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[RP] Un Nouveau Départ

Rick
[Montpensier - 137 rue de la Mandragore]

Rick avait trouvé une scène des plus habituelles et pourtant des plus touchantes, à son arrivée dans la pièce principale. Son épouse, bien calée dans leur rocking-chair, dédié à la prise du repas des enfants. Esteban avalant goûlument le lait maternel pendant que les trois aînés jouaient sur leur couverture. Il aimait à regarder ce spectacle où Georges prenait sa place de conteur et amusait ses petites soeurs. Il avait bien fait d'initier son fils à l'art des histoires bien contées dès son plus jeune âge. Aujourd'hui, il savait prendre le relais, pour le plus grand plaisir d'Aliénor et Patience.

Bonjour mon coeur ! Tu rentres déjà ? Tu as eu le temps de tout faire ? Il doit être bien tard. Tu as peut-être faim ? Et moi qui n'ai encore rien préparé...

Ma jolie colombe, j'ai certes très faim mais l'appétit de notre fils passe avant le mien. Je vais me préparer une tartine et une autre pour chacun des petits estomacs qui sont là. Tous les pains sont cuits et heureusement que Marthe est là pour s'occuper de les vendre et de préparer les menus de l'Antre des Bûcherons. Elle est vraiment douée, cette petite !

Le jeune homme savait que son épouse avait beaucoup de travail avec leurs enfants nés si rapprochés les uns des autres. Aussi essayait-il, lorsqu'il le pouvait de la décharger de quelques tâches. N'ayant pas eu de rapports affectueux avec son propre père, il essayait de donner autant de bons souvenirs à ses enfants. Leur préparer une simple tartine, leur raconter une histoire au coin du feu, autant de manières de leur montrer combien il les aimait. Rick se dirigea donc vers la table et coupa plusieurs tranches du pain qu'il avait ramené. Puis, il prit un pot de confiture faite par son épouse, après la cueillette de mûres par les enfants à Mirefleurs. Et pendant qu'Esteban faisait son rôt et que sa maman lisait la lettre, Rick préparait un en-cas pour tout le monde. Un petit plateau dans les bras, il se rapprocha de son épouse pour écouter sa réponse.

Rick avait presqu'oublié que son plus grand fils avait des oreilles partout. Et forcément, il avait entendu la question paternelle et s'était rapproché de sa maman.

Qu'esse qui se passe ? Ze bois zallé zou ? Et zi ze 'eux pa' ?

Ton papa veut savoir si tu veux aller voir ton cousin Matthis avec lui. Et il se demande si je veux que toute la famille y aille aussi.

Le jeune homme n'avait pas voulu demander à Georges d'abord, préférant avoir l'avis de Tia avant. C'est donc un peu dépourvu qu'il écouta la question de son fils. Heureusement pour lui qu'une réponse maternelle fusa plus vite que le vent. Et l'enthousiasme du petit garçon fit plaisir à voir. Cependant, il refusait de se rendre à Mirefleurs si les autres restaient là. Tia avait donc trouvé la réponse à la question qu'on lui posait.

Eh bien, je crois que nous allons partir en grande expédition ! Il faudra juste faire attention qu'Esteban ne prenne pas froid. Pour ce qui est de Georges, Patience et Aliénor, je ne me fais pas trop de soucis, mais notre dernier né est si petit...
Je m'inquiète sûrement trop...


Rick trouvait en effet que son épouse s'inquiétait trop pour leurs enfants mais comment cela pourrait-il en être autrement après l'aventure qu'ils venaient de vivre, juste après la naissance d'Esteban ? Il fit un bisou à son épouse, puis un autre à son dernier né.

Alors nous allons partir tous ensemble à Mirefleurs ! Je te laisse t'occuper d'Esteban pour qu'il ne prenne pas froid et moi je vais préparer nos trois grands anges ! Mais avant cela, tout le monde mange une tartine avant de partir, le chemin est long.

Il se tourna ensuite vers les enfants et leur dit

Les enfants, qui veut une tartine à la confiture de Maman ? Qui veut partir voir Matthis et Eléa ?

