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[RP] On se retrouvera à Mâcon

Milo
Il se laisser aller, pesant un peu plus lourdement sur elle. Savourant sa présence, la chaleur et la douceur dans lesquels elle l'enserre. Inspirant son odeur, différente, une fois que les affres du plaisir commencent à s'envoler. Il soupire de satisfaction, quand elle enroule sa jambe autour de la sienne, explore son corps alangui. Il laisse sa bouche mordiller la peau fine du cou, révélant ses saveurs, différentes. Musquées et sucrées.

Apaisé, comme il ne l'a pas été depuis des années. Trop occupé à essayer de trouver le repos éternel, celui qui lui aurait permis de les retrouver. Abusé, désabusé, par les hommes, par la vie, une vie trop remplie de haine, de tristesse, de peur, de regrets, de douleur, de souffrance, de sang. Ce dernier emplissant sa vie, à point tel qu'il se demande parfois comment son corps fait pour garder le sien.

Un frisson le parcourt, lorsque les mots vibrent. Tout entiers, jusqu'à ses oreilles. Il ne répond pas, pas tout de suite. Il laisse les sonorités de son prénom rouler dans l'air, savourant les intonations différentes pour chaque lettre. Plus encore pour le mot qui suit. Azurs qui se ferment un instant, se serrant davantage contre le corps tiède et doux.

Lentement, il relève le visage, ouvrant les yeux. Toujours soudés, toujours liés. En appui sur son coude gauche, il observe la jeune femme pendant de longues minutes. Océan apaisé et reconnaissant contre l'argent protecteur. Sa dextre, elle, papillonne sur son visage. Trace la courbe d'un sourcil, ré-hausse une pommette, pour finir par suivre le contour de ses douces lèvres.


- Breiz...

Sa voix se brise sur la dernière lettre de son prénom, tandis que ses lèvres viennent partager leur souffle. Langue en quête de douceur, de ce baume qu'elle sait si bien lui prodiguer. Explorant, délicatement. Apprenant et cherchant sa jumelle. Sachant que bientôt, le temps reprendra ses droits. Qu'elle devra retourner à ses tâches quotidiennes. Qu'elle devra faire semblant. Même s'il aimerait juste les garder, jusqu'au lendemain, son fils et elle, rien que pour lui.

Je suis à toi, oui. Et j'en suis heureux. Ma déesse flamboyante...
Breiz24
Elle lui sourit, languide, alors que l'océan plonge dans l'argent, à nouveau. Sourire élargi, quand il prononce son nom, avant de venir se perdre sur ses lèvres.
Elle répond, doucement, au baiser, détendue, amusée. Les mains plongées dans l'or, savourant, encore un moment, l'union des corps, bassins soudés.
Elle profite, avec délectation, du corps offert, du corps qui pèse du elle. Mains baladeuses, chatouilleuses, effleureuses, joueuses. Profiteuses.
Elle lui sourit, des argents, gourmande. Goutant la danse lente et mille fois répétée, le ballet lancinant de leurs bouches qui se découvrent.

Jusqu'à un cri. "Maman", clair et distinct. Suivi de sanglots. D'un geste, elle fait rouler le blond sur le côté, rompant l'union, et se lève. En trois enjambées grimacées, elle est près du petit berceau, l'enfant dans les bras. Sourire d'excuse plaqué au visage, avant de revenir s'assoir sur le lit, jambe douloureuse. Et un murmure :
Il n'a jamais... il n'a pas l'habitude de dormir là... Il a eu peur en se réveillant...

A nouveau, un sourire d'excuses, l'enfant cajolé dans ses bras, pressé contre son sein. Ne m'en veux pas. Ne m'en veux pas mon amour, il est la première de mes obligations, le premier, toujours, partout. Tu le sais...
Oui, il doit le savoir... Puisqu'il est venu, puisqu'il dit "vous" et pas "toi", puisqu'il les considère comme un tout, une entité.

Alors elle reste là, nue au pied du lit, une jambe tendue devant elle et l'autre repliée sous elle, le bébé blottit au creux de ses bras. Chantonnant la paillarde qui sert de berceuse à l'enfant, depuis sa naissance. Cascade de cheveux rouge-orangés dissimulant partiellement son visage, pas réellement, gênée, non. Mais intimidée. Parce que le blond ne connait pas l'enfant. Il ne sait pas ce qu'implique de se lever plusieurs fois par nuit pour le rassurer. Parce qu'elle le sait, c'est ce qui va se produire.

Souriant à l'enfant, n'existant que pour lui. Ou presque. Évitant soigneusement le regard du blond, qui doit tenter de se faire sa place avec eux.

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Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
L'union est rompue, brusquement. Sur une seule parole. L'appel de l'enfant, réveillant la louve en elle. Toujours à l'affût, malgré que son attention soit déportée sur autre chose. Comme si un fil invisible les liait. Il se redresse, observant la jeune femme en silence. Il ne peut pas dire qu'il comprend ce lien, non. Il ne sait pas ce que c'est. D'avoir une vie fragile à protéger. A rassurer. Il ne sait pas, car les hommes ne lui ont pas laissé le temps de savoir. Il aura beau tenter de se mettre à sa place, de mettre toutes ses forces, de s'investir le plus possible, il ne comprendra probablement jamais.

Il observe sans vraiment les voir, la mère et l'enfant. La chevelure brune a remplacé la chevelure rousse. Les Emeraudes ont remplacé l'Argent. L'enfant est devenu flou, aux contours incertains. Et l'histoire, de se répéter, encore une fois...

