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La gargote Bourguignonne : [Rp:Croisade] "C'est joyeuse chose que la guerre"J. de Bueil

Galahad*
Galahad entendit le jeune Luhpo. Il eut un sourire et après l'avoir salué, il parla en ces termes.

J'ai fait mandé la diaconnesse Lenada, nous verrons bien si elle accepte. Pour les Normands, rien d'impossible ! J'espère qu'elle ne prendra aucun retard à répondre, car nous ne resterons pas indéfiniment sur le parvis de l'église.

A cet instant, des trompettes se firent entendre, une armée de plus faisait son entrée dans la bonne ville de Chalon. Un cavalier vint rendre compte.

Mes seigneurs, l'armée Ost Orléanais arrive, elle est commandée par le sieur Bourguignon !

3 armées présentes ! dit Galahad. Voilà bien du monde, cela fait plaisir à voir. Seigneur Duc, est-il besoin de mander quelque renfort à notre Conseil ? J'ai reçu, cette nuit, courrier me posant cette question.

Dans les rues, l'effervescence était à son comble. L'on pouvait voir même quelques marchands se frotter les mains en pensant aux futurs clients potentiels.
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Alcalnn


[Chalon]

Toujours pas de neige. Et pourtant il faisait un froid glacial. Était ce de bon augure ou plutôt à considérer comme un mauvais présage. Les cols étaient ils ouverts? Pourrait on aller jusqu'à Genève?
Il le fallait espérer. Déjà, le Chat avait demandé à ces coursiers d'aller dans le Franc Comté et obtenir des guides et des informations. De plus, il avait confié une bourse afin qu'on puisse acheter des bêtes de somme, acclimatée à la région montagneuse des Alpes. Futile précaution? Surement pas.
Il était nerveux. Il aurait aimé que Pierre se presse, mais il savait qu'il ne pouvait aller guère plus vite. Il avait des troupes à pieds lui.
On frappa à la porte de la chambre qu'occupait le Chat et Luhpo dans l'hostellerie municipale. Le jeune escuyer fit son apparition et Alcalnn l'emmena devant le parvis de l'Eglise.
Il salua Monterolier et Ouillie qui étaient présents avant de se tourner vers son escuyer:

-Merci mon garçon. Je vais pouvoir répondre à ma douce et écrire en Champagne.

Il lui fit part du manque de prêtre dans la ville.


-C'est ennuyeux, nous ne pourrons donc pas faire bénir correctement nos armes et bannières. Peut être devrais je mander la Duchesse de Bourgogne? N'est elle pas Cardinal? Qu'en penses tu Monterolier?


Galahad lui répondit qu'une diaconesse avait été invitée. Alcalnn frappa dans ses mains tant pour acter la descision que pour se réchoffer les mains. Une rumeur se fit alors entendre, un cor, des tambours annoncèrent l'arrivée d'une forte troupe, peut être plus imposante que les Normands, mais surement moins farouche.

-Ah, ainsi Bourguignon est là. Un brin en retard, quoique nous sommes toujours en l'attente de Pierre de Couratlain. Mais j'aimerais que Lionne, tu ailles jeter un oeil aux casernement des hommes. Je ne voudrais pas que l'oisiveté leur fasse faire des bêtises. Essaye de leur trouver un emploi pour la journée, histoire que nous gagnons un peu plus de vivres. Ils sont dans un entrepôt, non loin d'ici. Peut être que la ville aimerait voir ses remparts réparés par endroits? Sait on jamais.

Il se demandait aussi où était passé son vassal, Brée au Mont, était il souffrant?


-Dis moi, Ouillie, as tu vu mon vassal, Neville? Je ne l'ai pas vu ni oï depuis nostre départ. Il est souffrant?


Neville, homme discret et même secret par côté, avait été des dernières campagnes d'Alcalnn. Jamais il n'avait vu sa confiance en lui trahie de quelque manière que cela puisse être. Même, alors que personne ne lui imaginait cette capacité, il avait commandé pendant de long mois le 2nd Corps à la frontière sud du Duché de Normandie. Il était devenu un frère d'arme sur lequel, le Vicomte du Mont Saint Michel pouvait compter.
Un cavalier vint et annonça l'entrée des Orléanais en ville.


-Effectivement, cela commence à faire beaucoup. Heureusement, nous avons pu prendre d'excellent quartiers. J'espère que cela ne nous vaudra pas des disputes.


Galahd lui demanda si ils avaient besoin de renforts:


-Non je ne crois pas que nous puissions leur demander quoi que ce soit. Les Artésiens et les Bretons pourraient bien en profiter en nostre absence et je doute de toute manière que quiconque puisse arriver rapidement. La neige n'est pas encore tombée et nous pouvons encore faire campagne, mais attendre plus serait mettre en péril la campagne en elle même.


Et qu'est ce que le conseil espérait donc? On ne pouvait atteindre aussi vite le Duché de Bourgogne. D'ailleurs, Alcalnn attendait encore sa Bombarde. On l'avait signalée quelque lieues en amont du fleuve et elle devait arriver dans la journée. Il avait demandé à Casmir de guetter le moment où Rohana, ne l'honneur de l'ancienne Duchesse, serait à mettre à quai.

