Ingeburge
[P'tite note HRP : par manque de temps et parce que je pars en vacance demain, je me permets certains raccourcis RP (je considère que tous ceux espérant se faire bénir sont là) afin de pouvoir faire un p'tit truc sympa et qui tienne a minima la route. Merci pour votre indulgence et bon jeu. ]
[Fin d'après-midi - Palais des Ducs de Bourgogne]
Enfin.
Ce fut ce qu'elle lut dans les yeux du clerc venu lui présenter un parchemin enroulé.
Enfin.
Ce fut ce qu'elle pensa en prenant connaissance du document qu'elle venait d'ouvrir.
Enfin.
Ce fut ce que devaient se dire ceux qui depuis plusieurs jours maintenant cantonnaient en Bourgogne.
Le vélin chut au sol, gracieusement, tandis qu'elle se laissait glisser à genoux, mains jointes et yeux clos. Le clerc venu lui porte la nouvelle en fit de même et durant plusieurs minutes, l'on put entendre les deux ecclésiastiques murmurer, leurs lèvres bougeant rapidement alors qu'ils rendaient grâce à Dieu. Ils se relevèrent, elle avec une lueur décidée éclairant son regard de coutume mort, lui attendant les ordres qui ne manqueraient pas d'arriver. Et il écouta le cardinal lui indiquer que les volontaires devaient être prévenus, qu'un rassemblement devait être organisé en vue d'une bénédiction, que celle-ci aurait lieu entre Dijon et Chalon villes où se trouvait la plupart des combattants ayant rejoint le sol bourguignon, qu'il fallait sortir les bannières, convoquer les clercs de Bourgogne, prévoir les objets nécessaires à la cérémonie, installer une estrade de fortune, prévoir des bancs... Le clerc hochait la tête à chaque indication, enregistrant en son esprit chaque consigne et chaque souhait. Le cardinal se tut et le jeune religieux se retira sur un salut afin de courir à toutes jambes à travers les corridors du palais.
[Le soir - Une clairière, entre Dijon et Chalon]
Avec diligence estrade et bancs avaient été installés et avec la même rapidité rigoureuse, cierges et fleurs avaient été disposés. La terre avait été bénie et de l'encens avait été brûlé. Enfin, un gonfanon avait été planté dans le sol près de la tribune, reconnaissable à mille lieues à la ronde. De sable aux trois écussons d'argent placés en barre, aux clefs de Saint-Pierre liées de gueules cantonnées à dextre.
L'étendard des Saintes Armées sous ou auprès duquel les aristotéliciens désireux de défendre la Vraie Foi avaient été conviés.
La clairière se remplissait, envahie par des hommes en armes, des porte-drapeaux, des curieux, des parents, des cantinières, des valets... Tous venant d'horizons divers mais unis pour la même cause.
D'aucuns se permettaient souvent de confondre les charges d'Ingeburge. Elle s'en agaçait bien volontiers comme au Conseil des Feudataires où on lui jetait Rome à la tête ou quand des ecclésiastiques lui reprochaient les actes de la Couronne de France. Elle avait toujours eu à cur de bien distinguer les deux ne reniant pourtant pas sa foi quand il s'agissait pour elle de faire voter une loi ducale et n'ayant pas honte de sa charge temporelle quand elle vaquait à ses occupations religieuses. Et ces derniers temps, cela avait été beaucoup plus difficile, certains déclarant que c'était à se demander si c'était la duchesse ou le chef des Saintes Armées qui avait accueilli les troupes sur le sol bourguignon. Elle laissait dire, refusant d'entrer dans la polémique, ayant sa conscience pour elle. Et c'est bien le Connétable de Rome qui monta sur l'estrade située face aux hommes et aux femmes venus être bénis, accompagné de plusieurs clercs.