*Ils étaient cinq. Comme les doigts de la main. Coeurs battant pour la même cause. Vengeance. Vengeance. Vengeance. Vengeance. Vengeance. Tu te souviens encore de leurs regards lubriques, leur souffle brûlant, leur haleine putride. Son regard, à elle. Terrifié. Mortifié. Te suppliant, emplis de peur, de ne pas les laisser.

Toi, tu t'es débattu. Me laissant petit à petit prendre la place. Ta peur. Ma joie. Ta colère. Mon envie. Ta haine. Mon essence. Incapable de regarder, de les regarder piller, à tour de rôle, avec lenteur, ce pour quoi tu as décidé de vivre. Pourtant, ils t'y ont obligé. Tu t'es débattu. Mais à quoi bon, quand chaque coup de ta part était une menace sur sa gorge, quand chaque geste esquissé était un coup de boutoir ?

Alors tu as attendu. La haine enflant, grondant. Azurs déchaînées. Lâchant la bonde à ma renaissance. Moi. Ta folie. La lame s'est abattue sur le ventre rebondi, en écho à tes hurlements. Une fois. Deux fois. Trois foix. Quatre fois. Cinq fois. Jusqu'à ce que l'odeur du sang ne vienne emplir tes narines. Jusqu'à ce que le goût métallique ne monte en bouche. Jusqu'à ce cri. Plus puissant que les autres. Haine, colère, tristesse, peur.

Tu t'es débattu. Force décuplée, que je te prêtais. Mis la main sur la dague meurtrière. Tu en as tué. Un. Lentement. En commençant par le visage. Te délectant de la lame crissant, ripant, accrochant, aguichant l'os de la manière la plus impudique qu'il soit. Le ventre ensuite. Azurs recouvertes d'un voile étrange, les rendant brillantes. Moi. Souriant aux entrailles répandues sur le sol. Frappant, encore et encore. Sachant que les autres étaient déjà partis. Sang dégoulinant, giclant, sur une nature toujours plus avide de sacrifices. Peu importait. Seule la mort comptait. Jusqu'à ce qu'un murmure, un souffle, rauque, ne te rende à la vie.

Elle. Ton Emeraude. S'éteignant, peu à peu. Te réconfortant, tandis que tu la serrais dans tes bras, pleurant comme un enfant. Orphelin. Un sourire, parmi les larmes. Je suis là. Je pars, mais tu dois vivre. Ne m'en veux pas. Je l'emmène avec moi. Pardonne moi... Pardonne moi...

Et nos hurlements, de s'accorder ensembles, s'élevant vers les plus hautes sphères. Le tiens, désespéré, torturé. Le mien, soulagé, apaisé. Azurs tournées vers les doigts d'une main. Ils étaient cinq.*


Il sursaute, lorsque la voix de la jeune femme le ramène à la réalité. Son corps, tendu à l'extrême, se laisse peu à peu aller dans le lit. Doigts relâchant le tissu, tension disparaissant de son dos, de ses muscles tétanisés. De sa mâchoire, serrée. Azurs hagardes, qui clignent plusieurs fois, avant qu'il ne réussisse à reprendre son souffle, esquissant un sourire maladroit sur ses lèvres. Qui se veut malgré tout rassurant.


- Je comprends...

Oui. Ca, je peux comprendre. C'est à ma portée. N'aie crainte.

Prudemment, il comble la distance le séparant de la mère et du fils, oubliant sa nudité. Tout proche, il se met en tailleur. Mollets touchant celui de la jeune femme. La main blessée se tend tremblante, vers le petit bonhomme. Pour venir caresser, lentement, la chevelure rousse. Main qui se veut rassurante. Conscient de s'immiscer encore une fois dans la bulle réservée à la mère et au fils. Ce cocon normalement inaccessible de l'extérieur. Instants de tendresse et d'intimité propres à la louve et à sa progéniture.

Ses doigts finissent par quitter l'enfant, pour se lover contre son ventre. Il se mordille l'intérieur de la joue, écoutant la chanson avec, toutefois, un léger sourire amusé sur les lèvres. Sa voix, aux intonations hésitantes et suaves, emplissent l'air, se voulant rassurants.


- Je pourrais dormir par terre, si tu veux. Proposition qui, pour lui, n'est pas choquante outre mesure. Tant cela lui semble naturel. Il n'a pas le droit de s'imposer, lui qui l'a déjà fait un peu plus tôt, sans le vouloir. Il se mordille la lèvre, gêné. Ou alors... Si tu me veux... Enfin... Hum. Rougissant jusqu'aux oreilles. Dans ton lit. Qu'il reprenne sa place. Je me ferais tout petit, pour ne pas le perturber. Un murmure, tandis que la gêne prend entièrement possession de lui. Promis.

Azurs tournées vers le fils, redoutant par dessus tout que l'enfant ne veuille pas de lui. Certes, une complicité était née entre eux, là bas. Du moins le géant veut-il le croire. Mais ici... Ils sont dans leurs univers. Le sien. Tout est différent. Tout est à refaire, reconstruire. Et, inextricablement, la peur de l'échec remplace l'apaisement, au creux de son ventre. Lançant ses tentacules dans chaque parcelle de son corps.

Lilla räv... Aide moi...
Breiz24
Non. Elle lui sourit. Se penche, et saisit délicatement les doigts lovés contre son ventre, effleurant au passage la peau soyeuse. Y entrelaçant les siens. Non, Gauvain dormira dans son lit. Ça prendra le temps qu'il faudra mais il s'y fera. C'était une très mauvaise habitude de le faire dormir avec moi. C'était juste... Elle se tait, levant les yeux vers le baudrier et les deux épées suspendues à la tête du lit. C'était juste les peurs irraisonnées, irrationnelles, d'une veuve ivre de colère, de douleur et de haine, d'une femme trop jeune dont on a menacé de tuer l'enfant. En le torturant. Elle avait oublié que celle qui l'avait menacé était aussi une mère, sous le coup de la colère. Elle n'avait retenu que la menace planant sur l'enfant. L'enfant, qui chaque nuit, dormait au creux de son bras. Tandis que le pommeau d'une lame nue était logée dans son autre main.

