Valezy

Quelle ne fut pas sa surprise quand, au lieu de la voix nasillarde et irritante de Gaspard, se fut un timbre des plus féminins et envoutant qui lui répondit alors tout en déclamant un bien sombre présage…
Capitaine!!!!!!!!!!!!! Au secours! ! On m’assassine!
Cette voix… Il ne pouvait que la reconnaître… Johanara… Sa connétable. Mais que pouvait-il donc bien se passer en contre bas, nom de dieu ?
Valezy eut alors tôt fait de conclure qu’il n’y avait qu’un seul et unique moyen de découvrir réponse à cette question. Aussi, tout en regardant la pente menaçante et verglacée qui se présentait à lui tout en zigzagant entre les roches et les arbres, le Capitaine prit une profonde inspiration avant de s’élancer droit devant lui.
Il garda alors un souvenir confus de sa vertigineuse descente. Si ce n’était la vitesse qui ne cessait de croître, les frondaisons des arbres qui baignaient son parcours dans d’insipides ténèbres, des formes indéfinissables, aussi, qui le frappaient de plein fouet sur ses flancs.
Puis, enfin… La lumière…
Une pensée traversa alors son esprit, debout… Je suis encore debout… Si ce n’est pas la grande classe de…
Mais il n’eut guère le temps d’aller plus avant dans son excès d’orgueil qu’il sentit, alors, une plaque de verglas sous sa botte et cette dernière eut tôt fait de ramener de force Valezy sur la terre ferme… Au sens figuré, certes… Mais aussi au sens propre. Et c’est ainsi que l’homme acheva sa course folle, d’une manière bien peu gracieuse.
Un soupire… Ou plutôt un grognement… Toute colère l’avait finalement quittée lors de sa malencontreuse descente, mais pour faire place, cette fois-ci à une rage froide. Une seule chose pouvait le soulager quand il était ainsi…
Et se fut avec cette idée en tête que le Seigneur de Magnet se releva, tout en laissant tomber sa cape de fourrure qui, jusque là, l’avait toujours enveloppée et grand bien lui en fit, car cela lui évita ainsi de paraître pour un vulgaire aventurier aux habits usés et écorchés… Et là aurait été bien la seule et unique chose qui aurait pu accroitre encore plus sa haine.
Son regard balaya le paysage, analysant, par la même, la situation… Le terrain était plat et stable, quoi de plus logique pour une route ? A sa droite un coche et, justement, un cocher assommé… Un peu plus loin devant lui, un guerrier était plongé en plein combat avec un brigand… Il est loin d’être mauvais, se dit-il, peut être un futur soldat de l’Ost ? Il lui en parlerait hypothétiquement à l’occasion, mais actuellement, il était là pour tout autre chose. Un infime mouvement attira de nouveau son attention vers le carrosse… Etait ce bel et bien une rousse chevelure qu’il avait entraperçut à travers l’embrasure de la porte du véhicule? Le cri qu’il entendit par la suite le lui confirma.
L’homme se mit alors en route vers le coche ne prenant ni le temps de dégainer son glaive, ni de se retourner pour lancer quelques mots à voix basse au nain toujours allongé dans la neige.
Je reviens… Prend soin de ma cape.
Il eut, alors, tôt fait de franchir les quelques pas qui le séparaient du coche, lui offrant par la même une vision enfin claire de tout ce qui se passait autours de lui.
Un homme armé lui tournait le dos… Deux femmes de part et d’autre du coche. Johanara était la plus proche de l’ouverture, fruit de sa vaine tentative pour secourir son amie, elle avait eut tôt fait, en effet, d’être maîtrisé par l’herpaille qui les menaçait désormais toutes deux de son poignard…
Le brigand semblait, néanmoins, tout autant paniqué que ses victimes. Certainement l’œuvre de l’arrivée providentielle du mystérieux combattant. Et en cela, les coups d’œil affolés que l’homme jetait régulièrement par l’ouverture, opposée, du coche le lui confirmaient.
