Luhpo
[Abbaye de Vaux sur Poligny]
Luhpo avait logé dans la cellule jouxtant le logis d'Alcalnn. Ayant peu dormi, mais du sommeil des justes, il s'était levé de bonne heure. Le froid mordant et le soleil le mirent de bonne humeur, annonçant une belle journée. Tout d'abord, il s'était occupé de panser la monture du Duc ainsi que la sienne ; puis il avait renouvelé leur fourrage et l'eau de leur abreuvoir.
A l'appel des laudes, il avait rejoint les moines pour l'office. Agenouillé au fond de la chapelle, il avait prié longuement, mais s'était abstenu de chanter, se contentant de suivre la lecture.
Ensuite, après un frugal déjeuner avec la troupe, il avait sellé et harnaché son cheval pour se rendre en ville. Alcalnn lui avait remis la veille quelques écus pour acheter encre, cire et papier, dont il était très consommateur ces derniers temps.
En ville, Luhpo fut surpris par l'agitation qui régnait de si bonne heure : croisés d'autres armées et populace locale s'opposaient plus ou moins courtoisement dans des joutes orales sur la légitimité de la présence des Saintes Armées en Franche-Comté. Le jeune écuyer s'attarda peu et s'empressa d'acheter ce dont il avait besoin, que le marchand lui céda de mauvaise grâce, d'ailleurs.
De retour à l'abbaye, Luhpo déposa ses emplettes dans sa cellule. En ressortant, entendit la voix puissante du Duc qui l'appelait :
Luhpo avait logé dans la cellule jouxtant le logis d'Alcalnn. Ayant peu dormi, mais du sommeil des justes, il s'était levé de bonne heure. Le froid mordant et le soleil le mirent de bonne humeur, annonçant une belle journée. Tout d'abord, il s'était occupé de panser la monture du Duc ainsi que la sienne ; puis il avait renouvelé leur fourrage et l'eau de leur abreuvoir.
A l'appel des laudes, il avait rejoint les moines pour l'office. Agenouillé au fond de la chapelle, il avait prié longuement, mais s'était abstenu de chanter, se contentant de suivre la lecture.
Ensuite, après un frugal déjeuner avec la troupe, il avait sellé et harnaché son cheval pour se rendre en ville. Alcalnn lui avait remis la veille quelques écus pour acheter encre, cire et papier, dont il était très consommateur ces derniers temps.
En ville, Luhpo fut surpris par l'agitation qui régnait de si bonne heure : croisés d'autres armées et populace locale s'opposaient plus ou moins courtoisement dans des joutes orales sur la légitimité de la présence des Saintes Armées en Franche-Comté. Le jeune écuyer s'attarda peu et s'empressa d'acheter ce dont il avait besoin, que le marchand lui céda de mauvaise grâce, d'ailleurs.
De retour à l'abbaye, Luhpo déposa ses emplettes dans sa cellule. En ressortant, entendit la voix puissante du Duc qui l'appelait :
Déjà ? Il ne perd pas son temps, le Chat...
- Tout de suite, Votre Grâce !
Luhpo tourna les talons pour retourner chercher l'encre et le vélin tant désirés...
- Bonjour, Mon Duc, voilà ce que vous avez demandé, ainsi que la cire que vous m'avez réclamé hier.
Le Duc le remercia d'un signe de tête satisfait. Visiblement, lui aussi avait bien dormi et paraissait d'excellente humeur.
- Autre chose, Votre Grâce ?
- Ça ira pour l'instant, mon garçon, lui répondit le Duc, alors qu'il achevait de se preparer. Reste toutefois dans les parages, j'aurais probablement besoin de toi d'ici peu, ajouta-t-il.
- Bien. Je serais probablement avec les hommes, conclut l'écuyer en s'inclinant légèrement, avant de quitter la pièce.
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Luhpo de Lionne