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Confidences à l'Hospice

Titca
Le soleil ce couchait déjà dans la plaine de Noirlac et la plus grande partie des membres de l'ordre devaient être réunis au réfectoire pour manger à leur faim, ou rire entre amis, un moment de détente qui sonnait la fin d'une longue journée de travail et d'apprentissage. Un moment joyeuse passé près de ses amis, de ses professeurs, de ses supérieurs et surtout de sa famille. Pourtant ce soir Typhanie de Divonne n'était pas présente au réfectoire, mais elle ce trouvait devant les portes de l'hospice hésitant à les ouvrir ou fuir ? La raison de cette angoisse ? Le jugement, non pas le jugement divin, mais celui de la soeur Eloin, commandait-elle sa folie ou aurait-elle le droit a des remarques bien méchante. Oulas, non méchante ce n'était pas du tout le comportement de la légat !

Ainsi écoutant que son courage -bien maigre à ce moment là- la maître des novices poussa les portes et atterri dans une grande salle , c'était fort jolie dans le coin bien vide aussi, mais tant mieux ! Plus de vide cela voulait dire plus d'intimité ! Ce n'était donc pas un mal pour son ''problème'', cherchant un endroit ou s'asseoir elle décida se s'appuyer contre une colonne et attendre sagement l'arrivée de la soeur. Oui enfin...peut-être devrait-elle signalé sa présence ?

Soeur Eloin ?! Vous êtes là ? C'est euh... c'est moi, j'aurais apprécier pouvoir vous euh... voir ...

C'est moi, c'était idiot comme phrase, c'est qui moi ? Secouant la tête devant son manque de logique du au stresse, elle croisa les bras sur son ventre et soupira. Patience et angoisser dans un endroit bien vide, pour sur ! Les fantômes de Noirlac devait tous ce cacher dans le coin.

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Eloin
Dans la pharmacie, petite pièce dont la porte demeuroit fermée, mesme lorsque la soeur herboriste y estoit présente, un silence sépulcral régnoit en maistre, seulement troublé par le chant d'un merle perché sur la branche d'un arbre voisin.

Silence brisé de temps à aultre par des murmures, la Légate mettant en pratique les recettes que la maistre des novices avoit compilé dans un registre fort utile, prévu pour ayder à soigner les maux coustumiers des moines et aultres retraitants.

Une réserve de remèdes, voilà ce qu'elle estoit en train de réaliser, y passant tous ses moments de libre, ne sortant de la pharmacie que pour dormir quelques heures en sa cellule, assister aux messes et réunions du chapistre, et suivre les affaires en cours de la légature. Le reste de son temps estoit occupé par la préparation de ces jus et infusions, les feuilles de certaines plantes tachant allègrement ses doigts fins.

Soeur Eloin ?! Vous êtes là ?

Un sursault agita la Légate, provoquant la chute à terre de la fiole qu'elle venoit tout juste d'achever.

Macarel ! Jura-t-elle à voix basse, de plus en plus souvent en ceste langue d'oc que sa filleule luy enseignoit petit à petit.

Eloin étendit un torchon pour éponger le liquide répandu sur le sol, essuya ses mains sur son blanc tablier enfilé par dessus la robe d'oblate, puys sortit de la pharmacie. Toute à sa surprise de recevoir une visite en l'Hospice, elle avoit oublié de remettre sa coiffe, et ce fut donc teste nue, l'éternel tresse brune et épaisse battant son dos au rythme de ses pas, qu'elle traversa la grande salle pour l'heure déserte.

Elle haussa un sourcil en voyant la silhouette de la maistre des novices appuyée contre un mur, et prit un banc de bois appuyé contre un mur, puys le posa devant la visiteuse.
Elle y prit place sans façons, invitant Titca à faire de mesme.

Ma soeur... Que me vaut l'honneur de ceste tardive visite ?

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Titca
Un sursaut, puis le bruit de quelques choses qui se cassait, devait-elle partir ? Titca ne savait pas trop en vérités, elle décida d'attendre un moment le silence ne la dérangeait pas trop, au contraire cela la calmait un peu. Chaque matin la même chose, un moment de silence à observer sans rien dire avant de se réveiller vraiment et de reprendre la vie en douceur. Elle avait bien fait d'attendre, voilà la soeur qui arrivait sans coiffe, Titca ne fit aucune remarque après tout elles étaient entre amie et cette ''nouvelle'' tête pour Tit du moins, lui allait plutôt bien.

Bonsoir ma soeur, pardonnez-moi de vous déranger... Je ne pensais pas vraiment vous trouvez ici.

Elle l'invita à s'asseoir et Titca obéit sans autre forme de protestation, il était trop tard pour faire demi-tour de toute façon. Alors, elle resta là un moment en silence, cherchant les mots, la raison et les explications sans trop savoir par ou commencer. Le début semblait une bonne idée, même si la fin était enviable. Ses yeux bleus se posèrent sur la soeur et retournèrent aussi vite que possible voir le sol.

