Au peuple de Champagne,
Tout d’abord, je tenais à m’excuser pour le terrible évènement frappant une fois de plus la Champagne. Deux fois que cela arrive sous un de mes mandats, et j’en suis fortement secouée.
A croire que même la revue du système de défense n’était point aussi opérationnel que nous le pensions, et discussions ont lieu à ce sujet.
Système pourtant mis en place après la première chute du château et gardé par l’admirable duchesse de Brie qui aujourd’hui se positionne en juge et bourreau alors qu’elle avait tout pouvoir pour changer ce système et avait pourtant elle aussi, accordé sa confiance à la baronne de Tracy à ce poste. Surtout qu’on ne peut point dire qu’elle était présente en son conseil, reproche bien souvent formulé, vu que l’on devait tout faire à sa place. Si vous vous en souvenez, elle avait même quitté le royaume pour retourner en son Irlande natale sans même nous en avertir…
Aujourd’hui elle dit que ce système n’était point valable, mais pourquoi l’avoir gardé en état pendant ses deux mandats alors ? Il est aisé de se venger de cette façon, mais nous aussi nous pourrions demander enquête sur son mandat, ce qui d’ailleurs était prévu au vu de sa gestion, mais n’ayant point en notre cœur la même volonté de nuire qu’elle, nous nous en sommes abstenu… un tord peut-être ?
Plus un régnant est absent, moins il lui arrive des catastrophes. Au prochain duc élu : méditez là-dessus, ne soyez pas si présent, faites comme Brie et bien d’autre et vous serez à l’abri de tout cela.
Je demande donc le pardon du peuple champenois et répondrais à l’enquête ouverte par la grande prévôté, n’ayant aucunement l’intention de fuir, ce qui m’en vient à la raison directe de ce communiqué…
Rumeurs courent comme quoi j’aurais quitté la Champagne afin de me soustraire à mes obligations et à moins que l’Artois ait repris Compiègne, je suis toujours bel et bien en Champagne et je compte y rester.
Si d’apparence je ne suis pas présente, c’est parce que nous avons du organiser dans l’urgence un plan de riposte. Si aujourd’hui je n’agis plus c’est parce que, j’attends sagement les ordres du nouveau régent afin de ne point risquer d’être considérée comme félonne comme il l’a déclaré, alors que j’agis toujours en gardant en tête les intérêts de mon Roy et de mon duché.
D’ailleurs j’en appelle, et ce même si je n’ai plus aucune légitimité en tant que duchesse de champagne et que mes paroles ne pèseront pas lourd, à un retour au calme.
Je remercie tous les champenois m’appuyant, mais l’heure est à l’entraide, et contrairement à ce qui est dit, l’ancien conseil ne met nullement des bâtons dans les roues au régent et à son conseil.
Son hommage a été accepté par le Roy, il est donc son représentant légitime en ce duché, que cela vous plaise ou non, c’est ainsi, nous ne pouvons rien y faire.
Bien entendu je ne peux vous dicter votre conduite, mais cela en va de l’intérêt de la Champagne. C’est la raison pour laquelle je me permets de vous le demander.
Autre rumeur, une empoignade avec son altesse Armoria, rumeur disant que nous en sommes venues aux mains…. Je confirme qu’elle se porte comme un charme. Tout cela n’est que baliverne, j’ai autre chose à faire que d’agir de la sorte.
J’aimerai que toutes ces rumeurs se dissipent, elles ne servent strictement à rien, hormis nous affaiblir encore plus, du moins si c’est encore possible, j’en conviens.
Fait à COMPIEGNE, bonne ville champenoise, le quinzième jour de décembre de l’an de mil quatre cent cinquante sept
Maltea Wagner
Duchesse de Brienne
Vicomtesse de Jaulges
Dame de Menneville
