[Dijon toujours, donc] C'est l'histoire de deux amis, plus proches encore que deux doigts d'une même main. Deux acolytes, aussi complices que peuvent l'être un frère et une sur. Camarades de beuveries, coéquipiers en tournois, associés lors de manifestations et autres débats contre la démocratie bafouée. Bref! Deux êtres qu'apriori rien n'aurait pu séparer. Rien...Hormis peut-être une croisade!
On se reverra plus tôt que tu ne le crois !, avait-t-il lancé comme on plante une dague en plein cur d'un adversaire pour s'assurer qu'il ne se relève point. Cela signifiait-il qu'il irait se battre aux côtés des genevois -qu'il disait innocents- pour contrer ses assaillants? Elle n'en savait rien, mais cette promesse amère y ressemblait fort. Son regard virant subitement à un bleu plus obscur que le fond de l'océan et poings serrés comme pour contenir sa rage, elle rétorqua:
J'espère seulement pour toi que ce ne sera pas là-bas... Fallait-il réellement en arriver à prononcer telles paroles? Où donc la tendresse qu'ils ressentaient l'un pour l'autre s'était-elle soudain envolée? Bien souvent, leurs opinions avaient divergé. Jamais à ce point...Et c'est une Auryn assommée par tant d'agressivité imméritée qui sortit de la taverne, l'esprit vagabondant déjà en un Royaume inhospitalier.
Direction la salle commune de l'Hostellerie.
Quand de Mortain la rejoint, elle se redressa. Salut à l'Amiral ou ou Duc? Courte hésitation, avant d'incliner respectueusement la tête, les idées encore embrumées par l'altercation de tout à l'heure. D'un calme olympien, l'air presque detaché au moins en apparence, elle lança:
- Bonjour, Votre Grâce. -
Le bonjour, Dame Ohcaunor. Je vois que vous êtes fin prête, cela tombe bien nous aussi. Je ne sais pas si vous possédez une monture ni comment vous êtes équipée, mais le cas échéant... Elle le regardait sans pourtant saisir chaque mot semblant pourtant sortir d'entre ses nobles lèvres. En un froncement de sourcils, elle s'ordonna alors à elle-même de se concentrer. Ce qu'il allait lui dire était important pour la suite et elle savait pertinemment que tout soldat, chevalier ou croisé digne de ce nom se doit de laisser sentiments et préoccupations du civil au vestiaire afin que rien ne vienne le perturber en l'exercice de sa fonction. Faute de quoi il devient un danger pour lui-même et les siens...
...Bienvenu donc dans ma lance! - Merci. C'est un plaisir et avant tout un honneur que de mettre ma lame à votre service, croyez-le bien. Ils prirent ensuite place auprès d'autres compagnons d'armes, probablement. Puis, il commanda du cidre et, se retournant vers elle, continua:
-
Je devrais m'absenter pour l'après midi, on requiert ma présence pour une cérémonie qui nous autorisera à entrer dans le Franc Comté. Je pense que pendant ce temps, le Vicomte de Conches, Pierre de Courtalain, devrait arriver avec ses hommes. Vous verrez, ce sont de bons compagnons. Vous pouvez aussi nous accompagner à la cérémonie, puisque maintenant vous êtes croisée. Lors des rencontres avec l'hérétique, vous ferez parti de ma bataille... Sourire.
Ô que oui elle en ferait partie! Les yeux scintillants comme ceux d'une enfant devant un bon gros dessert préparé avec amour!
...J'entends à ce que vous chevauchiez près de moi afin que d'une part je puisse veiller sur vous et que d'autre part je compte le nombre de Lions dont vous obtenez la fourrure. Mes armes sont assez visibles à voir, elles sont marines vous ne pouvez pas les louper. Si d'aventure vous êtes prise, n'hésitez pas à demander rançon, je tâcherais de vous racheter. Si vous avez des questions, je suis prêt à vous ouïr. Lorsqu'il eût terminé, amusée par les dires de cet homme au discours presque paternel, elle rétorqua:
Votre Grâce..., commença-elle d'une douce comme miel, Ne vous en faites pas, je laisserai les corps inanimés de mes victimes bien en évidence...Puis, le ton plus acidulé: Mais je doute que vous ayez vraiment le temps de compter, à vrai dire...D'ailleurs, dans un soucis d'efficacité, si j'étais vous, je prendrai l'autre côté histoire de ne pas me contenter des restes! Elle faillit lui mettre une bonne tape sur l'épaule, mais se retint au dernier moment et, à la place, lui décrocha le fameux mouvement de bouche satisfait et un tantinet provocateur dont elle avait secret. Comme il avalait un gorgée de cidre, elle en fit de même, se réjouissant d'avance de leur future chasse aux hérétiques commune.
Et qu'importe ce que Karl pouvait bien en penser, finalement. Jusqu'où la belle était-elle Incorruptible? Eh bien, jusqu'à la moelle...Jusqu'à partir avec des inconnus pour donner un enseignement dû aux helvètes. Jusqu'à leur faire comprendre ainsi que leur hérésie ne se limite guère à la religion. Jusqu'à définir les confédérés comme suit:
La Rousse a écrit:
Helvète, nm. Être qui (pour la plupart) ne voit pas plus loin que le bout de son Canton et passe son temps à critiquer, cracher sur ses compatriotes, les traiter comme des moins que rien, à les menacer haut et fort des pires sévices, se ventant de valoir mieux qu'eux tout en se prétendant ensuite solidaire et loyal.
Synonyme(s) : Hypocrite. Nain rouge et blanc.
Exemple(s): 1. Caméliane "Réformée accomplie qui jure être aristotélicienne quand ça l'arrange, qui est élue la tête des Armées confédérales et se la coule douce pendant que ses collègues crient sur tout les toits combien l'EA est néfaste". 2. Tchantches "Vermine se disant plus fervent croyant que le Saint-Père lui-même, voulant la mort de tout hérétique vivant...et qui pourtant viendra contrer les croisés parce que c'est méchant d'être méchant avec les chats de gouttière genevois!"
Tuer des innocents? Non...Juste donner un grand coup de ménage, en parfaite fée du logis...On appelle ça les "à fond" d'hiver, ça purifie l'air!
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