Milo
- Tu ne l'as pas dit, certes. Mais rien ne t'empêches de le penser, ou de le laisser transpirer dans tes gestes.
A priori. Lui se tait de nouveau, tout à sa cuisine. Qu'il aurait aimé avoir un peu plus d'ingrédients pour accompagner ce lapin. Quelques légumes, dont le mieux, quelques champignons. Des aromates, aussi. Mais n'étant pas un fin connaisseur, il n'aurait su dire s'il y en avait dans le coin. Après un nouveau silence, il se relève un peu pour saisir les bâtons, puis se retourne une fois de plus vers la jeune femme.
Accrochant au passage les éclats argentés, il penche la tête sur le côté, Azurs rivées une fois de plus en leur coeur. Face à face étrange, que celui qui voit un géant blond assis en tailleur, sans arme, face à une rouquine ceinte d'un bébé, une épée à portée de main. Tout deux silencieux, le blond cassant une fois de plus la trêve instaurée.
Ses yeux se posent sur l'enfant, endormi à présent. Un léger sourire en coin se dessine sur les lèvres du blond, alors que l'enfant dors d'un sommeil du juste. Qu'il en profite, la vie se chargera bien assez tôt de lui faire goûter son amertume. Lui se demande comment aurait été le sien. Garçon, fille ? Cheveux bruns, yeux bleus ? Cheveux blonds, yeux verts ? Aurait-il eu le défaut de son père, incapable de cligner d'un seul oeil ? Aurait-il eu le même grain de beauté que sa mère, un peu au dessus de sa lèvre supérieure ?
Eludant ce questionnement stérile, il tend les deux brochettes de sa dextre à la jeune veuve, les siennes dans sa senestre gantée. Juste avant d'en porter une à sa bouche, de souffler lentement dessus, troublant l'ascension du mince filet de fumée. Puis, de mordre dedans, savourant la chaleur de la viande contre son palais, le goût sauvage de la chair tendre, mêlée à celle piquante du bois. Se disant tout de même qu'une bonne tourte dégoulinante de jus lui aurait fait plus plaisir, mais il est rare d'avoir tout sous la main en pleine forêt.
En silence, Azurs toujours rivées dans les Hématites.
A priori. Lui se tait de nouveau, tout à sa cuisine. Qu'il aurait aimé avoir un peu plus d'ingrédients pour accompagner ce lapin. Quelques légumes, dont le mieux, quelques champignons. Des aromates, aussi. Mais n'étant pas un fin connaisseur, il n'aurait su dire s'il y en avait dans le coin. Après un nouveau silence, il se relève un peu pour saisir les bâtons, puis se retourne une fois de plus vers la jeune femme.
Accrochant au passage les éclats argentés, il penche la tête sur le côté, Azurs rivées une fois de plus en leur coeur. Face à face étrange, que celui qui voit un géant blond assis en tailleur, sans arme, face à une rouquine ceinte d'un bébé, une épée à portée de main. Tout deux silencieux, le blond cassant une fois de plus la trêve instaurée.
Ses yeux se posent sur l'enfant, endormi à présent. Un léger sourire en coin se dessine sur les lèvres du blond, alors que l'enfant dors d'un sommeil du juste. Qu'il en profite, la vie se chargera bien assez tôt de lui faire goûter son amertume. Lui se demande comment aurait été le sien. Garçon, fille ? Cheveux bruns, yeux bleus ? Cheveux blonds, yeux verts ? Aurait-il eu le défaut de son père, incapable de cligner d'un seul oeil ? Aurait-il eu le même grain de beauté que sa mère, un peu au dessus de sa lèvre supérieure ?
Eludant ce questionnement stérile, il tend les deux brochettes de sa dextre à la jeune veuve, les siennes dans sa senestre gantée. Juste avant d'en porter une à sa bouche, de souffler lentement dessus, troublant l'ascension du mince filet de fumée. Puis, de mordre dedans, savourant la chaleur de la viande contre son palais, le goût sauvage de la chair tendre, mêlée à celle piquante du bois. Se disant tout de même qu'une bonne tourte dégoulinante de jus lui aurait fait plus plaisir, mais il est rare d'avoir tout sous la main en pleine forêt.
En silence, Azurs toujours rivées dans les Hématites.