Elle relève les mains enlacées, paume contre paume, embrasse le bout des doigts, un par un. Sourit. Murmure, la voix enrouée de timidité :
Il s'habituera à toi. Ne t'inquiète pas. Il est très sociable. Plus que moi...

Elle veut, du plus profond d'elle même, apaiser les craintes du géant. Elle les sent, sans les comprendre toutes. Elle a entraperçu, un instant, les ombres dans l'azur. Elle sait que les ombres seront toujours là. Que quoi qu'elle fasse, elle ne pourra pas les chasser. Elle n'essayera pas. Leurs douleurs, c'était probablement ce qui les avait attirés l'un vers l'autre. Douleur. Vide. Agressivité. Rejet de l'autre. Rancœur. Haine.
C'était parce qu'ils vivaient chacun une douleur au quotidien qu'ils avaient pu comprendre que l'autre en vivait une aussi. Différente. Étrangère. Qu'ils ne pourront jamais totalement comprendre.
C'est parce qu'ils vivent une douleur qu'ils acceptent de ne pas comprendre celle de l'autre.

Elle libère lentement l'enfant, rassuré. Essuie la frimousse humide de larmes, souriant aux yeux clairs. L'enfant reste encore, quelque instant, contre sa mère, avant d'entreprendre de descendre du lit. Il a repéré le chat, réfugié politique sur un fauteuil, puisque l'enfant a repris ses droits sur le berceau. Elle le suit un instant des yeux, avant de les relever, pour les river à l'azur. Fermement. N'aies crainte. Vous allez vous entendre. Ne t'en fais pas. L'argent l'affirme. L'enfant n'aura pas d'autre choix que d'accepter ces changements. Parce que sa mère le lui impose, de tout son amour. Et qu'à dix-neuf mois, une maman heureuse, c'est tout ce qui compte.

En douceur, elle se hisse sur son genou valide, jambe tendue devant elle, effleure la tempe du géant du bout des lèvres, une main dans son cou.
Avant de, prudemment, se pencher pour saisir son bas, au sol.

Il était temps de revenir à la vie.


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Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
La réponse l'étonne. Le surprend. Silencieux, son regard passe de l'enfant à la mère. Ainsi, elle serait prête à rompre le lien ? A rompre le rituel, uniquement pour lui ? Son palpitant s'affole, ému. Se rend-elle compte de ce qu'elle soulève, chez lui ? De ce petit recoin, au plus profond de lui, bercé par les ténèbres depuis longtemps, qui s'illumine peu à peu à son contact ? Peut-être, peut-être pas. Instinctivement, il enserre ses doigts au siens, quand les paumes sont jumelées. Un léger sourire dessiné, penchant la tête sur le côté.

- Plus que toi, hein ? Pour un peu, il éclaterait de rire, si une boule ne s'était pas formée au fond de sa gorge. Elle tente de le rassurer, rivée dans son regard. Mais il ne peut s'empêcher de douter. Situation étrange que celle où un géant blond, sûr de sa force physique, doute face à un gamin haut comme trois pommes, innocence incarnée. Un clignement d'yeux, pour chasser le malaise persistant. De toute façon, on ne peut pas être pire que moi.

Il observe le bambin tenter d'agripper la queue du chat, la chevelure rousse lui rappelant un autre souvenir. Une Opale, un peu plus vieille. Plus pâle aussi. Malade. Astre éclairant malgré tout cette cellule suintant la misère et l'agonie. Garçon chétif, qu'il n'a pas su, là encore, protéger des affres de la folie de leur tortionnaire. Lui qui s'est sacrifié, se sachant condamné, pour que l'Azur puisse vivre. Respirer. Espérer.

Son souffle sur sa tempe le ramène à la réalité, alors qu'il se penche à son tour et pose lentement sa dextre sur la main tenant le bas. La senestre elle, est venue se poser sur les entrelacs nichés au creux de ses reins, dans son dos. Pulpe qui se meut en pinceau, traçant une énième fois le symbole fascinant. Il ne comprend pas, lui-même, ce qui l'attire tant. Peut-être le mystère émanant de cette idole sans adorateurs, cachée par les vêtements, qui se révèle uniquement lorsque le tissu choit. Immobile, hypnotisé, prenant son temps, il dépeint, effleure, esquisse, croque.

Qui es-tu, d'où viens-tu ? Pourquoi ici, pourquoi sur elle ?

Et sa voix, en un murmure rauque, de laisser échapper une requête, une seule. Envie si forte qu'il ne se souvient même pas l'avoir prononcé, pourtant, l'empreinte des mots est bien là, résonnante dans l'air. Titillant l'ouïe, comme un éclair trop fort dont on sent encore les vibrations bien après son passage.


- Reste...

Juste toi, ton fils et moi. Juste nous, cette nuit. Et demain, tout redeviendra comme avant. Demain... Est un autre jour.
Breiz24
Elle ferme les yeux un instant, résistant à l'envie de lui céder. Reste. Une inspiration, profonde, lente. Avant de rouvrir les yeux. Se rend-t-il compte ? Depuis que sa jambe est brisée, elle n'a plus que son auberge pour vivre, elle ne peut plus travailler dehors à tous vents, sa jambe ne la soutient pas assez. Se rend-il compte qu'elle ne peut pas se permettre de fermer boutique si longtemps?
Elle déglutit, péniblement. Avant de replonger l'argent dans l'azur.


