--Lune_noire
Un regard avec Lui. Il était le double delle-même. Étrange sentiment de sentir son âme partagée en deux. Grisant. Elle pensait, il disait. Il faisait, elle reproduisait.
Lun sans lautre était inimaginable à ce jour. Il était le sang qui coulait dans ses veines, elle était les battements de son cur.
Il avait dansé avec Abbadon, et elle avait admiré leur ressemblance, leur synchronie parfaite. Ils étaient sa lumière noire. Puis Il lavait entraîné à son tour dans la danse.
Les pas aériens, rapide et enivrant.
Loubli qui prend un être, ne plus rien penser ni voir. Les couleurs se confondent autour de vous, ne formant plus quune seule image somptueuse et inquiétante en même temps. Lair de musique change lorsquon ne lécoute plus, se transformant en mille caresses douces à loreille.
Un murmure qui ne sarrête pas.
Un fredonnement.
Danser, écouter, se laisser aller.
Ses yeux qui ne se lâchent pas tandis quils tournent sans se soucier des autres, comme seuls au monde, sans témoin.
Le sang pourrait couler, la terre souvrir et ils pourraient plonger dans le néant quils ne cesseraient pas de danser.
Le rideau ne tombera plus. Jamais de dernière.
Même le salut ne serait plus final. Une répétition qui ne connaîtrait pas la routine, un chant extraordinaire qui conterait les histoires du Masque et de ses danseurs.
Puis la danse prit fin pour souvrir sur une autre. Lui partit en direction dAbbadon et de létrange inconnue.
Lune esquissa un sourire, son sourire.
Elle resta en arrière Pas de mot échangé, cela nétait pas utile entre eux. Leur jardin secret était commun. Ils se le partageaient bien avant quil nexiste.
Elle continua à observer les acteurs de cette cérémonie. Remarquant lenvie dans les yeux de certains, la joie dans dautres, parfois une once de tristesse.
Tous ces sentiments qui rendent fragile. Les repousser nétait pas aisé. Cest en cela que lêtre humain se différencie des autres espèces. Naïfs, toujours en attente de quelque chose qui les dépasse.
Oh elle naffirmerait jamais ne pas avoir de sentiments. Elle en avait, mais était maître en déguisement de ceux-ci, à tel point quelle arrivait même souvent à les oublier.
Sourire, tête haute et coupe en main, observer et ne rien dire. Un léger son sortant de sa bouche, une musique douce et troublante.
Puis la voix de celle pour qui elle donnerait sa vie sil le fallait.
Abbadon
Avec plaisir, cela aidera pour la prochaine danse .
Regards échangés et sourire complice.
Toutes deux balayent cette immense pièce du regard. Les gens sont fascinants. Tant de sentiments, une attente. Ne pas savoir vivre ou survivre sans lapprobation de quelquun dautre.
Dérisoire.