Terwagne
En début d'après-midi :
Un long soupir, et une porte qui claque sur une demoiselle étouffant au point de se rendre en place publique sans même penser à se couvrir un peu plus.
C'est ainsi que tout débuta...
Assez! Elle en avait assez, la Dame de Thauvenay!
Cela faisait des jours et des jours qu'elle se retenait de leur demander à tous si ils se souvenaient encore de ce qu'était la caresse du vent sur la peau, la morsure du froid sur les joues, la beauté des étoiles! De leur demander si simplement ils se rappelaient de ce que voulait dire vivre, et non travailler!
Avaient-ils encore conscience que l'existence ne se résume pas aux affaires, aux charges, aux fonctions, aux titres et au travail? Que l'on peut aimer la politique, son Duché, avoir envie de s'impliquer et de se rendre utile sans pour autant ne plus être capable de faire autre chose et profiter des bonheurs simples? Que la vie ce n'est pas juste une question de victoires, de derniers mots?
Calculs, discussions, tensions, demandes d'opinions, disputes, règlements de comptes, argumentations, discussions à nouveau, demande d'explications,... Voila ce à quoi ils remplissaient tous leurs jours, et elle en était plus que lasse.
Oh bien sûr, elle aussi travaillait, et personne ne pourrait dire le contraire, ni au Conseil ducal, ni à la Cour d'Appel, ni au Comité des fêtes ducales, pas plus qu'à l'APD... Mais il n'empêchait qu'elle en tous cas était encore capable de profiter des petits bonheurs simples que la vie nous met sous le nez, d'un verre partagé en taverne, de la mélodie de la pluie contre la vitre de son bureau, ou encore de l'odeur d'un bouquet de fleurs.
Le bouquet de fleurs... C'est sans doute cette idée qui la fit se lever brusquement, refermer le tiroir de son bureau, et quitter les lieux.
Partir! Il fallait qu'elle parte! Qu'elle retrouve toutes ces sensations auxquelles aucun d'eux ne comprendraient rien, trop occupés qu'ils étaient à oublier de vivre, toutes ces sensations qui, elle en était certaine, avaient rempli des pages et des pages de son existence oubliée depuis la tentative d'empoissonnement.
Alors elle avait décidé, brusquement, d'aller faire ses bagages et de laisser un mot au Vicomte d'Ancelle pour lui expliquer qu'elle partait quelques jours en voyage. Qu'il le fallait si elle ne voulait pas finir éteinte et consumée comme une des bougies qui lui tenaient compagnie à lui certains soirs quand il continuait de travailler même après être rentré en son domaine.
Allez savoir pourquoi, mais ses premiers pas la menèrent sur la place de Lyon, où elle entendit parler d'un certain évènement qui devait se produire sous peu, et que cela lui glaça quelque peu le sang. Ce n'était pas possible!
L'esprit préoccupé par cette histoire, elle en oublia ses bagages, et erra quelques heures dans la ville, sans but précis, se demandant à qui s'entretenir de ce qu'elle avait sur le coeur, mais aussi qui pourrait comprendre ce manque d'air qui était le sien.
Le bouquet de fleurs lui revint en mémoire, ainsi que celui qui lui avait offert un jour, dans son bureau de bailli... Le Duc de Chasteau Queyras. Elle alla à sa rencontre, le chercha, le trouva, et lui vida son coeur de femme, et non de conseillère ducale ou de politicienne, comme elle ne l'avait plus fait avec personne depuis bien longtemps.
Oh bien entendu, certains diront qu'elle aurait tout aussi bien pu le faire avec Sans-Repos, ou encore avec d'autres personnes plus proches d'elle, mais elle ne savait que trop bien qu'une fois encore la discussion se terminerait sur la politique, ou les affaires. Alors elle s'abstint, et alla vers celui dont elle était certaine qu'il connaissait encore la sensation que fait le vent en caressant votre peau.
Elle ne fut pas déçue, et même se sentit comprise, indépendamment de leur divergence de position sur bien des points paraissait-il. Ils échangèrent, longuement, et puis enfin elle osa lui toucher un mot de l'histoire entendue en place publique... Sa réaction ne fut pas celle qu'elle avait espéré, puisqu'il émit un éclat de rire, dont elle s'offusqua quelque peu, mais ils finirent tous deux par comprendre la position de leur vis-à-vis, ne cherchant aucun à rallier l'autre à son opinion. C'était ce genre de chose, qu'elle appréciait en lui.
Quelques heures plus tard :
Une missive... C'était la seule possibilité qu'elle avait, la seule chose qu'elle pouvait faire.
Des conséquences, cette missive en aurait, mais pour l'heure c'était le moindre de ses soucis. Il était hors de question qu'elle ne fasse rien pour tenter de changer les choses. La "Tempête" en elle battait son plein, et son coeur l'urgence et le refus de l'impuissance.
Une fois la lettre partie vers son destinataire, elle en rédigea trois autres : une à l'attention de Anne, une pour Walan, et une pour sa soeur Milyena. Aucun d'eux ne devaient s'attendre à ce départ, mais elle avait choisi de vivre...
Vivre ses envies!
C'est dans cet état d'esprit qu'elle prit la route, seule, sans bagages, dans le froid et la nuit qui commençait à étendre son voile étincelant au dessus du Lyonnais-Dauphiné.