Et pendant que Tia s'occupait du dernier né, Rick se mit en quête de débarbouiller trois visages maculés de confiture. Ce ne fut pas chose facile vu l'excitation des trois enfants. Mais après de longues minutes de préparation, la petite famille put prendre le chemin en direction de Mirefleurs.
_________________
--Timothee.


Mirefleurs, plusieurs jours avant Rick et Tia.

Timothée tenait toujours le chemisier de sa soeur et attendait une réponse de cette dernière, en grand timide qu'il était il ne la regardait pas vraiment, préférant le visage connu de sa soeur, quand il connaissait les gens il parlait beaucoup avec eux, mais il lui fallait du temps généralement, quelques jours tout au plus quand il lui semblait que la personne était assez gentille et pour le coup si il pouvait gagner une sorte de grande soeur, il n'était pas contre.

C'est Carmen de La Serna, c'est notre cousine, la fille de la cousine à Maman ! Bein vi tu la connais, enfin peut-être tu t'en souviens pas parce que t'étais petit ! J'ai écrit à Papa et Maman pour leurs dire et puis aussi à Tonton ! J'ai dit à Georges de venir !

Timothée écoutait sa soeur, sauf qu'il avait encore quelque à lui poser, tapotant son bras et pliant et dépliant ses genoux en la regardant un grand sourire aux lèvres avant de lui parler.

Et t'as dit z'à Tience et Lino de viende n'aussi ? Ze veux santer des sansons z'à elles ! Comme z'à Auho ! T'as dit à Papa et Maman ze les z'aime ? Z'aime po top Zeoges, y pense souvent z'à zouer 'vec Matthis z'et pas z'ave' Timoé !!

Timothée se tourna vers Carmen alors que sa soeur demandait à son frère pourquoi qu'il était sage, il aurait sans doute une réponse plus tard, de toute façon ce n'était pas très important après tout, p'tre que la dame elle faisait des câlins, mais Timothée il n'osait pas spécialement aller la voir.

Puis Eléa les présenta et Timothée baissa la tête en entendant son prénom, les mains dans les poches de ses braies, il fit un léger demi-tour et alla se mettre derrière la chaise de sa soeur. Elle parlait à Matthis, tant mieux lui il était tranquille pendant un petit moment comme ça, il posa les mains sur le dossier de la chaise et glissa juste un petit peu sa tête pour observer, se tenir au courant tout de même de ce qu'il se passait. Ce fut Matthis qui répondit à Carmen, en plus il croyait que son Papa et sa Maman étaient morts, c'était impossible, ils étaient beaucoup trop fort tous les deux et tous les trois ils étaient trop petites pour perdre leurs parents... Oui Timothée ne savait pas encore que l'on pouvait mourir n'importe quand, pour lui, il suffit d'être très vieux pour mourir... Et ses parents sont pas très vieux.


Oh tu sais Timothée aussi, il a des aventures pendant le mariage ! Il a renversé le bénitier sur sa tête, après il était tout mouillé de partout ! Alors je suis pas tout seul à avoir eu des aventures.

En entendant son frère, il posa sa main sur sa tête et la fit bouger sur ses cheveux et grimaça un peu en se souvenant de cette eau glacé. Il sortit de derrière la chaise et se planta devant Carmen la main toujours sur la tête.

C'était pou' le tatème à Timoé ! Timoé il a fait le tatème de lui ! Pace que Papa et Maman y peuvent pô ! Sont z'occupés à la tataille !

Timothée regarda son frère en souriant, il le laissa répondre à la question suivante, non sans un gros, voir énorme pincement au coeur, mais il ne fallait pas pleurer, c'était les bébés qui pleuraient. Il pensa à Thomas, son ami, le fils de son futur parrain, il s'entendait bien avec son homologue timide. Il devait être triste lui aussi de l'absence de ses parents, Timothée lui enverrait un dessin un peu plus tard pour lui montrer qu'il était son ami et qu'il était comme lui. Un peu plus vieux que lui, mais pas de beaucoup finalement.

