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Cellule d'Eloin

Eloin
Un soir de désespoir, à la tombée de la nuit...

Ellya dit :
Bonsoir ma soeur
Excusez-moi de vous déranger, vous allez bien?
Nat/Eloin dit (20:48) :
Bonsoir ma soeur !
Très bien, et vous même ?
Ellya dit :
Oui, oui.. On peut dire cela!
Nat/Eloin dit :
Mmmh... Vous n'avez pas l'air trop affirmative, ma soeur. Un souci ?
Ellya dit :
I hausse les épaules
Je ne comprends rien à l'amour ma soeur, j'ai beau essayé de le cultiver, de faire de mon mieux... J'ai l'impression d'échouer tout simplement
Nat/Eloin dit :
*Retient un soupir*
Hélas... L'amour est un champ bien plus difficile à entretenir qu'à semer...
Je ne saurais vous donner de conseils avisés, ayant moi-mesme quitté le Maine et mon mary de mon propre gré, brisant de mon propre chef un mariage qui promettait pourtant d'estre heureux durant de nombreuses années...
Je puys juste vous dire une chose : ne vous mariez point si vous n'estes point sure de vos sentiments et de ceux de vostre amy, mieux vaut vivre plusieurs années un amour fort mais caché -en évitant de concevoir un enfant, dans la mesure du possible- plutost que de se marier trop vite et le regretter ensuite...
J'ai conscience de ne point vous consoler en vous disant ces mots, mais je ne puys décemment vous remonter un moral qui me fait actuellement défault concernant les affaires du coeur !
Ellya dit :
Je suis sure de mes sentiments.. Je les ai longuement étudié, si vous saviez.. Mais son comportement est si... est si... blessant.. L'on devrait trouver paix et bonheur en amour, je ne trouve que colère et tristesse au fond de mon coeur.. C'est à n'y rien comprendre
Nat/Eloin dit :
Justement non, ma soeur. L'amour est un mélange de tout cela, amour, paix, bonheur, colère, tristesse, dépit, et mesme parfois haine et rancoeur...
C'est fort compliqué que d'essayer de comprendre ce sentiment qui unit deux estres et qui peut un jour les séparer.
Ellya dit :
Pourquoi y aurait-il tant de mauvaises choses dans ce si beau sentiment?
Nat/Eloin dit :
Mais il est certain que si vous éprouvez plus souvent de la tristesse que de la joie en l'amour, c'est que c'est là une union vouée à l'échec, assurément...
Pourquoi J'aimerais bien pouvoir l'expliquer, mais je n'ai point les clefs de ce ressenti !
Ellya dit :
Peut-être ai-je tout simplement de mauvaises réactions ...
Nat/Eloin dit :
*Secoue la teste*
Non, tout ne vient pas forcémment uniquement de vous , ma soeur ! Peut estre vostre amy n'y met point assez du sien, et cela a le don de compliquer les choses
Je ne sais guère trop vous dire, ne le connaissant point à part ce que vous m'en avez dict dernièrement, aussi je ne me permettrais point de le juger...
Ellya dit :
Je comprends... Mais, dîtes-moi... Qu'auriez-vous fait si, en taverne, il se mettait à sortir son épée sous votre nez, en nettoyer le sang et discuter avec son amie de ses faits de guerre?
Et comment le prendriez-vous s'il partait avec son amie et votre nièce pour le sud, chercher l'argent de leur champ, alors que trois jours plus tard vous-même partez pour trois semaines de retraite?...
Nat/Eloin dit :
*Hausse un sourcil.*
Ellya dit :
Et comment réagiriez-vous s'il vous laissait planter avec l'archiviste alors que vous étiez en train de choisir une demeure pour y habiter conjointement?

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Eloin
Nat/Eloin dit :
Effectivement, c'est très troublant... Pour l'épée en taverne, je dirais simplement que c'est un manque de respect envers le tavernier et les badauds présents, certains auraient pu se sentir menacés voir mesme agressés par ce geste...
Erf... Dictes-moy, Ellya, estes-vous sure qu'il veuille toujours vous espouser ?
Il ne me semble guère concerné par vostre avenir commun !
Ellya dit :
Ma foi.. Je ne comprends rien en l'amour alors...
Un jour il me dit des mots passionnés, le lendemain il se comporte comme le pire des rustres
Nat/Eloin dit :
S'il est un homme sanguin, cela est dans sa nature, je pense...
Ellya dit :
Oui.. Sans doute..
Vous allez me trouver affreuse, mais pourtant, chaque jour cela m'ébranle un peu plus et me fait perdre de ma confiance en lui...
Nat/Eloin dit :
Non, je vous comprends ma soeur, mon mary fut un moment ainsi, lorsque je luy ais annoncé que j'étais grosse de luy. Un moment de doute, il se demandait s'il serait apte à l'élever, s'il pourrait tenir toute une vie à costé de la mesme femme...
Il a réussi à trouver son équilibre entre ses occupations et nostre vie de famille, mais certains hommes y échouent, abandonnant femme et enfant sans plus donner de nouvelles, ou devenant tyranniques et détruisant le bonheur que leur femme a mis des années à construire...
L'estre humain est bien compliqué à comprendre dans son entier...
Ellya dit :
Oui..
Nat/Eloin dit :
*Hoche la teste, en sachant guère comment consoler la jeune femme*
Je vous comprends... Faictes confiance à vostre coeur, et à l'amour qui l'habite, ma soeur, c'est le seul moyen de savoir si vous ferez le bon choix.
Et obligez-le à vous parler, s'il le faut pour savoir ses véritables sentiments
Ellya dit :
Mais il dit m'aimer, ma soeur, et je le crois... J'arrive encore à le croire
Mais si aimer rend si.. malheureux.. Je ne comprends même pas pourquoi on le prêche
Nat/Eloin dit :
*Sourit franchement à la dernière remarque.*
Vous savez, l'on prêche aussi la tempérance, pourtant il est parfois bien difficile de se retenir pour ne pas laisser éclater sa colère !
L'amour est un bien précieux, qu'il faut savoir apprécier lorsqu'il nous est accordé. Mais nous n'avons point tous la mesme perception des choses, et un amour merveilleux pour un peut paraistre inconcevable pour un aultre... Je pense que tout est question de caractère...
Je n'ai point dict que vous attendiez trop de vostre amy, mais je pense qu'il a un petit effort à faire pour que vous vous sentiez pleinement heureuse...
Ellya dit :
Mais n'est-ce pas égoiste que de demander un tel effort?
Nat/Eloin dit :
Je ne pense pas... L'amour est un sentiment qui se vie à deux, qui se partage... Si l'un aime trop et l'aultre pas assez, c'est une union qui est vouée à l'échec... Estre égoïste en amour peut parfois aider à sauvegarder l'unité d'un couple !
Vous l'aimez, vous ne voulez point le perdre, et vous estes preste à tout pour cela, c'est le principe d'une personne amoureuse, et peu importe ce que peut en penser le reste du monde !
Ellya dit :
Prête à tout... Je ne sais plus
Nat/Eloin dit :
Dictes-moy... Vous a-t-il parlé d'avenir commun ? Vous a-t-il dit vouloir des enfants, en avez-vous parlé ensemble ?
Quelles sont ses réactions lorsque vos proches parlent de leur progéniture : est-il indifférent ou écoute-t-il la conversation ?
Ellya dit :
Il en veux, oui
Moi..*rougit* C'est nouveau tout ça et heu..
Nat/Eloin dit :
*Eclate de rire en voyant son amie rougir*
Allons, Ellya, c'est naturel ! Ne vous inquiétez point, j'étais aussi ignorante que vous des choses de l'amour avant que de rencontrer Lorenzo ! C'est luy qui a pris les devants, qui m'a appris les rudiments de ce qui se passe entre deux amants...
C'est loin d'estre désagréable, il suffit juste de se laiser guider au début, et, vous verrez, vous prendrez rapidement des initiatives si la chose vous plaist !
Ellya dit :
«I rougit de plus belle avant de détourner la tête
Je ne peux pas... Je ne veux pas
Nat/Eloin dit :
Pourquoi donc ? Qu'est-ce qui vous bloque ?
Ellya dit :
Je n'ai pas.. confiance