Non... Un sourire d'excuse, à nouveau. Désolé. Implorant. J'aimerais, j'aimerais tant mon amour. Mon fils doit manger, mes bêtes doivent manger. Je dois travailler ce soir. Murmure léger, joues en feu lors de l'aveu : Je ne peux pas me le permettre... Je suis... Désolée... Elle frissonne, légèrement, sous la douce caresse qui esquisse l'entrelacs bleuté au creux de son dos. Accole un moment son front à celui du blond, haletant légèrement, les hématites suppliantes, qu'il comprenne, qu'il ne lui en veuille pas. Ses journées sont chargées, toujours. Nouveau murmure, agrémenté d'un sourire, timide, aguichant. Dextre plongée dans l'or. Je n'ai pas de contrôle, Milo, le temps file sans que je ne puisse rien y faire dans mes journées. Déglutition, à nouveau, et : Mais mes nuits sont à toi. Je t'en fais le serment.

Sourire qui vient caresser le sien, un instant, et la dextre rejoint la sénestre sur le bas, glissant le long du torse puissant et du ventre doux, se faufilant sous celle du géant pour, lentement, rouler le bas. Mécaniquement, sans être gênée par le poids de la main aimée, consciencieusement. Habitude.

Du bout des lèvres, elle esquisse la pommette, effleure la bouche du géant, avant de se perdre dans son cou, un instant, un dernier instant, avant de devoir gainer à nouveau sa jambe de laine, enfiler de multiples couches de vêtements pour dissimuler à nouveau ce corps qu'il lui a appris à aimer, malgré tout le mal qu'elle lui a fait.

Et, lentement, elle entame la lente glissade de la laine sur sa peau, entrainant la main du blond avec les siennes, le long de sa jambe.

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Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
Lentement, la pulpe de ses doigts arrête son lent tracé, quand il sent les vibrations courir le long de son dos. Il ferme un instant les yeux, se maudissant comme un beau diable pour sa maladresse. Il est une peur, sourde, qui ne le quitte pas. Responsable de tout ça. Il se laisse aller contre elle, tremblant comme un enfant lorsque sa main accompagne les siennes, remontant lentement son bas. Doigts caressant distraitement sa cuisse, sa senestre finissant par chuter sur le tissu, pour remonter le long de son ventre, effleurant son bras, et crocheter son menton, en douceur. La forçant à le regarder. Azur s'immisçant avec prudence dans l'argent, tâtonnant. Afin de ne pas la blesser plus, ni la gêner.

- Je comprends. Son regard se fait un peu plus dur, sous le sien. Ne m'implore plus, ma belle amante. Jamais. A son tour, ses lèvres viennent papillonner sur son visage, alors qu'un léger sourire vient répondre à celui offert plus tôt. Je t'aiderais. J'ai déjà été videur, dans une taverne... A Millau. Quand il n'était qu'une ombre, un fantôme oscillant entre présent et passé. Il recule doucement le visage, sa main continuant de caresser le sien. Je participerais également, aux frais. L'index est posé sur la bouche, pour couper court à toute protestation. Comprends moi, ma douce. J'ai ma fierté. Même si elle a été bafouée il y a longtemps, même s'il ne me reste plus qu'une infime parcelle, au fond de moi, je ne veux pas la perdre. Ca, ce n'est pas négociable.

Lentement, il se lève, pour se retrouver accroupi, face à elle. Prenant ses mains dans les siennes, entrelaçant ses doigts aux siens. Les portant à sa bouche, lentement. Les cajolant, un par un. Autant pour se donner une contenance que pour réfléchir, à ce qu'il peut dire, sans la froisser. Prenant une inspiration, les Azurs, de nouveau, s'ouvrent en grand. Laissant l'accès à leur âme, tandis qu'une de ses mains vient chercher le pantalon, à terre, pour le présenter à la jeune femme.

- Je ne les mérites pas, tu sais ?
Breiz24
Elle sourit, légèrement, glissant sa jambe blessée dans le pantalon de lin beige, avant de récupérer le ruban et de nouer son bas à sa cuisse. Les yeux perdus dans l'Azur. Et de rétorquer : Je te dis que si. Amplement. La deuxième jambe est pliée, faufilée dans le pantalon, frissonnante au contact des mains du blond.

Amusée, malgré tout, elle saisit les braies du géant, après avoir resserré le cordon de son vêtement, et le tendit devant les jambes nues de son amant.
Attendant qu'il les ait enfilées pour se relever, s'agrippant à la ceinture, le dos de ses mains effleurant la peau fine de son ventre. Se hissant sur la pointe de son pied droit, heureuse, elle lui embrassa le menton, incapable d'atteindre ses lèvres. Puis elle noua, lentement, la ceinture des braies de cuir noir. Frôlant plus qu'il ne l'était nécessaire le ventre doux. Tête penchée, comme concentrée sur sa tâche, exécutée avec une lenteur exagérée. Flammèches rousses effleurant le torse musclé. Soufflant doucement, pour le chatouiller.

Derrière eux, l'enfant joue. Elle suit chacun de ses mouvements, de l'oreille. Elle connait tous les bruits, tout particulièrement le clonk sourd de l'épée cognant le sol. Une fois de plus, le chat a échappé à une mort certaine, terrible dragon vaincu par le preux chevalier.
Elle sourit, amusée, avant de relever les yeux vers le géant. Se hissant à nouveau, posant ses lèvres sur la marque rosée qu'elle a laissé à son épaule, la suivant un instant du bout de la langue, avant de se perdre dans son cou. Joueuse.