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Galahad*
La neige étendait son manteau blanc sur Chalon. Des milliers de cristaux étoilaient les lieux. Les branches des arbres ployaient sous le poids de la charge hivernale. Les fumées des cheminées se perdaient sous un ciel de plomb. L'hiver était là.

Galahad avait eu des nouvelles par un messager de la diaconnesse Ledana de Valmont qui ne pouvait bénir les Normands et les bannières du fait de son absence. Elle se trouvait actuellement à Tonnerre pour défendre la ville. Elle informait qu'une certaine Dame Poupounet était diaconnesse également.

Seigneur Duc, je ne pense pas qu'une bénédiction se fasse rapidement ! Dit Galahad en lui expliquant la teneur du message. J'ai fait chercher cette dame qui, pour l'instant, est introuvable. Cela ne nous empêche pas d'entrer dans l'église, un instant de recueillement ne fera de mal à personne !

Galahad avait remarqué les grelottements de Dame Arianrod. Rester plus longtemps au froid ne servirait à rien. Il attendit une parole
du duc de Mortain qui irait dans son sens ou non, mais il fallait se protéger du froid, église, quartier ou hostellerie, peu importait.
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Arianrod


[Chalon... ou comment réaliser que c'est l'Hiver]


Au coté de Mortain et de Monterolier, Ouillie tentait tant bien que mal de se réchauffer en se frottant les mains dans la plus grande discrétion pour ne pas faire voir que le froid commencait à avoir raison d'elle.

Non Mortain, je n'ai pas encore vu votre Vassal, à dire vrai j'ai vu peu de personne, sauf vous et Monterolier qui se charge parfaitement de nous tous d'ailleurs.

Pas de curé, pas de diaconesse, donc pas de bénédiction. Elle regretta un instant de ne plus l'etre, ca aurait été si simple maintenant au lieu de courir apres un officiant.

Quel dommage que je ne sois plus diaconnesse, et dire qu'il y a peu je voulais reprendre le chemin de la foi en redevant diaconesse itinérante. Je devrais peut etre écrire à qui de droit pour savoir si nous pouvons toujours l'etre, apres tout, cela peut servir à tout moment.

Regard qui se pose sur Monterolier, en voila une bonne idée qu'il avait eu encore une fois.

Nous pourrions effectivement entrer dan l'Eglise pour nous receuillir, à défaut d'une messe, puis permettez que je vous offre un vin chaud, ou quelques verres de calva d'Oullie ?!

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Capitaine de la Garde Royale
Galahad*
Galahad avait fait la tournée des tavernes non pas pour boire mais pour surveiller d'un oeil le comportement des Normands. Chalon, pour quelques jours, était devenue ville militaire et entre les différents contingents, des rixes pouvaient survenir à tout moment. Les deux soirées avaient été calmes malgré la chaleur des tavernes et les alcools pouvant faire bouillir les sangs. Assis souvent à une table, à l'écart, Galahad regardait les uns et les autres. La lueur d'une bougie, posée sur la table, faisait danser des ombres menaçantes sur son visage. Il n'était point caché dans le coin d'une taverne, tous savaient sa présence opportune et respectaient l'esprit bon enfant de chacun. Quelques chamailleries naturelles avaient vu jour, mais un simple coup d'oeil vers Galahad et les esprits ne s'échauffaient plus.

S'il devait sortir d'une taverne pour se diriger à une autre, les soldats n'en profitaient pas et chahutaient gentiment même si des hauts cris ponctuaient paroles et gestes. Une partie de la nuit, Galahad agit ainsi. A une heure bien avancée, il se dirigea vers l'hostellerie du Poney Fringant. Les sentinelles étaient à leur poste, veillant au repos du duc, du baron Reaver alias Foulque du Vivier, de Dame Arianrod et des autres seigneurs. Les gardes étaient transis et furent trop heureux de voir la relève arriver. Galahad regarda sans mot dire, fier de l'attitude normande.

Galahad s'inquiéta du confort des hôtes. Les cheminées étaient elles alimentées correctement ? La nourriture était-elle suffisante ? Les armes avaient-elles été aiguisées ? Les chevaux avaient-il eu leur pesant d'avoine ? Les réponses étant toutes positives, il accompagna les soldats relevés au campement qui grelottait de froid. Des hommes avaient réanimé les feux toute la nuit. Les bannières figées par la neige ne frémissait plus au moindre souffle de vent.

Il entra dans une cabane qui servait de poste de garde. Les soldats le saluèrent et lui présentèrent un grabat près d'un bon feu. Galahad s'assoupit quelques instants, juste assez pour reprendre quelques forces et de rêver à la soirée passée autour d'un bon vin chaud que Dame Arianrod avait offert, lorsque un soldat vint le réveiller, porteur d'une missive.


Citation:
L'aube ne va pas tarder, nous allons partir dans la matinée. Faites lever le camp, soyez prêt ! Que les hommes s'équipent et se couvrent de vêtements chauds. La croisade continue !
Duc de Mortain


Galahad relut les lignes. Ainsi pensa-t-il, Alcalnn avait du peu dormir également. Tirant des plans ou recevant des messages, le duc avait du veiller certainement une partie de la nuit. Il s'étira quelque peu, et donna des ordres pour que les Normands soient tous prêts pour partir rapidement d'une part et pour devancer les autres contingents du domaine royal d'autre part, concurrence oblige.
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Alcalnn


[Chalon]

Tiens de la neige? Il faisait déjà assez froid comme ca espérons qu'elle ne tiendrait pas beaucoup sinon ils risquaient être considérablement ralenti dans la marche. Oh on pourrait progresser, mais la fatigue toucherait rapidement les gens et les chevaux. Sans parler de la bombarde à transporter. Alcalnn se doutait qu'il allait devoir la faire suivre loin derrière eux. Mais remarquez, une ville ne se prend pas en une journée, hein?

