--Cassandre
[ Adieu la poularde, le pigeon s'éjecte , et le moustique court pour une souris a la cuisse dévoilée...]
Il croyait que le froid l'avait calmée et profitait d'une certaine forme de quiétude, tendant l'oreille toujours a l'affut des bonnes affaires.
Il s'est alors permis de lui lâcher le bras lorsqu'il entendit qu'on proposait des poulardes a seulement 5 écus.
Il imaginait deja un bon bouillon de poularde fumant, préparé par sa chère aubergiste et l'eau lui en venait deja a la bouche. C'était sans compter avec la douche froide qu'il venait de prendre quand les décibels de la voix tonitruante de la gitane hystérique déformèrent son doux prénom.
- Cassaaaaandre!!! Mais bordel!!! faites quelque chose!
Il pouvait en outre apprécier la qualité du langage de la belle qui paraissait beaucoup moins fine. Un haussement d'yeux et un juron plus tard il se retournait enfin pour admirer un spectacle des plus hilares. La gitane décidément bien imprudente qui s'accrochait de toutes les forces de son joli corps a une besace ou siégeait une lourde bourse.
Il se gratta le poil du menton avant de se frayer un chemin vers elle a travers le monde indifférent a cette scène si courante. Si seulement la greluche pensait moins a son jules et surveillait son bien, il n'aurait pas a subir cela pense t'il.
Inconsciemment il prend son temps, mais se décide finalement a accourir, lorsqu'il la voit basculer et le pauvre pigeon s'éjecter.
Mayday mayday le pigeon se dit il sans trop savoir pourquoi.
Lorsqu'il l'atteint, il constate avec dépit qu'elle a réussi a conserver son bien et lâche un soupir de dépit avant de laisser son regard se fixer sur une cuisse blanche qui se dévoilait insolemment. Il s'en mordrait bien les lèvres de désir, sentant en lui une bouffée de chaleur face a la brune qu'il avait passé tant de nuits a désirer.
Tout comme avec la poularde, auparavant, il se laissa emporter dans un fantasme échaudé ou cette cuisse qu'il imaginait ferme subissait toutes sortes de caresses... juste avant de se faire ramener une nouvelle fois a la réalité par la violence que subissait ses pauvres tympans.
- Attrapez les! Attrapez les moi ces chenapans, que je leur fasse tâter de ma dague! je leur arracherai les ongles des doigts a ces gredins! Mais attrapez les!!!
Elle se révèle plus sauvage qu'il n'aurait soupçonné a cet instant et étrangement cela la rend encore plus désirable...
Il lève une nouvelle fois les yeux au ciel et dans un juron s'élance a la poursuite des gredins . Démarche complètement inutile. Pour avoir été un coupe jarret dans son enfance, il sait que les marmots connaissent a merveille le marché et ne se feraient prendre sous aucun prétexte.
Mais peut être que si l'un d'eux avait les ongles arrachés par une gitane sauvage, cela lui ôterait il l'envie de voler. L'idée lui plaisait c'est pourquoi il continuait a poursuivre les enfants bousculant le monde sur son passage, évitant les flaques d'eau, les monceaux de neige boueuse, les animaux et marchandises posés sur le sol...
Alors qu'il court la tête en avant, les bras en élan, il peste intérieurement. Elle lui en devrait des choses la gitane! Une aubaine la poularde a 5 écus! et alors cette cuisse... cette cuisse...
C'est la qu'il est stoppé dans sa course par le fracas de l'effondrement d'un étal en plein devant lui. Il l'évite in Extremis et en calculant la portée de la volée qu'il aurait réalisé s'il s'était pris l'étal, il découvre une jeune dame aux cheveux noirs que les enfants venaient de bousculer sans ménagement.
Se sentant legerement coupable il se baisse immédiatement pour lui attraper le bras et l'aider a se redresser, il découvre alors son regard...