Matthis tu peux z'emmener moi z'à la chambe des nobes ?
_______________
Timothée, 2 ans.
Fils de Korydwen & Althiof.
Frère d'Eléa & Matthis.
--Athalia


[ Sarliève - Quand Athalia songe à... ]

Des jours, des semaines que ses parents étaient partis.
Dans l'Nord qu'ils avaient dis !
Mais ils avaient dis aussi qu'ils reviendraient vite, qu'ils seraient là aussi pour son anniversaire.
Sauf que ... ben, le 28 Octobre, pas de parents à l'horizon.
Et fallait bien avouer que la petite fille leur en avait voulu un peu sur ce coup là.
Mais bon... *Ma*, elle lui avait expliquée la situation.
Ils étaient retenus par la guerre, tout comme les parents de Matthis.
"Seul le Duc pourra donner l'autorisation de les faire rentrer". Cette phrase, Athalia se la repassait en boucle dans sa tête.

Alors, Athalia avait pris sur elle, un peu...
Mais les jours passaient et toujours rien.
Que faire ? Ecrire au Duc. Lui expliquer qu'elle n'avait pu fêter son anniversaire, de par l'absence de ses parents. Qu'ils lui manquaient terriblement.
Il devait bien avoir un coeur, l'Duc !

Oui, écrire. C'était la solution.
Et peut-être que son allié de toujours, son Chevalier se joindrait à elle pour cette mission périlleuse. Plus ils seraient nombreux, plus cela aurait de chances d'aboutir.
Athalia descendit en catimini dans le bureau de ses parents, emprunta une plume et un parchemin et se mit à écrire...
Certes, son orthographe étaient encore approximative, mais Matthis arriverait à déchiffrer. Du moins l'espérait'elle.



Citation:
Mon Ser Matthis,

Jespaire que tu va ben.
Moi, jeu sui trist.
Tu sé, mé parent il son avec les tien.
Et avec tou sa, ben, jé pas pu fété mon z'annivesère.
Alor, jé dan lidé décrir au Duc, voir sil peu lé otorisé à rentré.
Tu veu kon le face ensenble ? Plus on sera, mieu se sera.
Le Duc, il conprendra, il a un ceur. Enfin, je croi.
Pis, com sa, on fera une grande fete. Bien sur, tu é invité ainsi qu'Elea et Timoté.

Je ten pri. Répon moi vite.

Bisou mon sevalié.


Athalia


La petite fille se relut plusieurs fois.
Il lui semblait avoir tout dit.
Elle roula le parchemin tandis qu'elle avançait vers la volière où se trouvait son petit hibouscule.
Maladroitement, Athalia attrapa son messager, lui accrocha sa missive ...


" Envoles toi, et vas retrouver Matthis ! C'est que pour lui, hein ! te trompes pas de personne".

Elle se mit sur la pointe des pieds, ouvrit la fenètre, et aida le petit hibou à prendre son envol.
Pourvu qu'il arrive à bon port.


-----------------------------------------------------------------------------
Fille de Nictail et Aiguemarine.
Doux mélange de 4 ans !
Le regard de son Père, et le fichu caractère de sa Mère.
Grande soeur de Thomas et Aurore
Korydwen
Bourbon... Encore et toujours... Quelques jours après avoir reçu la missive d'Eléa

Du retard dans ses missives ? Oui mais pas qu'un peu, après tout, c'était ainsi la vie à Bourbon, la même musique toutes les semaines, défense le week end et les soeurs les autres jours, elle n'avait pas pris le temps de répondre à sa fille, elle s'en voulait cruellement mais ainsi était la vie et ainsi devait elle subir les décisions d'un Duc, décisions... Pouvait on parler de décision, même pas capable d'accorder son violon avec le prévôt, rentrer, pas rentrer, puis rerentrer ? Et bien, elle avait pris sa décision et tant pis pour les conséquences, elle n'était pas de ceux qui s'accrochent...