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Eloin
Nat/Eloin dit :
*Baisse la voix au cas ou un curieux passerait dans le couloir* Craignez-vous qu'il ne vous force ?
A moins que vous n'ayez peur de ce que l'on appelle l'acte de chair !
Ellya dit :
I rougit
Oui.. De ça..
Nat/Eloin dit :
*Prend les mains de la jeune soeur dans les siennes et les serre doucement*
Il ne faut point, ma soeur, c'est loin d'estre une affreuse épreuve...
Tout au plus aurez-vous un peu mal après, mais rien de plus...
Ellya dit :
I baisse la tête
Nat/Eloin dit :
Et s'il se débrouille bien, vous ressentirez du plaisir !
Ellya dit :
Mais je n'y peux rien.. Rien que d'y penser...
Nat/Eloin dit :
Je suppose que vous n'en avez point parlé avec luy...
Ellya dit :
Si, bien sûr
Mais il m'embête avec cela..
Nat/Eloin dit :
C'est à dire ? Voudrait-il pratiquer avant que de passer devant l'autel ?
Ellya dit :
Non.. Mais il m'en parle comme si de rien n'était...
Il me dit comment les autres le trouvait et c'est..insupportable
Nat/Eloin dit :
Je ne comprends pas, il ignore vostre réticence ?
Les aultres? Il se vante devant vous de ses aventures passées ?
Ellya dit :
I acquiesce
Nat/Eloin dit :
*Se mort la lèvre, ne sachant que répondre*
Et... Cette amie avec qui il discutait en nettoyant son épée, fut-elle une amante autrefois ?
Ellya dit :
Oui, celle d'avant moi
Nat/Eloin dit :
Savez-vous s'il a gardé des contacts avec ses précédentes conquêtes ?
*Se mort la lèvre un peu plus*
Je... Enfin... Avez-vous des doutes sur sa fidélité actuelle ?
Ellya dit :
I la regarde
Pourquoi me dîtes-vous ça?
Nat/Eloin dit :
Je ne sais... Je me demande si vostre amy ne serait point le genre d'homme à entretenir plusieurs femmes à la foy...
Enfin, je divagues certainement, j'ai tendance à tout voir en noir, en ce moment...
Ellya dit :
Il était réputé pour être infidèle en gascogne
Ma tante me l'a avouée
Mais..*esquisse un sourire* Pourquoi me ferait-il cela s'il m'aime?
Nat/Eloin dit :
*Se retient de secouer la teste et de se mordre une lèvre déjà bien attaquée*
Pourquoi... Je ne sais, je suys une bien piètre spécialiste du fonctionnement de l'homme, je ne saurais guère vous expliquer ce qui pousse un mâle à trahir sa dame...
Mais ce qui est sur, c'est que s'il s'est conduit ainsi une fois, il risque fort de recommencer un jour ou l'aultre, quels que soient les sentiments qu'il a pour vous
Ellya dit :
Il l'a fait avant moi
Nat/Eloin dit :
Un homme peut fort bien aimer grandement son épouse ou son amante et la trahir sans vergogne chaque soir
Je ne voudrais vous diriger, lors, mais à vostre place je ne lierais point mon destin à un tel homme, mesme si vous séparer de luy vous brisera le coeur et vous laissera amère et triste durant une longue période...
Ellya dit :
Les gens ne peuvent-ils changer?
Nat/Eloin dit :
Ils le peuvent, encore faut-il qu'ils ne le veuillent ardemment...
Ellya dit :
Je crois en sa fidélité!
Nat/Eloin dit :
Et luy, croit-il en vostre amour, en l'avenir que vous voulez bastir ensemble ?
Ellya dit :
Pourquoi ne me croirait-il pas?! Je ne suis pas menteuse!

