Milo
- Il y a de l'eau si vous avez soif. Elle est un peu froide, mais buvable. Elle réveille bien, en tout cas.
Penché à son tour, il prend une galette, la mâchant pensivement. Instinctivement, son corps va à la rencontre de celui de la rousse, l'attitude protectrice aux aguets, ses doigts emprisonnant les siens, effectuant de douces pressions. Un instant fugace, les Azurs empêchent tout intrusion extérieure, bloquant tout. Sauf les sensations. Il n'est plus que toucher et odorat.
Sentir son corps palpiter contre le sien, sa peau douce et tiède contre la sienne. S'en repaître, encore. Comme s'il pouvait en emporter un peu avec lui. Se laisser envahir par les arômes de miel épicé, qui enivrent, enflamment ses sens. S'en imprégner, pour ne pas oublier. Le temps que quelques grains de sable ne se soient échappés. Le temps de les soustraire... Au temps.
Azurs qui laissent de nouveau le monde les heurter de plein fouet. Il observe la brune, se demandant si elle aussi, quelque part dans son passé, a déjà vécu ce moment. Celui de vouloir stopper, arrêter cette mante immuable qu'est le temps. Lui qui se joue de tout, de tous. Filant entre les mains portées en coupe, aussi insaisissable que l'eau. Narguant les hommes et leur pensées les plus folles. Régent impitoyable, implacable, indomptable. Maître de la vie, gardien de la mort. Temps qui n'a que pour maître lui-même.
S'est-elle déjà sentie démunie, désemparée face au temps ? Vouloir à tout pris le retenir, vouloir à tout pris le posséder. Uniquement pour assouvir son propre dessein. Celui de profiter au maximum des êtres qui lui sont chers. A-t-elle déjà eu l'impression de ne plus vivre, en pensant au futur, temps si proche et pourtant si lointain ? A-t-elle déjà pleuré face aux souvenirs passés, temps empli de regrets ?
Le géant se serre davantage contre Breiz, amenant en douceur les mains liées sur le ventre de la jeune femme, l'attirant toujours plus contre lui. Il n'a pas pour habitude de faire montre de tels gestes en public. Pudique, il l'est malgré les apparences, mais dissimule sa fragilité derrière ses manières et ses gestes rustres. La brune aussi, dans un coin de son esprit, cache-t-elle la partie la plus vulnérable d'elle-même ?
Ses yeux se posent sur l'enfant roux. Gesticulations du bambin réussissant à le faire sourire. Haut comme trois pommes, innocence incarnée. Sa curiosité le ramenant parfois à celle d'un autre enfant, plus vieux, aux yeux bleus foncés. Et, discrètement, de poser ses lèvres sur la tempe de la rouquine.
Ma douce, mon amante, mon amour, ma flamboyante... Si tu savais... Tout ce que je voudrais te dire mais que mes lèvres n'arrivent à formuler...
Penché à son tour, il prend une galette, la mâchant pensivement. Instinctivement, son corps va à la rencontre de celui de la rousse, l'attitude protectrice aux aguets, ses doigts emprisonnant les siens, effectuant de douces pressions. Un instant fugace, les Azurs empêchent tout intrusion extérieure, bloquant tout. Sauf les sensations. Il n'est plus que toucher et odorat.
Sentir son corps palpiter contre le sien, sa peau douce et tiède contre la sienne. S'en repaître, encore. Comme s'il pouvait en emporter un peu avec lui. Se laisser envahir par les arômes de miel épicé, qui enivrent, enflamment ses sens. S'en imprégner, pour ne pas oublier. Le temps que quelques grains de sable ne se soient échappés. Le temps de les soustraire... Au temps.
Azurs qui laissent de nouveau le monde les heurter de plein fouet. Il observe la brune, se demandant si elle aussi, quelque part dans son passé, a déjà vécu ce moment. Celui de vouloir stopper, arrêter cette mante immuable qu'est le temps. Lui qui se joue de tout, de tous. Filant entre les mains portées en coupe, aussi insaisissable que l'eau. Narguant les hommes et leur pensées les plus folles. Régent impitoyable, implacable, indomptable. Maître de la vie, gardien de la mort. Temps qui n'a que pour maître lui-même.
S'est-elle déjà sentie démunie, désemparée face au temps ? Vouloir à tout pris le retenir, vouloir à tout pris le posséder. Uniquement pour assouvir son propre dessein. Celui de profiter au maximum des êtres qui lui sont chers. A-t-elle déjà eu l'impression de ne plus vivre, en pensant au futur, temps si proche et pourtant si lointain ? A-t-elle déjà pleuré face aux souvenirs passés, temps empli de regrets ?
Le géant se serre davantage contre Breiz, amenant en douceur les mains liées sur le ventre de la jeune femme, l'attirant toujours plus contre lui. Il n'a pas pour habitude de faire montre de tels gestes en public. Pudique, il l'est malgré les apparences, mais dissimule sa fragilité derrière ses manières et ses gestes rustres. La brune aussi, dans un coin de son esprit, cache-t-elle la partie la plus vulnérable d'elle-même ?
Ses yeux se posent sur l'enfant roux. Gesticulations du bambin réussissant à le faire sourire. Haut comme trois pommes, innocence incarnée. Sa curiosité le ramenant parfois à celle d'un autre enfant, plus vieux, aux yeux bleus foncés. Et, discrètement, de poser ses lèvres sur la tempe de la rouquine.
Ma douce, mon amante, mon amour, ma flamboyante... Si tu savais... Tout ce que je voudrais te dire mais que mes lèvres n'arrivent à formuler...