Elle lui croque une dernière fois le menton, avant de reculer d'un pas, laissant sa main droite glisser le long du torse du géant. Se penchant, légèrement, pour saisir sa chaisne de coupe simple, mais de solide et soyeux lin écru. Tirant sur tous les lacets, pour l'ouvrir, entièrement. Et la déposer, amusée, entre les mains de son amant. Provocante.

Ose, mon amour. Habille moi!

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Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
Il rougit, de sa réponse. Et il sourit, lorsque d'un sourire, elle lui présente ses braies. Effleurant ses mains, il les saisit et les enfile lentement, prenant son temps, observant l'Argent aguicheur. Lequel s'appuie sur lui, une fois le vêtement en place, pour se relever. Effleurant de sa peau douce son ventre, provocant de délicieux frissons, ondes traversant sa nuque jusqu'à la pointe de ses pieds.

Il n'est plus qu'un jouet inerte entre ses mains, réagissant lorsqu'elle le provoque. Inconsciemment, une vague de fierté le submerge. C'est grâce à lui qu'elle est ainsi. Passant de la louve inquiète à la panthère sensuelle et aguicheuse. Prédatrice implacable, qui s'amuse, joue, provoque sa proie pour mieux s'en délecter et la savourer. Etincelles amusées rallumant les braises encore chaudes nichées au creux de son ventre, en attente du prochain geste pour s'enflammer entièrement.

Un sourire, lorsqu'elle pose le vêtement sur ses bras. A son tour, il penche la tête sur le côté, observant le corps de la jeune femme. Sa main droite passe à travers le trou provoqué par l'absence de manche au bras gauche. Juste ce qu'il faut, avant que ses doigts ne viennent effleurer leurs vis à vis, les tendant vers lui, jusqu'à sa bouche, cajoleuse. Sa main gauche, elle, vient prendre le tissu et le tirer lentement vers le haut, pianotant un duo langoureux en présence seule du majeur et de l'annulaire entre soumission et affront. Jusqu'à son épaule, effleurée, son cou, caressé.

Ses lèvres son chatouillées du bout des doigts tandis qu'il se rapproche d'elle, joueur à son tour. Sa senestre dévale son dos, croquant au passage l'entrelac bleuté, pour venir chercher le pan soumis à la gravitation, le levant juste au dessus de l'épaule. Profitant de ce geste pour se rapprocher de la rouquine, le géant laisse ses dents mordiller la peau fine du cou, chatouilleux, tandis que sa dextre se lie à sa jumelle pour la lever lentement, jusqu'au second trou, en profitant pour l'enfiler. La plaçant comme il faut en relâchant le tout, Azurs au coeur de l'Argent.

Un air mutin dessiné, bouche commençant à papillonner sur son front, il laisse ses mains venir attacher petit à petit les liens. La descente, accompagnée de ses lèvres effleurant son visage, se veut indécente au possible, explorant à travers le tissu les courbes pleines, venant parfois titiller leur cime, avant de se prolonger sur le ventre, où, les mains se poseront en même temps que ses lèvres sur les siennes. Langue dardée pour venir voler un baiser langoureux, avant de se reculer brusquement.

Lueur moqueuse, provocatrice, tandis que peu à peu, les Azurs se soustraient à son regard. Mais ses mains, elles, ne quittent pas le corps aimé, et, impétueuses suivent le mouvement du blond. Qui prend son temps pour toucher terre, paumes brûlantes apposant leur marque à travers le tissu délicat.

Au sol, il récupère sa chemise, dont les lanières de cuir seront lacées à leur tour, juste avant qu'il ne se relève, mettant le vêtement entre les mains de la jeune femme. Bouche mordillée une dernière fois, Azur étincelante, souriant un instant à un nouveau coup sourd donné sur le plancher.

Saurez-vous faire mieux, belle demoiselle ?
Breiz24
Frémissante, alors que lentement, il lace la robe de dessous, provocant, aguichant ses formes. Résistant, de toutes ses forces, au désir.

Amusée, lorsqu'il dépose la chemise noire sur ses bras tendus.
Nous verrons, Monsieur.

Elle dénoue, lentement, les lacets de cuir, dépose le lien entre ses lèvres, le suçote, doucement, alors qu'elle passe la chemise par dessus les blés, le laissant se débrouiller, lâchement, avec les manches. Effleurant ses côtés, jusqu'à la taille, avant de glisser le long de son ventre. Lacet entre les doigts, effleurant la peau, sous le tissu. Remontant vers les œillets du col.
Avec une lenteur exagérée, elle enfile le cordon dans les ajours. Le dos de sa main effleurant ses clavicules, alors que de l'autre, elle s'appuie sur son ventre, pour ne pas tomber. Pour le chatouiller, aussi. Pinçant parfois légèrement la peau fragile, entre le majeur et l'annulaire. Pressée, tout contre lui. Le visage enfoui dans son cou, s’enivrant de ses arômes. Picorant les blés, titillant sa pommette, le lobe de son oreille, croquant son menton, du bout des dents. Frôlant ses lèvres, sans jamais se les approprier. Alors que, doucement, le cordon de cuir s’insinue jusqu’au col.