Monterolier et Ouillie semblaient tenir à la cérémonie. Attendre que la Duchesse de Bourgogne se déplace? Bof. Le mieux était que chacun d'entre eux se recueille à sa manière et tous en sortiraient apaisés.


-Et bien entrons et prions chacun pour nous et nos proches.


Alcalnn fit un signe de tête à Enzo de le suivre et ils pénétrèrent dans la Cathédrale désertée, ou presque, sous le patronage de Saint Vincent. Ah, faire penser à son petit page d'aller lui aussi prier quand il en aurait le temps.
Elle n'était pas tout à fait achevée, mais le projet semblait ambitieux, témoignage de la puissance et de la richesse du Duché. Avec une Duchesse Cardinale, certainement que le lieu avait vu son édification accélérée? Quoique, le fait qu'il n'y avait pas de prêtre ne serait ce que pour bénir leurs bannières était il un signe?




Ils avancèrent sous la nef et le Chat s'agenouilla non loin de l'autel sur la gauche. Il fit faire de même à Luhpo, peut importait si il y croyait ou pas, c'était le symbole. Joignant ses mains, le Duc de Mortain récita dans sa tête le crédo qu'il connaissait vaguement et qu'il avait arrangé à sa sauce. En gros il priait Aristote de continuer à veiller sur lui, sa famille et ses amis. Qu'il continue d'essayer de préserver le Royaume de France et la Normandie. Qu'il favorise aussi son adresse et le nombre d'ennemis qu'ils allaient abattre. Qu'Aristote fasse fructifier les vergers, les champs et la pêche sur ses terres et celle de ses vassaux. Que la peste ou un autre mal ne frappe ni ses sujets, ni ses amis, ni ses troupes. Bref une bonne prière qui n'oubliait personne.

Ragailliardi, il tapa sur l'épaule de son escuyer lui signifiant qu'il avait pour sa part terminé et sortit les attendre sur le parvis. C'est alors que Vincent vint en courant vers lui en lui tendant un pli cacheté.


-Monseigneur, un courrier vient d'arriver!


-Fais moi voir ca mon garçon.


Il décacheta le pli et parcouru en diagonale les pates de mouches qu'il connaissait bien, pour être celle d'une personne qui lui devait une chopine. Un fugace sourire parcouru son visage avant que les rouages de son cerveau s'enclenchent. Il faudrait rapidement rassembler les hommes, faire des provisions, se mettre en ordre de marche et filer vers Dijon...

-Vas prier un coup pour ta famille Vincent. Tu as de la chance, cette Cathédrale est sous le patronage du Saint dont tu portes le nom.


Il se tappa dans les mains pour les réchauffer en voyant l'enfant s'enfoncer dans l'édifice. Il attendit patiemment que Monterolier, Lionne et Ouillie sortent de là pour leur annoncer la nouvelle.

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Arianrod


[Chalon... réchauffement de quelques minutes]


-Et bien entrons et prions chacun pour nous et nos proches.

Arianrod sourit d’une part car Mortain accepta la proposition de Monterolier, ainsi donc ils prieraient, mais surtout car elle pourrait se réchauffer quelques minutes. Faudrait peut être que la Baronne quitte cette robe de deuil pour une tenue beaucoup plus chaude, mais elle n’y arrivait pas, pas encore. Cette robe portait maintenant depuis presque deux mois... deux mois qu’on lui avait annoncé la mort de son jeune fils, deux mois que les recherches n’aboutissaient à rien. Deux mois qu’elle pleurait son cadet.

Parvis de l’Eglise, elle laissa tomber sa capuche sur ses épaules faisant apparaitre sa longue chevelure brune. Elle entra dans l’édifice, se signa puis rejoignit derrière Mortain l’autel. Elle admira la beauté des lieux, se sentant soulagée comme toutes les fois qu’elle entrait dans un lieu sacré. S’agenouillant à la droite de la Sainte Croix, elle se mit à prier pour le salue de tous, priant et demandant au Tout Puissant qu’il protège les miséricordieux, ses enfants, ses amis, les familles des corsés partis dans cette futur guerre d’hérétiques. La baronne le supplia à nouveau de lui faire connaitre quelques nouvelles au sujet de ce jeune fils déclaré mort par sa disparition.

Elle tenta de dissimuler quelques perles de larmes qui ruisselaient sur ses joues, fierté féminine, ben oui... il n’y a pas que les hommes qui en ont, les femmes aussi, et surtout les femmes qui devaient commander des hommes à longueurs de journée comme elle, par ses charges de Capitaine de la garde Royale et comme Grand Maitre d’un Ordre. Elle faisait toujours en sorte de jamais faire voir ses faiblesses.

Une fois finit, elle se redressa, alla caresser la Sainte Croix, qu’elle embrassa d’un baiser pour le remercier de tout ce qu’il faisait pour elle déjà. Elle se signa à nouveau puis sorti de l’Eglise pour rejoindre Mortain déjà sorti et attendre les autres.