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Nat/Eloin dit :
Je n'ai point dit cela, d'ailleurs je vous souhaite d'estre comblée par cet homme, mais j'ai vu tellement de femmes brisées par un homme infidèle que je préfères vous prévenir de ce qui vous attend peut-estre...
Je ne sais, peut estre vostre amy se rangera-t-il et deviendra un homme entièrement fidèle une fois les espousailles passées !Certains hommes cessent totalement d'errer entre plusieurs femmes lorsqu'ils ont passé le doigt à l'une d'elles !
Ellya dit :
Une fois les épousailles passées?! Mais.. Cela sous - entendrait qu-il ne l'est pas actuellement !
Nat/Eloin dit :
*Toussote, se reprochant intérieurement d'avoir parlé trop vite...*
Je n'ai point dict cela, je n'en sais rien, je vous dict simplement ce que j'ai pu voir et entendre depuys que je cottoies des femmes d'ages et de milieux différents...
J'aimerais pouvoir vous assurer de la fidélité de vostre amy, mais je ne saurais édicter une affirmation sans avoir pu la vérifier auparavant...
l faudrait peut estre que vous discutiez "les yeux dans les yeux" avec cette amie qui fut la précédente amante de vostre promis, afin que de tenter de luy tirer les vers du nez...
Ellya dit :
Pourquoi ferais-je cela?
Et puis.. Elle a parlé de ses faits d'armes devant moi aussi alors... Je suis quelque peu déçue
Nat/Eloin dit :
s'ils sont tous deux soldats, vous ne pourrez jamais les empêcher de partager cela, je puys vous l'assurer pour avoir esté moi-mesme soldate par le passé.
Ellya dit :
Mais ne peut-on respecter que je n'aime point voir une arme sous mon nez?..
Nat/Eloin dit :
En la questionnant, vous verriez si elle se sent ou non gênée de vous en parler, et, en fonction de ses réactions, vous devirez estre capable de déterminer si elle vous ment ou non !
*Soupire*
Ellya dit : Je ne vois pas pourquoi elle mentirait!
I lui sourit
Je ne le croirait jamais capable d'une telle chose
Nat/Eloin dit :
Pour ma part, c'est la vue du sang qui me répulse désormais, mais je comprends que la vue d'une arme vous importune... Il est hélas souvent difficile de faire comprendre cela à ceux qui portent à leur costé chaque jour une épée ou un arc...
Lève les yeux au ciel*
Mais enfin, Ellya, vous ne croyez tout de mesme point qu'elle vous avouera sans hésiter si elle a encore des relations charnelles avec vostre amy !
Elle tentera de vous assurer de la fidélité de vostre promis, à moins qu'elle ne se vante de partager encore sa couche, juste pour vous faire souffrir un peu plus !

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Eloin
[size=9]
Ellya dit :
[/size][size=9][size=9]I la regarde[/size][/size]
[size=9][size=9]Je ne penserai même pas à lui demander cela vu que je ne vois pas pourquoi il le ferait[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]*Cette fois, laisse échapper un long soupir las*[/size][/size]
[size=9][size=9]Ma foy si vous luy accordez une confiance aveugle, libre à vous, mais je crains de vous voir revenir en pleurant dans quelques temps, si vous avez le malheur de découvrir que tous se sont payé vostre teste ![/size][/size]
[size=9]Ellya dit :[/size]
[size=9][size=9]I baisse les yeux tristement [/size][/size]
[size=9][size=9][/size][/size][size=9][size=9]Pardon..[/size][/size]
[size=9][size=9]Mais si je pensais cela.. je le trahirai[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]Allons, ce n'est point le trahir que de penser au pire... Je sais bien que c'est là une chose difficile à imaginer, mais la vie est parfois si imprévisible... Et vostre amy a un passé qui plaide peu en sa faveur, il faut bien le reconnaistre, ce qui ne m'aide point à le juger favorablement... [/size][/size]
[size=9][size=9]Mais c'est vous, et vous seule qui prendrez une décision, et je la respecterais quelle qu'elle puysse estre, de mesme que je ne viendrais point vous assommer de reproches si, par malheur, vostre union venait à estre entachée d'un adultère... [/size][/size]
[size=9][size=9]Réfléchissez-bien, Ellya, c'est le seul conseil que je puys vous donner pour la suite, pesez le pour et le contre, tentez de mettre les choses à plat avec luy et vous prendrez ensuite vostre décision..[/size][/size]
[size=9]Ellya dit :[/size]
[size=9][size=9]Mais quelles raisons aurai-je pour lui dire "me trompes-tu? " [/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]Le doute... Sa réputation qui le suit... Dictes-luy que vous ne voudriez point vous tromper, que le mariage est pour vous quelque chose de très important...[/size][/size]
[size=9][size=9]Mettez en avant vostre foy en la religion d'Aristote ![/size][/size][size=9]
Ellya dit :
[/size][size=9][size=9]Mais je ne doute pas, c'est vous qui doutez! *sourit*[/size][/size]
[size=9][size=9]De toute façon, pour l'instant.. Il m'a laissé.. Je vais devoir m'expliquer auprès de l'archiviste..[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]Comment cela il vous a laissé ![/size][/size]
[size=9][size=9]Il vous a abandonné sans vous expliquer ses raisons[/size][/size]
[size=9]Ellya dit :[/size]
[size=9][size=9]Bah, il va chercher son argent, je vous l'ai dit[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]Ah, oui, c'est vrai![/size][/size][size=9]
Ellya dit :
[/size][size=9][size=9]I lui sourit[/size][/size]
[size=9][size=9]Chacun ses priorités[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]*Sourit également*[/size][/size][size=9]
Ellya dit :
[/size][size=9][size=9]Et vous, ma soeur?[/size][/size]
[size=9][size=9]Je suis bien égoïste de ne parler que de moi[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]Oh moy... [/size][/size]
[size=9][size=9]Mon mariage part à vau-l'eau depuys que j'ai quitté le Maine, je n'ai point eu de nouvelles de mon mary...[/size][/size]
[size=9][size=9]L'un de mes deux fils est mort d'une maladie infantile apparement fort répandue mais incurable à ce jour...[/size][/size][size=9]
Ellya dit :
[/size][size=9][size=9]Aucune?[/size][/size]
[size=9][size=9]I ouvre de grands yeux[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]Non, rien...[/size][/size]
[size=9][size=9]Pas mesme une lettre lorsque je luy ais annoncé la mort de Luca...[/size][/size][size=9]
Ellya dit :
[/size][size=9][size=9]Je suis ... Profondément navrée pour votre fils.. Qu'Aristote prenne soin de lui..[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]C'est à se demander s'il ouvre le courrier que je luy envoie...[/size][/size]
[size=9][size=9]*Essuie une larme en souriant faiblement*[/size][/size][size=9]
Ellya dit :
[/size][size=9][size=9]I la prend dans ses bras[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]Merci... [/size][/size]
[size=9][size=9]Parfois je me demande à quoi cela a bien pu servir que je portes deux enfançons durant neuf mois pour en voir un mourir quelques temps plus tard... Mais je n'ose point m'ouvrir de mes doutes à un éclésiastique, de peur d'estre prise pour une femme ayant perdu la foy...[/size][/size]
[size=9][size=9]Pourtant le Très-Hault sait que j'ai toujours foy en luy, je pries deux fois plus depuys la mort de Luca ![/size][/size][size=9]
Ellya dit :
[/size][size=9][size=9]Cela n'est pas perdre la foi que d'avoir du chagrin... Vous ne pouviez pas savoir..[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]Je sais... Mais c'est une douleur intolérable que je ne souhaites à personne...[/size][/size][size=9]
Ellya dit :
[/size][size=9][size=9]I lui frotte légèrement le dos[/size][/size]
[size=9][size=9]Comment va votre autre fils?[/size][/size][size=9]
Nat/Eloin dit :
[/size][size=9][size=9]*Sourit en oyant la tentative de diversion de la jeune femme*[/size][/size]
[size=9][size=9]Enzo se porte au mieux, Aristote merci ![/size][/size]
[size=9][size=9]Il a faict ses premiers pas au début de l'été, et la nourrice à désormais fort à faire pour le suivre ![/size][/size]