Et bien... vous n'êtes pas sans savoir que je suis ... très jeune, et que j'aime les enfants... j'aimerais euh... en avoir une...petite dizaine ... enfin, et... donc...je...enfin..nous...euh... je... il me semble que... disons que mon époux et moi avons fait tout notre possible pour le prochain et que...peut-être enfin vous voyez... et donc j'aimerais savoir si le pain et dans le... four ?

Du blanc pâle de peur, elle passa au rouge honte... Mon Dieu, c'était bien plus simple de le dire à Flaiche quand même il lui suffisait de débarquer de dire qu'elle voulait être enceinte ou qu'elle l'était pour que L'architroubadour lui répondent, mais voilà le déranger une fois encore ne la tentait pas vraiment surtout que tout deux avaient prit des distances raisonnables depuis son mariage. Du coup la soeur avait pensée venir voir la soeur Eloin et lui demander son aide, mais il fallait avouer que sa gêne ne rendait pas l'exercice facile.

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Eloin
Si elle fut surprise par la conversation qu'entama la maistre des novices, Eloin n'en laissa rien paraistre.
Cela aurait pu estre une comique situation que de voir une femme ayant eu plus d'enfants qu'elle mesme n'en aurait certainement jamais venir luy demander conseils ! Pour autant, la soeur herboriste ne se laissa point aller à l'amusement, et escouta attentivement celle qui estoit venue se confier à elle dans la lumière descendante de ceste courte journée de décembre.

Les sourcils froncés, l'esprit un peu embrouillé par les explications hésitantes de la mère de famille, l'oblate resta silencieuse un instant, assez court, mais qui dut paraistre une éternité à sa visiteuse.

Si j'ai bien compris, vous voulez savoir si vous estes grosse de vostre espoux ?

Je pense que vous connaissez les symptosmes d'une gestation, ma soeur : nausées, vertiges, appétit plus important, poitrine plus enflée...

Avez-vous remarqué un retard dans vos menstrues ? Et, si oui, de combien de semaines ?

Si ce n'estoit que cela, elle pourrait ayder sans trop de peine sa soeur à savoir de quoi il retournoit.
En revanche, si la chapistraisne vouloit qu'elle l'ayde à concevoir un enfant, la difficulté serait plus importante, en ce qu'elle ne cognoissoit que peu de préparations ayant ces vertus. Elle savoit que certaines plantes, d'après les coustumes féminines de certaines régions, avoient pour principe de faciliter les grossesses ou de stimuler le désir des amants, mais pour le reste, elle n'avoit point la solution miracle...

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Titca
Tit rit doucement et regarda la soeur, elle savait tout cela enfin du moins pensait bien le savoir, mais nous n'étions jamais à l'abrit d'une surprisse ! Approuvant doucement elle, elle compta sur ses doigts le nombre de semaine et afficha fièrement deux doigts, donc deux semaines. Mais si Titca était ici c'est pour une autre raison bien moins embarrassante.


Ma soeur... me feriez vous l'honneur de vous occupez de moi pendant ... les neufs prochains mois ? Il faut dire que ... je préfère une femme et comme je suis souvent à Noirlac... peut-être que... enfin si vous le voulez bien..

Les joues rouge, la jeune femme joua avec ses mains et regarda le sol.

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Eloin
Le rire égrené par soeur Tiphanie acheva de la détendre, elle qui avoit tant esté surprise de recevoir une si tardive visite.

Et un mince hochement de teste suivit le geste esquissé par la maistre des novices pour l'informer du nombre de semaines de retard sur ses dernières menstrues.

La question suivante, si elle ne la surprit point plus que cela, la laissa songeuse un instant. Titca serait donc sa première parturiente, la première femme grosse dont elle s'occuperait, ce qui serait pour elle une expérience grandement enrichissante. Mesme si elle avoit suivit la dernière gestation de la duquessa, icelle n'estoit guère dans son état normal, la folie s'estant emparée d'elle quelques jours après le trépas du vicomte de Beaumont-sur-Oise, ce qui avoit rendu la grossesse bien plus difficile que d'ordinaire.
Et puys, la défunte avoit pour habitude de se débrouiller avec les remèdes préparés par Cerridwen, et, après leur brouille, avec les préparations de l'apothicaire du village de Lesparre... Elle n'avoit donc guère eu le loisir d'entendre les confidences de sa dame sur ses souffrances, elle qui avoit pourtant ouï tant de choses durant ces années passées à suivre la duchesse dans tous ses déplacements.

Elle avoit également assisté à l'accouchement de la duchesse de Mortain, son amye Nennya Blackney, mais elle ne fut ce jour-là qu'une simple assistante, comme une vulgaire meschine, encombrée par son ventre de femme grosse, alors presque à terme, et devant donc se ménager au maximum pour ne point haster la délivrance.