Elle recule d’un pas, tire un coup sec sur les deux morceaux du cordon, resserrant la chemise. Plongée dans l’Azur.
Avant de se laisser tomber, lentement, accroupie sur une seule jambe, l’autre tendue sur le coté.
Elle saisit une botte, la gauche, d’une main. L’autre parcourant le mollet, l’incitant à se laisser guider dans la botte. Elle ajuste le cuir souple, de la dextre. Argent toujours rivé, levé vers l’océan. Ne cachant rien du plaisir qu’elle prend à se jouer de lui. La sénestre, impudique, remonte le long de sa cuisse, caressant la peau sensible, sous les braies. Avant de lâchement, se laisser choir, et de recommencer l’opération, pour l’autre botte. Main provocante, aguichante, joueuse, se risquant de plus en plus haut, le long de sa jambe, alors que la botte est enfilée.
Jusqu’à effleurer son entrejambe, en se relevant avec une lenteur calculée. Résistant à la tentation de venir dévorer son cou, encore une fois. D’ôter les vêtements qu’elle vient de nouer. De céder au désir sourd qui point, à nouveau. D’une pensée, elle le refoule. Plus tard. Plus tard, ils auront le temps. Quand l’auberge aura ouvert, puis fermé. Quand Gauvain sera rendormi, quand les bêtes seront nourries, les œufs ramassés, la vache traite. Sourire enjôleur, et pensées fixées sur le quotidien. Amusée. Non, elle ne cèderait pas.

Elle sourit, alors que le bruit mat des pas sur le plancher lui indique que Gauvain court après le chat, et que l’énorme matou grimpe sur le fauteuil. Elle ne quitte pas l’azur des yeux.

Voici, monsieur.

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Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
Par Thor !

Il continue de jouer, même s'il sait, qu'il ne pourra pas être de la partie encore longtemps. Il enfile ses manches, tandis qu'elle noue les liens, de la manière la plus aguichante qui soit. Et que dire, bien sûr, de la façon dont ses bottes sont nouées. Il déglutit avec difficulté, se mordant la lèvre avec violence, respiration hachée, tandis que sa main se meut en gardienne de son entrejambe. Partagé entre l'envie, sourde et implacable de retirer les mains joueuses, d'ôter la couche de vêtement, de la repousser sur le nid qu'ils venaient de quitter, et de faire taire, sans sommation, ce brasier qui le consume, menaçant d'exploser.

Et la raison, qui sait qu'il ne faut pas, pas encore, plus tard, beaucoup plus tard, quand l'enfant sera couché, que la lune, pleine et ronde, sera haute dans le firmament étoilé. Ne pas céder à son coeur qui s'affole. Ne pas céder à son instinct, devenu prédateur. Ne pas céder à ce corps, qui réagit à la moindre de ses caresses, à la moindre de ses incitations. Azur qui ne cache rien à l'Argent du combat intérieur. Parce qu'il ne peut pas, parce qu'il est submergé, oppressé, enfermé dans le carcan de cuir noir.

Regarde. Ce que tu me fais. Vois. Comme tu me possède. Corps et âme, je t'appartiens.

Les joues en feu, la respiration courte, il laisse ses mains venir ôter, avec délicatesse, celles de la jeune femme. Mettant fin, avec une lenteur calculée, à la délicieuse torture qui le ronge. Il sait que s'il se presse, il ne pourra pas se contenir. Déjà, il sent sa raison vaciller. Il expire lentement, Azurs toujours rivées dans son regard. Le chat se glissant entre leurs jambes, poursuivit de près par la tornade rousse, l'empêche d'accéder à son désir.

Les doigts sont liés, tandis qu'il se penche sur le visage de son aimée. Ses lèvres effleurent la peau sucrée, langue venant parfois laper une zone quelconque. Azurs ironiques, tandis qu'il porte les doigts à sa bouche, les suçotant un à un.


- Je t'avais dit qu'il en fallait beaucoup pour me mettre au garde à vous... Moue amusée. Je n'en demandais pas tant... Il se penche davantage, mordillant le lobe d'un oreille, voix profonde de basse aux accents suaves et chauds. Mais... Promis, je compte bien te faire payer cher cet affront.

Goguenard, ses mains frôlent ses cuisses, avant de venir prendre le tissu à terre, puis de le mettre en ses mains. Il se recule doucement, réussissant à garder la bonde sur son désir. Avec difficulté. Capitulant de bonne grâce, sachant que ce n'est que partie remise. Les trilles de l'enfant n'y sont pas étrangères. Se détachant complètement, inclinant légèrement le buste, il attrape au passage le marmot, l'élevant dans les airs, le chatouillant, avant de le reposer à terre, observant les éclairs que semble lancer l'animal.

- Et bien Lilla räv, si j'en juge parce que je vois, tu risques de mettre fin à la légende qui veut que les chats ont neufs vie !
Breiz24
Il l'a peut être déjà tué huit fois...

Elle n'a pas bougé, quand l'Azur a déversé son désir dans l'argent. Elle n'a pas bougé quand, lentement, les grandes mains sont venues emprisonner les siennes. Elle n'a pas bougé quand il a suçoté ses doigts, réveillant l'orage de feu au fond de son ventre. Lui arrachant un hoquet de surprise. Elle n'a pas bougé quand ses lèvres se sont perdues dans son cou, quand il a croqué son oreille, le souffle chaud, la voix suave, l'envie évidente. Elle n'a pas bougé quand il a frôle ses cuisses, y provocant de délicieux picotements.
Elle n'a pas bougé. Elle se demande pourquoi.

Elle lui sourit, alors qu'il dépose dans ses bras la robe noire, en reddition. Elle a gagné. Voila pourquoi elle n'a pas bougé. Elle a réussi à ne pas craquer. Elle a affirmé son pouvoir sur le blond. Laissé sa marque. Et il l'admet.
Nouveau sourire. Certaine, oui, qu'elle ne l'emportera pas au paradis. Que sa victoire sera courte. Et qu'elle capitulera avec plaisir.