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Eloin
Ellya dit :
rit
Cela doit être amusant quand c'est petit
Nat/Eloin dit :
Oui, très !
Ellya dit :
I se dit qu'elle ira prier pour son fils avant d'aller se coucher
Vous devez être aimable mère
Nat/Eloin dit :
*Sourit*
Aimable, oui, mais assez stricte. Je tiens à luy donner une éducation digne de celle d'un fils de la bonne société
Il est hors de question que mon fils soit un fat ou un irrespectueux des aultres, et en particulier des plus petits que luy...
Ellya dit :
I sourit
Nat/Eloin dit :
Je luy apprends le respect des gens plus élévés socialement que luy, certes, mais également le respect des serviteurs et aultres petites gens
Ellya dit :
Ce sera quelqu'un de fort bien s'il vous écoute dans ce cas
Je ne sais pas si je serai capable d'inculquer tant de bonnes choses chez quelqu'un
Nat/Eloin dit :
Vous réussirez, ma soeur, à vostre manière mais vous y arriverez
Ellya dit :
Qui sait *sourit*
Ellya dit :
Ma soeur? Merci
t/Eloin dit :
Mais je vous en prie, ce fut un plaisir que de vous écouter !
Ellya dit :
Je suis désolée si je ne suis pas vos conseils... Je m'en voudrai trop de l'accuser à tort... Je suis trop imparfaite pour cela
Mais je ne pourrai pas dire ne pas avoir été prévenue
Nat/Eloin dit :
Ecoutez vostre coeur, c'est presque le seul moyen de ne point vous tromper...
Ellya dit :
Mon coeur est idiot *sourit*
Nat/Eloin dit :
Non, il est épris d'amour pour un homme, et c'est la meilleure chose qui pouvait luy arriver !
Ellya dit :
Oui
I sourit
Ellya dit :
Vous m'avez rappelé combien je l'aime... Cela n'atténue ni ma tristesse, ni mon incompréhension.. Et cela ne le fait pas devenir plus homme de confiance.. Mais .. C'est déjà cela
Nat/Eloin dit :
Je suys heureuse d'avoir pu vous réconforter un peu, alors...
Ellya dit :
Désolée de ne pouvoir vous apporter le même réconfort à mon tour...
Nat/Eloin dit :
C'est une douleur qui s'aténuera avec le temps, je crains qu'il n'y ait rien d'aultre à faire que d'attendre en allant de l'avant...
Ellya dit :
Vous êtes forte...
Nat/Eloin dit :
J'essaie de le rester... Pour mon fils survivant, pour ma filleule, pour mon frère et ma soeur... C'est à eux que je pense lorsque le désespoir se saisit de moy... Et c'est grasce à cela que je ne me suys point effondrée...
Ellya dit :
Votre mari?

Eloin dit :
*Hésite, puys se dit qu'après tout elle n'a rien à cacher*
J'avoue penser de moins en moins souvent à luy, je crois bien que l'amour pourtant si fort et si vif que j'ai ressenti pour luy dès le début de nostre encontre ne soit parti au fil du temps...

Ellya dit :
Cela est possible?

Eloin dit :
Hélas oui !

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Titca
Titca déposa son sac dans sa cellule et reprit le couloir, plus pour partir cette fois-ci ! Elle devait trouver une cellule encore inconnue et parler ou du moins tenter de parler à coeur ouvert, pas facile pour elle habituée à garder la douleur dans son coeur et la relâcher seulement sous la pression ou les menaces. Bref ! Elle trouva enfin son but et sera son paquet un peu plus dans ses bras, sous des tonnes de couvertures, dormait sagement Natanaelle, quelques mois à peine après sa naissance.

D'un geste hésitant, Titca frappa à la porte quelques coups puis murmura :

Ma soeur ? Je suis désolée...je...puis-je entrez ? J'aimerais vous parler et ... écouter vos sages conseil.

Elle n'entra pas, ne rajouta rien et attendit devant la porte, Eloin pourrait être la comprendre ? Et l'écouter ?

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Eloin
Elle estoit retournée dans sa cellule au pas de course, comme si elle avoit le Sans-Nom aux trousses, les larmes brouillant sa vue, coulant le long de son visage sans qu'elle ne puysse les arrester.

Elle ne comprenoit plus, elle estoit perdue au milieu de tous ces départs, de ces gens qu'elle avoit appris à connoistre durant leur séjour et qui s'en alloient après avoir donné plusieurs mois de leur existence pour l'Abbaye.

Estoit-ce si dur de se consacrer à un ordre religieux ? Estoit-elle faicte du mesme bois qu'eux, elle qui n'avoit pour l'instant jamais doubté de son engagement d'oblate ? Qui avoit tord, qui détenoit la vérité vraye ?

Pour la première fois depuys qu'elle avoit posé son maigre baluchon dans la cellule qui luy fut attribuée lors de son tout premier séjour à Noirlac, Eloin ouvrit en grand la minuscule fenestre garnie d'un carreau rayé en plusieurs endroits. Elle avoit elle-mesme découpé un morceau de tissu dans un vieux sac de chanvre, l'accrochant au montant de l'ouverture avec des clous et un marteau qu'elle avoit trouvés dans la remise du jardin médicinal.