Après avoir passer un bon moment sur les remparts à jouer avec des épouvantails, les transpercer et toutes les autres joyeuseries pour se défouler. Elle prit un petit moment pour répondre à Eléa, elle avait discuté avec son époux, il l'accompagnerait, ils rencontreraient tous les deux Carmen, du moins Korydwen rerencontrerait, mais elle n'avait pas réellement pu profiter de la présence de sa cousine. Elle prit une plume et un parchemin et commença à rédiger.


Citation:
A notre grande Eléa,

merci pour tes petits mots, effectivement, nous avons raté ton anniversaire, mais nous nous rattraperons le plus rapidement possible. Cependant il va falloir que tu te montres patiente et tes frères aussi. Nous devons encore rester à Bourbon, jusqu'à ce que le Duc nous autorise à rentrer, nous ne décidons de rien. Je sais, cela peut paraître injuste, tu dois avoir vu que certains sont restés chez eux, mais parce qu'ils ont des responsabilités dans leur village et qu'ils ne peuvent pas les laisser.

Ton papa et moi n'en avions pas, c'est pourquoi nous sommes allés aider notre duché. Mais j'espère que bientôt nous rentrerons de façon permanente. Nous allons venir faire un saut à Mirefleurs pour rencontrer Carmen. Je ne sais pas exactement quand mais très bientôt.

Nous sommes heureux de pouvoir lire tes progrès en écriture, j'espère que nous aurons bientôt l'occasion que tu nous racontes tout cela.

A très bientôt,
Nous t'embrassons toi et et tes frères,
nous vous aimons,
vos parents,
Kory & Al.


Voilà la missive était écrite, il ne restait plus qu'à l'enrouler et l'attacher à la patte de son hibou. Une fois fait, elle remonta dans sa chambre à l'auberge, dorloter son époux et prendre soin de lui comme elle savait le faire, les temps étaient durs, elle s'en voulait tellement de lui imposer toutes ses retraites très longues...
_________________
--Elea.


Mirefleurs.

Eléa se conduisait en véritable petite maitresse de maison, elle avait beaucoup appris en regardant sa mère faire et son père aussi, enfin bien que son père ne soit pas une dame, mais il savait recevoir les invités, c'était sur. Elle écouta les réponses de ses frères, heureusement qu'elle était là.

Et t'as dit z'à Tience et Lino de viende n'aussi ? Ze veux santer des sansons z'à elles ! Comme z'à Auho ! T'as dit à Papa et Maman ze les z'aime ? Z'aime po top Zeoges, y pense souvent z'à zouer 'vec Matthis z'et pas z'ave' Timoé !!


Eléa regarda Timothée en souriant et lui répondit en lui tapotant sur la tête.

Euh non j'ai pas dit, mais je pense que tonton il va les faire venir. Bein tu chanteras des chansons si tu veux ! T'aimes pas Georges ? Ah bein oui il joue avec Matthis mais tu peux jouer avec eux aussi !

Puis Matthis répondit à sa question, le pourquoi du comment il était sage, messire s'inquiétait. Eléa souriait, elle savait que l'absence était difficile pour tous.

Mais euh ! J'fais c'que j'veux d'abord ! T'es pas ma maman ! J'ai pas fait de bêtise ! Mais j'ai cru quelque chose ! Je t'ai vu par la fenêtre et j'ai cru que tu étais avec Maman toute seule ! Et moi j'ai cru que Papa il était mort parce que tu étais avec une seule dame ! Et donc je voulais être sage, parce que j'avais peur de trouver Maman très très très triste ! Mais en fait ça va, Maman elle est avec Papa et ils sont pas morts ! C'est super !

Voilà qu'il lui tirait la langue, Eléa répondit donc en soupirant et en lui tirant la langue à son tour, il était un peu fatigant le Matthis quand même. Eléa écoutait sa cousine qui discutait avec ses frères, mais quelque chose attira son attention. Un petit hibou attendait de l'autre côté de la fenêtre, Eléa s'approcha et ouvrit la fenêtre, attrapa le petit hibou et détacha la missive, elle le connaissait ce hibou elle déplia cependant discrètement la missive, il fallait vérifier qu'Athalia et Matthis ne fassent pas nouvelles bêtises, mais rien d'alarmant, elle referma la missive, donna des graines au hibou et s'approcha de Matthis.

