--Athalia
[ Sarliève - Quand Athalia songe à... ]
Des jours, des semaines que ses parents étaient partis.
Dans l'Nord qu'ils avaient dis !
Mais ils avaient dis aussi qu'ils reviendraient vite, qu'ils seraient là aussi pour son anniversaire.
Sauf que ... ben, le 28 Octobre, pas de parents à l'horizon.
Et fallait bien avouer que la petite fille leur en avait voulu un peu sur ce coup là.
Mais bon... *Ma*, elle lui avait expliquée la situation.
Ils étaient retenus par la guerre, tout comme les parents de Matthis.
"Seul le Duc pourra donner l'autorisation de les faire rentrer". Cette phrase, Athalia se la repassait en boucle dans sa tête.
Alors, Athalia avait pris sur elle, un peu...
Mais les jours passaient et toujours rien.
Que faire ? Ecrire au Duc. Lui expliquer qu'elle n'avait pu fêter son anniversaire, de par l'absence de ses parents. Qu'ils lui manquaient terriblement.
Il devait bien avoir un coeur, l'Duc !
Oui, écrire. C'était la solution.
Et peut-être que son allié de toujours, son Chevalier se joindrait à elle pour cette mission périlleuse. Plus ils seraient nombreux, plus cela aurait de chances d'aboutir.
Athalia descendit en catimini dans le bureau de ses parents, emprunta une plume et un parchemin et se mit à écrire...
Certes, son orthographe étaient encore approximative, mais Matthis arriverait à déchiffrer. Du moins l'espérait'elle.
Citation:Mon Ser Matthis,
Jespaire que tu va ben.
Moi, jeu sui trist.
Tu sé, mé parent il son avec les tien.
Et avec tou sa, ben, jé pas pu fété mon z'annivesère.
Alor, jé dan lidé décrir au Duc, voir sil peu lé otorisé à rentré.
Tu veu kon le face ensenble ? Plus on sera, mieu se sera.
Le Duc, il conprendra, il a un ceur. Enfin, je croi.
Pis, com sa, on fera une grande fete. Bien sur, tu é invité ainsi qu'Elea et Timoté.
Je ten pri. Répon moi vite.
Bisou mon sevalié.
Athalia
La petite fille se relut plusieurs fois.
Il lui semblait avoir tout dit.
Elle roula le parchemin tandis qu'elle avançait vers la volière où se trouvait son petit hibouscule.
Maladroitement, Athalia attrapa son messager, lui accrocha sa missive ...
" Envoles toi, et vas retrouver Matthis ! C'est que pour lui, hein ! te trompes pas de personne".
Elle se mit sur la pointe des pieds, ouvrit la fenètre, et aida le petit hibou à prendre son envol.
Pourvu qu'il arrive à bon port.
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Fille de Nictail et Aiguemarine.
Doux mélange de 4 ans !
Le regard de son Père, et le fichu caractère de sa Mère.
Grande soeur de Thomas et Aurore
Korydwen
Bourbon... Encore et toujours... Quelques jours après avoir reçu la missive d'Eléa
Du retard dans ses missives ? Oui mais pas qu'un peu, après tout, c'était ainsi la vie à Bourbon, la même musique toutes les semaines, défense le week end et les soeurs les autres jours, elle n'avait pas pris le temps de répondre à sa fille, elle s'en voulait cruellement mais ainsi était la vie et ainsi devait elle subir les décisions d'un Duc, décisions... Pouvait on parler de décision, même pas capable d'accorder son violon avec le prévôt, rentrer, pas rentrer, puis rerentrer ? Et bien, elle avait pris sa décision et tant pis pour les conséquences, elle n'était pas de ceux qui s'accrochent...
Après avoir passer un bon moment sur les remparts à jouer avec des épouvantails, les transpercer et toutes les autres joyeuseries pour se défouler. Elle prit un petit moment pour répondre à Eléa, elle avait discuté avec son époux, il l'accompagnerait, ils rencontreraient tous les deux Carmen, du moins Korydwen rerencontrerait, mais elle n'avait pas réellement pu profiter de la présence de sa cousine. Elle prit une plume et un parchemin et commença à rédiger.
Citation:A notre grande Eléa,
merci pour tes petits mots, effectivement, nous avons raté ton anniversaire, mais nous nous rattraperons le plus rapidement possible. Cependant il va falloir que tu te montres patiente et tes frères aussi. Nous devons encore rester à Bourbon, jusqu'à ce que le Duc nous autorise à rentrer, nous ne décidons de rien. Je sais, cela peut paraître injuste, tu dois avoir vu que certains sont restés chez eux, mais parce qu'ils ont des responsabilités dans leur village et qu'ils ne peuvent pas les laisser.