Elle effleura du doigt les clous, le regard perdu au loin. Oh, certes, elle avoit devant ses yeux le cloistre, puisque les fenestres de toutes les cellules estoient orientées vers l'intérieur de l'Abbaye, et non vers l'extérieur. Une volonté des bastisseurs, assurément, pour éviter aux pensionnaires d'avoir la nostalgie de l'extérieur...
Non, ce qui défiloit devant les prunelles de la brune cistercienne, en cet instant, c'estoit les moments de joie qu'elle avoit passés avec feue soeur Malicia, femme du petit peuple comme elle avant son ennoblissement, simple, entière, et tellement vraye quand tant d'aultres gens de ce monde se cachoit derrière une apparence mondaine si futile !

Sa perte fut cruelle, et laissa un trou béant dans le coeur de la jeune femme, tout comme lorsque la duchesse mourut en couches, quelques mois plus tard. Il falloit dire que c'estoit une hécatombe, depuys le début de 1457. La duchesse, l'un de ses fils, un ami mainois, Malicia... Quatre trépas, un à chaque saison, quasiment.

Elle en avoit vu venir, des gens motivés, les avoit découverts, soutenus et appréciés à leur juste valeur. Et elle en avoit vu partir, beaucoup ces derniers temps d'ailleurs ! Et elle avoit la désagréable impression d'avoir raté un épisode !
Elle en estoit là de ses réflexions lorsque, de nouveau, un bruit de pas précipités retentit dans le couloir, luy faisant fronçer les sourcils. Un départ, à nouveau ?

Les quelques coups donnés à son huis luy apportèrent un début de réponse, et elle ferma la fenestre, se passant prestement un peu d'eau fraische sur le visage, pour le rafraischir et faire disparaistre ainsi les quelques traces de larmes ayant coulé le long de ses joues.

Un instant plus tard, le visage essuyé et la coiffe cistercienne remise en place sur son front, Eloin traversa la pièce et ouvrit la porte. Se retrouvant en face de celle qui s'apprestoit à quitter l'Abbaye à peine une demi-heure auparavant ! Surprise, l'oblate s'effaça pour la laisser entrer, jetant un regard attendri sur la petite dormant dans les bras maternels, estrangère au tumulte des coeurs adultes.

Désignant à la jeune mère la chaise jouxtant sa petite table de travail ou s'étaloient divers parchemins et livres traitant de médecine, elle prit pour sa part place sur sa couche.

J'ignore si je suys de bon ou de mauvais conseil, ma soeur, j'ai moy-mesme mes périodes de doutes... Mais je vous escoute, si vous le souhaitez.

Vous sembliez sur le départ, pourtant vous estes de nouveau dans l'enceinte de Noirlac... Cet endroit nous attire tel un aimant, je crois !

Petite blague pour détendre l'atmosphère qu'elle sentoit tendue. Et regard amène, pour montrer que, mesme si cela luy faisoit mal, elle saurait respecter sa décision finale.

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Titca
Derrière la porte le temps parut bien long, avait-elle raison de déranger une soeur ? Eloin l'avait certes aidée à accoucher, mais accepterait-elle de l'écouter parler ainsi ? Rien n'était vraiment certain dans ce lieu. Quand la porte s'ouvrit Titca entra en s'inclinant et regarda la soeur puis lui glissa doucement sa fille entre les bras délicatement comme pour la remercier d'avoir été là.

Puis trouvant place sur une chaise, elle regarda la soeur et l'écouta faire un peu d'humour, ce n'était pas si faux Noirlac attirait les gens et la jeune femme ne saurait dire si cela était bon au mauvais à long terme ? Regardant sa fille et Eloin elle sourit en coin et soupira tout de suite après.

Je voulais partir... vous savez, j'aime bien une petite vie tranquille non pas en ermite !! Surtout pas, mais ... Je parts du principe que juger les gens c'est mal, je ne suis pas parfaite et je l'avoue bien volontiers !! Mais comprenez-vous ? Comment puis-je moi femme imparfaite dire que ce frère ou cette soeur tous aussi imparfait que moi ont tort ?

Ses réflexions étaient compliquées, c'était peut-être cela son problème elle pensait trop ? Ou n'était pas assez solide pour encaisser la vie en public ? Nan ! A Cahors tout allait très bien ce n'était pas la vie en public son problème, c'était la vie ici ... Ou tout semblait plus fort, les joies comme les malheureux ...

Je ne supportes pas le jugement, même si parfois je juge aussi un peu trop rapidement ... Mais je ne sais pas... quelques choses à changer ici.... Je me fais peut-être des idées remarquer... Ou alors j'ai mal agi ? J'ai voulu voir plus loin connaitre plus de monde et certain n'ouvre pas leur bulles ? Je ne trouve pas l'erreur et pourtant il doit bien en avoir une...

Laissant couler une larme de long de ça joue, Titca sa repoussa d'un geste de la main agacée de réfléchir depuis des jours à ses problèmes. Noirlac elle aimait l'abbaye, mais restait enfermer en quatre murs alors que pour elle la découverte et l'amusement était primordiale, Cahors elle adorait aussi, mais ce n'était pas Noirlac et certaines personnes lui manquaient pendant ce temps-là... Ses yeux se fermèrent pour ne plus rien voir, pendant que son coeur lui criait au secoure, mais au final ni l'un ni l'autre arrangeraient les choses.

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Eloin
Elle reçu l'enfant contre son seing avec un grand sourire, se souvenant de la toute première fois ou elle avoit pu saisir le corps d'Enzo entre ses bras.
Aujourd'huy l'enfançon avoit quatre belles petites dents, et n'avoit plus besoin de se tenir aux murs pour marcher. Une petite révolution pour la jeune mère qui le voyoit encore au lendemain de sa venue au monde, les petits poings serrés dans son sommeil, à peine assez solide pour soutenir sa propre teste !

Ces petites choses grandissent bien trop vite ! Nota-t-elle avec un regard amusé, remarquant que le remue-ménage n'avoit point troublé le sommeil de la fillette.

Elle hocha la teste à la réflexion de Titca, ne sachant guère quoi luy répondre.