Matthis c'est pour toi ! Je crois que c'est le hibou que tu as donné à Athalia !

____________
Eléa, 5 ans.
Fille de Korydwen & Althiof.
Filleule d'Azdrine et d'un ange.
Soeur de Matthis et Timothée.
Le reste c'est trop long.
Carmen_esmee.
Carmen songeait tout en observant les enfants, si jeune et pourtant si débrouillard... Leurs parents devaient être très fiers d'eux... Des parents, une famille, Carmen en rêvait... Peut-être trouvera t-elle ce qui lui manque tant ici... Une mère de substitution à qui elle pourrait se confier... qui lui parlerai de sa mère, de ses parents... Si elle sait où es son père à ce jour...

Carmen sentait l'émotion la submerger... elle ne voulait pas fondre en larme devant ses cousins... encore... "Un peu de tenue !" lui aurait dit la mère supérieure...

Carmen se redressa lorsque Mathis lui expliqua qu'ils ne pouvaient vivre chez leur oncle Rick pendant l'absence de leurs parents car il avait avec son épouse 4 enfants, Carmen Esmée avait donc 4 autres cousins et cousines à rencontrer...

Elle pensait surtout à Rick qui selon les dires d' Eléa pourrait répondre a ses questions sur ses parents, de plus il serait plus probable qu'il arrive au château avant que les propriétaires des lieux ne rentre du combat.

Carmen de nouveau assise, jouait avec sa lettre... Thomas lui manquait déjà... Elle avait tant de chose a lui demander...

Elle se leva, et s'adressa à Eléa, je vous laisse un instant, je vais m'aérer un peu, elle emporta sa lettre et quitta la pièce.

Elle retrouva la sortie sans difficulté... il suffisait de chercher les gardes. La jeune fille sortit... dans la cour elle passa devant ce qui devait être l'écurie des châtelains... Elle hésita un instant puis finalement s'approcha, elle passa devant les box... son choix s'arrêta sur un Connemara à la robe noire... ou peut-être était ce lui qui l'avait choisit en s'approchant de la porte de son box tandis que les autres avait à peine remarqué sa présence.

Elle attrapa le tapis, les renes et la selle posé non loin, supposant qu'ils étaient destinés a ce cheval... Carmen s'avança prudemment, équipa l'animal puis le fit sortir de l'écurie, elle se hissa sur lui, peu rassurée soudain par la hauteur... mais ravie c'est rapidement qu'elle lui donna un coup de talon dans les flancs.

C'est donc à cheval que la jeune fille arriva au couvent, elle descendit de sa monture face au grille, et interpella son ami...


"Thomas ! Thomas ! Thomaaaaaaaas !"

Le jeune pointa le bout de son nez, il écarquilla les yeux quand il la vit.

"Mais qu'est ce que tu fais ici ! pourquoi n'es tu pas ... "

Il s'arrêta au beau milieu de sa phrase... Ce qui irrita Carmen...

"Allez fini ta phrase ! Tu savais ?

- Savais quoi ?

- Pour eux, pour cette famille, tu savais, sinon pourquoi m'aurais tu déposé chez eux plutôt qu'au village ?

- Non...

- Cesse de mentir Thomas !"


La jeune femme énervée saisit la crinière du cheval, tout en insérant le pied dans l'étrier, prête à s'enfuir...

"Non ! Carmen... Attends... Ne pars pas...

- Parle ! J'attends!"


Le jeune homme fixait ses chausses... Carmen, elle, brûlait d'impatience...

"C'est ton père... Il a écrit à la Mère Sup'... elle m'a confié la tâche de veiller a ce que tu sois recueillie par ta famille à ta sortie du couvent... Seulement ton fichu caractère... à avancer la date... Je n'ai pas eu le temps de les prévenir...