Pauvre fou, se dit Valezy, tout en avançant à pas de loups dans le dos de sa proie, à quoi penses-tu ? Tu n’as que deux choix désormais, un baroud d’honneur en tuant les deux nobles dames ou la fuite…
Que dis-je… Encore un pas et tu n’auras plus aucun choix finalement.
La faible lumière que la porte ouverte laissait entrer dans le coche s’obscurcit alors… Un craquement de bois se fit entendre. Mais, l’homme ne réalisa que trop tard qu’une présence hostile se tenait à quelques centimètres seulement dans son dos. Il eut, tout de même, le temps de se retourner, faisant ainsi siffler la lame de son arme qui se dirigeait droit vers la gorge de l’intrus… Et soudain un cri de douleur se fit entendre.
Tel un misérable fétus de paille, le poignet de son adversaire s’était retrouvé piégé par l’étreinte de sa main gantée. De telle sorte qu’une torsion ferme et implacable eut tôt fait de voir sa dague retomber lamentablement sur le plancher du carrosse et de se faire entendre un craquement d’os des plus désagréables. Par ailleurs, l’homme suivit peu ou prou le même chemin en s’agenouillant devant le capitaine… Il n’avait de toute manière guère le choix, pour lui se tenir debout et résister au soldat aurait voulu dire, voir son bras brisé de part en part.
Pauvre de toi… On peut dire que c’était le mauvais endroit et le mauvais moment pour un larron de ton espèce.
Ses yeux bleus se portèrent alors sur les deux femmes qui se tenaient désormais face à lui, pour s’arrêter un long moment sur le visage de Johanara. Quelques onces de sa peau étaient écarlates, preuves des violences qui lui avaient été infligées, en outre, un mince filet de sang s’écoulait de son oreille jusqu’au creux de son cou.
Ses yeux bleus se fermèrent et le brigand laissa échapper un nouveau cri de douleur qui recouvrit alors le crissement des gants de cuir.
Tu n’as aucun respect pour la beauté n’est t’il pas ?
Sombre fou…
Valezy rouvrit alors les yeux…
Baronne… Sans nul doute, cette rencontre est le fruit de la providence.
Que voulez vous que je fasse de ce pourceau ? Son sort vous appartient et il vous suffira pour cela d’un simple mot.
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Capitaine!!!!!!!!!!!!! Au secours! ! On m’assassine!
Cette voix… Il ne pouvait que la reconnaître… Johanara… Sa connétable. Mais que pouvait-il donc bien se passer en contre bas, nom de dieu ?
Valezy eut alors tôt fait de conclure qu’il n’y avait qu’un seul et unique moyen de découvrir réponse à cette question. Aussi, tout en regardant la pente menaçante et verglacée qui se présentait à lui tout en zigzagant entre les roches et les arbres, le Capitaine prit une profonde inspiration avant de s’élancer droit devant lui.
Il garda alors un souvenir confus de sa vertigineuse descente. Si ce n’était la vitesse qui ne cessait de croître, les frondaisons des arbres qui baignaient son parcours dans d’insipides ténèbres, des formes indéfinissables, aussi, qui le frappaient de plein fouet sur ses flancs.
Puis, enfin… La lumière…
Une pensée traversa alors son esprit, debout… Je suis encore debout… Si ce n’est pas la grande classe de…
Mais il n’eut guère le temps d’aller plus avant dans son excès d’orgueil qu’il sentit, alors, une plaque de verglas sous sa botte et cette dernière eut tôt fait de ramener de force Valezy sur la terre ferme… Au sens figuré, certes… Mais aussi au sens propre. Et c’est ainsi que l’homme acheva sa course folle, d’une manière bien peu gracieuse.
Un soupire… Ou plutôt un grognement… Toute colère l’avait finalement quittée lors de sa malencontreuse descente, mais pour faire place, cette fois-ci à une rage froide. Une seule chose pouvait le soulager quand il était ainsi…
Et se fut avec cette idée en tête que le Seigneur de Magnet se releva, tout en laissant tomber sa cape de fourrure qui, jusque là, l’avait toujours enveloppée et grand bien lui en fit, car cela lui évita ainsi de paraître pour un vulgaire aventurier aux habits usés et écorchés… Et là aurait été bien la seule et unique chose qui aurait pu accroitre encore plus sa haine.