Je ne saurais point vraiment vous apporter de réponse claire et précise sur le sujet, mais il est évident que nous avons chacun nos différences et nos défaults, ils nous faut nous en accommoder et tenter de nous tempérer pour éviter les situations critiques.

Nous sommes tous imparfaits, et c'est ce que le Très Hault a voulu, puisque luy-seul est perfection. Si nous estions tous parfaits, sans défaults et sans faulx-pas, la vie serait bien ennuyeuse !

C'est un travail de chaque instant, je pense, que de tenter de prendre le bon chemin...

Le changement... Elle n'avoit point tort, l'oblate avoit elle aussi remarqué du changement dans certaines choses, sans pour autant pouvoir en déduire si cela avoit une bonne ou une mauvaise influence sur le futur de l'Abbaye.

Et bien... Je dois dire que, pour ma part, j'ai remarqué que certains s'agitent beaucoup depuys que Frère Roger a laissé sa place à Frère Bardieu...

Je ne blasme ni ne désigne personne, ce serait malsain de ma part, mais je pense que, tout comme moy, vous aurez remarqué la propension qu'on certains à vouloir remanier le chapistre à leur manière durant les absences de nostre bon recteur !

Frère Bardieu est moins souvent présent près de nous pour recadrer les choses, et j'ai parfois l'impression que Noirlac n'est plus dirigé par une seule personne, mais bien par plusieurs... Mère Oiselle semble avoir elle aussi remarqué ce faict, et s'en est ouverte devant nous tous.
J'espère que l'intervention récente de nostre recteur remettra les pendules à l'heure, et j'ai confiance en ses décisions.

Noirlac est une formidable entreprise qui fonctionnoit à merveille du temps de frère Roger. Mais, depuys qu'il s'est éloigné de l'ordre, j'ai l'impression que le navire tend à prendre l'eau et que ses matelots s'empestrent les pieds dans les cordes en tentant de le sauver de la noyade...

Eloin se tut sur ces mots, se demandant si sa métaphore serait comprise de soeur Titca, bien qu'icelle soit poétesse à ses heures, un art qui devoit luy faire manier les mots bien plus souvent qu'elle. [/i]

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Titca
Titca l'écouta tout en songeant, les enfants étaient notre futur tout aussi imparfait que nous-même, c'était bien connu un père qui battait son fils et le fils battra son fils et il n'y avait pas de fin à cette histoire. Ainsi donc une de ses filles sera oblate un jour ? Et souffrira de souffre ? Ou ses enfants seront-ils comme leur père ? Et vivrons de rire et de joie ? Fixant la petite elle soupira doucement. Elle a toujours réclamé plein d'enfants, car pour elle son frère et ses soeurs étaient le moteur de son monde la raison de vivre et de tenir, d'être forte et de sourire bêtement. Même si pendant des années ou elle ne les avaient pas vu, aujourd'hui c'était diffèrent leur passion commune et l'amour des mots ou du chouchen les avaient tous réunis sous le même nom ... durant un temps du moins.

Trop rapidement... mon ainé Achille s'intéresse déjà aux femmes, Corenn pense au mariage et Lyes ... Lyes à la passion des jolies femmes. Heureusement Nolwenn et Natanaelle sont encore trop petites pour cela.

Cinq enfants, deux garçons d'un père différent, une fille adoptée et deux autres filles de son époux, avec une si grande famille l'ennuie n'était jamais à leur porte, mais Titca aimait cela, l'action, les moments de tendresse, le combat à l'épée de bois dans le jardin, la visite au verger ou encore à Paris. Chacun de ses enfants avaient une place dans son coeur et souvent trop souvent elle prenait soin de les protéger des personnes peu honnêtes aider dans sa tâche par son époux qui dès leur mariage à adopter les trois enfants dont son sang n'était pas présent.

Lyes huit ans, nous à bien fait rire à Cahors le grand inquisiteur était présent et il lui a raconté une histoire d'enfant ... Bref ! Du coup le cardinal là puni pendant deux semaines, ranger sa chambre et manger sa soupe sans râler... Je crois que c'est cela que j'aime avec les enfants. Ils sont innocents et pur c'est nous adultes qui les rendons méchant, nous ou la vie simplement.

Moment d'évasion simple, ou l'abbaye n'était plus si importante sa famille avant toute chose, c'était une devise que Titca disait souvent une famille à besoin de nous immédiatement, alors qu'une abbaye peut attendre quelques temps très longtemps même.
Soeur Eloin donna son sentiment et Titca approuva doucement. Elle ne connaissait pas très bien Frère Roger, mais adorait Bardieu un très bon évêque et un recteur qui savait écouter ou trouver une solution rapide.

Ce n'est pas nouveau, le monde est ainsi ... Après, je pense que nous sommes tous dans l'erreur, même-moi je ne suis pas une très bonne secrétaire. Tout le monde à des limites dans sa personnalité les miennes sont très claires au finale....

Comment lui en vouloir, je dois bien trop au Recteur... C'est douloureux quand même de recevoir la vérité en face, j'ai pensé que j'étais comment dire... que j'avais une place avec mon dévouement et mon envie de vouloir, j'ai oubliée certaines choses et je le paye... Je suis jeune, émotive, parfois trop franche... ceci explique cela non ?

Soupirant elle regarda par la fenêtre et ferma les yeux avant de les rouvrir tristement.

J'ai... j'ai voulu protéger Kro des marins comme vous dites, je ne voulais pas voir une équipe détruite par l'ambition de certain et au final c'est moi qui le paye... C'est triste, mais c'est la vie ... je le comprends mieux aujourd'hui voir sa place prise alors que dans notre coeur elle est encore à nous... Je pense avoir mérité cette punition et les autres aussi... Mais ..

Elle hésita, sentent déjà les larmes aux bords des yeux ... devait-elle le dire ? Ou simplement partir ? Et fuir ... encore une fois ?

Sans Kro... tout me semble plus méchant ... Il me protégeait vous savez ? Il me gardait près de lui et ... au final on remarque que nous apprécions une personne quand nous l'avons perdu... Un ami en moins une leçon en plus, cette fois j'aurais préféré l'ami...

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Eloin
Eloin retint un soupir en oyant la soeur parler de sa famille. Les couples et parents heureux luy renvoyoient toujours l'image de sa propre union, déchirée et fragile.