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Capitaine de la Garde Royale
Galahad*
Galahad était entré dans l'église, accueilli par l'odeur des cierges. Nombre de croyants étaient installés, nobles et soldats ainsi que quelques villageois, ces derniers étant venus, assurément, plus par curiosité.

Protégé du froid par les murs épais de l'église, Galahad avait chaud et les derniers frissons disparurent rapidement. Il se dirigea vers la Sainte-Croix et vit Dame Arianrod au plus profond d'une prière. Pour ne pas la déranger, il resta à l'écart et s'agenouilla en priant que le Très-Haut protège les croisés, son filleul de Fécamp et sa femme ainsi que leurs enfants et ses amis laissés en Normandie.

La porte de l'église grinça sur ses gonds, Galahad sembla se réveiller. Ce moment de prière l'avait détaché quelque peu de la réalité. Il se redressa et s'aperçut qu'il était presque seul. Il parcourut la nef à pas lents en se dirigeant vers la sortie. Il réajusta son manteau et ouvrit la porte. Le froid glacial le saisit. Les flocons de neige tombaient en abondance, la troupe normande attendait, impassible, que chacun ait fini son temps de prière.


Messire Duc, après ce moment de quiétude et de recueillement, nomnbre d'entre nous seront à même d'abattre des montagnes !
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Alcalnn


[Chalon]

Le Chat patienta jusqu'à ce que Ouillie et Monterolier sortent. La neige retombait sur eux et il remercia le Très Haut de lui avoir fournis une très bonne et très chaude robe longue. Il abrégea le retour au siècle.


-Nous avons des ordres. Nous bougeons dès demain. Ralliez vos bannières et faites passer le mot. Pour ma part je vais voir si je peux trouver plus de vivres. Je vous retrouve ce soir à l'hostellerie.


Il les laissa là et parti vers le port et les entrepôts. Trouver quelques marchands de grains, de viandes, de pains cuits deux fois et de poissons séchés fut relativement facile. Après quelques tractations et un échange d'écus conséquent, les mules fraichement arrivées furent comptées et évaluer afin de répartir les chargements de vivres. Restait à trouver du vin. En effet, partir en campagne sans prendre du vin s'était s'exposer à voir ses troupes fondre comme neige au soleil. Non pas parce que les soudoyerz étaient des soiffards, mais parce que l'eau seule est souvent impropre à la consommation et cela évitait que tous ne meurent en se vidant...

Heureusement la Bourgogne était productrice de vin et bien que la saison des ventes soient terminée depuis un moment, on pouvait quand même arriver à acheter du vin sans avoir à se ruiner. Le problème résiderait dans le transport du vin. Soit on pouvait les mettre dans des barils et les charger ou bien utiliser des baches? Il laissa la question à l'intendance et se dit qu'il commençait à faire tard. La neige tenait et se n'était pas bon pour la progression des troupes. Elle s'accumulait dans les rues recouvrant la couche habituelle de boue et de pavés.

Rentrant à l'Hostellerie, Alcalnn décida de se réchauffer dans la salle commune et de s'offrir un godet de vin chaud.

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Alcalnn


[Châlon à l'aube]

Les tambours de guerre firent trembler la quiétude de la ville. A l'aube, le froid mordant n'empêcha pas les troupes du Chat de se lever, de former les rangs et de se mettre en marche. La cadence maintenue par le rythme des percussions, les bannières claquants dans les bourrasques de neige, ils sortirent de l'enceinte et s'engagèrent sur la route qui menait au Nord, vers la capitale Bourguignone.
Monterolier était comme à son habitude parti devant, vérifier la route, mille précautions valent mieux qu'une. Alcalnn lui, menait l'avant garde laissant le soin à Gros Theil de mener la bataille principale et à Ouillie de fermer la marche.

Luhpo s'était vu affublé de la bannière de sa mesnie. L'écartelé en 1 et 4, d'azur semé de fleurs de lys d'or, à la cotice de sable chargée de 7 croix d'argent fleurdelisées, chacune au croissant du même brochant en pointe sur le montant, en 2 de sable à 10 coquilles d’argent, 4, 3, 2 et 1 ; au chef cousu de France, en 3 d'azur aux cinq annelets d'or, ordonnés 3 et 2, soutenus d'une jumelle ondée d'argent, en enté d'hermine à deux cotices de gueules et en sur le tout, écartelé en 1 & 4 d'azur au fer à cheval d'or et en 2 & 3 de gueule au 3 coquilles d'or en 2 et 1.

Heraldisme complexe qui malgré tout, restait harmonieux, tout comme l'étaient l'ensemble des terres du Chat, de la baie du Mont Saint Michel, au Sud du Cotentin en passant par le sud est d'Avranches. La marche sud du Duché. Il était en première ligne en cas d'invasion bretonne mais savait pouvoir se retrancher dans la plus sûre place forte du Royaume, le Mont. Une centaine de chevalier n'avaient ils pas tenu la citadelle contre trois fois dix, milliers de Goddons? Une artillerie puissante et une réputation féroce? Si fait et ce n'était pas quelques milliers de Bretons qui parviendraient à passer là où les féroces Anglais et Gascons n'avaient pas réussi.

