissait jamais l'enfant seul. Elle ne laissait jamais l'enfant à quelqu'un. Le petit garçon était en permanence dans son champ de vision, quand il n'était pas calé sur sa hanche ou blottit dans son dos, dans son écharpe.
L'eau l'appelait. L'endroit était féérique. Le froid avait solidifié l'eau sur les berges, mais il ne gelait pas assez fort pour prendre tout le lac. Un léger brouillard montait du lac, preuve que l'eau était plus douce que l'air.
Elle se laissa glisser du dos du frison, et libéra l'enfant endormi de son écharpe, dans lequel elle l'emmitoufla. Elle dénoua ensuite sa cape et la laissa choir au sol, au plus près de la berge. Et y allongea l'enfançon, avant d'ôter le reste de ses vêtements. Froid ou pas froid, gel ou pas gel, l'eau l'attirait. Vêtements déposés en tas près de l'enfant, cheval garé à côté du mouflet, voir au dessus de lui si l'envie lui en prenait, le palefroi croyait encore parfois être un étalon dont le devoir est de protéger sa horde.
La rousse s'avança dans l'eau, brisant la fine pellicule de glace à petits coups d'orteils, pour le plaisir de l'entendre craquer. Et, une fois de l'eau aux genoux, s'élancer et plonger. Elle n'allait pas rester longtemps. Elle ne pouvait pas laisser Gauvain. Mais diable, que sentir les légers courants du lac glisser sur sa peau était agréable! Quelques instants sous l'eau, les yeux clos, juste le temps de quelques battements de cur.
Elle se redressa, de l'eau jusqu'à la taille, et se tourna vers la berge.
_________________