Milo
Depuis quelques jours, flocons et brouillard flirtent indécemment ensemble, accompagnant le géant blond dans sa chevauchée solitaire. Au sud quitté, Lyon. Au nord approché, la réunion sise en Dombes l'oblige parfois à s'arrêter pour trouver un abri, que ce soit dans les villages traversées, ou sous des arbres aux branches qui ne le protègent guère plus que son mantel mouillé. Gouttelettes implacables qui n'ont de cesse de s'infiltrer dans chaque interstice laissé ouvert, glaçant sa peau et la perçant d'aiguillons douloureux.
Pour certains, ce serait folie que de voyager en pareil temps. Mais il se refuse à attendre l'accalmie, alors qu'il est si proche du but. Les villageois rencontrés précédemment le lui ont dit, Mâcon n'est plus très loin, à quelques lieux à peine. Porté par la mèche rousse et le petit caillou noir brillant cachés au fond de sa besace, il a continué sa route.
Enfin, les remparts de la ville apparaissent, alors qu'un soleil qu'il devine déclinant à travers le camaïeu des nuages ne va pas tarder à laisser place à la nuit. Le tout paré d'or pour un temps, lorsque les mèches blondes dansantes devant ses yeux l'obligent un instant à les remettre à leur place. Mais, rebelles, elles refusent de se laisser conter, et, invariablement, reviennent le narguer.
Il franchit d'un pas leste les remparts, inclinant la tête en passant devant les gardes, surpris que l'habituelle cohorte de vélins en tout genre ne lui tombe dessus comme la misère sur le monde. Mais il est vrai que depuis son entrée en Bourgogne, elles l'ont, pour son plus grand plaisir, laissé tranquille.
Il plisse les yeux à travers le rideau neigeux, à la recherche d'une quelconque taverne. Persuadé de trouver les renseignements qu'il cherche ici, murmures jalousement protégés entre les murs épais. Il descend de Grani avec difficulté, membres engourdis par le froid. Grognant mentalement conte sa propre folie, il se dirige vaille que vaille vers les écuries, refusant de laisser l'animal dehors, par ce temps. Le laissant sous le coche, attaché. Provisoirement, le temps de glaner les informations idoines. A « L'auberge de Macon la grande ».
Revenu devant la porte de la taverne, il tente d'apercevoir du mouvement à travers les fenêtres embuées. Peut-être pour deviner, parmi les ombres, une chevelure brillant de milles feux. Mais rien ne filtre à travers les carreaux, aussi pousse-t-il la porte, la laissant se fermer doucement. Adossé contre, il tape ses bottes neigeuses après le chambranle. Faisant fi d'une quelconque protestation, le bois gondolé indiquant qu'il ne doit pas être le premier à faire ce geste.
Les Azurs peinent à percer le voile qui s'est invité devant elles, passant d'un seul coup de la lumière à la pénombre. Lentement, il enlève les fins cristaux de glace qui se sont formés sur ses sourcils, avant de jeter un oeil circulaire. Son corps réclamant à grands renforts d'articulations douloureuses un peu de chaleur. Il s'assied dans un coin, mal éclairé, son mantel humide posé à côté de lui, son regard accrochant sans qu'il ne s'en rende compte une chevelure flamboyante. Espérant inconsciemment que ce soit celle qu'il recherche. Accrochant pour quelques secondes les les éclats argentés.
« On se retrouvera à Mâcon »
La phrase continue de résonner dans son esprit, Azurs qui s'emplissent peu à peu de incertitudes. Là bas, ils étaient en terrain neutre. Ici, tout est différent. Ils sont chez elle. Dans son univers. Lui n'est qu'un intrus. Et il espère, tout au fond de lui, que son esprit lui a joué des tours, engourdi par la fatigue et le froid. Redoutant autant qu'espérant ce moment.
Azurs baissées, incapable de soutenir son regard, il pose ses mains à plat sur la table, les fixant obstinément. Tremblant au plus profond de lui-même, en attente de la sentence.
Pour certains, ce serait folie que de voyager en pareil temps. Mais il se refuse à attendre l'accalmie, alors qu'il est si proche du but. Les villageois rencontrés précédemment le lui ont dit, Mâcon n'est plus très loin, à quelques lieux à peine. Porté par la mèche rousse et le petit caillou noir brillant cachés au fond de sa besace, il a continué sa route.
Enfin, les remparts de la ville apparaissent, alors qu'un soleil qu'il devine déclinant à travers le camaïeu des nuages ne va pas tarder à laisser place à la nuit. Le tout paré d'or pour un temps, lorsque les mèches blondes dansantes devant ses yeux l'obligent un instant à les remettre à leur place. Mais, rebelles, elles refusent de se laisser conter, et, invariablement, reviennent le narguer.
Il franchit d'un pas leste les remparts, inclinant la tête en passant devant les gardes, surpris que l'habituelle cohorte de vélins en tout genre ne lui tombe dessus comme la misère sur le monde. Mais il est vrai que depuis son entrée en Bourgogne, elles l'ont, pour son plus grand plaisir, laissé tranquille.
Il plisse les yeux à travers le rideau neigeux, à la recherche d'une quelconque taverne. Persuadé de trouver les renseignements qu'il cherche ici, murmures jalousement protégés entre les murs épais. Il descend de Grani avec difficulté, membres engourdis par le froid. Grognant mentalement conte sa propre folie, il se dirige vaille que vaille vers les écuries, refusant de laisser l'animal dehors, par ce temps. Le laissant sous le coche, attaché. Provisoirement, le temps de glaner les informations idoines. A « L'auberge de Macon la grande ».
Revenu devant la porte de la taverne, il tente d'apercevoir du mouvement à travers les fenêtres embuées. Peut-être pour deviner, parmi les ombres, une chevelure brillant de milles feux. Mais rien ne filtre à travers les carreaux, aussi pousse-t-il la porte, la laissant se fermer doucement. Adossé contre, il tape ses bottes neigeuses après le chambranle. Faisant fi d'une quelconque protestation, le bois gondolé indiquant qu'il ne doit pas être le premier à faire ce geste.
Les Azurs peinent à percer le voile qui s'est invité devant elles, passant d'un seul coup de la lumière à la pénombre. Lentement, il enlève les fins cristaux de glace qui se sont formés sur ses sourcils, avant de jeter un oeil circulaire. Son corps réclamant à grands renforts d'articulations douloureuses un peu de chaleur. Il s'assied dans un coin, mal éclairé, son mantel humide posé à côté de lui, son regard accrochant sans qu'il ne s'en rende compte une chevelure flamboyante. Espérant inconsciemment que ce soit celle qu'il recherche. Accrochant pour quelques secondes les les éclats argentés.
« On se retrouvera à Mâcon »
La phrase continue de résonner dans son esprit, Azurs qui s'emplissent peu à peu de incertitudes. Là bas, ils étaient en terrain neutre. Ici, tout est différent. Ils sont chez elle. Dans son univers. Lui n'est qu'un intrus. Et il espère, tout au fond de lui, que son esprit lui a joué des tours, engourdi par la fatigue et le froid. Redoutant autant qu'espérant ce moment.
Azurs baissées, incapable de soutenir son regard, il pose ses mains à plat sur la table, les fixant obstinément. Tremblant au plus profond de lui-même, en attente de la sentence.