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[img]En cours de modification[/img]
Membre de l'APD : la compétence au service des Lyonnais et Dauphinois
Un long soupir, et une porte qui claque sur une demoiselle étouffant au point de se rendre en place publique sans même penser à se couvrir un peu plus.
C'est ainsi que tout débuta...
Assez! Elle en avait assez, la Dame de Thauvenay!
Cela faisait des jours et des jours qu'elle se retenait de leur demander à tous si ils se souvenaient encore de ce qu'était la caresse du vent sur la peau, la morsure du froid sur les joues, la beauté des étoiles! De leur demander si simplement ils se rappelaient de ce que voulait dire vivre, et non travailler!
Avaient-ils encore conscience que l'existence ne se résume pas aux affaires, aux charges, aux fonctions, aux titres et au travail? Que l'on peut aimer la politique, son Duché, avoir envie de s'impliquer et de se rendre utile sans pour autant ne plus être capable de faire autre chose et profiter des bonheurs simples? Que la vie ce n'est pas juste une question de victoires, de derniers mots?
Calculs, discussions, tensions, demandes d'opinions, disputes, règlements de comptes, argumentations, discussions à nouveau, demande d'explications,... Voila ce à quoi ils remplissaient tous leurs jours, et elle en était plus que lasse.
Oh bien sûr, elle aussi travaillait, et personne ne pourrait dire le contraire, ni au Conseil ducal, ni à la Cour d'Appel, ni au Comité des fêtes ducales, pas plus qu'à l'APD... Mais il n'empêchait qu'elle en tous cas était encore capable de profiter des petits bonheurs simples que la vie nous met sous le nez, d'un verre partagé en taverne, de la mélodie de la pluie contre la vitre de son bureau, ou encore de l'odeur d'un bouquet de fleurs.
Le bouquet de fleurs... C'est sans doute cette idée qui la fit se lever brusquement, refermer le tiroir de son bureau, et quitter les lieux.
Partir! Il fallait qu'elle parte! Qu'elle retrouve toutes ces sensations auxquelles aucun d'eux ne comprendraient rien, trop occupés qu'ils étaient à oublier de vivre, toutes ces sensations qui, elle en était certaine, avaient rempli des pages et des pages de son existence oubliée depuis la tentative d'empoissonnement.
Alors elle avait décidé, brusquement, d'aller faire ses bagages et de laisser un mot au Vicomte d'Ancelle pour lui expliquer qu'elle partait quelques jours en voyage. Qu'il le fallait si elle ne voulait pas finir éteinte et consumée comme une des bougies qui lui tenaient compagnie à lui certains soirs quand il continuait de travailler même après être rentré en son domaine.
Allez savoir pourquoi, mais ses premiers pas la menèrent sur la place de Lyon, où elle entendit parler d'un certain évènement qui devait se produire sous peu, et que cela lui glaça quelque peu le sang. Ce n'était pas possible!
L'esprit préoccupé par cette histoire, elle en oublia ses bagages, et erra quelques heures dans la ville, sans but précis, se demandant à qui s'entretenir de ce qu'elle avait sur le coeur, mais aussi qui pourrait comprendre ce manque d'air qui était le sien.
Le bouquet de fleurs lui revint en mémoire, ainsi que celui qui lui avait offert un jour, dans son bureau de bailli... Le Duc de Chasteau Queyras. Elle alla à sa rencontre, le chercha, le trouva, et lui vida son coeur de femme, et non de conseillère ducale ou de politicienne, comme elle ne l'avait plus fait avec personne depuis bien longtemps.
Oh bien entendu, certains diront qu'elle aurait tout aussi bien pu le faire avec Sans-Repos, ou encore avec d'autres personnes plus proches d'elle, mais elle ne savait que trop bien qu'une fois encore la discussion se terminerait sur la politique, ou les affaires. Alors elle s'abstint, et alla vers celui dont elle était certaine qu'il connaissait encore la sensation que fait le vent en caressant votre peau.
Elle ne fut pas déçue, et même se sentit comprise, indépendamment de leur divergence de position sur bien des points paraissait-il. Ils échangèrent, longuement, et puis enfin elle osa lui toucher un mot de l'histoire entendue en place publique... Sa réaction ne fut pas celle qu'elle avait espéré, puisqu'il émit un éclat de rire, dont elle s'offusqua quelque peu, mais ils finirent tous deux par comprendre la position de leur vis-à-vis, ne cherchant aucun à rallier l'autre à son opinion. C'était ce genre de chose, qu'elle appréciait en lui.
Quelques heures plus tard :
Une missive... C'était la seule possibilité qu'elle avait, la seule chose qu'elle pouvait faire.
Des conséquences, cette missive en aurait, mais pour l'heure c'était le moindre de ses soucis. Il était hors de question qu'elle ne fasse rien pour tenter de changer les choses. La "Tempête" en elle battait son plein, et son coeur l'urgence et le refus de l'impuissance.
Une fois la lettre partie vers son destinataire, elle en rédigea trois autres : une à l'attention de Anne, une pour Walan, et une pour sa soeur Milyena. Aucun d'eux ne devaient s'attendre à ce départ, mais elle avait choisi de vivre...
Vivre ses envies!
C'est dans cet état d'esprit qu'elle prit la route, seule, sans bagages, dans le froid et la nuit qui commençait à étendre son voile étincelant au dessus du Lyonnais-Dauphiné.
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Membre de l'APD : la compétence au service des Lyonnais et Dauphinois