Son regard balaya le paysage, analysant, par la même, la situation… Le terrain était plat et stable, quoi de plus logique pour une route ? A sa droite un coche et, justement, un cocher assommé… Un peu plus loin devant lui, un guerrier était plongé en plein combat avec un brigand… Il est loin d’être mauvais, se dit-il, peut être un futur soldat de l’Ost ? Il lui en parlerait hypothétiquement à l’occasion, mais actuellement, il était là pour tout autre chose. Un infime mouvement attira de nouveau son attention vers le carrosse… Etait ce bel et bien une rousse chevelure qu’il avait entraperçut à travers l’embrasure de la porte du véhicule? Le cri qu’il entendit par la suite le lui confirma.
L’homme se mit alors en route vers le coche ne prenant ni le temps de dégainer son glaive, ni de se retourner pour lancer quelques mots à voix basse au nain toujours allongé dans la neige.
Je reviens… Prend soin de ma cape.
Il eut, alors, tôt fait de franchir les quelques pas qui le séparaient du coche, lui offrant par la même une vision enfin claire de tout ce qui se passait autours de lui.
Un homme armé lui tournait le dos… Deux femmes de part et d’autre du coche. Johanara était la plus proche de l’ouverture, fruit de sa vaine tentative pour secourir son amie, elle avait eut tôt fait, en effet, d’être maîtrisé par l’herpaille qui les menaçait désormais toutes deux de son poignard…
Le brigand semblait, néanmoins, tout autant paniqué que ses victimes. Certainement l’œuvre de l’arrivée providentielle du mystérieux combattant. Et en cela, les coups d’œil affolés que l’homme jetait régulièrement par l’ouverture, opposée, du coche le lui confirmaient.
Pauvre fou, se dit Valezy, tout en avançant à pas de loups dans le dos de sa proie, à quoi penses-tu ? Tu n’as que deux choix désormais, un baroud d’honneur en tuant les deux nobles dames ou la fuite…
Que dis-je… Encore un pas et tu n’auras plus aucun choix finalement.
La faible lumière que la porte ouverte laissait entrer dans le coche s’obscurcit alors… Un craquement de bois se fit entendre. Mais, l’homme ne réalisa que trop tard qu’une présence hostile se tenait à quelques centimètres seulement dans son dos. Il eut, tout de même, le temps de se retourner, faisant ainsi siffler la lame de son arme qui se dirigeait droit vers la gorge de l’intrus… Et soudain un cri de douleur se fit entendre.
Tel un misérable fétus de paille, le poignet de son adversaire s’était retrouvé piégé par l’étreinte de sa main gantée. De telle sorte qu’une torsion ferme et implacable eut tôt fait de voir sa dague retomber lamentablement sur le plancher du carrosse et de se faire entendre un craquement d’os des plus désagréables. Par ailleurs, l’homme suivit peu ou prou le même chemin en s’agenouillant devant le capitaine… Il n’avait de toute manière guère le choix, pour lui se tenir debout et résister au soldat aurait voulu dire, voir son bras brisé de part en part.
Pauvre de toi… On peut dire que c’était le mauvais endroit et le mauvais moment pour un larron de ton espèce.
Ses yeux bleus se portèrent alors sur les deux femmes qui se tenaient désormais face à lui, pour s’arrêter un long moment sur le visage de Johanara. Quelques onces de sa peau étaient écarlates, preuves des violences qui lui avaient été infligées, en outre, un mince filet de sang s’écoulait de son oreille jusqu’au creux de son cou.
Ses yeux bleus se fermèrent et le brigand laissa échapper un nouveau cri de douleur qui recouvrit alors le crissement des gants de cuir.
Tu n’as aucun respect pour la beauté n’est t’il pas ?
Sombre fou…
Valezy rouvrit alors les yeux…
Baronne… Sans nul doute, cette rencontre est le fruit de la providence.
Que voulez vous que je fasse de ce pourceau ? Son sort vous appartient et il vous suffira pour cela d’un simple mot.
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