Eloin
En passant devant la porte du réfectoire après une journée passée à errer dans les couloirs de l'Abbaye afin que de vérifier si tout se passait bien, elle remarqua que la porte en estait fermée, alors que d'ordinaire c'estait l'une des seules portes qui restaient tout le temps ouverte, de jour comme de nuit.
Mais ce qui arresta net son pas, ce fut les bruits anormaux qui sortaient de la pièce : des cris et les bruits d'un grand remue-ménage. Elle savaict que le frère Farnor préparait la cuisine, mais pas qu'il bougeait toutes les tables.
Fronçant les sourcils, elle s'apprestait à ouvrir la porte lorsqu'une pensée effarante luy vint à l'esprit. Et si le frère Gyrovague, par une maladresse d'un de ses collègues, ou par un quelconque maléfice, avaict réussi à quitter sa cellule et se vengeait sur le pauvre cuisinier ? Possible, mais les cris estaient ceux de femmes.
Le coeur battant, craignant de découvrir un massacre dans ce lieu de partage qu'estait le réfectoire, Eloin fit demi-tour, et alla chercher dans sa cellule un baton qu'elle avaict amené avec elle et qui luy servait lorsqu'elle rentrait chez elle à pied, avant que la noblesse accordée par Izarra ne luy permette d'acheter un cheval. Ce baton ferait parfaitement l'affaire si elle avaict besoin de se défendre. Et tant pis si on luy reprochait ensuite d'avoir pêché en arborant une arme au seing de l'Abbaye, elle ne pouvait rester sans rien faire.
De retour devant la porte du réfectoire, Eloin inspira un grand coup en lissant les plis de sa robe noire et blanche d'oblate, assez semblable à celle d'une nonne ayant prononcé des voeux complets, et, serrant le baton dans sa main droite, ouvrit la porte du réfectoire d'un geste sec.
Le spectacle qu'elle découvrit alors la fict frémir, tant il luy rappelait le champ de bataille d'Orléans, lors assiégée par les bretons. Soeur Ellya gisant dans son sang, inconsciente, ou mesme morte, et une pensionnaire de l'Abbaye qui ne semblait guère mieux. Au milieu de la salle, parmi le chaos des tables et des chaises renversées et jetées au travers du réfectoire, Eloin vit le frère Farnor tenter d'amadouer une nouvelle pensionnnaire. Une jeune femme au visage déformé par la haine, qui se mouvait d'une drosle de manière, et dont les mouvements luy rappelèrent ceux du frère Gyrovague...
Restée figée sur place, l'oblate et mère de famille depuys peu ne comprit pas bien ce qu'il se passait, mais une certitude s'empara alors de son esprit : cette femme estait possédée, et il fallait l'enfermer en attendant de l'exorciser, pour son bien propre et le bien des aultres membres de l'Abbaye.
S'assurant qu'elle tenait toujours fermement en main son baston, Eloin s'avança à petits pas, sans bruits vers la femme, et s'exclama d'une voix forte lorsqu'icelle ne fut plus qu'à quelques pas derrière elle.
Laisse ce frère sans défense, femme en proie au démon, et viens me combattre si tu l'oses !
Elle mettait sa propre vie en danger en faisant un tel acte, elle le savait, mais elle ne pouvait rester les bras croisés. Et, avec un peu de chance, la femme serait tellement surprise par son arrivée que le frère Farnor aurait le temps de quitter le réfectoire pour aller quérir de l'aide... Car de l'aide, il en faudrait à un moment ou un aultre, ne serait-ce que pour ramener les deux blessées dans leur cellules et les soigner...
En garde, comme elle avaict appris à le faire à l'armée, Eloin attendait que la femme reporte son regard, et de fait la haine du démon qui l'habitait, sur elle, pour se détourner du frère cuisinier qui n'avaict rien pour se protéger à part la cuiller servant à mélanger sa potée.
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Utilisez MSN pour me joindre uniquement en cas d'urgence, SVP.
Mais ce qui arresta net son pas, ce fut les bruits anormaux qui sortaient de la pièce : des cris et les bruits d'un grand remue-ménage. Elle savaict que le frère Farnor préparait la cuisine, mais pas qu'il bougeait toutes les tables.
Fronçant les sourcils, elle s'apprestait à ouvrir la porte lorsqu'une pensée effarante luy vint à l'esprit. Et si le frère Gyrovague, par une maladresse d'un de ses collègues, ou par un quelconque maléfice, avaict réussi à quitter sa cellule et se vengeait sur le pauvre cuisinier ? Possible, mais les cris estaient ceux de femmes.
Le coeur battant, craignant de découvrir un massacre dans ce lieu de partage qu'estait le réfectoire, Eloin fit demi-tour, et alla chercher dans sa cellule un baton qu'elle avaict amené avec elle et qui luy servait lorsqu'elle rentrait chez elle à pied, avant que la noblesse accordée par Izarra ne luy permette d'acheter un cheval. Ce baton ferait parfaitement l'affaire si elle avaict besoin de se défendre. Et tant pis si on luy reprochait ensuite d'avoir pêché en arborant une arme au seing de l'Abbaye, elle ne pouvait rester sans rien faire.
De retour devant la porte du réfectoire, Eloin inspira un grand coup en lissant les plis de sa robe noire et blanche d'oblate, assez semblable à celle d'une nonne ayant prononcé des voeux complets, et, serrant le baton dans sa main droite, ouvrit la porte du réfectoire d'un geste sec.
Le spectacle qu'elle découvrit alors la fict frémir, tant il luy rappelait le champ de bataille d'Orléans, lors assiégée par les bretons. Soeur Ellya gisant dans son sang, inconsciente, ou mesme morte, et une pensionnaire de l'Abbaye qui ne semblait guère mieux. Au milieu de la salle, parmi le chaos des tables et des chaises renversées et jetées au travers du réfectoire, Eloin vit le frère Farnor tenter d'amadouer une nouvelle pensionnnaire. Une jeune femme au visage déformé par la haine, qui se mouvait d'une drosle de manière, et dont les mouvements luy rappelèrent ceux du frère Gyrovague...
Restée figée sur place, l'oblate et mère de famille depuys peu ne comprit pas bien ce qu'il se passait, mais une certitude s'empara alors de son esprit : cette femme estait possédée, et il fallait l'enfermer en attendant de l'exorciser, pour son bien propre et le bien des aultres membres de l'Abbaye.
S'assurant qu'elle tenait toujours fermement en main son baston, Eloin s'avança à petits pas, sans bruits vers la femme, et s'exclama d'une voix forte lorsqu'icelle ne fut plus qu'à quelques pas derrière elle.
Laisse ce frère sans défense, femme en proie au démon, et viens me combattre si tu l'oses !
Elle mettait sa propre vie en danger en faisant un tel acte, elle le savait, mais elle ne pouvait rester les bras croisés. Et, avec un peu de chance, la femme serait tellement surprise par son arrivée que le frère Farnor aurait le temps de quitter le réfectoire pour aller quérir de l'aide... Car de l'aide, il en faudrait à un moment ou un aultre, ne serait-ce que pour ramener les deux blessées dans leur cellules et les soigner...
En garde, comme elle avaict appris à le faire à l'armée, Eloin attendait que la femme reporte son regard, et de fait la haine du démon qui l'habitait, sur elle, pour se détourner du frère cuisinier qui n'avaict rien pour se protéger à part la cuiller servant à mélanger sa potée.
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