Elle avoit resvé d'une grande famille avec cinq ou six petits gravitant autour d'elle et de Lorenzo, mais le destin en avoit dicté aultrement, séparant le couple mainois après tout juste une année d'espousailles.

Enzo restoit le souvenir de ces temps heureux, et sa seule source d'espoir et de motivation désormais, tout comme elle s'en estoit confiée à Frère Uriel peu de temps auparavant. Il avoit eu des paroles réconfortantes, mais il luy avoit également faict prendre conscience qu'il luy faudrait un jour ou l'aultre cesser de vivre pour les aultres et de penser à elle-mesme. Mais comment penser à soy lorsque sa vie est un vray fiasco ?

Elle acquiesca aux paroles de la secrétaire du recteur, retenant une moue désabusée.

Le monde est ainsi, certes, et j'ai sottement cru l'Abbaye à l'abri de cela.

Monseigneur Bardieu est un excellent évesque, de faict, les derniers évènements de Montauban l'ont assez prouvé. Il a certes quitté la cité au lendemain de l'élection du sieur Archybald, mais il n'a point laissé tomber ses paroissiens pour autant, défendant la foy aristotélicienne à distance et engageant une procédure auprès de l'officialité épiscopale.

Elle ne s'étala pas plus sur le sujet, estant tout à faict perdue pour le reste des évènements.
Les paroles du sénher Sancte, en particulier, estoient tellement vrayes quant aux agissements de certains prélats qu'en elle-mesme, elle estoit en accord total avec les déclarations du réformé. Et pourtant, sa foy estoit restée inébranlable, renforçant cependant sa conviction que mesler une nouvelle fois politique et religion restoit une très mauvaise idée.
Cette participation aux ducales de Guyenne serait probablement sa dernière campagne politique, les prochains qui viendraient la chercher pour intégrer leur liste essuieraient un refus clair et net !

Elle prit une main de la plume dans sa paume libre, tentant par ce geste de la réconforter.

J'avais bien compris à quel point vous estiez importante pour luy, cela sautoit aux yeux du plus aveugle. Vous formiez une excellente équipe, le chapistre n'avoit plus à se soucier de surveiller les portes de Noirlac grasce à vostre binosme...

On se rend compte de l'importance que quelqu'un a pour nous lorsqu'il s'en va, effectivement. J'ai vécu cela avec soeur Sophie_Ancée, et plus récemment avec soeur Ellya... Deux véritables amyes qui sont parties du jour au lendemain et dont l'absence a laissé en mon coeur un grand vide.

C'est pourquoi j'ai pris le parti d'avouer mon amitié à ceux que j'apprécie réellement, désormais, et, en vous voyant partir, j'ai réalisé que, mesme si je ne vous connaissois que peu, vous estiez devenue une amye sincère.

Elle resta silencieuse un instant, songeant à tous les proches qu'elle avoit perdu sans avoir le temps de leur dire combien ils avoient compté pour elle.
Puys elle releva la teste.

Désormais vous saurez pouvoir compter sur moy en cas de coup dur, Tiphanie....
Il nous faudra estre fortes, pour pouvoir résister à l'ambition et aux idées bien arrestées de certains. J'ai rarement faict entendre ma voix pour défendre un aultre cistercien, mais maintenant je l'ouvrirais, sans avoir peur de ce que l'on pourra bien me dire...

Dix ans... Dix ans qu'elle se taisoit, restant dans l'ombre de plus grands qu'elle, se dévouant à des causes qu'elle avoit crues nobles et honnestes, et qui, pour certaines, s'estoient avérées viciées et fausses.
C'en estoit fini de la jeune femme silencieuse, suivant les dires et gestes de plus forts qu'elle. Fini...

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Titca
Le visage de la soeur face à elle sembla s'assombrir et devenir moins joyeux, déjà qu'il ne l'était pas beaucoup avant son arrivée, voilà que Tit remettait de l'huile sur le feu ! Dans un moue désolée, elle s'approcha et posa une main tremblante sur l'épaule d'une femme qui aurait pu être sa mère. Puis dans après un instant d'hésitation la secrétaire posa ses lèvres sur la joue de son amie. Rien ne semblait facile dans une vie compliquer, la perte d'une personne aimé ou simplement la constatation de voir une amitiés détruite pour ... rien au final !

Ainsi cela ce remarquait ? Mais Kro lui en voulait et ses pigeons restait sans réponse, c'était donc cela la souffrance ? L'impuissance ? Et comme parvenir à murmurer des excuses quand les larmes semblaient la seule raison de vivre aujourd'hui ?! Regardant Eloin elle laissa couler une larme doucement sans sanglot, sans véritable mise en scène totalement fausse, une larme raison de sa douleur trop profonde pour être exprimé vraiment.

Courage ma soeur, je suis là...

Elle était là oui, mais elle saurait-elle aider ? De gros doute prenait toute la place dans sa tête et son esprit, elle n'était rien même si le cardinal la tuerai pour ses simples paroles, elle avait raison ! Une Diacre, maladroite, idiote et absolument pas irréprochable ! Titca passa une main dans le dos de soeur Eloin et l'autre enlace sa fille et la soeur en même temps dans un espèce de gros câlins quelques peu bisounours.

Vous avez raison, nous ne montrons jamais assez nos amours ou notre amitié pour nos frères et soeurs ! Et puis nous avons une cérémonie à organisé et tant de choses à vivre encore ! Je ne vous quitterais pas...plus jamais... sauf lorsque Ankou voudra de moi...

Ankou, la mort... Soupirant elle se redressa et berca Eloin sans savoir vraiment pourquoi, une envie de donner de l'amour et d'en recevoir surement.

Ma soeur...avez-vous déjà aimer une personne...comme un frère ? Mais.... sans jamais avoir oser lui dire vraiment ?

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Eloin
Elle reçu l'étreinte de sa visiteuse comme un cadeau de Dieu, fermant un instant les yeux pour profiter du soutien ainsi apporté. Serrant une main de la plume entre la sienne, elle eut un mince sourire.

Du courage... J'en ais pourtant à revendre d'ordinaire, mais parfois il me fuit...

La cérémonie... Toute à son désespoir et aux derniers évènements ayant secoué l'Abbaye, elle avoit totalement oublié la grande cérémonie de fin d'année !
Se redressant un peu, sentant venir un mal de dos devenu coustumier lorsqu'elle se tenoit trop courbée, elle hocha la teste.