Et puys elle avoit elle-mesme accouché une retraitante au seing mesme de l'abbaye, quelques moys auparavant, assistée par celle qui estoit en cet instant assise à quelques pouces d'elle. Oui, Eloin se sentoit capable d'ayder une femme à mettre au monde sa progéniture, mais elle craignoit toujours de devoir faire face à la mort du nourrisson, de sa mère, ou mesme -faict plus rare- des deux en mesme temps !

Aussi se retourna-t-elle vers soeur Tiphanie avec un sourire, signe de son acceptation.

Je serays fort heureuse de pouvoir vous prester assistance à chaque foys que vous en ressentirez le besoin, ma soeur.

Il vous faut, dès à présent, vous ménager, sans toutefois cesser toute activité, bien sur. Mais évitez de porter de trop lourdes choses, de mesme qu'il faut remettre à plus tard les courses-poursuites avec vos jeunes enfants.

N'hésitez point à venir me voir dès que vous sentez quelque chose d'anormal, ou si vous perdez du sang suite à un effort. Les cognoissances actuelles de la médecine ne permettent point, hélas, de sauver une grossesse à chaque foys qu'un incident survient avant le terme, mais je pourrais toujours tenter quelque chose en fonction de ce que j'ay pu apprendre ces dernières années.

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Titca
Elle acceptais un soulagement, une joie non cachée par la soeur qui lui colla même une bise ! C'était dire... Souriante, Titca se leva et approuva de la tête sans le pensée bien entendu. Le jour ou Typhanie de Divonne arrêterait de courir elle sera morte et prendra un repos bien mériter. Pour le moment nul envie de mourir, ni même de perdre cet enfant, enfin s'il y en avait bien un, deux semaines c'était assez flou pour le dire et les deux amants ne s'arrêtait pas pour autant de batifoler. Regardant la soeur elle préféra jouer franc jeu avec elle et lui avouer directement la vérité.

Ma soeur, j'ai eu quartes enfants dans mon ventre, j'ai cinq enfants à la maison... Je ne peut pas me permettre de ne pas courir et honnêtement, même si je dois marché en canard ou même rouler au sol je ne peut pas vous dire que j'arrêterais mes activées à l'abbaye.

Une main glissa sur son ventre plat, peut-être plein, peut-être vide. Regardant Eloin elle rougit et fixa le sol.

Je connais les risques, j'ai déjà perdu bien des enfants suite à mon besoin d'activé et de courir partout... Mais je ne peux... changé pour un enfant, je ne peux pas... me permettre d'abandonner certaine fonction en dehors de Noirlac. Je vous promet de faire très attention, mais attendez-vous à devoir m'attacher à un lit...


Elle sourit, quelques peu ironique, il semblait évidement que si la vie de son bébé était en danger, elle ferait tout pour le sauver, mais avoir trois tonnes de parchemin autour de son lit alors !

Ma soeur je vous remercie de cette acceptation ! Et j'espère ne pas devoir venir vous voir ... Enfin pas pour le bébé une visite de courtoisie toute simple sera, j'en suis certaine, bien plus agréable !

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Eloin
Eloin ne put empescher son visage de se colorer lorsque soeur Tiphanie se pencha sur elle pour l'embrasser, et elle ne put qu'esquisser un sourire amusé. Elle estoit bien peu accoustumée à ces preuves d'affection, les seules qu'elle recevoient en ce moment restoient celles de son fils.
Quand à celles d'un homme, il y avoit bien longtemps que nul masle ne l'avoit approché de trop près, sans que cela ne la dérange pour autant.

La petite lueur de défy qui s'alluma dans les prunelles de la maistre des novices l'alerta, et les paroles qui suivirent confirmèrent sa prime impression.

Je me doubtes que vous ferez ce que bon vous semble de mes recommandations, ma soeur, j'aurais au moins essayé !

Je comprends les obligations qui sont les vostres à l'extérieur de ces murs, j'en ays moy-mesme plusieurs que je n'abandonnerais que morte et enterrée....

Je ne puys que vous conseiller de manger sainement et régulièrement, de dormir selon vos besoins et dans des lieux calmes si possible, de boire beaucoup et d'éviter -surtout en fin de grossesse- les grands galops qui causent des secousses importantes à l'enfant porté.

Elle se tut un instant, puys sortit d'une poche de son scapulaire un parchemin enluminé et rédigé d'une belle écriture, qu'elle tendit à la jeune femme.



Ma filleule organise un banquet, et j'aurais le plaisir d'ouvrir ceste journée de festoiement par une messe.

Si vous souhaictez venir en compagnie de vostre famille, vous serez la bienvenue, Elianor m'ayant dict que je pouvois convier mes amys à ceste réception.

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