[Dijon, le soir]


Après une chevauché épuisante dans la neige, les gourdes gelées, prêtes à craquer, ils virent enfin dans une trouée nuageuse, les remparts de la capitale émerger. Les cors de guerre des cavaliers normands annoncèrent leur arrivée d'une note grave, profonde, tirée des temps reculés où leurs ancêtres vivaient dans les fjords, loin, au nord et où ils vénéraient leurs dieux Païens et où leurs seul nom provoquait la terreur partout dans le monde civilisé.


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Galahad*
[Dijon, le soir, bis]

Dans la campagne uniforme, tout se ressemblait. Les chemins avaient disparu sous la neige et les hameaux représentaient des îles au milieu d'un océan blanc. Les branches des sapins, des bouleaux ployaient sous le poids du manteau hivernal.

Les chevaux marchaient dans la neige épaisse. Galahad avait disposé ses éclaireurs en pyramide. Quatre cavaliers se trouvaient à distance raisonnable de son escorte. Trois autres cavaliers devançaient les premiers cités, puis deux, puis un. La même disposition était répétée à une lieue de là. Ainsi, sur la route du Nord-Est, sur une lieue de large et une lieue de profondeur, Galahad avait pensé qu'aucune surprise ne lui échapperait.

Le froid était intense et les cavaliers étaient parfois aveuglés par une poudreuse, chassée par une bise glaciale. Etait-ce un chemin de croix ? Galahad se demandait si cette épreuve avait été créée par Aristote pour juger du coeur des Normands à aller en croisade. Mais rien n'entamerait l'ardeur normande. Ils étaient bien dirigés, forts et volontaires. Les morsures du froid pouvaient agir sur le moral de la troupe, mais Galahad était sûr des hommes, ils avaient en eux du sang d'Odin.

La nuit tombait vite et Galahad se demandait s'il ne fallait pas rechercher un hameau pour la nuit, lorsqu'un cavalier vint l'avertir que les remparts de Dijon étaient à portée de catapulte. Les éclaireurs revenaient tous sur l'escorte, conscients qu'il n'y avait aucun danger pour les quelques pas à parcourir.

Alcalnn arrivait avec le gros de la troupe, transi mais confiant. Les cors de guerre des cavaliers normands annoncèrent leur arrivée d'une note grave, profonde. Les gardes accueillirent les Normands au moment où une dernière cloche annonçait le couvre-feu : les ponts-levis aux entrées de la ville furent relevés, on ferma les lourdes portes de bois, on abaissa les herses. Des équipes de gardes assurèrent le guet de nuit. La ville sombra dans l'obscurité et le silence car il est formellement interdit de travailler à une lumière autre que celle du jour : on risquerait de mal besogner faute de clarté, ou de provoquer un incendie.

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Alcalnn


[Dijon le soir même]

A peine arrivé il avait fallu une fois de plus régler les problèmes d'intendance. Trouver de quoi loger les gens de guerre était toujours ardu tant les bonnes gens refusaient de les voir entrer sous leurs toits. A vrai dire cette gens était des plus turbulente, surtout quand elle était oisive et prêt d'une prochaine bataille. Tripoter les filles, voler les poules, boire jusqu'a tomber, jurer et autres maux que les bonnes gens ne savaient tolérer de trop.

Mais c'était des croisés, et qui quiconque s'attaquait à eux, se voyait mis à l'index par l'Église... Du moins les Croisés l'espéraient ils. Pendant ce temps Montérolier avait trouvé une fois de plus un coin au chaud pour que les grands de Normandie puissent se reposer. Hum, d'ordinaire le Chat préférait rester avec ses hommes, mais il fallait croire que désormais ce ne serait possible? A voir.

Laissant l'Hostellerie derrière lui il s'engouffra à la nuit dans une taverne suivit de son fidèle page Vincent qui tenait une torche afin qu'ils soient parfaitement identifiables par la garde et le guet qui avaient souvent ordre de bastonner à vue ceux qui dérogeaient à la simplissime règle de s'annoncer de nuit afin qu'on ne vous prenne pas pour des voleurs.

Là il y rencontra deux habitants de Dijon. Le Baron de Stauffacher et une certaine Dame Auryn qui aurait bien voulu de prime abord recevoir une correction par le Duc. Mais la conversation et la bière aidant, il en apprit un peu plus sur ces compagnons de tablée et finit par proposer à la turbulente Dame de rejoindre la Croisade pour savoir lequel des deux aurait le plus de courage en allant affronter les Hérétiques. Quand au Baron, il avait apprit qu'il avait déjà mené campagne dans la Confédération et lui avait proposé de rejoindre la Croisade car son aide et sa connaissance leur serait précieuse. Ainsi, la nuit s'avançant, il les avait salué et leur avait promis une place dans l'armée Normande qui était à une journée de marche de là.

Enfin! Ils allaient pouvoir revoir leurs Frères et cheminer de concert. Il serait heureux de retrouver Pierre et Joel. Rentrant bien tard, il n'atteint pas l'hostellerie et dit à Vincent d'aller prévenir Luhpo qu'il dormirait avec les hommes ce qui leur remonterait un brin le moral.


