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[Rp] Croisade : "Ô rage, Ô désespoir, Ô Curie ennemie!"

Aleanore
[Sur les ailes d’un Ange]

Où est-elle ? Sa duchesse aux boucles si blondes que les rayons du soleil font pâle figure face à l’or de la chevelure. Que fait-elle ? Cette adorable poupée aux mines extasiées qui donneraient des vertiges aux plus hauts des sommets. La retrouvera-t-elle ? Celle qu’elle voulait pour protectrice, admirable rédemptrice d’une vierge aux nombreux caprices. A la recherche de son autre, son opposée non imposée, petite reyne, la sienne, est-ce elle, princesse en détresse au loin. N’est-elle pas magnifique l’angélique ? Voiles blancs en guise d’ailes, et soudain, c’est le drame, les ailes se referment et l’ange au visage d’ordinaire peint d’un rire, se fait cire. Et c’est la chute, les ailes de l’ange ont fondu, ne reste qu’une femme que la vie met à nue.

Traversant la foule à grands coups de coude, faisant fi de la neige boueuse qui tâche leurs atours luxueux, l’Etincelle se jette sans souci des convenances aux pieds de celle qui est tout, qui est la vie, sa vie et celle qui en elle grandit aussi. Les mains d’ordinaire si dures avec le commun des mortels se font douces pour relever le visage de porcelaine qu’on croirait prêt à se fendre tellement il est tiré. La jeune fille, d’ordinaire tyran sadique, se fait mère mélancolique prête à défendre à cœur et à corps cette vie trop faible pour se survivre. Les larmes s’échappent, rescapées d’un cœur qui craint d’aimer, et coulent lentement, perles pures qui roulent sur un velours d’une autre matière, la peau. Est-ce cela être vivante ? Souffrir ? S’inquiéter ? Comme à chaque fois, la force des découvertes la transportent.


-« Tu es une adulte maintenant, avec tout ce que cela comporte ma fille. »


Pensée qui s’insinue, larmes refoulées, sa mère a raison comme toujours. Adulte. Un regard au corps frêle étendu devant elle, plus petite qu’elle, mais elle n’y arrivera pas seule. Les noisettes fixent sa servante, bourguignonne dans l’âme et dans sa chair, forte charpente la Clarisse au visage de fillette, qui sans mot dire, aide sa petite maitresse à porter la sienne de maitresse. Tandis qu’elle se tourne vers l’ensemble des croisés, regard absent, qu’attendent-ils ? Rédemption. Les mots glissent dans le suintement loin de la brise hivernale.


-« Dignité, tiens-nous. »


De nouveau, elle se tourne vers les deux blondes, et pour la première fois de sa vie, l’Etincelle aide, portant de son mieux, le corps lourd d’un ange qui s’est échoué sur la terre. Les pas les conduisent jusqu’au campement, la voix aux accents limousins murmure en refrain.


-« Il faut vivre Vostre Grasce. Pour la vie elle-même. »


Cela s’adresse-t-il vraiment à la blonde duchesse, la brune n’en a aucune idée, mais répète, fredonne, sans se lasser, pour convaincre, se convaincre.

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Sous les jupons de l'Etincelle, une merveille.
Fitzounette
[Au creux de ton bras.]

Au sein des limbes éthérés… Il fait froid. Un froid glacial, pénétrant. Un froid morbide. Tout serait tellement plus facile, si seulement, elle se laissait aller… A qui manquerait-elle exactement ? La Famillia ? Il y a tant de petites buses en devenir. La relève ne tardera pas… Il fait froid, mais ainsi engourdie, elle est apaisée. Les brumes de son inconscient envoient de drôles images, parfois floutées, d’autres fois si limpides.

Une blondasse Alençonnaise hystérique. Son chat Crocrotte. Sa mère, complètement attaquée du bulbe. Sa Tante, si douce, et bienveillante. Son premier amour, Reese, le mal embouché, son époux, Erik le grand, son dernier amour, qu’elle n’osera jamais nommer. Son père, le Ficus. Son grand père, le Sanguinaire.
Des visages, des figures… Tant de gens, qui comptent, ont compté. Enfin, une bouille, la seule peut être, un fils, un enfant, aimant. Aimbaud.


Mère !

Mmmmhhhh…..

Une gifle, cinglante.

Mère, reprenez-vous, vous me faites honte !

Grmmmbl… Petit ingrat…

L’enfançon a dix ans, il se pose près de sa mère, et caresse sa pommette livide.

Mère, j’ai inexisté si longtemps, et pourtant j’étais là, et je serais toujours là. Une autre viendra, bientôt. Et nous l’aimerons tout deux.

La voix résonne déjà, au loin, alors que le corps se réchauffe. Une main d’une douceur sans pareille lui caresse le front. Sensation terrible, comme une renaissance, comme si on l’extirpait une nouvelle fois des entrailles grouillantes de sa génitrice. Elle papillonne des paupières, reprenant doucement conscience. C’est douloureux. Elle murmure.

Qui êtes vous, mon ange ?
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En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
Aleanore
[On est bien peu de choses

Mais c’est une manie qu’elle a d’oublier qui elle est ! Elle se vexe pour moins que ça d’ordinaire, l’Etincelle, mais venant d’elle, cela ne la choque pas autant qu’elle l’aurait pensée, un sourire tendre erre doucement sur les lèvres fines de la poupée tandis qu’au fond de la tente angevine, Clarisse aide les servantes de la duchesse à préparer des compresses humides.


-« Aléanore, Vostre Grasce, vous vous souvenez ? Vostre dame de compagnie.. »


Lentement, elle enlève ses gants avant d’attraper un des linges qui vient bassiner les tempes de la jeune duchesse. Lentement, elle redresse le buste de la blonde et délace la robe comme le ferait une simple camériste, si une camériste peut être capable de tant de douceur car dans les mains de la jeune vierge, ce n’est pas juste un corps, ce n’est pas juste une femme. Celle-ci lui a fait confiance, celle-ci a su la faire sourire, l’attendrir, la faire rêver, la faire rire. Pour cette duchesse, la vierge serait capable de tuer, pas qu’elle ait vraiment besoin de se forcer pour la chose, disons le de suite, mais bon, l’essentiel est là, l’essentiel est dit.


-« Vous m'avez appelée mon Ange.. On aurait dit que vous parliez à quelqu'un d'autre ..»


Un instant, le cœur se serre. Est-ce un autre ? Et pire, si c’était UNE autre, la jalousie la dévore depuis toujours ce n’est pas une nouveauté, elle le sait, elle se restreint, fait des efforts. Mais c’est plus fort, toujours trop fort, comme chacune des émotions qu’elle rejette tant et si bien. Respiration prise discrètement tandis qu’elle récupère le verre tendu par Clarisse et qu’elle le tend au niveau de sa bouche pour la forcer à avaler un peu d’alcool pour la remettre d’aplomb.


-« Nous allons bientôt arriver en Bourgogne, ma Terre des Géants. Et de là.. Nous partirons vers l’Anjou, chez vous. Il faut vous ressaisir Vostre Grasce .. Ce n’est qu’une faiblesse passagère.. Je pense. »


Le verre est de nouveau tendu, ce vin, le sang de la Bourgogne, dernières rescapées.

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Sous les jupons de l'Etincelle, une merveille.
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