Ton papa et moi n'en avions pas, c'est pourquoi nous sommes allés aider notre duché. Mais j'espère que bientôt nous rentrerons de façon permanente. Nous allons venir faire un saut à Mirefleurs pour rencontrer Carmen. Je ne sais pas exactement quand mais très bientôt.
Nous sommes heureux de pouvoir lire tes progrès en écriture, j'espère que nous aurons bientôt l'occasion que tu nous racontes tout cela.
A très bientôt,
Nous t'embrassons toi et et tes frères,
nous vous aimons,
vos parents,
Kory & Al.
Voilà la missive était écrite, il ne restait plus qu'à l'enrouler et l'attacher à la patte de son hibou. Une fois fait, elle remonta dans sa chambre à l'auberge, dorloter son époux et prendre soin de lui comme elle savait le faire, les temps étaient durs, elle s'en voulait tellement de lui imposer toutes ses retraites très longues..._________________
Carmen_esmee.
Carmen songeait tout en observant les enfants, si jeune et pourtant si débrouillard... Leurs parents devaient être très fiers d'eux... Des parents, une famille, Carmen en rêvait... Peut-être trouvera t-elle ce qui lui manque tant ici... Une mère de substitution à qui elle pourrait se confier... qui lui parlerai de sa mère, de ses parents... Si elle sait où es son père à ce jour...
Carmen sentait l'émotion la submerger... elle ne voulait pas fondre en larme devant ses cousins... encore... "Un peu de tenue !" lui aurait dit la mère supérieure...
Carmen se redressa lorsque Mathis lui expliqua qu'ils ne pouvaient vivre chez leur oncle Rick pendant l'absence de leurs parents car il avait avec son épouse 4 enfants, Carmen Esmée avait donc 4 autres cousins et cousines à rencontrer...
Elle pensait surtout à Rick qui selon les dires d' Eléa pourrait répondre a ses questions sur ses parents, de plus il serait plus probable qu'il arrive au château avant que les propriétaires des lieux ne rentre du combat.
Carmen de nouveau assise, jouait avec sa lettre... Thomas lui manquait déjà... Elle avait tant de chose a lui demander...
Elle se leva, et s'adressa à Eléa, je vous laisse un instant, je vais m'aérer un peu, elle emporta sa lettre et quitta la pièce.
Elle retrouva la sortie sans difficulté... il suffisait de chercher les gardes. La jeune fille sortit... dans la cour elle passa devant ce qui devait être l'écurie des châtelains... Elle hésita un instant puis finalement s'approcha, elle passa devant les box... son choix s'arrêta sur un Connemara à la robe noire... ou peut-être était ce lui qui l'avait choisit en s'approchant de la porte de son box tandis que les autres avait à peine remarqué sa présence.
Elle attrapa le tapis, les renes et la selle posé non loin, supposant qu'ils étaient destinés a ce cheval... Carmen s'avança prudemment, équipa l'animal puis le fit sortir de l'écurie, elle se hissa sur lui, peu rassurée soudain par la hauteur... mais ravie c'est rapidement qu'elle lui donna un coup de talon dans les flancs.
C'est donc à cheval que la jeune fille arriva au couvent, elle descendit de sa monture face au grille, et interpella son ami...
"Thomas ! Thomas ! Thomaaaaaaaas !"
Le jeune pointa le bout de son nez, il écarquilla les yeux quand il la vit.
"Mais qu'est ce que tu fais ici ! pourquoi n'es tu pas ... "
Il s'arrêta au beau milieu de sa phrase... Ce qui irrita Carmen...
"Allez fini ta phrase ! Tu savais ?
- Savais quoi ?
- Pour eux, pour cette famille, tu savais, sinon pourquoi m'aurais tu déposé chez eux plutôt qu'au village ?
- Non...
- Cesse de mentir Thomas !"
La jeune femme énervée saisit la crinière du cheval, tout en insérant le pied dans l'étrier, prête à s'enfuir...
"Non ! Carmen... Attends... Ne pars pas...
- Parle ! J'attends!"
Le jeune homme fixait ses chausses... Carmen, elle, brûlait d'impatience...
"C'est ton père... Il a écrit à la Mère Sup'... elle m'a confié la tâche de veiller a ce que tu sois recueillie par ta famille à ta sortie du couvent... Seulement ton fichu caractère... à avancer la date... Je n'ai pas eu le temps de les prévenir...
- Quoi... Mon père... pourquoi n'est il pas venu lui même ?
- Je l'ignore, ta famille pourra surement te répondre...
- Ma famille ? Oui... j'espère que je me montrerai à la hauteur..."
Des larmes naquirent au coin de ses yeux, Thomas l'étreignit avec tendresse afin de l'aider a retrouver son calme...
"Tu ne m'oubliera pas, tu viendras me voir... ?
- Les écuyers ne fréquentent pas les nobles, voyons !