[le Lendemain]


Il avait trouvé ses hommes, comme à leur habitude, buvant et jouant leurs soldes. Certains rafistolaient leurs jacques, sorte de vêtement avec une dizaine de couche de lin, de laine voir de soie pour les plus aisés, rembourré qui protégeait relativement bien le corps. D'autre entretenaient leurs vouges, hallebardes, bazelaire, couleuvrine à main, pique, fers de jacque, taloche, salade et autres chapels, bref une quincaillerie digne de l'enfer.

Le lendemain matin fut un peu plus dur, un mal de crâne le prit et il se maudit d'avoir à traverser une partie de la ville sous la neige pour retrouver l'hostellerie. Une fois là, Vincent vint lui apporter de nouveaux courriers... L'un annonçant que Joel s'était perdu en route -ce qui le fit sourire cherchant à savoir ce qui avait bien pu pousser le jeune sire à se dévoyer- et l'autre de sa douce. Il prit le temps d'y répondre longuement, expliquant ce qu'il faisait, prodiguant conseils et autres mots doux. Puis vinrent les dépêches officielles, dues à son office, d'autres à la campagne en cours.

Bref une matinée en campagne pour un Amiral bien fatigué. Ah et il lui fallait écrire à ces futurs nouveaux compagnons. Il prit une fois de plus la plume et adressa un pli -leur demandant de se présenter à l'Hostellerie municipale où ils logeaient- à chacun qu'il remit à son petit page roux tacheté de roux qui fonça les porter.

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Auryn.


[Dijon, 20 décembre 1457]

Fort heureusement pour nos lausannois, habitués à offrir des tournées presque aussi naturellement que l'on respire, les tavernes de la capitale bourguignonne étaient sensiblement plus fréquentées que celles de Dôle, leur dernière escale en date. L'irlandaise reprenait donc plaisir à voyager, elle qui avait rapidement tendance à redevenir sauvage et solitaire sans un minimum d'animation nécessaire à sa survie. Rares furent ceux qui saisirent d'ailleurs le pourquoi de cette attitude si contrastée, cherchant tantôt vainement à lui arracher un sourire lors des périodes sombres, tantôt à calmer ses tatillonnes ardeurs les jours de bonne humeur. Lunatique, impulsive et tranchante comme sa lame...Douce, affectueuse et plus protectrice encore qu'une tigresse...Chaque personne l'ayant connue probablement, disposait d'une palette de mots différente pour la définir tant les facettes de sa personnalité pouvaient s'avérer nombreuses.

Tous cependant, la respectant volontairement ou non, s'étaient accordé à lui attribuer le surnom d'Incorruptible. Car malgré les promesses faites pour réussir à l'amadouer, nul jusqu'ici ne su la détourner de ses valeurs, ô combien louables. Ceci n'étant évidement guère signifié en caractères gras sur son front, à l'aide d'une simple mention "Attention, Irish dangereuse", il n'est pas forcément agréable de découvrir - souvent à ses dépends- le caractère fichtrement complexe de cette demoiselle semblant si innocente et délicate derrière ses yeux d'un azur divin.

L'homme se tenait donc là, à deux sièges d'elle, le dos bien droit. Silencieux,il se contenta initialement d'observer et écouter, avec l'attention du soldat formé pour anticiper en toute situation. Lorsqu'elle était entrée, il s'était galamment incliné. Oui, mais les échanges courtois ne tardèrent pas à virer au vinaigre. Car, au cours de la conversation, l'inconnu osa prétendre qu'elle serait clairement incapable de le vaincre en duel. Son sourire en coin fixé aux lèvres, il insinua même, un semblant de pitié dans la voix, qu'elle n'était guère une adversaire potentielle. Auryn, affichant alors le même rictus, s'étonna de voir quelqu'un ignorer de la sorte les premières règles de l'art:

Un Grand Maître a écrit:
Numéro 1: Ne jamais sous-estimer ouvertement son adversaire.
Numéro 2: Ne jamais, à l'inverse, surestimer ses propres capacités.


Choquée par une telle attitude, la plupart du temps adoptée par ceux qui manient bien mieux la parole que l'épée, la belle décida d'offrir à cet homme si sur de lui, une petite leçon pratique qu'il ne serait pas prêt d'oublier. Le fait de découvrir que le Sieur se trouvait être Duc, ne l'encouragea que plus vivement. Car Auryn tenait en horreur ces nobles qui pensent à tord qu'un vulgaire titre leur sera utile s'ils se retrouvent une épée sous la gorge. Poudre aux yeux, rien de plus. Quoi qu'il en soit, l'Amiral refusa l'invitation et elle ne pouvait décemment lui en tenir rigueur, vu qu'à l'évidence, il n'aurait guère été bienvenu pour une personne de son rang de se faire remettre à sa place par quelqu'un du bas peuple...ou presque!

Mais alors qu'il justifiait ce refus, il eût la chance de prononcer deux mots qui le firent -ô joie- passer du groupe "saleté de nobliau insignifiant" à celui de "copaaaaain" dans l'esprit de l'irlandaise: "Croisade" et "Genève". Formule magique pour guerrière lausannoise rêvant d'un douillet manteau en peau de lion pour aborder l'hiver sereinement!

C'est ainsi que tout s'enchaina rapidement mais surement: Une place dans une lance et besoin de bras solides d'un côté, pas de projet bien précis pour les prochains jours et une main qui ne tremble jamais de l'autre. Sous les yeux d'Adrien, Miss O'Connor -plus Aigle que jamais-, venait de se découvrir une passion soudaine pour la Normandie...Ou au moins un allié de choix pour ratatiner de l'audacieux genevois, même si, en théorie, c'était une trahison envers la CH.