Ingeburge arriva, vêtue de sa soie noire coutumière, tête voilée d'une huve retenue par un simple bandeau d'orfèverie, le saphir de l'anneau cardinalice brillant à son annulaire droit, le collier des Chevaliers d'Isenduil supportant l'Etoile de Rubis à son cou, la médaille pourpre des cardinaux et l'Etoile de Grand Officier de l'Ordre de l'Etoile d'Aristote épinglée sous son tassel, son épée de chevalier battant contre sa jambe gauche. Et aux décorations et autres signes de sa charge militaire s'ajoutaient de précieuses reliques... la ceinture de l'Hospitalier Aragoth enserrant sa taille et le manteau du Templier Isenduil recouvrant ses épaules.
Elle déposa alors son Livre des Vertus sur le lutrin et s'agenouilla, yeux tournés vers le ciel :
Seigneur, reçois en ce jour les prières de Tes enfants sur le point d'aller défendre Ton nom.
Seigneur, écoute les supplications de Tes fils et de Tes filles prêts à mettre leur vie en balance pour protéger la Vraie Foi.
Seigneur, entends leur repentir et accorde-leur Ton pardon car en ce jour où la croix est levée pour Ta gloire, ils ont plus que jamais besoin de savoir que Tu es à leurs côtés.
Fermant les yeux, elle joignit les mains et récita :
Je confesse à Dieu tout puissant,
A tous les Saints,
Et à vous aussi, mes amis,
Parce que j'ai beaucoup péché,
En pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints,
Et vous, mes amis,
De prier le Créateur pour moi.
Que le Seigneur nous accorde le pardon,
L'absolution et la rémission de tous nos péchés,
Amen.
Une courte pause fut marquée et elle continua, les yeux de nouveau ouverts :
En ces temps de trouble, en ces moments où l'obscurité a envahi le cur et l'esprit de trop nombreuses personnes, en ces heures ont les soldats de la Créature sans nom attaquent, agressent, pillent, violentent, assassinent, raccrochons-nous à notre foi, arrimons-nous aux enseignements du Très-Haut, de Ses prophètes, des saints et des bienheureux. Réitérons nos croyances et nos certitudes, rappelons-nous de notre serment de baptisé, récitons notre Credo, prière-symbole de la Vraie Foi et prière qui nous unit.
Et elle psalmodia :
Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
Amen.
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Absente du 22 au 26/12... Buon Natale!
[Fin d'après-midi - Palais des Ducs de Bourgogne]
Enfin.
Ce fut ce qu'elle lut dans les yeux du clerc venu lui présenter un parchemin enroulé.
Enfin.
Ce fut ce qu'elle pensa en prenant connaissance du document qu'elle venait d'ouvrir.
Enfin.
Ce fut ce que devaient se dire ceux qui depuis plusieurs jours maintenant cantonnaient en Bourgogne.
Le vélin chut au sol, gracieusement, tandis qu'elle se laissait glisser à genoux, mains jointes et yeux clos. Le clerc venu lui porte la nouvelle en fit de même et durant plusieurs minutes, l'on put entendre les deux ecclésiastiques murmurer, leurs lèvres bougeant rapidement alors qu'ils rendaient grâce à Dieu. Ils se relevèrent, elle avec une lueur décidée éclairant son regard de coutume mort, lui attendant les ordres qui ne manqueraient pas d'arriver. Et il écouta le cardinal lui indiquer que les volontaires devaient être prévenus, qu'un rassemblement devait être organisé en vue d'une bénédiction, que celle-ci aurait lieu entre Dijon et Chalon villes où se trouvait la plupart des combattants ayant rejoint le sol bourguignon, qu'il fallait sortir les bannières, convoquer les clercs de Bourgogne, prévoir les objets nécessaires à la cérémonie, installer une estrade de fortune, prévoir des bancs... Le clerc hochait la tête à chaque indication, enregistrant en son esprit chaque consigne et chaque souhait. Le cardinal se tut et le jeune religieux se retira sur un salut afin de courir à toutes jambes à travers les corridors du palais.