- Idiot !" dit elle en le repoussant, elle esquissa un sourire lorsqu'elle lut sur son visage qu'il plaisantait...
"Allez rentre, ils risquent de s'inquiéter...
- Oui... Je vais faire de mon mieux pour que l'absence de leurs parents leur paraisse moins longue..."
Les deux amis s'étreignirent une dernière fois avant que Carmen ne reprenne la route pour le château... Arrivée, elle débarrassa le cheval de tout son attirail et le brossa avec beaucoup de tendresse dans son box...
--Matthis.
[Château de Mirefleurs]
Matthis analysait la situation les regardant tous s'activer, pour une fois qu'il était sage, personne n'avait engagé de peintre ? Il ne pourrait donc pas montrer de preuve à ses parents, c'était bien dommage. Timothée lui demandait si les jumelles allaient venir, Matthis haussa les épaules, pas qu'il les aimait pas ses cousines, mais comme c'était des filles, en plus c'était pas sa préférence à lui et en plus il parlait de Georges, Matthis songeait à l'insigne qu'il allait devoir lui donner, il fallait qu'il le retrouve. C'était pou' le tatème à Timoé ! Timoé il a fait le tatème de lui ! Pace que Papa et Maman y peuvent pô ! Sont z'occupés à la tataille !
C'était pas vraiment ton baptême Timothée, tonton il a bien dit qu'il fallait faire un vrai baptême à la Boulasse ! Matthis s'approcha de son frère et lui attrapa le bras alors que ce dernier lui posait une question. Matthis tu peux z'emmener moi z'à la chambe des nobes ? Tu sais Timothée, je crois pas vraiment que la chambre des nobles ça va te plaire. Y a une dame avec une grosse couronne elle me fait peur, et puis les grands ils se battent ou alors ils ignorent quand tu parles, c'est pas un monde pour les enfants vraiment... Moi j'y suis parce que papa et maman ils m'ont demandé de faire un travail quand t'es né et depuis j'ai pas rendu les clés. Matthis passa la main dans les cheveux de son frère avant de se tourner vers sa soeur qui apportait une missive. Matthis c'est pour toi ! Je crois que c'est le hibou que tu as donné à Athalia !
J'espère t'as pas lu patate ! Matthis attrapa la missive et commença à la déchiffrer, puis il s'installa sur la table et écrivit une réponse.
Citation:Ma trait chair Atalia,
Je vè pa trai biun.
Papa et maman il son pa là, il me manke baucou, mè j'è une couzine Carmen.
Moi ossi j'è pas faité mon versère, ni Timothée, ni Eléa.
On va ékrir au Duc ? Tu croix il va vouloir ?
On peu fère à deu et ça sera biun !
Kan on es un Duc on doi voir un koeur.
Une faite ? Tous ensenble à Mirefleurs alor ?
Tu veu kon ékrive komen au Duk ?
Tu viun à ma mèson ?
On ékri tou lé deu ?
Je te ème,
dé bésers,
Matthis
Matthis roula le parchemin et alla l'accrocher au petit hibou rapidement et le renvoya à Athalia en souriant. Une bonne chose de faite. Il aurait peut être du demander à Eléa d'écrire pour lui parce que là, l'écriture était pitoyable quand même.
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Matthis, 4 ans.
Fils de Korydwen & Althiof.
Frère d'Eléa et Timothée.
Petit Prince d'Athalia.
Et tant d'autres choses encore...
Korydwen
Bourbon, puis sur le chemin, puis Mirefleurs.
Son époux était occupé, elle lui avait dit qu'elle se rendait à Mirefleurs, elle devait retrouver sa petite cousine Carmen-Esmée et discuter avec elle au sujet de sa mère, maintenant disparue, du moins personne ne savait ou Eldarwenn se trouvait. Korydwen laissa en plus un pli à son époux, il était tellement occupé qu'il pouvait oublier, elle ne lui en tiendrait absolument pas rigueur, elle savait qu'il aimait ce qu'il faisait. Les mots furent rapidement couchés sur le parchemin.
Citation:Mon chéri,
j'ai pris le chemin de Mirefleurs très tôt pour rejoindre nos trois adorables enfants, mais surtout pour discuter avec Carmen ma petite cousine, j'espère que tu pourras me rejoindre rapidement. Je t'y attendrai et te présenterai Carmen.
Je te couvre de mille baises,
ta tendre épouse,
Kory.
Elle laissa le parchemin bien en évidence sur le lit, depuis la Rochelle, il n'y avait pas un moment où elle le quittait sans lui laisser un petit mot, juste pour le prévenir qu'il sache où elle se trouve. Elle monta sa jument avec douceur et quitta Bourbon pour rejoindre Mirefleurs bien rapidement, laissant ses gardes et autre à Bourbon, elle en avait marre et elle avait besoin d'être fixée. De toute façon le Duc se fichait et ne disait rien et le Prévot à cause d'une histoire refusait d'aller à la caserne donner les ordres, alors son absence passerait presque inaperçu. Le chemin fut long et fastidieux et beaucoup de questions lui venaient en tête.