Pfeuh que voulez-vous, fallait simplement pas faire de la ville du bout du Léman un repère d'hérétiques!

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Alcalnn


[Dijon, le matin, avant la Bénédiction]

Alcalnn était dans sa chambre qui lui était réservée à l'hostellerie municipale de Dijon, en train de se laver, quand son page, le jeune et roux Vincent, avait frappé à la porte. Encore en chemise et braies de lin écru malgré le froid, il était allé ouvrir. L'enfant, tout emmitouflé dans sa robe courte doublée de laine, lui tendit un pli de ses doigts rougies par le froid. Le sceau était petit mais parfumé de vanille. La dernière fois qu'il avait senti cette odeur c'était à Chalon, lorsque la Princesse lui avait présentée sa main pour y déposer un fugace baiser sur sa bague.

Il ne partageait avec Armoria de Mortain que le nom de la terre dont son mari à elle était issue et dont lui, Alcalnn était le suzerain. De ce fait l'un portait le nom, l'autre le titre. Cela s'arrêtait là. Décachetant la lettre il l'a parcourue rapidement et avant que Vincent est pu s'éclipser, il lui ordonna:


-Va prévenir les autres que nous devons nous rendre à une bénédiction à quelques lieues d'ici pour la mi journée.

-Bien monseigneur.


Le jeune garçon décampa et le Chat en retourna à ses ablutions. Il coupa les cheveux qui le gênaient pour voir, en se souciant bien peu de l'effet et débroussailla sa barbe. Il se lava avec un savon d'Alep en insistant là où il le fallait, surtout après plusieurs jours de voyage. Enfin, il passa de la pierre d'Alun sous ses aisselles et enfila un gilet de lin doublé de laine. Il attrapa ses chausses doublées, elles aussi, d'hiver et les noua à son gilet. En effet, l'homme du XVeme siècle ne fait tenir ses chausses que par son vêtement du haut, avec un système d'œillets et d'aiguillette. Enfin il passa son doublet armant aux manches longues, à la mode d'Italie, qui commençait sérieusement a être usé.

Prêt, il descendit dans la salle commune de l'Hostellerie où il espérait que l'attendait l'Irlandaise qu'il avait fait venir. Elle était là avec son équipement. Il lui dit:


-Le bonjour, Dame Ohcaunor. Je vois que vous êtes fin prête, cela tombe bien nous aussi. Je ne sais pas si vous possédez une monture ni comment vous êtes équipée, mais le cas échéant, nous vous fournirons un roncin et une brigandine qui devrait vous aller. Une jacque et une salade feront l'affaire aussi, je pense. Bienvenu donc dans ma lance!


Il lui désigna une tablée, où quelques dizainiers discutaient de choses et d'autres. Beaucoup appartenaient aux troupes qu'il soldait lui mêsme, d'autres appartenaient aux Salamandres. Un rapide coup de tête en guise de salut, il s'assit invitant la nouvelle venu à faire de même.

-Tabergiste! Du cidre s'il te plait, pour moi et la Dame.

-Dessuite Messer Duc.


Il se tourna vers la jeune femme.


-Je devrais m'absenter pour l'après midi, on requiert ma présence pour une cérémonie qui nous autorisera à entrer dans le Franc Comté. Je pense que pendant ce temps, le Vicomte de Conches, Pierre de Courtalain, devrait arriver avec ses hommes. Vous verrez, ce sont de bons compagnons. Vous pouvez aussi nous accompagner à la cérémonie, puisque maintenant vous êtes croisée. Lors des rencontres avec l'hérétique, vous ferez parti de ma bataille. J'entends à ce que vous chevauchiez près de moi afin que d'une part je puisse veiller sur vous et que d'autre part je compte le nombre de Lions dont vous obtenez la fourrure. Mes armes sont assez visibles à voir, elles sont marines vous ne pouvez pas les louper. Si d'aventure vous êtes prise, n'hésitez pas à demander rançon, je tâcherais de vous racheter.
Si vous avez des questions, je suis prêt à vour oïr.


Il avala en conclusion une gorgée de cidre... Hum moins bon que celui de son enfance...

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Auryn.


[Dijon toujours, donc]

C'est l'histoire de deux amis, plus proches encore que deux doigts d'une même main. Deux acolytes, aussi complices que peuvent l'être un frère et une sœur. Camarades de beuveries, coéquipiers en tournois, associés lors de manifestations et autres débats contre la démocratie bafouée. Bref! Deux êtres qu'apriori rien n'aurait pu séparer. Rien...Hormis peut-être une croisade!

On se reverra plus tôt que tu ne le crois !, avait-t-il lancé comme on plante une dague en plein cœur d'un adversaire pour s'assurer qu'il ne se relève point.

Cela signifiait-il qu'il irait se battre aux côtés des genevois -qu'il disait innocents- pour contrer ses assaillants? Elle n'en savait rien, mais cette promesse amère y ressemblait fort. Son regard virant subitement à un bleu plus obscur que le fond de l'océan et poings serrés comme pour contenir sa rage, elle rétorqua: J'espère seulement pour toi que ce ne sera pas là-bas...