Elle le regarde un moment, jouant avec l'enfant riant aux éclats. Gauvain riait de plus en plus souvent, depuis quelques semaines. Depuis que le blond l'avait ramenée à la vie, en l'espace d'une après midi.
Avant de, lentement, enfiler sa robe noire. Symbole de son deuil, en étendard. Froncement de nez, suivi d'un léger haussement d'épaules. Veuve elle était, veuve elle resterait. Surement.
Elle laça le corsage de la robe, rehaussant outrageusement sa poitrine, bien plus qu'elle ne l'aurait fait habituellement. Souriant un instant au blond, avant de desserrer à nouveau, légèrement, les liens. Redevenant la veuve respectable. Il était temps.

Elle enfila ses chausses, ne quittant pas le géant et l'enfant des yeux. La taverne attendait. Elle énuméra mentalement ce qu'il lui fallait faire. Mettre soupe et ragout dans la cheminée, à la crémaillère. Vérifier le niveau dans les tonneaux. Ramasser les œuf. Traire la vache. Panser Sombrelance et Lugh. Rester éveillée jusque tard dans la soirée, et fermer avec le dernier client.
Et tout ce temps là, résister. Tenir bon face aux Azurs. Fermer l'argent au désir. Stoïque.

Machinalement, elle va vers la cuvette et le broc d'eau tiédie au feu, et se débarbouille, avant de saisir un biscuit dans une boite en bois sur la table basse, et de le tendre à son fils.
Elle se hisse sur la pointe de son pied, effleure la joue du blond du bout des lèvres, avant de lui prendre le bambin des bras.


Je redescends. Tu viens?

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Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
- Huit ? T'es sûre que c'est toujours le même chat ?

Il joue pendant quelques minutes avec le bambin, le coeur gonflé de fierté et ravi que l'enfant ne le repousse pas. Un sourire s'étire sur ses lèvres, alors qu'il repense à la brunette rencontrée là-bas, tout en observant la jeune femme faire ses ablutions. « Vous aviez l'air heureux ». Elle ne pouvait pas mentir. Pas avec la naïveté et la spontanéité qui émanait d'elle, de la façon qu'elle avait eu de leur rappeler qu'elle avait... Vu. Tout. Dans le moindre détail.

- Ouaip. J'mets mon gant et j'arrive.

Sa main blessée vient lui caresser la joue, avant de prendre son gant à terre et de le remettre. Les lanières de cuir sont tenues dans sa bouche, puis lacées, avec lenteur. Technique qu'il a acquise à force d'entraînement, même si peu rapide. La dague reprend sa place, sous ses braies, juste au dessus de sa botte gauche. Il prend un bougeoir, l'allumant à l'aide de la cheminée, avant de prendre le chemin de la salle, éclairant le chemin devant eux.

Se demandant, une fois de plus, comment son arrivée au sein du foyer de la rousse sera perçue. Il se moque des quand dira-t-on sur sa personne. Sur la sienne et celle de son fils, non. Il sait que demain, la menace du jugement sera plus importante, quand ils seront exposés au grand-jour. Même s'il fera tout pour se faire le plus transparent possible.

Il allume quelques bougeoirs, afin de ne pas laisser la jeune femme dans le noir, puis se dirige vers l'âtre silencieux. S'agenouillant, bougie posée à terre, il prend quelques bûches qu'il dispose comme il peut, afin de raviver le foyer, à l'aide de sa bougie. S'y reprenant à plusieurs fois, soufflant sur quelques mèches dorées se voulant joueuses, alors que le feu semble avoir du mal à prendre.

Un « Ah! » de surprise se fait entendre quand enfin le brasier capricieux daigne les éclairer de ses lueurs chiches. Hochant la tête d'approbation, il jette un oeil à la réserve, notant dans un coin de sa tête qu'il faudra qu'il coupe de nouveau du bois, si Breiz possède une réserve quelque part. Avec un sourire, il se tourne vers la jeune femme. Azurs sereines, pour la première fois depuis longtemps.


- Je vais voir si Grani n'a pas besoin d'autre chose. J'irais aussi traire la vache, et m'occuper de tes chevaux, s'ils le veulent bien. Un sourire, amusé, tandis que le ton se veut sans contestation possible. Je compte pas rester sans rien faire, ni ne m'occuper uniquement de mon cheval...
Breiz24
Tu sais traire les vaches, toi?

Elle l'avait suivi, prudente, dans l'escalier, puis l'avait observé s'activer à raviver le feu qui, faute d'entretien, s'était mort.
Elle ne serait pas intransigeante, elle le laisserait travailler. D'ailleurs elle n'avait pas envisagé qu'il ne travaille pas.
Elle l'arrêta cependant :


La vache, tant que tu veux, si tu te sens de ramasser les œufs avec Gauvain en plus, ça serait parfait. Mais Lugh, personne ne l'approche. Elle lui sourit, avant d'expliquer : C'est un cheval de guerre. Il est trop jeune encore pour combattre, mais il est en dressage. Il ne doit obéir qu'à moi. Il faut qu'on soit liés.

Elle clopine en cuisine, ne cessant de sourire, et ravive le feu de cuisson, dans la cheminée, avant de suspendre un chaudron plein à la crémaillère. Le temps qu'ils aillent nourrir les bêtes, et le ragout mijotera doucement. Elle pourra alors tourner le panonceau de la porte sur "ouvert", et la vie normale pourra recommencer.
A nouveau, l'argent cherche l'azur. Non... Non, plus rien ne sera jamais comme avant...