Elle finit par arriver aux grilles, elle descendit de sa monture et chose étonnante refusa de la laisser au bon soin des palefreniers, comme si elle sentait qu'elle devait passer par là, qu'elle devait se rendre aux écuries. Lorsqu'elle arriva elle entendit beaucoup de bruit, le bruit d'une brosse, elle entra doucement, sans trop faire de bruit. Laissa Thessalie rejoindre son box et s'approcha... Carmen ! Korydwen ne mit pas beaucoup de temps à la reconnaître, c'était le portrait d'Eldarwenn ou presque, elle attendait en souriant une réaction de sa chère cousine. Si heureuse de la revoir, elle avait tellement grandi._________________
Carmen_esmee.
Appliquée dans ses gestes, Carmen continuait de brosser le bel animal dans son box, quand soudain elle entendit des sabots frapper les pavés de l'écurie, la jeune fille fit comme si de rien, et tenta d'être encore plus silencieuse afin que l'on ne la surprenne pas ici...
Mais c'est dans le silence que des pas humain avait précédé ceux du cheval, car une femme se présenta devant le box et s'écria : "Carmen !"
La jeune fille tressaillit surprise, le cheval en fit de même, Carmen imposa sa main sur lui tout en soufflant un : "chuuut là mon beau"
Elle ne quittait néanmoins pas la femme des yeux, habillée tel un soldat, elle y prêta peu d'attention se concentrant sur les traits de son visage, ses yeux sombres, elle crut voir un court instant le regard de sa mère se poser sur elle...
Vous avez le même regard... Korydwen ?
Carmen_esmee.
Le silence régnait dans l'écurie tandis qu'elle s'approchait de sa cousine, un instant elle baissa la tête, elle observa ses pieds foulaient la paille, le regard de cette femme l'a troublé, il était si maternel... Cela déstabiliser la jeune Carmen, peu habituée a ce que l'on pose un regard si doux sur elle.
Néanmoins elle osa redresser la tête lorsque Korydwen prit la parole,
Oui... Carmen, c'est moi. Le même regard ?
Avant même que Carmen put développer le fond de sa pensée, Korydwen l'enlaça, surprise, Carmen garda ses bras le long du corps un instant, son visage se retrouva enfoui dans la chevelure de sa cousine...
Un précieux souvenir revint à Carmen, lorsque sa mère rentrait de son bureau de bourgmestre, elle l'enlaçait de la même façon, si fort, Carmen enfouissait son visage dans les long cheveux bruns de sa mère, et expirer de bonheur... elle retrouvait sa mère qui lui avait tant manqué dans la journée... Cet instant était son préféré... les retrouvailles d'une mère et sa fille...
Carmen émue à la fois par l'affection que lui portait sa cousine et ce souvenir qui ne la quitterait jamais... elle sanglota... ses bras se posèrent sur le dos de sa cousine, alors que cette dernière l'embrassait sur les joues...
Tu ressembles terriblement à ta maman... Cela fait si longtemps que je ne t'ai pas vu, la dernière fois devait être durant le mariage de ta maman avec Léo...
Carmen se dégagea doucement de l'étreinte de sa cousine afin d'essuyer ses larmes... Pardon, souffla t-elle en essuyant ses yeux d'un revers de manche.
Soudain un mot l'interpella.. Ce n'était pas la première fois qu'elle se faisait la remarque, quand les gens parlait de ses parents, ils disaient toujours "Ta mère" et "Léo" pour désigner son père... pourquoi ne disait ils pas tout simplement : "ton père et ta mère" ?
Il était pourtant évident dans ses souvenirs que Léo était un père pour elle, il s'occupait d'elle tandis que sa mère passait beaucoup trop de temps a s'occuper des villageois de Bayeux, bien plus que de son enfant aux yeux de Carmen Esmée.
Pourquoi donc tout le monde faisait une différence entre ses deux parents... même Eléa... N'aimaient ils pas son père, à cause de ses conditions ?
Eléa a l'air de s'être très bien occupée de toi. Viens rentrons, la fin de l'été est proche, l'automne est plus frais. Ne t'en fais pas pour ta monture, elle sera bien traité.
Carmen ne prononça qu'un seul mot, acquiesçant d'un hochement de tête, D'accord...
Les deux cousines rejoignirent le château, Carmen se permit de poser une question qui se transforma en un interrogatoire, Je ressemble tant que ça à ma maman ? Avec le temps, son souvenir se trouble... Vais-je l'oublier ? Et elle, elle m'a oublié ?