[Le soir - Une clairière, entre Dijon et Chalon]
Avec diligence estrade et bancs avaient été installés et avec la même rapidité rigoureuse, cierges et fleurs avaient été disposés. La terre avait été bénie et de l'encens avait été brûlé. Enfin, un gonfanon avait été planté dans le sol près de la tribune, reconnaissable à mille lieues à la ronde. De sable aux trois écussons d'argent placés en barre, aux clefs de Saint-Pierre liées de gueules cantonnées à dextre.
L'étendard des Saintes Armées sous ou auprès duquel les aristotéliciens désireux de défendre la Vraie Foi avaient été conviés.
La clairière se remplissait, envahie par des hommes en armes, des porte-drapeaux, des curieux, des parents, des cantinières, des valets... Tous venant d'horizons divers mais unis pour la même cause.
D'aucuns se permettaient souvent de confondre les charges d'Ingeburge. Elle s'en agaçait bien volontiers comme au Conseil des Feudataires où on lui jetait Rome à la tête ou quand des ecclésiastiques lui reprochaient les actes de la Couronne de France. Elle avait toujours eu à cur de bien distinguer les deux ne reniant pourtant pas sa foi quand il s'agissait pour elle de faire voter une loi ducale et n'ayant pas honte de sa charge temporelle quand elle vaquait à ses occupations religieuses. Et ces derniers temps, cela avait été beaucoup plus difficile, certains déclarant que c'était à se demander si c'était la duchesse ou le chef des Saintes Armées qui avait accueilli les troupes sur le sol bourguignon. Elle laissait dire, refusant d'entrer dans la polémique, ayant sa conscience pour elle. Et c'est bien le Connétable de Rome qui monta sur l'estrade située face aux hommes et aux femmes venus être bénis, accompagné de plusieurs clercs.
Ingeburge arriva, vêtue de sa soie noire coutumière, tête voilée d'une huve retenue par un simple bandeau d'orfèverie, le saphir de l'anneau cardinalice brillant à son annulaire droit, le collier des Chevaliers d'Isenduil supportant l'Etoile de Rubis à son cou, la médaille pourpre des cardinaux et l'Etoile de Grand Officier de l'Ordre de l'Etoile d'Aristote épinglée sous son tassel, son épée de chevalier battant contre sa jambe gauche. Et aux décorations et autres signes de sa charge militaire s'ajoutaient de précieuses reliques... la ceinture de l'Hospitalier Aragoth enserrant sa taille et le manteau du Templier Isenduil recouvrant ses épaules.
Elle déposa alors son Livre des Vertus sur le lutrin et s'agenouilla, yeux tournés vers le ciel :
Seigneur, reçois en ce jour les prières de Tes enfants sur le point d'aller défendre Ton nom.
Seigneur, écoute les supplications de Tes fils et de Tes filles prêts à mettre leur vie en balance pour protéger la Vraie Foi.
Seigneur, entends leur repentir et accorde-leur Ton pardon car en ce jour où la croix est levée pour Ta gloire, ils ont plus que jamais besoin de savoir que Tu es à leurs côtés.
Fermant les yeux, elle joignit les mains et récita :
Je confesse à Dieu tout puissant,
A tous les Saints,
Et à vous aussi, mes amis,
Parce que j'ai beaucoup péché,
En pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints,
Et vous, mes amis,
De prier le Créateur pour moi.
Que le Seigneur nous accorde le pardon,
L'absolution et la rémission de tous nos péchés,
Amen.
Une courte pause fut marquée et elle continua, les yeux de nouveau ouverts :
En ces temps de trouble, en ces moments où l'obscurité a envahi le cur et l'esprit de trop nombreuses personnes, en ces heures ont les soldats de la Créature sans nom attaquent, agressent, pillent, violentent, assassinent, raccrochons-nous à notre foi, arrimons-nous aux enseignements du Très-Haut, de Ses prophètes, des saints et des bienheureux. Réitérons nos croyances et nos certitudes, rappelons-nous de notre serment de baptisé, récitons notre Credo, prière-symbole de la Vraie Foi et prière qui nous unit.
Et elle psalmodia :
Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
Amen.
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Absente du 22 au 26/12... Buon Natale!