Eloin
La mort... Différents noms, différents visages selon les provinces, mais la mesme douleur en y estant confronté.
Ombre sournoise et maléfique qui sembloit suivre chaque humain, s'attaquant à ses proches brutalement, causant des pertes soudaines et douloureuses.
Hochement de teste, tandis qu'elle se demande si celle qui estoit Légat quelques mois auparavant reviendrait ou non mettre les pieds à l'Abbaye. Elle qui avoit faict des voeux complets, se dévouant totalement à Noirlac, et se trouvant affaiblie par une maladie dont nul médicastre n'avoit su la guérir. Nul ne pouvoit dire si elle survivrait à ce sommeil sans fin, et pourtant il estoit sur et certain que la vie n'avoit point encore quitté ce jeune corps...
Soeur Sophie_Ancée est une de nos moniales, elle s'est beaucoup investie icelieu, et c'est d'ailleurs grasce à elle que nous pusmes organiser la grande cérémonie en l'honneur de Sainct Arnvald, en may dernier.
Elle est atteinte depuys plusieurs semaines d'une maladie dont personne n'a pu déterminer le nom ni l'antidote à y apporter...
Alors nous attendons, allant luy rendre visite de temps à aultre, observant son sommeil paisible.
J'ai parfois l'impression de comtempler une défunte sur son lit de mort, mais le souffle régulier qui s'échappe de son corps nous prouve qu'elle est bel et bien toujours parmi nous. J'ose espérer qu'elle se réveille un jour, mais sans pouvoir en estre sure, d'autant plus que tous les manuscrits que j'ai pu estudier à ce jour restent totalement muets sur une telle affection...
Elle haussa les sourcils à la remarque de Titca et secoua vivement la teste.
Et bien je ne suys point d'accord, vous avez tout autant vostre place icelieu qu'une Safranne folle à lier ou qu'un Enosh enquiquineur... Chacun apporte sa contribution à l'Abbaye, et croyez-bien que si vous n'y aviez point vostre place, jamais le Recteur ne vous aurait confié une tasche, quelle qu'elle soit !
Un instant de silence suivit la confession de ses jeunes années.
Peu de monde sait de quoi furent faictes les premières années de mon existence, tout comme beaucoup ignorent que je suys femme et mère, maugré l'alliance que je portes et que je n'ai jamais caché, du reste.
Je n'ai juste point pour habitude de me confier au détour d'une simple conversation, et beaucoup ne gardent de moy que l'image d'une nonne hautaine et silencieuse. Mais cela ne me dérange point, cela me permet de garder mon jardin secret, et de ne point devoir confier mes douleurs à tout va...
Un léger rire franchi ses lèvres lorsqu'elle oya la dernière question, tandis qu'elle haussoit presque imperceptiblement les épaules.
Ma foy je serais bien en peine de le dire moy-mesme !
Est-ce parce que je fus longtemps l'intendante, et la gardienne des ingrédients nécessaires au repas de l'Abbaye, et qu'un simple mot au cuisinier aurait pu le priver du repas quotidien ?
Ou est-ce un regard froid et peu amène que je luy ais lancé lors d'un de nos premiers entretiens en salle communautaire, alors qu'il venoit d'émettre un juron bien senti ?
Je ne saurais dire, mais cette crainte qu'un ancien homme de guerre puysse avoir de moy m'amuse, au fond, moy qui ne suys rien d'aultre, au fond, qu'une femme comme une aultre...
Pourtant le Très Hault sait que j'ai pour cet homme un grand respect, parce que, maugré son air bourru et ses manières parfois déplorables, c'est un estre au grand coeur et qui déborde de sincérité et de foy.
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Utilisez MSN pour me joindre uniquement en cas d'urgence, SVP.
Ombre sournoise et maléfique qui sembloit suivre chaque humain, s'attaquant à ses proches brutalement, causant des pertes soudaines et douloureuses.
Hochement de teste, tandis qu'elle se demande si celle qui estoit Légat quelques mois auparavant reviendrait ou non mettre les pieds à l'Abbaye. Elle qui avoit faict des voeux complets, se dévouant totalement à Noirlac, et se trouvant affaiblie par une maladie dont nul médicastre n'avoit su la guérir. Nul ne pouvoit dire si elle survivrait à ce sommeil sans fin, et pourtant il estoit sur et certain que la vie n'avoit point encore quitté ce jeune corps...
Soeur Sophie_Ancée est une de nos moniales, elle s'est beaucoup investie icelieu, et c'est d'ailleurs grasce à elle que nous pusmes organiser la grande cérémonie en l'honneur de Sainct Arnvald, en may dernier.
Elle est atteinte depuys plusieurs semaines d'une maladie dont personne n'a pu déterminer le nom ni l'antidote à y apporter...
Alors nous attendons, allant luy rendre visite de temps à aultre, observant son sommeil paisible.
J'ai parfois l'impression de comtempler une défunte sur son lit de mort, mais le souffle régulier qui s'échappe de son corps nous prouve qu'elle est bel et bien toujours parmi nous. J'ose espérer qu'elle se réveille un jour, mais sans pouvoir en estre sure, d'autant plus que tous les manuscrits que j'ai pu estudier à ce jour restent totalement muets sur une telle affection...
Elle haussa les sourcils à la remarque de Titca et secoua vivement la teste.
Et bien je ne suys point d'accord, vous avez tout autant vostre place icelieu qu'une Safranne folle à lier ou qu'un Enosh enquiquineur... Chacun apporte sa contribution à l'Abbaye, et croyez-bien que si vous n'y aviez point vostre place, jamais le Recteur ne vous aurait confié une tasche, quelle qu'elle soit !
Un instant de silence suivit la confession de ses jeunes années.
Peu de monde sait de quoi furent faictes les premières années de mon existence, tout comme beaucoup ignorent que je suys femme et mère, maugré l'alliance que je portes et que je n'ai jamais caché, du reste.
Je n'ai juste point pour habitude de me confier au détour d'une simple conversation, et beaucoup ne gardent de moy que l'image d'une nonne hautaine et silencieuse. Mais cela ne me dérange point, cela me permet de garder mon jardin secret, et de ne point devoir confier mes douleurs à tout va...
Un léger rire franchi ses lèvres lorsqu'elle oya la dernière question, tandis qu'elle haussoit presque imperceptiblement les épaules.
Ma foy je serais bien en peine de le dire moy-mesme !
Est-ce parce que je fus longtemps l'intendante, et la gardienne des ingrédients nécessaires au repas de l'Abbaye, et qu'un simple mot au cuisinier aurait pu le priver du repas quotidien ?
Ou est-ce un regard froid et peu amène que je luy ais lancé lors d'un de nos premiers entretiens en salle communautaire, alors qu'il venoit d'émettre un juron bien senti ?
Je ne saurais dire, mais cette crainte qu'un ancien homme de guerre puysse avoir de moy m'amuse, au fond, moy qui ne suys rien d'aultre, au fond, qu'une femme comme une aultre...
Pourtant le Très Hault sait que j'ai pour cet homme un grand respect, parce que, maugré son air bourru et ses manières parfois déplorables, c'est un estre au grand coeur et qui déborde de sincérité et de foy.
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