Fallait-il réellement en arriver à prononcer telles paroles? Où donc la tendresse qu'ils ressentaient l'un pour l'autre s'était-elle soudain envolée? Bien souvent, leurs opinions avaient divergé. Jamais à ce point...Et c'est une Auryn assommée par tant d'agressivité imméritée qui sortit de la taverne, l'esprit vagabondant déjà en un Royaume inhospitalier.

Direction la salle commune de l'Hostellerie.

Quand de Mortain la rejoint, elle se redressa. Salut à l'Amiral ou ou Duc? Courte hésitation, avant d'incliner respectueusement la tête, les idées encore embrumées par l'altercation de tout à l'heure. D'un calme olympien, l'air presque detaché au moins en apparence, elle lança:

- Bonjour, Votre Grâce.

- Le bonjour, Dame Ohcaunor. Je vois que vous êtes fin prête, cela tombe bien nous aussi. Je ne sais pas si vous possédez une monture ni comment vous êtes équipée, mais le cas échéant...

Elle le regardait sans pourtant saisir chaque mot semblant pourtant sortir d'entre ses nobles lèvres. En un froncement de sourcils, elle s'ordonna alors à elle-même de se concentrer. Ce qu'il allait lui dire était important pour la suite et elle savait pertinemment que tout soldat, chevalier ou croisé digne de ce nom se doit de laisser sentiments et préoccupations du civil au vestiaire afin que rien ne vienne le perturber en l'exercice de sa fonction. Faute de quoi il devient un danger pour lui-même et les siens...

...Bienvenu donc dans ma lance!

- Merci. C'est un plaisir et avant tout un honneur que de mettre ma lame à votre service, croyez-le bien.

Ils prirent ensuite place auprès d'autres compagnons d'armes, probablement. Puis, il commanda du cidre et, se retournant vers elle, continua:

- Je devrais m'absenter pour l'après midi, on requiert ma présence pour une cérémonie qui nous autorisera à entrer dans le Franc Comté. Je pense que pendant ce temps, le Vicomte de Conches, Pierre de Courtalain, devrait arriver avec ses hommes. Vous verrez, ce sont de bons compagnons. Vous pouvez aussi nous accompagner à la cérémonie, puisque maintenant vous êtes croisée. Lors des rencontres avec l'hérétique, vous ferez parti de ma bataille...

Sourire.

Ô que oui elle en ferait partie! Les yeux scintillants comme ceux d'une enfant devant un bon gros dessert préparé avec amour!

...J'entends à ce que vous chevauchiez près de moi afin que d'une part je puisse veiller sur vous et que d'autre part je compte le nombre de Lions dont vous obtenez la fourrure. Mes armes sont assez visibles à voir, elles sont marines vous ne pouvez pas les louper. Si d'aventure vous êtes prise, n'hésitez pas à demander rançon, je tâcherais de vous racheter. Si vous avez des questions, je suis prêt à vous ouïr.

Lorsqu'il eût terminé, amusée par les dires de cet homme au discours presque paternel, elle rétorqua:

Votre Grâce..., commença-elle d'une douce comme miel, Ne vous en faites pas, je laisserai les corps inanimés de mes victimes bien en évidence...Puis, le ton plus acidulé: Mais je doute que vous ayez vraiment le temps de compter, à vrai dire...D'ailleurs, dans un soucis d'efficacité, si j'étais vous, je prendrai l'autre côté histoire de ne pas me contenter des restes!

Elle faillit lui mettre une bonne tape sur l'épaule, mais se retint au dernier moment et, à la place, lui décrocha le fameux mouvement de bouche satisfait et un tantinet provocateur dont elle avait secret. Comme il avalait un gorgée de cidre, elle en fit de même, se réjouissant d'avance de leur future chasse aux hérétiques commune.

Et qu'importe ce que Karl pouvait bien en penser, finalement. Jusqu'où la belle était-elle Incorruptible? Eh bien, jusqu'à la moelle...Jusqu'à partir avec des inconnus pour donner un enseignement dû aux helvètes. Jusqu'à leur faire comprendre ainsi que leur hérésie ne se limite guère à la religion. Jusqu'à définir les confédérés comme suit:

La Rousse a écrit:
Helvète, nm. Être qui (pour la plupart) ne voit pas plus loin que le bout de son Canton et passe son temps à critiquer, cracher sur ses compatriotes, les traiter comme des moins que rien, à les menacer haut et fort des pires sévices, se ventant de valoir mieux qu'eux tout en se prétendant ensuite solidaire et loyal.

Synonyme(s) : Hypocrite. Nain rouge et blanc.

Exemple(s): 1. Caméliane "Réformée accomplie qui jure être aristotélicienne quand ça l'arrange, qui est élue la tête des Armées confédérales et se la coule douce pendant que ses collègues crient sur tout les toits combien l'EA est néfaste". 2. Tchantches "Vermine se disant plus fervent croyant que le Saint-Père lui-même, voulant la mort de tout hérétique vivant...et qui pourtant viendra contrer les croisés parce que c'est méchant d'être méchant avec les chats de gouttière genevois!"


Tuer des innocents? Non...Juste donner un grand coup de ménage, en parfaite fée du logis...On appelle ça les "à fond" d'hiver, ça purifie l'air!


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