- Quoi... Mon père... pourquoi n'est il pas venu lui même ?

- Je l'ignore, ta famille pourra surement te répondre...

- Ma famille ? Oui... j'espère que je me montrerai à la hauteur..."


Des larmes naquirent au coin de ses yeux, Thomas l'étreignit avec tendresse afin de l'aider a retrouver son calme...

"Tu ne m'oubliera pas, tu viendras me voir... ?

- Les écuyers ne fréquentent pas les nobles, voyons !

- Idiot !"
dit elle en le repoussant, elle esquissa un sourire lorsqu'elle lut sur son visage qu'il plaisantait...

"Allez rentre, ils risquent de s'inquiéter...

- Oui... Je vais faire de mon mieux pour que l'absence de leurs parents leur paraisse moins longue..."


Les deux amis s'étreignirent une dernière fois avant que Carmen ne reprenne la route pour le château... Arrivée, elle débarrassa le cheval de tout son attirail et le brossa avec beaucoup de tendresse dans son box...
--Matthis.


[Château de Mirefleurs]

Matthis analysait la situation les regardant tous s'activer, pour une fois qu'il était sage, personne n'avait engagé de peintre ? Il ne pourrait donc pas montrer de preuve à ses parents, c'était bien dommage. Timothée lui demandait si les jumelles allaient venir, Matthis haussa les épaules, pas qu'il les aimait pas ses cousines, mais comme c'était des filles, en plus c'était pas sa préférence à lui et en plus il parlait de Georges, Matthis songeait à l'insigne qu'il allait devoir lui donner, il fallait qu'il le retrouve.

C'était pou' le tatème à Timoé ! Timoé il a fait le tatème de lui ! Pace que Papa et Maman y peuvent pô ! Sont z'occupés à la tataille !

C'était pas vraiment ton baptême Timothée, tonton il a bien dit qu'il fallait faire un vrai baptême à la Boulasse !


Matthis s'approcha de son frère et lui attrapa le bras alors que ce dernier lui posait une question.

Matthis tu peux z'emmener moi z'à la chambe des nobes ?

Tu sais Timothée, je crois pas vraiment que la chambre des nobles ça va te plaire. Y a une dame avec une grosse couronne elle me fait peur, et puis les grands ils se battent ou alors ils ignorent quand tu parles, c'est pas un monde pour les enfants vraiment... Moi j'y suis parce que papa et maman ils m'ont demandé de faire un travail quand t'es né et depuis j'ai pas rendu les clés.

Matthis passa la main dans les cheveux de son frère avant de se tourner vers sa soeur qui apportait une missive.

Matthis c'est pour toi ! Je crois que c'est le hibou que tu as donné à Athalia !

J'espère t'as pas lu patate !


Matthis attrapa la missive et commença à la déchiffrer, puis il s'installa sur la table et écrivit une réponse.

Citation:
Ma trait chair Atalia,

Je vè pa trai biun.
Papa et maman il son pa là, il me manke baucou, mè j'è une couzine Carmen.
Moi ossi j'è pas faité mon versère, ni Timothée, ni Eléa.
On va ékrir au Duc ? Tu croix il va vouloir ?
On peu fère à deu et ça sera biun !
Kan on es un Duc on doi voir un koeur.
Une faite ? Tous ensenble à Mirefleurs alor ?
Tu veu kon ékrive komen au Duk ?
Tu viun à ma mèson ?
On ékri tou lé deu ?

Je te ème,
dé bésers,
Matthis


Matthis roula le parchemin et alla l'accrocher au petit hibou rapidement et le renvoya à Athalia en souriant. Une bonne chose de faite. Il aurait peut être du demander à Eléa d'écrire pour lui parce que là, l'écriture était pitoyable quand même.
_______________
Matthis, 4 ans.
Fils de Korydwen & Althiof.
Frère d'Eléa et Timothée.
Petit Prince d'Athalia.
Et tant d'autres choses encore...
Korydwen
Bourbon, puis sur le chemin, puis Mirefleurs.