Elle lui sourit, à nouveau, ouvrant la porte et regardant Gauvain s'élancer après les poules, traversant la cour. Elle clopine, plus lentement, derrière lui. Elle jouait la prudence, avec sa jambe. Elle ne se moque plus, mais plus du tout, d'être infirme à vie. Puisqu'elle vient de décider, enfin, de vivre. Elle glisse doucement sa main dans celle du géant, entremêlant leurs doigts. Pressant le cuir du gant.
Elle n'a pas, encore, osé demander pourquoi il le porte. Est-ce par honte de sa main balafrée? Par nécessité, parce que le cuir contient les élancements douloureux? Simplement par esthétisme? Du bout du pouce, elle caresse le creux de la paume, s'interrogeant.

Elle pousse lentement la porte de l'écurie, sifflant quelques notes graves. Aussitôt, Sombrelance passe l'encolure par dessus la porte de son box, suivi de près par celle de Lugh, dans le box le plus éloigné, au fond de l'écurie. Elle saisit une carotte dans un panier à l'entrée, la casse en deux et en tend un morceau à Sombre, sur le plat de sa main, avant de s'avancer vers l'étalon immense et de lui tendre sa part. Les naseaux de l'animal lui arrivent aux épaules. Elle leve un bras, pour le caresser, avant de murmurer :
C'est de lui que je suis tombée... le pauvre... Sers toi pour Grani.

Elle éloigne Gauvain du box, y entre, ayant saisi une brosse douce, et panse un instant le grand cheval, plus pour passer un moment avec lui que par réel besoin. Chantonnant doucement, pour qu'il reconnaisse sa voix, partout, tout le temps.
Quelques minutes plus tard, elle sort, donne une ration d'avoine et de fourrage au destrier, avant de se tourner vers le palefroi. Gauvain, planté devant le box, essaye de chatouiller les naseaux du cheval, pour le voir encenser, par dessus la porte close. Jeu auquel le hongre semble se plier avec bonne volonté. Il a droit, lui aussi, à un court pansage, à sa ration de nourriture, avant qu'elle ne ressorte, ferme la porte, et s'y adosse.
Observant le blond. Ses moindres faits et gestes. Souriant doucement.

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Meyre Rusée
Veuve du PiYre de Bourgogne
Milo
Un sourire en coin, alors qu'il se retourne.

Son allure et ce parler gueux le font toujours passer pour un mercenaire, de prime abord. Pas que cela le dérange outre-mesure, on le laisse tranquille la plupart du temps, ainsi. Il penche la tête sur le côté, se demandant comment la jeune femme le prendrait s'il lui avouait qu'il ne savait se battre qu'avec un bâton. Qu'il valait mieux le tenir loin d'une épée, même si des cours furent pris il y a quelques temps. Tout a été oublié.

- Pour sûr. J'ai appris avec la mère de Marion. Elles en avaient deux. C'est là que j'ai tout appris, quand à la gestion d'une petite ferme.

Traire les vaches, semer les champs, s'occuper des légumes, des quelques poules et lapins acquis. Le travail quotidien et harassant d'une famille de paysans, en somme. Un sourire franc, sur ses lèvres. En sa présence, penser à ces moments ne l'emplit pas de nostalgie ni de chagrin. Au contraire, il les range dans un coin de son esprit comme étant des souvenirs heureux.

La course aux lucioles, les soirs secs et chauds d'été, dans la prairie. Brillantes comme de petites étoiles, qu'ils s'amusaient à capturer juste pour le plaisir d'avoir le firmament entre leurs mains, le temps d'un battement de paupière. Les ballades en forêt, tout aussi ludiques que plaisante, pour savoir tirer le meilleur parti de dame nature. S'imprégnant de la rosée matinale, décuplant les fragrances d'herbe mouillée, de terre humide et de tapis de feuilles en décomposition.


- Je m'occuperais des poules, avec Gauvain.

Le fait de la savoir monter un étalon de guerre le surprend plus ou moins, pourtant, il laisse son questionnement de côté. Plus tard, si jamais il ne devine les réponses à l'observer. Il attend qu'elle ai fini en cuisine, avant de l'accompagner jusqu'aux écuries. Inspirant lentement, refermant délicatement sur les doigts fins de la jeune femme, il fait rouler ses articulations, clignant plusieurs fois des yeux, pour refouler la chape de fatigue qui tente de percer ses menues barrières. Des jours qu'il n'a dormi que par à-coups, le ventre noué d'angoisse, quand à son devenir. Et, là, quelque chose qu'il ne connait pas et se nomme adrénaline le quitte trop rapidement pour qu'il puisse réellement en prendre conscience.

Il secoue légèrement la tête, avant de casser à son tour une carotte en deux, puis de se diriger vers Grani. L'alezan, paisible, passe la tête par la porte lorsque le géant se retrouve dans son champ de vision. Paume à pat, le plus tendue possible, il présente le légume au hongre, lequel s'empresse de l'engloutir. Quelques caresses sur le chanfrein, avant de prendre un peu de paille propre et de le bouchonner, lentement. Lui offrant des soins qu'il n'a pas eu depuis plusieurs jours, à cause d'un empressement trop grand et une négligence inadmissible d'un cavalier digne de ce nom. S'excusant platement, il se dirige vers le foin et l'avoine, d'une démarche chaloupée, avant de le poser dans la stalle de son animal, puis rempli un peu son seau de neige. Elle sera froide, mais ça évitera de tirer au puit.

Réprimant à grand mal un bâillement, il se dirige vers la rousse, avec un sourire pour le bambin. Lui caressant la joue, suivie d'un sourire, avant de s'accroupir pour être autant que faire se peut à hauteur de Gauvain.


- Tu viens ramasser les oeufs avec moi, bonhomme ?
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