Il avait vu juste, une fois encore ... la dame était bien en détresse.
Ainsi donc, il accueillit Titca dans ses bras, la laissant pleurer tout son saoûl, il posa ainsi sa tête contre la sienne et referma ses bras autour de ses épaules.
Ce n'était pas forcément évident, car il était tenu à une distance respectable eu égard au ventre gonflé, qui abritait la vie.
Uriel ne dit rien, laissant passer la pluie, car à cet instant, à part un silence réconfortant et des gestes qui l'étaient tout autant, elle n'avait pas besoin d'autre chose.
Surpris, il l'était un peu, car, si il connaissait bien la Maître des Novices, jamais, au grand jamais, il ne l'avait vu dans cet état.
Désorienté, il ne l'était pas, car il n'en était pas à son coup d'essai à réconforter - en tout bien tout honneur - des jeunes filles, des paroissiennes le plus souvent.
Après un moment dont le temps ne pouvait être mesuré, il lui tapota sur le dos, puis l'éloigna de lui, prenant son visage entre ses mains, il déposa sur son front un tendre baiser tout aristotélicien.
Il la fit asseoir sur la chaise et lui offrit un tissus propre afin qu'elle puisse sécher ses larmes et, autant joindre l'utile à l'agréable, se moucher. La laissant faire, il lui servit alors un verre d'eau, car là, pris au dépourvu, il ne pouvait lui proposer de tisane.
Qu'à cela ne tienne, il lui donnerait les plantes de millepertuis, c'était bon pour le moral.
Enfin, il s'assit devant elle et lui prit les mains.
Nulle excuse, nul pardon, je n'en ai pas besoin. Quelle idée de t'excuser, enfin ! Comme si je n'étais pas là pour t'écouter.
Crois-tu la situation si insurmontable ?
Trop sensible ? Normal, c'était une femme et c'était bien connu, les choses, elle les vivait en direct et cela l'affectait énormément.
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