Son époux était occupé, elle lui avait dit qu'elle se rendait à Mirefleurs, elle devait retrouver sa petite cousine Carmen-Esmée et discuter avec elle au sujet de sa mère, maintenant disparue, du moins personne ne savait ou Eldarwenn se trouvait. Korydwen laissa en plus un pli à son époux, il était tellement occupé qu'il pouvait oublier, elle ne lui en tiendrait absolument pas rigueur, elle savait qu'il aimait ce qu'il faisait. Les mots furent rapidement couchés sur le parchemin.

Citation:
Mon chéri,

j'ai pris le chemin de Mirefleurs très tôt pour rejoindre nos trois adorables enfants, mais surtout pour discuter avec Carmen ma petite cousine, j'espère que tu pourras me rejoindre rapidement. Je t'y attendrai et te présenterai Carmen.

Je te couvre de mille baises,
ta tendre épouse,
Kory.


Elle laissa le parchemin bien en évidence sur le lit, depuis la Rochelle, il n'y avait pas un moment où elle le quittait sans lui laisser un petit mot, juste pour le prévenir qu'il sache où elle se trouve. Elle monta sa jument avec douceur et quitta Bourbon pour rejoindre Mirefleurs bien rapidement, laissant ses gardes et autre à Bourbon, elle en avait marre et elle avait besoin d'être fixée. De toute façon le Duc se fichait et ne disait rien et le Prévot à cause d'une histoire refusait d'aller à la caserne donner les ordres, alors son absence passerait presque inaperçu. Le chemin fut long et fastidieux et beaucoup de questions lui venaient en tête.

Elle finit par arriver aux grilles, elle descendit de sa monture et chose étonnante refusa de la laisser au bon soin des palefreniers, comme si elle sentait qu'elle devait passer par là, qu'elle devait se rendre aux écuries. Lorsqu'elle arriva elle entendit beaucoup de bruit, le bruit d'une brosse, elle entra doucement, sans trop faire de bruit. Laissa Thessalie rejoindre son box et s'approcha...


Carmen !

Korydwen ne mit pas beaucoup de temps à la reconnaître, c'était le portrait d'Eldarwenn ou presque, elle attendait en souriant une réaction de sa chère cousine. Si heureuse de la revoir, elle avait tellement grandi.
_________________
Carmen_esmee.
Appliquée dans ses gestes, Carmen continuait de brosser le bel animal dans son box, quand soudain elle entendit des sabots frapper les pavés de l'écurie, la jeune fille fit comme si de rien, et tenta d'être encore plus silencieuse afin que l'on ne la surprenne pas ici...

Mais c'est dans le silence que des pas humain avait précédé ceux du cheval, car une femme se présenta devant le box et s'écria : "Carmen !"

La jeune fille tressaillit surprise, le cheval en fit de même, Carmen imposa sa main sur lui tout en soufflant un :
"chuuut là mon beau"

Elle ne quittait néanmoins pas la femme des yeux, habillée tel un soldat, elle y prêta peu d'attention se concentrant sur les traits de son visage, ses yeux sombres, elle crut voir un court instant le regard de sa mère se poser sur elle...

Vous avez le même regard... Korydwen ?
Korydwen
Une impression que le temps s'était figée, elle fut projeter quelques années en arrière, elle avait l'impression de se trouver face à Eldarwenn, sa cousine, disparue, elle ne savait trop comment, peut-être Carmen savait elle. Toujours est-il qu'elle n'aborderait pas le sujet, pas maintenant, pas aujourd'hui. Elle laissa sa cousine se relever et s'approcher en souriant. Carmen la fixait, se souvenait elle ? Il y avait cela de si longs mois, de si longues années, Korydwen ne serait pas blessée qu'elle ne s'en souvienne pas, de toute façon cette famille n'avait pas fini de livrer tous ses secrets. Carmen rompit le silence la première.

Vous avez le même regard... Korydwen ?
Oui... Carmen, c'est moi. Le même regard ?


