Dans sa voiture qui le menait vers Narbonne, l'évêque pensait qu'on l'avait pris pour un idiot, que celles qui l'avaient fait mener jusque là s'étaient bien moqués de lui et n'avaient en rien la compétence pour traiter avec lui. Pierroléon avait fait de son mieux pour comprendre les courriers confus des uns et des autres.
Peu importe, si pareille situation se renouvelait, il ne viendrait plus en public. Terminé. Enfin arrivé à destination, Monseigneur Pierroléon reçut une lettre d'excuses de Dame Maëlie.
Citation:A vous, Monseigneur Pierroleon de Riddermark, Evêque de Nimes,
Adissiatz,
Je vous prie d'accepter mes plus humbles et plus plates excuses pour la déception dont vous avez été victime.
Je n'ai pas souhaité vous tromper dans mon courrier, et n'ai pas prétendu être ce que je n'étais pas. Il est vrai que j'espérais votre venue, comme j'espérais celle du Coms Ryllas, car il s'agit là d'un sujet grâve dont vous auriez dû entendre parler à mon sens, car vous êtes pour nous tous, Languedociens, la voix de l'Eglise Aristotélicienne en ces terres. C'est à ce titre, en tant qu'aristotélicienne baptisée de vos mains, et en tant que Languedocienne aimante de sa patrie, que j'ai relayé la demande de mon amie la Dame de Couffoulenç : il ne s'agissait pas d'une convocation, ce dont nous n'aurions pas eu l'audace, mais d'un appel à l'aide pour résoudre une situation où nous n'avions aucun autre recours que vous.
Hélas, comme vous l'avez constaté, le Coms est bien moins disposé que vous au dialogue et notre entreprise, qui aurait dû permettre de communiquer clairement sur la situation, s'est soldée par un échec.
Ainsi, Monseigneur, j'espère que vous aurez la magnanimité de pardonner cet échec, qui n'est pas totalement de notre fait, et de pardonner également la prétention qui fut nôtre de faire appel à votre sagesse pour aider notre Languedoc.
Soyez mille fois remercié, toutefois, d'avoir répondu présent.
Recevez mes respects sincères,
Maëlie
Simple citoyenne languedocienne.
Il survola tout cela, ne dit mot et alla rejoindre son palais. Puis, assis dans son bureau où il reçut peu avant un aspirant à la prêtrise, dans la solitude de son ministère, il se mit à rire et à dire : Oser déranger un prélat de l'Eglise par autant d'amateurisme...la famille Shaggash est définitivement bannie de mon carnet d'adresses. De toute manière avec la mort de mon vice-ambassadeur, il n'y avait plus rien à en attendre. Qu'elle sombre dans la folie ! Et l'évêque de se reprendre, le sourire aux lèvres : Si ce n'est déjà fait ! _________________
Mgr Pierroléon de Riddermark. Evêque de Nîmes. Vicaire Général de Narbonne.