Vous faictes bien de me rappeler l'organisation de la cérémonie, je l'avois totalement oubliée ! Il faudra que j'aille voir dans le bureau qu'occupoit soeur Sophie, je trouverais peut estre une liste d'invités à convier à ceste grande feste aristotélicienne.

La cellule aultrefois occupée par l'oblate serait également une bonne idée de visite, mais elle répugnoit un peu à fouiller une cellule qui fut celle d'une femme dont nul ne savoit si elle estoit toujours en vie ou non.

Eloin fronça les sourcils au nom évoqué par la jeune femme, ignorant tout des coustumes bretonnes.

L'Ankou ? Qu'est-ce donc ?

Un vague hochement de teste vint accueillir la question de Titca, et elle se retrouva brusquement replongée quelques mois en arrière, assise sur le lit d'une défunte, pleurant toutes les larmes de son corps sans que cela n'y puysse rien changer.

Sa voix se fict lointaine tandis qu'elle faisoit récit de cette douleur toujours aussi vive.

Et bien... Moy qui n'ai jamais eu le plaisir de connoistre ma mère, puisque déposée devant la porte d'un couvent quelques heures après ma naissance, j'ignorois tout, jusqu'à une période assez récente, ce que vouloit dire les mots "famille", "frère" ou "soeur".

Noirlac m'apporta, à sa manière, sa confiance et son amour, de part les responsabilités qui me furent confiées par Frère Roger, et les liens que j'ai pu lier avec certains membres de l'ordre cistercien.

Mais, le véritable sens de l'amour familial, je l'ai compris en entrant au service de feue la duchesse Izarra de Ozta d'Harlegnan, alors que j'avois tout juste vingt ans. Je n'estois rien, lors, qu'une paysanne vestue de robes de tissu usé, récupéré dans les ordures que les tisserands pouvoient bien laisser traisner près de leurs ateliers.

La dame avoit cependant pressenti que je pourrais luy estre d'une certaine utilité, du faict de ma vivacité d'esprit et d'une certaine intelligence, qui ne me servoit à rien pour cultiver mon champ ou coudre mes robes.

Elle me proposa de devenir sa dame de parage, de l'accompagner dans tous ses voyages, d'entrer dans sa mesnie et de vivre aux costés de ses enfants. Je fus ainsi présentée à sa famille, la suivant partout sur les routes de France, estant nourrie, logée et pouvant me payer des vestements bien plus convenables grasce aux gages qui m'estoient accordés régulièrement.

Et j'ai réussi, sans grands efforts, à gagner l'affection de la dame, le respect des suivantes, et mesme l'estime des gardes, pourtant fort revesches !

Je ne m'estois que peu penchée sur les sentiments que je pouvois bien éprouver pour celle qui me permit de parfaire mon érudition et de pouvoir entreprendre des estudes religieuses, et plus récemment médicinales.

Elle se tut un instant, le souvenir des dernières heures de la duchesse restant encore difficile à évoquer.

Le dépérissement de celle qui estoit pour moy invincible et au dessus des faiblesses de l'existence fut une véritable gifle, qui me fict prendre conscience de l'amour maternel que j'avois développé pour elle.

Et elle le comprit, je pense, lorsque sa main serra une dernière fois la mienne, et que ses yeux me regardèrent avec cette douceur qu'elle n'avoit que pour sa toute jeune fille Elianor. Elle s'éteignit peu de temps après, laissant un grand vide dans le castel de Lesparra, et dans nostre coeur.

J'ai aimé cette femme comme la mère que je n'ai jamais eu, et cela m'a aidé à me construire...

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Titca
Le courage fuit toujours quand nous en avons besoin...

Un moment de silence pendant lequel la jeune femme repensa à son propre courage, parfois celui-ci la poussait dans le dos et la rendait plus forte et indestructible. Et parfois au contraire il la lâchait royalement pour rendre visite à une de ses autres amies, la nature semblait ainsi faite, entre les hauts et les bas sans vraiment avoir de saturabilité, une bonne nouvelle cependant ! Pauvre ou riche tous avaient ce petit souci personnel !

Oups, pardonnez-moi ma soeur, Ankou c'est la mort... pas le mot mort... le euh prénom de la mort dirons-nous... le personnage voilà ! Ankou... je préfère cette nomination plutôt que de dire : '' le jour de ma mort ''.

Bretonne et limousine de naissance, la jeune femme grandit entre ses deux langues complètement différentes et ses deux croyances tout aussi différente d'ailleurs. Il était dur et pourtant facile d'être deux personnes : D'un coter le caractère breton qui soutenait sa famille et restait fière à la devise du pays, de l'autre un petit bout de Limousine qui ressemblait à une mule et soutenait certaine valeur aussi, le mélange un joli bazar ! Soudainement la jeune femme sourit et approuva pour l'histoire de la fête qui s'était perdue dans ses réflexions douteuses de son moi profonds.

Je vous laisse faire... je ne connaissais pas soeur Sophie, dois-je plutôt dire connait... enfin au final je préfère ne pas fouiller dans les affaires privées d'une inconnue et comme pour le moment je ne sais pas vraiment ma place dans l'Abbaye, c'est mieux ainsi... je dois me faire oublier je crois.

Pourquoi d'ailleurs ? Certain marin quittait le navire et d'autre devait finir dans les cachots, elle n'avait pas le courage de partir... autant rester dans les cachots ! Et si Horvy avait raison ? Titca nota dans un coin de sa tête son interrogation et écouta l'histoire de soeur Eloin.

Plus l'histoire avançait et plus la jeune soeur ne savait que dire, c'était triste et pourtant merveilleux à la fois, un mélange de douceur et de drame le tout recouvert généreusement d'amour. Un comte de fée qui fini mal... Mais les comtes de la vie n'étaient pas très joyeux en général.

C'est triste... et pourtant très beau... Je ne savais pas que vous étiez orpheline ... enfaîte je ne sais pas beaucoup de vous et votre vie... Moi mes parents sont morts, mon oncle aussi quelques années plus tard... ma seule famille c'est mon parrain, mon frère ainé et ma soeur... J'ai créé par mes propres moyens ma famille de coeur... Mais ce n'est jamais pareil.

Titca regarda la petite endormit et leva les yeux vers soeur Eloin... Dans un moment de silence elle murmura :

Pourquoi Kro a peur de vous ?

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