Korydwen s'approcha de sa cousine et dans un élan d'affection l'enlaça, heureuse d'avoir face à elle un membre de sa famille, elle lui fit deux grosses bises.

Tu ressembles terriblement à ta maman... Cela fait si longtemps que je ne t'ai pas vu, la dernière fois devait être durant le mariage de ta maman avec Léo...

Korydwen ne savait absolument pas à ce moment que Carmen ne savait pas que Léo n'était pas son père, elle venait de mettre les deux pieds dedans.

Eléa a l'air de s'être très bien occupée de toi. Viens rentrons, la fin de l'été est proche, l'automne est plus frais. Ne t'en fais pas pour ta monture, elle sera bien traité.

Korydwen souriait à sa cousine, elle ne voulait pas l'effrayer, elles avaient sans doute beaucoup de chose à se dire, Rick finirait par arriver plus tard avec sa marmaille également. Korydwen se doutait que si Carmen se trouvait ici, cela n'était pas pour rien et qu'il y avait une réelle raison...
_________________
Carmen_esmee.
Le silence régnait dans l'écurie tandis qu'elle s'approchait de sa cousine, un instant elle baissa la tête, elle observa ses pieds foulaient la paille, le regard de cette femme l'a troublé, il était si maternel... Cela déstabiliser la jeune Carmen, peu habituée a ce que l'on pose un regard si doux sur elle.

Néanmoins elle osa redresser la tête lorsque Korydwen prit la parole,


Oui... Carmen, c'est moi. Le même regard ?

Avant même que Carmen put développer le fond de sa pensée, Korydwen l'enlaça, surprise, Carmen garda ses bras le long du corps un instant, son visage se retrouva enfoui dans la chevelure de sa cousine...

Un précieux souvenir revint à Carmen, lorsque sa mère rentrait de son bureau de bourgmestre, elle l'enlaçait de la même façon, si fort, Carmen enfouissait son visage dans les long cheveux bruns de sa mère, et expirer de bonheur... elle retrouvait sa mère qui lui avait tant manqué dans la journée... Cet instant était son préféré... les retrouvailles d'une mère et sa fille...


Carmen émue à la fois par l'affection que lui portait sa cousine et ce souvenir qui ne la quitterait jamais... elle sanglota... ses bras se posèrent sur le dos de sa cousine, alors que cette dernière l'embrassait sur les joues...

Tu ressembles terriblement à ta maman... Cela fait si longtemps que je ne t'ai pas vu, la dernière fois devait être durant le mariage de ta maman avec Léo...

Carmen se dégagea doucement de l'étreinte de sa cousine afin d'essuyer ses larmes...
Pardon, souffla t-elle en essuyant ses yeux d'un revers de manche.

Soudain un mot l'interpella.. Ce n'était pas la première fois qu'elle se faisait la remarque, quand les gens parlait de ses parents, ils disaient toujours "Ta mère" et "Léo" pour désigner son père... pourquoi ne disait ils pas tout simplement : "ton père et ta mère" ?
Il était pourtant évident dans ses souvenirs que Léo était un père pour elle, il s'occupait d'elle tandis que sa mère passait beaucoup trop de temps a s'occuper des villageois de Bayeux, bien plus que de son enfant aux yeux de Carmen Esmée.
Pourquoi donc tout le monde faisait une différence entre ses deux parents... même Eléa... N'aimaient ils pas son père, à cause de ses conditions ?


Eléa a l'air de s'être très bien occupée de toi. Viens rentrons, la fin de l'été est proche, l'automne est plus frais. Ne t'en fais pas pour ta monture, elle sera bien traité.


Carmen ne prononça qu'un seul mot, acquiesçant d'un hochement de tête,
D'accord...

Les deux cousines rejoignirent le château, Carmen se permit de poser une question qui se transforma en un interrogatoire,
Je ressemble tant que ça à ma maman ? Avec le temps, son souvenir se trouble... Vais-je l'oublier ? Et elle, elle m'a oublié ?
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